Guillaume Bigot : "La présence de d'Ursala Von der Leyen expose la France au ridicule !"

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Transcript

00:00 Mais avant cela, comme chaque vendredi, l'édito politique c'est avec vous Guillaume Bigot.

00:04 Bonjour Guillaume.

00:05 Bonjour Patrick, bonjour à tous.

00:07 Nous nous penchons sur le voyage d'Emmanuel Macron qui se termine en Chine.

00:10 Quels étaient d'ailleurs les objectifs de cette visite ?

00:13 Si on en croit l'Elysée Patrick, il s'agissait de reconnecter en Européen avec la Chine,

00:20 parce que ce pays c'est le seul "game changer" dans le conflit en Ukraine.

00:24 D'où les conseils donnés à M. Poutine à travers M. Xi.

00:27 En français, si on traduit le Mackenzie-Elysée en français, ça veut dire quoi ?

00:30 C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron voulait obtenir de Pékin des engagements en faveur de la paix en Ukraine,

00:35 mais aussi de signer des contrats pour les entreprises qu'il avait amenées dans ses bagages.

00:38 Et pour y parvenir, Emmanuel Macron avait une méthode,

00:41 se servir des dossiers stratégiques pour faire avancer les dossiers commerciaux,

00:44 et inversement, mais aussi se servir de la présence d'Ursula von der Leyen à ses côtés.

00:49 Le président de la République avait demandé à la présidente de la Commission européenne de l'accompagner.

00:53 Vous savez, pour jouer comme dans les filets, les policiers américains,

00:55 "good cop", "bad cop", je suis le gentil Emmanuel Macron

00:58 qui peut comprendre la Chine et la Russie, qui peut calmer la méchante flic Ursula,

01:02 qui est notoirement pro-ukrainienne, pro-américaine, qui peut prendre des sanctions.

01:05 - Bon, est-ce que les objectifs sont atteints ?

01:07 - Écoutez, Emmanuel Macron, comme d'habitude, a voulu jouer au plus fin,

01:11 mais c'est un peu un jeu de dupe, j'ai l'impression.

01:12 Le président croit se servir de la Chine, la Chine s'est surtout servie de lui.

01:16 Bien sûr, il y a des contrats signés,

01:18 mais uniquement parce que l'économie chinoise a besoin de DF, de Veolia, d'Airbus,

01:21 c'est-à-dire de ce que les entreprises chinoises ne produisent pas elles-mêmes, enfin pas encore.

01:25 Bien sûr, il y a de belles déclarations chinoises en faveur de la paix.

01:28 Xi va même continuer, rendez-vous compte, à ne pas livrer d'armes à Moscou,

01:32 enfin officiellement, il va continuer à vouloir la paix, ça c'est incroyable,

01:35 mais cela ne va rien changer évidemment au déroulement de la guerre en Ukraine.

01:38 La Chine va utiliser aussi la visite française pour faire croire

01:41 que Pékin est une puissance neutre et pacifique, alors que la Chine soutient à fond Poutine,

01:45 espère même que les guerres dures s'en dégénèrent toutefois,

01:48 pour affaiblir le dollar et se fournir en énergie bon marché.

01:51 Et Xi Jinping va flatter Macron faisant semblant de croire

01:53 que l'Europe défend des intérêts distincts de ceux de Washington,

01:56 mais comme tout bon communiste, Xi Jinping sait que le pouvoir est au bout du fusil,

02:00 et que c'est Washington qui tient le fusil.

02:03 Est-ce que cette présence d'Ursula von der Leyen

02:06 était de nature justement à renforcer aussi la position de Paris vis-à-vis de Pékin ?

02:11 Non, d'abord, loin de symboliser l'unité des Européens,

02:13 la présence de la très-atlantiste Ursula von der Leyen

02:16 rappelle plutôt l'alignement forcé des Européens sur Washington.

02:19 Et puis, la présence de Madame von der Leyen prouve d'abord l'affaiblissement de la France,

02:22 qu'un pays membre permanent du Conseil de sécurité, puissance nucléaire,

02:26 et besoin d'un fonctionnaire international pour parler à Pékin,

02:29 en dit quand même assez long sur notre déclassement.

02:31 La présidente de la Commission est une véritable béquille pour une France

02:34 qui est devenue l'homme malade de l'Europe,

02:36 pays en crise avec un déficit commercial record dont un quart est dû à la Chine.

02:40 Or, seule l'Allemagne affiche un excédent commercial avec la Chine, il faut le répéter.

02:44 La présence de Madame von der Leyen garantit en revanche aux Chinois

02:47 que nous allons rester bêtement favorables à un libre-échange unilatéral

02:51 destructeur de nos emplois et de nos richesses.

02:54 Et de plus, défendre seule, comme l'a fait Emmanuel Macron, une Europe européenne,

02:59 alors que la Commission de Bruxelles suit aveuglément Washington,

03:01 parce que M. Macron a été plus européen que Madame von der Leyen,

03:04 expose évidemment la France au ridicule.

03:07 Depuis Charles VI, probablement, jamais un chef d'État français

03:10 n'avait à ce point tourné le dos aux intérêts de son pays.

03:13 Jamais un président français n'avait été à ce point guidé par une idéologie aussi risible.

03:18 La souveraineté européenne n'est pas qu'une lubie,

03:20 c'est un concept illégal qui relève de la forfaiture.

03:23 Il faudra un jour en parler dans un autre contexte.

03:25 - Bon, vous êtes d'accord ou pas d'accord avec ce que vient de dire Guillaume Bigot ?

03:28 Vous pouvez nous appeler et réagir tout à l'heure,

03:30 notamment entre 8h30 et 9h, où nous recevrons Michel Onfray

03:34 et nous parlerons peut-être aussi de la Chine et de ce voyage.

03:38 Il est 7h40.

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