Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00 Ravi de vous retrouver ce soir avec les mousquetaires.
00:03 Charlotte, toute de noir vêtue, prête à sortir son mousquet.
00:07 (Rires)
00:09 Marc Menon, toujours en forme, qui va nous parler.
00:11 Ouh, ce soir, ça va être très intéressant.
00:13 - Ce soir, c'est un profiteur.
00:16 (Rires)
00:18 - Alerte info, ce soir.
00:20 - Guillaume Bigot a vu la lumière. Il se dit "le mercredi et le jeudi, je viens leur faire un petit bisou".
00:23 (Rires)
00:25 - Et Mathieu Bocoté a sorti sa pochette de couleurs.
00:28 - Pour vous, chère Christine, toujours pour vous.
00:31 - Voilà que je rougeais. Vous voyez un peu ?
00:34 (Rires)
00:36 - La Minute Info, sommeil à la Bidi.
00:38 (Générique)
00:41 - La rencontre entre Elisabeth Borne et les syndicats a tourné court.
00:44 Les huit organisations syndicales sont ressorties au bout d'une heure de l'hôtel de Matignon.
00:49 Face au refus de la Première Ministre de retirer la réforme des retraites,
00:53 les syndicats parlent d'une crise démocratique.
00:56 À la veille du 11e jour de contestation contre la réforme des retraites,
01:00 Gérald Darmanin a dévoilé le dispositif de sécurité dans un tweet.
01:05 11 500 policiers et gendarmes seront mobilisés partout en France
01:09 et 4 200 rien qu'à Paris.
01:12 Et puis, une enquête ouverte contre la RATP pour mise en danger d'autrui est tromperie
01:16 suite à une plainte déposée en mars 2021 par l'Association de défense de l'environnement Respire.
01:22 Le groupe est accusé de ne pas avoir informé correctement ses usagers du niveau de pollution dans le métro,
01:28 qui serait d'ailleurs préoccupant.
01:30 L'enquête a été confiée à l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement
01:34 et à la santé publique précise le parquet de Paris.
01:37 - Au sommaire ce soir, faire une grande place à l'éducation sexuelle à l'école.
01:46 Au nom de la lutte contre les discriminations sexistes,
01:49 c'est une des priorités du ministre de l'éducation Papandyaï,
01:52 sauf que beaucoup d'enfants sont déjà traumatisés par ces nouveaux cours.
01:57 C'est ce qu'explique l'association SOS éducation.
02:01 Quelle forme prennent donc ces cours ?
02:03 À quoi ressemble cette formation sexuelle aux enfants ?
02:06 L'édito de Mathieu Bobcôté.
02:08 - Depuis Pékin, Emmanuel Macron estime que soutenir l'agresseur russe reviendrait à se rendre complice.
02:16 Le chef de l'État est en Chine pour trois jours, bras-dessus, bras-dessous avec Ursula von der Leyen.
02:22 Selon lui, la Chine peut jouer un rôle majeur pour trouver un chemin de paix.
02:26 La stratégie macronienne de se reconnecter à la Chine en tant qu'Européen
02:32 était un contraire aux intérêts de la France.
02:34 L'édito de Guillaume Bigot.
02:37 Une sénatrice menacée de se taire, une élue de la République insultée menacée,
02:42 permanence vandalisée, canula, lettres d'insultes.
02:46 Cette sénatrice, Elère Duvas, François Esdumon,
02:48 se retrouve victime d'un torrent d'insultes sur les réseaux sociaux.
02:51 Son tort ? Avoir posé un amendement censé remplacer l'aide médicale d'État
02:58 en aide médicale d'urgence pour les personnes en situation irrégulière.
03:02 Les élus ont-ils encore la possibilité de donner leur avis ?
03:07 Doivent-ils obéir à une certaine pensée ?
03:09 Si oui, laquelle ? Que fait la loi pour protéger nos élus ?
03:13 Qui fait la loi en France ?
03:14 Les élus ou ceux qui la menacent ?
03:16 Ceux qui les menacent ?
03:17 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:20 L'affaire Malik-Oussekin, tout le monde en parle.
03:24 La dramatique histoire remonte au mois de décembre 1986.
03:28 La majorité des universités sont en grève.
03:31 Contre un projet de loi de réforme pour l'accès aux cours,
03:34 les manifestations se répètent.
03:36 Et le 6 décembre, à minuit, Malik-Oussekin, 22 ans,
03:41 se retrouve bien involontairement confronté à trois policiers
03:45 du bataillon des voltigeurs, Marc Menand raconte.
03:49 Qui est Jean-Marc Rouillant, invité à l'université de Bordeaux ?
03:54 L'homme s'est fait connaître à travers Action Directe
03:56 et s'est rendu coupable de crimes graves en 1985 et 1986.
03:59 Il a assassiné deux patrons au nom de la Révolution.
04:03 Comment a-t-il pu être accueilli aussi facilement dans une université
04:07 lorsque d'autres pour leurs idées sont interdits, éjectés, menacés ?
04:11 Où est la limite ?
04:13 En clair, que penser du déroulement de tapis rouge
04:16 pour un homme qui a assassiné au nom de son idéologie ?
04:19 Est-ce la liberté d'expression ?
04:21 L'édito de Mathieu Bocquete.
04:24 Une heure avec mots mousquetaires.
04:27 C'est parti !
04:30 (Générique)
04:33 ---
04:41 - Et puis, notre tour de table à la veille d'une mobilisation
04:45 qui s'annonce record avec 371 manifestations
04:49 qui sont annoncées demain dans toute la France
04:51 contre la réforme des retraits.
04:53 Gérald Darmanin a été auditionné au Parlement aujourd'hui
04:56 à propos justement de sa gestion du maintien de l'ordre.
05:00 Qu'est-ce que vous pensez de l'affaire Malik Ousekine ?
05:04 Est-ce que c'est une affaire qui est encore possible ?
05:07 On en parlera après la chronique de Marc Menon.
05:11 D'abord, Papandiaï, nous le savons,
05:15 croit nécessaire de faire une grande place à l'éducation sexuelle à l'école Mathieu Bocquete.
05:20 Et cela au nom de la lutte contre les discriminations sexistes.
05:25 SOS éducation s'inquiète de la nature de ces cours
05:29 et a voulu alerter la population à propos de certaines dérives
05:33 en faisant parvenir au ministre de l'éducation
05:36 une lettre détaillée que vous avez eue à ce sujet.
05:39 Les parents Mathieu Bocquete évoquent des enfants traumatisés.
05:44 Mais quelle forme prennent ces cours ?
05:46 À quoi ressemble cette formation sexuelle aux enfants ?
05:48 On veut tout savoir.
05:50 - Avant d'en arriver justement à ce dérapage,
05:52 à ces dérives évoquées par SOS éducation,
05:55 il faut en revenir sur la nature de ce qu'on appelle aujourd'hui
05:58 l'éducation à la sexualité à l'école.
06:00 Alors c'est une obligation depuis 2001.
06:03 Ça fait partie du programme pédagogique depuis 2001.
06:06 Mais on pourrait dire que selon les autorités,
06:09 c'était jusqu'à tout récemment l'enfant pauvre de la formation.
06:12 En gros, dès lors qu'on avait une minute à prendre quelque part,
06:14 on apprenait sur cette éducation.
06:16 Il y avait probablement d'autres choses enseignées à l'école
06:18 que ce qu'ils appellent l'éducation à la sexualité.
06:21 Septembre 2022, Papandiaï annonce
06:24 qu'il donnera une grande importance à la chose,
06:26 qu'il veut en faire un élément central de son action comme ministre.
06:30 Il nous explique qu'elle ne doit plus passer à la trappe.
06:33 Et il y revient d'ailleurs, soit dit en passant, en mars,
06:36 donc il y a quelques semaines à peine,
06:38 en disant qu'il faut véritablement lui accorder toute son importance.
06:41 D'autant que trois associations ont saisi le tribunal de 2 mars,
06:47 ont saisi le tribunal administratif de Paris
06:49 pour demander la pleine application de la loi
06:52 qui rendait ces cours obligatoires.
06:55 Les associations Syllaxion, SOS Homophobie et le Planning familial.
07:00 Donc trois associations qui disent que ces cours sont nécessaires
07:03 et le ministère, pour l'instant, n'y donne pas assez d'importance,
07:08 il faut prendre cela au sérieux.
07:10 Alors, vous me demanderez, mais qu'est-ce que l'éducation à la sexualité à l'école?
07:13 Qu'est-ce qu'on entend par ce terme?
07:16 - La chose qui revient constamment quand on se penche sur la question,
07:19 ce n'est plus ce qu'on pourrait appeler le traditionnel cours de biologie.
07:23 En fait, on présente toujours le cours de biologie
07:25 comme si c'était une forme de savoir dépassé et inutile
07:28 qui n'était plus pertinent aujourd'hui.
07:30 Peut-être d'ailleurs, il reste pour cela qu'on croit
07:32 que les hommes et les femmes n'existent plus aujourd'hui.
07:34 Dès lors qu'on congédie la biologie, on peut s'imaginer
07:36 que les hommes et les femmes n'existent plus.
07:38 Je laisse de côté le mauvais esprit.
07:40 - Pardonnez-moi, vous diriez l'école aussi. Quel âge?
07:42 - Oui, ça c'est important. Ça commence tôt.
07:44 Donc, quel est l'objectif de ce cours?
07:46 Alors, quand on s'intéresse aux ministres,
07:48 les objectifs qu'ils nous donnent de l'éducation à la sexualité,
07:52 réduction des nombres de grossesses précoces,
07:55 la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles,
07:57 mais aussi la lutte contre les discriminations,
08:00 les violences sexistes et sexuelles et les LGBT-phobies.
08:04 Quand ça a été annoncé qu'il y aurait un retour justement de ces cours,
08:08 un conseil ministériel, c'était reporté, je crois, par France Info,
08:11 j'espère ne pas me tromper, disait qu'il fallait aussi
08:13 que ça contribue à une lutte contre les préjugés de genre.
08:16 Et là, notamment, l'argument suivant,
08:18 les garçons sont trop souvent élevés dans un idéal de force, de virilité.
08:23 Ah bon?
08:25 Quand on a encore tendance à associer les filles à la douceur ou à la soumission,
08:31 expliquait donc un conseil ministériel dans le dossier.
08:34 Donc, on comprend, c'est intéressant,
08:36 la définition de l'éducation à la sexualité évolue.
08:39 D'abord, ce qu'on pourrait dire, c'est la biologie de base,
08:41 ce qui ne serait peut-être pas inutile.
08:43 Ensuite, on nous explique que ça a pour vocation de lutter contre les préjugés.
08:48 C'est que c'est les grossesses précoces, donc des questions de santé publique.
08:50 On peut comprendre l'utilité.
08:52 Et puis, on pourrait ajouter, je le dirai à la fin,
08:54 tout ce qui touche à la pornographie, rien que ce peu évoqué.
08:57 Mais on pourrait. Mais là, très rapidement, on bascule.
08:59 Donc, la lutte contre les stéréotypes de genre.
09:02 Quand on s'intéresse aux associations qui ont exigé
09:05 une plus grande importance pour l'éducation à la sexualité,
09:08 là, ça va encore plus loin dans la fonction et la mission
09:11 qu'on accorde à cette éducation à l'école.
09:13 SOS homophobie demande, par exemple, que l'éducation à la sexualité
09:17 permette de déconstruire les stéréotypes et les idées reçues
09:21 qui forment le terreau des LGBTI-phobies, particulièrement à l'école.
09:27 Reste à voir ce qu'on entend par ce terreau d'idées reçues.
09:30 Le planning familial va un peu plus loin.
09:32 Le planning familial, vous savez, c'est celui qui considère qu'un homme peut être enceinte.
09:35 C'est une information parmi d'autres.
09:37 Il considère qu'il faut contribuer...
09:39 Cette éducation doit faire en sorte qu'on puisse éviter de contribuer
09:43 à reproduire un système binaire.
09:46 Un système binaire, c'est un système fondé sur l'existence de l'homme et de la femme.
09:50 C'est important, d'autant que ces sujets,
09:53 comme homo-bisexualité, asexualité, transidentité et questionnement
09:57 autour de l'identité de genre, polyamour, font partie de la réalité des jeunes.
10:02 Le planning familial, toujours, veut aller encore plus loin.
10:05 Il veut, je cite, « interroger les rapports sociaux de sexe,
10:09 la hiérarchie entre les sexualités, les normes et les tabous,
10:13 ce qui permettrait, ajoute-t-on, d'élargir le champ des possibles. »
10:17 Alors, quelle forme prend l'éducation à l'asexualité à l'école?
10:20 Il y a différentes formes possibles.
10:22 Il peut y avoir l'infirmière qui s'en occupe,
10:24 il peut y avoir l'enseignant ou l'enseignante qui s'en occupe.
10:26 Il peut y avoir aussi les associations qui prennent en charge la formation.
10:29 Quelles formes ces cours, surtout donnés par les associations, peuvent prendre?
10:34 Comme je dis, il y a plusieurs formes possibles.
10:36 Généralement, ça commence avec une séquence où on définit les termes.
10:42 - Mais pardon, avant d'aller dans le dur, parce que je sens que ça va...
10:46 Ce sont des associations qui viennent à l'école.
10:48 - Comme je dis, les cours, cette formation est assurée par plusieurs pôles possibles.
10:53 Je dirais, il n'y a pas de flou, mais il y a plusieurs manières
10:56 de porter cette éducation à l'asexualité.
10:58 - À partir de quel âge?
10:59 - J'y arrive. Ça peut commencer très tôt, ça peut aller jusqu'à assez tard.
11:02 - Soyez patient.
11:03 - Donc, on va par exemple diffuser un film.
11:05 On va prendre la peine de définir quelques termes.
11:09 Sexisme, racisme, LGBTI, phobie.
11:11 Et ensuite, on va avoir une discussion avec les élèves pour déconstruire les idées reçues.
11:15 Et à la fin, il va y avoir...
11:18 Ça, c'est une méthode qui nous vient de Scandinavie, j'ai appris ça.
11:21 On va mettre une série de questions, des petits papiers blancs, des questions.
11:25 Et là, le formateur va avoir la responsabilité de répondre à toutes les questions
11:29 qui sont posées, quelles qu'elles soient.
11:31 Toujours dans cette logique, évidemment, de déconstruction des stéréotypes.
11:34 Alors, on pourrait se demander simplement,
11:36 est-ce que c'est véritablement la fonction de l'école d'aller aussi loin
11:39 dans cette définition étendue de l'éducation à l'asexualité?
11:42 Et on peut se demander s'il y a des dérives.
11:45 - Vous venez de parler de SOS Éducation.
11:49 On en a parlé, justement, qui ont écrit une lettre au ministre de l'Éducation.
11:53 Quelle forme a pris leur mise en garde, justement?
11:55 - Oui, mise en garde, dérive, ça fait raison, c'est le bon terme, je crois, mise en garde.
11:59 SOS Éducation nous en informe, c'est une lettre envoyée de six pages
12:03 et qui raconte une de ces séances qui se passe en février,
12:07 en janvier-février 2023.
12:11 Et il y a quelque chose d'un peu étonnant.
12:13 En gros, ce sont des enfants autour de 10 ans.
12:16 Et là, on va avoir un cours d'éducation à l'asexualité
12:19 qui est, disons, ambitieux dans son mandat.
12:22 Donc, la séance est présentée,
12:24 les enfants sont censés répondre à des petites questions.
12:27 Et là, l'infirmière, c'est l'infirmière qui est en charge de poser des questions.
12:30 Et voilà, les enfants sont traumatisés.
12:32 Ils vont rapporter ça à leurs parents.
12:34 Je donne ce qu'ils ont rapporté à leurs parents
12:36 pour qu'on donne une idée du contenu de cet enseignement improbable.
12:40 J'espère que ça sera un peu grossier au gris-voix ou à tout le moins inadapté, inapproprié.
12:45 Je m'en excuse à l'avance.
12:46 - Mais si les enfants peuvent entendre?
12:48 - Alors, je précise.
12:50 - Malheureusement.
12:51 - C'est ce qui se disait à l'école.
12:53 Alors, et voici les réponses apportées par l'infirmière aux élèves d'environ 10 ans.
12:57 Pour le plaisir, une fille suce le pénis du garçon.
13:01 Le garçon suce le vagin de la fille et peut avaler quelque chose.
13:05 Pour le plaisir, la fille peut caresser délicatement les testicules du garçon.
13:10 On peut faire le sexe dans les fesses
13:12 et dire aux parents de vous vacciner contre le papillon.
13:16 C'est précis à tout le moins.
13:18 Pour ce qui est de la question des LGBT,
13:22 on explique, alors dans cette séance,
13:24 on a pris la peine de préciser la signification de chaque lettre.
13:27 Je suis heureux qu'ils ne soient pas en Amérique du Nord
13:29 parce qu'il y aurait beaucoup plus que 4 lettres soit dites en passant.
13:31 Nous, on est rendus beaucoup, beaucoup plus loin.
13:33 Et on a pris la peine d'expliquer qu'on peut changer de sexe.
13:37 On peut changer de sexe en prenant des médicaments
13:39 qui permettent de changer de sexe lorsqu'on est enfant.
13:43 Donc, la possibilité de changer de sexe,
13:46 elle est donnée aux enfants de 10 ans
13:49 dans le cadre de cette activité pédagogique.
13:53 Les enfants arrivent chez eux un peu traumatisés.
13:58 Les réactions sont assez, ce qui est rapporté dans Paris-Souhait,
14:01 c'est l'éducation.
14:02 Certains pleurent, enlarment.
14:05 Certains, au moment de recevoir les cours, étaient sur le mode
14:07 « je ne veux pas entendre » et ainsi de suite.
14:09 Donc, vous voyez, une forme de traumatisme.
14:11 À tout le moins, il y a un choc.
14:13 Les parents vont rencontrer la direction de l'école
14:15 qui dit « ah, en effet, d'autant que l'enseignante n'était pas là,
14:18 il n'y avait qu'un infirmière qui était là dans les circonstances
14:21 et on s'en excuse, c'était inapproprié.
14:24 L'enseignante de retour s'amuse, commode un peu tout cela
14:28 et ajoute, c'est important de le dire,
14:32 que la fellation pour elle était par exemple une activité
14:34 et que la prise de bloqueur de puberté n'était pas obligatoire.
14:39 Alors, qu'est-ce qu'on doit voir à travers...
14:42 C'est pas un merci de précis que ce n'est pas obligatoire.
14:44 Peut-être qu'un jour, ça le sera.
14:46 Alors, qu'est-ce qui est intéressant à travers cette séquence
14:49 rapportée par SOS Éducation?
14:51 On passe d'un enseignement de base sur la différence sexuée,
14:55 qui est un enseignement de biologie élémentaire
14:57 pour la connaissance du corps humain,
14:59 je pense qu'il pourrait nous rassembler tous,
15:01 du plus grand des athées au plus ardent des amish,
15:03 je pense qu'on peut tous être d'accord autour de cela,
15:06 à un enseignement déconstructeur.
15:08 Il faut déconstruire, je le disais plus tôt,
15:10 ça faisait même partie du discours ministériel,
15:12 les préjugés de genre, ce qu'ils appellent les préjugés de genre,
15:15 la binarité, la représentation de l'identité sexuelle classique.
15:19 Et le point d'aboutissement, c'est un enseignement
15:21 que l'on pourrait dire quasi pornographique
15:24 aux enfants de 10 ans.
15:26 Je précise juste aux causes, qu'on se comprenne mal,
15:29 je suis en ces matières, mais très, très, très loin
15:31 de toute forme de puritanisme en matière de vie privée,
15:33 de vie intime, les gens font ce qu'ils veulent de leur vie.
15:35 Mais quand on dit 10 ans, ça change la chose.
15:37 Quand on dit l'école et 10 ans,
15:39 c'est que là, c'est pas une question de morale dont on parle,
15:41 c'est une question de formation des consciences,
15:43 de formation psychique, de formation de la psychologie des élèves,
15:45 et on peut se demander de faire un tel enseignement
15:47 à des enfants de 10 ans, s'il ne s'agit pas d'une forme
15:49 de viol des consciences.
15:51 - Alors, que devrait être le contenu
15:53 de l'éducation sexuelle à l'école? Dernière question.
15:55 - Franchement, dans la mesure où on doit y en avoir,
15:58 biologie, existence des hommes et des femmes,
16:01 ça pourrait quand même nous libérer de bien
16:03 des discours un peu farfelus qui traînent dans la société.
16:05 J'ajouterais la lutte contre l'emprise pornographique
16:08 sur la formation de l'imaginaire érotique
16:10 et la formation du sentiment amoureux.
16:12 S'il y a un travail essentiel à faire, je crois que ça ressemble à ça.
16:14 Sinon, sinon, si on a tant de temps que ça disponible à l'école,
16:17 je propose de mettre de l'avant la littérature,
16:20 les mathématiques, l'histoire, la géographie.
16:23 Je pense qu'en dernière instance, tout cela correspond
16:25 à la fonction de l'école, bien davantage que de construire
16:28 une école de la déconstruction inclusive, postgenrée,
16:30 où finalement, on explique que le sexe peut aussi se faire
16:32 dans les fesses, ce dont nul ne doute,
16:34 mais fallait-il le dire aux enfants.
16:37 - Chocking ! Sans transition.
16:40 - C'est vrai que l'éducation, c'est mieux par la tête, quand même.
16:43 - Non, mais c'est important pour nous de parler de ce genre de sujet,
16:47 parce que ce sont des sujets qu'on n'entend pas, justement,
16:49 et qui touchent l'éducation des enfants à l'école
16:52 et à l'insu du plein gré des parents.
16:55 - Oui, en un moment, je peux me permettre,
16:57 et faire passer la critique de cela pour de l'homophobie
16:59 ou de la transphobie, c'est quand même culotté.
17:01 Il n'y a pas de homophobie ou de transphobie là-dedans.
17:03 - La tolérance, oui, mais parler de...
17:05 - C'est déconstruire des sujets que les enfants n'ont même pas.
17:08 - Que les enfants n'ont pas.
17:10 - C'est quoi les préjugés ?
17:12 - Gardons un peu de temps, parce qu'on a beaucoup de sujets.
17:15 - C'est l'essentiel, ça lui a fait plaisir.
17:17 - La Chine. La Chine peut jouer un rôle majeur
17:20 pour trouver un chemin de paix en Ukraine.
17:22 Déclaration d'Emmanuel Macron depuis Pékin aujourd'hui.
17:25 Le chef de l'État s'est rendu sur place pour trois jours.
17:28 Mais quel poids peut peser la France ?
17:31 Guillaume Bigot sur la Chine.
17:33 Quelles sont les ambitions de cette visite d'État côté français ?
17:37 - D'abord, rappelez que c'est la troisième fois
17:39 que le président Macron se rend en Chine
17:41 depuis qu'il est à l'Élysée.
17:43 Mais c'est la première fois, bien sûr,
17:45 depuis la levée des contraintes sanitaires dans ce pays.
17:47 C'est la première fois aussi depuis que le président Xi Jinping
17:50 est devenu président à vie.
17:52 Et c'est bien sûr la première fois depuis la guerre en Ukraine.
17:55 Si on reprend les éléments de langage de l'Élysée,
17:58 il s'agit de reconnecter la France à la Chine,
18:01 mais de la reconnecter en européen.
18:04 Pourquoi ? Parce que la Chine est, je cite,
18:07 "un game changer dans le conflit en Ukraine".
18:10 On va essayer de traduire le "Élysée un Mackenzie" en français.
18:13 Ça donne quoi ? Ça donne qu'Emmanuel Macron
18:15 veut faire signer des contrats aux entreprises
18:17 qu'il a embarquées avec lui en Chine
18:19 et obtenir que Pékin s'engage en faveur de la paix en Ukraine.
18:23 Voilà, en français, c'est ça que ça veut dire.
18:25 Et pour y parvenir, Emmanuel Macron a une méthode.
18:28 C'est d'utiliser les dossiers stratégiques
18:31 pour faire avancer les dossiers commerciaux
18:33 et d'utiliser les dossiers commerciaux
18:35 pour faire avancer les dossiers stratégiques.
18:37 Mais ce n'est pas la seule méthode qu'il a.
18:39 L'autre méthode, c'est en européen,
18:41 c'est qu'il a Ursula von der Leyen avec lui,
18:43 il l'a embarquée avec lui dans ses valises.
18:45 Pourquoi ? Parce que vous savez,
18:47 c'est les policiers américains. Dans les films policiers américains,
18:49 il y a le good cop et le bad cop,
18:51 donc le bon policier et le méchant policier.
18:53 Alors le bon policier, c'est Emmanuel Macron,
18:55 il comprend la Chine, il comprend Vladimir Poutine,
18:57 il ne veut pas l'humilier, etc.
18:59 Et il y a le méchant policier, Ursula von der Leyen,
19:01 qui elle, très très méchante,
19:03 elle veut sanctionner la Chine à la demande
19:05 de son protecteur américain.
19:09 Et donc Emmanuel Macron,
19:11 il fait classiquement du en même temps.
19:14 C'est-à-dire qu'il veut prouver que la France compte encore,
19:16 mais en même temps elle compte
19:18 parce qu'elle s'appuie sur l'Europe.
19:20 Donc il avait quand même raison.
19:22 Il veut illustrer la solidarité et l'unité des européens,
19:24 mais en même temps,
19:26 solidarité à l'égard de Kiev,
19:28 prouver qu'ils sont indépendants
19:30 parce qu'ils veulent continuer à commercer avec la Chine.
19:32 Il veut faire oublier son dialogue
19:34 qui était assez infructueux, voire compromettant
19:36 avec Vladimir Poutine, mais en même temps
19:38 il veut le justifier, voire le prolonger
19:40 à travers Pékin, qui lui va faire
19:42 ce qu'il avait fait, c'est-à-dire dialoguer
19:44 avec Vladimir Poutine. Donc au total,
19:46 Emmanuel Macron fait du Emmanuel Macron
19:48 avec pas mal d'esbroufes. Il a embarqué aussi
19:50 Jean-Jacques Hannault, il a embarqué Jean-Michel Jarre,
19:52 des cracheurs de feu, des montreurs d'ours,
19:54 les représentants du zoo de Beauval,
19:56 etc. Et il pense que
19:58 tout le monde va se mettre à son profit.
20:00 Est-ce que cela fonctionne ?
20:02 Est-ce que ces buts vont être atteints ?
20:04 Guillaume Bigot.
20:06 Le suspense est vraiment intolérable.
20:08 Non, je crains que non.
20:10 Je crains que non, je suis désolé.
20:12 Parce que je pense qu'en fait, là,
20:14 sur beaucoup de sujets, Emmanuel Macron
20:16 veut jouer au plus fin.
20:18 Il pense qu'il va manipuler Pékin,
20:20 il pense qu'il va manipuler Washington, il pense qu'il va manipuler Bruxelles.
20:22 Vous ne pensez pas que la France doit avoir une voix, quand même ?
20:24 Bien sûr que si.
20:26 Mais là, en l'occurrence, la manipulation
20:28 est trop grossière. Il pense qu'il va les manipuler.
20:30 Et je pense qu'en fait, c'est un jeu de dupe.
20:32 C'est lui qui se fait manipuler. C'est un peu comme dans
20:34 un célèbre film comique avec Jaric Villeray,
20:36 pendant un dîner, là. Voilà. Donc le président de la République,
20:38 lui, il croit se servir de tout le monde, alors que
20:40 tout le monde se sert finalement de lui dans cette affaire.
20:42 Et d'abord, la Chine, pour commencer.
20:44 Je pense que la Chine va utiliser
20:46 cette visite, pourquoi ? D'abord parce que,
20:48 oui, alors à la fin, il y aura des contrats qui seront signés.
20:50 C'est sûr et certain. Mais pourquoi
20:52 ces contrats seront signés ? Parce que l'économie chinoise,
20:54 elle a besoin d'EDF, elle a besoin de Veolia,
20:56 elle a besoin d'Airbus. C'est-à-dire que les entreprises
20:58 locales chinoises ne produisent pas encore ça.
21:00 Et donc les entreprises françaises
21:02 seront bien accueillies tant qu'elles
21:04 donneront les technologies, etc. Et le temps
21:06 que les Chinois fassent la même chose.
21:08 Et ça fait longtemps que cette histoire dure. Bien sûr
21:10 qu'il va y avoir de belles déclarations chinoises.
21:12 De M. Xi Jinping en faveur de la paix.
21:14 M. Xi Jinping peut-être,
21:16 dans un moment de folie, il va téléphoner même
21:18 à Vladimir Zelensky,
21:20 aux Annas, ce sera extraordinaire.
21:22 Même M. Xi Jinping peut même
21:24 continuer d'ailleurs. Ce serait incroyable
21:26 à ne pas livrer d'armes à Moscou comme il le fait déjà.
21:28 Enfin, en tout cas officiellement.
21:30 M. Xi Jinping pourrait même continuer
21:32 à vouloir la paix. Officiellement, c'est toujours
21:34 le cas. Depuis le 24 février, il a un plan de paix.
21:36 Mais en réalité, ça ne va
21:38 rien changer au déroulement
21:40 de la guerre en Ukraine. C'est ça le fond de l'affaire.
21:42 La Chine va aussi utiliser
21:44 la visite d'Emmanuel Macron
21:46 pour faire croire qu'elle est neutre et pacifique
21:48 et notamment à l'égard des pays non alignés.
21:50 Mais en réalité, au fond,
21:52 la Chine soutient Vladimir
21:54 Poutine et la Chine espère que la guerre
21:56 va durer. Sans dégénérer
21:58 bien sûr. Pourquoi elle espère que la guerre va durer ? C'est très
22:00 cynique parce que comme ça, elle achète des matières premières
22:02 à bas coût et comme ça, elle continue à affaiblir
22:04 le dollar tant que la guerre dure.
22:06 Xi Jinping va évidemment flatter Emmanuel Macron
22:08 en disant "oui, oui, je suis
22:10 d'accord avec vous, l'Europe défend des intérêts
22:12 qui sont distincts des intérêts de Washington".
22:14 Mais en fait, Xi Jinping, comme tout bon communiste, sait
22:16 très bien que le pouvoir est au bout du fusil
22:18 et que ce n'est pas Bruxelles qui tient le fusil, c'est Washington.
22:20 Pékin va aussi faire
22:22 semblant d'être impressionné par les menaces
22:24 des Européens de ne plus
22:26 commercer avec la Chine. Mais en réalité, la Chine
22:28 sait très bien que la dépendance de l'Europe à son égard
22:30 est bien plus importante que la dépendance
22:32 de la Chine à l'égard de l'Europe.
22:34 Et de leur côté, Washington et l'OTAN, je pense,
22:36 se servent aussi de cette visite. Ils se servent
22:38 notamment d'Emmanuel Macron pour faire passer un message
22:40 à Pékin et à Moscou. Regardez,
22:42 Paris, c'était la seule
22:44 capitale qui voulait ménager Vladimir
22:46 Poutine et ne pas humilier la Chine.
22:48 Et bien maintenant, elle est rentrée dans le rang.
22:50 La preuve, Emmanuel Macron ne se
22:52 déplace pas sans son chaperon
22:54 otanien, Ursula von der Leyen.
22:56 Parce que loin de symboliser
22:58 l'unité des Européens, la présence de la
23:00 très atlantiste, très pro-américaine
23:02 Ursula von der Leyen rappelle plutôt
23:04 l'alignement forcé des Européens sur Washington.
23:06 Le 30 mars dernier, au
23:08 centre politique européen,
23:10 Ursula von der Leyen a fustigé
23:12 le renforcement du pouvoir personnel
23:14 de Xi Jinping et aussi la volonté chinoise
23:16 de refaçonner l'ordre mondial.
23:18 La présence de madame von der Leyen, je crois,
23:20 réduit à néant l'idée qu'il y
23:22 aurait une Europe européenne avec des intérêts
23:24 distincts de ceux des États-Unis. Mais surtout,
23:26 le plus important, je crois, n'est pas là. Le plus important,
23:28 c'est qu'un pays comme
23:30 la France, membre permanent du Conseil
23:32 de sécurité, puissance nucléaire,
23:34 soit obligé d'avoir
23:36 un fonctionnaire européen comme Ursula von
23:38 der Leyen à côté de lui
23:40 pour pouvoir parler à Pékin.
23:42 Ça, ça en dit, à mon avis, très long sur le déclassement
23:44 de la France. La présidente de l'Union
23:46 européenne, de la Commission européenne, pas de l'Union
23:48 européenne, de la Commission, la présidente de la Commission
23:50 européenne est en fait une sorte de béquille
23:52 pour la France qui est devenue l'homme malade
23:54 de l'Europe, avec un déficit commercial gigantesque,
23:56 dont un quart, d'ailleurs,
23:58 est dû à la Chine, et avec
24:00 un endettement public record
24:02 et évidemment une situation interne
24:04 qui est vraiment travaillée par la crise.
24:06 Je pense que voilà, la France
24:08 ne peut plus parler toute seule, elle est obligée
24:10 d'avoir madame von der Leyen, contrairement
24:12 à l'Espagne ou à l'Allemagne,
24:14 parce que le président, pardon, le premier
24:16 ministre espagnol et le chancelier allemand
24:18 ont été comme des grands, eux, à Pékin, il n'y a pas longtemps.
24:20 On va continuer dans un instant,
24:22 je vous poserai la question suivante,
24:24 est-ce que la stratégie macronienne
24:26 est contraire aux intérêts de la France,
24:28 justement, en Chine ? On en parle dans un instant,
24:30 on marque une pause, à tout de suite.
24:32 Emmanuel Macron
24:36 est en Chine pour trois jours,
24:38 bras-dessus, bras-dessous,
24:40 avec Ursula von der Leyen,
24:42 ce qui vous choque, mon cher
24:44 Guillaume Bigot, est-ce que la stratégie
24:46 macronienne de se
24:48 reconnecter à la Chine, comme il l'a
24:50 dit lui-même, mais en tant qu'European,
24:52 est-ce que c'est contraire
24:54 aux intérêts de la France ?
24:56 Je pense que c'est contraire aux intérêts de la France
24:58 pour deux raisons très simples.
25:00 Il faut d'abord comprendre la stratégie d'Emmanuel Macron.
25:02 La stratégie d'Emmanuel Macron, ça consiste à dire
25:04 que les intérêts de la France coïncident avec
25:06 ceux de l'Europe. Et ensuite, ça consiste à dire
25:08 que les intérêts de l'Europe
25:10 sont sinon les mêmes que ceux de l'Allemagne,
25:12 du moins, continuer à commercer
25:14 et à jouer le jeu d'un libre-échange qui est
25:16 dans un seul sens, parce qu'on sait que le libre-échange
25:18 avec la Chine, la Chine ne fait pas, elle,
25:20 du libre-échange totalement.
25:22 Et moi, je pense que c'est vraiment l'inverse qu'il faut faire.
25:24 Et cette stratégie, pour le dire
25:26 rapidement, elle est à la fois
25:28 naïve sur le plan stratégique
25:30 et, à mon avis, erronée sur le plan économique.
25:32 Pourquoi elle est naïve sur le plan stratégique ?
25:34 Parce qu'on l'a bien vu pendant la guerre en Ukraine,
25:36 il n'y a pas de troisième voie européenne.
25:38 L'Union Européenne, c'est un quasi-protectorat militaire américain.
25:40 Et dans cette crise, on a vu
25:42 que si l'intérêt des États-Unis...
25:44 D'abord, que les États-Unis avaient le dernier mot
25:46 et qu'ils pouvaient forcer les Européens
25:48 à agir contre leurs intérêts économiques.
25:50 Si c'était l'intérêt de Washington de faire ça.
25:52 On l'a vu avec le sabotage du gazoduc.
25:54 Par extension, demain,
25:56 si les États-Unis ont intérêt
25:58 à ce que l'Allemagne interrompe ses relations commerciales
26:00 ou réduise ses relations commerciales
26:02 avec la Chine, je peux vous assurer
26:04 que ça se fera. Parce que c'est le stratégique
26:06 qui tient l'économique. Et c'est ça l'erreur fondamentale,
26:08 l'erreur, on peut dire,
26:10 systémique de l'Europe.
26:12 Mais en plus, c'est économiquement absurde.
26:14 Pourquoi c'est économiquement absurde ? Parce qu'en dehors de quelques
26:16 grandes entreprises comme Airbus ou LVMH,
26:18 par exemple, la France, les Français dans leur ensemble,
26:20 on pourrait d'ailleurs étendre ça à beaucoup
26:22 d'Européens, sauf les Allemands, qui ont un excédent
26:24 commercial avec la Chine. La plupart
26:26 des Européens et la plupart des Français n'ont pas intérêt
26:28 à commercer de manière aussi inéquitable avec la Chine.
26:30 Ça fait longtemps que ça te plaisante, Redur.
26:32 En 2000, par exemple, on avait 5 milliards
26:34 de déficit avec la Chine.
26:36 On va atteindre quasiment 40 milliards
26:38 de déficit avec la Chine. Et c'est pas parce que quelques
26:40 grandes entreprises se rincent avec la Chine
26:42 que dans l'ensemble, le fait de commercer
26:44 sans entrave en apparence,
26:46 enfin du côté européen et du côté français,
26:48 c'est intéressant pour nous. Je répète, seul
26:50 l'Allemagne affiche un excédent commercial
26:52 avec la Chine. Et donc,
26:54 on confond encore une fois, Emmanuel Macron confond
26:56 encore une fois l'intérêt de l'Allemagne avec l'intérêt
26:58 de la France, l'intérêt de la France avec
27:00 l'intérêt de l'Europe, l'intérêt de l'Europe se ramenant
27:02 à celui de l'intérêt de l'Allemagne. En fait,
27:04 le seul intérêt de l'Europe,
27:06 à mon sens, ce serait vraiment, parce qu'il y a un intérêt à l'Europe,
27:08 c'est de faire effectivement un effet de levier.
27:10 On est assez nombreux, et dans
27:12 une négociation avec la Chine, ou avec les États-Unis
27:14 d'ailleurs, on pourrait dire, voilà, on impose des tarifs
27:16 douaniers, et on a les moyens de le faire.
27:18 Seule la France peut plus difficilement le faire.
27:20 Seulement, voilà, on a sacrifié
27:22 cette idée des tarifs douaniers
27:24 au nom du libre-échange, et
27:26 effectivement aussi au nom de la subordination
27:28 des intérêts français et des intérêts européens
27:30 à ceux de l'Allemagne. Voilà, donc
27:32 la France, en fait, aurait plutôt intérêt
27:34 à des sanctions commerciales assez
27:36 dures contre la Chine, c'est pas du tout
27:38 contre son intérêt. Je pense que
27:40 les Chinois, en plus, sont assez friands de certains
27:42 produits, comme des sacs Hermès, ou ont besoin,
27:44 le marché chinois a besoin d'Airbus, par
27:46 exemple, parce que nous ne les produisons pas encore.
27:48 Donc on pourrait continuer, d'ailleurs, en plus, contrairement
27:50 à ce qu'on nous raconte, à commercer. Pour
27:52 le reste, on se fait plumer.
27:54 À l'inverse, je pense que c'est
27:56 totalement absurde d'aller
27:58 empêcher la Chine et la Russie
28:00 de contrer l'hégémonie américaine. C'est plutôt notre
28:02 intérêt à nous, pour le coup, sur le plan stratégique
28:04 et diplomatique, d'avoir un point d'équilibre
28:06 contre l'hégémonie américaine.
28:08 Moralité sur ce voyage, en deux mots.
28:10 Moralité de l'histoire, eh bien,
28:12 en deux mots, il faut défendre
28:14 les intérêts français, parce qu'ils ne sont pas
28:16 ceux des autres Européens, et encore moins ceux de l'Allemagne.
28:18 Merci beaucoup à Guillaume Bigot.
28:20 Une sénatrice LR
28:22 a décidé de porter plainte après
28:24 avoir reçu des menaces sur les réseaux
28:26 sociaux, en raison
28:28 d'un amendement qu'elle avait proposé.
28:30 Il s'agissait d'un amendement qui remettait
28:32 en cause l'aide médicale
28:34 d'État pour les personnes en situation
28:36 irrégulière. Une sénatrice,
28:38 Charlotte Dornelas, peut-elle encore
28:40 faire son travail, aujourd'hui ?
28:42 C'est la question qu'on se pose avec.
28:44 C'est en effet la question qu'on se pose, et on peut se la poser d'ailleurs à plusieurs
28:46 strates, si j'ai pu dire.
28:48 C'est que, là, en l'occurrence,
28:50 on va remettre dans le contexte, cette sénatrice LR,
28:52 elle déposait un amendement, en l'occurrence,
28:54 sur la loi immigration, vous savez, qui était
28:56 examinée en commission des lois
28:58 il y a quelques jours au Sénat, et qui, depuis,
29:00 a été reportée si inéditée par le gouvernement,
29:02 qu'ils pensent même à la découper.
29:04 Je ne sais pas très bien ce que deviendra cet amendement,
29:06 mais il se trouve qu'elle a annoncé qu'elle allait porter
29:08 plainte, parce qu'elle s'est fait insulter,
29:10 parce que son amendement visait à remplacer
29:12 l'aide médicale d'État,
29:14 par une aide médicale d'urgence.
29:16 Avec quelques distinctions sur lesquelles on va revenir.
29:18 Son but, elle l'a dit au moment
29:20 de poser cet amendement,
29:22 qui a été adopté d'ailleurs,
29:24 c'était de participer à la réduction
29:26 des aides incontrôlées, je la cite,
29:28 qui créent un appel d'air migratoire
29:30 sur le territoire français.
29:32 Alors, d'abord, la question c'est
29:34 est-ce qu'il est possible ? Son amendement
29:36 a été déposé, il a été voté au Sénat,
29:38 c'est l'ordre normal, on va dire,
29:40 de l'examen d'un texte,
29:42 en commission des lois, ensuite il faut que le Sénat ratifie,
29:44 et puis que les députés le votent.
29:47 Le cheminement démocratique.
29:49 Tout ça suivait son chemin très calmement.
29:51 Et puis, il se trouve que, comme sur ce sujet-là,
29:53 il est impossible d'avoir
29:55 des réactions rationnelles
29:57 où que ce soit,
29:59 on a des médecins ou des soignants,
30:01 nous dit-on dans la presse,
30:03 des médecins et des soignants qui s'inquiètent,
30:05 qui s'alarment,
30:07 des associations qui s'inquiètent,
30:09 et des trolls sur les réseaux sociaux
30:11 qui insultent, qui menacent, qui menacent de mort,
30:13 pourquoi pas. Alors, cette députée,
30:15 on connaît malheureusement le processus
30:17 par cœur, c'est-à-dire que c'est, on ne va pas
30:19 s'y faire, mais c'est,
30:21 toutes les personnes publiques qui ont un jour dit,
30:23 ont dit un mot
30:25 sur quelque sujet que ce soit, se sont retrouvées
30:27 avec des menaces. Je note que médiatiquement,
30:29 il y a des menaces qui font plus de bruit que d'autres,
30:31 et il se trouve que c'est peut-être pour ça aussi
30:33 que cette sénatrice a décidé de porter plainte, d'abord
30:35 parce que c'est insupportable, et ensuite
30:37 pour donner aussi peut-être de la visibilité
30:39 à ce qu'elle était en train de vivre
30:41 et par ailleurs en train de porter politiquement.
30:43 Mais sur le fond, ça révèle
30:45 aussi la place
30:47 que, enfin, le piège à mon avis
30:49 de l'opinion, si on regarde en miroir, ça révèle le piège
30:51 de l'opinion que l'on se fait
30:53 des réseaux sociaux dans le débat public.
30:55 Là, je quitte la question des menaces, vous voyez
30:57 la place que plaignent les réseaux sociaux
30:59 dans le travail des journalistes. Désormais,
31:01 les gens ne s'informent plus, un tel a dit que sur Twitter
31:03 et un autre lui a répondu, etc.
31:05 Ça prend beaucoup de place. Ensuite,
31:07 dans la vie politique, les hommes politiques ne parlent
31:09 plus, on va dire, aux journalistes
31:11 et aux Français que par le biais
31:13 de leur compte Twitter, et
31:15 dans le travail, dans les débats
31:17 publics,
31:19 on cite en permanence un tel sur Twitter,
31:21 l'autre sur Facebook, et le troisième sur je ne sais quoi.
31:23 Or, qu'est-ce qu'on découvre ?
31:25 C'est que cette sénatrice, qui vient de déposer
31:27 un amendement, qui n'est quand même pas le bout du monde
31:29 sur le terrain de l'immigration,
31:31 où on sait qu'à la fois les études
31:33 et les sondages, depuis des années,
31:35 les Français, majoritairement,
31:37 demandent une restriction, précisément,
31:39 de ces aides pour rendre le pays moins attractif,
31:41 eh bien ça se transforme en une sénatrice
31:43 qui est menacée de mort par une
31:45 majorité de gens sur les réseaux sociaux.
31:47 Réseaux sociaux qui, donc, ne révèlent
31:49 pas du tout ce que pense l'opinion.
31:51 C'est un exemple parmi d'autres,
31:53 mais c'est un bon exemple sur lequel on devrait s'arrêter
31:55 pour comprendre qu'il faut remettre les réseaux sociaux
31:57 peut-être dans le débat, à leur place.
31:59 Et là, je m'écarte même de la question
32:01 des insultes. Et je note
32:03 par ailleurs que les mêmes qui
32:05 exposent, assez légitimement
32:07 d'ailleurs, depuis quelques
32:09 semaines, le fossé qu'il y a entre
32:11 la véritable opinion majoritaire
32:13 et le comportement du gouvernement
32:15 dans l'imposition, on va dire,
32:17 de cette réforme des retraites,
32:19 sont parfois les mêmes qui vont exercer
32:21 un terrorisme intellectuel contre la
32:23 majorité connue dans le pays. Oui, je reprends
32:25 le mot de terrorisme intellectuel.
32:27 Clément Bonat dit qu'il faut le remettre dans son contexte.
32:29 Oui, je vais le remettre dans le contexte de
32:31 à mon avis, la question de l'immigration,
32:33 on est bien sur le terrorisme intellectuel.
32:35 Là, ça fait des années qu'il est même impossible
32:37 d'en parler sans tout de suite être accusé de tous les mots
32:39 de la terre. Donc, en l'occurrence,
32:41 ce sont parfois les mêmes qui, contre l'avis
32:43 de la majorité des Français, avis
32:45 majoritaire connu,
32:47 reconnu au fil des sondages,
32:49 quel que soit le journal qui le commande,
32:51 et ça, là, en l'occurrence, ça ne
32:53 les dérange pas. Je note par ailleurs,
32:55 en travaillant sur les choses, que les sénateurs
32:57 avaient déjà voté, figurez-vous,
32:59 cet amendement de la
33:01 transformation de l'aide médicale d'État
33:03 en aide médicale d'urgence lors de l'examen
33:05 de la dernière loi de finances.
33:07 C'était quand ça ?
33:09 C'était en...
33:11 en octobre ou novembre. Non, enfin, pas en octobre.
33:13 En 2022. Et simplement,
33:15 les sénateurs avaient voté cet amendement
33:17 et les députés, puisque ça finit à l'Assemblée nationale,
33:19 avaient retiré cet amendement
33:21 finalement du projet de loi de finances.
33:23 Je note par ailleurs, deuxième
33:25 petite chose, que l'AME, par exemple, n'existe
33:27 pas à Mayotte. Et ça n'empêche
33:29 pas notre bonne conscience de dormir
33:31 très tranquillement et ni de s'indigner
33:33 toute la journée parce que ça n'existe pas à Mayotte.
33:35 On comprend très bien que Mayotte
33:37 vit une pression de migration irrégulière
33:39 extrêmement forte et que c'est
33:41 pour cette raison qu'il y a une exception
33:43 à Mayotte, il y en a une autre sur le droit du sol,
33:45 qui est faite en fonction de la réalité
33:47 de l'immigration sur le terrain et de ce
33:49 qu'elle pèse sur la population.
33:51 Ce sont des questions, simplement, de
33:53 bon sens, qu'on devrait pouvoir se poser, que nous ne
33:55 ne soyons pas tous d'accord dans ce pays. C'est une
33:57 bonne chose et c'est très bien comme ça. Simplement,
33:59 il est devenu impossible d'en parler ou
34:01 même de défendre des opinions
34:03 politiques différentes sans immédiatement
34:05 que ça verse dans l'insulte,
34:07 dans l'inquiétude. Il faut voir
34:09 certaines associations ou certains
34:11 militants réagir. On a l'impression qu'elle a
34:13 je ne sais pas, qu'elle a demandé un truc
34:15 complètement inhumain. En l'occurrence, ce n'est pas le cas.
34:17 Justement, revenons sur le fond
34:19 Charlotte Dernières, pour bien comprendre. De quoi
34:21 parle-t-on justement entre l'aide médicale
34:23 d'État et l'aide médicale d'urgence ?
34:25 L'aide médicale d'État, je pense que nos
34:27 téléspectateurs commencent à saisir
34:29 un petit peu le concept. Mais c'est pour
34:31 ceux qui... Il y a trois nouveaux téléspectateurs qui nous consignent.
34:33 Voilà, c'est ça. Pour ceux qui nous rejoindraient ce soir.
34:35 Pour ceux qui nous rejoindraient ce soir
34:37 et pour les autres, je vais rajouter quelques petites
34:39 croustilles, comme on dit.
34:41 C'est un dispositif qui permet aujourd'hui
34:43 aux clandestins, donc aux étrangers en
34:45 situation irrégulière sur le territoire,
34:47 de bénéficier de soins totalement
34:49 gratuits, sans avance de frais.
34:51 Pour ça, il faut être là depuis trois
34:53 mois sur le territoire et avoir
34:55 moins de 9500 euros
34:57 en gros par an de ressources
34:59 diverses. Sans avance de frais et sans
35:01 cotisation. Et sans cotisation.
35:03 Et alors, j'ai noté
35:05 quelques exemples, voilà les petites croustilles.
35:07 Concrètement, on a donc dans le
35:09 panier de l'AME, 100% de prise en charge
35:11 pour les soins médicaux et dentaires,
35:13 les médicaments remboursés
35:15 pour nous autres français,
35:17 à 165 ou 30%.
35:19 Là, c'est remboursé à 100%.
35:21 Les frais d'analyse, les frais
35:23 d'hospitalisation et d'intervention chirurgicale,
35:25 les frais afférents à certaines vaccinations
35:27 ainsi que certains dépistages,
35:29 les frais liés à la contraception et
35:31 à l'interruption volontaire de grossesse.
35:33 Etc. Il y en a
35:35 d'autres, mais voilà quels sont
35:37 le genre de soins qui sont à 100%
35:39 remboursés sans avance
35:41 de frais pour des clandestins
35:43 en situation irrégulière sur le territoire.
35:45 A l'inverse, le dispositif
35:47 imaginé par cette sénatrice,
35:49 c'était de prévoir
35:51 une gratuité limitée
35:53 aux soins indispensables. Je vous cite
35:55 l'amendement. "La prophylaxie
35:57 et le traitement des maladies graves et des
35:59 douleurs aigües, les soins liés à la grossesse
36:01 et ses suites, les vaccinations
36:03 réglementaires et les examens de médecine
36:05 préventive." Vous voyez qu'on n'était pas non plus dans le truc
36:07 absolument inhumain. Par ailleurs,
36:09 elle voulait un accès conditionné pour
36:11 les majeurs au paiement d'un droit
36:13 annuel fixé par décret.
36:15 Et elle prévoyait même dans son amendement
36:17 qu'il était possible pour le gouvernement
36:19 d'accorder l'aide médicale d'urgence
36:21 sans ces conditions
36:23 si besoin était.
36:25 Vous voyez que c'était quand même d'une prudence
36:27 de Sioux, que ce n'était pas non plus la révolution
36:29 absolue. Or, l'argument
36:31 souvent sur l'AME, qui est le plus
36:33 utilisé par les détracteurs de ceux qui veulent
36:35 supprimer en général l'AME,
36:37 c'est de dire "c'est celui de la santé publique".
36:39 En gros, si on prive les migrants irréguliers
36:41 de cet accès aux soins,
36:43 on ne les prive pas de l'accès aux soins déjà, mais bon, passons,
36:45 si on les privait de cet accès aux soins,
36:47 de cet accès gratuit aux soins, cela
36:49 pourrait favoriser la prolifération
36:51 de maladies, notamment infectieuses.
36:53 On nous cite souvent la tuberculose.
36:55 C'est très souvent cité, oui.
36:57 C'est en général l'argument qui revient tout le temps. Alors moi, j'ai une question.
36:59 Que font-ils des personnes qui ne sont pas là
37:01 depuis... qui ne sont là
37:03 depuis moins de trois mois ?
37:05 Les maladies infectieuses, elles se bloquent pendant trois mois
37:07 et hop, quand ils ont l'AME, c'est bon, elles se débloquent
37:09 et elles se déversent et si on arrête l'AME,
37:11 du coup, on va tous attraper les maladies infectieuses.
37:13 Évidemment non.
37:15 Cet argument est absolument
37:17 rhétorique dans la mesure où les personnes
37:19 en situation irrégulière aujourd'hui qui n'ont pas
37:21 le droit à l'AME, elles sont quand même
37:23 soignées puisqu'il existe un panier de
37:25 soins urgents et vitaux
37:27 dans lesquels évidemment les maladies infectieuses
37:29 font partie, surtout quand elles sont
37:31 extrêmement contagieuses. Donc ce panier
37:33 de soins initials, il existe
37:35 pour tout le monde quoi qu'il arrive. L'AME, c'est
37:37 autre chose. Ça s'ajoute à
37:39 ce panier initial. Or, ces soins
37:41 d'urgence, parce qu'on nous dit "par ailleurs, ça n'existe pas".
37:43 Qu'en France, ça existe ailleurs. Alors là aussi,
37:45 les soins d'urgence existent
37:47 partout, évidemment, mais
37:49 pas la spécificité de l'AME précisément.
37:51 Alors en 2015 déjà, parce que
37:53 c'est un psychodrame qui dure depuis à peu près 15 ans,
37:55 on entend parler de ça en permanence,
37:57 l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne
37:59 - on n'est pas sur de l'extrême droite, là
38:01 vraiment pas - avait comparé
38:03 l'accès aux services de santé
38:05 qui étaient proposés aux clandestins dans les pays
38:07 de l'Union européenne. Tous les pays
38:09 proposent un accès en cas d'urgence, nous disait
38:11 cette agence, et ils ne
38:13 sont gratuits que dans 9 pays
38:15 déjà de toute l'Union européenne. Deux ans avant,
38:17 nous précisant, c'était 11 pays.
38:19 Donc vous voyez qu'il y a des pays qui reviennent sur
38:21 la gratuité précisément parce qu'ils savent que
38:23 c'est une source d'attractivité
38:25 absolument immense. Et
38:27 on est en Europe en l'occurrence, et c'est pour ça que j'ai
38:29 posé cet exemple-là. Et il ne me semble pas
38:31 qu'il y ait de traitement absolument inhumain sur
38:33 la question des soins dans ces pays
38:35 de l'Union européenne.
38:37 Sinon, croyez-moi bien que l'Agence des droits fondamentaux
38:39 aurait réagi avec un peu plus
38:41 de virulence que ça.
38:43 Pourquoi faudrait-il
38:45 absolument réduire,
38:47 changer ou supprimer
38:49 ce système d'aide médicale d'État ?
38:51 N'est-ce pas une dépense assez marginale
38:53 finalement sur le budget d'État ?
38:55 Alors, en effet, c'est également un argument
38:57 qu'on entend souvent, c'est 1,2
38:59 milliards d'euros par an.
39:01 C'est ce qui a été voté pour la finance
39:03 de 2023.
39:05 Et on nous dit 1,2 milliards, qu'est-ce que c'est ?
39:07 Alors là, en ce moment, puisqu'on va souvent
39:09 dans les supermarchés en ce moment voir des gens,
39:11 on constate que quand on veut faire des économies
39:13 parce qu'on n'a plus les moyens de survivre,
39:15 on fait 10 centimes sur le litre de lait,
39:17 on va aller comparer les œufs. Et donc, c'est pas
39:19 pour les 10 centimes que les gens le font. C'est
39:21 simplement que l'addition de ces petites économies
39:23 permet de vivre avec
39:25 des finances un minimum saines.
39:27 Et bien, c'est exactement le même principe. Est-ce qu'il y a
39:29 des dépenses qui sont illégitimes ?
39:31 Ça ne veut pas dire que 1,2 milliards,
39:33 ça réglera tous les problèmes de la finance
39:35 de l'économie française.
39:37 On n'est pas bête à ce point-là.
39:39 Simplement, ce sont, si
39:41 cette dépense est inutile
39:43 et que par ailleurs, elle rend encore plus
39:45 attractive le pays, alors
39:47 cela mérite d'y réfléchir
39:49 au moins. En fait, il y a deux choses à mon avis
39:51 qui rendent nécessaire au minimum la réflexion
39:53 et le débat un minimum apaisé. C'est 1,
39:55 cette question de l'attractivité de la France.
39:57 Les soins en France,
39:59 pour le dire clairement, on va dire que les soins
40:01 en France sont supérieurs dans leur offre
40:03 à quasiment tous les
40:05 autres pays du monde. Donc là,
40:07 il faut être un peu réaliste. C'est-à-dire que
40:09 si l'accès aux soins est aussi
40:11 facile en France,
40:13 aussi facile, c'est-à-dire aussi
40:15 il y a des offres multiples. Vous savez,
40:17 les visas, on en avait déjà parlé. Et en plus,
40:19 l'aide médicale d'État, ça renforce
40:21 évidemment l'attractivité pour des
40:23 millions de gens sur la planète.
40:25 Tous ne pourront pas venir, tous n'arriveront
40:27 pas à venir. D'accord, mais simplement, l'attractivité,
40:29 elle est monstrueuse. Donc, on ne peut plus
40:31 se permettre, avec les flux
40:33 aujourd'hui qui circulent dans le
40:35 monde et notamment à destination de l'Europe,
40:37 de ne pas prendre en compte
40:39 cette donnée-là. La deuxième chose, c'est le
40:41 système, tout simplement, de santé française.
40:43 Et là, encore une fois, je me réfère un petit peu
40:45 au sujet d'actualité. On ne peut pas
40:47 être attaché à ce point,
40:49 à un système social
40:51 qui distribue
40:53 beaucoup d'argent.
40:55 Généreusement. Là, il n'y a pas de jugement
40:57 de valeur, mais qui distribue beaucoup d'argent
40:59 sans supporter le moindre changement
41:01 en fonction de la réalité de ce qui
41:03 se passe sur le terrain. Il est impossible
41:05 que l'ouverture au monde, couplée
41:07 à cet État-providence, qu'on va dire en tout cas
41:09 sur le terrain des soins, ne le rende pas
41:11 abscons forcément.
41:13 Si vous ajoutez
41:15 autant de personnes sur un système
41:17 qui ne participe pas à ce système
41:19 et qui pèsent sur lui, ça ne peut pas
41:21 tenir. C'est absolument impossible.
41:23 En 20 ans, le coût de l'AME,
41:25 il est multiplié par 10.
41:27 Ces 20 dernières années, il est multiplié par 10.
41:29 Il y a 300 000 bénéficiaires aujourd'hui.
41:31 Donc oui, c'est en croissance
41:33 permanente.
41:35 Ou alors, si on veut garder ça,
41:37 il faut accepter, en tant qu'actif,
41:39 et je reprends un peu le sujet du jour, d'être
41:41 ponctionné sans relâche, de travailler plus,
41:43 de travailler plus longtemps, d'ajouter
41:45 des taxes aux taxes, parce que le système
41:47 ne pourra pas se financer tout seul.
41:49 Ou alors, il faut aussi
41:51 accepter que la gratuité,
41:53 la gratuité sans limite, qui est un peu
41:55 le présupposé, on va dire, sur le terrain des soins
41:57 en France, la gratuité sans limite
41:59 auquel vous ajoutez le nombre
42:01 illimité, c'est absolument
42:03 ingérable dans un pays. C'est pas
42:05 possible. Or, il me semble que ces
42:07 deux choses, à la fois le système
42:09 social
42:11 et l'état de l'hôpital, aussi,
42:13 dans lequel pèse forcément cette question
42:15 économique première,
42:17 eh bien ces deux choses-là me semblent
42:19 ont inquiété tout le monde dans le pays ces dernières
42:21 années. Alors je veux bien qu'on ne soit pas tous d'accord,
42:23 mais par contre, il serait quand même
42:25 agréable qu'on puisse en parler calmement
42:27 et qu'une sénatrice puisse tout simplement
42:29 faire son travail sans que ce soit des cris d'orfraie,
42:31 comme si on ne pouvait pas bouger une seule virgule
42:33 à chaque fois qu'il est question d'immigration,
42:35 parce que ça ne tiendra pas.
42:37 Merci beaucoup, Chardonne de Hernélas, pour votre
42:39 enquête et votre regard.
42:41 À la veille d'une journée de mobilisation
42:43 qui s'annonce record, on annonce
42:45 371 manifestations dans toute la France,
42:47 un record pour l'instant, toujours
42:49 contre la réforme des retraites.
42:51 Aujourd'hui, on a eu une réunion
42:53 avec les syndicats, Matignon, une réunion
42:55 avortée, Gérald Darmanin a été
42:57 entendu, auditionné
42:59 par les parlementaires à l'Assemblée nationale
43:01 à propos du maintien de l'ordre. On va s'arrêter
43:03 avec vous, Marc Meunand, sur une question
43:05 délicate. On va le dire franchement
43:07 et on ose nous parler de tout.
43:09 On va essayer de savoir, alors
43:11 que l'affaire Malik Oussekin est une affaire
43:13 qui brandit sous forme de
43:15 menace, souvent,
43:17 dans ce contexte
43:19 de violence dans tous les sens,
43:21 que s'est-il passé
43:23 dans l'affaire Malik Oussekin ?
43:25 Ceux qui ont moins de 20 ans ne
43:27 reconnaissent pas cette histoire. Oui, c'est une histoire
43:29 terrible et
43:31 qui n'a cessé d'être exploitée
43:33 politiquement depuis. C'est-à-dire qu'il y a
43:35 l'effet dans leur rigueur,
43:37 et on va essayer de tenir
43:39 ce rôle, celui du compteur, que j'aime
43:41 tant. Que s'est-il passé
43:43 ce jour-là ? Et quelle
43:45 était la situation globale ? N'oublions pas, on est
43:47 en 1986. Nous
43:49 sommes sous
43:51 la bipolarité, d'un
43:53 côté le président de la République qui est de
43:55 gauche, François Mitterrand, et
43:57 un gouvernement de droite
43:59 qui est celui de Jacques
44:01 Chirac, avec comme
44:03 ministre de l'Intérieur, monsieur
44:05 Charles Pasquoie, et qui a également
44:07 à ses côtés Robert Pandreau
44:09 comme ministre de la Sécurité.
44:11 Et on décide de prendre
44:13 des mesures dans les universités.
44:15 Que se passe-t-il dans les universités ?
44:17 Eh bien, depuis 1968,
44:19 il y a de plus en plus de jeunes
44:21 qui espèrent pouvoir entrer
44:23 dans ces
44:25 facultés, afin d'acquérir
44:27 le savoir qui ouvre
44:29 sur les débouchés
44:31 les plus mirifiques. Mais ils sont
44:33 tellement nombreux qu'on a
44:35 le sentiment qu'il n'est plus possible
44:37 de pouvoir tenir
44:39 ce défi de l'éducation
44:41 pour tous. Alors, le gouvernement
44:43 au pouvoir décide
44:45 qu'il y a une restriction
44:47 et que par conséquent,
44:49 il faudra présenter
44:51 des dossiers que tout le monde ne pourra
44:53 pas être admis à l'université
44:55 comme c'était le cas depuis
44:57 toujours. Voilà
44:59 le départ. Forcément,
45:01 les étudiants se fâchent, s'agrognent
45:03 et les manifestations vont
45:05 s'étaler. Ça commence à la fin
45:07 novembre. Je n'ai pas le temps de tout raconter,
45:09 ce n'est pas là l'important. Déjà,
45:11 notons qu'à l'époque,
45:13 on a réussi à avoir une connivence
45:15 entre les
45:17 organisations syndicales
45:19 étudiantes et les forces de l'ordre.
45:21 Ils communiquent entre eux pour
45:23 essayer de réguler et qu'il n'y ait pas
45:25 d'incident. Globalement,
45:27 les choses se passent plutôt bien, restent comme
45:29 toujours. Dans le résiduel,
45:31 à la fin des manifestations, vous avez
45:33 des agitateurs et à l'époque, ce ne sont pas
45:35 des agitateurs gauchistes,
45:37 ce sont en particulier un mouvement
45:39 qui s'était rendu célèbre qui s'appelle le
45:41 GUD, qui était extrêmement
45:43 violent et qui est un mouvement
45:45 d'extrême droite, comme on dit, mais pas
45:47 l'extrême droite d'aujourd'hui. On a
45:49 aujourd'hui gardé des étiquettes
45:51 faisant croire qu'il y avait
45:53 une continuité. Là, c'est
45:55 effectivement un mouvement
45:57 étudiant qui n'existe plus,
45:59 qui gouvernait
46:01 la fac d'Assas, la fac de droit,
46:03 et qui régnait également sur
46:05 Dauphine. Pourquoi je le mets
46:07 en évidence ? Parce que, passons
46:09 les deux grandes manifestations où il y a
46:11 plus de 500 000 personnes
46:13 dans les rues, pour
46:15 les organisateurs et
46:17 pour la police, on est à 100 000 à peu près.
46:19 Toujours le delta entre les
46:21 deux, les organisateurs. - Ce qu'on attend demain en France.
46:23 - Voilà. - A priori. - Que se passe-t-il
46:25 à la Sorbonne ? Des étudiants
46:27 envahissent les lieux.
46:29 Le recteur
46:31 demande qu'ils quittent la place.
46:33 Pour la plupart,
46:35 ils acceptent de
46:37 sortir, et puis il y a
46:39 un noyau qui reste sur place.
46:41 Pourquoi le recteur, à ce moment-là,
46:45 demande l'intervention des forces
46:47 de police ? Parce que, justement, il a peur
46:49 que le GUD intervienne.
46:51 Et les étudiants, voyant
46:53 arriver les CRS,
46:55 finissent par sortir. Il n'y a
46:57 aucun incident. En revanche,
46:59 que se passe-t-il ? Eh bien,
47:01 on demande aux fameux voltigeurs
47:03 de rôder dans le quartier latin.
47:05 N'oubliez pas, on est en 1986.
47:07 Il y a le traumatisme. Le quartier
47:09 latin, c'est là où on a eu de
47:11 véritables scènes de guerre civile
47:13 en 1968.
47:15 Et donc, on a
47:17 les voltigeurs qui sont chargés
47:19 de guetter s'il n'y a pas des
47:21 casseurs. Vous avez la scène,
47:23 on est à minuit, et
47:25 soudain, jaillit rue
47:27 M. le Prince, un jeune
47:29 garçon, il sort
47:31 d'une boîte de nuit,
47:33 enfin, quand je dis une boîte de nuit, c'est une boîte
47:35 de jazz, où il a passé
47:37 la soirée à écouter James Brown,
47:39 enfin, les morceaux
47:41 de James Brown. Il a 22
47:43 ans, et c'est donc Malik
47:45 Oussekin.
47:47 Quand vous êtes là, au mauvais endroit,
47:49 au mauvais moment, malheureusement, les choses
47:51 tournent mal. Et on a
47:53 trois voltigeurs qui l'aperçoivent.
47:55 Il devient un suspect.
47:57 On lui court après. Comment on lui court
47:59 après ? Lui aussi. Il se met
48:01 à galoper, et là,
48:03 il y a un personnage qui l'aperçoit, alors
48:05 qu'il est en train d'entrer dans son immeuble,
48:07 et cet homme travaille au ministère
48:09 du travail,
48:11 ou des finances, pardon. Il s'appelle
48:13 Paul Bézelon.
48:15 Il lui dit "entrez, entrez, entrez",
48:17 et hop, voici
48:19 notre jeune garçon qui se précipite
48:21 au fond de ce
48:23 couloir, et au moment où
48:25 monsieur Bézelon tente de
48:27 fermer la porte, un policier
48:29 se projette sur lui, il
48:31 s'engouffre et ouvre la porte
48:33 à ses deux collègues. Et là,
48:35 c'est un véritable tabassage
48:37 avec
48:39 les conséquences terribles.
48:41 Les secours arriveront. En réalité,
48:43 il était mort sur place. Alors, qui est
48:45 ce jeune garçon ? Il est
48:47 d'origine franco-algérienne,
48:49 il est né à Versailles, c'est une
48:51 famille qui cherche
48:53 véritablement l'assimilation,
48:55 il n'y a pas un doute là-dessus, ils n'ont pas
48:57 beaucoup d'argent, le frère aîné a
48:59 suffisamment évolué
49:01 dans la société pour payer des études à son frère
49:03 qui a connu l'handicap d'une lourde
49:05 maladie, il est sous dialyse
49:07 depuis sa jeunesse. Alors, il a fallu
49:09 qu'il se prenne en
49:11 charge pour avoir
49:13 la possibilité de rattraper le temps perdu.
49:15 Il suit des études
49:17 d'agent immobilier, enfin,
49:19 passons le détail, et
49:21 suit aussi des cours
49:23 d'escrime. Et ce garçon désire
49:25 devenir prêtre
49:27 catholique. Il se promène toujours
49:29 avec une Bible sur lui.
49:31 Et voilà comment
49:33 ce jeune garçon,
49:35 bien sous tout rapport, si je puis dire,
49:37 est victime de quoi ? Eh bien, des circonstances
49:39 qui sont toujours celles
49:41 d'une révolte
49:43 qui est là, pendant
49:45 des jours et des jours, où la
49:47 grogne gonfle les uns
49:49 et les autres, et ces voltigeurs
49:51 n'étaient pas formés à l'époque.
49:53 On a tellement de choses à dire, j'ai envie de vous
49:55 entendre un petit peu sur le sujet, juste
49:57 pour dire aussi qu'il y a eu des conséquences, c'est-à-dire
49:59 les voltigeurs ont disparu, le
50:01 ministre Devaquet démissionne, la réforme
50:03 des universités a abandonné,
50:05 les policiers condamnés à 2 à 5 ans
50:07 de prison, avec ceux...
50:09 - Non mais merci beaucoup
50:11 pour ces faits. Déjà votre regard là-dessus,
50:13 Mathieu Bocote.
50:15 - Alors c'est une tragédie, bien évidemment.
50:17 Ensuite, ce qui est fascinant, c'est qu'au
50:19 fil des ans,
50:21 c'est devenu une forme de symbole.
50:23 Il y a eu une instrumentalisation politique
50:25 de cette histoire tragique, comme on le voit
50:27 souvent, et aujourd'hui,
50:29 pour certains, c'est que c'est devenu le symbole,
50:31 la première victime de ce qu'on appelle
50:33 les violences policières. Alors moi, je pense qu'on doit se rappeler
50:35 la tragédie qui a été la sienne, et éviter les
50:37 instrumentalisations quelques décennies plus tard.
50:39 - Guillaume Charlotte. - Bon d'abord, il y a des
50:41 conséquences et des leçons qui ont été tirées
50:43 par le ministère de l'Intérieur,
50:45 notamment le fait
50:47 qu'il est strictement interdit
50:49 d'utiliser... d'abord
50:51 les matraques ne sont plus du tout les mêmes,
50:53 à moto, avec la vitesse, ça c'est
50:55 totalement interdit, ils doivent descendre à terre.
50:57 - Ah là, c'était le cas. - Complètement.
50:59 Oui, oui, à l'époque, oui, mais c'était interdit
51:01 aujourd'hui. Et ensuite, je pense qu'on a vraiment changé d'époque,
51:03 c'est-à-dire qu'on n'était pas très loin de mai 68,
51:05 l'étudiant était une sorte
51:07 de... voilà, la société prenait
51:09 partie pour Malek Ousekine. Aujourd'hui, je pense que
51:11 ce ne serait plus nécessaire, mon cas. - Charlotte donne
51:13 sa langue au chat, c'est-à-dire une minute de plus
51:15 pour Mathieu Bocote. - Mais oui, je vais laisser
51:17 la dernière partie, je ne rigole pas. - Merci,
51:19 merci beaucoup. Parce que c'est important,
51:21 ce dernier sujet, ceux qui ont
51:23 encore un peu de mémoire ont probablement
51:25 été surpris de voir Jean-Marc Rouillant
51:27 invité à l'université
51:29 de Bordeaux par les militants d'extrême-gauche
51:31 qui l'occupaient. L'homme, on le sait,
51:33 Mathieu Bocote, s'est fait connaître
51:35 à travers actions directes
51:37 et s'est rendu coupable de crimes graves.
51:39 En 85, en 86,
51:41 il a assassiné
51:43 deux patrons au nom
51:45 de la Révolution. Comment Mathieu
51:47 Bocote a-t-il pu être accueilli
51:49 aussi facilement dans une université?
51:51 - C'est une question de contexte. Je dirais,
51:53 il est grand le mystère de la foi révolutionnaire
51:55 et ce qui s'est passé, c'est que l'université
51:57 de Bordeaux est occupée à ce moment-là
51:59 par des groupes d'extrême-gauche
52:01 liés, si j'ai bien compris,
52:03 à la Quatrième Internationale. Donc, c'est des nuances
52:05 à l'intérieur. Ça existe encore.
52:07 Donc, l'université est occupée
52:09 et au bout d'une semaine environ,
52:11 il y a l'idée de
52:13 recevoir Jean-Marc Rouillant
52:15 à la manière d'un
52:17 grand témoin de l'histoire. Vous avez fait
52:19 une très bonne description. Il s'est rendu coupable
52:21 de terrorisme. Il a été condamné pour cela
52:23 d'ailleurs, d'assassinat. Comment est-il
52:25 présenté par les gens qui l'accueillent
52:27 au bout d'une semaine? Il est
52:29 accueilli en tant qu'écrivain et ancien
52:31 prisonnier politique.
52:33 Écrivain et ancien prisonnier politique.
52:35 S'est-il repenti?
52:37 À la rigueur, ça, c'est des gens qui commettent des crimes atroces
52:39 et ils se repentent. S'est-il repenti?
52:41 Pas du tout. Le Figaro nous le rappelle.
52:43 Il y a quelques années,
52:45 à propos des terroristes
52:47 de 2015, il
52:49 déclarait, je cite, "en avoir
52:51 marre des poncifs antiterroristes
52:53 et trouver que les terroristes de 2015
52:55 se sont battus courageusement
52:57 dans les rues de Paris." Il ajoutait
52:59 que l'État français est colonialiste et assassin.
53:01 Alors, est-il invité parce qu'il s'est
53:03 repenti? - Il a dit que l'État français est colonialiste
53:05 et assassin. - Oui, comme ça. Mais est-il
53:07 invité parce qu'il s'est repenti? Non!
53:09 Il est invité parce qu'il ne s'est
53:11 pas repenti. C'est ça qu'on doit
53:13 comprendre dans cette psychologie.
53:15 Parce qu'il décide d'assumer jusqu'au bout
53:17 sa violence, il est accepté dès lors
53:19 comme prisonnier politique.
53:21 C'est, en passant, dans le cadre
53:23 de cette espèce d'happening à l'Université de Bordeaux,
53:25 c'est des gens de Révolution permanente
53:27 qui l'ont invité à se condenser
53:29 selon le point. Ce qui est intéressant
53:31 parmi les gens... On va passer le micro et l'interview
53:33 du point. Citation.
53:35 "Rouillant est le symbole de la répression
53:37 de l'État et on trouvait intéressant
53:39 qu'il vienne raconter pourquoi il a choisi la lutte armée."
53:41 C'est intéressant. Donc, c'est le symbole
53:43 non pas du meurtre révolutionnaire, mais de la répression
53:45 de l'État. Il ajoute
53:47 l'interlocuteur, "Je ne soutiens
53:49 ni la lutte armée ni les actes terroristes." Très gentil.
53:51 On lui pose la question dans le cadre de cet événement.
53:53 "Regrettez-vous les actes terroristes
53:55 que vous avez commis?"
53:57 Il répond par la négative.
53:59 Ce qui crée un petit malaise quand même sur place.
54:01 Et un étudiant trotskiste affirme
54:03 "L'assassinat politique n'est pas une méthode
54:05 que les organisations trotskistes
54:07 revendiquent." À la différence de Trotsky,
54:09 soit dit en passant, qui lui revendiquait parfaitement
54:11 le droit de fusiller à la tonne les contre-révolutionnaires
54:13 pour se débarrasser de la...
54:15 de cette plaide pour l'humanité
54:17 qu'étaient les contre-révolutionnaires.
54:19 Donc, des gens qui sont même pas fidèles à leur maître. C'est assez drôle.
54:21 Peut-être le sont-ils sans l'avouer.
54:23 Quoi qu'il en soit, il était présent dans un université.
54:25 Une semaine après, c'était nettoyé par la police
54:27 qui a repris le contrôle des lieux. On sait le saccage qui a eu lieu.
54:29 Mais voilà le type de héros qui excite
54:31 l'ultra-gauche.
54:33 - Xavier-Laurence Salvador dans "Le Figaro"
54:35 voit dans cette invitation, Mathieu,
54:37 le symbole du "deux poids, deux mesures"
54:39 qui domine l'université française.
54:41 Qu'en pensez-vous? - J'allais dire
54:43 plus ou moins, et finalement, c'est le cas. Je vous explique.
54:45 Il n'a pas été invité par l'université.
54:47 Il a été invité par une bande de
54:49 faxus d'extrême-gauche et d'ultra-gauche
54:51 qui ont occupé les lieux. Mais!
54:53 Hier, je crois, à l'Assemblée nationale,
54:55 Patrick Hetzel, député LR, s'inquiète quand même
54:57 de la présence de Rouillant
54:59 à l'université.
55:01 Il pose la question à madame Sylvie Retailleau,
55:03 qui est ministre de
55:05 l'enseignement supérieur.
55:07 Et qu'est-ce qu'elle répond? Elle dit, "Bon, non,
55:09 la liberté académique et de la liberté d'expression,
55:11 la liberté académique, il était à sa place."
55:13 On peut croire qu'elle connaît mal
55:15 son dossier, parce qu'elle devrait être au courant
55:17 que Rouillant était présent
55:19 à l'invitation de la quatrième internationale
55:21 et non pas de l'université de Bordeaux,
55:23 de révolution permanente. Mais,
55:25 elle va utiliser l'argument de la liberté
55:27 académique pour défendre la présence.
55:29 Donc, finalement, finalement, elle est
55:31 d'accord avec la présence de Rouillant,
55:33 écrivain et ancien prisonnier politique.
55:35 Mais ça va plus loin, parce qu'il y a quelques mois,
55:37 à peine, madame Magasynski, Sylvie Magasynski,
55:39 la philosophe, a invité à l'université
55:41 de Bordeaux. Invitation annulée.
55:43 Annulée, pourquoi? Et cette fois, par les
55:45 autorités de l'université, parce qu'il y avait
55:47 des menaces à l'ordre public qui étaient lancées,
55:49 des casseurs d'ultra-gauche. En fait,
55:51 dans ce cas-là, la branche trans-radicale
55:53 dit "on va perturber l'événement de telle manière
55:55 que vous ne pourrez pas le tenir." L'université
55:57 se couche, tout comme s'est couché récemment
55:59 le comité de laïcité république.
56:01 Marguerite Stern, invitée, qui critique
56:03 la vidéologie trans, on dit "ah, ah,
56:05 on ne l'invite pas parce qu'on a peur des troubles
56:07 à l'ordre public." Donc, vous voyez qui exerce la souveraineté
56:09 aujourd'hui en matière de liberté d'expression?
56:11 Ce sont les groupuscules d'ultra-gauche
56:13 ou trans-radicaux ou antifa
56:15 qui disent "si vous l'invitez, on fout le bordel."
56:17 Les autorités se couchent, comme d'habitude,
56:19 en dernière instance. Au moins, il y a eu une conférence
56:21 récemment à l'université de Bordeaux. M. Rouillant,
56:23 je devine qu'il a été applaudi.
56:25 - Qu'est-ce que j'allais dire? Les autorités ne se couchent
56:27 pas, les autorités se couchent en applaudissant.
56:29 - Oui, très juste, très juste. Ils sont fiers.
56:31 Ils nomment ça la sagesse.
56:33 - Mathieu Devese pour la Minute Info,
56:35 ensuite Pascal Pourleur, des Pro 2. À demain.
56:37 (musique)
56:39 La réunion a tourné court ce matin
56:41 à Matignon. Un échec, selon l'intersyndical
56:43 qui était reçu par la première ministre
56:45 pour évoquer, évidemment, la réforme des retraites.
56:47 Elisabeth Borne a sans surprise
56:49 refusé de retirer le texte du gouvernement.
56:51 Les syndicats appellent donc
56:53 à une forte mobilisation demain
56:55 pour la 11e journée de grève et de manifestations
56:57 contre la réforme des retraites.
56:59 11 500 policiers et gendarmes
57:01 seront présents demain en France.
57:03 Pour encadrer ces manifestations,
57:05 ils seront 4 200 à Paris,
57:07 selon le dispositif annoncé
57:09 sur Twitter par Gérald Darmanin.
57:11 C'est moins que lors de la précédente
57:13 journée de mobilisation. 13 000 policiers
57:15 et gendarmes avaient été déployés
57:17 le mardi 28 mars, dont 5 500 à Paris.
57:19 Silvio Berlusconi
57:21 est hospitalisé en soins intensifs
57:23 pour un problème cardiaque.
57:25 À 86 ans, l'ancien chef du gouvernement
57:27 italien va passer la nuit dans un hôpital
57:29 de Milan. Il y a 7 ans, Silvio Berlusconi
57:31 avait notamment subi une importante
57:33 opération à coeur ouvert.
57:35 ♪ ♪ ♪