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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00 Bonsoir à tous, comment allez-vous ? Vous êtes en train de dîner ou bien vous prenez l'apéro ou bien vous êtes...
00:05 Je sais pas mais en tout cas on est ravis de vous voir.
00:07 *Rires*
00:09 Gabriel Cusel est avec nous, ravis de vous revoir, ça va ?
00:12 Moi aussi.
00:13 Écoute, je me sens toujours un peu comme Proustia du chaise de garmente quand j'arrive chez lui.
00:18 *Rires*
00:19 Je m'attends sur pas à mettre mes coudes sur la table et tout.
00:21 Vous êtes chez vous, on vous accueille.
00:25 Mathieu Bancoté a fait péter la pochette de couleur.
00:28 Ça me salue.
00:30 On dirait un petit perroquet qu'il a dans sa poche.
00:32 Non pas du tout.
00:34 C'est ma part d'audace.
00:35 Et Charlotte a mis ses boucles d'oreilles pour Caron de Tass.
00:37 Voilà.
00:38 Quant à Marmeneau, la cravate rouge, je ne serai jamais président de la République.
00:42 *Rires*
00:44 Révolutionnaire.
00:46 Allez c'est parti avec les mousquetaires du soir, la minute info Mathieu Devez.
00:51 *Musique*
00:53 Les tarifs des consultations médicales vont augmenter de 1,50€, soit 26,50€ minimum chez les généralistes et 31,50€ chez les spécialistes.
01:03 Mais selon les médecins, ces augmentations ne prennent pas en compte l'inflation.
01:07 Elles entreront en vigueur à l'expiration d'un délai de 6 mois, soit au plus tôt fin octobre.
01:12 Le fonds Mariana devrait faire l'objet d'une enquête parlementaire.
01:15 C'est en tout cas le souhait du président de la commission des finances.
01:18 Lors d'une conférence de presse, il souligne les questions posées par le choix des deux associations qui ont reçu les subventions les plus importantes.
01:25 Le fonds Mariana a été lancé il y a deux ans par Marlène Schiappa après l'assassinat de Samuel Paty.
01:30 Il fait polémique après une série de révélations dans la presse sur l'utilisation des subventions.
01:35 Enfin l'Inde sera d'ici la fin du mois le pays le plus peuplé du monde.
01:39 Selon une estimation d'une agence de l'ONU, l'Inde va dépasser la Chine pour atteindre plus d'un milliard et 425 millions d'habitants.
01:47 Au sommaire ce soir, en quoi Frédéric Becbédé est-il le nouvel homme à abattre pour les féministes ?
01:57 L'écrivain a été pris à partie lors de sa venue dans une librairie à Bordeaux.
02:02 Pourquoi ces phénomènes se généralisent ? La censure n'était pas le premier pas vers le totalitarisme et la violence.
02:09 Pourquoi légitimer la culture de la censure devient finalement une normalité ?
02:14 Alors que peut-on faire pour en finir avec cette tendance dans cette époque fanatique ?
02:19 L'édito de Mathieu Boccote.
02:22 Il y a 10 ans, la loi sur le mariage pour tous a été adoptée.
02:26 10 ans après, quel bilan tiré ? 10 ans de conquête d'un droit ou de polémique ?
02:32 La société a-t-elle été bouleversée par cette loi ?
02:35 Alors qu'en 2013 on comptait 1,5 million de personnes selon les organisateurs qui défilaient contre le projet de loi.
02:41 Que sont-ils devenus ? Ont-ils changé d'avis ? L'analyse de Gabriel Cluzel.
02:46 Expulsion de migrants à Mayotte.
02:49 Le département est en ce moment le théâtre d'une vaste opération de démantèlement des bidonvilles
02:55 dans lesquelles vivent notamment de nombreux Comoriens en situation irrégulière.
03:00 Est-ce le début d'un grand rembarquement sur cette île totalement dépassée par l'immigration ?
03:05 Alors que le droit du sol a déjà été restreint à Mayotte, quelles leçons tirées pour la métropole
03:11 lorsqu'on apprend que des associations d'aide aux migrants ont touché 750 millions d'euros de subvention de l'État en 2021 ?
03:20 En France, le décryptage de Charlotte Dormezas.
03:24 Emmanuel Macron souffle la première bougie de son deuxième mandat ce soir.
03:30 Depuis des semaines, il est bousculé, attaqué dans tous les domaines.
03:34 Mais lui, le président de la France, se bat-il pour notre langue, pour notre culture, pour la laïcité ?
03:41 Ou là encore connaît-il l'échec ?
03:44 L'édito de Marc Menand. Allez, soyons.
03:47 Allons-y. Soyons.
03:49 Semer la terreur dans la circulation, semer la terreur dans les centres commerciaux,
03:55 ces rodéos sauvages qui n'en finissent plus et qui bien au contraire se multiplient,
04:00 n'avons-nous que nos yeux pour regarder, nos mots pour se plaindre et personne pour nous protéger ?
04:06 En quoi cette multiplication de rodéos, encore de Fight Club,
04:09 ces combats à main nue qui se multiplient de façon illégale là aussi en pleine rue,
04:13 marquent-elles l'ensevagement de nos rues et de nos vies ? L'édito de Mathieu Bocot.
04:19 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité ce soir avec nos mousquetaires. C'est parti.
04:26 [Musique]
04:37 Donc voilà, on peut commencer, vous êtes en forme, tout va bien, d'attaque.
04:41 Vous allez fêter, souhaiter au président Charles Audrey Nassif,
04:44 souhaiter un joli anniversaire ce soir.
04:46 - Un joli anniversaire ? - On a mis la tenue, j'ai mis la tenue pour la fête et tout.
04:51 Après l'édito de Marc Monod, on va attendre l'édito de Marc Monod,
04:54 on va voir ce qu'il dit d'abord et ensuite on verra si ce qu'il éritait.
04:57 - J'ai vraiment envie d'être là. - Oui, voilà.
04:59 Liberté d'expression.
05:02 Frédéric Becbédé devait, il y a quelques jours, faire une conférence à la librairie Moula, à Bordeaux,
05:08 à propos de son livre "Confidence d'un hétérosexuel largement dépassée".
05:13 Mais les militantes néo-féministes radicales ne l'entendaient pas ainsi.
05:17 La librairie a été taguée, sa conférence interrompue et il n'a pas pu la tenir que sous la protection des CRS.
05:24 En quoi, Mathieu Bocoté, la répétition de ces événements, loin d'être des phénomènes isolés, est-elle dangereuse ?
05:32 C'est assez révélateur en fait, parce que, vous l'avez dit, ces événements se multiplient.
05:37 Quoi qu'on en dise d'ailleurs.
05:39 Son livre, je le répète, "Confidence d'un hétérosexuel légèrement dépassée",
05:42 c'est le récit d'un homme, en fait c'est assez intéressant.
05:45 C'est du big-BD, c'est-à-dire une mise à l'écart de lui-même, avec un ton ironique,
05:50 une distance par rapport à soi et aussi une distance par rapport à l'époque.
05:53 Et j'y reviendrai, de la part d'un homme qui longtemps était en accord avec l'époque,
05:58 qui incarnait l'époque, qui incarnait l'avant-garde de l'époque,
06:01 et qui aujourd'hui est peut-être légèrement dépassée, j'y reviendrai.
06:05 Alors, vous l'avez mentionné, son livre est accueilli comme un scandale pour quelques déclarations.
06:10 Comme d'habitude, les néo-féministes, qui sont une branche particulière du wokeisme,
06:15 le désignent à la vindicte publique en disant "cet homme est inacceptable, son propos est inacceptable".
06:21 Donc là, non seulement on dit "l'événement ne doit pas se tenir",
06:24 lorsqu'il se tient "irruption de ces néo-féministes" avec des slogans "on croit les victimes" et ainsi de suite,
06:30 on connaît tout le vocabulaire qui laisse croire qu'il y a en France une culture du viol
06:35 telle que fondamentalement chaque homme porterait en lui l'ombre du violeur, en quelque sorte,
06:41 et conférence sous protection policière.
06:45 J'insiste, Frederic Bigbenny figure comme du mainstream littéraire.
06:49 C'est pas quelqu'un qui a fait carrière en écrivant dans Minutes autrefois et dans Présent,
06:54 et puis trouvant le moyen d'exister seulement dans les marges.
06:57 On est devant une figure du mainstream, et aujourd'hui, pour peu que des miliciens
07:02 "woke", tendance néo-féministe, mais il y en a d'autres, je reviendrai,
07:06 désigna la vindique de public quelconque, lui colle une sale étiquette,
07:10 envoie le signal qu'il ne doit pas parler, qu'il doit se taire, qu'il doit payer,
07:14 qu'il ne doit plus avoir accès à l'espace public,
07:16 et bien immédiatement ces milices se manifestent avec l'idée de tout faire pour l'empêcher de parler.
07:22 Alors l'idée c'est d'empêcher ces déplacements, l'idée c'est de faire en sorte de gâcher l'événement,
07:27 mais surtout l'idée c'est de faire en sorte que le prochain ait à vouloir l'inviter,
07:31 et l'après-prochain qui voudrait l'inviter, dise "le prix à payer est trop élevé,
07:35 c'est trop compliqué de faire venir Big BD, regardez, il est tellement polémique,
07:39 il est tellement sulfureux, il est tellement nauséabond, il est tellement controversé,
07:42 que faire venir Big BD ça va être très mauvais pour notre bibliothèque,
07:46 pour notre librairie, pour notre institution, donc on ne doit pas le faire venir".
07:51 On a créé autour de lui un halo d'infréquentabilité.
07:55 Alors vous l'avez mentionné, et je crois que c'est important de le dire,
07:58 ils sont nombreux ces dernières années à avoir connu un tel sort, d'une manière ou de l'autre,
08:03 j'en nomme quelques-uns. Caroline Eliasheff, qui s'est fait attaquer par la mouvance trans,
08:09 parce qu'elle s'oppose notamment, la trans radicale, elle s'oppose aux opérations de changement de sexe,
08:15 aux bloqueurs d'hormones et tout ça, chez les mineurs et chez les enfants.
08:19 Les trans radicaux ont dit "cette personne est transphobe" et ont tout fait pour empêcher
08:24 la tenue de l'événement auquel elle était associée. Encore une fois, l'idée est la suivante,
08:29 on va y repenser deux fois la prochaine fois avant de l'éviter.
08:32 Mme Adgacinski, il ne faut pas l'oublier, il y a quelque temps,
08:35 Sylvia Adgacinski, la philosophe, sur la question de la GPA,
08:39 là les féministes radicales disaient "non, votre propos est transphobe,
08:42 est inacceptable et discriminatoire, on connaît les insultes, on les connaît par cœur".
08:45 L'objectif de ces gens d'ailleurs, c'est de coller à ce point une étiquette aux proscrits du moment,
08:50 qu'on ne prend même plus la peine de savoir qu'est-ce qu'ils pensent,
08:54 Big BD, qu'est-ce qu'ils pensent Adgacinski, il faut que l'étiquette réactionnaire,
08:57 ou l'étiquette transphobe, ou l'étiquette sexiste, ou l'étiquette conspirationniste,
09:02 quand c'est, nous viennent tout de suite à l'esprit, donc ça nous épingle d'avoir à nous demander
09:06 mais qu'est-ce que pense cette personne, puisque l'étiquette a fait le travail à notre place.
09:09 Marcel Gauchet, rappelez-vous au Festival d'histoire, Marcel Gauchet, c'est quand même particulier,
09:14 un des grands, grands, grands philosophes en France aujourd'hui, au Festival d'histoire de Blois,
09:19 il y avait une pétition pour l'empêcher de s'exprimer.
09:22 Alain Finkielkraut, qui a dû faire sa conférence à Sciences Po il y a quelques temps,
09:25 sous protection policière, lui aussi. Ma petite personne à Bruxelles et à Montréal, ça m'est arrivé aussi.
09:30 Alors, devant ces événements, comment réagissent, appelons ça, les spécialistes de la dédramatisation,
09:35 ceux qui nous expliquent que c'est peut-être vrai, mais c'est pas grave.
09:38 Première méthode, oui, mais ces espèces de cabales diffamatrices se passent essentiellement sur Internet.
09:44 Internet, ça ne sera pas le monde réel. Je vais vous expliquer quelque chose, les gars,
09:47 en 2023, Internet, c'est le monde réel aujourd'hui. Internet, c'est le monde très réel aujourd'hui
09:52 et quand vous avez une cabale pour détruire votre réputation sur Internet, ça touche votre vie hors Internet.
09:57 On nous dirait que ça demeure marginal. Oui, mais les cas marginaux s'accumulent
10:01 et à travers ça, qu'est-ce qu'on voit? Les interdits d'apparition dans les universités,
10:06 dans les bibliothèques, dans les librairies se multiplient.
10:09 On nous dit quelquefois que ça existe depuis toujours. C'est vrai, effectivement.
10:13 Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, le fanatisme du marxisme universitaire organisé
10:18 a fait en sorte qu'il était impossible d'avoir une vie intellectuelle dans l'université pendant un temps.
10:22 Donc oui, ça existe depuis toujours, mais c'est renaissant aujourd'hui.
10:26 Et il y a l'argument que certains l'ont bien cherché. Au fond, le big BD, OK, il ne faudrait peut-être pas le censurer,
10:33 mais est-ce qu'il ne l'a pas cherché de manière ou de l'autre?
10:36 Le problème, c'est que là, on s'indigne. On s'indigne pour tous les noms que je viens de mentionner.
10:39 Mais on s'indigne parce que c'est le centre qui est attaqué en ce moment.
10:42 C'est une grande figure du centre. Mais quand c'était des figures hier ou avant-hier,
10:46 ou peut-être aujourd'hui ou demain, qui se sont associées à la droite, entre guillemets,
10:49 alors là, soudainement, nos centristes qui s'indignent étaient bien discrets.
10:53 Ceux qui, aujourd'hui, se font canceller, ceux qui se font alluler, étaient bien discrets il y a quelque temps.
10:58 Je donne quelques noms. Quand la nouvelle librairie est attaquée à Paris, allez faire un tour.
11:04 Les vitres sont défoncées. Amos Boon, vous savez, il vente des drôles de livres.
11:09 Quand on vend des livres comme ça dans cette librairie-là, il faut l'attaquer.
11:12 La librairie des deux cités, attaquée aussi à Nancy.
11:15 François Bousquet, le directeur d'Eléments, qui faisait une conférence à Toulouse,
11:19 qui était sous protection du service d'ordre parce que les antifas voulaient empêcher la tenue de la conférence.
11:25 Geoffroy Lejeune, que nous connaissons bien, qui voulait faire une conférence de mémoire à Sciences Po Lille.
11:29 Et on a dit, ah, mais les risques de sécurité sont trop élevés, on ne peut pas l'accueillir.
11:33 Stanislas Rigaud, à Nice, récemment. Alors là, dans ce cas-là, où sont nos amis centristes qui,
11:39 eux, en ce moment, ils se font canceller. Et ils sont très en colère de se faire, justement, expulser de la vie publique et censurer.
11:46 Mais est-ce qu'il n'aurait pas été nécessaire, et je reviendrai, de protéger aussi des gens quand c'était un peu sur leur droite.
11:50 Éric Zemmour, on peut le mentionner parmi d'autres.
11:52 Quand les antifas faisaient tout pour gâcher sa campagne, que faisaient nos amis centristes?
11:56 Ils se disaient, ah, ça ne tombera pas sur moi, donc je n'ai pas à m'en préoccuper.
11:58 Puis on pourrait faire une longue histoire. Dans l'histoire des intellectuels français, Paul Lyonnet, Jules Monroe,
12:03 Olivier Petitgrenouillot, Sylvain Guggenheim, combien d'autres ont subi ces cabages diffamatrices?
12:08 Aujourd'hui, comme je le dis, puisque le centre est attaqué, on s'indigne.
12:12 Tant mieux, mais on aurait peut-être dû s'inquiéter de ce qui se passait depuis un certain temps déjà.
12:16 Je vais vous demander tout à l'heure que faire par rapport à tout ça, parce que, pardon, Mathieu Bocoté, mais il y en a un peu marre.
12:21 Il n'y a pas de doute là-dessus.
12:22 Non, mais vous permettez?
12:24 Oui, je vous permets.
12:26 Vous me permettez? Vous permettez quand même, Mathieu Bocoté, qu'on a un peu marre d'avoir systématiquement cette censure?
12:32 Je veux dire, on est en France, on est en liberté, on est en démocratie.
12:34 Tu as raison.
12:35 Pardon, je sors.
12:36 Tristan Bannon s'est porté à la défense de Frédéric Bettebédé dans un texte partiellement reproduit dans Le Figaro.
12:44 S'agissait-il d'un texte qui a convaincu?
12:47 Oui, c'est un très beau texte, franchement, de Tristan Bannon, qui est un texte d'abord, la défense d'un ami.
12:53 Et c'est vraiment moi qui place l'amitié au sommet de toutes les relations humaines.
12:56 La défense d'un ami, quand un ami est attaqué, c'est fondamental.
12:59 Vous savez, quand nos amis sont attaqués, c'est le moment où on doit se rappeler qu'on est leurs amis.
13:02 On doit se rappeler, leur dire, leur chuchoter.
13:04 Vous savez, je suis d'accord avec toi, mais répète-le pas trop, j'ai des soucis.
13:07 C'est publiquement qu'on doit défendre ses amis quand ses amis sont attaqués. Premier élément.
13:11 Deuxièmement, il nous fait le portrait d'un homme beaucoup plus blessé qu'on ne le dit.
13:14 Il y a une superbe chez Beck Bédé, qui nous dit qu'il est beaucoup plus blessé.
13:17 Et elle nous fait le portrait de ses mécanismes psychologiques.
13:20 Il y a un seul problème dans ce texte-là, et je reviens à ce que je disais plus tôt.
13:23 Elle nous dit que Beck Bédé n'aurait pas dû être annulé ou dénoncé.
13:27 Lui n'aurait pas dû connaître ce sort.
13:30 Et je pense que l'erreur de ce texte, qui est par ailleurs un très beau texte, je tiens à le redire,
13:33 c'est qu'il faut sortir de cette logique qui dit que lui ne devrait pas être dénoncé.
13:37 Ah, puis lui non plus ne devrait pas être dénoncé.
13:39 Puis celui-là non plus ne devrait pas être censuré.
13:41 Non, on ne doit pas toujours fonctionner en disant, en espérant se soustraire soi-même aux lois de la censure.
13:48 Il faut défendre la liberté d'expression, surtout pour ceux avec lesquels on est en désaccord.
13:54 C'est parce que je suis en désaccord, par exemple, avec quelques traits à gauche,
13:57 et si je me porte à sa défense, là, ça veut dire quelque chose.
14:00 Mais ce n'est pas rare, si je peux me permettre.
14:02 - Pardon, je suis à fond.
14:04 - Je ne suis pas au brin, mais ça me rend fou.
14:06 Aux États-Unis, au milieu des années, en 2020, rappelez-vous quand la vague woke commence à monter aux États-Unis.
14:10 Il y a beaucoup d'intellectuels centristes qui commencent à se dire, mais c'est mauvais, là.
14:14 Ils sentent le coup près de la guillotine morale et sociale.
14:17 Après, ils s'immobilisent. C'est inacceptable.
14:19 On nous fait passer pour des racistes, on refuse de débats, on nous diabolise.
14:23 Mais qu'est-ce qu'ils prennent la peine de faire dans leur texte?
14:26 Ils publient dans Harper's Magazine, un grand magazine américain.
14:28 Ils disent, certes, certes, le plus grand danger est Donald Trump,
14:31 et l'extrême droite, et l'ultra-droite, et la xénophobie, et le racisme.
14:34 Et après avoir fait leur petite prière sur le mode de la pénitence,
14:38 ils disent, oui, oui, oui, nous partageons les mêmes ennemis.
14:40 Alors, ils se permettent de dénoncer les milices woke d'ultra-gauche.
14:44 En France, quelques fois, nos amis de la gauche républicaine,
14:47 qui dénoncent la fameuse tenaille identitaire, disent que pour se donner le droit de critiquer l'extrême gauche,
14:51 ils sentent le besoin de fabriquer une extrême droite imaginaire à dénoncer à temps plein.
14:55 Comme ça, ça leur donne le droit de s'en prendre à l'extrême gauche,
14:59 qui est violente et qui, elle, pratique la censure.
15:01 Alors, quand on a tout cela à l'esprit, je dirais, la défense de la liberté d'expression, j'y reviens,
15:06 ce n'est pas simplement au cas par cas, c'est un principe, surtout quand on est en désaccord.
15:10 - Alors, dernière question, Mathieu Bocoté. Que peut-on faire pour en finir avec cette tendance,
15:14 au-delà des mots, au-delà du constat, au-delà, justement, de cet énervement de plateau?
15:20 - Vous avez absolument raison, absolument raison.
15:23 D'abord, nommer le fait. On est dans une époque fanatique.
15:25 On n'est pas dans une époque qui croit à la conversation démocratique.
15:28 Il faut juste le reconnaître d'abord et avant tout.
15:30 Ensuite, demander à la classe politique, chaque fois qu'il y a un cas comme celui-là qui se présente,
15:34 de le dénoncer. Il faudrait que Mme Schiappa, il faudrait que M. Papandiai, il faudrait que M. Lemaire,
15:39 tous ces gens qui sont dans la classe politique disent que la défense de la liberté d'expression
15:42 est absolument fondamentale.
15:44 Par ailleurs, il faut comprendre que cette censure, aujourd'hui, vient vraiment en tenaille.
15:49 Par le haut, avec les fameuses lois contre la haine, qui consistent dans les faits à présenter
15:54 comme des propos haineux tout ce qui ne représente pas un applaudissement de l'époque,
15:57 et par le bas, par les milliers de soubahouks dont nous parlions.
16:00 Et moi, je vous dirais, tant qu'un journal comme Valeurs actuelles ou Charlie Hebdo ou d'autres
16:04 pourront se retrouver devant les tribunaux, la fameuse 17e chambre, pour des caricatures,
16:08 pour des propos qui choquent certains professionnels de l'indignation,
16:12 les conditions institutionnelles de cette culture de la censure seront là,
16:15 et les milices woke n'en seront qu'à l'expression la plus radicale.
16:18 C'est avec la culture institutionnelle de la censure qu'il faut rompre,
16:21 pour être capable d'assécher les militants woke fous qui cherchent à nous gâcher la vie.
16:26 Penser non, casser oui.
16:28 Oui, oui, ça on connaît la méthode.
16:30 Merci Mathieu Beaucotter.
16:32 Les 10 ans, quelqu'un veut réagir peut-être ?
16:35 Non, non, non, mais je reviendrai en complément tout à l'heure,
16:38 parce que Mathieu vient de mettre en orbite toutes les questions que l'on doit se poser,
16:43 même par rapport au président de la République.
16:45 Que fait-il ? Il regarde passer les balles, alors que c'est un sujet essentiel.
16:50 Charlotte, par rapport à la liberté d'expression.
16:52 Prenons deux minutes sur ce sujet rapidement.
16:55 C'est vrai que je n'ai rien à rajouter à ce que disait Mathieu.
16:58 En permanence, on se situe, d'ailleurs c'est vrai sur tous les autres,
17:02 dans les réactions sur tous les sujets politiques,
17:04 on est en permanence indigné quand ça nous touche soi-même,
17:07 et on ne le dénonce jamais quand ça arrive aux autres,
17:09 ce qui rend le propos extrêmement faible, en tout cas,
17:12 par rapport à la radicalité des attaques qu'il y a en face.
17:14 Donc oui, ça doit devenir absolument automatique,
17:16 et oui, il faut se poser la question de nos définitions,
17:19 de ces mots qui sont jetés en pâture.
17:21 Mathieu citait la haine, mais c'est vrai, avec beaucoup de mots comme ça,
17:24 où on accuse en permanence le voisin d'à côté,
17:27 et si véritablement, certaines idées dans le débat politique
17:31 ne sont réduites qu'à l'état de haine,
17:33 alors la censure, c'est exactement la même chose qu'avec les antifas.
17:37 Si vraiment, ils luttent contre le fascisme,
17:39 alors il y a des armes qu'il est légitime de prendre.
17:41 Pourquoi avoir peur, justement, de l'autre,
17:46 et des arguments de l'autre, et de la pensée de l'autre ?
17:49 Je pense que là, il y a une énorme responsabilité dans la case de l'école.
17:53 On parle souvent de l'école ici,
17:55 mais quand vous affaissez toutes les intelligences,
17:57 notamment sur le domaine de l'esprit critique,
17:59 vous n'avez plus les moyens de le faire,
18:01 et donc vous allez sur le terrain de l'offense et de l'indignation permanente,
18:04 sans être capable, finalement, de réfléchir.
18:06 Moi, il me semble qu'on parle de féminisme,
18:10 et de féministes qui s'opposeraient à Frédéric Beigbeder,
18:12 mais c'est vraiment un féminisme hémiplégique,
18:15 c'est surtout parce que Beigbeder, aujourd'hui, vous avez raison,
18:19 a quand même un peu changé ses premières positions,
18:23 et de ce fait, il apparaît comme un réactionnaire,
18:26 parce que sinon, s'il ne s'agissait que de culture du viol,
18:29 on verrait ces féministes aller perturber les concerts de rappeurs.
18:33 On ne les voit pas beaucoup, vous en conviendrez.
18:35 Par ailleurs, rappelons, vous savez Baudelaire,
18:37 qui est quand même un lycée des rues, enfin des lycées des rues, à son nom, etc.
18:41 Vous savez ce qu'il disait sur les femmes ?
18:43 "Aimer les femmes intelligentes est un plaisir de pédéraste."
18:45 Donc je les laisse méditer là-dessus,
18:49 ça va être compliqué si on veut arriver à tout censurer dans ce domaine.
18:54 Merci beaucoup Gabrielle, merci à tous pour ce sujet.
18:57 Évidemment on reviendra, tous les jours qui viennent sur des sujets pareils.
19:01 Les 10 ans du mariage pour tous ont été remarquables à deux points de vue.
19:06 Il semble universellement convenu qu'il faut célébrer,
19:10 les célébrer comme un immense sujet de réjouissance,
19:13 et puis il semble universellement connu que ses opposants ont eu tort,
19:17 et à ce titre sont détestables.
19:20 Gabrielle Cluzel, en quoi avoir un avis transgressif et divergent
19:24 est-il encore concevable, possible, convenable ?
19:28 On peut se poser la question.
19:29 Vous avez remarqué hier que c'était un peu Noël sur les réseaux sociaux,
19:32 on se souhaitait la Sainte Manif pour tous,
19:34 parce que ça faisait 10 ans depuis le 23 avril 2013,
19:38 qu'avait été promulguée la loi.
19:41 C'était un peu Noël, une nouvelle ère,
19:44 puisque Christiane Taubira qui portait ce projet de loi
19:47 avait dit elle-même que c'était un changement de civilisation.
19:49 Mais c'était aussi un peu vendredi saint, comme à Séville,
19:52 parce qu'il y avait les pénitents.
19:53 Ils n'avaient pas de robe de burre, ils n'étaient pas pieds nus,
19:55 mais l'idée y était.
19:57 Ils ont vraiment fait une confession publique, une autocritique,
20:03 ils se sont auto-flagellés et ils ont dit qu'ils avaient eu tort,
20:07 ils sont comme Rullio Iglesias,
20:08 ils disent qu'ils n'étaient pas comme Rullio Iglesias,
20:11 ils ont changé.
20:12 Donc ils veulent dire que maintenant ce serait à refaire.
20:15 Évidemment, ils voteraient pour le mariage pour tous.
20:19 Il s'agit de qui ? Je vais donner des noms quand même.
20:21 Gérald Darmanin, Jean-Jacques Hopé, Catherine Vautrin et Christophe Béchut.
20:27 Ce sont des gens qu'il y avait, qu'il y a à l'époque,
20:30 et qui s'étaient affichés contre le mariage pour tous.
20:34 C'est ce qu'on peut appeler, parce qu'à ce stade,
20:36 ce n'est même plus une girouette, c'est une droite éolienne.
20:38 On dit que la droite ne s'intéresse pas à l'écologie,
20:40 et ce n'est pas vrai.
20:41 Elle s'intéresse au "ça va remplacer Fessenheim"
20:44 tellement ils sont dans le vent et tellement ils tournent vite.
20:47 Donc c'est vrai que c'est assez vertigineux,
20:50 d'autant que, est-ce que ça ne les sert pas vraiment ?
20:52 Christiane Taubira, qui était un peu la madone du mariage pour tous,
20:57 on l'a interrogée à ce sujet sur France Inter,
20:59 et elle a dit que ces gens-là se débrouillent avec leur remords.
21:03 Elle est beaucoup moins métirocordieuse que la vraie madone.
21:07 Après, on peut la comprendre.
21:08 C'est vrai que le contexte possible de prochains changements gouvernementaux
21:13 peut faire douter des intentions de ces dévots zélés,
21:16 parce qu'on sait aujourd'hui, pour reprendre l'aphorisme
21:19 d'une grande intellectuelle du XXIe siècle,
21:22 on pourrait leur dire "attends, tu as voté contre le mariage pour tous
21:26 et tu veux être ministre ? C'est rêvé."
21:29 Donc, on sait très bien que Christine Vautrin a été exclue.
21:33 Elle a finalement échoué alors qu'elle était pressentie pour être
21:37 Premier ministre.
21:38 Catherine Vautrin.
21:39 Catherine Vautrin, pardon, oui, voilà.
21:41 Et dit-on pour cette raison-là.
21:45 Et du reste, celle qui lui a succédé, celle qui a succédé dans le choix,
21:49 celle qui a été victorieuse, la Première ministre Elisabeth Borne,
21:53 elle a lancé un pic, je ne sais pas si vous vous souvenez,
21:57 au moment de la réforme des retraites, en disant "oui, mais Charles de Courson,
22:01 avec sa mention de censure, il faut quand même se rappeler qu'il avait défendu,
22:05 il avait été contre le mariage pour tous."
22:10 Alors, quel rapport entre les deux ? Absolument aucun,
22:13 mais on sait qu'en réalité, dire que vous avez été contre le mariage pour tous,
22:17 c'est comme vous marquer au fer rouge, vous êtes un lépreux avec sa craisselle
22:24 et on ne s'approche plus de vous.
22:26 Alors, il y a quand même certaines personnalités à droite qui tiennent
22:30 et qui restent fidèles à leurs premiers engagements,
22:33 à ce qu'ils avaient dit à l'époque, François-Xavier Bellamy, Eric Zemmour,
22:40 et puis au RN, c'est très partagé, il y a des députés qui sont pour
22:45 et des députés qui sont contre, et Marine Le Pen qui avait dit,
22:49 et qui n'avait pas marché à l'époque mais qui était contre,
22:52 sauf erreur de ma part, ne s'est pas exprimée sur le sujet.
22:56 Mais on voit qu'il est devenu très difficile de donner un avis divergent,
23:04 vous l'avez dit, sur ce sujet.
23:06 Mais pourquoi encore tant de haine à l'endroit des opposants du mariage pour tous ?
23:12 On peut comprendre chacun son avis, mais peut-on dire, comme on l'entend encore,
23:16 qu'ils ne représentaient rien, ni personne, ou seulement une poignée de bigots catholiques,
23:21 si vous permettez l'expression issue de la France Rance,
23:24 c'est pour reprendre la célèbre expression de libération ?
23:27 Non, impossible de dire ça, sauf être vraiment de mauvaise foi.
23:31 Ils étaient quand même un million de manifestants dans la rue, les opposants.
23:35 Vous vous souvenez, à l'époque il y avait une guerre des chiffres,
23:37 mais finalement ça a été reconnu par François Hollande,
23:39 dans un livre qui s'appelle "Conversations privées avec le président d'Antoine André et Karim Rissouli".
23:44 Donc ça c'est une réalité, ils étaient très nombreux,
23:47 et c'est d'autant plus étonnant que c'était une opposition sur un principe,
23:52 et pas sur une revendication matérielle.
23:56 Et puis il y avait beaucoup de jeunes, ça avait beaucoup frappé les jeunes,
24:00 notamment la gauche qui était persuadée que du côté des conservateurs,
24:03 il pouvait y avoir des vieillards ronchons et screugneugneux.
24:06 Mais vous voyez, ça rejoint un peu la discussion d'avant,
24:08 c'est-à-dire que comme la gauche ne veut pas discuter avec la droite,
24:11 elle ne les voit pas évoluer, elle ne les voit pas du tout.
24:13 Mais moi je ne suis pas la maman de la gauche, mais je dirais ce que je dis à mes enfants,
24:17 c'est-à-dire que ce n'est pas en ne regardant pas les problèmes
24:19 qui ne vous arrivent pas dans la figure, si je puis me permettre.
24:22 Donc la gauche n'avait pas prévu cela, qu'il y aurait autant de jeunes.
24:27 Et du reste, actuellement dans une certaine presse très à gauche,
24:30 on met en avant certains jeunes, j'en ai vu passer deux ou trois,
24:35 le monde, combini je crois, qui disent "ah oui mais j'ai été emmenée là",
24:39 enfin des enfants, "j'ai été emmenée là par mes parents",
24:43 alors qu'en réalité la majorité des jeunes, au-delà de la méthode,
24:47 moi j'avoue que dénoncer ses parents, ça fait un peu quand même chine populaire,
24:51 mais au-delà de ça, la majorité a été conscientisée, formée,
24:55 et a gardé des réseaux très forts, donc en cela c'est une boîte de fonds très ouverte.
24:59 J'ai d'autres questions, on va marquer une pause.
25:01 Non parce que j'ai envie de savoir aussi, il y a seulement 70 000 unions
25:04 de personnes du même sexe en un an, en 10 ans,
25:07 est-ce que ça a révolutionné la société ? Est-ce que tout ça pour ça ?
25:10 Ouh là là, je pose les questions.
25:13 On marque une pause tout de suite avec Gabriel Cluzel sur la question du mariage pour tous.
25:17 C'est l'anniversaire du second mandat du président, on en parle tout à l'heure,
25:27 c'est la fête avec Marc Menon, préparez-vous.
25:30 Et c'est l'anniversaire des 10 ans du mariage pour tous,
25:33 c'est la fête maintenant avec Gabriel Cluzel.
25:35 Ont-ils suscité l'hostilité à force d'avoir dévasté, brûlé, brisé, caillassé,
25:44 commis d'abominables et condamnables dégradations
25:47 comme le font les Black Blocs et les Antifa depuis des semaines ?
25:50 Je parle des opposants à la manif pour tous.
25:52 Bien sûr que non, il ne s'est rien passé de tout cela,
25:55 et évidemment le contraste est frappant, précisément ces dernières semaines.
26:00 C'était une population très bien élevée qui est descendue dans la rue,
26:04 qui n'avait pas l'habitude de manifester,
26:05 qui n'avait pas commis plus gros délit que de dépasser le temps
26:08 à partir d'un horodateur à peu de choses près.
26:10 Et pourtant, il y a eu une répression très dure, très dure à l'époque,
26:13 d'ailleurs on ne s'était pas dit, comme on peut le dire aujourd'hui
26:15 dans les manifs de la CGT, qu'il y avait des enfants
26:18 qui avaient reçu des gaz lacrymogènes.
26:20 Ça n'émeuvait personne parce que c'était une population qui n'intéressait pas.
26:25 Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais Bertrand Delannoy,
26:27 le maire de l'époque, leur avait demandé 100 000 euros
26:30 pour la pelouse du Champ de Mars qu'ils auraient abîmée,
26:34 alors qu'ils avaient ramassé jusqu'au papier gras
26:36 et que cette pelouse reçoit habituellement moulte concert.
26:41 Donc c'est vrai que la différence est spécialement frappante.
26:44 Alors, simplement une petite remarque pour finir,
26:46 en 2017 Emmanuel Macron avait même dit lui-même
26:48 que ces manifestants ont été humiliés.
26:50 Vous voyez, ça fait quand même un drôle d'effet
26:54 à l'aune des événements d'aujourd'hui.
26:55 Alors, dernière question, Gabrielle Cluzel.
26:58 Regardez, entre 2013 et 2022, seules 70 000 unions
27:02 de personnes du même sexe ont été prononcées.
27:05 Il n'y a pas de quoi quand même changer de civilisation
27:07 et en révolutionner, vous êtes d'accord, non ?
27:09 Eh bien, écoutez, c'est devenu le nouveau mantra.
27:13 De fait, il faudrait dire que cela n'a rien changé.
27:17 Et pourtant, si vous prenez un peu, vous faites un peu de spéléologie,
27:20 vous allez dans les archives des journaux,
27:22 vous vous rendrez compte qu'on disait à l'époque
27:24 que tous les arguments avancés par la manif pour tous
27:27 étaient des fantasmes.
27:28 Mais non, la PMA, il n'y aurait jamais la PMA.
27:30 Regardez, la PMA, elle est votée, c'est un fantasme.
27:33 Eh bien non, c'est une réalité.
27:35 On vous disait que la théorie du genre, ça n'existait pas.
27:38 Demandez à vos enfants qui sont dans des écoles publiques
27:40 si elle n'existe pas, la théorie du genre.
27:43 On vous disait que la GPA, c'est un fantasme.
27:46 Alors certes, elle n'est pas légale en France,
27:49 mais je vous rappelle qu'il y a quand même un candidat
27:51 à la présidence de la République, Yannick Jadot,
27:53 c'était un candidat écolo, d'ailleurs, ça c'est Neux-y-Mort,
27:56 là aussi un maître écolo GPA, mais bon,
27:59 qui était pour une GPA éthique.
28:01 Et personne n'a dit "Oh là là, il est pour la GPA,
28:04 on ne va pas pouvoir faire la nupèce avec les écolos".
28:07 Il n'y a pas eu de coordonnées sanitaires pour autant.
28:09 Donc vous voyez, tout cela qui était réputé être fantasme
28:12 est en réalité, sinon une réalité vraiment votée chez nous,
28:18 au moins quelque chose qui existe et qui est proposé par certains.
28:21 Le mot de la fin ?
28:23 Je peux rajouter une petite chose, c'est qu'aujourd'hui,
28:26 on se rend compte que ce mariage pour tous a été utilisé
28:30 par François Hollande pour réussir dans le sociétal
28:35 et donner du gras moudre à la gauche, alors qu'en réalité,
28:41 la gauche sociale avait été extrêmement déçue.
28:44 Il n'a su plaire par ce mariage pour tous qu'à une gauche,
28:47 une élite germanopratine qui n'est pas la gauche populaire,
28:52 qui de fait a été déçue et François Hollande n'a pas été réélu.
28:56 Et moi je crois qu'Emmanuel Macron, il y a un projet d'euthanasie
28:59 qui est sur la table et il risque d'utiliser les mêmes ficelles.
29:02 Je pense qu'il est important qu'il tire les leçons du mariage pour tous.
29:07 Merci beaucoup pour votre regard, Gabrielle,
29:10 qui sera avec nous toute la semaine.
29:12 Parce que Dimitri est en vacances, Guillaume Bigot en vacances,
29:16 mais nous, nous sommes là.
29:19 On est là.
29:21 On est là.
29:23 Je veux causer, je ne prends pas la retraite.
29:27 Oui, on est tous là, on est là avec vous, on va vous soutenir.
29:30 Ça va bien se passer.
29:33 Charlotte Dornelas, expulsion de migrants à Mayotte.
29:36 Le département est en ce moment le théâtre d'une vaste opération
29:40 de démantèlement des bidonvilles dans lesquelles vivent
29:42 notamment de nombreux Comoriens en situation irrégulière.
29:46 Est-ce le début du grand rembarquement sur cette île
29:49 totalement dépassé par l'immigration ?
29:52 Ça fait quelques années que le sujet est installé.
29:55 Vous savez, Gérald Darmanin, il y avait été au mois de janvier l'année dernière,
29:58 il passait le passage au Nouvel An sur place
30:01 et il avait annoncé finalement cette opération-là.
30:04 Elle était prévue pour la fin du Ramadan,
30:06 puisque vous savez que l'islam est pratiqué là-bas,
30:09 notamment par tous les Comoriens en question.
30:12 Et le ministre de l'Intérieur avait annoncé vouloir expulser
30:15 au moins 10 000 étrangers présents aujourd'hui sur l'île des Comor...
30:18 sur... à Mayotte, pardon.
30:21 Et alors, c'est très compliqué d'aller sur les chiffres,
30:24 donc c'est le seul que je vais vous donner à peu près,
30:26 parce que personne n'est capable de dire combien il y a d'habitants sur cette île,
30:29 puisqu'il y a une énorme différence entre les chiffres officiels
30:32 qui nous disent parfois 250 000 personnes à Mayotte
30:35 et selon les députés locaux, qui nous disent en fonction
30:38 de la consommation d'eau, d'électricité, vous savez,
30:41 les radars... pas les radars, les satellites, etc.,
30:46 vous voyez, avec des choses... des manières de compter un peu différentes,
30:49 on arrive parfois à 500 000.
30:52 Et le préfet de Mayotte a dit, ce qui est sûr,
30:55 c'est que si dans quelques années on ne fera rien, on atteindra 750 000 personnes sur l'île.
30:59 Vous voyez, entre 250 000 et 750 000.
31:01 En gros, c'est un peu le flou artistique,
31:03 puisque par définition, on a déjà connu ce problème,
31:06 la population, on va dire, en situation irrégulière,
31:09 est difficilement comptable.
31:11 Voilà pour le contexte.
31:13 On a une population qui est au minimum à moitié étrangère aujourd'hui à Mayotte.
31:16 On a un tiers de clandestins qui viennent massivement des îles d'Écomort.
31:23 En 2018, puisqu'il y avait eu, au moment de la loi Colon,
31:27 vous savez, sur l'immigration, il y avait une petite partie sur Mayotte,
31:30 en 2018, on nous disait 41 % des résidents sont de nationalité étrangère,
31:34 41 %, et 74 % des enfants qui naissent à Mayotte sont de mère étrangère.
31:41 74 %, enfin, je veux dire, et là, aujourd'hui,
31:44 les autorités nous disent de 41 %, on est aujourd'hui à minimum 50 % de la population
31:49 qui est de nationalité étrangère à Mayotte.
31:52 L'histoire, elle est très simple.
31:54 En 75, vous savez, il y a eu l'indépendance des différentes îles d'Écomort,
31:58 sauf Mayotte, qui est restée française.
32:00 Sauf que voilà, il y a une différence de niveau de vie entre eux,
32:03 ce qui est resté la France, notamment dans les attributions sociales,
32:08 et les îles d'Écomort, qui est tellement énorme que beaucoup de personnes
32:11 veulent rejoindre Mayotte.
32:13 Sauf qu'au-delà du démantèlement, là, il y a une opération de police
32:16 qui est mise en place par Gérald Darmanin,
32:18 notamment d'interpellation de clandestins en situation irrégulière,
32:22 mais même si l'opération de police, c'est Stéphane Higny qui disait ça,
32:26 et il a parfaitement raison, même si l'opération de police est très bien menée,
32:30 ça ne dit pas qu'on arrivera au grand rembarquement,
32:34 comme vous disiez. Pourquoi ?
32:36 Un, après l'interpellation, il nous faut...
32:40 Je pourrais faire une interrogation aux personnes qui suivent Face à l'Info.
32:44 Une fois qu'on a interpellé un clandestin en situation irrégulière,
32:48 qu'est-ce qu'il faut pour qu'il rentre dans son pays ?
32:50 Un laissé-passé consulaire.
32:52 Et les Comores, le gouvernement comorien refuse catégoriquement.
32:56 C'est très simple, en 2018, ils avaient refusé d'en donner,
32:58 et là, ils ont annoncé ne pas vouloir participer à l'opération de la France.
33:02 Ce qu'il faut savoir très rapidement, c'est que les Comores et le gouvernement comorien
33:06 sont économiquement sous la coupe de la Chine,
33:10 et sur le terrain religieux-diplomatique, sous celle de l'Arabie Saoudite.
33:14 Donc évidemment, la France a une zone de manœuvre assez réduite d'une part,
33:19 et le gouvernement comorien, ça vous rappellera d'autres pays,
33:23 joue énormément sur le sentiment anti-français, qui l'alimente à foison.
33:28 Donc là, évidemment, il y a des élections bientôt aux Comores, c'est le cadeau rêvé.
33:32 Deuxièmement, on a la législation sur l'attribution des titres de séjour
33:35 et l'obtention de la nationalité française.
33:37 Les trois quarts, je vous disais, des enfants qui naissent à Mayotte,
33:40 le sont de mères étrangères.
33:41 Mais voilà, l'enfant est français par le droit du sol,
33:44 et ça peut permettre de régulariser, voire de naturaliser,
33:47 la mère dans les années qui suivent, voire le père.
33:49 Alors on reviendra un peu sur ce qui a changé,
33:51 mais voilà pour le global.
33:54 Et enfin, le troisième problème qu'on a,
33:56 c'est la question de la pompe aspirante des aides sociales.
33:59 En 2001, Lionel Jospin avait fait de Mayotte, en tout cas dans l'intention,
34:04 un département de plein exercice,
34:06 et ensuite Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy ont mis en œuvre
34:09 cette volonté de Lionel Jospin.
34:11 Or, c'est précisément la collectivité départementale
34:15 qui distribue les aides sociales, ce qui a donc été fait à Mayotte.
34:18 Et alors là, je vais vous expliquer très rapidement le problème qu'on a.
34:21 Le PIB par habitant de Mayotte, c'est 9500 euros.
34:24 C'est 8 fois plus qu'aux Comores et 25 fois plus qu'à Madagascar.
34:28 Vous avez toutes les raisons, évidemment, pour les Comoriens
34:31 ou les habitants de Madagascar, de rejoindre Mayotte,
34:33 qui est une île française et qui a des avantages considérables
34:36 quand vous vivez dans une misère pas possible.
34:39 En 2018, la loi sur l'immigration avait pourtant restreint
34:42 le droit du sol sur l'île de Mayotte.
34:45 Est-ce que la situation n'a pas changé ?
34:47 Alors là, vous voyez, aujourd'hui, on a des habitants extrêmement appauvris.
34:50 On a 75% d'enfants qui sont étrangers.
34:53 On a à l'école, et c'est une députée de Mayotte qui disait aujourd'hui,
34:57 il y a 80% des enfants dans les écoles qui sont Comoriens,
35:00 donc qui n'ont pas du tout le même niveau.
35:02 Donc c'est la catastrophe pour tous les enfants maorais.
35:05 Et à l'époque, en effet, à l'initiative d'un sénateur LREM de Mayotte,
35:08 il y avait une petite restriction du droit du sol
35:10 qui avait été votée dans la loi Collan contre l'avis du gouvernement
35:13 et sous les hurlements de toute la gauche.
35:15 La France Insoumise, le PS et le Parti communiste
35:18 qui nous avaient dit que c'était une régression,
35:20 on fracture la République, etc.
35:22 Mais alors là, par contre, la situation des maorais,
35:25 qui sont quand même les premiers à devoir bénéficier du regard de la France,
35:28 aujourd'hui, ça ne les a pas intéressés un quart de seconde,
35:30 ni à l'époque, ni aujourd'hui.
35:32 Ce qui avait changé, c'est que un des deux parents
35:35 de l'enfant qui naissait à Mayotte
35:38 devait être présent sur le sol de Mayotte
35:41 depuis trois mois en situation régulière.
35:44 Gérald Darmanin voulait faire passer ça un an,
35:46 sauf que voilà, la députée de l'IOT,
35:48 le groupe qu'on a découvert au moment de la réforme des retraites,
35:53 Estelle Youssoupha, elle nous a dit
35:55 "La loi n'a pas restreint le droit du sol à Mayotte,
35:58 mais nous n'avons pas observé de diminution des naissances
36:02 ou des arrivées de bateaux de migrants."
36:04 C'est un échec. Pourquoi ?
36:05 C'est très simple, en 2021, un rapport sénatorial a mis les mots.
36:08 Il y a écrit que cette disposition ne dissuade pas les illégaux,
36:12 que c'est une disposition assez faible,
36:15 et que le tableau sécuritaire et migratoire de l'île
36:17 est absolument désastreux, comme il ne l'a jamais été en 2021,
36:20 trois ans après cette disposition.
36:22 Pourquoi ? Parce que la population est impossible à compter.
36:25 Quand vous êtes clandestin, venu des Comores,
36:28 avec une situation économique abominable,
36:30 les trois mois de résidence régulière
36:32 ne vous arrêtent pas au moment d'aller accoucher à Mayotte.
36:34 Et au moment où vous accouchez,
36:36 que vous soyez en situation régulière ou pas depuis trois mois ou pas,
36:38 on vous prend en charge, évidemment.
36:40 Ensuite, il y a un important trafic de faux certificats de paternité.
36:43 Vous savez, les réseaux criminels s'adaptent toujours
36:47 beaucoup plus rapidement qu'on ne le pense à nos législations.
36:50 Et il y a une violence hallucinante qui découle de ça,
36:52 à la fois de la pauvreté, de ces bidonvilles,
36:54 de la jeunesse complètement dingue.
36:56 C'est une population extrêmement jeune à Mayotte.
36:58 Et enfin, les Comores refusent de toute façon de récupérer,
37:01 on l'a vu, quasiment tout le monde,
37:03 mais les mineurs, c'est catégorique.
37:05 Donc une fois que vous avez accouché à Mayotte,
37:08 vous pouvez être là depuis trois mois, un an.
37:10 C'est pas vraiment par là qu'il fallait commencer,
37:12 si on voulait que ça ait vraiment un effet.
37:14 La question de l'immigration existe aussi en métropole,
37:18 où l'on parle souvent du sujet des associations.
37:22 Et là, le ministre de l'Intérieur a récemment répondu
37:26 à une question très intéressante sur le financement
37:29 de ces associations. Qu'en est-il précisément ?
37:32 Le petit lien qu'on peut faire, c'est qu'il y a certaines
37:34 de ces associations qui ont, évidemment, au moment
37:36 de la restriction du droit d'issole, ou même aujourd'hui,
37:38 qui s'inquiètent pour les clandestins comoriens
37:41 et qui n'ont jamais un mot pour les pauvres Mahorais
37:43 qui subissent cette situation de violence,
37:46 et pas seulement, tout le poids, on va dire, de cette immigration.
37:50 Or, là c'est simple, c'est très très simple.
37:53 On apprend qu'en 2021, c'est Gérald Darmanin qui nous le dit,
37:55 près de 1350 associations ont été subventionnées
37:59 ou rémunérées pour plus de 750 millions d'euros.
38:02 Et la sénatrice UDI, Nathalie Goulet, posait la question
38:06 sur les associations qu'elle a renommées, à mon avis,
38:09 très légitimement, associations d'aide aux migrants.
38:11 Pourquoi ? Deux mots. Gérald Darmanin nous dit,
38:13 "En matière d'asile, la politique publique s'appuie largement
38:16 sur des opérateurs associatifs auxquels les missions
38:19 d'accueil, d'hébergement et d'accompagnement sont déléguées."
38:21 C'est très clair, le ministre nous dit ce qu'on savait tous,
38:23 mais au moins ça vient de la bouche du ministre.
38:25 L'État français a délégué à des associations,
38:28 par ailleurs militantes, la gestion de l'immigration.
38:32 Pour la politique d'intégration, les associations assurent
38:35 la continuité du parcours personnalisé d'intégration républicaine
38:39 des étrangers primo-arrivants, réfugiés inclus.
38:42 Pour information, à Mayotte, par exemple,
38:44 on a la Ligue des droits de l'homme qui a des t-shirts,
38:46 "Il n'y a pas d'étrangers sur cette terre."
38:48 Donc comment peuvent-ils, avec ce slogan-là,
38:50 "Il n'y a pas d'étrangers sur la terre",
38:52 je ne vois pas le rapport avec un pays, mais ce n'est pas grave,
38:54 on pourrait discuter s'ils acceptaient de le faire,
38:56 là, en l'occurrence, comment est-ce que vous voulez déléguer
38:59 le parcours d'intégration républicaine, comme il l'appelle,
39:02 à des associations qui partent du principe
39:04 qu'il n'y a pas d'étrangers tout court,
39:06 même à la culture française, puisqu'elle est relative
39:09 par rapport à ce que sont les personnes qui y arrivent.
39:11 Donc il y a évidemment, ça fait beaucoup d'argent,
39:13 ça fait beaucoup d'associations,
39:15 et il n'y a absolument pas de retour sur le prisme idéologique
39:18 de ces associations à qui on prétend encore donner des missions
39:22 simplement d'accompagnement de ces migrants.
39:26 Donc c'est vraiment une question qu'il faudrait poser,
39:28 et quand Mathieu disait, Gérald Darmanin a posé la question
39:30 des subventions à la Ligue des droits de l'homme,
39:32 je pense qu'on pourrait plusser les 1350 associations
39:35 de toute urgence.
39:37 Merci pour votre regard, Charlotte Dornelas,
39:40 sur Mayotte et sur ses associations, 750 millions d'euros.
39:46 Marc Menand, c'est à vous que revient l'honneur ce soir
39:49 de souhaiter l'anniversaire au président Emmanuel Macron,
39:52 qui souffre la première bougie de son deuxième mandat.
39:56 Ce soir, depuis des semaines, il est, je le disais en titre,
39:58 il est bousculé, il est attaqué, il est critiqué dans tous les domaines.
40:02 Mais lui, le président de la France, est-ce qu'il se bat
40:04 pour notre langue ? C'est ce dont vous allez nous parler,
40:07 pour notre culture, pour la laïcité.
40:09 Est-ce que, là encore, il connaît l'échec ?
40:12 Bon anniversaire, monsieur le président.
40:16 Alors, je suis obligé de traduire.
40:19 Pour lui, ça veut dire "Happy birthday to you".
40:22 Sinon, il ne comprendrait pas.
40:25 Pour lui, c'est complètement obsolète, c'est suranné.
40:28 Bon anniversaire, ça ne veut rien dire.
40:30 Vous attaquez fort, là.
40:32 Mais non, il faut reconnaître les choses.
40:34 Pour vous, il ne parle pas le français.
40:36 Vous l'avez entendu, vous, en dehors de nos frontières,
40:39 ici ou là, parler français, jamais, il a honte.
40:42 Or, ça vous engage, quand vous êtes président de la France.
40:46 Vous n'êtes pas un boutiquier, vous n'êtes pas un patron d'entreprise,
40:51 vous n'êtes pas l'homme qui représente la "start-up nation".
40:56 Voilà comment il présente notre pays.
40:58 Quand on est l'héritier d'une lignée qui nous tient depuis si longtemps,
41:04 qui a forgé la langue, une lignée qui compte Molière.
41:09 Bonsoir, ce soir, il y a les Molières, qui comptent Voltaire.
41:14 Quand on nous critique, aujourd'hui, oui, le wokisme et autres,
41:18 on nous montre du doigt, les Français, sales colonialistes.
41:22 Nous n'étions pas des colonialistes.
41:24 Bien évidemment, il y a une partie économique qui s'est greffée là-dessus.
41:28 Mais la volonté, dans un premier temps, c'était simplement
41:32 d'ouvrir les esprits grâce à quoi ?
41:35 Grâce à une langue, une langue rutilante, une langue de finesse,
41:40 une langue de subtilité, une langue qui connaît son apothéose,
41:45 sa musicalité dans la poésie.
41:48 On ne baragouine pas quand on se targue de posséder la langue française.
41:54 Le Clésiaud, le Clésiaud, grand écrivain, prix Nobel de littérature,
41:59 il a dit "la langue est peut-être le seul véritable pays,
42:07 mon seul véritable pays".
42:10 Oui, c'est cela, c'est cela la France.
42:13 Et quand on est président de la France, il nous faut égosiller ici et là
42:19 pour faire entendre ce verbe enchanteur.
42:22 Il faut le revendiquer.
42:24 Or, à côté de cela, on voit quoi ?
42:26 Il laisse son ministre de l'Éducation, et non pas de l'Instruction,
42:31 son ministre de la Culture, vaquer à l'avachissement de la langue
42:37 et de la culture, mais il n'y a pas de culture sans langue.
42:41 C'est le fondement même de ce que nous sommes, la langue.
42:47 Nous l'incarnons et il faut donc se batailler.
42:50 Or, aller à l'opéra, aller à la comédie française, je reparle,
42:55 les Molières ce soir, eh bien prenez les programmes,
42:59 ils sont en écriture inclusive.
43:02 Et ça n'offusque pas apparemment le président.
43:06 Tout le propos de Mathieu tout à l'heure, qui montre comment
43:11 on a perdu la liberté d'expression.
43:13 Mais comment avoir une liberté d'expression
43:15 quand on n'a pas ce goût des mots, quand on n'a pas cet appétit
43:20 de pouvoir goûter la moindre petite subtilité ?
43:24 Il n'y a plus rien, c'est l'avachissement.
43:27 Il n'y a plus aujourd'hui d'enfants dignes de pouvoir être français
43:32 car malheureusement, quand ils vont à l'école, eh bien on les place
43:37 dans une sorte d'abrutissement, de perroquet complètement dévitalisé.
43:43 Regardez jusqu'où ça va.
43:44 Et apparemment, ça n'offusque pas le président.
43:47 Dernièrement, alors, toujours, ce wokisme qui nous gangrène,
43:52 les livres, eh bien les livres, il ne faut plus les regarder
43:55 tels qu'ils ont été édités.
43:57 C'est quoi un livre ? C'est la capacité de pouvoir jouer
44:02 sur les assonances, de pouvoir jouer sur les adjectifs.
44:08 Eh bien aujourd'hui, vous ne pouvez plus utiliser "broyer du noir".
44:11 Vous êtes raciste si vous broyez du noir.
44:14 Comme si le noir n'avait pas une référence à l'obscurité,
44:20 à quelque chose... - Je vous en prie.
44:22 - Mais non ! Mais vous n'êtes pas le noir. Désolé.
44:26 - Non, je parle d'être maintenu. - Ah oui, pardon.
44:28 Non, non, parce que désolé, je n'ai pas envie qu'on vous assigne
44:32 au noir et je n'ai pas envie que vous nous dépossédiez du noir.
44:36 Parce que c'est ça. Aujourd'hui, cette honteuse tromperie,
44:41 cette façon fallacieuse de faire en sorte qu'il y ait une victimisation
44:46 qui se généralise et où on cherche à nicher dans le verbe le genre.
44:53 Alors là, c'est Gabrielle Cluzel. Mais comment ne pas l'épouser,
44:57 si je puis dire, à distance, car elle n'est pas disponible ?
45:00 - Elle est mariée. - Elle est mariée.
45:03 - Et vous êtes en couple. - Mais non, mais le genre !
45:06 Le genre, c'est quoi, le genre ? Le genre, c'est masculin, féminin.
45:11 Mais là encore, je n'ai pas envie que le masculin soit dépossédé par l'homme.
45:18 L'homme est un élément, donc, avec ce qualificatif.
45:23 Le féminin également. Vous voyez l'abomination, le siphon
45:27 dans lequel nous nous trouvons pour nous vider intellectuellement.
45:32 Nous ne sommes plus dans la capacité de nous rencontrer.
45:35 C'était là aussi, il y avait la laïcité. C'est quoi, la laïcité ?
45:39 C'est la loi de 1905. Et Macron dit, il n'est pas question de toucher à la loi de 1905.
45:45 Non. Bien sûr, monsieur le président. Bon anniversaire, pas happy birthday.
45:50 Eh bien, la loi de 1905, si vous la lisiez en français et pas en anglais,
45:56 que vous alliez fouiner un peu dans l'histoire de France,
45:59 vous auriez compris que oui, elle s'était bâtie,
46:02 comme nous l'a rappelé Charlotte la semaine dernière,
46:05 contre l'Église et, je dirais, la possession qu'elle tenait à avoir,
46:12 le gouvernement de nos esprits.
46:15 Donc, c'était permettre à tout un chacun de réfléchir,
46:19 de pouvoir se positionner en dehors de sa propre croyance,
46:23 d'où l'instruction et l'éducation.
46:26 Alors, que fait monsieur Macron aujourd'hui ?
46:29 Eh bien, rien de tout cela. Rien ne le fusque.
46:32 La langue, il la méprise. La culture, apparemment, elle ne le concerne pas.
46:38 Et pour autant, si nous voulons que demain, il y ait une vitalité chez les jeunes,
46:44 qu'il y ait un enthousiasme, qu'il y ait un désir de participer à une aventure
46:49 qui est celle d'une culture, il faut leur redonner le goût du mot.
46:54 Il faut leur redonner le goût de la rhétorique, le sens de la dialectique.
46:59 La dialectique, oui, c'est la liberté d'expression,
47:02 donc il est impossible qu'un tel puisse s'exprimer.
47:06 Alors, que fait le président de la République ?
47:08 Eh bien, il dit "moi, je ne parle pas".
47:10 Il a été obligé de le faire pour le débat du second tour,
47:13 mais il estime sinon que la droite, le Front National doit être exclu.
47:17 Ils sont infréquentables, Zemmour est infréquentable.
47:20 Et alors, où est cet esprit français, ce désir de l'ajout oratoire ?
47:25 N'oubliez pas, monsieur le président, "bon anniversaire", "happy birthday".
47:30 N'oubliez pas que la langue, la culture, c'est ce qui unit et c'est ce qui nous grandit.
47:36 Voilà. Malheureusement, eh bien, c'est un échec de plus pour vous,
47:41 mais apparemment, ça ne vous concerne pas,
47:43 puisque c'est la langue de Shakespeare que vous préférez.
47:46 Je vous sens un petit peu en colère, là, quand même.
47:49 Ben non, parce que si, quand on est président de la République,
47:53 on n'a pas ce sens-là, oui, il faut être boutiquier.
47:56 Charlotte, votre réaction peut-être, justement, sur les un an d'Emmanuel Macron
48:01 et ses échecs, juste un mot avant de passer à Rodéo Sauvage.
48:05 C'est-à-dire qu'ils sont nombreux, et je résumerais simplement au fait que,
48:08 depuis quelques jours, on voit Emmanuel Macron qui fête ses un an,
48:11 mais ça fait six ans qu'il est là, quand même,
48:13 nous enchaîner des idées assez générales sur des sujets extrêmement importants,
48:19 qu'il aurait dû déjà avoir pensé dans le détail avant d'être président,
48:24 et que, pendant six ans, il n'a pas semblé, comment dire,
48:28 il n'a pas semblé vraiment invésible.
48:32 C'est la manière dont il se comporte ces jours-ci,
48:36 et cette volonté d'enchaîner dans les différentes interviews ou apparitions
48:40 des idées très générales sur les choses, est assez peu rassurante
48:43 sur l'idée qu'il se fait lui-même des quatre ans qui arrivent.
48:46 Merci pour votre regard. Je viens d'avoir SMS,
48:49 vous êtes invité à l'Élysée ce soir.
48:51 Bonsoir, M. le Premier ministre.
48:55 Depuis plusieurs années, notre chaîne CNews a mis un projecteur
49:00 sur ces rodeos urbains qui sèment la terreur dans la vie de nombreux habitants.
49:06 Les scènes se multiplient, vous le voyez sur CNews, n'importe où, n'importe quand.
49:10 Qui t'a blessé ? Tuer des enfants et des passants.
49:13 Entre Rodeo Sauvage et Fight Club, Mathieu Bodecote,
49:16 ces combats à main nue qui se multiplient eux aussi dans les rues,
49:21 comment expliquer cet ensauvagement illégal, impuni aux yeux de tous ?
49:27 Le point de départ pour comprendre ce phénomène,
49:30 c'est de le comprendre sociologiquement.
49:33 Il ne faut pas le psychologiser à outrance,
49:37 où il s'agirait d'entrer dans la tête de chaque jeune imbécile
49:41 qui joue au rodeo, chaque jeune imbécile qui décide d'aller faire un combat à main nue
49:47 pour se prouver qu'il se prend pour Brad Pitt dans Fight Club.
49:50 Si on prend cet axe-là, on est condamné à ne pas comprendre ce qui se joue.
49:55 Alors, qu'est-ce qui se joue fondamentalement dans les rodeos sauvages, les rodeos urbains ?
49:59 Il s'agit tout simplement, à l'échelle de l'histoire,
50:02 pour prendre une formule que j'affectionne, d'une occupation de l'espace public.
50:06 Nous sommes devant des groupes qui sont dans une logique non seulement viriliste,
50:11 j'y reviendrai, mais une logique souvent de différence culturelle marquée,
50:15 il faut le dire, et qui sont dans une logique souvent de volonté d'exprimer
50:20 une occupation du territoire, exprimer une souveraineté sur le territoire,
50:25 souvent sur le mode « nous sommes méprisés dans leur esprit, dans la société,
50:30 on nous regarde de haut, nous allons par nos rodeos,
50:33 nous montrons que nous on a peur de rien, nous on est capable de s'imposer,
50:36 on s'empare du territoire, et le temps du rodeo, c'est nous qui faisons la loi en ces lieux.
50:42 C'est une logique tribale, je le dis, c'est une logique de conquête,
50:46 de conquête provisoire de l'espace public, on s'entend,
50:49 une fois que le rodeo est terminé, il se dissipe.
50:52 Mais il y a cette idée que, moi je pense qu'il faut vraiment y revenir là-dessus,
50:56 c'est une volonté de s'approprier l'espace public pour qu'il s'exerce une nouvelle souveraineté
51:01 pendant un certain temps. Donc ce sont des déterminants profonds,
51:04 mais si on n'est pas capable de comprendre l'espèce de guerre de conquête symbolique
51:08 qui se joue à travers de telles actions, qui représentent, je l'insiste,
51:12 ça ne représente pas toutes les populations des quartiers où ça se trouve,
51:15 ça représente des minorités agissantes.
51:17 Mais ces minorités agissantes sont animées par une logique de conquête
51:21 et veulent faire peur, se réjouissent de faire peur, se réjouissent d'intimider,
51:26 se réjouissent d'exercer la frayeur là où ils passent,
51:29 c'est justement parce qu'on les craint, c'est justement parce qu'on les redoute,
51:33 c'est justement parce qu'ils se manifestent violemment dans cet esprit
51:37 qu'ils apprécient le geste. Si ça ne dérangeait personne, autrement dit,
51:40 ils ne se manifesteraient pas.
51:42 Sur les Fight Club, vous allez voir, le lien est assez évident,
51:46 il y a dans nos sociétés, quoi qu'on en dise, une forme de dévirilisation de nos sociétés.
51:50 Nous ne savons plus que faire exactement de la virilité,
51:54 avec sa part d'agressivité, sa part combattante, sa part conquérante,
51:58 et je pense que toute société doit se demander que faire de cette pulsion conquérante
52:04 qui est présente surtout dans le cœur des jeunes hommes.
52:06 - Et puis rappelons que ce sont des combats comme des combats de coqs,
52:08 dans la rue, comme ça, sous les applaudissements de spectateurs.
52:12 - C'est la mise en scène du spectacle le plus brutal qui soit.
52:16 On se pète la gueule pour montrer qui est le plus violent, qui est le plus viril là-dedans.
52:20 Et là, le mot Fight Club ne vient pas pour rien.
52:22 On se souvient de ce film, c'était avec Brad Pitt et un autre dont le nom échappe,
52:27 et c'était avec Mark Norton, qui était ensemble, fin des années 90, début 2000,
52:31 et ça nous montrait, si on revoit le film, à quel point il y a un lien intime
52:35 entre violence masculine et nihilisme, si cette violence masculine n'est pas prise en charge.
52:40 Pourquoi dans nos sociétés, au-delà du fait qu'il fallait se défendre des Allemands
52:43 ou d'autres peuples agressifs, il y avait le service militaire?
52:47 Parce qu'à un certain âge, ou cette espèce d'énergie de conquête,
52:50 il faut qu'elle soit mise au service de quelque chose.
52:52 Et si elle ne l'est pas, l'espèce d'agressivité va se perdre, va se jeter ailleurs.
52:56 Et quand on regarde le fameux film Fight Club, voilà des jeunes hommes
52:59 qui se battent pour redevenir des hommes, qui se battent pour redevenir des mâles,
53:03 et finalement, parce qu'il n'y a pas d'objectif, ils basculent dans le nihilisme
53:06 et ils veulent tout détruire.
53:08 Alors, on peut faire le lien entre les deux, étrangement,
53:10 entre d'un côté cette espèce de virilité qui cherche à s'exprimer dans une société
53:13 qui la condamne et qui va donc s'exprimer de la manière la plus caricaturale qui soit,
53:17 et de l'autre côté, je le disais, cette volonté de certains groupes d'exercer une souveraineté,
53:22 de montrer qu'ils sont les plus puissants, les plus forts, les dominants,
53:25 de montrer que ce sont eux les souverains sur le territoire où ils exercent temporairement
53:28 et peut-être durablement ensuite.
53:30 - Alors, doit-on bien parler d'ensauvagement?
53:33 - Ah, voilà, ça je pense que c'est la bonne question.
53:35 Le mot "ensauvagement", pour ceux qui subissent ces agressions, évidemment,
53:39 c'est un ensauvagement au quotidien.
53:42 Pour les policiers, les forces de l'ordre plus largement, qui doivent gérer ça,
53:46 c'est un ensauvagement, et en ces matières, moi, si les forces de l'ordre réclament
53:49 des méthodes nouvelles, on disait le plaquage, il y a toute la discussion sur ces...
53:54 - Donc, compas.
53:55 - Très bien. Moi, j'ai pas de souci.
53:57 Si les forces de l'ordre jugent que certaines méthodes sont nécessaires
53:59 pour casser ces voyous qui polluent la vie, très bien, il n'y a pas de souci.
54:05 Mais plus largement à l'échelle de l'histoire, c'est moins un ensauvagement
54:08 qu'une forme de période de transition où un pouvoir en certains quartiers
54:12 en remplace un autre. Je me permets de faire un lien.
54:15 Vous allez voir, il me semble assez évident, qui est sans lien non plus
54:17 avec la question de la virilité du pouvoir, de la conquête,
54:20 de la cologne 2016. Moi, c'est une des scènes qui est marquante
54:23 pour définir notre époque. De jeunes hommes, qui étaient pour l'essentiel
54:26 des migrants, se promènent dans la ville pour la Saint-Sylvestre
54:29 et véritablement se lancent sur le mode de la razia, de la conquête
54:32 du corps des femmes. C'est-à-dire, nous sommes là et faisons la fête,
54:35 on s'empare du corps des femmes qui nous appartient, on les moleste,
54:38 si on peut, on les viole. Pourquoi? Si on se place à l'échelle de l'histoire,
54:41 au-delà de notre indignation absolument légitime.
54:44 S'emparer du corps des femmes dans un territoire nouveau,
54:46 c'est un vieux geste de conquête qui a toujours existé.
54:49 La souveraineté s'exerce paradoxalement d'abord sur le corps des femmes.
54:53 De ce point de vue, la défense des femmes est absolument essentielle aujourd'hui.
54:57 Lorsqu'on voit dans la rue ou dans les transports en commun,
55:00 le harcèlement dont les femmes sont de plus en plus victimes,
55:04 le harcèlement de rue dont on a entendu parler quelques fois
55:07 et on disait « il faut élargir les trottoirs », oui, c'est ça les amis.
55:10 Donc, le harcèlement de rue qui se jette sur les femmes,
55:13 le harcèlement dans les transports en commun qui se jette sur les femmes,
55:16 les femmes qui prennent de plus en plus des courses d'autodéfense
55:19 pour être capables de se défendre parce qu'elles considèrent que les hommes ne les défendent plus.
55:22 À travers tout ça, j'y reviens, ce qui se joue sur des questions de conquête territoriale,
55:27 sur des questions de rapport à la virilité, sur la capacité à défendre des femmes
55:31 dans une culture, dans une société, sur le rapport à la violence dans une société,
55:35 toute une série de questions qu'on ne saurait réduire au simple fait d'hiver,
55:39 s'il se trouve, du rodéo ou du fight club.
55:43 – Merci à tous pour cette émission.
55:45 Gabriel, on vous retrouve demain. Charlotte, Marc, Mathieu,
55:48 tout de suite la Minute Info à Isabelle Piboulot.
55:51 Dans un instant Pascal Praud.
55:53 Excellente soirée sur CNews.
55:55 [Rires]
55:57 – Qu'est-ce qu'il y a ?
55:58 – Ah la question c'est combien ?
56:00 [Musique]
56:01 – La visite à Lyon de Papendia est fortement perturbée.
56:04 Une centaine de militants de l'ultra-gauche sont tentés d'entrer
56:08 dans l'Institut National Supérieur du Professorat et de l'Éducation.
56:12 Les forces de l'ordre sont intervenues, un policier a été blessé.
56:16 Le déplacement du ministre a donc été réorganisé.
56:19 Papendia est d'abord rendu au rectorat, puis à l'Insp.
56:23 Un individu a été interpellé hier à Paris pour apologie du terrorisme.
56:27 Il s'agit d'un homme de 39 ans, de nationalité roumaine.
56:31 L'interpellation a eu lieu au niveau du Quai Branly,
56:34 après le signalement d'une passagère dans le métro parisien.
56:37 Lors d'une altercation à la station Madeleine,
56:40 l'homme aurait déclaré porter une bombe.
56:43 Dans le centre de Jérusalem, 5 personnes ont été blessées cet après-midi,
56:47 renversées par une voiture.
56:49 Parmi les victimes, un homme de 70 ans a été grièvement touché.
56:53 Le conducteur, âgé d'une trentaine d'années, a été abattu par un civil armé.
56:58 Le Premier ministre israélien évoque un attentat terroriste.
57:02 [Musique]