Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00 Ravie de vous retrouver ce soir avec nos mousquetaires Charlotte Dornelas, Marc Menon, Dimitri Pavlenko, Mathieu de Boncote,
00:09 au cas où vous auriez oublié leur nom et leur... non !
00:13 Mais une petite mousquetaire ce soir pour la Minute Info. Sommeil à l'abîme.
00:17 Une légère amélioration du trafic pour la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:27 3 TGV sur 4 devraient circuler et 1 TER sur 2 selon la SNCF.
00:32 Le trafic sera quasi normal sur la ligne B du RER. En revanche, seul un quart des intercités devraient rouler ce jeudi.
00:40 Frénésie médiatique autour de la comparution de Donald Trump.
00:45 Une nuée de journalistes devant la Trump Tower attend la sortie de l'ancien président des Etats-Unis pour se rendre au tribunal.
00:52 Inculpé dans une affaire de paiement à une star du X, il est attendu devant le juge pour se voir notifier les charges qui pèsent sur lui.
01:00 Et puis entre Messier et Paris, c'est peut-être bientôt fini.
01:04 Le contrat de l'Argentin au sein du PSG arrive à son terme au mois de juin et selon une source proche du club, aucun accord n'a été signé.
01:12 La dynamique a complètement changé avec le club qui pousse moins pour renouveler.
01:17 Le vainqueur de la Coupe du Monde a rejoint le club de la capitale à l'été 2021, provoquant littéralement l'hystérie des supporters parisiens.
01:25 Beaucoup d'informations ce soir.
01:29 Au sommaire, malgré le soutien du PS à la candidate des Insoumis, c'est une socialiste dissidente qui a raflé le siège en Ariège face à la NUPES.
01:40 Un cordon sanitaire est-il en train de se créer contre la NUPES alors qu'elle est jugée dépassée par Fabien Roussel, leader du Parti Communiste français,
01:49 ou plutôt un cordon sanitaire contre LFI car toute non-allégeance est immédiatement réprimée.
01:55 Une députée insoumise fustigeant Bernard Cazeneuve, Anne Hidalgo ou encore Fabien Roussel de ne pas appartenir à la gauche.
02:03 La NUPES est-elle au seuil de l'éclatement ? L'édito de Mathieu Bocute.
02:08 Les prix de l'essence sont en hausse, ceux du gazole en baisse.
02:13 Pourquoi personne ne comprend ces hausses du prix du carburant ?
02:17 Pourquoi le même litre de carburant ne coûte-t-il pas le même prix partout en France ?
02:21 Pourquoi le niveau des prix ne retombe pas alors que les coûts du brut ont fortement baissé depuis l'an dernier ?
02:28 L'analyse, l'enquête même de Dimitri Pavlov.
02:32 Depuis le début des manifestations contre la réforme des retraites, la défenseure des droits assure avoir reçu 90 saisines.
02:39 Elle s'est également auto-saisie de 4 cas parmi ses plaintes.
02:43 Sur Twitter, le 28 mars, la défenseure des droits s'était déjà interrogée sur l'emploi proportionné de la force lors des manifestations.
02:52 Qui est la défenseure des droits ? Quel est son rôle ? Au nom de quoi se substitue-t-elle à la justice ?
02:59 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:01 « Quatre à Ville, 1791. Regardez ce qui devint être une église, l'église Sainte Geneviève, devient par un décret de la Constituante le Panthéon, le temple des grands hommes », Marc Menand raconte.
03:17 Et puis c'est une audience qui divise et fascine le monde entier.
03:21 Donald Trump s'apprête à vivre ce qu'aucun autre président des États-Unis n'a connu, une comparution au tribunal de Manhattan à New York.
03:29 Le 45e président américain est inculpé dans une affaire de paiement à une star du X. En quoi est-ce une comparution hors norme ?
03:38 Alors que plusieurs procédures judiciaires sont en cours concernant des manipulations fiscales et électorales, en quoi est-ce une comparution politique ? » L'édito de Mathieu Boccotti.
03:50 Une heure avec nos mousquetaires pour décrypter l'actualité ce soir. C'est parti.
03:57 [Générique]
04:08 Et pour le sujet d'actualité, il y a un concert demain soir de Bilal Hassani qui est prévu dans une église désacralisée à Metz et qui fait vraiment polémique.
04:18 Alors les catholiques se disent que c'est... Certains catholiques organisés en collectif disent que c'est une profanation. En quoi est-ce une profanation ?
04:26 A-t-il le droit d'avoir un concert dans une église qui a été transformée finalement en salle de concert ? On fera un tour de table.
04:33 Est-ce que vous comprenez cette polémique ? On fera un tour de table évidemment avec vous dans un instant. Avant tout, vous allez bien ?
04:40 - Bien sûr ! - Je vous sens en sorte. - On vous rencontre aussitôt devant une belle plante.
04:47 - Merci. En plus, vous m'avez offert de belles plantes aujourd'hui. Il m'a offert des fleurs aujourd'hui. J'étais la plus heureuse du monde.
04:54 Charlotte en forme aussi ? - Oui. - Bien. Alors c'est parti. La nupes ne va pas très bien.
05:00 Son échec électoral dans l'Ariège la bouleverse. L'écart tellement de ses tendances est plus visible que jamais.
05:07 Sa complaisance pour les violences des dernières semaines pousse même une partie politique à vouloir tendre en contre elle un certain cordon sanitaire.
05:18 Alors la question se pose, Mathieu Bocquete, que se passe-t-il avec cette coalition qui se voulait celle de toutes les gauches ?
05:26 Et est-ce qu'elle est au seuil de l'éclatement comme on peut l'entendre ?
05:29 - À tout le moins, elle se demande à quoi elle sert aujourd'hui. Et surtout, certaines des figures qui étaient centrales dans la constitution de cette coalition
05:37 aujourd'hui disent « nous n'en sommes plus vraiment ». Nous avons connu un mariage de circonstances, un mariage de raisons, le temps de le consommer, le temps d'une élection.
05:46 Maintenant, nous passons à autre chose. Nous avons ailleurs la promesse de nouvelles maîtresses électorales, évidemment.
05:51 C'est assez intéressant, c'est Fabien Roussel qui est le facteur trouble à gauche en ce moment.
05:57 Fabien Roussel qui, dans un entretien dans L'Express, dit de la NUPES qu'elle est dépassée.
06:03 Elle est dépassée et plus encore, il en appelle à tendre la main à toutes les forces de gauche, même celles que la NUPES n'est pas parvenue à intégrer,
06:11 notamment Bernard Cazeneuve. Là, il dit « je tends la main à Bernard Cazeneuve qui est un social-démocrate, il doit faire partie de la prochaine gauche ».
06:20 Ce qui est intéressant là-dedans, évidemment, c'est la réaction de Jean-Luc Mélenchon.
06:24 Lorsque Fabien Roussel tend la main à Cazeneuve, il dit « Jean-Luc Mélenchon, vous n'êtes pas notre seul chef possible.
06:30 Un autre chef, non pas celui d'une gauche d'insurrection, mais d'une gauche de gouvernement est possible et moi, Fabien Roussel, je lui tends la main ».
06:39 Ce qui est assez intéressant là-dedans, à l'échelle de l'histoire, c'est que le Parti communiste français se présente aujourd'hui comme l'élément le plus modéré des gauches,
06:48 plus modéré encore que le Parti socialiste qui se piquait d'avoir une culture gouvernementale.
06:54 Il dit « nous serons le socle de la prochaine gauche ». Comprenez ce qui se passe.
06:59 Le Parti communiste, en même temps, aujourd'hui, fait une forme de nouvelle union de la gauche dont il se voudrait le pôle modéré.
07:06 - Presque le parti de la raison.
07:07 - Oui, exactement. Le cercle de la raison est tracé par le Parti communiste français.
07:11 Réaction, réaction, mon vieil anticommuniste me parle quand je dis ça. Bernard Cazeneuve répond « Fabien Roussel a raison.
07:20 Rencontrons-nous et reconstruisons une gauche de responsabilité et de crédibilité qui redonne l'espérance aux Français ».
07:28 D'ailleurs, ils se sont rencontrés, soit dit en passant.
07:30 Fabien Roussel, toujours, marque sa différence avec El-Effi sur quel thème ? Sur la question des violences.
07:36 Ces derniers temps, je me permets de citer un peu longuement parce que c'est intéressant.
07:39 Je ne suis pas de ceux qui soutiennent la violence, ni la cautionnent ou la justifient.
07:44 Et les communistes ont toujours respecté les institutions et en même temps voulu les transformer radicalement de manière démocratique.
07:52 J'avais une autre histoire de l'histoire du Parti communiste, mais pour quoi qu'il en soit, j'avais l'impression, quoi qu'il en soit.
07:57 Je me situe dans le camp républicain. Ce n'est pas une histoire de personnes, mais d'un collectif de forces de gauche, syndicalistes et politiques,
08:05 qui ont su travailler ensemble à une alternative pour défendre le progrès social dans le cadre des règles de la République.
08:12 Fabien Roussel explique qu'un Parti communiste fidèle à sa tradition est un parti légaliste qui entend respecter les institutions pour transformer radicalement la société.
08:21 Il ajoute, parce qu'il doit quand même rappeler de temps en temps qu'il appartient clairement à la gauche, il a rajouté deux petits trucs.
08:26 Premièrement, il dit, Bernard Cazeneuve, qui était peut-être d'accord, je n'en sais rien, il dit « Évidemment, ça ne se fera pas dans le cadre du capitalisme ».
08:32 Ah, bon, d'accord, il fallait le dire. Et il a pris la peine d'ajouter à quelques reprises ces derniers jours que Marine Le Pen était pétainiste, selon lui.
08:40 Bon, on se souvient, bon, il appartient à la gauche, il s'est insulté les bonnes personnes avec des insultes vintage.
08:45 Il n'a pas perdu la tête.
08:47 Voilà, il sait distinguer les méchants. Alors, ça va plus loin. Alors, comment réagit la gauche version LFI devant cela?
08:55 Eh bien, Daniel Obono, je me permets de la citer, sans commenter, je me permets de la citer, « La NUPES, c'est la seule alternative aujourd'hui à la macronie et à l'extrême droite ».
09:04 Et il ajoute, « En s'y attaquant, sans autre objectif que d'avancer leur petite personne, les Cazeneuve, Delga, Hidalgo, Roussel et si, et compagnie, ont clairement choisi leur camp. Il n'est pas celui de la gauche ».
09:17 J'apprends donc, grâce à Madame Obono, que Fabien Roussel, chef du Parti communiste français, n'est plus de gauche. Il a trahi la gauche.
09:26 C'est assez intéressant comme point de vue.
09:28 Tout ça, on le sait, ce n'est pas sans lien avec le résultat dans la partielle élection complémentaire dans l'Ariège, où il y avait au deuxième tour un candidat Téléphy clairement marqué,
09:38 une autre gauche qui refusait le pacte NUPES, c'est la gauche du pacte anti-NUPES qui a réussi à traverser le deuxième tour, à l'emporter.
09:48 Et ça, ça bouleverse encore une fois les repères politiques de nos amis de Téléphy.
09:53 Est-ce que Téléphy paie finalement le prix de son positionnement dans le débat sur les résistantes violentes ?
10:00 Oui, il y a une partie là-dedans. Téléphy aurait voulu se constituer, se poser comme le parti tribunicien.
10:08 Téléphy voulait chipper au RN. Le RN qui ne rêve rien tant que s'embourgeoiser et désormais participer à une coalition de gouvernement.
10:15 Téléphy dit « moi, je serai le nouveau parti de le parti tribunicien ».
10:20 Mais Téléphy, c'est surtout le parti du chaos en ce moment.
10:23 C'est le parti qui légitime le chaos, qui refuse de parler des violences antipolicières et qui hallucine des violences policières.
10:30 Quand on voit le décalage avec l'électorat, où plus de 70-80% des gens refusent ces violences antipolicières
10:38 et n'acceptent pas l'idée que tous les moyens sont bons, on aura compris, Téléphy se met en rupture avec une bonne partie de l'électorat.
10:46 Retour sur ce qui s'est passé dans la RIEGE, c'est assez intéressant.
10:50 Commentaire de Mathilde Panot, la toujours subtile Mathilde Panot, qui commente ainsi,
10:55 parce qu'on aura compris que la candidate de la gauche non-UPR s'est rassurée grâce à l'appui des gens de Macron et du RN et de la droite.
11:02 « En arrière, les voix des macronistes de la droite et de l'extrême droite ont éliminé une députée du peuple. »
11:09 Alors là, j'essaie de comprendre, mais puisque l'autre a été élue quand même, parce que j'en sais d'autres candidats qui ont été élus,
11:15 Mme Frostière, je crois, est-ce que...
11:17 Élue par le peuple.
11:18 C'est la même question que je me suis posée. Qui l'a élu si c'est pas le peuple? Quelque chose m'échappe.
11:23 Alors, qu'il en soit, on comprend, mais c'est intéressant cette phrase-là.
11:27 Les seuls élus du peuple sont les députés LFI. Pourquoi?
11:31 Parce qu'LFI est la seule expression politique raisonnable du peuple conscient de lui-même.
11:35 Ça nous ramène à ce que j'appelle le néo-léninisme électoral de la France insoumise.
11:41 Même si le peuple s'exprime par les urnes. Je sais pas.
11:43 Si le peuple s'exprime par les urnes et vote pour eux, le peuple a un député du peuple.
11:50 Si le peuple s'exprime par les urnes et vote pour quelqu'un d'autre que leur camp, là, c'est le peuple n'a plus un député du peuple,
11:56 et dès lors, on peut faire un troisième tour social dans la rue.
11:58 C'est tout simple, en fait. En gros, j'ai raison, et vous avez tort, et vous n'avez jamais raison, et j'ai toujours...
12:03 Non, vous n'avez jamais raison, et j'ai toujours raison, on dirait.
12:06 C'est compliqué, leur logique.
12:08 C'est la raison Mathieu.
12:10 C'est l'essentiel.
12:11 Dernier point, autre point assez important.
12:14 Nos amis de la NUPES se rencontrent ce soir dans un séminaire pour savoir quelle est la nouvelle étape dans le développement de la NUPES.
12:22 L'acte II, pour reprendre la formule.
12:24 Et là, on se demande, ça peut servir.
12:27 C'est une coalition électorale, est-ce qu'ils peuvent porter quelque chose d'autre parmi les discussions au programme ce soir ?
12:33 Il y aurait la question de la 6e République, pas seulement, mais notamment.
12:36 La 6e République, quand on se penche un peu sur le projet, il s'agit en fait d'une République qui serait éco-socialiste, diversitaire et multiculturaliste.
12:44 Et quand on a cela à l'esprit, on peut se poser une question plutôt raisonnable.
12:49 Est-ce qu'il y aurait de la place dans la constitution de la 6e République pour des gens qui seraient, comme on dit communément, de droite, et même de ce qu'ils appellent l'extrême droite ?
12:58 Est-ce que la droite, et ce qu'ils appellent l'extrême droite, deviendra anticonstitutionnelle dans la 6e République s'ils parviennent à la constituer ?
13:06 Cela dit, le point central, et là on est devant la volonté de trouver une prochaine étape politique pour la NUPES, une prochaine étape politique majeure pour LFI.
13:16 Et pour l'instant, ils n'y parviennent pas, parce que fondamentalement, les différentes tendances regroupées n'ont pas la même stratégie, n'ont pas la même vision.
13:24 Cela dit, on est la grande alternative, mais au même moment, LFI semble rejetée, comme jamais, par une partie importante du système politique.
13:34 Est-ce à dire qu'un cordon sanitaire se crée désormais contre la NUPES, ou du moins contre LFI ?
13:41 C'est le fantasme de certains, celui de M. Raffarin je crois, qui nous dit qu'un cordon sanitaire se met en place contre LFI.
13:48 Est-ce que ça risque d'arriver ? Est-ce qu'on va assister à une forme de déplacement du cordon sanitaire ?
13:54 On le décroche, on l'enlève de l'ARN, on les oublie, et là on va le tendre désormais autour des gens de LFI.
14:00 Est-ce que ça risque d'arriver ? Peut-être de manière circonstancielle, en ce moment.
14:04 En ce moment, il y a le besoin de cordons sanitarisés LFI, on l'a à peu près compris.
14:09 Est-ce que ça peut durer ? Je ne crois pas, et voilà pourquoi.
14:13 Parce que le cordon sanitaire exige non seulement un blocage, un blocus de la classe politique contre le parti,
14:21 mais de l'ensemble des forces de la société civile, des médias, des corps intermédiaires, de l'enseignement,
14:29 du monde de l'entreprise, où tout le monde accepte cette idée qu'on ne touche pas à ces gens,
14:33 parce que si on les touche, on est contaminés. Si on les touche, on risque d'être attirés du côté du mal.
14:40 Donc est-ce qu'il risque d'y avoir un cordon sanitaire ? Je ne crois pas, parce que l'ensemble de la société ne suivra pas,
14:44 ne serait-ce que le service public n'acceptera jamais de cordon sanitarisé LFI.
14:48 Il y a quand même des limites à faire du mal à sa propre famille, ils ne feront pas ça, il ne faut pas s'inquiéter.
14:53 Ensuite, ça ne se fera pas, je crois, surtout pour une raison plus fondamentale,
14:57 les désaccords entre LFI et une partie de la Macronie, pas l'ensemble de la Macronie,
15:01 ce sont des désaccords stratégiques, tactiques, sur les moyens.
15:05 Violence d'un côté, respect de la République de l'autre, esprit révolutionnaire d'un côté, réformisme de l'autre.
15:10 Mais quand on regarde la vision globale de la société, il y a plus de points de contact entre LFI,
15:15 il y a une partie importante de la Macronie, multiculturalisme, régime diversitaire, néo-féminisme,
15:19 il y a plus de points de contact que de points de rupture.
15:21 Donc s'il y a un cordon sanitaire dans un an, dans deux ans, dans trois ans, dans quatre ans,
15:25 je vous l'annonce, ce sera contre le RN encore une fois, et le cordon sanitaire sera redéplacé
15:29 vers ce qu'ils appellent l'extrême droite, parce que fondamentalement,
15:31 entre Sandrine Rousseau et plusieurs députés de la Macronie, il y a un accord fondamental
15:38 et un désaccord de moyens, gardons cela à l'esprit.
15:41 Merci Mathieu Bocotte pour votre regard sur la NUPES. Dans un instant, préparez-vous,
15:46 vous allez nous parler de Donald Trump, c'est important, on a envie d'avoir votre regard.
15:50 Juste avant, une question qui nous est chère. Dimitri, les carburants.
15:56 De nombreuses stations-service en France manquent de certains carburants, en particulier le sans-plomb.
16:02 En Ile-de-France, on est particulièrement touché, on connaît la cause, c'est la grève des raffineries
16:08 contre la réforme des retraites. Plus mystérieux, le niveau des prix qui ne retombe pas,
16:13 alors que les cours du brut ont fortement baissé depuis l'an dernier.
16:18 Et voilà quand nous apprenons ce que ça va reflamber en avril, tout simplement à cause de l'OPEP.
16:23 Et là vous vous dites, le litre à 3 euros, c'était un truc complètement théorique il y a 2-3 ans,
16:28 franchement pourquoi pas ? Moi j'en arrive à me dire pourquoi pas, ça pourrait arriver demain en vivant
16:34 et peut-être même l'année prochaine. Mais là déjà dans Paris, il est à 2,35 euros.
16:38 Exactement, il y a des raisons très particulières, je vous expliquerai pourquoi,
16:41 mais c'est vrai que tout le monde se dit en ce moment, bizarrement, quand les prix montent,
16:45 d'un coup que le baril de Brent flambe, la répercussion à la pompe se fait instantanément.
16:50 En revanche, quand le baril de Brent baisse, déjà on en parle moins,
16:54 et puis en plus de ça, ça prend plus de temps à baisser, la répercussion est beaucoup plus lente.
16:59 Il y a de quoi être un peu parano, surtout quand vous regardez les profits des pétroliers,
17:02 on en a parlé sur ce plateau, 19 milliards rien que pour total,
17:05 et c'est loin d'être la major du pétrole qui a le mieux gagné sa vie l'année dernière.
17:10 Alors en prenant les choses une par une, d'abord la hausse du Brent,
17:13 c'est vrai que depuis ce week-end, le baril de Brent, alors baril de Brent je précise,
17:18 c'est la référence tarifaire pour tout le pétrole qu'achète l'Europe,
17:25 qui arrive en Europe, d'où qu'il vienne, que ce soit l'Afrique, le Moyen-Orient, l'Amérique,
17:29 c'est le tarif baril de Brent.
17:31 Avant, parce qu'on produisait du Brent en mer du Nord, on n'en produit plus beaucoup,
17:35 on a gardé en revanche la référence tarifaire, c'est plus simple pour tout le monde.
17:38 Et donc le Brent, il a pris 8,5%, pratiquement 10% depuis vendredi,
17:43 pourquoi ? Eh bien parce que, raison géopolitique, l'OPEP+,
17:46 alors l'OPEP+, c'est le fameux cartel du pétrole, plus la Russie,
17:50 a annoncé qu'ils allaient communément, ensemble, réduire d'un million de barils par jour leur production.
17:57 Et on peut dire que là, quand ils font ça, ils ne nous aident pas vraiment à freiner l'inflation.
18:01 Alors la raison de cette baisse, d'après le Financial Times, vous allez voir, c'est intéressant,
18:05 c'est que l'Arabie Saoudite s'est froissée d'une annonce de l'administration Biden la semaine dernière.
18:10 Washington a dit "on va prendre notre temps pour reconstituer nos stocks stratégiques".
18:14 Les Américains ont des grandes cuves, 750 millions de barils stockés en permanence,
18:19 au cas où, c'est l'équivalent de trois mois de consommation des États-Unis.
18:22 Et ils l'ont dépensé, l'année dernière, ils l'ont injecté sur le marché américain pour maîtriser l'inflation.
18:28 Et donc Joe Biden comptait sur ses amis du golf pour assurer des prix raisonnables
18:35 et reconstituer gentiment pendant plusieurs années ses stocks stratégiques.
18:38 Pas tâtrant ?
18:39 Ce qui s'est passé, c'est que les Saoudiens ont dit "non, nous, à 80 dollars le baril,
18:43 on ne gagne pas notre vie, on n'est pas d'accord, le baril, le pétrole, ce n'est pas éternel,
18:47 on veut bien gagner notre vie".
18:49 Et accessoirement, il y a peut-être l'idée aussi d'envoyer un message de défiance
18:53 par rapport à la politique américaine vis-à-vis de la Russie, qui fait partie de l'OPEP+.
18:57 Et donc les Saoudiens ont accepté de réduire la production de pétrole,
19:02 ça veut dire que les prix seront plus élevés.
19:04 Qu'est-ce qu'il faut comprendre là-dedans ?
19:06 Ce qu'on voit, c'est le déclin de l'influence américaine.
19:09 Et la montée parallèle de l'influence chinoise, qui je vous le rappelle,
19:13 on n'en a pas parlé sur ce plateau, mais c'est majeur.
19:15 Les Chinois viennent de parrainer une sorte de réconciliation
19:19 entre l'Arabie Saoudite et les Iraniens, les deux frères ennemis du Moyen-Orient quand même.
19:23 Donc là, ce que vous allez payer, effectivement, parce que le baril est un peu plus cher
19:28 dans les semaines qui viennent, c'est la taxe géopolitique.
19:30 Et c'est le prix de la baisse d'influence des États-Unis.
19:33 Autre facteur qui explique que les prix restent malgré tout quand même élevés
19:37 et ont particulièrement flambé l'année dernière, on n'en parle pas beaucoup en France
19:40 parce qu'on ne comprend pas bien comment ça marche, c'est la spéculation tout simplement.
19:44 Alors la spéculation, c'est quoi ?
19:45 Nous y voilà.
19:46 Nous y voilà. Alors c'est un facteur parmi d'autres.
19:48 En fait, quand on dit on achète du pétrole, en réalité du pétrole physique,
19:52 on n'achète jamais un baril de 159 litres qui arriverait chez vous parce que vous l'avez acheté.
19:56 Essentiellement, le marché du pétrole aujourd'hui, c'est un marché qui est financier depuis une vingtaine d'années.
20:02 Vous avez un énorme marché des contrats à terme qui s'est mis en place
20:05 et tous les zinzins, ce qu'on appelle les zinzins, les investisseurs institutionnels,
20:09 les hedge funds, les fonds de pension, les banques, etc.
20:13 ont réalisé qu'ils avaient là, avec le pétrole, comme sur d'autres matières premières,
20:18 un marché de diversification de leurs investissements, notamment quand la bourse ne va pas très fort.
20:23 Rappelez-vous l'année dernière, qu'est-ce qui se passe ?
20:24 La bourse s'effondre au moment de l'invasion de la guerre en Ukraine
20:27 et parallèlement, le cours du baril de pétrole, il passe de 80 dollars à 130 dollars en l'espace de quelques jours.
20:34 On avait observé exactement le même phénomène en 2008, au moment de la crise financière
20:38 où le marché du crédit s'effondre, tout le monde vende ses actions pour payer ses traites,
20:42 les actions s'effondrent, le prix du baril, 150 dollars.
20:46 Là, on vous comprenait la mécanique financière qui se cache derrière.
20:50 Vous voyez, c'est un amplificateur d'inflation sur le prix du baril,
20:54 cette logique spéculative, cette financiarisation du marché du pétrole.
20:59 Évidemment, pour nos budgets à nous, le brut qui grimpe, c'est jamais une bonne nouvelle
21:02 parce qu'il y aura évidemment une répercussion.
21:04 Mais enfin, le public de Face à l'Info, je pense qu'il a compris que le prix du baril n'explique pas tout
21:09 dans la hausse du prix du pétrole.
21:10 Les prix des carburants, on le sait maintenant, c'est surtout des taxes,
21:14 c'est surtout les marges des uns et des autres qui pèsent de plus en plus lourd.
21:17 Alors, dans un instant, je me demandais pourquoi le même litre de carburant ne coûte pas le même prix partout en France.
21:22 Mais juste avant, est-ce que ce sont elles qui expliquent les latences, on observe sur les prix à la baisse ?
21:27 Les taxes, les marges, etc.
21:29 Exactement. Alors regardez, un petit schéma, ça vaut mieux qu'un long discours.
21:33 Pour un litre de gasoil, à 1,80€ le litre, c'est-à-dire à peu près ce qu'il coûte en ce moment.
21:37 Non mais regardez, c'est fabuleux.
21:39 Vous n'avez que 60 centimes de matière première, de baril de brène, c'est 60 centimes,
21:44 dans votre 1,80€ de litre de gasoil.
21:47 Vous avez 30 centimes, c'est raffinage, la transformation, donc le transport, le stockage.
21:52 Le stockage, notamment, ça coûte assez cher.
21:54 Vous savez, ces fameux entrepôts qui sont bloqués par la CGT, notamment,
21:57 qui étaient bloqués ces derniers temps.
21:59 Tout ça, ça nous fait 90 centimes sur 1,80€.
22:02 Les 90 centimes restants, c'est quoi ?
22:04 C'est que de la taxe.
22:05 Le détail des taxes, c'est quand même génial.
22:07 Vous avez d'abord ce qu'on appelait avant la TICPE, qui a changé de nom,
22:12 ça s'appelle "taxe au titre de l'imposition sur les biens et services".
22:17 Appelez-la TICPE.
22:19 En gros, c'est 59 centimes par litre, quel que soit le prix à la pompe,
22:26 ce sera toujours 59 centimes.
22:28 Vous avez la TVA sur la matière première.
22:31 Donc, sur les 60 centimes, ça fait quelque chose de l'ordre de 18 centimes.
22:37 Et vous avez une deuxième fraction de TVA, la TVA sur la taxe.
22:42 Vous avez une taxe sur la taxe, on pose la taxe.
22:44 Les 59 centimes de TICPE sont eux-mêmes assujettis à une TVA à 20%.
22:49 Et qui est de 12 centimes.
22:50 Elle n'est pas belle, la vie, quand même ?
22:52 Il fallait y penser, quand même.
22:54 La taxe sur la taxe, ça, c'est français.
22:55 Et vous avez en plus les certificats d'économie d'énergie, 7 centimes,
22:58 dont le but est de vous inciter à faire des économies.
23:00 C'est sûr qu'à 1,80€, vous n'avez pas le choix, vous allez faire le plein
23:04 et vous vous taisez, et vous mettez 20 litres au lieu de faire le plein.
23:08 Et donc, si vous voulez, ces 12 centimes de TVA sur la TICPE,
23:12 ça correspond à peu près à cette part auquel l'État a renoncé l'année dernière
23:17 avec sa ristourne carburante.
23:19 Dans un instant après la pause, on va continuer sur ce sujet.
23:23 Vous allez nous parler de Donald Trump, Mathieu Bocoté.
23:25 D'ailleurs, on a les images en direct.
23:27 Il est en train de… Il est convoqué.
23:29 Il a quitté la Trump Tower et il est en route pour comparer devant le tribunal pénal de New York.
23:35 Il est convoqué, je rappelle, pour être inculpé par le procureur de Manhattan
23:40 qui l'accuse de plusieurs chefs d'accusation, une trentaine de chefs d'accusation.
23:44 C'est une audience qui divise et fascine le monde entier.
23:48 Donald Trump qui s'apprête à vivre ce qu'aucun autre président des États-Unis n'a connu.
23:54 Une comparution, vous le voyez donc ici en direct, au tribunal,
23:57 arrivé au tribunal de Manhattan à New York.
24:01 Vous avez pu suivre les images en direct.
24:03 On marque une pause, on revient pour savoir pourquoi on paie autant de taxes
24:09 et aussi cher notre carburant.
24:10 À tout de suite.
24:11 Retour dans Face à l'Info.
24:17 Dans un instant, on parlera de l'inculpation de Donald Trump.
24:20 On parlera de la naissance du Panthéon.
24:22 C'était un catarville.
24:23 Avec Marc Menand, on parlera de la défenseur des droits.
24:26 Se substitue-t-elle à la justice ?
24:28 On parlera de Bilal Hassani qui va faire un concert demain soir dans une église désacralisée.
24:33 Et pourquoi ça fait polémique.
24:35 Mais on revient sur cette histoire de carburant.
24:37 Ma dernière question était la suivante.
24:39 Pourquoi, avec toutes les explications que vous nous avez données,
24:42 le même litre de carburant ne coûte pas le même prix partout en France ?
24:46 Oui, parce que c'est vrai que vous dites qu'il y a une énorme part de taxes.
24:49 On devrait payer le carburant partout pareil.
24:51 Parce qu'on est en France, malgré tout, il y a quand même de la concurrence.
24:53 Je vais vous orienter vers une étude, pour ceux qui voudraient creuser,
24:57 parce qu'elle est très intéressante, de 2017,
25:00 signée de deux chercheurs qui s'appellent Erwann Gauthier et Ronan Le Saoult.
25:02 Si vous n'avez pas noté, achetez mon livre sur le pouvoir d'achat.
25:04 Je m'en suis assuré.
25:06 Il est fino !
25:08 Alors, il nous explique ces deux chercheurs.
25:12 Non, mais dites-nous, c'est intéressant,
25:14 parce que parfois, on traverse la rue sur un autre trottoir,
25:16 ce n'est pas du tout le même prix.
25:18 On sort de Paris, ce n'est pas le même prix.
25:19 Une autre ville, ce n'est pas le même prix.
25:20 Et on est complètement perdus.
25:22 Il y a une question d'emplacement des stations de service.
25:24 Alors, faites l'expérience.
25:25 Par exemple, vous prenez l'autoroute.
25:26 Quand vous sortez de l'autoroute, regardez les prix sur la première station que vous croisez,
25:29 qui est généralement juste après la sortie,
25:31 et la suivante, qui n'est souvent pas très loin.
25:33 Et vous allez voir que la première, elle est beaucoup plus chère.
25:35 Pourquoi ?
25:36 Parce qu'elle a la première station quand on sort de l'autoroute,
25:39 quand on a besoin de faire le plein,
25:40 et elle est la dernière avant de rentrer sur l'autoroute.
25:43 Donc, elle a un avantage concurrentiel.
25:45 Dimitri, je peux vous taquiner ?
25:46 Vous excusez les...
25:47 Vous les excusez, là.
25:48 Je trouve que vous voulez en trouver des excuses.
25:50 C'est la loi du marché, Christine.
25:52 C'est comme ça.
25:53 Votre livre, il est avec le droit sur l'étagère.
25:55 Si vous avez un bon emplacement, vous en profitez commercialement.
25:58 C'est ça que ça veut dire.
25:59 Évidemment, on pourrait tomber sur un pompiste charitable qui dirait
26:03 "C'est pas grave, je vais m'aligner sur le prix le moins cher,
26:05 et puis tant pis, je renierai sur ma marge.
26:07 Je suis un bienfaiteur des automobilistes."
26:09 Pourquoi pas ?
26:10 Ce n'est pas la majorité de l'espèce, je pense.
26:13 Vous prenez Paris, la rareté des emplacements.
26:15 Alors, vous aviez 280 stations dans Paris il y a 25 ans,
26:18 il y a 30 ans, en 1995.
26:19 Vous n'avez plus que 55,
26:21 parce que la mairie d'ailleurs n'en veut plus aujourd'hui,
26:23 d'énormes antipollutions drastiques.
26:25 S'il y a un chantier, on ferme la station, on ne la rouvre pas, etc.
26:27 Le prix du foncier explique que, par exemple,
26:29 vous avez dans certaines stations parisiennes,
26:31 le prix du litre à 2,30, 2,40.
26:33 Mais parce que la station-service a elle-même des charges qui sont considérables.
26:36 Vous nous en trouvez des excuses, je continue.
26:38 Non, non, j'ai des excuses.
26:40 Les franciliens, sachez que vous payez votre carburant plus cher
26:43 que n'importe quel autre français,
26:45 aussi parce que vous avez la fameuse TICPE,
26:47 une surtaxe complémentaire de TICPE
26:50 qui est fléchée vers le financement des transports en commun.
26:52 Paraît-il fléchée vers le financement des transports en commun.
26:55 Donc l'île de France est la région qui consomme le plus de carburant,
26:58 mais aussi qui le paye le plus cher.
27:00 Et puis, il y a des pratiques commerciales que je trouve assez intéressantes.
27:03 Par exemple, les prix.
27:04 Il y a des gens qui passent leur vie à noter les prix sur les totems.
27:07 En moyenne, ils ne changent qu'une à deux fois par semaine,
27:10 en temps normal, un peu plus souvent dans les supermarchés.
27:13 D'ailleurs, les supermarchés, c'est 60% de la distribution de carburant.
27:16 Les prix psychologiques, ceux qui se terminent par un zéro ou par un neuf,
27:20 ceux-là vont avoir tendance à rester un petit peu plus longtemps que les autres.
27:23 Et sachez que les prix, généralement, ça change le mardi et le vendredi,
27:28 mais quasiment jamais, le lundi et le samedi.
27:32 Pourquoi ? Je n'en sais rien.
27:33 Pourquoi ? Ah oui.
27:34 Mais en tout cas, factuellement, empiriquement, c'est ce qu'ont prouvé ces deux chercheurs.
27:38 Dernière chose, pourquoi les prix augmentent, enfin, mettent beaucoup plus de temps à baisser qu'à augmenter ?
27:43 Alors là, c'est peut-être plutôt du côté des distributeurs, les pompistes,
27:46 dont je vous parlais à l'instant, parce qu'évidemment,
27:48 ils ont une marge qui est infime, de l'ordre du centime, si vous voulez,
27:51 par litre de carburant. Donc quand les prix montent,
27:53 ils répercutent tout de suite pour ne pas perdre d'argent.
27:55 Mais quand ça baisse, ils vont prendre leur temps, parce que ça leur permet justement
27:58 d'avoir une marge pendant quelques semaines, souvent deux à trois semaines,
28:01 un petit peu plus importante.
28:03 Moralité, nous sommes les Français, les dindons de la farce.
28:07 Oh, il y a d'autres pays qui ont fait ça.
28:08 Non, non, non. Et chacun fait ce qu'il veut, si j'ai bien compris de ce que vous avez dit.
28:12 C'est un peu une boîte noire, la fixation des prix des carburants.
28:15 Au moment de l'inflation, au moment où tout explose,
28:18 au moment où justement on sait que tout avait explosé avec les Gilets jaunes,
28:22 je trouve quand même que c'est assez scandaleux.
28:24 Vous voudriez un tarif social du carburant ?
28:26 Pourquoi pas ? On peut remontrer le tableau des taxes tout à l'heure.
28:30 Le tableau des taxes, je veux dire, est-ce que c'est normal d'avoir ce tableau de taxes ?
28:35 Est-ce que c'est normal qu'en pleine inflation, on ait cette taxation
28:39 sur le petit contribuable qui a besoin de sa voiture pour aller travailler ?
28:43 Vous savez comment ça se fait en tant qu'Etat, les taxes sur le carburant ?
28:45 Dites-moi.
28:46 50 milliards d'euros par an, c'est-à-dire aujourd'hui à peu près le service de la dette.
28:51 Donc vous êtes en train de nous dire que c'est avec la complicité de l'Etat.
28:53 Merci pour votre enquête.
28:55 C'est pas un coup de pompe !
28:58 Merci beaucoup pour votre enquête, mon cher Dimitri.
29:00 Je sais que ce n'est pas du tout facile ce sujet.
29:02 Bravo, bravo à vous et merci d'avoir supporté mes taquineries.
29:05 Dans un instant, on parlera de Donald Trump.
29:08 On sait, on a vu l'image en direct qu'il est arrivé au tribunal là-bas.
29:13 On voit effectivement les images ici en direct, on en parle avec vous dans un instant.
29:17 Il est arrivé, vous savez ce qu'il a dit ?
29:19 Qu'il juge surréaliste d'avoir à comparaître devant la justice.
29:22 Il est entré dans le bureau du procureur de district et il est officiellement maintenant en état d'arrestation.
29:29 On en parle avec vous, on est passionné évidemment nous aussi par cette histoire.
29:33 Avant, restons un peu en France.
29:35 Nous avons appris aujourd'hui, on ne veut rien élucider comme sujet.
29:39 Nous avons appris, Charlotte, que la défenseure des droits, Claire Hédon,
29:43 a reçu 90 saisines depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites,
29:48 dont quatre dont elle s'est auto-saisie.
29:51 Avant de comprendre comment fonctionne cette institution, qui est Claire Hédon,
29:56 quelles sont ses missions et après je vous demanderai si elle se substitue ou pas à la justice
30:00 et est-ce que c'est sa fonction officielle ?
30:02 Alors Claire Hédon, c'est vrai qu'on a moins entendu parler d'elle que de son prédécesseur qui s'appelait Jacques Toubon,
30:08 qu'on connaissait d'abord parce qu'il avait été ministre de la justice,
30:11 mais surtout parce qu'il était défenseur des droits et que régulièrement,
30:14 il faisait entendre sa voix en tant que défenseur des droits.
30:17 Alors Claire Hédon, elle lui a succédé, donc elle a le même poste, elle est défenseur des droits.
30:21 Elle lui a succédé en juillet 2020 et c'est une nomination du président de la République
30:25 avec des votes préalables des parlements, elle se présente devant les parlements
30:29 et ensuite le président la nomme.
30:31 Alors son parcours, elle était présidente d'ATD Quart Monde,
30:34 c'est-à-dire une organisation humanitaire, c'est-à-dire comme ça qu'elle a rencontré Emmanuel Macron,
30:38 parce qu'elle l'avait accueilli à Noisy-le-Grand, je crois, je ne voudrais pas me tromper entre le sec et le grand,
30:42 mais un des Noisy, où elle l'avait accueilli et elle est par ailleurs ancienne productrice de radio,
30:47 elle est passée par RFI et France Inter, comme ça vous savez tout.
30:50 Et les sujets qu'elle aborde par rapport à sa mission de garantie du respect des droits et libertés
30:55 ou de règlement des difficultés dont elle est saisie.
30:58 En gros, le défenseur des droits, initialement, avant c'était le médiateur de la République,
31:01 c'est contraindre l'autorité administrative si jamais elle empiète sur les libertés des citoyens.
31:09 Donc les sujets qui sont régulièrement abordés, ils sont appelés comme tels,
31:12 violence policière, discrimination, accueil des migrants, protection des lanceurs d'alerte,
31:17 des thèmes qu'elle avait par ailleurs déjà abordés chez ATD Quart Monde.
31:20 Mais vous voyez que la défense de la liberté des citoyens se fait toujours sur le même genre de sujets.
31:26 Elle se saisit assez peu des dossiers des taxes sur le carburant,
31:30 elle se saisit assez peu par exemple des personnes qui meurent sous le coup de gens sous OQTF non appliqués,
31:36 pourtant par l'État.
31:38 Donc ça pourrait être par exemple un dossier, mais là il n'y a pas d'autosaisie
31:41 et personne n'a l'idée de la saisir non plus.
31:43 Elle a par ailleurs, pour revenir à elle,
31:45 elle a été bénévole dans le mouvement d'abord pendant 30 ans,
31:48 et elle est connue pour avoir milité toute sa vie, notamment pour trois choses,
31:51 la création du RMI, qui est devenu le RSA, la couverture maladie universelle
31:55 et le droit au logement opposable.
31:57 Ça vous la situe un petit peu politiquement quand même.
31:59 Et elle a été nommée en 2020, je vous le disais.
32:03 Elle a fait parler d'elle pour deux, trois dossiers.
32:06 D'abord, souvenez-vous, elle avait demandé l'interdiction des contrôles d'identité dans certains quartiers.
32:11 C'était tellement énorme que Gérald Darmanin avait dit "alors pas du tout".
32:17 Et elle avait rétro-pédalé deux jours après en disant "non mais on m'a mal comprise",
32:20 c'était assez clair comme phrase quand même.
32:22 Donc elle avait quand même rétro-pédalé en disant "je veux pas d'interdiction,
32:24 mais quand même je veux mieux les encadrer", d'ailleurs c'est ce que disait Jacques Toubon,
32:27 c'est vrai que c'est ce que disait Jacques Toubon.
32:28 Oui donc on contrôle le faciès.
32:29 C'est pas forcément une bonne idée, mais c'est ce que disait Jacques Toubon.
32:33 Ensuite, elle s'était levée au moment de la loi sur la sécurité globale.
32:38 Il y avait une proposition d'interdire de filmer, en tout cas de mettre à l'image,
32:43 les visages des forces de l'ordre en intervention,
32:46 quand il y a un risque pour leur intégrité physique ou psychique.
32:49 Là, elle a dénoncé cette loi-là en disant que c'était complètement disproportionné,
32:52 qu'il n'y avait pas besoin de le faire pour protéger les policiers.
32:54 Je note simplement que dans la loi aujourd'hui, vous êtes obligés de flouter le mis en cause, pas le policier.
32:59 Ensuite, elle avait posé une interrogation sur la loi séparatisme,
33:04 notamment sur la liberté d'association des citoyens menacés par cette loi-là.
33:08 Vous voyez, c'est pareil, c'est des sujets où on comprend un peu ce qui l'intéresse.
33:12 Et elle avait été un peu moins prolixe que sur d'autres sujets au moment du Covid.
33:15 Et là pourtant, en termes de liberté, elle aurait pu poser des questions.
33:17 Elle en avait, pour être parfaitement juste, posé quelques-unes sur le pass sanitaire,
33:21 mais c'était un peu moins sûr d'elle.
33:27 Et après, il y a plein de sujets variants.
33:28 Vous tapez défenseur des droits, elle intervient sur un millier de choses,
33:32 elle donne son avis sur un millier de choses.
33:34 Donc l'accès des étrangers aux soins, elle voulait qu'on le renforce en France.
33:37 Mais aussi, par exemple, elle s'inquiétait de la difficulté à prendre des billets dans les gares,
33:43 avec les machines SNCF, on a tous eu cette expérience,
33:45 et il faut avoir fait Science Po et l'ENA pour réussir à prendre un billet.
33:48 Mais voilà, elle s'occupait aussi de ça, donc vous voyez que les sujets sont variés.
33:52 Donc en fait, ce qu'on comprend, c'est que, initialement, c'était une instance de légitime prudence
33:56 par rapport à un éventuel arbitraire administratif,
33:59 et c'est devenu un énième lieu de sacralisation des droits individuels, si possible contre l'État.
34:04 Mais pas de tous les droits.
34:06 Ah non, pas de tous les droits. Il y en a qui ne l'intéressent pas.
34:08 Alors justement, 90 saisines, dont 4 qui viennent d'elles-mêmes, ce n'est pas rien.
34:13 Comment fonctionne ce système de saisine exactement ?
34:16 Alors, en gros, elle peut intervenir à tout moment, le défenseur des droits,
34:20 qu'il y ait ou pas d'autres procédures. C'est ça que moi j'ai découvert.
34:24 Vous pouvez avoir une enquête administrative, là je parle des forces de l'ordre, c'est ce qui nous occupe.
34:27 Vous pouvez avoir une enquête administrative qui est diligentée par le préfet ou le directeur du policier.
34:32 Vous pouvez avoir une enquête de l'IGPN.
34:34 Vous pouvez même avoir une enquête judiciaire commencée, voire terminée,
34:37 et elle peut se saisir à tout moment, en parallèle de toutes ces enquêtes-là.
34:42 Pour ça, il lui suffit de décider, alors ça peut être une vidéo dans la presse,
34:45 c'est ce qu'on a vu là avec ces 4 auto-saisines, c'est à partir de vidéos qui sont sur les réseaux sociaux,
34:50 ou parce qu'un particulier le fait.
34:52 Si vous voyez un policier, par exemple, donner un coup de matraque,
34:55 ou que vous en prenez un, que vous jugez que c'était illégitime,
34:58 vous pouvez saisir le défenseur des droits, tout simplement.
35:01 Je t'inquiète, mais est-ce qu'un policier peut saisir le défenseur des droits s'il a reçu,
35:05 un coup de brique sur la tête ?
35:09 Non, mais c'est un des gros problèmes, c'est que les policiers, par exemple,
35:12 vous avez 100 policiers blessés, vous avez deux plaintes.
35:15 Le policier rentre chez lui le soir, il n'a pas envie d'aller porter plainte,
35:17 il n'a pas envie de saisir.
35:19 Ce que je veux dire, c'est que la saisine de toutes ces instances possibles pour les manifestants,
35:24 c'est une bataille de l'image et c'est aussi une bataille de la communication
35:27 que les manifestants militants radicaux utilisent évidemment beaucoup plus
35:32 que les policiers qui déjà aimeraient en toutes circonstances être défendus par leur hiérarchie
35:37 et qui en sont pas en effet à déposer ce genre de saisine.
35:40 Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'un particulier aujourd'hui sur une manifestation, par exemple,
35:43 il peut saisir en même temps le défenseur des droits,
35:46 signaler à l'IGPN, pareil sur le site de l'IGPN,
35:49 signaler à l'IGPN et porter plainte.
35:52 Et vous avez systématiquement des enquêtes de toutes ces personnes-là,
35:55 le défenseur des droits c'est des équipes de dizaines de personnes autour d'elle,
35:58 sans parler de "à la fin, si par hasard tout ça ne vous satisfait pas,
36:01 vous pouvez faire un recours individuel devant la Cour européenne des droits de l'homme".
36:05 Et vous le disiez, évidemment, ça déséquilibre le rapport,
36:10 surtout qu'évidemment le moment de la saisine fait infiniment plus parler médiatiquement
36:15 que la fin de l'histoire, c'est évident.
36:18 Par exemple, vous avez cette histoire du policier, c'est une des vidéos,
36:22 on a tous vu ce policier qui est accusé d'avoir donné un coup de poing à un homme
36:26 qui s'effondre à terre, parce que c'est la vidéo qu'on a, on le voit.
36:29 Alors le policier lui, parce que personne n'a eu sa version,
36:32 le policier lui dit "j'avais mon tonfa à la main, ma matraque à la main en effet,
36:36 - Tonfa ? - Tonfa, c'est la matraque télescopique,
36:39 j'ai repoussé cet homme avec mon avant-bras de l'autre côté,
36:43 d'ailleurs on le voit mieux avec une autre vidéo qui est sortie depuis,
36:46 l'homme est tombé immédiatement, les mêmes policiers le voyant tomber sont allés le voir,
36:52 l'ont mis en position latérale de sécurité et se sont rendus compte qu'il était totalement ivre.
36:57 Cette histoire-là, forcément, moi je ne dis pas la fin de l'histoire,
37:00 je n'en sais rien, je n'ai pas enquêté, je ne sais pas si coup ou pas,
37:03 mais simplement l'histoire complète, c'est ça, c'est un peu plus que les deux secondes de la vidéo.
37:07 Et vous pouvez faire ça, là j'ai pris cet exemple-là parce que c'était le sujet,
37:10 vous pouvez faire ça avec n'importe quelle vidéo qui sort sur les réseaux sociaux,
37:13 qu'est-ce qui s'est passé dix minutes avant, dix minutes après, on en a déjà parlé,
37:17 mais ce que l'on retient de ces histoires-là, c'est que la vidéo sort,
37:20 il y a une saisine, tout le monde se saisit, et la fin de l'histoire en général, on l'a moins.
37:24 Dernière question capitale justement, comment comprendre ces enquêtes ?
37:28 Charlotte Dornelas, déjà diligentée par l'administration, par la justice,
37:33 quels sont les pouvoirs de la défenseure des droits en la matière ?
37:37 C'est ce qu'il y a de plus difficile à comprendre, en tout cas pour moi,
37:40 parce qu'en la matière, le défenseur des droits a absolument tout pouvoir d'enquête,
37:45 c'est-à-dire, elle peut se faire communiquer tout document comme l'autorité judiciaire.
37:50 Il n'y a pas de secret professionnel qui tienne devant le défenseur des droits.
37:54 Tout ce qu'un magistrat obtient sur réquisition judiciaire,
37:58 ce n'est pas rien une réquisition judiciaire,
38:00 eh bien le défenseur des droits l'obtient sur demande.
38:03 Par exemple, une vidéo, vous ne pouvez pas obtenir devant la justice,
38:06 une vidéo par exemple dans la rue, comme ça, il faut une réquisition judiciaire du magistrat,
38:10 eh bien elle, il lui suffit de le demander,
38:12 elle a quasiment les mêmes pouvoirs d'investigation que l'autorité judiciaire.
38:16 Pourquoi en plus, sur des affaires comme ça, qui sont en plus devant la justice,
38:20 la question, en tout cas pour moi, reste entière,
38:22 il y a peut-être quelque chose qui m'a échappé, mais franchement, ça me paraît énorme.
38:25 Pareil pour les convocations et la demande de sanctions.
38:28 Quand elle convoque, par exemple, un policier, là en l'occurrence,
38:31 sur lequel elle va enquêter, ou quand elle demande une sanction,
38:34 elle le fait par le biais du ministère de l'Intérieur,
38:36 puisqu'elle réfère à l'autorité de tutelle pour les policiers, c'est le ministère de l'Intérieur.
38:40 Et le ministère de l'Intérieur, s'il ne répond pas, doit motiver la raison pour laquelle il ne répond pas.
38:44 Et si par hasard, il ne répond pas et qu'il y a une saisine, une nouvelle saisine sur les mêmes choses,
38:48 là, ça devient compliqué, sans compter que la communication sur les affaires traitées,
38:52 le défenseur des droits ne peut être sanctionné pour aucun de ces commentaires.
38:56 Donc, par exemple, la justice a un secret qui pèse sur les enquêtes en cours,
39:00 et bien elle, elle peut faire des commentaires sur les affaires qu'elle traite,
39:03 sachant qu'elle a les mêmes accès, on va dire, que l'autorité judiciaire.
39:07 Après, il y a deux sortes de préconisations du défenseur des droits.
39:11 Il y a les préconisations générales, par exemple, interdire les contrôles,
39:15 les contrôles d'identité.
39:19 Alors là, ça repasse par le ministère de tutelle, le ministère de l'Intérieur,
39:23 qui applique ou non la préconisation générale.
39:26 Mais simplement, ça fait peser toujours, vous savez, cette espèce d'ambiance idéologique
39:30 qui pèse toujours dans le même sens.
39:32 Les hommes politiques finissent par s'y conformer parce que la peur de l'accusation
39:36 d'extrême droite, de violence de trop, de violence illégitime, etc.
39:41 C'est toujours dans le même sens que se font les recommandations.
39:44 Et ensuite, sur Cézine, elle sollicite le ministère pour avoir des sanctions.
39:49 Et alors là, il y a quelqu'un qui travaille dans la direction de la police
39:52 qui m'a dit tout simplement, quand elle sollicite du ministère,
39:55 comme on a peur qu'il y ait une nouvelle Cézine derrière, on est quasiment obligé,
39:59 en tout cas dans la manière de faire, de donner une sanction quand elle le demande.
40:03 Et donc, ils le font. Alors, obligé, je ne sais pas, mais en tout cas,
40:06 c'est comme ça que ça fonctionne. Quand elle demande une sanction, ils la font.
40:09 Mais alors, prenons l'exemple pour comprendre, parce qu'on nous dit tout le temps,
40:12 les policiers, ils sont dans une impunité totale. On va prendre un exemple.
40:16 Un policier qui, par exemple, a un comportement absolument...
40:21 enfin, un comportement nul, je ne sais pas comment dire, hors service.
40:25 Il est poursuivi sur le plan pénal. Il y a un non-lieu parce que la justice considère
40:29 qu'il n'y a pas de fautes caractérisées. Il peut y avoir, par des directives administratives
40:34 internes, sa direction juste qui a eu une atteinte à l'image de la police.
40:39 Donc, il y a une sanction administrative. Et derrière ça, le défenseur des droits
40:43 peut lui demander une sanction de plus au ministre. Donc, vous voyez que la justice
40:47 a dit "il y a non-lieu", eh bien, il y a quand même une chaîne de sanctions
40:50 qui peut s'appliquer. Donc, elle a un pouvoir qui est quand même plus fort
40:55 que le simple pouvoir de conseil et surtout, elle s'ajoute quand même
41:01 à une infinité de choses qui existent déjà. - Au pouvoir des juges.
41:03 - Avec des dizaines de gens. Elle n'est même pas juge, en plus.
41:06 Et avec des dizaines de gens qui travaillent autour d'elle, c'est une institution.
41:09 Il faudrait faire une enquête sur ce que ça nous coûte.
41:12 - Tu dis le pouvoir des juges, je pense que c'est une expression connue.
41:14 - Oui, bien sûr.
41:16 - Merci beaucoup pour votre enquête, Charlotte Dornelas. Dans un instant,
41:19 on va voir avec Donald Trump, avec vous, Mathieu Bocotte, ce qui se passe
41:23 avec Donald Trump. On voit ici les images en direct. On a appris tout à l'heure
41:28 que Donald Trump a déclaré qu'il est en état d'arrestation officielle.
41:32 Ça, c'est une première pour un président américain. On va en savoir plus avec vous.
41:36 Et surtout, de la hauteur, donner une analyse, comprendre au-delà des images,
41:40 au-delà des mots. Mais avant, le 4 avril 1791, tout le monde connaît le Panthéon,
41:45 personne ne connaît son histoire. Ce qui devait être une église,
41:49 l'église Sainte Geneviève, devient par un décret de la Constituante,
41:53 le Panthéon, le temple des grands hommes. Marc Le Mans.
41:56 Sur la suggestion d'Emmanuel Pastoret, l'un des membres de la Constituante.
42:02 Et deux jours avant, on est en deuil, on a perdu le grand héros,
42:06 à ce moment-là, de la Révolution, à savoir Mirabeau. Honoré de Riquiti,
42:13 nous a quittés. Alors, il faudrait pouvoir lui rendre hommage, avoir un temple
42:19 dédié à ceux qui sont en train de bouleverser l'histoire de façon positive.
42:25 Il y aura également dans la charte, la décision que ce sont les députés
42:30 qui choisiront. Après, que ce soit Descartes, Voltaire, Rousseau,
42:34 ce sont les députés qui éventuellement accepteront qu'il y ait cette distinction
42:40 a posteriori. Et puis, on les appellera les grands hommes de la patrie reconnaissante.
42:48 D'où vient cette histoire ? C'est-à-dire qu'il y a là une église,
42:53 qui est l'église Sainte Geneviève, et elle devient le Panthéon.
42:58 Il faut remonter à 1744, Louis XV. Louis XV, il est à Metz et soudain,
43:03 il est pris par les fièvres, extrêmement malade. Il reçoit l'extrême onction,
43:08 se dit, le roi est en train d'être rappelé par le Tout-Puissant.
43:13 Et dans une sorte de murmure, le roi promet que si Dieu lui accorde vie,
43:21 il fera ériger une église en hommage à Sainte Geneviève, qui est la protectrice de la capitale.
43:30 Et là, le miracle se produit, le roi détermine qu'il doit aller au bout de son engagement.
43:39 C'est bien long, ce n'est qu'en 1757 que le marquis de Marigny,
43:44 qui est le frère de Madame de Pompadour, qui s'occupe des bâtiments publics,
43:49 est appelé à concevoir sur les restes, les ruines de l'ancienne abbaye de Sainte Geneviève,
43:56 ériger cette fameuse église. Et il organise une sorte de concours.
44:02 On a M. Soufflot, qui est à Rome et qui propose un projet.
44:06 Et c'est pour ça que si vous avez été une fois à Rome, vous voyez, vous avez l'image de Saint-Pierre.
44:12 Et si vous regardez le Panthéon, il y a un peu de ça quand même.
44:16 Et le voilà qui se lance dans les travaux. Ce n'est qu'en 1764 que la première pierre
44:22 allait poser par qui ? Par Louis XV. Ah oui, forcément.
44:26 À son côté, le dauphin, à savoir le futur Louis XVI.
44:31 Les guerres, les contrariétés, c'est très long, près de 27 ans avant que l'on arrive
44:37 à la fin de ces travaux. Et c'est 1790. L'église, elle est là.
44:44 Et cette décision. Alors on va enlever deux petits clochers.
44:48 Il y a une croix qui est sur le dôme. Ce n'est pas grave.
44:54 Il suffit de la retirer éventuellement pour mettre Sainte Geneviève à la place.
45:00 Tout ça, on ne le fera pas tout de suite, mais c'est extraordinaire.
45:04 C'est que ce Panthéon, on y met donc Mirabeau, qui deux ans après est sorti
45:12 parce qu'on s'aperçoit que cet homme-là n'était pas fréquentable.
45:16 En revanche, Voltaire, Rousseau seront en place.
45:21 Et puis il y a Napoléon qui se présente. Alors Napoléon, en 1806,
45:24 il dit ce n'est pas possible. Il faut que ce soit à nouveau un lieu de culte.
45:28 Alors on réhabilite une partie de ce monument. La crypte restera pour les grands hommes
45:35 et le haut avec les grandes cérémonies religieuses. Et puis la restauration.
45:41 Alors là, il n'est plus question. Les grands hommes qui correspondent au sang
45:45 qui a coulé, le sang de la royauté, c'est fini. Il faut que ce soit une église.
45:51 C'est transformé en lieu de culte. Et puis Louis-Philippe qui succède
45:57 après Louis XVIII et Charles X, eh bien là, ça sera à nouveau le Panthéon.
46:04 – Quelle histoire !
46:05 – Et puis après, c'est Napoléon III quand il fait son coup d'État.
46:09 Lui, il détermine qu'il faut que ce soit à nouveau un lieu de culte.
46:14 Il y aura la commune où ça devient un endroit pour les munitions
46:19 et où les communards se cachent, d'où les tirs des Versaillais.
46:24 Il y a encore les marques. Et l'ensemble est réhabilité au moment
46:28 de la mort de Victor Hugo en 1885. Et là, véritablement, le Panthéon
46:34 restera le Panthéon.
46:37 – Merci beaucoup pour cette histoire qui a le mérite d'être toujours très bien racontée.
46:43 Vous allez garder la parole parce qu'on va parler de Bilal Hassani
46:45 et j'ai envie d'avoir votre avis. Dans un instant, on parle de Donald Trump.
46:48 De toute façon, il ne comparaît pas devant le tribunal avant 20h15.
46:51 Soyez patient. [Rires]
46:54 On en parle dans un instant. Un concert de Bilal Hassani est prévu demain soir
46:59 dans une église désacralisée de Metz, voilà, qui fait polémique.
47:04 Les catholiques crient à la profanation alors que le lieu a été transformé
47:08 en salle de concert. Un collectif de catholiques déclara qu'il n'a pas sa place
47:12 en ce lieu. A-t-il raison ? En quoi Bilal Hassani, élu personnalité LGBTI
47:17 de l'année 2019, en serait-il exclu ? Les défenseurs des lieux expliquent
47:22 que le chanteur s'est pris pour Dieu plusieurs fois, comme sur la couverture
47:26 du magazine "Têtu" en 2021 et laissent entendre qu'ils se jouent un peu
47:29 de la foi catholique. Est-ce que vous comprenez cette polémique, vous qui êtes laïque ?
47:34 Je commence par vous. Écoutez, je vais sans doute vous choquer, mais je pense
47:40 qu'un lieu désacralisé n'est plus un lieu d'église, n'est plus un lieu de foi.
47:46 D'ailleurs, vous pouvez éventuellement, à l'occasion, acheter les monuments
47:49 historiques, peuvent vendre une chapelle et la transformer en faire un restaurant.
47:53 Comme le Panthéon que vous venez de raconter ?
47:55 Oui, c'est-à-dire qu'à un moment donné, quand il y a la foi dans sa majesté,
48:02 je pense qu'on ne peut pas manifester un côté impie. Mais dès lors que l'on a gommé
48:09 l'origine du bâtiment, ce bâtiment mène sa vie, il n'appartient plus
48:15 au registre des croyants. Ça, c'est mon avis. Disons que j'aime bien être tolérant.
48:19 Alors, Charlotte ?
48:20 Je vais rejoindre Marc. En fait, je comprends l'aspect sacré qui énerve
48:26 et dont les gens parlent. C'est celui d'une église en France qui reste
48:29 visuellement une église, qui reste un lieu dans lequel on n'imagine pas
48:32 le concert d'un homme qui se joue de tous les codes et qui se grime en Dieu.
48:37 Mais une église désacralisée, pour le dire rapidement, c'est une cérémonie,
48:41 la désacralisation d'une église, c'est une cérémonie qui est présidée par l'évêque
48:45 où on retire les reliques, vous savez, pour sacrer une église, pour que ce soit
48:49 autre chose qu'un...
48:50 Et c'était dans les années 1500, ça date.
48:51 C'est ça, autre chose qu'un bâtiment de pierre. L'évêque vient sacraliser
48:55 l'église, c'est-à-dire mettre des reliques d'un saint, les restes d'un saint,
48:57 dans l'hôtel. Donc une profanation, c'est s'attaquer au tabernacle,
49:00 à l'appréhense réelle ou à l'hôtel. En l'occurrence, la cérémonie
49:03 de désacralisation...
49:04 Pardon, vous tournez pas un peu autour du pot, Charlotte ?
49:06 Non, non, non.
49:07 Non, après je vous dis... Non, mais oui, c'est très intéressant sur le côté
49:11 désacralisé, c'est très intéressant ce que vous nous racontez, mais vous n'êtes
49:15 pas en train de tourner autour du pot sur le fait que c'est Bilal Hassani
49:17 qui pourrait lui porter...
49:20 Il y a deux choses. Il y a des catholiques qui disent que c'est une profanation,
49:23 stricto sensu, ça n'en est pas une.
49:25 Ça, c'est une chose. Ensuite, sur l'aspect culturel, en effet, cet homme
49:28 qui joue des codes, je comprends que ça énerve beaucoup de gens, ça.
49:31 Oui, oui.
49:32 Sans problème.
49:33 C'est-à-dire, en fait, moi, je m'interroge sur l'intention de l'organisateur
49:36 du concert, quoi. Mais quand je lis sacrilège, volonté de nuire aux catholiques,
49:41 c'est vrai que c'est en plein pendant la semaine sainte, donc effectivement,
49:45 ça ne tombe pas au bon moment, je dirais. Mais voilà, c'est-à-dire que
49:48 peut-être qu'il y a beaucoup de susceptibilité de part et d'autre.
49:51 Vous ne comprenez pas une certaine provocation de la part de Bilal Hassani ?
49:54 Je comprends qu'on s'en indigne. Personnellement, anti-personnel,
49:56 je vous avoue que moi, je m'en fiche. Personnellement, cette histoire,
49:58 je la trouve excessive, en fait, dans les deux cas. Ce qui m'ennuierait,
50:02 ce qui m'ennuierait, c'est qu'il y ait l'intention de provoquer, en fait.
50:05 Et ça n'est pas exclu.
50:06 Oui, ça n'est pas exclu.
50:07 Il a l'intention de provoquer.
50:08 On a quand même cette impression.
50:10 Il y a un désir de provocation. Ensuite, ces gens-là ne peuvent pas s'empêcher
50:13 de provoquer à temps plein. C'est leur métier. Les activistes, les militants,
50:16 quels qu'ils soient, ils disent « Ah, on va faire un concert dans une église,
50:18 ça va choquer les cathos. Ah, les cathos sont choqués. Ha ha,
50:20 pourquoi vous êtes choqués, vous êtes intolérants. »
50:22 Et là où ça interpelle, c'est qu'il y a beaucoup d'églises,
50:24 on en a déjà parlé, qui sont en désuétude et qui sont en train
50:27 d'être transformées en salles de concert. Quid de qui ou pas ?
50:31 Il faut les re-remplir, je vois que ça…
50:33 Elles sont rachetées par des particuliers, des fois ces églises,
50:37 elles deviennent des lofts aussi. Est-ce que ces destinations-là
50:39 sont plus condamnables qu'un concert de Bilal Hassani ?
50:41 C'est ça que je disais.
50:42 C'est une question, c'est une question. Bon, alors Donald Trump,
50:45 il est sorti, point levé, et il est en ce moment officiellement arrêté.
50:51 Vous allez nous donner votre avis. On regarde encore une fois
50:54 les images en direct. Et on va regarder aussi ce message de Donald Trump
51:00 qu'il a publié sur le réseau social, alors qu'il se rendait
51:05 au bureau du procurant de Manhattan juste avant sa mise en accueillant.
51:09 « Je me dirige vers le bas de Manhattan et le palais de justice.
51:14 Cela semble tellement surréel. Wow, ils vont m'arrêter.
51:17 Je n'arrive pas à croire que cela se passe en Amérique.
51:20 MAGA, make America great again. »
51:24 Question, pourquoi tout ça ?
51:27 Il faut être clair, c'est un procès qui a une dimension politique.
51:31 Je ne dis pas qu'il n'y a pas de dimension juridique,
51:33 parce qu'évidemment, il y a un fondement dans le droit.
51:35 On verra par ailleurs si ça tient devant les tribunaux.
51:37 Je résume. Pour ceux qui l'auraient oublié, derrière ça,
51:40 Donald Trump, en 2016, prend un certain montant d'argent
51:46 pour être capable de faire taire une histoire,
51:48 pour faire oublier une histoire qu'il a eue avec une actrice porno,
51:51 Stormy Daniel, qui devient une figure de l'histoire de la politique américaine.
51:55 C'est quand même lunaire.
51:58 On a bien compris que ça reste...
52:00 Et cet argent-là est pris en charge, ça l'a dit, par la Trump Organization,
52:04 qui est son organisation.
52:06 C'est présenté comme une manipulation comptable, illégitime.
52:09 Une espèce d'argument juridique tarabiscoté.
52:12 Normalement, un truc comme ça, après deux ans, il y a prescription.
52:16 Mais là, c'est là qu'apparaît Alvin Bragg, qui est personnage.
52:21 Ça, c'est le procureur de Manhattan.
52:24 Et aux États-Unis, ne l'oublions pas, les procureurs sont élus.
52:27 Donc, c'est une fonction politique.
52:29 Et lui, il propose un raisonnement juridique biscourt nu
52:32 pour réussir à se faire Donald Trump.
52:34 Globalement, c'est ça, l'idée.
52:36 C'est cette idée qu'il faut... qui réussira à faire tomber le monstre?
52:39 Qui réussira à faire tomber le diable?
52:41 Et lui, il dit, je vais réussir.
52:43 Je précise que chez plusieurs juristes, même démocrates,
52:47 il y a une immense malaise avec ça en ce moment.
52:49 Pourquoi ce malaise?
52:51 Parce que les fondements juridiques sont très limités.
52:54 Et aux yeux de tous, ça deviendra très rapidement un procès politique.
53:00 Dans une Amérique qui n'a jamais été aussi divisée,
53:03 dans une Amérique où Donald Trump, depuis sa défaite en 2020,
53:08 s'est constitué comme une forme de président en exil intérieur.
53:12 Avec ses fidèles, il dit, je n'ai pas été battu, je prendrai ma revanche.
53:16 Et comment traite-t-il ça? Lui, il a tout intérêt à politiser l'enjeu.
53:19 Il nous dit, ils veulent m'abattre.
53:21 Ils ne pourront pas m'abattre à la prochaine élection présidentielle.
53:23 Alors qu'il y a eu des mauvais scores, soit dit en passant,
53:25 aux élections de mi-mandat, aux midterms.
53:27 Les candidats trumpiens n'ont pas eu un si bon score.
53:30 Mais ils ont tellement peur de moi qu'ils sont obligés de faire un tel procès.
53:33 Et le procès, en plus, Trump est un personnage
53:35 qui a le sens du théâtre, du spectacle.
53:37 Et là, il profite, on y reviendra, mais il dit, l'attention est sur moi.
53:41 On cherche à me faire tomber.
53:43 Et c'est un des gros défis entre moi et les élites
53:45 qui ne m'ont jamais pardonné d'avoir été élu.
53:47 - C'est vrai, on a envie de se demander pourquoi maintenant.
53:49 Et est-ce que la question que tout le monde se pose,
53:51 cette publicité sera bonne, entre guillemets, pour lui, pour son retour?
53:54 - C'est l'objet de toutes les spéculations.
53:56 Certains disent, Trump disait, parlez de moi en bien,
53:59 parlez de moi en mal, l'essentiel, c'est que vous parliez de moi.
54:01 Et on peut croire qu'il y a du vrai là-dedans.
54:03 C'est-à-dire que là, il se place au coeur de l'actualité.
54:05 Il y a un duel sur le mode western à l'américaine
54:08 entre un ancien président qui demeure en situation insurrectionnelle
54:12 et un procureur, Alvin Bragg, j'adore dire ce nom,
54:16 Alvin Bragg, dis-je, qui se présente, lui,
54:18 comme le grand justicier dans la politique américaine.
54:21 Est-ce que ça donne comme force à Trump, cela dit?
54:23 Parce que quoi qu'on en dise, être devant des tribunaux,
54:25 c'est jamais une chose agréable.
54:27 La force que ça lui donne, c'est que ça oblige...
54:29 En ce moment, il y a de la compétition au Parti républicain
54:31 pour savoir qui sera le candidat à la prochaine élection présidentielle.
54:34 Trump dit, regardez, c'est moi le chef.
54:37 Et là, il oblige tous les autres à se solidariser avec lui
54:40 en disant, vous êtes obligés, le Parti républicain,
54:42 soyez solidaires avec moi parce que si on m'attaque, moi,
54:44 on attaque le Parti républicain.
54:46 Et le génie stratégique de Trump ces dernières années,
54:48 c'était de dire à tous les Américains, quand il m'attaque, moi,
54:51 il vous attaque, vous. Lorsqu'il me méprise, moi,
54:53 il vous méprise, vous. Le basket of deplorables,
54:56 la collection de péquenauds dans l'esprit d'Hillary Clinton
54:58 lorsqu'elle parlait des électeurs républicains.
55:00 Alors quand on a cela à l'esprit,
55:02 Donald Trump a tout intérêt à politiser au maximum le procès
55:06 pour que quel que soit le résultat, il puisse dire,
55:09 il n'en demeure pas à moi et je suis victime
55:11 de persécution politique. Ce qui est certain,
55:13 c'est que le procès est politique. Ce qui n'est pas certain,
55:15 c'est qu'on ne sait pas ce que ça donnera,
55:17 mais ça renforce son empris sur le Parti républicain.
55:19 Et petite information qui n'est peut-être pas inutile
55:21 de rappeler, dans les sondages, il augmente en ce moment
55:24 parce que même, même, même chez des démocrates,
55:26 plusieurs se disent qu'il y a quelque chose
55:28 dans ce procès qui est insensé.
55:30 Dernière information qui n'est peut-être pas inutile,
55:32 Trump, ces dernières années, il avait un noyau de fidèle,
55:35 vraiment un bloc de fidèle qui avait un rapport presque religieux
55:38 avec lui, mais il n'était plus capable d'attirer des gens
55:41 au-delà de son noyau de fidèle. Est-ce que ce procès lui permettra
55:44 d'attirer, ramener vers lui des gens qui s'étaient éloignés
55:47 de lui depuis les événements du Capitole?
55:49 Est-ce qu'il pourra, autrement dit, reconquérir des gens
55:51 qui ne font pas partie de sa base de fidèle absolue?
55:53 C'est... et ça, je pense que c'est la grande question
55:56 dans ce procès, bien davantage que de savoir
55:59 ce qu'il a fait exactement avec Mme Sturmey Daniels.
56:02 - On aimerait bien savoir quand même.
56:04 - Demain, c'est une autre informe.
56:06 - C'est une histoire de quelques centimètres.
56:08 - De... - J'ai compris.
56:10 - Demain, j'aimerais bien peut-être qu'on revienne
56:12 quand même sur ce sujet. - Avec grand plaisir.
56:14 - Parce que, donc, il ne sera pas... il ne va pas comparaître
56:16 avant 20h15. Ce qu'on sait, c'est qu'il passe une courte période
56:19 en garde à vue au bureau du procureur,
56:22 où ses empreintes digitales seront relevées, pas de menottes.
56:25 C'est intéressant. - Et on s'attend à ce qu'il y ait
56:27 toute une série de produits, vous savez, des T-shirts,
56:29 des tasses à café, tout ça. Autrement dit, un moyen
56:32 de faire fortune avec la photo de Donald Trump
56:34 sur le mode du condamné, du potentiel condamné.
56:37 - Restez sur CNN pour suivre tout ça.
56:40 Avec nous, avec vous, Mathieu Bocoté,
56:42 on fait le point de main complet avec de la hauteur.
56:45 Tout de suite, Mathieu Devese pour le Point info.
56:47 - Le groupe pétrolier ESO ExxonMobil annonce
56:55 le redémarrage de ce raffinerie normande.
56:57 L'usine située à Port-Jérôme-Gravenchon en Seine-Maritime
57:00 était à l'arrêt depuis le 25 mars.
57:02 Elle manquait de pétrole brut en raison d'une grève
57:04 contre la réforme des retraites au terminal du Havre.
57:07 Mais la grève a été suspendue.
57:09 Les contrôleurs aériens, eux, seront en grève jeudi.
57:12 Ce sera la 11e journée de mobilisation
57:14 contre la réforme des retraites. Et dans ce contexte,
57:16 l'aviation civile demande aux compagnies d'annuler 20%
57:19 de leurs vols à Marseille, Toulouse, Bordeaux et Nantes.
57:22 L'aéroport parisien d'Orly n'est cette fois-ci pas concerné.
57:26 On en parlait, Donald Trump est arrivé au tribunal pénal
57:29 de Manhattan pour sa comparution.
57:31 Il juge surréaliste d'avoir à comparaitre devant la justice.
57:34 Pour la première fois dans l'histoire des Etats-Unis,
57:36 un ancien président est inculpé au pénal.
57:38 Il aurait masqué dans ses comptes de campagne de 2016
57:41 des transferts d'argent visant à acheter le silence
57:43 d'une ancienne actrice porno avec qui il aurait eu une liaison.
57:47 ♪ ♪ ♪