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00:00:00 [Musique]
00:00:01 Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le fait du jour.
00:00:04 Comme par exemple la Silvergate Bank qui a fait faillite mercredi,
00:00:08 pour la Silicon Valley Bank qui a fait faillite vendredi,
00:00:11 ou dans les Signature, on va le prononcer en version originale,
00:00:14 Bank qui a été déclarée en faillite hier,
00:00:17 vont peut-être en avoir pour leur fric, pardon, pour leur argent.
00:00:20 On va en parler tout de suite avec Didier Testo, fondateur de la Bourse et la Vie TV,
00:00:24 qu'on a grand plaisir de retrouver tous les week-ends,
00:00:26 dans le Grand Matin Week-end de Jean-Marie Bordry,
00:00:29 pour sa chronique.
00:00:31 L'Info Éco+, bonjour.
00:00:33 - Bonjour Philippe.
00:00:34 - Alors, que s'est-il passé depuis mercredi,
00:00:37 c'est-à-dire en 5 jours, 3 banques américaines,
00:00:40 dont la 16ème et la 21ème ont fait faillite ?
00:00:42 - Tout simplement Philippe, il se passe que,
00:00:46 c'est pas là, on a cet événement majeur, bien sûr, d'une banque qui fait faillite,
00:00:50 donc c'est déjà un rappel qu'une banque peut faire faillite,
00:00:53 mais pourquoi c'est arrivé ?
00:00:54 Parce que depuis plusieurs mois maintenant, 14 mois pour être précis,
00:00:58 la Banque Centrale Américaine, la FED, la Réserve Fédérale,
00:01:01 augmente ses taux d'intérêt, et de manière très importante,
00:01:05 ça n'a jamais été fait à ce rythme-là, à ce niveau-là, depuis 40 ans.
00:01:09 Je voudrais vous montrer juste une chose pour qu'on voit effectivement
00:01:12 où nous en sommes aujourd'hui, qu'est-ce qui s'est passé depuis,
00:01:14 parce qu'on n'en parle pas aux 20 heures, ce genre de sujet.
00:01:16 - Ah oui, quand on voit le graphique, ceux qui nous écoutent dans leur voiture
00:01:18 ne peuvent pas le voir, mais c'est sûr que c'est impressionnant comme graphique.
00:01:20 - C'est une courbe qui... - Verticale.
00:01:23 - Voilà, une piste noire pour ceux qui aiment le ski,
00:01:25 mais là c'est dans le sens, une montée spectaculaire.
00:01:28 Qu'est-ce qui s'est passé de la part des banquiers centraux ?
00:01:31 On a eu la reprise, vous en avez parlé, après la fin de la période Covid,
00:01:36 reprise économique, avec des tas de sujets sur la logistique,
00:01:39 sur le transport, les semi-conducteurs, pour les voitures, les ordinateurs.
00:01:42 On a eu plein de sujets. Et donc les banquiers centraux se sont dit,
00:01:45 il y a une inflation qui arrive, qui est normale, reprise économique,
00:01:48 ça fait partie du jeu, en quelque sorte.
00:01:51 Et puis l'inflation s'est installée au-delà de ces sujets de logistique,
00:01:55 de retrouver des conteneurs, etc.
00:01:58 L'inflation alimentaire dont vous parlez dans vos émissions,
00:02:00 qui est en cours en ce moment, on a une inflation qui est assez importante,
00:02:04 et qui va continuer d'après les industriels comme les distributeurs.
00:02:07 Et donc c'est dans ce contexte-là.
00:02:09 L'année dernière, on a eu une alerte, je ne sais pas si vous vous souvenez, de FTX.
00:02:12 - Oui. - Voilà, qui était dans l'univers des crypto-actifs.
00:02:17 Et là, on avait un jeune de 30 ans qui avait une société
00:02:20 qui était valorisée 40 milliards de dollars, Philippe,
00:02:23 et qui du jour au lendemain, finalement, ne valait plus rien,
00:02:26 parce que finalement, ce qu'il avait fait, c'était du vent.
00:02:29 Et donc, ce qui s'est passé, Philippe, ce qui est important de rappeler
00:02:33 avant de parler de la banque, c'est qu'on est dans un univers où l'argent ne valait rien.
00:02:37 Pendant des années, les banquiers centraux, après la crise de 2008,
00:02:40 ils ont soutenu l'économie, mais derrière, ils ont pris ce qu'on appelle,
00:02:43 c'est en anglais, le "quantitative easing".
00:02:46 - C'est-à-dire la planche à billets. - Exactement, les liquidités.
00:02:49 On a donné des liquidités aux banques, on a donné des liquidités un peu partout
00:02:52 pour que les banques puissent effectivement faire l'économie.
00:02:53 Sauf que quand vous changez de paradigme, d'univers, on va dire,
00:02:57 on se met à monter les taux, monter les taux.
00:03:00 Moi, si je me mets à la place du banquier, en l'occurrence, ce banquier qui a fait faillite,
00:03:03 lui, il avait peut-être des obligations, puisque ça fait partie de ses liquidités,
00:03:07 qui valaient très peu, qui rapportaient très peu.
00:03:10 Et puis, d'un seul coup, vous avez, avec la montée des taux d'intérêt,
00:03:13 de nouvelles obligations qui sont émises, qui valent, prenons un exemple tout simple,
00:03:16 au lieu de valoir 2%, ça vaut 5. Vous n'en voulez plus des obligations à 2%.
00:03:20 Donc lui, il est obligé de vendre son portefeuille.
00:03:23 Et c'est ce qui s'est passé, il y a eu d'un seul coup ce vent de panique,
00:03:26 parce que lui, il a été obligé d'aller chercher des liquidités.
00:03:29 - Alors, Didier Testo, peut-on comparer cette ou ces faillites,
00:03:32 puisqu'il y a trois banques qui ont fait faillite,
00:03:34 avec celles de Lehman Brothers ou encore Washington Mutual,
00:03:37 qui avait fait faillite à la fin de l'été 2008 ?
00:03:40 Et c'était à l'origine de la crise des subprimes, d'ailleurs.
00:03:42 - Oui, alors c'est vrai que ça va peut-être un peu vite.
00:03:45 Et puis, vous savez, dans la finance, chaque étape,
00:03:48 on cherchait depuis des années, finalement, avec ces bulles
00:03:51 qui avaient été créées à peu près partout,
00:03:52 je vous parlais de la crypto-monnaie, mais ça a été dans l'immobilier,
00:03:55 dans des tas d'univers, on cherchait où allait le fameux signe noir
00:03:58 que les financiers aiment bien, le black swan.
00:04:00 On cherche l'oval risque, on ne le voit pas, on ne le trouve pas.
00:04:02 Puis à un moment donné, on se dit, tiens, c'est peut-être dans les crypto-monnaies.
00:04:04 Puis finalement, vous avez vu, ça a continué après FTX,
00:04:07 la bourse a bien remonté en début d'année, ça s'est bien passé.
00:04:10 Et donc, cette banque-là qui était spécialisée,
00:04:12 en fait, elle a été spécialisée dans l'investissement des start-up,
00:04:14 la TEC de la Silicon Valley, c'est pour ça qu'elle s'appelle Silicon Valley Bank.
00:04:17 Mais en gros, vous étiez un patron de start-up,
00:04:20 Philippe, vous arriviez dans cette banque,
00:04:22 les autres banques ne vous prêtaient pas, elles, elles vous prêtaient.
00:04:24 Et donc, mais quand je dis "elles vous prêtaient",
00:04:26 pas comme une banque française que nos auditeurs peuvent connaître.
00:04:29 - Qui vous prête 100 000 euros avec 10 cautions.
00:04:31 - Non, non, là, c'est pour vos salaires, vous avez 10 employés,
00:04:34 c'est elles qui payaient vos salaires, les salaires de vos employés.
00:04:38 Donc, c'était vraiment dans l'écosystème TEC, en gros,
00:04:41 vous aviez un projet, vous alliez l'avoir et vous étiez financés.
00:04:44 Et ce qu'on a appris quand même, parce que c'est, on est à Wall Street,
00:04:47 il faut rappeler, c'est un univers particulier, la finance est reine.
00:04:50 Philippe, ce qui s'est passé là, c'est que le, celui qui dirigeait la société,
00:04:55 Bloomberg, nous a dit qu'il avait peut-être vendu ses titres avant la faillite.
00:04:59 Et le directeur financier de cette société, de la Silicon Valley Bank,
00:05:03 c'est un ancien Lehman Brothers, vous en parliez.
00:05:06 Donc, c'est des gens qui ont une certaine expérience.
00:05:07 - C'est le moins qu'on puisse dire, ils ont même une expérience des faillites.
00:05:10 - Voilà, mais effectivement, ce qui s'est passé, c'est que les actifs de cette banque,
00:05:13 à un moment donné, quand vous allez chercher de la liquidité,
00:05:16 vous êtes obligés de vendre et c'est ce qui s'est passé, ça a été violent.
00:05:18 - Mais Janet Yellen, la patronne de la Fed, a dit qu'elle surveillait de près les banques,
00:05:23 elle l'a dit ce week-end.
00:05:24 Mais quand même, une question se pose, c'est la 16e banque américaine qui a coulé.
00:05:29 La première, Silvergate, elle était spécialisée dans les crypto-monnaies, on y revient.
00:05:33 La deuxième dans la tech, 16e banque américaine.
00:05:35 Et Signature qui a été déclarée en faillite hier, et la 21e banque.
00:05:39 Est-ce qu'on peut craindre une faillite en cascade ?
00:05:41 - C'est la question aujourd'hui que posent les financiers.
00:05:44 Vous en avez certains qui relativisent en disant "mais attention,
00:05:46 on ne peut pas comparer ce bilan de ces banques américaines,
00:05:50 qui ont peut-être pris trop de risques, compte tenu de ce qui s'est passé les dernières années,
00:05:54 avec par exemple le bilan de banques françaises, qui ont un bilan complètement différent,
00:05:58 qui ne vont pas avoir ce type d'actifs risqués, ils vont en avoir peut-être d'autres.
00:06:02 En France, ou en Europe, on parle de l'immobilier,
00:06:05 vous avez vu qu'il y a des gros titres sur l'immobilier qui chutent,
00:06:08 moins de 30% par rapport à 60% de maison d'or.
00:06:09 - Donc là, on se dit que le taux d'intérêt c'est logique.
00:06:11 - Voilà, et on retrouve ces phénomènes-là.
00:06:13 Donc, les banques françaises auront aussi des sujets sur leurs actifs immobiliers, par exemple,
00:06:18 mais ça va être le sujet de division des risques.
00:06:20 Est-ce que dans les risques que vous avez pris aujourd'hui,
00:06:22 tant que les taux, tant que ça valait rien, tant que l'argent valait rien,
00:06:25 ce n'était pas grave, vous aviez des risques pourris dans telle ou telle start-up,
00:06:28 personne ne vous demandait de compte.
00:06:30 A partir du moment où, effectivement, on a cette montée qui aujourd'hui...
00:06:33 J'ai un chiffre, Philippe, qui est important sur cette partie-là.
00:06:37 On est maintenant, je l'ai noté ici, on est à 4,75% pour les taux américains.
00:06:43 On était à 0,75 il y a 14 mois.
00:06:45 Donc, il y a 14 mois, vous avez même, j'ai regardé des chiffres, Philippe,
00:06:48 avant la crise Covid, pour vous donner des chiffres incroyables.
00:06:50 13 mars 2020, il y a donc 3 ans.
00:06:54 Le taux, là on est sur les taux à 10 ans, on était à -0,013.
00:06:59 - Taux négatif.
00:07:00 - On avait aussi des taux négatifs à la BCE.
00:07:02 - Voilà, on avait ce même phénomène.
00:07:03 Donc, c'est-à-dire qu'en gros, l'argent ne valait rien,
00:07:04 et il y avait même des banquiers, vous placiez l'argent chez les banquiers,
00:07:07 et ils vous demandaient de payer pour mettre l'argent chez eux.
00:07:09 - Alors, que peut faire le gouvernement américain ou la Fed ?
00:07:12 - Alors, on ne parle pas de, vous savez, on n'aime pas parler d'argent public aux États-Unis,
00:07:17 vous le savez, c'est toujours...
00:07:18 Donc, on vous dit, on va rassurer, on va nationaliser.
00:07:21 Donc, les clients de ces banques, qui ont 250 000 dollars dans ces banques,
00:07:25 - Sont couverts ?
00:07:26 - Ils vont être couverts.
00:07:27 Les autres, on verra, mais on ne va pas parler de nationalisation, ça n'existe pas.
00:07:32 - Ah si, ils avaient nationalisé General Motors à 15 ans, en 2008.
00:07:36 - Mais ils n'avaient pas voulu dire que c'était une nationalisation.
00:07:38 - Oui, c'est vrai.
00:07:38 - Mais le système, c'est qu'ils vont être obligés de rassurer au maximum,
00:07:41 donc, en fait, les autorités de contrôle vont donner effectivement aux clients la possibilité de sortir,
00:07:47 mais on ne sait pas aujourd'hui, et la Fed, est-ce que la Fed le sait,
00:07:51 est-ce qu'il y a d'autres banques qui ont aussi le même type d'actifs, donc ce même type de risque ?
00:07:55 Pour l'instant, Yann Télen essaye de rassurer les marchés,
00:07:57 mais vous savez, les marchés, la finance, c'est de la confiance.
00:07:59 Donc, elle, elle est dans son rôle de ramener la confiance,
00:08:03 mais on va voir ce que pensent les marchés de ça.
00:08:05 - On va en parler de la confiance et des marchés avant de revenir sur la situation en France.
00:08:08 Aujourd'hui, à l'ouverture, Paris recule de 2,33,
00:08:11 Francfort de 2,41 après avoir perdu plus de 3,
00:08:14 Londres 2,01 si on était à 10h50 heure de Paris,
00:08:17 Milan 4,18, en Asie, Tokyo perd 1,11,
00:08:20 il n'y a que Shanghai et Hong Kong qui montent de 1,20 et 1,95,
00:08:23 deux actions de banques, BNP Paribas -6,34,
00:08:26 Santander -7,48, est-ce qu'on va vers un krach boursier ?
00:08:29 - Alors, vous savez, quand il y a ce genre de nouvelles, on dit "on vend sur la nouvelle".
00:08:34 C'est ça, c'est tous les financiers, ceux qui suivent la bourse, on vend sur la nouvelle.
00:08:38 Donc là, on vend, on ne sait pas, ça ne veut pas dire qu'après, on ne va pas récupérer,
00:08:41 mais le schéma, c'est qu'on vend.
00:08:43 Après un krach, vous savez, il y en a eu un l'année dernière,
00:08:45 on n'en a pas trop parlé, mais tous les actifs ont perdu.
00:08:48 C'est-à-dire que vous ayez des obligations, que vous ayez des actions en portefeuille,
00:08:51 tout a perdu l'année dernière. Pourquoi ?
00:08:53 Parce qu'il y a eu cette hausse des taux d'intérêt.
00:08:55 Mais peut-être que les investisseurs ont fait comme si on était,
00:08:58 Philippe, dans le monde dont on parlait à 2020.
00:09:01 - À -0,75%.
00:09:02 Et ils n'ont pas voulu voir ce que ça changeait.
00:09:05 Parce que là, ce dont on parle aujourd'hui, on parle des banques,
00:09:07 mais les entreprises, c'est la même chose.
00:09:09 Une entreprise aujourd'hui qui va emprunter un particulier,
00:09:11 qui va emprunter... On n'est plus à ce niveau-là, on est à ce niveau-là.
00:09:14 Et l'entreprise qui va payer des charges, qui ne paye rien sur sa trésorerie,
00:09:17 aujourd'hui, elle va chercher, elle va avoir des coûts fixes, importants.
00:09:21 - Et alors, Bruno Le Maire a déclaré pas d'alerte spécifique pour les banques françaises.
00:09:25 Alors, on est couvert en France, pas jusqu'à 250 000 dollars,
00:09:28 mais jusqu'à 100 000 euros par rétablissement bancaire.
00:09:31 Est-ce qu'il y a des dangers pour les banques françaises, à votre avis ?
00:09:34 - Sur l'immobilier, en tout cas, certaines banques, elles le sont,
00:09:37 elles ont des risques, je dirais, des gens qui font ça tous les jours,
00:09:42 qui regardent exactement... En fait, ce qui compte, Philippe,
00:09:44 c'est la diversité des actifs.
00:09:46 C'est-à-dire, vous êtes concentré...
00:09:47 Vous savez, quand on parlait des subprimes de 2008,
00:09:49 ils étaient concentrés... Dans les subprimes, vous aviez de l'immobilier,
00:09:53 vous aviez du crédit auto, du crédit consommation,
00:09:55 parce que les Américains vivent à crédit.
00:09:57 Et puis, dans ces packages-là, on vous disait "mais ça, c'est bon,
00:09:59 ce produit-là, il perdra jamais".
00:10:01 - Ce qui est... - On l'est révélé faux.
00:10:03 Mais aujourd'hui, les banques françaises n'ont pas le même bilan
00:10:06 que les banques américaines, donc on ne peut pas comparer.
00:10:08 Mais elles ont aussi des sujets de risque, parce que sur les startups,
00:10:10 on peut en trouver des dizaines d'exemples, ou des investisseurs.
00:10:14 Et il y avait eu des alertes, on en avait parlé ici même,
00:10:17 des alertes sur la finance.
00:10:18 Vous aviez quelqu'un de chez Amundi qui avait expliqué que sur les startups,
00:10:23 à force de vendre la startup, de faire une levée de fonds,
00:10:26 de la vendre à X, à Y, vous étiez dans ce schéma de Ponzi, de machin.
00:10:30 Donc, il y avait un vrai sujet.
00:10:31 - Et en fait, ce que ça met en cause... - On appelle maintenant une "Madoff".
00:10:33 Voilà, ce qui se passe aux États-Unis, là, c'est le capital investissement
00:10:37 qui est concerné, les startups, le financement.
00:10:38 Donc, la tech est inquiète de ça, du fait que...
00:10:41 Est-ce qu'on va pouvoir continuer à financer des startups ?
00:10:43 Ça peut avoir des grosses conséquences pour la tech américaine.
00:10:45 Celui qui, aujourd'hui, monte sa startup, il a un sujet.
00:10:48 Alors, un investisseur dans les startups, lui, vous dirait "c'est bon,
00:10:51 parce que moi, je vais pouvoir investir moins cher dans les startups futures".
00:10:54 Et en fait, il avait investi, lui, par exemple, en 2008, dans le pire moment,
00:10:58 mais parce que les startups ont émergé en 2011-2012.
00:11:01 Donc, il ne faut pas toujours voir la partie négative du moment,
00:11:04 crise qu'on a, systémique, mais un krach, vous savez,
00:11:07 un krach, ça ne se prédit jamais, Philippe.
00:11:08 - On l'avait vu en 1929, même si nous n'étions pas là.
00:11:12 Autre question, les taux d'intérêt, vous avez montré sur votre graphique,
00:11:15 ont fondamentalement augmenté.
00:11:17 Je vais faire une hypothèse cataclysmique.
00:11:21 On a une nouvelle crise financière type 2008.
00:11:24 Après tout l'argent qu'on a mis en 2008, qui a fait exploser la dette publique en France.
00:11:28 Après le quoi qu'il en coûte, qui a fait ré-exploser la dette publique en France.
00:11:32 Et avec la hausse des taux d'intérêt, s'il fallait renflouer à nouveau,
00:11:36 risque-t-on une faillite de la France, voire d'autres États ?
00:11:39 - Alors, j'ai une citation d'un banquier d'affaires qui s'appelle Rainer Vosk,
00:11:43 que j'ai eu l'occasion d'interviewer en 2014, et elle est pour moi fondamentale.
00:11:46 Les pays ne font pas faillite parce qu'ils n'ont plus d'argent,
00:11:50 mais parce qu'on pense qu'ils peuvent faire faillite.
00:11:52 Donc c'est le sentiment, c'est le manque de confiance qui en effet ça.
00:11:55 Et à un moment donné, on avait eu ce sentiment contre la France,
00:11:58 et lui il avait même parié contre la France en disant "la France fera faillite".
00:12:00 Et puis il m'a dit "non, finalement elle n'a pas fait faillite, elle a tenu".
00:12:04 Mais Philippe, un point important, la hausse des taux courts, ce qui s'est passé sur les hausses de taux.
00:12:07 Le rebord par exemple, c'est pour les entreprises dont elles voient leur charge financière augmenter.
00:12:11 Mais l'État français dont vous parlez, on est à 3,10% sur 10 ans, on était à 0,7% il y a un an.
00:12:17 Donc ça veut dire qu'aujourd'hui... - La charge de la dette, je crois qu'elle absorbe tout l'impôt sur le revenu et même un peu plus.
00:12:21 - Il y a beaucoup de débats sur les retraites. Là on voit, si on regarde, la charge de la dette qui explose.
00:12:25 Donc c'est un vrai sujet. C'est-à-dire ce qu'ont fait aujourd'hui les banques centrales,
00:12:28 oui, il y a des conséquences sur les entreprises, des conséquences sur les banques dont on a parlé,
00:12:32 mais bien entendu les États sont concernés, et notamment les États qui n'ont pas fait d'économie.
00:12:36 Et j'ai envie de citer un dirigeant d'entreprise qui m'avait dit,
00:12:39 Didier, vous savez, qui avait créé sa société dans les années 70.
00:12:42 Il avait dit "les crises, il y en a tous les trois ans".
00:12:44 Donc il faut... alors peut-être on ne s'en rend pas compte, ce n'est pas une crise mondiale ou les trois ans financiers...
00:12:49 - Oui, ce n'est pas la crise de 29 ou la crise de 73. - Voilà.
00:12:51 Mais il y a des crises tous les trois ans, et donc il faut avoir du cash.
00:12:53 Il faut avoir tous les trois ans, dans mon entreprise, il faut que j'ai du cash au cas où ça arrive et où je puisse tenir.
00:12:59 Et ça, je pense que c'est un message positif, mais toutes les entreprises ne peuvent pas le faire,
00:13:03 et l'État est endetté aujourd'hui, et les entreprises qui sont endettées,
00:13:06 alors que les taux sont montés comme ça, alors les marchés, Philippe, pour terminer là-dessus,
00:13:09 ils ont anticipé, eux, ça y est, ça allait baisser.
00:13:11 C'est-à-dire que les taux d'intérêt allaient baisser. Mais est-ce que ça va être le cas avec cette inflation dont on a parlé,
00:13:16 l'inflation alimentaire qui est là, qui dure, qui va durer ?
00:13:18 On parle de transition énergétique, c'est de l'inflation, partout il y a de l'inflation.
00:13:22 Donc est-ce qu'ils peuvent... ?
00:13:23 - Mais est-ce qu'on n'est pas dans la quadrature du cercle ? C'est-à-dire les banques centrales,
00:13:27 je pense en particulier à la BCE et à la Fed, augmentent les taux d'intérêt et elles tuent l'économie,
00:13:32 avec notamment les banques, ou elles les baissent, et dans ces cas-là, elles vont exploser l'inflation et elles ruinent les ménages.
00:13:37 Est-ce qu'on n'est pas dans la quadrature du cercle ?
00:13:39 - Oui, c'est clairement ça, c'est clairement ce que vous disent un certain nombre de financiers,
00:13:43 c'est-à-dire que c'est les pompiers pyromanes, vous savez.
00:13:46 - C'est-à-dire qu'ils sont pompiers, mais ce qui tire la lance, c'est de l'essence et pas de l'eau.
00:13:49 - Exactement, et là, ils sont arrivés trop tard, et de toute façon, la hausse des taux aujourd'hui n'empêche pas l'inflation
00:13:54 qu'on constate sur les produits alimentaires, donc leur politique échoue là-dessus.
00:13:57 Et tous les actifs pourris qui ont été mis...
00:14:00 - Les "jump bonds" comme on disait, vous parliez de quantitativisme.
00:14:02 - ...qu'on a dans les banques aujourd'hui, ils restent pourris puisqu'on a cette hausse de taux.
00:14:05 Et là, ils ne vont pas pouvoir en 2023, d'un seul coup, baisser les taux, ce n'est pas possible.
00:14:08 - Vous avez parlé des actifs pourris, il nous reste un tout petit peu plus d'une minute.
00:14:11 Est-ce qu'on a retenu vraiment les leçons de la crise de 2008, avec la titrisation qui avait fait beaucoup parler
00:14:16 les "jump bonds" qui inondaient certaines banques et qui en avaient poussé à la faillite ?
00:14:21 Est-ce qu'on a retenu les leçons de 2008 ?
00:14:23 - Moi, je dirais tout simplement non, parce que si on prend les États-Unis,
00:14:26 malgré les nouvelles réglementations sur justement autant de fonds propres, autant de liquidités,
00:14:31 vous savez, vous n'êtes pas derrière chaque investisseur, chaque banquier, pour ses choix d'investissement.
00:14:36 Et ce que disait Hammondi sur la partie capital-investissement, c'est retrouvé sur la bourse,
00:14:40 c'est retrouvé sur des financements d'entreprises, où finalement derrière, vous aviez un bureau,
00:14:44 deux fauteuils, trois, et vous aviez un PDG qui se payait 15 000 euros, il ne faisait pas de chiffre d'affaires.
00:14:49 Bon, à un moment donné, c'est ce qu'on a.
00:14:51 Mais tant qu'on était dans cet univers de taux bas, personne ne voyait ça.
00:14:55 Et en fait, le risque qu'on a aujourd'hui, qui est identifié, c'est qu'on va en découvrir d'autres.
00:14:59 Ça ne veut pas dire qu'il y a un risque systémique,
00:15:01 c'est-à-dire que BNP sera plus en danger que cette Silicon Valley,
00:15:04 mais toutes les banques vont devoir aller regarder encore de plus près leurs actifs
00:15:08 et vérifier qu'ils ont bien diversifié leurs risques.
00:15:10 Merci beaucoup Didier Testo, fondateur de la Bourse et la Vie TV,
00:15:14 animateur dans le Grand Matin Week-end de l'Info&Eco+, en compagnie de Jean-Marie Bordry,
00:15:19 qu'on salue puisque comme il bosse jusqu'au dimanche, il est en week-end.
00:15:21 Merci à vous, on va suivre ça de très près en votre compagnie. Merci Didier Testo.
00:15:24 Merci.
00:15:25 Sud Radio Bercov, dans tous ses états, les perles du jour.
00:15:29 Plutôt, une mère envisage de porter plusieurs plaintes, même aux pénales,
00:15:34 pour la transphobie dont sa progéniture,
00:15:36 alors je ne sais pas s'il faut dire fils ou fille, vous allez comprendre pourquoi,
00:15:39 a été victime. Pourquoi ?
00:15:41 Parce que sa progéniture, né fille, se sent garçon,
00:15:45 et que les organisateurs d'un voyage en Italie l'ont fait dormir avec les filles.
00:15:50 Alors pour la mère, c'est un scandale transphobe,
00:15:52 au point qu'elle envisage de porter plusieurs plaintes aux pédales,
00:15:57 pas une seule, plusieurs, contre les organisateurs, la mairie, etc.
00:16:01 Pourtant l'enfant de 12 ans est mineur,
00:16:03 elle n'est donc pas opérée, et elle est donc bien, qu'on le veuille ou non, une fille.
00:16:07 Alors moi j'ai envie de poser une question très bête.
00:16:10 On aurait fait dormir cette jeune fille, probablement pubère à 12 ans,
00:16:14 dans le dortoir des garçons, avec des garçons pré-ado, donc pubères,
00:16:18 et elle aurait été victime d'attouchements.
00:16:21 Qu'aurait fait la mère ? Un procès aux organisateurs
00:16:24 pour avoir laissé sa fille dormir avec les garçons ?
00:16:26 Même si sa fille est a priori un fils, on n'y comprend plus rien.
00:16:30 Bref, je ne sais pas où ce délire va s'arrêter,
00:16:33 mais j'ai une certitude, on est vraiment chez les fous.
00:16:36 C'est l'année zéro, on tourne la page, quand je parlais de vérité,
00:16:41 je pense qu'il faut qu'on parle de la vérité sur nos échecs,
00:16:44 et la vérité sur ce qui va advenir.
00:16:46 Mais je pense que la France est en train de chuter,
00:16:48 et croyez-moi, dans les prochaines années,
00:16:50 s'il n'y a pas un ressort très très vigoureux,
00:16:53 notre pays va s'effacer d'histoire.
00:16:55 – Vous avez reconnu, c'était Bruno Retailleau,
00:16:58 le patron des sénateurs Les Républicains, hier sur CNews.
00:17:01 Alors, Bruno Retailleau a fait une découverte,
00:17:04 il pense que la France est en train de chuter.
00:17:07 Alors le seul problème, c'est qu'il l'a compris manifestement hier,
00:17:10 mais que 99% des Français, et qui ne sont pas tous des déclinologues,
00:17:15 pour citer un ami politique de Bruno Retailleau, Dominique de Villepin,
00:17:19 en sont convaincus depuis plus de 30 ans.
00:17:22 Alors pourtant, on n'est pas en train de chuter, ça ce n'est pas vrai,
00:17:25 puisqu'on s'est écrasé au sol depuis bien longtemps,
00:17:28 et j'irais même plus loin, on a tellement creusé,
00:17:31 qu'on n'est plus au niveau des couches pétrolifères,
00:17:33 mais des couches de gaz de schiste,
00:17:35 et qu'on ne devrait pas tarder à atteindre le noyau terrestre.
00:17:38 Alors pourquoi ?
00:17:39 Tiens, allez, un exemple, l'industrie, c'est 9% du PIB aujourd'hui en France,
00:17:43 c'est-à-dire qu'on est au niveau d'un pays qui va parfaitement bien économiquement,
00:17:46 au sein de l'Union Européenne, la Grèce.
00:17:48 L'agriculture, on n'est même plus au taux suffisant pour notre alimentation,
00:17:53 alors que la France nourrissait son peuple, et même nourrissait l'Europe,
00:17:56 ça date des Mérovingiens ou des Carolingiens, on ne sait même plus.
00:17:59 L'école, un désastre.
00:18:01 Le système de santé, il était le meilleur du monde,
00:18:04 vous avez vu où il en est ? La crise de l'hôpital, c'est un désastre aussi.
00:18:08 La sécurité et la justice, jamais on n'a été autant en insécurité en France,
00:18:12 et la justice ne marche pas, mais pas seulement faute de moyens.
00:18:16 La place de la France dans le monde est la francophonie, on en est où ?
00:18:20 La francophonie, ça s'effondre, la place de la France dans le monde,
00:18:23 elle est réduite à la portion congrue,
00:18:26 notre armée est à l'os, elle a deux ou trois jours de munitions
00:18:30 en cas de conflit d'autre intensité, bref, rien ne va plus,
00:18:34 et cette chute a eu lieu aussi quand Bruno Retailleau et ses amis étaient au pouvoir,
00:18:38 alors s'il vous plaît, à tous ceux qui disent qu'on est en train de chuter,
00:18:42 que ça va mal se passer, ayez quand même une faveur pour les Français,
00:18:46 sortez du déni.
00:18:48 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:18:51 On est dans la nuit de Twickenham, et Penaud va résiliver
00:18:54 après une magnifique attaque classique,
00:18:57 cet essai, cet essai à Twickenham, Daniel !
00:19:00 Le dernier essai est à montrer à toutes les écoles de rugby
00:19:03 ce qu'on appelle une attaque classique, que l'on voit de moins en moins,
00:19:06 et qu'on n'en voit plus beaucoup.
00:19:08 C'était samedi, aux alentours de 19h sur Sud Radio,
00:19:12 vous avez reconnu nos amis François Triot et Daniel Herrero,
00:19:15 une victoire 53 points à 10,
00:19:20 53 points à 10, je répète,
00:19:22 des bleus chez les Anglais à Twickenham,
00:19:25 avec 7 essais marqués, 3 doublés et un essai,
00:19:29 inutile de dire que c'est la plus grande défaite
00:19:33 que l'Angleterre ait subie de son histoire à domicile,
00:19:36 l'Angleterre, le pays qui a inventé le rugby,
00:19:39 le seul pays de l'hémisphère nord qui a été capable de gagner la Coupe du Monde,
00:19:43 c'était il y a pile 20 ans, avec à la baguette,
00:19:46 celui qui est pour moi le plus grand joueur de l'histoire,
00:19:48 un certain Johnny Wilkinson.
00:19:50 Alors, on pourrait être un peu triste depuis la victoire des Irlandais en Écosse hier,
00:19:55 en se disant que bon, ils vont battre les Anglais chez eux à Dublin la semaine prochaine,
00:19:59 et qu'on ne va pas garder notre titre du tournoi des 6 nations,
00:20:03 mais on aura quand même fait un sacré tournoi des 6 nations,
00:20:06 et on compte sur eux pour faire une immense Coupe du Monde,
00:20:09 alors, pour pas qu'on m'accuse comme d'habitude d'être chauvin,
00:20:12 de voir le beau partout, j'ai un tout petit regret,
00:20:15 un tout petit regret pour le match de samedi,
00:20:17 j'aurais aimé que Thomas Ramos mette un drop, et vous savez pourquoi ?
00:20:20 Pour qu'il soit le 8ème joueur français à réaliser un full house,
00:20:24 c'est quand un joueur met essai, transformation, pénalité et drop,
00:20:27 il n'y en a que 7 qui l'ont fait dans l'histoire de l'équipe de France,
00:20:31 Guy Cambera-Berraud, Jean-Pierre Romeu, Didier Cambera-Berraud, le fils de Guy,
00:20:35 Jean-Patrick Lescarboura, Thomas Castagnade, Titou La Maison,
00:20:39 qui lui l'a fait deux fois et pas une, et Frédéric Michalak,
00:20:42 alors merci les Bleus, et on aimerait tellement que le 28 octobre prochain,
00:20:46 vous souleviez la Coupe William Webelis.
00:20:48 Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:20:52 le face à face.
00:20:54 (musique)
00:21:00 - L'auteur, nous sommes pour le face à face, nous sommes en compagnie de Philippe Foliot,
00:21:04 sénateur du Tarn, le Tarn c'est en Occitanie, comme Narbonne,
00:21:08 d'où était originaire le regretté Charles Trenet,
00:21:10 il est membre de la commission de la défense et des forces armées,
00:21:13 pour son livre, un excellent livre, "France sur mer",
00:21:16 un incroyable gâchis, publié chez la bibliothécaire,
00:21:20 Philippe Foliot, bonjour. - Bonjour.
00:21:22 - Bienvenue sur Sud Radio, il y a 14 ans, vous aviez co-écrit,
00:21:26 avec quelqu'un qu'on connaît bien sur Sud Radio,
00:21:28 Xavier Louis, "France sur mer", "Un empire oublié", est-ce la suite ?
00:21:34 - Oui, à bien des égards, parce que malheureusement, les choses n'ont pas changé.
00:21:39 En 2009, avec Xavier, nous lancions un appel
00:21:44 à ce que notre pays, finalement, se reconnaisse tel qu'il est,
00:21:49 et non pas tel qu'il pense être.
00:21:51 La France se croit continentale et européenne,
00:21:54 alors qu'elle est de fait mondiale et maritime.
00:21:57 Et cette chance, cet atout exceptionnel qu'a notre pays,
00:22:02 au travers du fait de disposer du premier domaine maritime au monde,
00:22:05 ceci grâce à nos outre-mer, puisque 97,5% de notre zone économique exclusive
00:22:11 est liée aux outre-mer, est quelque chose de trop méconnu,
00:22:15 et c'est assurément un élément et un point qui n'est pas assez pris en compte,
00:22:20 y compris sur un plan politique.
00:22:22 Et donc, c'est pour cela que je crois que cet exercice,
00:22:27 qui consiste à écrire les choses, est un élément particulièrement important,
00:22:32 parce que ça permet de poser une réflexion,
00:22:34 et puis aussi et surtout, de faire un constat et des propositions.
00:22:38 Et c'est un peu ce que j'ai essayé de faire.
00:22:41 - Et on a une heure pour en parler ensemble.
00:22:43 Dans l'avant-propos, vous avez écrivé que la France se croit toujours continentale et européenne,
00:22:47 alors qu'elle est plus que jamais mondiale et maritime.
00:22:49 Est-ce que c'est dû à une faute d'analyse ou à un manque d'ambition ?
00:22:53 Je dirais Churchill qui avait l'ambition du Royaume-Uni en disant que le Royaume-Uni verrait toujours au grand large.
00:22:58 - Je pense qu'il y a aussi quelque chose de culturel.
00:23:02 C'est-à-dire que la France, pour reprendre et paraphraser ce que disait Tabarly,
00:23:07 pour les Français, la mer c'est ce qu'ils ont dans le dos quand ils regardent la plage.
00:23:12 Et je pense que c'est un peu notre problème.
00:23:16 Alors, bien sûr, il y a un certain nombre de régions qui sont peut-être plus particulièrement tournées vers les questions maritimes.
00:23:25 Mais, malgré tout, notre pays est un pays qui ne s'assume pas pour ce qu'il est.
00:23:35 Et du reste, je me permettrais de faire un petit clin d'œil à mon département du Tarn.
00:23:40 - Ce n'est pas franchement en face de Maritime ?
00:23:42 - Souvent, ce qu'on me dit, le département du Tarn n'est ni maritime ni ultramarin.
00:23:47 Mais ce département de la Pérouse, à Jaloui-Étienne, en passant par l'Amiral Jaurès,
00:23:53 a donné beaucoup à cette France sur mer, et à cette vision et à cette réalité maritime qui est celle de notre pays.
00:24:03 Et donc, je crois qu'il est effectivement essentiel de prendre en compte cela,
00:24:08 et de noter qu'il n'y a jamais eu, j'allais dire, pour la mer, cette même vision, cette même ambition que nous avons eue, par exemple, pour l'espace.
00:24:20 Et que l'économie maritime n'a jamais été reconnue à la hauteur de ce qu'elle est.
00:24:26 Aujourd'hui, elle est beaucoup plus importante en termes de nombre d'emplois que l'automobile, par exemple, dans notre pays.
00:24:33 - Même si l'automobile a beaucoup perdu d'emplois, on va dire.
00:24:35 - Voilà. Mais pour autant, dans l'esprit de nos concitoyens, elle n'est pas du tout à cette hauteur-là.
00:24:43 - Et pourtant, on va l'apprendre dans votre livre, la France est le premier espace maritime du monde,
00:24:47 je pensais qu'on était le second, avec 11 691 000 km²,
00:24:52 et c'est le cinquième pays le plus étendu du monde, si on prend les étendues terrestres et maritimes,
00:24:56 derrière la Russie, les USA, l'Australie et le Canada.
00:24:59 - Et devant la Chine et l'Inde. - Et devant la Chine et l'Inde, exactement.
00:25:02 Et donc, ceci doit nous permettre de changer de paradigme et de voir la réalité de notre pays.
00:25:11 Surtout que, mon intime conviction, et ce que nous avions déjà posé en 2008 avec Xavier Louis,
00:25:18 c'est que trois des défis majeurs du 21ème siècle, j'allais dire même quatre des défis majeurs du 21ème siècle,
00:25:24 ne pourront être relevés par l'humanité qu'au travers d'une exploitation raisonnable et raisonnée des ressources des mers et océans.
00:25:31 Le premier défi, c'est celui de l'alimentation.
00:25:34 Bientôt 9 milliards d'êtres humains sur cette planète.
00:25:38 A l'horizon 2050, on tombe peut-être 10 ou 11.
00:25:42 Nous n'augmenterons pas de 20 à 30% ou les rendements dans l'agriculture ou les surfaces agricoles.
00:25:49 Et que donc, par rapport à cela, il faudra aller chercher un certain nombre de protéines.
00:25:52 Et c'est dans la mer où il faudra aller chercher ces protéines pour nourrir toute la population mondiale.
00:25:58 Le deuxième défi, c'est l'énergie.
00:26:01 Les énergies bleues ont une capacité de croissance assez gigantesque et à l'infini.
00:26:10 Et donc, par rapport à cela...
00:26:12 - Justement, vous parlez des ressources. En 2030, l'économie de la mer pourrait représenter l'équivalent du PIB du Royaume-Uni.
00:26:18 - Oui. Et même mieux.
00:26:21 Je termine juste sur le troisième défi qui pourrait être relevé, c'est le défi d'accès à l'eau.
00:26:27 Deux tiers de la population mondiale se trouve à moins de 100 km des côtes.
00:26:31 Et souvent dans des endroits où il n'y a pas de problématique, il y a des problématiques importantes d'eau.
00:26:35 Donc la désalinisation d'eau de mer est un enjeu majeur et un enjeu important.
00:26:40 Pour lesquels nous avons un certain nombre de savoir-faire.
00:26:44 Et le quatrième défi, c'est celui de l'environnement.
00:26:46 Et donc, pour ces quatre défis, le fait pour notre pays de disposer d'un domaine maritime aussi important est un atout incommensurable.
00:26:54 D'autant plus que nous avons un certain nombre d'entreprises françaises qui sont souvent leaders mondiaux dans ces domaines de l'économie bleue.
00:27:02 Très peu connus. La France, par exemple, dans le domaine stratégique de la pose de câbles sous-marins, est numéro un au monde.
00:27:10 Personne ne le sait. Et on peut multiplier les exemples par rapport à cela.
00:27:15 Et c'est pour cela que je crois qu'il faut qu'il y ait cette réelle prise de conscience.
00:27:19 Si nous n'avions dans notre pays qu'une perspective qui est de suivre le développement et la croissance de l'économie bleue telle qu'elle se dessine pour les quinze ans qui viennent.
00:27:31 En gros, ça va être de doubler.
00:27:33 Si la France ne fait que suivre cette évolution mondiale, c'est près de 300 000 emplois nouveaux qui vont être créés dans les quinze ans qui viennent.
00:27:41 Et ces 300 000 emplois, mon analyse, c'est que par volontarisme politique et en associant tous les acteurs concernés, nous pourrions en avoir 10 à 20 %,
00:27:53 c'est-à-dire en gros créer 50 000 emplois dans nos outre-mer.
00:27:56 Ce qui permettrait de sortir d'une logique de pauvreté, de minima sociaux et d'assistance pour aller vers une dynamique de croissance, de développement et d'insertion.
00:28:08 Alors vous rappelez dans votre livre les différentes mondialisations, elles se sont toutes faites par les mers.
00:28:13 La première, c'est les grandes découvertes. La deuxième, la révolution des transports. Et la troisième, c'est celle du numérique aujourd'hui.
00:28:20 C'est vrai que les containers, les découvreurs ont créé les empires coloniaux, qu'on le veuille ou non.
00:28:24 Ensuite, il y a eu l'explosion du trafic maritime grâce aux portes containers qui ont révolutionné le transport en faisant baisser les prix.
00:28:32 Et maintenant, c'est le numérique. Comment ça se passe le numérique ? Uniquement par les câbles sous-marins ?
00:28:36 Oui, 88% des données qui passent d'un continent à l'autre, tout le monde pense que ça passe par le satellite, mais en fait ça passe par les câbles sous-marins.
00:28:46 D'où des enjeux en matière de souveraineté, en matière de protection et aussi en matière de sécurité.
00:28:54 Parce que les conflictualités de domaine, elles risquent d'être très certainement dans les mers.
00:29:01 Et j'allais dire sous la mer en l'occurrence par rapport aux câbles sous-marins. On a vu du reste au moment du conflit ukrainien, même si ce n'est pas pour les câbles,
00:29:10 mais ce qui est arrivé par rapport au gazoduc Nord Stream et au sabotage qu'il y a eu par rapport à cela.
00:29:16 Nous voyons tous les enjeux que ça peut avoir. Je dis dans le livre, un pays comme les Tonga, qui a subi un important tremblement de terre il y a quelques mois,
00:29:30 et bien par rapport à ce tremblement de terre, le seul câble sous-marin qui reliait cette île au reste du monde a été sectionné.
00:29:39 Et donc pendant plusieurs semaines, ce pays s'est trouvé complètement coupé du monde.
00:29:43 Et donc nous voyons que nous ne sommes pas sur des schémas de science-fiction, mais qu'il y a des éléments de réalité et de faiblesse, si vous me permettez,
00:29:51 pour nos pays et nos économies par rapport à cela.
00:29:56 - Alors, les Outre-mer françaises sont nées il y a cinq siècles, avec Cartier et Champlain au Canada.
00:30:02 Cinq siècles plus tard, vous rappelez que la France est encore présente dans tous les océans, et vous rappelez que c'est un empire maritime, chose un peu oubliée.
00:30:09 - Oui, et j'allais dire avec un petit sens de la provocation, le seul empire au monde sur lequel le soleil ne se couche jamais, c'est la République française.
00:30:18 - Oui, c'est vrai.
00:30:20 - Et parce que la France est présente dans les trois grands océans, elle est présente sur quatre des cinq continents.
00:30:28 - Même les quatre si on compte l'Antarctique avec la Terre Adélie.
00:30:32 - Terre Adélie qui est dans un schéma un peu particulier au regard de la Convention de Madrid.
00:30:38 Mais c'est vrai que c'est un élément important et essentiel.
00:30:45 Et puis surtout notre domaine maritime, il est très varié, c'est-à-dire qu'il est sur ces trois océans, mais il est dans des mers chaudes, des mers tempérées et des mers froides.
00:30:54 Entre les Antilles françaises, la Guyane ou les Kerguelen, ce ne sont pas les mêmes températures d'eau, ce n'est pas la même faune aquatique, et donc ce ne sont pas les mêmes perspectives.
00:31:10 - 13h13, 13h14, même à l'instant sur Sud Radio Bercov, dans tous ces états, notre invité du jour, Philippe Folliot, sénateur pour son livre "France sur mer", un incroyable gâchis.
00:31:21 Vous voulez interpeller Philippe Folliot, lui poser des questions sur notre défense, sur l'outre-mer, sur la mer ?
00:31:28 Appelez-nous au 0826 300 300.
00:31:31 - Ici Sud Radio, les français parlent au français, je n'aime pas la blanquette de veau.
00:31:46 - Sud Radio Bercov, dans tous ces états.
00:31:49 - Retour de Bercov dans tous ces états avec un excellent livre "France sur mer", un incroyable gâchis, un livre signé Philippe Folliot, sénateur du Tarn.
00:32:00 Vous parlez dans votre livre de métropolicentrisme, on connaissait l'hétnocentrisme, c'est quoi ?
00:32:07 C'est la France, elle regarde son nombril uniquement du côté de la métropole, voire même carrément de Paris intramuros ?
00:32:12 - Oui, et puis une forme de négation de nos outre-mer.
00:32:18 En fait, c'est malheureux à dire, mais souvent nos outre-mer, on en parle, y compris dans les médias, que quand il y a des événements climatiques type ouragan, tempête et autres, ça c'est pour le côté négatif.
00:32:33 Et puis ensuite, on parle de nos outre-mer, quand ils sont pourvoyeurs de médailles olympiques, je pense notamment au sprint, à l'athlétisme entre autres, ou au travers de grands champions comme Le Guadalupe, Teddy Riner et quelques autres.
00:32:51 Mais on n'en parle pas pour tous les éléments de dynamique qu'il y a par rapport à cette volonté de jeunes créateurs d'entreprises ultramarines.
00:33:03 Et donc souvent, c'est avec une certaine condescendance.
00:33:08 Mais aussi avec parfois des décisions politiques qui sont très regrettables et qui donnent une très mauvaise image.
00:33:18 Je prends un exemple très concret.
00:33:21 Lors des derniers castings gouvernementaux, nous avons eu tout d'abord une ministre de l'outre-mer métronome qui restait quelques semaines.
00:33:30 Et puis qu'ensuite, il a été décidé que l'outre-mer ne serait plus un ministère de plein exercice, mais un ministère rattaché au ministère de l'intérieur.
00:33:40 Le message subliminal dans tout ça, ça veut dire finalement que l'outre-mer ce n'est qu'un problème de sécurité.
00:33:48 C'est un problème uniquement d'ordre public.
00:33:51 Et ceci est grave.
00:33:52 Et ceci est ressenti par un certain nombre de nos compatriotes ultramarins comme une forme de mépris à certains égards.
00:34:01 Et par des élus, nombre d'élus ultramarins aussi.
00:34:04 Et moi je crois qu'il faut dénoncer cela parce que ce sont des territoires à part entière et qui ne sont pas une charge pour notre pays, mais une véritable chance.
00:34:13 - Tiens, vous êtes ultramarins, vous pensez que l'outre-mer est maltraité.
00:34:17 On vous attend au 0826-300-300 pour en débattre avec le sénateur Philippe Foliot.
00:34:22 Sud Radio, parlons vrai, vous connaissez l'ADN de la station, vous écrivez dans votre livre, là vous parlez vrai, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:34:28 Je vous cite, qu'il n'y a pas de géostratégie française sur les outre-mer, en particulier l'Indo-Pacifique.
00:34:35 Et rappelez l'affaire des sous-marins perdus qu'on avait vendus à l'Australie en écrivant, je vous cite toujours,
00:34:40 que pour les anglo-saxons, l'Indo-Pacifique c'est leur affaire et pas la nôtre.
00:34:44 Est-ce que c'est un comportement digne de pays ?
00:34:47 A mis ce que nous ont fait les britanniques et les américains dans l'affaire des sous-marins australiens.
00:34:51 Ben écoutez, force est de constater, moi qui suis aussi par ailleurs très impliqué dans l'assemblée parlementaire de l'OTAN,
00:34:58 puisque je suis président d'une commission et président d'un groupe,
00:35:02 je peux simplement constater que dans cette alliance,
00:35:07 deux des trois signataires du pacte AUKUS que sont les Etats-Unis et la Grande-Bretagne
00:35:14 sont membres permanents du conseil de sécurité avec nous et membres très impliqués dans l'alliance atlantique avec nous aussi.
00:35:22 Et que l'article 4 de cette même alliance dit que avant de prendre toute décision qui impacte sur la sécurité de chacun,
00:35:31 il y a lieu d'échanger. Et là ça n'a pas été le cas.
00:35:34 Donc oui, c'est une forme d'humiliation que nous avons subie et ressentie par rapport à cela.
00:35:41 Je crois qu'il est important de le dire parce que ce n'est pas en étant langue de bois qu'on fait progresser les choses.
00:35:46 Donc il faut mettre des mots sur des actes.
00:35:49 - Mais en clair, ils veulent nous mettre dehors de l'Indo-Pacifique ?
00:35:51 - Ben écoutez, c'est peut-être pas ça, mais c'est surtout dire, voilà, c'est à nous de prendre la même par rapport à cela.
00:36:00 Et c'est ce que je regrette.
00:36:03 C'est que notre pays n'agisse pas comme il devrait le faire par rapport à ses enjeux.
00:36:10 Vous savez, y compris par rapport au positionnement des moyens qui sont les nôtres.
00:36:16 Aujourd'hui, nous avons 90% des moyens de la marine nationale qui sont dans l'Hexagone.
00:36:24 Alors que 98,5% de notre domaine maritime est dans nos Outre-mer.
00:36:29 Donc il y a tout juste un problème, quelque chose qui ne va pas.
00:36:32 Je vais vous citer quelque chose, un exemple très concret, très précis par rapport à cela.
00:36:38 Nous avons en Nouvelle-Calédonie une frégate, une antique frégate de surveillance qui s'appelle le Vendémiaire.
00:36:47 Que de temps en temps, nous envoyons en mer de Chine et notamment dans le stratégique détroit de Taïwan,
00:36:54 qui fait l'objet de ces éléments de compétitivité, de compétition entre la Chine et les Etats-Unis.
00:37:03 Envoyer le Vendémiaire dans le détroit de Taïwan, ça équivaut à envoyer une R16 sur une autoroute
00:37:11 qui est fréquentée par des 38 tonnes chinoises et américaines flambant neuf.
00:37:18 Sachant que les 38 tonnes chinoises sont de plus en plus nombreuses.
00:37:21 La Chine, tous les 3 ans, met en service...
00:37:25 - C'est l'équivalent de la marine française tous les 4 ans. - Tout à fait.
00:37:28 Et donc, dans ce cadre-là, vous allez me dire "c'est mieux que rien".
00:37:32 Mais une R16 sur une autoroute au milieu de 38 tonnes, ça fait un peu léger.
00:37:38 Et donc, ce que je propose de manière très précise et très concrète sur cet exemple-là,
00:37:45 c'est que l'on ait un redéployement des moyens que nous avons et de sortir d'une logique des deux moitiés,
00:37:52 c'est-à-dire Brest-Toulon, à une logique des 4/4,
00:37:56 c'est-à-dire avoir 4 points d'appui pour notre marine nationale,
00:37:59 Brest-Toulon, Saint-Denis-de-la-Réunion, Nouméa, voire Papette pour le Pacifique.
00:38:05 Alors, qu'est-ce que vous pensez ? Parce que vous dites qu'il faut faire développer l'outre-mer
00:38:09 mais sans se mettre mal avec l'Europe.
00:38:11 Je reviens sur l'affaire des sous-marins.
00:38:12 Que dire du comportement de l'Allemagne qui a tout fait pour que la France perde le contrat des sous-marins ?
00:38:17 Je pense en particulier au patron de ThyssenKrupp Marine, qui fait des sous-marins, Oliver Burckhardt,
00:38:21 qui avait tweeté qu'il était prêt à fournir l'Australie si les Américains et les Anglais n'y arrivent pas.
00:38:26 Vous vous rappelez quand ils avaient des doutes pour être capable de construire ?
00:38:29 Est-ce que finalement, le message que vous faites passer, mais sans le dire,
00:38:33 c'est qu'on ne peut compter que sur nous ?
00:38:35 - C'est qu'on doit compter avant tout sur nous.
00:38:38 - Et même que sur nous.
00:38:40 - On doit afficher une volonté au regard du fait que, dans l'Indo-Pacifique,
00:38:46 il faut sortir de la posture des mots pour aller vers une posture réellement d'acte.
00:38:52 Et il faut quand même rappeler que nous avons 2,5 millions de nos compatriotes qui vivent dans l'Indo-Pacifique.
00:39:00 Entre les Français qui sont dans les différents territoires de l'Indo-Pacifique,
00:39:07 Île-de-la-Réunion, Mayotte pour l'océan Indien, Polynésie, Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna pour le Pacifique,
00:39:19 et tous nos compatriotes expatriés.
00:39:22 C'est-à-dire des dizaines de milliers de nos compatriotes qui vivent dans tous ces pays de l'Indo-Pacifique.
00:39:28 Donc nous sommes une puissance réelle et présente dans l'Indo-Pacifique.
00:39:33 Et depuis le Brexit, la seule puissance de l'Union Européenne qui a des outre-mer dans l'Indo-Pacifique.
00:39:39 Parce que tous les autres pays de l'Union Européenne qui ont des outre-mer,
00:39:43 à savoir le Portugal, l'Espagne, les Pays-Bas et le Danemark, ont des outre-mer dans l'Atlantique,
00:39:51 mais pas dans le Pacifique ou dans l'océan Indien.
00:39:54 Donc c'est un élément qui peut être un atout, et pour notre pays, et pour l'Europe.
00:40:00 Parce qu'on dit que l'avenir du monde va se jouer dans cette région-là, et notamment dans le Pacifique Nord.
00:40:07 Et que dans ce cadre-là, le fait pour notre pays d'être présent sur place est un atout tout à fait exceptionnel,
00:40:15 qu'il faut que nous puissions valoriser pour nous-mêmes, mais aussi pour l'ensemble de l'Union Européenne.
00:40:19 13h26 sur Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:40:22 Nous sommes en compagnie de Philippe Foliot, sénateur, auteur de "France sur mer",
00:40:25 un incroyable gâchis, avec une très belle photo de la mer et d'une planisphère avec des drapeaux français un peu partout.
00:40:31 De Saint-Pierre et Miquelon aux îles Kerguelen, et de Paris ou Dunkerque ou Toulouse, là c'est la métropole, jusqu'à la Guyane.
00:40:38 Vous voulez réagir ? On attend vos appels au 0826 300 300.
00:40:42 Sud Radio, Bercov dans tous ses états. Appelez maintenant pour réagir 0826 300 300.
00:40:49 Les carottes sont cuites.
00:40:51 Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
00:40:54 Et nous sommes en compagnie du sénateur Philippe Foliot, auteur de "France sur mer",
00:40:58 un incroyable gâchis, publié chez la Bibliothèque.
00:41:03 On parlait de l'Indo-Pacifique à quelques minutes, et vous parlez des ressources,
00:41:08 en particulier la Nouvelle-Calédonie et le nickel, la Nouvelle-Calédonie a les 4ème réserve de nickel mondiale.
00:41:14 Le nickel qui est essentiel pour faire les batteries de tout ce qui est électrique, du téléphone portable à la voiture.
00:41:20 Pourquoi faire tous ces référendums pour se débarrasser de cette île ?
00:41:24 - Écoutez, tout d'abord... - Parce que là on est quand même au 3ème référendum qui refuse l'indépendance,
00:41:29 on va peut-être en faire un 4ème parce qu'ils n'ont pas encore voté comme on espérait qu'ils votent.
00:41:33 - Ce qui est clair, c'est ce qui fait, j'allais dire, le ciment de nos Outre-mer,
00:41:40 ce n'est pas la contrainte, mais c'est le droit.
00:41:43 Et c'est ce qui peut différencier des empires coloniaux qu'il y a pu y avoir pendant l'Histoire.
00:41:49 Et que donc c'est le libre choix des populations, des collectivités ultramarines
00:41:57 de rester rattachés à la République française qui est le ciment, si vous me permettez, de tout cela.
00:42:05 Effectivement, par 3 fois, une majorité de nos compatriotes néo-calédoniens ont choisi de rester fidèles à la France.
00:42:15 Même si sur le 3ème référendum, les indépendantistes ont appelé à boycotter.
00:42:23 Ce que je crois, c'est que pour la Nouvelle-Calédonie,
00:42:27 il serait peut-être important de mettre entre parenthèses les questions de devenir institutionnels
00:42:33 et de faire de telle sorte que Paris et l'ensemble des forces locales
00:42:37 se mettent autour de la table pour essayer d'asseoir des perspectives de développement économique pour ce territoire.
00:42:44 Je crois que c'est un enjeu majeur.
00:42:46 Bien sûr, il y a le nickel qui est, comme vous l'avez souligné, un élément essentiel dans l'économie locale
00:42:53 mais qui est aussi un enjeu géostratégique majeur à l'échelle mondiale au regard du développement du tout électrique.
00:43:01 Et le fait qu'il puisse y avoir de véritables assises pour le développement économique de la Nouvelle-Calédonie,
00:43:09 mais pour reprendre mon propos de tout à l'heure, de manière plus globale et générale par rapport à l'ensemble des Outre-mer,
00:43:15 c'est un élément essentiel.
00:43:17 Parce que je crois que pour qu'ils soient réellement considérés pour ce qu'ils sont, c'est-à-dire une chance pour notre pays,
00:43:25 faut-il pouvoir avoir la volonté de leur donner les moyens d'assurer ce développement.
00:43:30 Et ceci passera par l'économie bleue, je l'ai dit tout à l'heure,
00:43:33 par un redéploiement des moyens de l'État aussi à certains égards.
00:43:38 Vous savez, quand par exemple une structure comme l'Ifremer a 90% de ses collaborateurs qui sont dans l'Hexagone,
00:43:48 alors que 98,5% de notre zone économique exclusive, de notre domaine maritime est dans les Outre-mer,
00:43:55 il faut qu'il y ait un rééquilibrage.
00:43:57 Il faut aussi que l'État, par le biais des forces de souveraineté, j'en ai parlé,
00:44:03 donne un exemple pour pouvoir asseoir des dynamiques de développement économique.
00:44:10 En fait, il faut aussi donner, écrire un récit positif par rapport à nos Outre-mer.
00:44:16 Et dire qu'ils sont un atout pour notre pays, ils sont une chance formidable,
00:44:23 mais ils sont aussi un vecteur potentiel de développement et de croissance tout à fait extraordinaire.
00:44:28 - Vous parlez du métropolicentrisme, je vous cite, on a dit la Nouvelle-Calédonie,
00:44:33 alors là qui est vraiment une terre habitée, il y a des dizaines de milliers de personnes,
00:44:36 mais on a l'impression qu'on aimerait se débarrasser de terres inhabitées comme Clipperton,
00:44:40 vous en parlez, c'est le seul territoire français du Pacifique Nord,
00:44:43 ou alors les îles Éparses dans l'océan Indien, pourquoi ?
00:44:47 - C'est un des gros problèmes, c'est que la mission,
00:44:52 et la première des missions régaliennes de l'État, c'est d'assumer la souveraineté.
00:44:56 Et là on y faillit complètement.
00:44:58 La passion de Clipperton, sur laquelle je suis le seul parlementaire
00:45:03 de toute l'histoire de la République à m'être rendu sur cette partie du territoire de la République.
00:45:08 Et j'ai même écrit un livre sur cette question, j'ai fait un rapport
00:45:13 qui avait été commandé par le Premier ministre de l'époque, Manuel Valls,
00:45:18 sur le devenir de cette île.
00:45:20 - Alors c'est des îles qui sont dans l'océan Indien Sud exactement ?
00:45:25 - La passion de Clipperton...
00:45:27 - Je crois que vous parliez des Éparses, Clipperton du Pacifique Nord.
00:45:31 - Voilà, c'est au large du Mexique.
00:45:33 Mais juste deux chiffres.
00:45:36 La zone économique exclusive de la France hexagonale, Corse comprise,
00:45:41 c'est 345 000 km².
00:45:46 La zone économique exclusive de l'île de la passion Clipperton,
00:45:51 c'est 436 000 km².
00:45:53 Et sur cette île qui est abandonnée,
00:45:57 je proposais qu'on y crée une base scientifique à l'instar de ce que l'on a fait
00:46:04 pour les terres australes françaises,
00:46:07 et je constate simplement que le contrat qu'on est en train de donner à la Marine Nationale,
00:46:14 c'est d'y aller tous les trois ans.
00:46:16 C'est pas parce que vous allez planter un drapeau,
00:46:19 et j'y suis allé pour changer le drapeau, repeindre le monument,
00:46:23 tous les trois ans, que vous exercez votre souveraineté de manière effective.
00:46:27 Et demain, si un État quel qu'il soit vient sur cette île,
00:46:32 décide de la nettoyer, de la dératiser,
00:46:35 parce que cette île est envahie de rats et de déchets,
00:46:39 et d'y créer une base scientifique, qu'est-ce qu'on va faire ?
00:46:43 On aura le droit pour nous.
00:46:45 - Faudra faire une intervention comme les Anglais au Malouine, c'est ça ?
00:46:48 - Certainement, mais avec moins de légitimité par rapport à cela,
00:46:52 parce que nous l'aurons laissée en quasi-abandon.
00:46:55 Et je crois qu'effectivement, il faut qu'à certains moments,
00:46:58 il y ait cette prise de conscience et cette volonté de faire de telle sorte qu'on assoie notre souveraineté.
00:47:03 Et je terminerai aussi par les mêmes questions au niveau des îles Éparses,
00:47:07 vis-à-vis de Madagascar, pour lesquelles il y a des revendications.
00:47:11 Il faut que la France affirme clairement qu'elle veut discuter avec Madagascar,
00:47:15 et je ne parle pas des ressources gazières sur Joanne de Nova par rapport à cela,
00:47:21 mais que nous ne sombrions pas, comme ça avait été le cas pour l'île de Tromelin,
00:47:26 qui elle, est au nord de l'île de La Réunion, et donc à l'est de Madagascar.
00:47:34 Et sur cette île, un unique traité de co-gestion avec Tromelin,
00:47:38 avec l'île Maurice pour Tromelin avait été signé,
00:47:42 et grâce à une mobilisation parlementaire transcourante,
00:47:46 à l'époque j'avais réussi avec des collègues députés socialistes et LR
00:47:52 à faire stopper cette ratification de ce traité.
00:47:58 En deux mots, cela équivalait à dire dans le golfe du Gascogne, entre l'Espagne et la France,
00:48:04 l'Espagne peut venir pêcher, faire ce qu'elle veut dans la zone économique exclusive française,
00:48:09 y compris dans les eaux territoriales, et elle peut venir faire des fouilles archéologiques sur les côtes françaises,
00:48:15 tant qu'elle le souhaite et aussi longtemps qu'elle le pourra.
00:48:18 Ce n'est plus la souveraineté d'un pays par rapport à cela,
00:48:21 et c'est ce que nous apprêtions à ratifier au travers de Tromelin vis-à-vis de l'île Maurice.
00:48:26 C'est-à-dire qu'en fait, on mettait, si vous me permettez l'expression,
00:48:30 une pièce dans la machine qui faisait que nous engagions le détricotage de tous nos outre-mer.
00:48:36 - Alors, vous parlez justement de ces richesses, les richesses maritimes de la France, c'est quoi en particulier ?
00:48:41 Vous avez parlé du gaz, du pétrole, qu'est-ce qu'on a dans notre espace qui est gigantesque, plus de 11 millions de kilomètres carrés ?
00:48:46 - Il y a un certain nombre de choses que nous connaissons,
00:48:49 donc des ressources qui sont avérées, mais pour lesquelles, par coardise, si vous me permettez l'expression, on n'est pas allé jusqu'au bout.
00:48:57 Et je voudrais dire un mot sur la question relative au gaz.
00:49:02 L'Union Européenne a considéré, au travers de ce qu'on appelle la taxonomie,
00:49:07 que deux énergies seraient dites des énergies écologiques de transition,
00:49:12 en attendant que nous ayons le tout renouvelable, donc à l'horizon 2050.
00:49:17 Ces deux énergies de transition sont le gaz et le nucléaire.
00:49:20 Pour le gaz, je vais pas revenir sur tout ce que tout un chacun connaît,
00:49:23 par rapport à la question relative à notre dépendance européenne, moins française, vis-à-vis du gaz russe.
00:49:31 Mais tous les spécialistes savent que le golfe du Mozambique sera, si vous me permettez la comparaison, la mer du Nord ou le golfe persique du XXIème siècle.
00:49:42 Et en fait, la position de la France, au travers de l'île de Joan d'Onova, c'est un peu comme si, dans le golfe persique,
00:49:52 le Qatar avait dit "moi je vais pas exploiter le gaz parce que les iraniens d'un côté et les saoudiens de l'autre exploitent le gaz".
00:49:58 C'est comme si, en mer du Nord, les néerlandais avaient dit "nous on n'exploite pas le gaz parce que les britanniques et les norvégiens l'exploitent".
00:50:07 Et nous, entre les mozambiquains qui sont en train d'exploiter leur gaz, avec Total, du reste,
00:50:14 et les malgaches qui sont en train de développer des prospections avec les russes,
00:50:20 qui reprennent pied, si vous me permettez l'expression, de manière très active sur Madagascar.
00:50:26 Nous, au milieu, alors que nous avions un permis de recherche qui avait été octroyé par une compagnie pour 10 ans,
00:50:32 au bout de 5 ans, pour des raisons de politiquement correctes, on a dit "on va pas jusqu'au bout".
00:50:36 Moi je ne dis pas qu'il fallait exploiter ce gaz, mais au moins aller au bout de la phase d'exploration,
00:50:42 pour voir les perspectives qu'il pouvait y avoir pour exploiter cette ressource,
00:50:47 avec aussi un enjeu et un élément quand même qui n'est pas négligeable,
00:50:50 c'est que si nous avions décidé à un moment donné d'exploiter ces ressources,
00:50:56 c'était la perspective et la capacité à 500 km de là d'utiliser Mayotte comme base arrière,
00:51:02 et quand on sait les problématiques économiques et sociales de Mayotte,
00:51:06 ça aurait pu être un vecteur aussi de croissance et de développement pour Mayotte.
00:51:10 Moi je regrette simplement qu'on ne soit pas allé jusqu'au bout de la connaissance, c'est-à-dire de la recherche,
00:51:16 donc par rapport à cela, je suis membre du conseil consultatif des TAF, des Terres Antarctiques Australes Françaises,
00:51:23 je m'étais fortement opposé à cela.
00:51:27 Mais aussi, il y a toutes les ressources de demain que nous ne connaissons pas,
00:51:32 c'est-à-dire qu'il y a énormément de biodiversité, d'organismes,
00:51:37 alors qu'ils sont souvent des organismes microscopiques que nous ne connaissons pas, en fait, sur la mer.
00:51:43 La profondeur moyenne des océans, c'est 3200 mètres.
00:51:50 Nous ne connaissons réellement que les 100 premiers mètres,
00:51:54 mais en dessous, tous les éléments, y compris par rapport à ce qu'on appelle la barimétrie,
00:51:59 c'est-à-dire la définition des fonds sous-marins et la connaissance de ceux-ci,
00:52:05 mais la colonne d'eau, nous ne la connaissons que très peu.
00:52:08 Et il y a un certain nombre d'éléments, notamment dans les sources d'hydrogène naturel
00:52:21 qu'il y a sur la dorsale atlantique, par exemple,
00:52:24 avec des phénomènes de vie très particuliers, c'est-à-dire loin de la lumière,
00:52:28 avec des pressions très fortes et dans un environnement très hostile.
00:52:33 Tous ces éléments nous sont très peu ou quasi inconnus,
00:52:37 et que dans ce cadre-là, nous avons une nécessité de poursuivre nos efforts de recherche,
00:52:44 parce que nos médicaments de demain, nos protéines de demain,
00:52:48 viendront certainement pour beaucoup du fond de la mer et des océans,
00:52:54 et nous devons poursuivre ces efforts de recherche.
00:52:57 Vous avez la parole 0826-300-300 pour interpeller Philippe Foliot,
00:53:02 sénateur du Tarn, président de l'Alliance Centriste, pour son livre
00:53:05 "France sur mer, un incroyable gâchis", 0826-300-300.
00:53:09 A tout de suite sur Sud Radio.
00:53:31 Vous êtes bien sur Sud Radio dans le face-à-face de Philippe David,
00:53:34 avec Philippe Foliot, sénateur du Tarn, président de l'Alliance Centriste,
00:53:37 pour son livre "France sur mer, un incroyable gâchis".
00:53:39 Et vous avez la parole au 0826-300-300, et on commence avec Arnaud du Val-de-Marne.
00:53:44 Bonjour Arnaud.
00:53:45 Bonjour Arnaud.
00:53:46 Bonjour, bonjour les équipes de Sud Radio, bonjour Philippe,
00:53:49 je vois que vous êtes deux, je pourrais dire que l'union fait la force.
00:53:52 Oui.
00:53:53 Eh bien écoutez, ça tombe très bien, parce que si l'union fait la force,
00:53:59 il faut bien constater, à l'écoute de votre invité, de ce que dit M. Foliot,
00:54:03 qu'en effet la France est complètement désunie,
00:54:07 ce qui fait en fait qu'elle n'est plus très très forte,
00:54:10 et qu'elle ne défend pas ses intérêts.
00:54:12 La preuve en est, par exemple, et je fais une toute petite parenthèse,
00:54:16 c'est que cette désunification va du pouvoir en place jusqu'au peuple,
00:54:20 puisque M. Macron n'écoute pas actuellement le peuple quant à la réforme des retraites.
00:54:24 Je ferme la parenthèse, ce n'est pas le sujet de votre invité.
00:54:27 Mais je trouve que votre invité dit des choses très très justes,
00:54:30 c'est-à-dire que la paix de souveraineté s'exerce en définitive un petit peu partout,
00:54:35 il a parfaitement expliqué que nous n'étions plus tellement présents sur nos terres,
00:54:39 que nous venions tous les trois ans, bref, et c'est à nos dépens,
00:54:45 puisque d'autres puissances étrangères mettent un pied sur nos terres un petit peu,
00:54:49 à Mayotte comme ça a été expliqué, dans d'autres endroits où nous étions maîtres chez nous,
00:54:54 nous étions ok, nous étions légal, mais aujourd'hui nous ne sommes plus légitimes.
00:54:59 Je pense qu'il faut bien expliquer le phénomène, c'est-à-dire qu'à partir du moment où la France se désunit,
00:55:04 et surtout la France, j'ai envie de vous dire, se tourne vers une politique beaucoup plus européenne,
00:55:11 elle ne peut pas assumer son propre respect.
00:55:15 Quand vous ne vous respectez pas, sachez bien que quand vous ne vous respectez pas,
00:55:20 les autres s'essuient un petit peu les pieds sur votre visage, c'est une manière très polie,
00:55:26 je pourrais le dire de manière un peu plus virulente, mais tout le monde comprend ce que ça veut dire.
00:55:29 Alors que quand les gens se respectent eux-mêmes, ça s'appelle le charisme,
00:55:34 et si la France acceptait de se respecter, elle serait beaucoup plus respectée dans le monde.
00:55:40 Alors là, vous me demandez encore une fois, c'est que les Allemands ont profité de notre non-charisme
00:55:45 pour essayer de nous torpiller et de prendre les marchés des sous-marins australiens, tel que vous l'avez expliqué.
00:55:51 Et ça, c'est dû uniquement à notre vision extrêmement humaniste,
00:55:55 et particulièrement tournée vers l'Union Européenne, parce qu'aujourd'hui la France n'est tournée que vers l'Union Européenne.
00:56:00 Et en faisant ça, on ne se respecte pas.
00:56:02 - Arnaud, merci beaucoup à faire réagir Philippe Foglio.
00:56:04 Il y a une chose qui me marque dans votre livre, on parle de l'Europe, mais l'outre-mer,
00:56:09 est-ce qu'un Finlandais ou un Lituanien sait où se trouve la Guadeloupe ou les îles Cargallènes ?
00:56:14 - Certainement pas.
00:56:16 - La Guadeloupe peut-être pour les vacances.
00:56:19 - C'est justement pour cela. Moi, si vous me permettez, je pense qu'il ne faut pas opposer l'Europe
00:56:27 avec cette vision maritime de la France.
00:56:31 Je crois au contraire qu'il faudrait impliquer plus fortement l'Europe
00:56:36 pour que celle-ci puisse venir en accompagnement au travers,
00:56:40 alors je ne vais pas rentrer dans le détail, mais ce qu'on appelle la politique de soutien aux régions ultra-périphériques
00:56:46 qui ne concernent pour essentiellement que l'Atlantique aujourd'hui,
00:56:51 et pour lesquelles il y aurait un certain nombre de choses à faire.
00:56:56 Mais ce que je crois, c'est qu'effectivement pour notre pays, il faut avoir de la volonté,
00:57:04 cette volonté de défendre notre souveraineté, d'assumer ce que nous sommes,
00:57:08 et d'être fiers de ce que nous sommes, c'est-à-dire de notre histoire,
00:57:12 et des perspectives que ceci nous donne.
00:57:16 Et donc je crois que si réellement nous prenons en compte cela,
00:57:20 nous aurons capacité à affronter les mille sentiers de l'avenir.
00:57:25 - Ça réagit beaucoup au 0826 300 300 Lucien.
00:57:28 - Oui, on remercie Arnaud et on va à Pessac pour accueillir Emmanuel. Bonjour Emmanuel.
00:57:32 - Bonjour Emmanuel.
00:57:34 Bonjour à vous tous et merci de m'accueillir.
00:57:37 Merci justement de faire réagir sur ce domaine maritime
00:57:41 qui finalement était celui de l'Angleterre où le soleil ne se couchait pas.
00:57:44 Aujourd'hui c'est chez nous.
00:57:46 Je pense qu'on est quand même dans la suite du démantèlement de la France, clairement,
00:57:49 et je ne fais absolument pas confiance à l'Europe, notamment avec l'Europe actuelle.
00:57:53 Je ne parle pas de l'Union Européenne, on va dire, puisque l'Europe, elle ne va pas dériver.
00:57:57 On continue dans le démantèlement de la France, notamment avec la disparition de France O,
00:58:02 qui est passé inaperçue.
00:58:04 - Alors c'était la chaîne de télévision des Outre-mer.
00:58:06 - Tout à fait, qui me donnait, moi j'ai des cousins Tahiti et Aborabora,
00:58:11 donc ça nous donnait aussi une vision de notre territoire.
00:58:14 Et vous savez, c'est un peu le principe du voleur chinois,
00:58:16 on fait déplacer la commode d'un millimètre par jour qui est en plein milieu du salon,
00:58:19 à la fin de l'année elle est partie, vous ne l'avez pas vue.
00:58:21 Donc à force de vouloir faire disparaître tout ce qui peut avoir comme interaction
00:58:26 avec ces territoires d'Outre-mer, on va se retrouver à nouveau
00:58:29 dans le démantèlement de la France, on n'en parle même pas pour l'industrie et pour le reste,
00:58:33 où on va finir par peut-être vendre ou j'en sais rien,
00:58:37 des territoires qui sont à nous et qui sont nos compatriotes.
00:58:42 Mais la Nouvelle-Calédonie est entre l'Australie et la Chine,
00:58:46 et je peux vous garantir qu'il y a beaucoup de velléité pour la reprendre.
00:58:49 J'essaye d'aller vite, parce que je sais qu'il y a du monde.
00:58:52 Moi je vois le pillage des ressources au niveau de la pêche,
00:58:54 moi mes cousins me racontent qu'il y a des chaluts qui passent, chinois ou autre,
00:58:57 je peux vous dire que là ils ne font pas le tri.
00:58:59 Ils prennent à peu près tout ce qui passe et puis terminé, il n'y a personne pour les surveiller.
00:59:03 Donc c'est quand même quelque chose qui me fait réagir dans le sens
00:59:09 où on est dans le démantèlement progressif de tout ce que la France peut être,
00:59:13 à la fois dans son territoire d'Outre-mer, qui est effectivement
00:59:15 le premier domaine maritime mondial aujourd'hui,
00:59:17 à la fois dans ses compétences, il faut savoir, je fais une aparté,
00:59:21 mais il faut savoir que par exemple les missiles hypersoniques,
00:59:23 c'est Jean-Pierre Petit qui a été sollicité par les Russes
00:59:26 quand l'armée française l'a foutu dehors pour le dire "ça nous intéresse pas".
00:59:29 Et on est à tous les étages à ce niveau-là.
00:59:31 Et donc on nous fait disparaître petit à petit,
00:59:34 et on nous fait disparaître aussi les fenêtres.
00:59:36 Je vais juste finir sur un truc, c'est une aparté complète
00:59:40 qui n'a rien à voir avec votre émission, et vous m'en pardonnerez, c'est un collègue à vous.
00:59:43 J'aimerais bien que les gens écoutent de temps en temps
00:59:45 la revue de presse d'Alexis Poulin qui s'appelle "Le Monde d'Honneur",
00:59:48 parce que justement il décrypte tout le temps...
00:59:50 - Éditorialiste Sud Radio.
00:59:51 - Tout à fait, et qui fait justement un décryptage de tout un tas de presse,
00:59:55 et notamment de narratifs qu'on nous raconte.
00:59:57 Et je voulais lui faire un petit coup de cul parce que j'adore son truc.
01:00:00 - On fait coucou à Alexis qu'on retrouve dans le grand matin de Patrick Roger.
01:00:03 Alors il ne nous reste plus beaucoup de temps, on va faire réagir Philippe Foliot.
01:00:05 On vous salue Emmanuel à PESAC,
01:00:08 on salue aussi votre famille à Tahiti et Bora Bora,
01:00:11 message subliminal à la direction, allez faire une petite déloque à Bora Bora,
01:00:14 moi je suis partant, il n'y a aucun problème.
01:00:16 Philippe Foliot, la disparition de France O, qui était la chaîne de télé des Outre-mer,
01:00:21 est-ce que ce n'est pas comme le dit Emmanuel de Gironde,
01:00:23 quelque chose quand même de touchant ?
01:00:27 - C'est un élément symbolique.
01:00:29 - Oui c'est très symbolique, mais la politique c'est des symboles.
01:00:31 - De plus par rapport à ce que j'ai expliqué,
01:00:34 c'est-à-dire qu'il faut que nous puissions écrire,
01:00:37 j'allais dire un roman national relatif à notre maritimité et notre ultra-maritimité.
01:00:44 Et c'est clair que chaque fois qu'on régresse en la matière,
01:00:50 et notamment par rapport aux moyens d'information et de communication,
01:00:54 c'est dommageable.
01:00:56 Je vais juste rebondir sur deux éléments par rapport à notre auditeur.
01:01:01 Emmanuel, le premier c'est relatif effectivement,
01:01:06 et qui fera aussi écho au précédent auditeur,
01:01:10 à la volonté et à la stratégie de pays.
01:01:13 Finalement quand on compare ce que fait la France et ce que fait la Chine,
01:01:17 notamment à la mer de Chine du sud,
01:01:19 avec une polérisation d'un certain nombre d'îlots pour en faire des îles,
01:01:26 juste un élément, c'est que la différence entre un îlot et une île,
01:01:30 une île est habitée ou pas, mais elle est habitable,
01:01:33 un îlot lui n'est pas habitable,
01:01:37 donc en fonction de ça il ne déclenche pas des droits sur l'espace maritime environnant,
01:01:43 notamment une zone économique exclusive.
01:01:45 Et donc la Chine est en train de rendre habitable des îlots,
01:01:49 pour faire de telle sorte que, à terme, par le biais de la politique du fait accompli,
01:01:53 elle puisse agrandir son domaine maritime à mer de Chine du sud.
01:01:57 Et nous, en parallèle, nous risquons de perdre une partie de notre domaine maritime,
01:02:03 et je ne vais pas revenir sur ce que j'ai dit sur la passion de Cliperton,
01:02:06 où, et pour répondre à la question relative à la pêche illégale,
01:02:10 en global, sur la Polynésie, la situation est stabilisée.
01:02:15 À marge, ça pose des difficultés, mais dans notre zone économique exclusive, ça va.
01:02:19 Mais par contre, ce qui se passe dans la zone économique exclusive,
01:02:23 donc de la passion Cliperton, est tout à fait scandaleux.
01:02:28 Et il faudrait pouvoir s'inspirer d'autres exemples très positifs en la matière,
01:02:32 je pense notamment à la pêche à la Légine, au Kerguelen,
01:02:35 sur laquelle on a réussi à faire de celle-ci une ressource qui est une ressource propre,
01:02:40 contrôlée, et qui permet d'avoir des perspectives économiques
01:02:44 et de développement pour l'île de la Réunion et les pêcheries qui y sont implantées.
01:02:48 Merci beaucoup Philippe Foliot, sénateur, membre de la commission de la défense et des forces armées,
01:02:51 pour son livre "France sur mer, un incroyable gâchis", publié à la Bibliothéca.
01:02:57 Merci.
01:02:58 Merci beaucoup, chers éditeurs, d'être toujours aussi nombreux à nous écouter.
01:03:01 Merci à Philippe Foliot pour son livre "France sur mer, un incroyable gâchis", éditeur de la Bibliothéca.
01:03:06 Tout de suite, l'émission de Brigitte Leh. A tout de suite sur Sud Radio.