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00:00:00 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:03 J'ai toujours pensé que le désir c'était notre plus grand moteur.
00:00:07 D'ailleurs, lorsque quelqu'un est en dépression, justement, son moteur est un peu en panne
00:00:12 et c'est bien difficile de faire avancer cette personne.
00:00:14 Mais en même temps, c'est compliqué d'expliquer en quoi consiste le désir.
00:00:18 Et c'est Jean-Charles Bouchoud à mes côtés qui va avoir cette tâche difficile de nous
00:00:22 éclairer sur ce que c'est que le désir, à ne pas confondre avec le besoin.
00:00:26 En tout cas, moi, j'ai pensé que en ce qui concerne le désir sexuel, il y a le désir
00:00:31 qui est en nous, ce désir qu'il ne faut pas confondre en effet avec le besoin sexuel,
00:00:35 mais c'est ce désir tout simplement d'avoir du plaisir, de la jouissance.
00:00:38 Et puis, il y a ce désir qui est provoqué par quelqu'un d'autre ou même parfois par
00:00:42 quelque chose d'autre.
00:00:44 Et puis, j'ai envie de vous proposer cette citation.
00:00:47 Je ne sais plus qui a dit ça, mais je trouve qu'elle concerne bien le bonheur et le désir.
00:00:51 Voilà, je le cite ou je la cite, je ne sais pas.
00:00:55 "La seule façon de se rapprocher du bonheur, c'est non pas de renoncer au désir, mais
00:01:00 de désirer un peu moins ce qui manque et un peu plus ce qui est ou ce qu'on fait.
00:01:05 Il s'agit d'espérer un peu moins et d'aimer et d'agir un peu plus."
00:01:08 Voilà, je trouve que c'est une jolie citation pour commencer cette émission sur le désir.
00:01:12 Et nous allons en parler ensemble de ce désir, de votre désir ou bien du manque de désir
00:01:17 de votre partenaire, parce qu'il y a aussi des astuces pour le faire revivre ce désir.
00:01:21 Notre numéro, vous le connaissez, c'est le 0 826 300 300.
00:01:25 Bonjour Jean-Charles Beauchoup.
00:01:26 Bonjour Brigitte, bonjour à tous.
00:01:28 Alors, vous êtes psychanalyste, psychothérapeute, vous avez écrit beaucoup de livres.
00:01:32 Le dernier, c'est un livre formidable sur les violences invisibles aux éditions Le
00:01:36 Courrier du Livre, parce que c'est vrai qu'on parle beaucoup de la violence, mais elle est
00:01:39 parfois très sournois, cette violence.
00:01:41 Et dans ce livre, vous racontez bien ce qui peut paraître comme ça anodin et parfois
00:01:48 de la violence, comme par exemple un désir trop prégnant de notre partenaire qui nous
00:01:53 envahit tout le temps avec ses beaux demands.
00:01:55 Un désir trop prégnant de notre partenaire, c'est bien visible quand même.
00:01:58 Si vous sautez dessus tous les soirs, à un moment donné, vous allez vous en apercevoir.
00:02:02 Mais peut-être bien que l'absence de désir pourrait être une violence invisible dans
00:02:07 certains cas.
00:02:08 D'accord, c'est assez juste.
00:02:09 Je suis assez d'accord.
00:02:10 Certainement que les auditeurs qui sont dans ce cas là vous entendent.
00:02:14 Alors le désir, c'est assez compliqué à expliquer finalement ce que c'est que le désir.
00:02:18 Le désir c'est vouloir ce qu'on n'a pas.
00:02:21 Tout à l'heure vous disiez désirer ce que l'on a déjà.
00:02:23 Donc normalement on désire quelque chose que l'on connaît déjà, on ne peut pas désirer
00:02:26 quelque chose que l'on ignore et que l'on ne possède pas.
00:02:29 Donc le désir c'est intéressant de le voir, en tout cas si on se place du point de vue
00:02:32 des philosophes, de certains philosophes, le désir nous fait passer à côté de l'ici
00:02:36 et maintenant, puisqu'on cherche quelque chose du passé que l'on aura dans le futur.
00:02:41 Donc quelque chose qui n'existe pas en fin de compte, qui existera je l'espère un jour.
00:02:44 Le désir nous fait passer à côté de l'ici et maintenant.
00:02:47 - Mais c'est en même temps un sacré moteur.
00:02:49 - C'est un moteur qui nous fait avancer, oui, comme la carotte fait avancer l'âne.
00:02:52 Mais oui, il faut voir les choses comme ça.
00:02:56 Après le mot désir prend plusieurs exceptions parce que quand on aime quelqu'un qui est
00:03:00 dans nos bras, on lui dit "oh comme je te désire".
00:03:02 Et là on voit bien qu'il s'agit d'autre chose.
00:03:05 Toute mon énergie est là et je suis prêt à te satisfaire et j'aimerais bien être
00:03:09 satisfait.
00:03:10 Donc on voit que le mot désir n'est plus le même.
00:03:12 Ce n'est pas "je désire ce que je n'ai pas" et "je désire ce que je connais déjà".
00:03:16 - C'est vrai que je la connais par coeur cette phrase, je suppose que c'est Freud qui
00:03:22 a dû dire ça, "le désir se nourrit du manque".
00:03:24 Je la trouve assez juste mais pas tout le temps, pas toujours.
00:03:29 - Le désir si on regarde d'un point de vue purement mécanique, c'est le besoin de décharger
00:03:34 une énergie dans un objet qui nous attire.
00:03:36 Qui serait donc bien propice à la décharge de cette énergie.
00:03:39 Ce n'est pas très glamour.
00:03:40 - Non ce n'est pas très glamour mais si on est avec quelqu'un il n'y a pas de manque.
00:03:44 - Non il n'y a pas de manque.
00:03:45 - On est d'accord.
00:03:46 C'est pour ça que je trouve que c'est assez...
00:03:48 J'ai voulu commencer l'introduction de cette émission en parlant de ce désir qu'on a
00:03:52 en soi de se satisfaire et puis le désir qui peut venir de l'attraction de quelqu'un
00:03:58 d'autre.
00:03:59 - Bien sûr.
00:04:00 - Et on les confond peut-être.
00:04:02 - Moi je vois deux acceptions au terme de désir.
00:04:05 Le désir de ce que l'on n'a pas et en même temps on peut dire à quelqu'un "je te désire
00:04:08 très fort" à ce moment-là c'est l'expression d'une énergie.
00:04:11 Vous disiez, le désir se fonde sur le manque bien évidemment et c'est pour ça qu'on fait
00:04:14 des préliminaires.
00:04:15 C'est-à-dire qu'on excite l'autre et on ne lui donne surtout pas ce qu'il veut.
00:04:18 L'autre fait pareil avec nous.
00:04:19 Et à ce moment-là la tension va monter jusqu'au moment de l'explosion orgasmique.
00:04:24 - Et d'ailleurs on peut jouer avec le désir le matin en l'appelant ou en faisant quelque
00:04:33 chose qui va susciter son désir.
00:04:35 - Bien sûr.
00:04:36 En lui faisant plaisir, en lui disant "je suis là".
00:04:38 Mais il y a toujours cette petite excitation à laquelle on ne répond pas, qu'on appelle
00:04:43 préliminaire, qui est bien intéressante.
00:04:44 C'est faire monter l'énergie, faire monter la tension justement.
00:04:47 Parce que le bel orgasme à mon avis va se produire du fait de la tension.
00:04:51 Et c'est très intéressant d'observer ça aussi parce que si on voulait décrire la
00:04:55 souffrance on aurait presque la même description.
00:04:58 La souffrance c'est une tension intérieure qui ne trouve pas des conductions.
00:05:01 Donc à un moment donné ça va nous amener au plaisir.
00:05:04 Imaginez qu'au maximum de la tension interne, notre partenaire nous dit "bon là j'ai un
00:05:10 rendez-vous, je m'en vais".
00:05:11 Ce qui aurait dû être du plaisir va devenir sinon de la souffrance, sinon de la colère.
00:05:17 - Et ce qui est intéressant aussi à bien comprendre c'est que le besoin c'est quelque
00:05:21 chose de l'ordre de la pulsion, de l'ordre du corps.
00:05:25 Le désir c'est plus psychique, c'est plus cérébral.
00:05:28 - Le désir c'est peut-être quand on a un choix.
00:05:29 C'est peut-être le fait qu'on ait fait un choix.
00:05:31 C'est-à-dire que quelqu'un qui meurt de faim, il ne va pas choisir ce qu'il va manger, il
00:05:34 va manger la première chose qui lui vient sous la main et là il satisfait un besoin.
00:05:37 Alors que nous, a priori, on manque rarement de manger donc on va choisir plutôt ceci
00:05:42 que cela.
00:05:43 Et c'est ça le désir.
00:05:44 Le désir c'est le besoin avec la possibilité de choisir.
00:05:48 - Je crois qu'on a déjà bien éclairé ceux qui nous écoutent sur le désir.
00:05:53 Après c'est important d'aller à la rencontre de ces désirs.
00:05:58 Je trouve que souvent quand on est un petit peu coincé ou qu'on n'ose pas trop, notamment
00:06:04 en sexualité d'ailleurs, il y a des gens qui finalement se coupent un peu de leur désir.
00:06:08 Vous êtes d'accord avec ça ?
00:06:09 - Oui mais alors à ce moment-là il faudra nous interroger pourquoi.
00:06:11 Parce que si on se coupe de son désir, à mon avis c'est qu'il exprime un danger potentiel.
00:06:16 - En apparence, parce que c'est peut-être pas la réalité.
00:06:21 C'est en tout cas comme ça qu'on le ressent.
00:06:22 - C'est comme ça qu'on le ressent, oui.
00:06:23 Et vous verrez, je suis sûr que dans les témoignages que nous allons avoir, nous allons le démontrer.
00:06:26 - Parce que c'est vrai que la sexualité, quelque part, oui, elle peut nous mettre en
00:06:31 danger puisque c'est la rencontre à l'autre.
00:06:33 - C'est ça, oui, bien sûr.
00:06:35 Et puis oui, cette sexualité, il faut qu'elle s'exprime au bon moment, au bon endroit aussi.
00:06:39 Parce que si je vais l'exprimer avec quelqu'un d'autre que la personne avec qui je suis censé
00:06:43 le faire, c'est-à-dire mon couple, à ce moment-là je commets une faute.
00:06:46 - C'est pas bien.
00:06:47 - Non, c'est pas bien.
00:06:48 En tout cas, c'est bon, on n'est pas d'accord.
00:06:51 - Oui, en tout cas on peut après être avagé par la culpabilité et finalement...
00:06:55 - Voilà, donc le désir nous met en danger.
00:06:56 Il y a un risque de culpabilité par exemple, à un moment ou à un autre.
00:07:00 Il y a un risque de frustration aussi.
00:07:02 Quelque part, quand je dis mon désir à l'autre, je lui donne un petit peu le pouvoir.
00:07:05 Alors dans un couple équilibré, c'est plutôt charmant.
00:07:09 Mais si le couple n'est pas forcément très équilibré, on se met en danger.
00:07:12 Et donc se couper de son désir, on l'a vu tout à l'heure, ça peut être, ça peut être
00:07:16 une violence invisible, mais ça peut être aussi le moyen de se protéger.
00:07:19 - Voilà, donc tout ça, c'est du cas par cas.
00:07:22 Je crois que c'est à chacun de bien comprendre.
00:07:25 Et quand on est en panne de désir, je parle de ces personnes qui sont dans des couples
00:07:31 et qui n'ont plus du tout envie de faire l'amour avec leurs compagnons ou leurs compagnes
00:07:34 et pourtant sont encore dans une relation d'amour, vous expliquez ça comment ?
00:07:39 - Alors je vais l'expliquer, comme vous l'avez très justement dit, au cas par cas.
00:07:42 Mais ce qui est certain, c'est qu'avant de prendre du bois bandé ou quelques autres
00:07:47 produits, s'interroger sur que vient me dire, si on considère que l'absence de désir est
00:07:51 un symptôme, que vient me dire le symptôme ? Et le symptôme vient dire quelque chose,
00:07:55 souvent quelque chose de très précis, ça peut être un ennui, ça peut me mettre en
00:07:59 danger, pourquoi est-ce que vous êtes sans désir ?
00:08:02 - Oui, ça peut être un règlement de compte, une façon de punir l'autre.
00:08:06 - Oui, bien sûr, bien sûr, t'as pas été gentil, donc t'auras pas...
00:08:09 - Donc je n'ai plus envie de toi, voilà, ou ça peut être après une infidélité...
00:08:14 - Oui, là c'est encore plus compliqué.
00:08:16 - Donc c'est important en tout cas de se questionner d'abord soi-même.
00:08:20 - Alors, qu'est-ce qu'il est venu me dire ? Il est forcément venu me dire quelque chose
00:08:24 et quand on l'aura compris, après, on pourra prendre des vitamines, mais d'abord comprendre
00:08:28 le symptôme.
00:08:29 - Et alors la question qui peut se poser aussi, il y a des personnes qui n'ont pas de désir
00:08:34 ou pratiquement n'ont jamais eu de désir, alors là c'est quoi, c'est leur nature ? Vous
00:08:39 pensez qu'il y a des gens comme ça qui sont sexuellement sans désir ?
00:08:42 - Moi je ne crois pas, je suis nu par une énergie et cette énergie à un moment donné elle
00:08:45 va vouloir se dépenser.
00:08:46 Alors quand j'ai faim je mange, quand j'ai soif je bois, mais il reste toujours de cette
00:08:49 énergie, énergie que Freud appelait la libido.
00:08:52 Et la libido elle va s'investir quelque part.
00:08:54 Si l'autre me fait peur, effectivement elle peut ne pas s'investir dans la sexualité
00:08:57 mais elle peut s'investir ailleurs.
00:08:58 Moi j'ai remarqué par exemple que lorsque j'écris, quand je suis en veine d'écriture,
00:09:03 j'ai beaucoup moins de désir sexuel.
00:09:04 Voilà où passe mon énergie.
00:09:06 - Bien sûr, sublimation de l'énergie, de la libido.
00:09:09 Et puis il y a aussi parfois des inhibitions d'ordre culturel ou éducationnel ou évidemment
00:09:15 des viols ou des abus sexuels qui peuvent avoir coupé le désir.
00:09:20 - Oui, bien sûr.
00:09:21 Et on en revient pour la première partie à l'aspect culturel.
00:09:23 Dans la culture le désir n'est pas toujours bien vu.
00:09:26 En tout cas pas en dehors des liens insacrés du mariage.
00:09:29 - Je crois qu'on a déjà bien, j'allais dire, défloré le sujet.
00:09:35 Oui, ça correspondrait assez bien avec le sujet d'aujourd'hui.
00:09:38 On va vous donner la parole.
00:09:40 C'est Sophie qui revient avec nous pour commencer sur le désir et on la retrouve dans un instant.
00:09:44 C'est avec Jean-Charles Bouchoud que nous essayons de mieux comprendre de quoi on parle
00:09:48 quand on parle du désir.
00:09:49 Bonjour Sophie.
00:09:50 - Bonjour Brigitte, bonjour Jean-Charles.
00:09:53 - Bonjour Sophie.
00:09:54 - Merci de m'accuser.
00:09:56 - Alors jusqu'à présent vous aviez plutôt une sexualité assez épanouissante avec votre
00:10:01 partenaire et puis là visiblement ça va moins bien.
00:10:04 - Oui, ça fait quelques mois qu'on ne faisait pas du tout rien.
00:10:08 C'est comme si on était des très bons potes.
00:10:11 Voilà, rien de plus.
00:10:14 - Et vous avez une explication ou pas du tout ?
00:10:17 - Alors oui.
00:10:18 Pendant un certain temps il a été très sollicitant évidemment, j'étais guérie tous
00:10:25 les jours.
00:10:26 Et puis en novembre j'ai eu quelques petits problèmes de santé où je ressentais vraiment
00:10:31 de la douleur lors de nos rapports.
00:10:33 Je ne savais pas trop encore ce qui se passait et donc bim, en décembre, une mort d'année
00:10:39 donc des fibromes, une emballure lumineuse, enfin plein de choses quoi.
00:10:44 Une petite tumeur bénigne mais ceci dit voilà, il fallait soigner tout ça.
00:10:49 Donc mon gyros était en souffrance et donc voilà.
00:10:53 Donc à ce moment-là il s'est posé la question, enfin je lui ai dit que de toute façon au
00:10:59 niveau rapport c'est compliqué mais je lui ai dit t'inquiète, je m'occuperai de
00:11:04 toi, voilà.
00:11:05 Et en fait ça l'a complètement justifié, ça l'a complètement bloqué et donc je
00:11:11 n'ai pas forcément tenu mes promesses non plus.
00:11:13 - Il a eu peur pour vous par rapport à votre problème de santé ?
00:11:17 - Non puisque c'est une récidive et du coup voilà.
00:11:20 - C'est pas une réponse que vous nous donnez Sophie, il peut avoir eu peur que vous ayez
00:11:26 quelque chose de grave ?
00:11:27 - C'est pas le genre en...
00:11:28 - En apparence en tout cas.
00:11:29 - Oui en apparence.
00:11:30 - Oui et puis il pourrait avoir peur de vous faire du mal aussi après l'opération que
00:11:37 vous avez subie, est-ce que vous en avez parlé avec lui ?
00:11:39 - Oui j'en ai parlé avec lui, bon c'est vrai que là les douleurs sont pas encore
00:11:43 atténuées mais pour le coup, quand j'essaye de faire quelque chose ou d'aller vers lui,
00:11:51 c'est très compliqué quoi.
00:11:52 Enfin voilà, il n'y a pas de retour quoi, il se laisse complètement aller, c'était
00:11:56 quelqu'un qui prenait énormément soin de lui et voilà.
00:12:01 - J'entends bien Sophie comment ça vous met en peine et comment vous supportez mal la
00:12:08 manière dont il réagit, mais la manière dont il réagit laisse à penser quand même
00:12:12 qu'il ne va pas bien et que quelque part ce qui vous est arrivé a des répercussions
00:12:18 importantes sur vous.
00:12:19 - Ça a sûrement réveillé quelque chose chez lui et c'est presque avec lui qu'il
00:12:22 faudrait parler oui.
00:12:23 - Mais au départ de ce qui vous arrive, on pourrait dire que la nature est bien faite,
00:12:27 vous ne pouvez pas avoir de rapport sexuel du fait de vos opérations et à partir de
00:12:31 là sa machine s'arrête, ça tombe bien au début.
00:12:34 Maintenant l'idée c'est d'arriver à la redémarrer si j'ai bien compris.
00:12:37 - Oui l'idée c'est quand même de garder une relation où on est des contacts quoi.
00:12:42 - De l'intimité, de la tendresse.
00:12:45 - Ça a dû réveiller quelque chose chez lui, une peur, c'est vraiment le sentiment
00:12:50 que ça donne.
00:12:51 - Soit peur pour vous, peur de vous perdre ou peur de vous faire du mal, quelque chose
00:12:58 comme ça.
00:12:59 Et peut-être autre chose, est-ce que dans son histoire il a perdu quelqu'un lorsqu'il
00:13:02 était jeune ?
00:13:03 - Alors pas jeune, mais bon c'était très conflictuel avec ses parents et il a perdu
00:13:10 ses deux parents à trois ans d'intervalle.
00:13:13 Et enfin c'était vraiment très tendu entre eux, ils ne parlaient plus.
00:13:18 - Et ils sont morts de quoi ?
00:13:20 - Alors mon beau-père d'une neuf aînés et ma belle-mère est devenue...
00:13:28 Démente.
00:13:29 - D'accord, c'est quand même déjà une sacrée épreuve.
00:13:33 Et vous là vous traversez quand même quelque chose d'assez important, une hystérectomie
00:13:43 c'est quand même pas rien, c'est symboliquement quand même quelque chose d'important.
00:13:47 Et j'ai peut-être aussi l'impression, vu la manière dont vous racontez les choses
00:13:52 Sophie, que vous lui en voulez un petit peu.
00:13:54 Et de ce fait là, vous devez aussi peut-être vis-à-vis de lui avoir une réaction un tout
00:14:00 petit peu agressive, qui fait qu'il se renferme peut-être encore plus dans sa coquille.
00:14:04 - Non je pense pas, j'ai commencé par une embolisation qui n'a pas fonctionné et puis
00:14:10 bon on pensait que ce serait réglé rapidement.
00:14:12 Et du coup je devais en prendre pour 4 semaines et j'en ai pris pour 6.
00:14:18 Enfin j'en ai pris pour 6 de plus, parce qu'à la suite il y a eu une hystérectomie
00:14:22 qui n'était pas du tout...
00:14:23 Enfin on n'avait pas prévu ce facteur là.
00:14:25 Et donc du coup ce qu'il me reproche c'est qu'il me dit "oui t'as pas fait ce que tu
00:14:32 m'avais dit".
00:14:33 Donc en fait maintenant moi je suis retombée, j'ai plus envie quoi.
00:14:37 - C'est-à-dire que vous vous êtes pas occupée de lui c'est ça quand vous ne pouviez pas
00:14:41 faire l'amour ?
00:14:42 - C'est ça.
00:14:43 - Ouais mais bon il peut peut-être comprendre que vous n'aviez pas spécialement envie
00:14:47 non plus entre ce qu'on dit et puis après vous n'aviez pas le désir justement de...
00:14:51 - Non pas du tout.
00:14:52 Enfin pas du tout, c'est surtout que j'étais focus sur ce qui allait se passer et puis
00:14:57 bon j'étais très douloureuse donc je veux dire j'avais plus du tout envie de faire
00:15:02 quoi que ce soit quoi.
00:15:03 - Bah vous aviez plutôt envie d'embrasse que de...
00:15:06 - Alors après il y a tout un côté où je suis hyper gâtée quoi.
00:15:12 J'ai des petits cadeaux, je veux dire voilà je sais qu'il y a de l'amour mais voilà.
00:15:18 - Je crois que là vous avez besoin de vous faire aider tous les deux pour pouvoir nettoyer
00:15:25 un peu tout ce qui n'a pas été dit.
00:15:27 - On a l'impression d'une régression infantile chez lui, il se positionne en enfant, il aurait
00:15:31 aimé que vous vous occupiez de lui et vous n'avez pas pris cette place qu'on comprend
00:15:34 très bien vu que vous aviez d'autres préoccupations et donc c'est comme un enfant qui boude peut-être
00:15:39 quelque part et ça correspondrait un petit peu au fait qu'il a perdu ses parents aussi
00:15:43 peu de temps avant donc il y a une régression là, il serait bien qu'il aille faire un petit
00:15:46 travail.
00:15:47 - C'est quelqu'un de très renfermé, de rancunier quand même, si vraiment il se passe quelque
00:15:53 chose, il est toujours dans la rancœur et il lui faut un certain temps pour pouvoir
00:15:57 passer à autre chose.
00:15:58 Il va rester vraiment focus sur ça pendant des mois.
00:16:02 Une petite broutille du jour, quelque chose qui lui déplait au quotidien, j'en ai pour
00:16:07 3-4 jours quoi.
00:16:08 - Oui, c'est une manière de vous agresser un petit peu sans pouvoir dire les choses,
00:16:16 la boudrille c'est aussi une violence invisible d'ailleurs.
00:16:19 - Oui, en tout cas c'est une violence, c'est certain.
00:16:23 Mais est-ce que vous pourriez envisager de faire un voyage ensemble, lui proposer ça,
00:16:28 partir en voyage, en vacances quelque part, c'est pas renaître, il faut qu'il y ait quelque
00:16:32 chose lors de la renaissance.
00:16:33 - Oui, c'est prévu, je lui ai proposé, c'était son anniversaire il n'y a pas très longtemps,
00:16:39 je lui ai proposé de venir un petit peu avec moi sur mon nouveau travail dans le Gers qui
00:16:45 va commencer, pour visiter là où je vais bosser, du coup il y a un spa, il y a pas mal
00:16:51 de choses qui pourraient être intéressantes.
00:16:53 J'avais l'opportunité de prendre une location là-bas, mais je vois pas qu'il est super motivé.
00:16:58 - Oui mais c'est un peu sa nature, je pense qu'il est jamais super motivé quand vous
00:17:04 proposez quelque chose de nouveau, il faut un petit peu le bousculer j'ai l'impression
00:17:12 quand même de toute façon.
00:17:13 - Oui, c'est fatiguant.
00:17:16 - C'est fatigant, Sophie.
00:17:19 - Non mais ce que vous pouvez faire déjà Sophie pour vous, c'est écrire une lettre
00:17:27 sur tout ce que vous auriez peut-être à lui reprocher, de manière à le formuler
00:17:34 très concrètement, je dis pas qu'il faut lui donner cette lettre, parce que c'est jamais
00:17:38 très bon de donner une lettre de critique à l'autre, c'est même contre-productif,
00:17:42 mais au moins ça sera sorti de vous, et puis vous la laissez un peu décantée, vous la
00:17:46 relisez, et puis vous verrez un peu plus clair sur ce qui fait que vous, vous êtes un petit
00:17:51 peu, vous lui en voulez un tout petit peu, parce que vous avez traversé une épreuve,
00:17:54 il a pas tellement été là, et puis ensuite, ce serait pas mal que vous puissiez, une fois
00:18:01 que vous aurez été un petit peu plus clair avec vous-même, ce serait pas mal que vous
00:18:06 preniez le temps tous les deux dans un endroit autre que peut-être chez vous, de discuter
00:18:11 un petit peu de ce qui ne va pas, et comment vous pouvez faire un peu la paix, moi j'aime
00:18:17 bien les rituels dans ces cas-là, vous voyez par exemple, vous allez à la campagne, et
00:18:23 puis vous prenez un cocktail ensemble devant la lune, voyez quelque chose qui soit assez
00:18:33 fort sur un plan symbolique, pour que vous puissiez repartir quand même un petit peu
00:18:37 sur quelque chose de différent. Et puis prenez-lui simplement la main de temps en temps, vous
00:18:48 savez parfois, rien que ce geste-là, ça recrée du lien.
00:18:52 - Il y a une chose aussi très importante dont j'ai envie de vous parler, c'est qu'en fait
00:18:58 l'an dernier, au mois de mai, on avait pris un petit bulldog qui était âgé à peine
00:19:03 un an, et donc ça faisait presque un an qu'on l'avait, et en fait je suis partie le balader
00:19:12 sur une journée, on s'est arrêté chez des amis qui avaient un petit jardin, et puis
00:19:17 en fait j'ai pas vu qu'autour du muret il y avait un trou où on pouvait passer, et
00:19:23 en fait comme il était un peu foufou, il est passé et il s'est fait tamponner par
00:19:28 une voiture. Et en fait j'ai commencé à rencontrer des problèmes avec lui à partir
00:19:32 de là, il me fait vraiment porter la culpabilité, c'est de ma faute aussi la perte de l'animal.
00:19:37 - Ecoutez, vous l'avez pas fait exprès, donc la culpabilité n'a pas de sens, parce que
00:19:43 vous avez certainement été encore plus malheureuse que lui, puisque justement vous vous êtes
00:19:46 senti coupable. Mais ça, vous savez, c'est un drame dans un couple, c'est un peu comme
00:19:50 un enfant qu'on perd, un chien, alors évidemment je fais pas la comparaison, je voudrais pas
00:19:55 choquer ceux qui ont perdu un enfant, mais il y a quelque chose de cet ordre-là, donc
00:20:00 ça c'est peut-être pareil, il faudrait peut-être que vous fassiez un petit rituel sur la perte
00:20:05 de ce chien, pourquoi pas en reprendre un autre ?
00:20:07 - Oui, mais il y a beaucoup beaucoup de deuil à faire. Il y a le deuil des parents, il
00:20:11 y a le deuil du petit chien, et puis à un moment donné il va falloir qu'il grandisse
00:20:15 votre compagnon parce qu'il se comporte comme un enfant, et il a besoin d'être le centre
00:20:19 du monde. Quand vous étiez malade, il s'est pas beaucoup occupé de vous par exemple.
00:20:22 - Exactement. - Et il y a des gens qui supportent pas que
00:20:23 l'autre devienne un petit peu le centre d'intérêt, et c'est à ce moment-là où il aurait voulu
00:20:27 que vous vous occupiez de lui, mais enfin vous aviez autre chose à penser quand même.
00:20:30 - Et puis comme beaucoup d'hommes, il sait pas fonctionner, laisser sortir sa tristesse,
00:20:35 et donc ça s'enquiste, si je puis dire, à l'intérieur de lui, et du coup ça coupe la
00:20:40 libido. Donc il faudrait qu'il pleure un bon coup, le petit chien, sa mère, son père,
00:20:45 et puis vous qui avez certainement aussi envoyé beaucoup de peur et d'angoisse pour lui.
00:20:52 Donc il faut peut-être qu'il pleure un bon coup aussi cet homme.
00:20:55 - Merci Sophie en tout cas, et bon courage. - Merci à vous.
00:20:58 - Merci à vous. - Au revoir.
00:20:59 - Allez, on retrouve Julia, notre sexy news dans un instant.
00:21:01 Et bien Jean-Charles Bouchoud, nous retrouvons quelqu'un qui ne manque jamais de désir,
00:21:06 c'est Julia Pallon. Bonjour Julia.
00:21:08 - Bonjour Brigitte, et aujourd'hui j'avais envie de vous parler de la vérité dans le
00:21:14 couple. Toute vérité est-elle bonne à dire ? C'est la question qui revient régulièrement
00:21:19 comme une rengaine dans les pages psy des magazines hebdomadaires, et en toute transparence
00:21:24 je sais que vous aimez ça la transparence, mais mes petits coquins, je n'ai pas besoin
00:21:32 d'ouvrir les journaux pour me rappeler au bon souvenir de cette question cruciale de
00:21:37 la vérité dans le couple, puisqu'à chaque soirée que je fais dans mon cercle amical,
00:21:41 après deux ou trois verres, oui l'alcool est dangereux pour la santé, je n'arrête
00:21:45 pas de le leur dire. Bref, au bout d'un certain moment, entre le fromage et le dessert, il
00:21:49 y en a toujours un pour venir me dire "Julia, je t'écoute sur Sud Radio, j'adore tes
00:21:54 chroniques, mais toi Julia, tu es d'accord ? On ne peut pas tout se dire !" Alors c'est
00:21:59 le moment que je choisis pour m'éclipser au petit coin, comme disait ma grand-mère
00:22:04 même si plus personne ne dit ça aujourd'hui, en hauchant affirmativement de la tête, je
00:22:08 vais parfois jusqu'à lever le poing "liberté" en m'éloignant sur le bout de mes talons
00:22:13 aiguilles. Bien entendu que toute vérité n'est pas bonne à dire, il suffit d'avoir
00:22:18 un jour confié à son partenaire les secrets baisés échangés avec son meilleur ami pour
00:22:23 savoir qu'il y a des choses qu'il vaut mieux garder pour soi. Gardons notre mystère
00:22:28 camarade ! Mais la vraie question est, en êtes-vous capable ? Rongé par la culpabilité,
00:22:35 je vous vois venir les égoïstes en chef, vous préféreriez soulager votre conscience
00:22:40 vite fait bien fait, plutôt que de vous poser la question des conséquences de vos aveux.
00:22:44 Pourtant, je vous assure sur ce coup là, je vous conseille de faire tourner votre langue
00:22:48 plusieurs fois, non pas dans la bouche du meilleur ami, non dans la vôtre de bouche
00:22:53 si vous voulez ne pas vouloir partir, ne pas voir partir en fumée votre couple. Vous
00:22:59 voulez avoir le droit de vivre votre vie en toute liberté et d'avoir votre jardin secret,
00:23:03 soit je vous suis à 100%. Mais dans ce cas, tout droit se conjugue avec un devoir. Et
00:23:09 oui, vous avez le devoir de gérer ça en adulte, sans vous démonter dans tous les
00:23:14 sens du terme, sans venir pleurer, sans oser faire, peser toute l'aventure que vous
00:23:19 avez dans votre couple. Un peu de maturité, c'est mon conseil du jour. Vous pourrez peut-être
00:23:24 avoir le beurre et le cul du pâtissier, mais concernant l'argent du beurre, c'est non
00:23:28 négociable, il va falloir payer. Comme disait un homme de grande sagesse que j'ai connu,
00:23:33 un jour ou l'autre, il faut payer le taxi. Rien n'est sans conséquences en ce bas monde
00:23:37 et si vous avez un doute, je vous conseille de faire un tour dans la chapelle Sixtine
00:23:41 à Rome, ville éternelle d'où je vous écris cette chronique aujourd'hui et venir observer
00:23:46 la scène du Guinness. Vous n'êtes pas dans la chapelle, rassurez-moi Julia, on ne vous
00:23:48 a pas laissé rentrer dans la chapelle. On m'a laissé rentrer dans la chapelle, mais
00:23:52 je ne fais pas ce direct depuis la chapelle. Et j'ai mis une robe longue, etc. J'ai fait
00:23:59 ma bonne petite romaine. En tout cas, c'est magnifique. Et quand on observe le Giudizio,
00:24:07 la scène du jugement dernier, là on n'a plus aucun doute, un jour il va falloir payer
00:24:12 le taxi. Mais alors où commence la vérité, où commence le mensonge ? Albert Camus disait
00:24:17 que la vérité est à construire comme l'amour, comme l'intelligence.
00:24:21 C'est intéressant parce que Jean-Charles Bouchoud, c'est vrai qu'une vérité ou un
00:24:27 mensonge peut être une violence invisible.
00:24:31 Là, ce serait une violence bien visible, oui effectivement. Si je dis à mon partenaire
00:24:36 que j'ai embrassé sa meilleure copine ou son meilleur copain, c'est une violence.
00:24:41 Mais ne rien dire, c'est peut-être une violence invisible.
00:24:45 Là, ce serait une violence invisible, oui, parce que moi je suis persuadé que l'on
00:24:48 sait, mais on ne sait pas toujours que l'on sait. Donc on sent bien qu'il y a quelque
00:24:51 chose, mais consciemment, on n'a pas mis le doigt dessus, si j'ose dire. Et là,
00:24:55 effectivement, c'est l'heure de la violence.
00:24:56 Mais il y a aussi quand même, est-ce que vous êtes d'accord, quand on rencontre
00:25:02 quelqu'un, évidemment il trimballe une part de mystère qui est encore assez importante
00:25:08 et qui permet que l'on aille fantasmé sur toutes ces choses qu'on ne connaît pas.
00:25:13 Et finalement, à force de vouloir tout se dire en toute transparence, on perd tout simplement
00:25:17 cette réflexion.
00:25:18 Mais je pense, sincèrement Julia, et je pense que Jean-Charles Boucher sera d'accord
00:25:22 avec moi, je pense qu'on se raconte des histoires en croyant qu'on est transparent et qu'on
00:25:25 dit tout. C'est pas vrai. On est sans arrêt en train de dissimuler, de se montrer sous
00:25:31 un meilleur jour, de se mentir, de mentir.
00:25:33 Encore une fois, dire à son partenaire qu'on l'a trompé, ça peut être une vengeance
00:25:35 ou un acte sadique.
00:25:37 Oui, oui, bien sûr, mais je veux dire, quand on rencontre quelqu'un qu'on ne connaît
00:25:41 pas et qu'on est dans une sorte de relation de séduction au départ, obligatoirement,
00:25:45 on ment. Enfin, je veux dire, on ment, on dissimule.
00:25:49 Oh, pas tant que ça !
00:25:50 Oh, quand même !
00:25:51 On est incorsé !
00:25:52 On n'est pas aussi cache qu'on peut l'être avec son ami.
00:25:57 On dit pas tout, mais qu'est-ce qu'on aurait tellement à cacher, enfin ?
00:25:59 Oui, bien sûr, mais enfin, je veux dire, on n'est pas...
00:26:02 Bien sûr qu'on ne va pas aller lui raconter qu'on a été avec quelqu'un avec qui on a
00:26:06 fait des galipettes et lui donner le détail.
00:26:07 Donc, bien sûr qu'on garde un camp à soi, on garde un jardin secret, mais en même temps,
00:26:12 qu'est-ce qu'on pourrait bien cacher ?
00:26:13 En tout cas, être vrai, peut-être ça commence déjà, évidemment, avec soi, et être vrai
00:26:21 aujourd'hui, en 2023, à l'heure des faux seins, des faux culs, des faux visages créés
00:26:25 par les filtres photographiques comme du présent, à l'heure des faux steaks hachés et des
00:26:29 faux poulets pour les accros écolo, des faux héros et des fausses vierges, être vrai
00:26:35 avec soi, c'est clair, c'est un défi.
00:26:37 Je veux bien le concéder, mais si cela peut nous rendre la vie plus douce, plus belle,
00:26:44 d'essayer d'être vrai avec soi, moi je crois peut-être que ça vaut le coup, en tout cas
00:26:48 il ne tient qu'à nous d'être vrai, même si pour en arriver là, effectivement, on
00:26:51 va omettre volontairement de dire certaines vérités sur le bord de la route.
00:26:56 Mais voilà, peut-être être vrai ne veut pas tout se dire, accompagner sa propre vérité,
00:27:01 je crois que c'est oser s'aventurer sur les chemins inconnus, affinés au fur et à mesure
00:27:06 de la grande aventure, affiner ses goûts, ses envies, et peut-être c'est humain de
00:27:12 se tromper de route, de déraper, de caler et de repartir sur les chapeaux de roue.
00:27:16 C'est ok de tomber en panne, de changer de voiture en cours de route, d'en louer
00:27:21 une pour la journée ou de garder la même caisse pour la vie entière sans jamais monter
00:27:26 dans une autre voiture.
00:27:27 En fait c'est à chacun, évidemment, c'est à nous de décider, de nous accorder avec
00:27:32 nos propres désirs, de vitesse, de style, de carrosserie, évidemment, mais une chose
00:27:37 est sûre, nous ne pouvons pas obliger notre partenaire à rester assis sagement sur la
00:27:41 banquette arrière.
00:27:42 Bah non, notre partenaire a, elle, lui aussi droit à sa liberté, ne serait-ce que dans
00:27:47 l'imaginaire.
00:27:48 La nuit, personne ne peut nous empêcher de rouler à fond sur la route 66 au volant d'une
00:27:53 Rolls Cabriolet bien accompagnée, et si le fantasme influençait la réalité plutôt
00:27:59 que l'inverse.
00:28:00 Bonne route les amis et à la semaine prochaine.
00:28:03 Merci Julia, merci Julia Pallon.
00:28:05 On vous retrouve évidemment tous les samedis dans votre spectacle Fantasie au Théâtre
00:28:10 Montmartre-Galabru à 21h30.
00:28:12 Merci beaucoup.
00:28:13 On continue avec Fabienne qui est avec nous et qui va répondre à trois questions intimes
00:28:18 et puis ensuite vous pourrez en poser une à Jean-Charles Bouchoud.
00:28:21 Fabienne, est-ce que justement vous avez du désir ? Quelle note a votre libido de 1 à
00:28:28 10 ?
00:28:29 9.
00:28:30 Ah bah ça va, ça déborde bien.
00:28:34 Eh bien justement, deuxième question, est-ce que vous aimez faire le premier pas avec les
00:28:40 hommes ? Ou est-ce que vous préférez que ce soit eux qui viennent vers vous ?
00:28:43 Oui, ça arrive, oui.
00:28:44 Alors, comment vous faites ? Vous rencontrez un homme, il vous plaît ? Vous lui dites
00:28:48 ?
00:28:49 Je lui montre, voilà.
00:28:50 Je fais de charmer.
00:28:51 Qu'est-ce que vous lui montrez ?
00:28:52 Il y a des petits sourires, il y a des gestes.
00:28:59 Voilà, je pense que ça marche plutôt bien.
00:29:02 Alors, il y a un petit truc qui marche bien, que je peux conseiller aux femmes qui n'osent
00:29:06 peut-être pas toujours, et vous me direz Jean-Charles Bouchoud si ça marcherait, quand
00:29:11 on a un homme avec qui on est bien et qu'on sent qu'on pourrait faire un petit peu plus,
00:29:16 je trouve que ce qui marche pas mal, c'est avec sa main, c'est de lui prendre simplement
00:29:20 la main.
00:29:21 Bien sûr, oui.
00:29:22 Parce que c'est pas un geste trop sexuel.
00:29:26 Non, mais c'est très intime.
00:29:27 Mais c'est assez intime et puis finalement ça permet de voir si le toucher correspond.
00:29:32 Je trouve que c'est un petit truc que je donne aux femmes qui nous écoutent, qui marche
00:29:37 très très bien.
00:29:38 C'est un échange d'énergie très intéressant.
00:29:39 Voilà, c'était le petit conseil du jour.
00:29:42 Voilà Fabienne, vous faites ça ?
00:29:43 Merci.
00:29:44 Non, vous faites pas ça ?
00:29:46 Si, ça peut arriver, oui oui.
00:29:48 Ça marche bien.
00:29:49 Quand on est un peu face à face en train de boire un verre, pourquoi pas rapprocher
00:29:53 un petit peu sa main.
00:29:54 Carrément lui prendre la main, oui oui, je vous assure, ça marche bien.
00:29:59 Pas d'une manière comme ça, possessive excessive, mais juste prendre la main pour
00:30:04 une histoire comme ça.
00:30:05 Oui.
00:30:06 Sans aller jusqu'à lui dire qu'on va lui lire les lignes de la main.
00:30:10 Soyons pas faux-cul.
00:30:11 Faut pas exagérer.
00:30:12 Faut pas être trop lourde.
00:30:14 Et dernière question, vous préférez les grands, les gros pénis ou les petits, mignons
00:30:22 et fins ?
00:30:23 Ni l'un ni l'autre, le juste milieu.
00:30:27 Ah, le juste milieu.
00:30:29 D'accord, d'accord.
00:30:30 C'est bien, c'est marrant parce que souvent on me répond l'un ou l'autre, mais vous
00:30:35 avez raison.
00:30:36 Non, parce que je vous avais déjà appelé pour un problème de très gros pénis.
00:30:39 Ah d'accord, vous avez de l'expérience.
00:30:41 Oui.
00:30:42 Trop, trop c'est trop.
00:30:45 Voilà, trop c'est trop.
00:30:47 Faut pas exagérer.
00:30:48 Eh bien, je vous laisse poser une question à Jean-Charles Boucher qui vous écoute,
00:30:51 Fabienne.
00:30:52 Oui, bonjour Jean-Charles.
00:30:53 Est-ce que vous auriez une solution pour un compagnon qui a tendance à faire un peu
00:30:58 des suppositions ou des interprétations des phrases que je lui écoute ?
00:31:02 Oui, c'est-à-dire qu'il vous devance ?
00:31:04 Non, des fois il la vante des choses en fait.
00:31:08 Oui, je comprends bien.
00:31:09 Je dis par exemple, la dernière phrase que j'ai dit c'était, parce que bon il habite
00:31:15 un peu loin de chez moi, je lui dis le week-end prochain ça va me faire beaucoup le voyage,
00:31:19 après je repars mercredi.
00:31:20 Mais tout de suite, il a cru que je ne voulais pas aller le voir, que je ne l'aimais plus.
00:31:24 J'ai jamais fait ça.
00:31:25 Et vous, qu'est-ce que vous aviez derrière la tête en lui disant ça ?
00:31:28 Eh bien, je n'avais rien derrière la tête, sauf que j'avais commencé à regarder les
00:31:34 billets de train pour aller le rejoindre et puis après j'ai des amis qui sont arrivés
00:31:38 donc je n'ai pas eu le temps de terminer.
00:31:39 Mais alors il est parti dans des délires, des trucs, il m'a balancé des choses, il
00:31:44 paraissait très agréable.
00:31:45 Donc on vient d'avoir une discussion, il y a 30 minutes exactement, je peux vous le dire.
00:31:50 Et j'ai essayé de dire, ce n'est pas du tout ce que je voulais dire.
00:31:53 Donc ça s'est calmé, mais ce n'était pas très agréable.
00:31:55 Il a remarqué que c'est souvent qu'il a tendance un peu à…
00:31:58 Oui, mais de plus en plus dans notre société, c'est quelque chose que je repère, nous
00:32:03 avons des failles narcissiques et tellement peur qu'on nous dise que ce n'est pas le
00:32:06 bon objet, à cause de toi c'est difficile, tu habites trop loin.
00:32:10 Hier tout simplement je suis rentré chez un commerçant, j'avais besoin d'un produit,
00:32:13 j'ai eu le sentiment que le commerçant cherchait, je lui ai dit "regardez c'est là".
00:32:16 Et la personne, c'est une dame, elle s'est retournée en me disant "je sais où c'est,
00:32:19 c'est mon métier quand même".
00:32:20 Calmez-vous ! Oui je crois qu'il a raison Jean-Charles Bouchoud, votre compagnon, il
00:32:26 a entendu "ah tu veux pas venir" et ça l'a mis en colère et puis voilà.
00:32:30 Ou alors ça va être difficile pour moi de venir ou tu me coûtes cher en déplacement
00:32:34 ou ce genre de choses et ça lui fait porter quelque chose.
00:32:38 Il a un petit problème narcissique, vous pouvez essayer de le rassurer mais en même
00:32:42 temps ce n'est pas forcément à vous de pallier sa faille narcissique, ça serait
00:32:45 peut-être à lui de faire un petit travail pour tenter d'aller mieux, parce que ce n'est
00:32:48 pas agréable non plus j'imagine pour celui qui fait la réflexion.
00:32:52 Non ce n'est pas très agréable en effet.
00:32:56 Vous êtes pas pour de la jalousie ? Non je pense que c'est plus, il voudrait que
00:33:01 vous soyez à sa disposition, je pense que c'est plus ça que de la jalousie.
00:33:05 Parce qu'en fait quand je parle, le mec qui est suivant il me dit "oui t'aurais pu me
00:33:10 proposer de venir avec toi" mais je lui faisais de le dire.
00:33:13 Oui c'est ça, mais je suis d'accord avec vous, je suis d'accord avec vous.
00:33:16 Il y a beaucoup de personnes comme ça qui n'exposent pas leur désir et qui ensuite
00:33:19 nous reprochent de ne pas y avoir satisfait.
00:33:21 Voilà, je pensais que tu avais des problèmes d'argent en ce moment, que c'était compliqué
00:33:24 de partir et puis là...
00:33:27 Vous savez on en revient à la même chose que j'ai dit pour le premier témoignage,
00:33:30 il faut que nous soyons adultes et son attitude elle n'est pas adulte.
00:33:33 Un adulte dit "j'ai envie de venir, est-ce que tu es d'accord ?"
00:33:36 Oui c'est ce que je pensais en écoutant d'ailleurs, je me suis dit "tiens ça correspond pas mal".
00:33:40 Oui c'est ça, parce que quand j'expose mon désir de nouveau, tiens puis ça répond
00:33:44 même au thème de la mission, quand j'expose mon désir je me mets en danger, quel danger ?
00:33:48 Le danger qu'on me dise non.
00:33:50 Et il y a des gens qui ne le supportent pas.
00:33:52 Alors à ce moment-là ils n'exposent jamais leur désir et si vous n'y répondez pas
00:33:56 ils vont vous dire "t'aurais pu quand même".
00:33:58 Du coup après c'est moi la méchante, je suis ceci, je suis cela,
00:34:04 vraiment ça a été très désagréable tous ces messages que j'ai reçus là,
00:34:08 t'as qu'à aller trouver quelqu'un d'autre, je suis pas l'homme qu'il te faut,
00:34:11 et gna gna gna, alors que lors de questions...
00:34:14 Là il dit c'est peur, quand il parle comme ça il dit c'est peur.
00:34:17 Donc on va pas parler de parano parce que ce serait un peu fort, mais on en est pas très loin.
00:34:21 Moi aussi je vais partir en voyage, je vais partir, gna gna gna,
00:34:24 je vais me mettre la tête à l'envers, je vais picoler, prendre de la drogue,
00:34:27 et même si je dois mourir...
00:34:29 Là il vous menace, il faut pas vous laisser faire Fabienne.
00:34:34 J'aime pas trop ces menaces.
00:34:36 À cause de toi je vais me droguer.
00:34:38 Je suis bien gentille, mais comme moi je suis à fond dans le yoga, la meditation,
00:34:43 on me dit "oui, petit truc de merde là".
00:34:45 Remarquez, il ferait bien d'en faire un peu.
00:34:49 C'est ce que je pense aussi, de lui faire écouter l'émission.
00:34:54 Ce sera peut-être un petit peu trop, mais je pense qu'il faut garder vos limites Fabienne.
00:35:05 Oui parce que c'est blessant de recevoir tous ces messages.
00:35:08 "Tu vas crever avant moi malgré que tu fais de la méditation"
00:35:13 Non mais là ça dépasse les bornes quand même.
00:35:16 Oui c'est ce que je pense, mais d'après lui non.
00:35:18 C'est parce qu'il était énervé, je l'avais énervé, j'avais été cruelle.
00:35:21 Il s'excuse après ?
00:35:23 Là aujourd'hui oui.
00:35:26 Quelle différence avec d'habitude ?
00:35:29 Ça fait deux jours que ça dure quand même.
00:35:32 Pourquoi cette fois-ci il s'est excusé, habituellement il ne s'excuse pas ?
00:35:37 Il n'y a pas eu beaucoup de fois.
00:35:39 Samedi dernier on allait à une conférence où je l'avais invitée,
00:35:43 c'était sur l'abondance, comme il ne travaille pas, je me suis dit que ça peut faire du bien à tout le monde.
00:35:48 Et avant de partir, je ne sais pas, qu'elle mouche la piquée,
00:35:51 elle me dit "oui j'espère que tu n'as pas payé pour aller voir ces conneries"
00:35:53 C'est ça.
00:35:55 Je lui dis "mais c'est moi qui t'invite, imagine que tu vas au cinéma, c'est tout".
00:35:58 Non mais c'est limite pervers quoi.
00:36:01 C'est-à-dire qu'on ne prend jamais de décision, on n'expose jamais son désir,
00:36:04 et dès que vous faites une proposition comme par exemple une conférence,
00:36:07 qui est quand même adorable, parce qu'il a aussi la possibilité de dire
00:36:10 "je ne suis pas intéressé par les conférences, je ne viens pas".
00:36:12 Non, il se pose en victime systématiquement, et ça c'est une violence.
00:36:15 On parlait de violence invisible tout à l'heure,
00:36:18 c'est une violence retournée contre vous,
00:36:20 "à cause de toi je me suis emmerdé pendant la conférence",
00:36:22 "à cause de toi je vais me droguer",
00:36:24 "à cause de toi je vais me foutre en l'air",
00:36:26 "à cause de toi..." oh stop !
00:36:28 Stop quoi !
00:36:29 Moi je me suis arrêtée au bord de la route, je me suis dit "descends, tu restes, tu ne viens pas à la conférence".
00:36:32 Je suis allée toute seule.
00:36:34 Bon, faites attention de ne pas avoir trop le syndrome de sauveur Fabienne,
00:36:38 parce que je pense qu'il y a quand même beaucoup trop de boulot pour vous toute seule.
00:36:43 Il me dit d'ailleurs, il me dit "je n'ai pas besoin de toi pour me sauver",
00:36:48 "je n'ai pas besoin de tes conseils", etc.
00:36:51 Bon, faites attention, parce que là je crois que vous êtes quand même avec quelqu'un qui ne va pas très bien.
00:36:57 Mais bon.
00:36:58 Merci Fabienne en tout cas, merci beaucoup.
00:37:00 Merci Brigitte, merci Jean-Charles, au revoir.
00:37:02 On fait une petite pause et on se retrouve dans un instant avec Geneviève,
00:37:05 et on reviendra sur Le Désir.
00:37:07 Nous sommes en compagnie de Jean-Charles Bouchoud aujourd'hui,
00:37:10 psychanalyste, psychothérapeute, on évoque le désir,
00:37:14 et puis évidemment on évoque plutôt les problèmes de désir,
00:37:18 avec ceux qui nous appellent.
00:37:19 Oui, ou la fibrescence de désir visiblement.
00:37:21 Absolument. Bonjour Geneviève.
00:37:23 Bonjour, bonjour Brigitte.
00:37:25 Bonjour Geneviève.
00:37:26 Bonjour Jean-Charles.
00:37:27 Donc vous êtes ensemble depuis 3 ans, et puis depuis quelque temps ça ne va plus très bien.
00:37:33 En fait ce n'est pas depuis quelque temps, on s'est rencontrés en juillet.
00:37:38 En août il y a eu le Covid, après il y a eu une période où c'était vraiment super,
00:37:46 la sexualité vraiment super, et puis on va dire depuis 2 ans il n'y a presque rien.
00:37:53 On en parle, j'en parle avec lui, mais il n'y a pratiquement rien.
00:37:59 Il dit qu'il m'aime, moi aussi je l'aime, on a beaucoup de points communs,
00:38:04 beaucoup d'échanges là-dessus, mais rien, pratiquement rien.
00:38:09 Parfois ça me rend triste, puis parfois je me dis c'est comme ça,
00:38:15 c'est possible l'histoire d'amour sans...
00:38:18 Oui bien sûr, mais il faut essayer de comprendre,
00:38:21 parce qu'il est peut-être un peu dépressif,
00:38:23 il y a peut-être quelque chose qui expliquerait que tout d'un coup il n'y a plus de désir.
00:38:28 On en parle, il dit qu'il a fait de la psychologie,
00:38:33 il a fait de la sophrologie en tant que thérapeute,
00:38:38 donc il est très dans le développement personnel,
00:38:41 donc les questions probablement il se pose.
00:38:45 En tous les cas, moi les réponses, quand j'en parle,
00:38:49 des fois j'essaye de ne pas en parler pour ne pas le bloquer,
00:38:53 il me dit toujours "c'est bientôt, je sens que ça revient, c'est bientôt".
00:38:58 Voilà, donc on en est là et j'avoue...
00:39:00 - Mais ça fait deux ans que ça dure. - Ouais.
00:39:02 - Est-ce qu'il s'est passé quelque chose il y a deux ans ?
00:39:05 - À part son Covid ?
00:39:06 - En fait, ce qui se passe entre nous,
00:39:09 moi personnellement je trouve qu'il a un caractère assez difficile,
00:39:14 et en fait il crie, et moi quand il crie ça me perturbe terriblement.
00:39:22 Et donc il crie, il crie, je sais pas,
00:39:26 par exemple le cas classique c'est en voiture,
00:39:30 en voiture quand je conduis, mais c'est internal.
00:39:33 - Il s'énerve parce qu'il y a quelqu'un qui fait pas son clignotant ?
00:39:37 - Oui, il ne double pas assez vite.
00:39:39 - Ah, parce que vous...
00:39:40 - Non mais oui, moi je double, contre moi, contre les chauffeurs extérieurs,
00:39:46 et moi ça me, comment dire, ça me perturbe beaucoup,
00:39:51 et du coup après je boude, soit je pleure,
00:39:55 et il dit que c'est parce que cette relation est comme ça,
00:39:59 que c'est pour ça qu'il est obligé de crier.
00:40:01 - Geneviève, il y a énormément de femmes, quand elles entendent un homme crier,
00:40:04 qui se sentent en danger, et qui donc sont mal à l'aise, et ont peur.
00:40:10 Donc ça c'est quelque chose que vous ressentez, vous n'y pouvez rien.
00:40:14 Encore une fois, ce qu'on ressent, c'est pas la vérité, mais c'est notre vérité.
00:40:18 Et donc il faut l'accepter, et il faut que l'autre puisse l'entendre.
00:40:23 - Oui, et puis c'est quand même surprenant de la part de quelqu'un qui est presque thérapeute,
00:40:27 si j'ai bien compris, en tout cas qui travaille beaucoup sur son développement personnel,
00:40:31 de dire "c'est notre relation, elle est comme ça, c'est comme ça".
00:40:35 - Ouais.
00:40:36 - À un moment donné, ça veut dire que c'est pas la peine de chercher à grandir, on grandira pas.
00:40:40 - Après, on discute beaucoup, on en discute, hein.
00:40:45 On en discute, il est très très tendre, c'est un homme très gentil, très tendre,
00:40:52 sauf quand il a ses crises là, mais voilà, j'avoue là je suis un peu...
00:40:57 Alors il veut pas, évidemment, il veut pas aller voir de sexologue parce qu'il sait comment ça va se passer,
00:41:02 il veut pas aller voir de psychologue parce qu'il sait comment ça va se passer.
00:41:06 - Ah bah il sait tout !
00:41:07 - Non mais attendez, ça c'est de la triche, c'est de la triche.
00:41:11 Quand vous allez voir un thérapeute, vous amenez... c'est l'auberge espagnole,
00:41:16 vous amenez ce que vous amenez.
00:41:18 Bien sûr qu'on croit savoir ce qui va se passer, mais c'est vous qui amenez la chose,
00:41:21 c'est pas le thérapeute qui décide, c'est comme ci ou c'est comme ça,
00:41:24 enfin j'espère bien en tout cas.
00:41:26 Donc comment est-ce qu'on peut savoir comment ça va se passer ?
00:41:29 L'idée c'est de faire parler son inconscient et d'entendre ce qu'il a à dire.
00:41:32 Où est-ce qu'il a un blocage, qu'est-ce qui marche pas ?
00:41:34 Il est très gentil, oui, mais pas tellement, hein.
00:41:37 Ce que vous dites c'est de la violence quand même, hein.
00:41:40 À ce moment-là vous auriez peut-être intérêt à lui dire "moi je monte plus en voiture avec toi".
00:41:44 Bah en général j'évite.
00:41:48 Non non non, mais il faut le verbaliser.
00:41:50 C'est le moins possible, oui oui.
00:41:52 Vous le verbalisez, vous lui dites "je ne monte plus en voiture avec toi"
00:41:55 et la prochaine fois où vous devez aller quelque part, prenez chacun votre voiture.
00:41:58 Ça va l'agacer encore plus.
00:42:00 En tout cas il faut marquer le coup chaque fois qu'il s'énerve pour des choses qui n'ont pas d'importance.
00:42:05 On peut s'énerver parce qu'on a eu très peur,
00:42:08 ça ça peut arriver.
00:42:10 Mais quand il s'énerve pour rien en quelque sorte,
00:42:13 vous pouvez même s'il est à côté de vous en voiture et qu'il s'est énervé parce qu'il y a quelqu'un qui a je sais pas quoi,
00:42:18 à première possibilité vous vous garez et vous lui dites "bah tiens, prends le volant".
00:42:24 Ah oui mais quand il conduit, je trouve qu'il ne conduit pas très bien.
00:42:31 Vous avez peur ?
00:42:32 Oui.
00:42:33 Non mais c'est certain, lui il doit avoir peur en voiture aussi.
00:42:36 Je ferme les yeux, je regarde pas.
00:42:38 Je ferme les yeux, je regarde pas.
00:42:41 Mais bon, la voiture c'est une chose, mais c'est pour beaucoup de choses.
00:42:45 Tu devrais y foutre de rêve.
00:42:47 Tu sais, l'argotage, tu devrais y foutre de rêve.
00:42:51 Alors voilà, je suis à ça.
00:42:53 Oui mais voyez Geneviève, c'est encore une fois la même histoire.
00:42:56 Entre ce qu'il dit et ce qu'il est,
00:42:59 il y a un grand écart, il y a tout l'océan Atlantique.
00:43:05 Et c'est ça qui pose encore une fois problème,
00:43:07 parce qu'à partir du moment où il prétend qu'il a fait du développement personnel,
00:43:12 qu'il est thérapeute, sophrologie, etc.,
00:43:14 donc il sait mieux que vous.
00:43:16 Et mieux que les thérapeutes.
00:43:18 Et donc si vous voulez, il a fermé la possibilité d'évoluer,
00:43:23 il a fermé la possibilité de communiquer.
00:43:25 Et c'est ça qui va pas,
00:43:27 parce que comment vous pouvez communiquer avec quelqu'un
00:43:30 qui de toute façon sait tout et sait mieux que vous ?
00:43:33 - Je lui ai demandé d'écouter la radio.
00:43:36 - Non mais soit il accepte de faire tomber le masque
00:43:42 et puis de montrer sa vulnérabilité,
00:43:44 parce que ça c'est forcément une protection contre sa fragilité,
00:43:47 parce que c'est même de la fragilité en l'occurrence.
00:43:50 Soit il accepte, soit je vois pas comment vous pouvez vous en sortir.
00:43:53 - Apparemment il n'en a pas envie, puisqu'il dit qu'il veut pas aller voir de thérapeute.
00:43:56 Donc il dénie pas le problème,
00:43:58 il dénie la capacité du thérapeute de l'aider à sortir du problème.
00:44:02 - Mais là il s'est blindé,
00:44:04 et vous, vous pouvez rien faire,
00:44:07 vous allez vous casser les ongles contre sa cuirasse.
00:44:10 Vous comprenez ?
00:44:12 - Oui, je suis d'accord.
00:44:13 - Donc là il faut que vous preniez une position
00:44:16 complètement de fuite.
00:44:19 Chaque fois qu'il a un comportement qui ne vous convient pas,
00:44:23 il faut aller ailleurs,
00:44:27 pour qu'il se retrouve face à sa cuirasse,
00:44:30 et à ce moment là peut-être qu'il pourra la laisser tomber.
00:44:33 Mais sinon il bougera pas, il a tout pour ne pas bouger.
00:44:37 Bon courage Geneviève.
00:44:40 Alors la petite devinette du jour, ça va faire plaisir à Julia Pallombe,
00:44:43 qu'est-ce qui permet d'être dans l'autosatisfaction ?
00:44:46 La réponse après les infos.
00:44:48 Et nous parlons du désir aujourd'hui avec Jean-Charles Bouchoud.
00:44:51 Et à ce sujet je voulais évoquer le livre d'une amie,
00:44:54 Evelyne Tresse, qui vient de sortir.
00:44:56 C'est un roman, ça s'appelle "Je veux peindre et aimer",
00:45:00 c'est aux éditions Glyphe.
00:45:02 Alors il est sorti, c'est l'histoire d'une jeune femme,
00:45:06 qui justement parle de son désir.
00:45:09 Voilà, donc ça s'appelle "Je veux peindre et aimer",
00:45:12 et c'est un joli roman,
00:45:14 que vous pourriez éventuellement lire si vous avez envie
00:45:16 de comprendre le désir féminin.
00:45:18 Et puis la réponse à ma devinette,
00:45:21 qu'est-ce qui permet d'être dans l'autosatisfaction ?
00:45:24 Je n'en ai aucune idée, mais je brûle de le savoir.
00:45:26 C'est quand on a une belle voiture.
00:45:29 Quand on a une belle voiture, on est content,
00:45:31 parce qu'on a une belle voiture et on est dans l'autosatisfaction.
00:45:34 L'autosatisfaction, je n'avais même pas compris.
00:45:37 Oui, on va écouter, hein.
00:45:39 Faut écouter un peu Jean-Charles Bouchoud,
00:45:41 vous ne m'avez pas écouté, c'est pour ça.
00:45:43 Bonjour Enola.
00:45:44 Bonjour, bonjour.
00:45:45 Je vous avertis que je n'avais pas non plus compris votre blague.
00:45:48 Ça me rassure, ça.
00:45:50 Voilà, on se ligue contre moi.
00:45:53 Désolée Brigitte.
00:45:55 J'entends, j'entends, je comprends, je comprends.
00:45:58 Je comprends qu'on aime beaucoup Jean-Charles Bouchoud
00:46:00 et qu'on prenne sa défense.
00:46:03 Alors racontez-nous, vous êtes en couple depuis longtemps ?
00:46:06 Oui, 20 ans, donc.
00:46:09 Pas mal, oui, oui.
00:46:11 De mes 18 ans à mes 38 ans aujourd'hui.
00:46:14 Donc, effectivement, la fluctuation du désir ponctue
00:46:19 ponctue une vie comme ça,
00:46:22 pour moi, la moitié de ma vie passée ensemble.
00:46:25 Donc, effectivement, on peut...
00:46:29 Comment on fait pour faire en sorte que le désir reste...
00:46:34 Je ne sais pas, je crois qu'il n'y a pas de recette miracle.
00:46:37 Bien sûr qu'il y a de recette miracle.
00:46:39 Non mais, attendez Enola, il y a quand même deux choses
00:46:42 qui ont forcément fait baisser un peu votre désir.
00:46:44 Il y a d'abord votre propre âge,
00:46:46 et il faut quand même le rappeler, en règle générale,
00:46:48 encore une fois, il y a toujours des exceptions,
00:46:49 mais en règle générale, on a plus de désir,
00:46:51 on a une libido plus exacerbée à 20 ans qu'à 40 ans.
00:46:55 Et à 60 ans.
00:46:58 Ben si.
00:46:59 Oui, oui, tout à fait.
00:47:01 Comment j'en ai vécu comme ça ?
00:47:03 Et ensuite, il y a toutes les années que vous avez passées ensemble
00:47:06 où quelque part, oui, ça use un tout petit peu le désir.
00:47:10 Mais il y a quand même des solutions.
00:47:12 Et pour moi, la première solution,
00:47:14 c'est justement d'entretenir une bonne sexualité et se surprendre.
00:47:18 Oui, se surprendre.
00:47:21 Vous avez déjà entendu parler de ça, effectivement,
00:47:23 parce que le fait de se surprendre...
00:47:26 C'est vrai que moi, j'ai du mal en plus,
00:47:29 particulièrement avec les rendez-vous attendus.
00:47:32 Bon, malheureusement, nous, dans notre quotidien,
00:47:36 on est beaucoup là-dedans.
00:47:37 C'est-à-dire qu'en fait, il faut se prendre rendez-vous
00:47:40 dans nos agendas chargés pour arriver à se consacrer du temps.
00:47:44 Mais c'est vrai que ça manque du coup d'inattendu.
00:47:48 Mais en fait, c'était possible avant
00:47:50 parce qu'il n'y avait pas toute cette vie familiale
00:47:52 qui est là aujourd'hui et qui demande qu'on s'organise.
00:47:55 Et moi, je suis quelqu'un dont le désir est émoussé par la surprise.
00:48:01 Non, pas émoussé, émoustillé par la surprise.
00:48:05 C'est l'inverse.
00:48:07 Et effectivement, c'est vrai que les contingences de notre vie fort chargées,
00:48:11 je ne sais pas si c'est une mode ou si c'est comme ça,
00:48:14 mais ça fait que la surprise est difficile à créer.
00:48:20 - Vous avez une différence d'âge, j'ai cru entendre ?
00:48:23 - Non, non, non, pas du tout.
00:48:24 Il a 40 ans et moi j'en ai 38.
00:48:26 - D'accord.
00:48:27 - Non, ouais, pas de différence d'âge.
00:48:29 Mais c'est exact qu'effectivement, avec le temps passant,
00:48:37 oui, le désir s'émousse, c'est le bon mot pour le coup.
00:48:40 Mais moi, j'ai tendance à être une personne qui est...
00:48:44 Dans le couple, s'il y en a un qui freine,
00:48:47 qui a moins envie, c'est plutôt moi.
00:48:50 - Oui, mais ok, c'est compliqué de vous surprendre.
00:48:54 À ce moment-là, il faut que réellement, dans ces moments de rendez-vous,
00:48:59 et moi je ne suis pas contre le fait qu'on se donne des rendez-vous,
00:49:02 il faut qu'ils soient suffisamment fréquents aussi,
00:49:04 parce que moins on fait l'amour, moins on va en avoir envie.
00:49:07 C'est comme l'appétit.
00:49:09 Et puis, dans ces moments de rendez-vous,
00:49:12 là on peut se surprendre.
00:49:14 Vous pouvez à un moment donné mettre des rats, des draps.
00:49:17 - Ah oui, on va mettre des rats, je ne sais pas où on va les mettre.
00:49:20 - Ah oui, oui, oui.
00:49:22 - Vous vous grignotez les pieds.
00:49:25 - Mais vous voyez, vous pouvez mettre des draps rouges vifs,
00:49:29 vous pouvez vous amuser, dans ces moments de rendez-vous,
00:49:33 à ce qu'il y ait des surprises.
00:49:35 Et que ce soit des choses, une fois c'est l'un, une fois c'est l'autre.
00:49:38 - Oui, et puis il existe une thérapie assez magnifique,
00:49:41 qui s'appelle les vacances.
00:49:43 Je crois que je l'ai déjà dit tout à l'heure,
00:49:45 partez un week-end au bord de l'océan,
00:49:47 l'énergie de l'océan va vous aider à faire renaître ce désir.
00:49:51 Mais en même temps, c'est bien aussi qu'il y ait des baisses de désir.
00:49:54 Ça s'observe, c'est pas grave, non plus.
00:49:57 - Ça fait partie de la vie ?
00:49:59 - Que vient me dire la baisse de régime ?
00:50:01 À un moment donné, on a le sentiment d'être libre,
00:50:04 quand on peut faire ce qu'on veut,
00:50:06 et puis un jour on s'aperçoit que pas du tout,
00:50:08 on n'a pas été libre, on a toujours été l'esclave de sépultion.
00:50:11 À un moment donné, la libido qui se tranquillise,
00:50:14 elle vient nous interroger de ce côté-là.
00:50:16 À quoi ça sert tout ça ?
00:50:18 Parce que c'est vrai que c'est assez répétitif aussi.
00:50:21 - Oui, et puis en fait, 20 ans avec la même personne,
00:50:24 on peut dire, oui, il faut être imaginatif pour parvenir à...
00:50:30 - C'est ça, tu peux presque inventer une nouvelle vie à chaque fois.
00:50:33 - Oui, oui, mais le fait de sortir de son cadre quotidien
00:50:37 et du coup de partir en vacances,
00:50:39 facilite la chose quand même.
00:50:41 - Bien sûr, parce que vous avez moins de contingences d'habitués.
00:50:44 - Oui, et puis il y a des endroits énergétiques aussi.
00:50:46 Je pense qu'il y a des endroits plus...
00:50:48 Je ne sais pas si à Paris, ça marcherait aussi bien qu'au bord de l'océan.
00:50:51 - Hum, exact.
00:50:53 - Peut-être, pourquoi pas.
00:50:55 - Oui, et puis ce qui était important à constater,
00:50:58 Enola, dans un couple au long cours,
00:51:00 c'est s'il y a encore de la tendresse,
00:51:02 si vous êtes encore apte à vous dire bonjour et au revoir.
00:51:06 Vous voyez, c'est ces choses-là qui sont importantes.
00:51:09 - Oui, nous très clairement, il y a beaucoup de ça.
00:51:14 Il y a un truc qui est très rigolo que je constate,
00:51:16 je ne sais pas où ça vient que ça.
00:51:18 Nous avons les enfants dans nos vies,
00:51:20 donc ce sont des nouvelles personnes à aimer,
00:51:23 depuis 9 ans maintenant qu'ils sont là.
00:51:25 Et mon compagnon, je remarque, on a un garçon et une fille,
00:51:29 et mon compagnon m'appelle,
00:51:31 me donne les petits noms qu'il donne à ma fille.
00:51:33 Alors ça, je ne le prends pas mal du tout,
00:51:36 mais quand vous parlez de tendresse, ça m'évoque ça.
00:51:39 C'est-à-dire que j'ai l'impression aussi
00:51:41 qu'il faut maintenir ces choses
00:51:45 qui sont de l'ordre strictement du couple.
00:51:47 Mais il y a toute cette bulle relationnelle
00:51:51 dans laquelle on évolue quand on construit une famille
00:51:53 qui est épanouie, heureuse et qui va bien,
00:51:55 qui fait que les sentiments qu'on éprouve les uns pour les autres,
00:51:58 ils viennent presque se confondre en fait.
00:52:00 Voilà, je ne sais pas.
00:52:03 - Alors ça, ce n'est pas très grave,
00:52:05 parce qu'il a beaucoup de tendresse pour sa fille,
00:52:08 et on peut tout à fait le comprendre.
00:52:09 Mais peut-être qu'il faut que vous deveniez
00:52:11 un tout petit peu plus saputin.
00:52:13 - Je le suis à intervalles réguliers.
00:52:17 - Et moi, je serais presque à ce qu'il vous trouve
00:52:21 d'autres petits surnoms.
00:52:23 Qu'il garde ces surnoms-là pour sa fille, c'est très bien.
00:52:26 Et puis vous, il va vous trouver un ou deux autres surnoms.
00:52:30 D'abord, ça va créer de la surprise justement.
00:52:33 - Tout à fait.
00:52:35 - Et ça va l'obliger un petit peu à vous revoir
00:52:39 comme une nouvelle femme.
00:52:41 - On a cherché.
00:52:43 Vous ne vous tracassez pas, on a cherché.
00:52:45 Après, je vais vous dire une petite anecdote,
00:52:47 une procéante, parce que ça, c'est l'histoire des petits noms.
00:52:50 Moi, je lui ai soumis.
00:52:52 Dans nos téléphones, avant, c'était Mamour.
00:52:55 On s'appelait mutuellement Mamour sur nos noms de téléphone.
00:52:58 Alors aujourd'hui, ça a changé, on a cherché mon parrain.
00:53:01 Pour moi, je ne sais pas si vous vous rappelez
00:53:05 de Marcel Pagnol et du Pitalug.
00:53:10 Vous vous rappelez de ça ou pas ?
00:53:12 - Non.
00:53:13 - Non, le Pitalug, c'est un petit bateau, un solitaire,
00:53:16 qui dans un des films de Marcel Pagnol,
00:53:19 je crois que c'est dans "Marius",
00:53:21 il y a un monsieur qui coule tout le temps
00:53:23 avec son petit Pitalug.
00:53:25 Ce bateau s'appelle Pitalug,
00:53:27 et en fait, c'est un petit bateau avec un mât
00:53:29 qui coule en permanence.
00:53:31 Donc moi, je l'appelle Pitalug.
00:53:33 C'est un peu phallique, même s'il coule, ce bateau.
00:53:36 Et lui, alors, il m'appelle Châtelet-Rey.
00:53:39 - Ah, ben ça va !
00:53:41 - Le personnage de Jonathan Cohen dans les séries.
00:53:46 Donc voilà, on a trouvé.
00:53:48 - Écoutez, sincèrement, moi, j'ai vraiment l'impression
00:53:50 que votre couple n'est absolument pas en danger.
00:53:52 Vous avez une sexualité beaucoup moins développée
00:53:55 qu'il y a 20 ans, il n'y a rien d'anormal à ça.
00:53:58 Franchement, ne vous inquiétez pas.
00:54:00 Il ne faut pas que ça s'endorme totalement.
00:54:02 Mais si vous faites l'amour même que deux fois par mois,
00:54:05 ça va.
00:54:07 Il ne faut pas non plus penser qu'il faut faire l'amour tout le temps.
00:54:10 Si ça vous convient, tous les deux,
00:54:13 c'est ça aussi la question.
00:54:14 - C'est de cet endroit-là, M'Rigitte, vous avez raison.
00:54:16 C'est à peu près de cet endroit-là.
00:54:17 C'est de deux, trois fois par mois.
00:54:19 Et sous forme de rendez-vous,
00:54:21 parce qu'il faut un peu se l'organiser des fois.
00:54:23 - Oui, sinon, ce ne serait même pas ça.
00:54:26 Mais si c'est de qualité et que ça vous convient à tous les deux,
00:54:29 parce que c'est ça l'essentiel,
00:54:30 il faut que ça convienne à tous les deux,
00:54:32 sincèrement, vous avez l'absolution.
00:54:34 - Si vous me la donnez, je vous rappellerai dans pas longtemps.
00:54:38 - Non, mais je plaisante évidemment en disant ça.
00:54:41 Non, mais sincèrement, je crois qu'il ne faut pas non plus...
00:54:44 C'est comme ça, et puis c'est tout.
00:54:47 Mais il y a de la tendresse, il y a de la sexualité, tout va bien.
00:54:50 Allez, on fait une petite pause, et puis on se retrouve dans un instant
00:54:53 avec vous, bien sûr.
00:54:54 Venez nous parler de votre désir ou de celui de votre compagnon
00:54:57 au 0 826 300 300. À tout de suite.
00:54:59 Et on continue. J'ai un petit souci là avec mon jouet
00:55:05 qu'on va tester dans quelques minutes.
00:55:07 Mais ce n'est pas grave, on va l'éteindre.
00:55:10 On est avec Patricia maintenant. Bonjour Patricia.
00:55:14 - Oui, bonjour Brigitte, bonjour Jean-Charles.
00:55:17 - Alors, vous êtes célibataire depuis 2020 donc.
00:55:21 - Oui.
00:55:22 - Et vous avez plutôt une panne de désir, c'est bien ça ?
00:55:28 - En fait, j'ai entendu, en sortant du travail, j'ai entendu
00:55:32 la discussion avec la jeune femme où vous demandiez
00:55:35 l'échelle du désir entre 0 et 10.
00:55:38 Elle a répondu 9, et moi dans ma tête c'était 0.
00:55:41 - Ça vous a fait sursauter.
00:55:42 - Oui, je me suis dit là vraiment il y a un gros écart.
00:55:44 - Vous auriez donné combien, vous, Patricia ?
00:55:47 - Pour moi, là, c'est 0 en ce moment.
00:55:51 - 0,0 ?
00:55:53 - Oui.
00:55:55 - Donc depuis 2020, c'est-à-dire depuis 3 ans ?
00:55:58 - Oui. En fait, ça a été à la suite d'une rupture qui date de 2018.
00:56:05 J'ai après eu une relation assez brève avec quelqu'un en 2020,
00:56:10 mais ça date réellement depuis 2018.
00:56:14 - Et avec celui-là, celui que vous avez connu,
00:56:18 avec qui vous avez rompu en 2018, il y avait une sexualité
00:56:22 qui était bonne, qui était évanouissante, c'est ça ?
00:56:26 - Oui, en fait, il a eu une phrase assez blessante,
00:56:31 et à partir de là, à partir de cette phrase,
00:56:35 mon désir pour lui déjà s'est évanoui, on va dire,
00:56:39 et j'ai rompu.
00:56:41 Et après, je n'avais plus envie d'être avec quelqu'un.
00:56:48 - C'était quoi, cette phrase ?
00:56:51 - En fait, pendant notre relation, j'avais pris un peu de poids,
00:56:56 j'avais pris 5 kilos, et donc il m'a fait une réflexion
00:57:01 sur le fait que je m'étais épaissie.
00:57:04 - D'accord.
00:57:06 - Et j'avoue que je l'ai assez mal pris.
00:57:09 - Oui, mais ça vous a blessée, et on sait à quel point
00:57:15 une femme a besoin de sentir que son corps est désirable.
00:57:19 - Oui, c'est ça.
00:57:21 - Pourquoi est-ce qu'il vous a dit ça ?
00:57:23 Ça voulait justifier quoi ?
00:57:26 - Je...
00:57:28 - Est-ce que lui, par exemple, avait déjà une baisse de désir à ce moment-là,
00:57:31 qu'il aurait pu justifier par le fait que vous seriez épaissie ?
00:57:36 - Il me semble... Dans mon souvenir, non, il me semble pas.
00:57:41 - OK.
00:57:43 - En plus, après notre séparation, je lui ai dit pourquoi j'étais partie,
00:57:47 il m'a dit "mais non, pas du tout".
00:57:49 J'ai dit ça comme ça.
00:57:52 - Ce qui est fort possible, Patricia, parce que c'est assez rare
00:57:56 qu'un homme soit gêné par sa compagne qui a pris 5 kilos.
00:58:00 - Peut-être.
00:58:03 - Non, mais c'est votre vérité, vous l'avez ressentie,
00:58:07 et ça vous a terriblement baissée.
00:58:09 - Vous avez beaucoup souffert de cette rupture ?
00:58:12 - C'est une personne avec qui j'étais sortie 10 ans auparavant,
00:58:16 pendant 4 ans, c'était une relation qu'on reprenait.
00:58:20 Non, c'est pas cette rupture qui m'a fait le plus de mal dans ma vie amoureuse.
00:58:29 Ça n'a fait que rajouter.
00:58:33 - Vous n'aimez pas votre corps ?
00:58:36 - Disons qu'effectivement, j'ai un peu grossi,
00:58:40 et que oui, c'est un peu difficile, oui.
00:58:43 Mais je commence à faire des efforts et à m'accepter maintenant,
00:58:47 au bout de quelques années.
00:58:50 - Vous avez pris 5 kilos, c'est pas la mer à boire,
00:58:54 mais vous avez déjà eu, quand vous étiez plus jeune, des réflexions ?
00:59:01 Parce que vous aviez déjà eu des problèmes de poids ?
00:59:04 Est-ce que ça a réveillé quelque chose, en quelque sorte ?
00:59:07 - Non, je pense que ça a réveillé...
00:59:11 J'ai des parents qui étaient axés sur mon père et décidés,
00:59:18 mais c'est vraiment la minceur, une phobie des gros,
00:59:22 de grossir sans être déplacée.
00:59:26 Je ne pense pas du tout ça, mais je parle au nom de mon père.
00:59:29 Et ma mère aussi.
00:59:32 Dans une famille, le fait de grossir, c'est...
00:59:35 - C'est un laissé-aller, un manque d'hygiène de vie ?
00:59:38 - Oui, c'est pas bien.
00:59:41 Dans ma tête, je sais que ça fait référence à ça.
00:59:45 - On peut penser que vous avez eu une angoisse de rejet ?
00:59:48 - Oui.
00:59:51 - Vous avez eu cette angoisse de rejet ou d'abandon
00:59:54 quand vous étiez enfant, dans le discours de vos parents ?
00:59:57 "Qu'est-ce qu'ils vont faire de moi si je grossis ? Ils vont me rejeter."
01:00:00 Et à ce moment-là, cette phrase est venue valider,
01:00:03 un discours que vous aviez déjà entendu quand vous étiez enfant ?
01:00:07 - Oui, je...
01:00:10 - Et pour qui vous rejette pas, vous le quittez ?
01:00:13 - Oui, mais en fait, ça a été plus fort que ça.
01:00:17 C'est que d'un coup, j'ai vraiment plus envie de lui.
01:00:21 - Oui, mais vous savez, Patricia, quand on a une blessure
01:00:25 qui est réactivée à ce point-là,
01:00:29 c'est une sorte de survie.
01:00:32 - Parce que la phrase qui pour lui est anodine,
01:00:35 en tout cas, c'est ce qu'il vous en a dit,
01:00:38 ça veut dire "je vais te rejeter et je risque de t'abandonner à tout moment".
01:00:41 On l'avait dit en introduction tout à l'heure,
01:00:44 il y a une sensation de danger quelque part.
01:00:47 Or, votre désir vous met en danger d'être abandonné.
01:00:50 Mais ce que j'entends aussi, c'est que vous nous appelez.
01:00:53 Et si vous nous appelez, c'est que quelque part, ça ne vous convient pas.
01:00:56 Donc vous avez au moins le désir de retrouver du désir.
01:00:59 - Oui, ça fait, on va dire, quelques mois
01:01:03 que je me pose la question, que je me dis "bon, c'est pas normal".
01:01:08 - Non, mais on se fiche de la norme.
01:01:10 C'est vous en avez envie ou vous en avez pas envie.
01:01:12 Vous avez des gens qui font une norme de l'abstinence
01:01:15 et qui rentrent dans des monastères et qui sont très heureux.
01:01:18 - Oui, c'est vrai. - C'est pas visiblement votre choix.
01:01:21 - Non. - Pas encore.
01:01:24 - Est-ce que vous arrivez encore à vous masturber ou même pas ?
01:01:28 - Oh là, alors là, c'est une chose que j'ai jamais faite.
01:01:33 - D'accord. Donc vous avez...
01:01:35 - Vous avez écouté. - La question se pose pas.
01:01:38 Et ça pourrait commencer par ça.
01:01:42 - Ça pourrait. J'ai été voir une sexologue justement
01:01:45 et j'ai arrêté les séances parce que justement,
01:01:48 elle me demandait de me masturber et c'était pas possible.
01:01:53 - Non, c'est pas possible, il faut pas le faire.
01:01:55 Elle a pas à vous le demander. Moi, je vous fais une proposition.
01:01:58 Je suis pas en train de vous obliger à vous masturber.
01:02:00 Vous voyez ce que je veux dire.
01:02:02 Mais vous réapprivoisez-vous avec vous-même,
01:02:07 ça peut être un premier pas.
01:02:09 C'est en ce sens-là que je dis ça.
01:02:11 Retrouvez... - D'accord.
01:02:13 - Si vous arrivez avec un jouet,
01:02:15 je pense que c'est plus facile pour beaucoup de femmes,
01:02:17 avec un jouet, si vous arrivez à vous donner un orgasme,
01:02:20 vous allez peut-être vous dire finalement c'est quand même sympa
01:02:22 et avant j'avais ça avec les mecs, c'était quand même chouette
01:02:25 et ça peut réveiller un tout petit peu l'envie d'avoir envie.
01:02:29 - Ce serait pas la méthode par laquelle je passerais.
01:02:34 Il faudrait que j'arrive... - Elle en y allait pas.
01:02:36 - Elle en y allait pas.
01:02:38 Mais en tout cas, vous sentez que les hommes vous regardent,
01:02:44 que vous avez du succès, que vous plaisez ?
01:02:46 - Alors, je dirais que par rapport à...
01:02:51 J'ai 54 ans, donc je trouve que justement,
01:02:56 à cet âge-là, c'est plus comme avant.
01:03:00 Donc il y a aussi une blessure là,
01:03:03 où je vois bien que je n'attire plus le regard des femmes.
01:03:08 - Alors ça, c'est peut-être un peu dans votre tête.
01:03:12 Ecoutez Patricia, restez avec nous, on va se retrouver dans un instant,
01:03:14 parce que de toute façon, vous évoquez aussi quelque chose
01:03:16 qui parle tellement de femmes, la question de l'âge.
01:03:19 Et on se retrouve tout de suite.
01:03:21 Jean-Charles Bouchoud est avec nous,
01:03:24 vous êtes psychothérapeute, auteur de ce livre,
01:03:27 "Les violences invisibles".
01:03:29 On en parlera peut-être un peu plus demain,
01:03:31 je sais que vous serez encore avec nous demain.
01:03:33 Mais ce n'est pas le sujet du jour, aujourd'hui, c'est le désir.
01:03:36 Et je trouve que le témoignage de Patricia est très intéressant,
01:03:39 parce qu'il n'y a rien à faire tant qu'on n'est pas bien avec son corps.
01:03:45 Le désir, il est compliqué.
01:03:48 - Pour le peu qu'on a pu parler avec Patricia,
01:03:50 moi j'ai le sentiment, j'ai vraiment l'impression,
01:03:52 que Patricia a renoncé à son désir,
01:03:54 parce que ça la mettait trop en danger.
01:03:56 Je serais tenté, si je devais faire un travail avec elle,
01:03:58 d'aller voir du côté de l'angoisse de rejet,
01:04:01 ou de l'angoisse d'abandon.
01:04:03 Vous savez, l'angoisse d'abandon, c'est une angoisse qui est extrêmement forte,
01:04:05 parce qu'elle naît quand on est tout petit,
01:04:07 et un nourrisson qui serait abandonné, serait en danger de mort.
01:04:11 Et vous avez des personnes, quand on les abandonne,
01:04:14 ils ont l'impression qu'ils vont mourir.
01:04:16 On comprend que là, on a envie d'inhiber son désir,
01:04:18 et qu'on ne veut pas recommencer une histoire avec quelqu'un.
01:04:21 - Parce que vous voyez, Patricia, vous nous sortez le fait que,
01:04:24 bon, vous avez plus de 50 ans, et que donc, etc.
01:04:27 Ok, il y a des hommes qui sont intéressés que par les femmes
01:04:30 qui ont moins de 35 ans, donc ceux-là, vous ne les intéresserez pas.
01:04:33 Mais il y a des hommes qui adorent les femmes mûres,
01:04:36 et puis moi j'entends tous les jours des femmes,
01:04:39 de plus de 70 ans, qui ont rencontré quelqu'un,
01:04:43 et avec qui la sexualité va très bien.
01:04:45 Donc c'est une excuse qui n'est pas suffisamment fondée
01:04:49 pour qu'elle soit acceptable, Patricia.
01:04:52 - Enfin, elle n'est pas fondée sur le réel,
01:04:54 mais elle est certainement fondée sur une angoisse préexistante.
01:04:56 - Bien sûr, bien sûr.
01:04:58 - Oui, c'est exactement ça, en fait.
01:05:01 C'est l'angoisse, la peur d'être déçue, la peur d'être abandonnée,
01:05:04 la peur, voilà, que des peurs, en fait.
01:05:06 - Mais oui.
01:05:08 - Je le sais, mais je n'arrive pas à passer au-dessus,
01:05:13 malgré le travail aussi que je fais avec des thérapeutes.
01:05:17 Ça me paraît long et fatiguant.
01:05:20 - Ce serait déjà un petit travail avec vous-même, Patricia.
01:05:24 Déjà, vous réappropriez votre corps.
01:05:27 Est-ce que vous savez vous mettre de la crème ?
01:05:29 Est-ce que vous savez faire un massage ?
01:05:32 Est-ce que vous savez faire des choses qui sont juste des choses
01:05:35 d'ordre de la sensualité et du rapport au corps ?
01:05:38 - Oui, ça je... - Ça vous savez faire ?
01:05:40 - Oui. - Bon. Est-ce que vous savez vous donner du plaisir ?
01:05:42 Autre que, je ne parle pas de la masturbation, je pense.
01:05:45 Vous vous autorisez à vous prendre un petit cocktail rien que pour vous ?
01:05:49 Vous achetez un petit vêtement qui vous plaît ?
01:05:52 Est-ce que vous savez vous faire vous accorder tout ça ?
01:05:54 Donc c'est vraiment la peur de la rencontre à l'autre ?
01:05:57 - Oui.
01:05:58 - Oui. - On est d'accord.
01:06:01 - Oui. - Bah écoutez, peut-être qu'il serait bien de voir
01:06:06 comment vous pourriez être dans des relations avec d'autres.
01:06:09 Alors, il y a quoi ? Il y a évidemment les thérapies de groupe,
01:06:13 il y a aller dans des trucs où vous allez rencontrer du monde.
01:06:18 - Les cercles de massage, ça se fait beaucoup,
01:06:20 et ça se fait notamment entre femmes.
01:06:21 Et peut-être qu'entre femmes, on est moins en danger
01:06:23 que lorsqu'il y a des hommes qui partagent cette activité.
01:06:26 - Mais vous voyez, il faut vous remettre dans le circuit, si je puis dire.
01:06:32 - Oui. Bah pour l'instant, je commence à y réfléchir, à y penser.
01:06:38 Oui, j'espère que...
01:06:41 - Pourquoi pas aller avec des cours de danse, par exemple ?
01:06:47 - Alors, j'ai prévu ça avec une collègue de travail, là.
01:06:52 Bon, ça devrait se faire, voilà.
01:06:55 Je devrais aller, effectivement.
01:06:57 Parce que j'aime beaucoup la danse, donc...
01:06:59 - Ah, bah ça peut être...
01:07:00 - Et j'ai trouvé une personne qui est disponible pour ça.
01:07:03 Donc là, ça pourrait être...
01:07:07 - Et alors, moi je vais vous donner un ordre, hein.
01:07:10 C'est pas de vous masturber.
01:07:13 C'est que vous allez un peu plus dans la vie de tous les jours.
01:07:18 Vous allez un peu plus croiser le regard des hommes.
01:07:21 Et au moins une fois par jour, vous allez sourire à l'un d'eux.
01:07:26 - Ah !
01:07:28 - Ah, ça va être dur, hein.
01:07:30 - Oui, non mais c'est vrai que...
01:07:31 Non, c'est pas la question de sourire, parce que je suis plutôt ouverte.
01:07:35 C'est la question de...
01:07:38 Pour moi, c'est plutôt l'homme qui doit faire le premier pas.
01:07:41 Donc je vois qu'il n'y a pas de...
01:07:43 Je préfère ne pas me mettre en avant.
01:07:46 - Oui, mais à mon avis, vu ce que vous nous avez raconté,
01:07:49 il n'y en a pas beaucoup qui risquent de faire le premier pas.
01:07:51 - Et puis on peut faire un sourire sans que ce soit un premier pas.
01:07:53 Simplement sourire à quelqu'un, comme ça, quoi.
01:07:56 - Oui, ça c'est vrai.
01:07:57 - Hein ?
01:07:58 - Bien sûr.
01:07:59 - Vous pouvez faire un sourire.
01:08:00 - OK !
01:08:01 - Ça peut être un commerçant avec qui vous avez acheté quelque chose.
01:08:06 Et puis vous le regardez droit dans les yeux, vous lui faites un grand sourire.
01:08:09 Voilà, c'est juste pour que vous puissiez retrouver votre pouvoir de séduction.
01:08:14 C'est pour ça que je vous impose ce petit exercice quotidien.
01:08:18 Une fois par jour au moins.
01:08:19 - D'accord.
01:08:20 - Et vous verrez si ça déclenche quelque chose ou pas.
01:08:22 C'est pas sûr, mais ça peut déclencher à nouveau votre envie de séduire un peu.
01:08:29 - Mais l'envie de séduire, en fait, elle est toujours là.
01:08:35 Mais c'est le faire, en fait.
01:08:39 Le passer à l'acte, voilà.
01:08:41 - Vous voulez dire que vous avez eu des hommes récemment
01:08:44 qui vous ont...
01:08:46 Vous avez senti que vous leur plaisiez,
01:08:48 avec qui vous auriez pu aller plus loin et vous y avez pas été.
01:08:52 C'est ça que vous voulez dire ?
01:08:54 - Après cette séparation, oui, j'étais avec quelqu'un pendant deux mois, mais...
01:08:59 - Non, mais récemment, j'entends. Je parle.
01:09:01 - Récemment, oui.
01:09:03 - Oui.
01:09:05 - Mais vous avez pas voulu y aller, hein ?
01:09:08 - Non.
01:09:09 - Ouais.
01:09:10 - Trop... Je sais pas.
01:09:12 - Écoutez, de toute façon, on en a parlé.
01:09:15 - Oui.
01:09:16 - Voilà. Vous avez fait un premier pas en nous appelant.
01:09:18 Vous allez faire un deuxième pas en allant faire un sourire à votre marchand.
01:09:24 - OK.
01:09:25 - Et puis on verra comment ça évolue.
01:09:27 Et puis vous en avez envie, au fond.
01:09:30 Il y a quelque chose quand même au fond qui...
01:09:32 Il faut que l'envie devienne plus forte que la peur.
01:09:35 - Ben oui, c'est ça.
01:09:38 Mais c'est vrai qu'en faisant un premier pas, là, comme ça,
01:09:41 de parler et de me dire que...
01:09:46 Bon, enfin, d'essayer de faire ce que vous dites, sourire,
01:09:50 pour provoquer peut-être le regard de l'autre,
01:09:53 ça, je peux envisager de le faire.
01:09:57 - Ben, il faut le faire.
01:09:58 Et puis peut-être aussi que grâce à Jean-Charles Bouchoud,
01:10:01 il a mis un mot bien précis sur cette phrase qu'a dit cette personne.
01:10:06 Donc ça va faire son chemin aussi.
01:10:08 Vous allez vous rendre compte que c'était blessant,
01:10:11 ça a touché quelque chose de profond chez vous,
01:10:13 et c'est ça qu'il faut aller réparer.
01:10:15 - Mais la blessure existait avant la phrase.
01:10:17 Lui, il a réveillé la blessure.
01:10:19 - Oui, oui, oui.
01:10:21 - Mais comprendre aussi une chose, c'est que quand on est abandonné,
01:10:24 c'est toujours une bonne nouvelle.
01:10:27 - Oui, quand on y réfléchit.
01:10:28 Parce que la personne qui nous a abandonnés,
01:10:30 ça aurait été bien dommage qu'elle reste.
01:10:32 Donc avoir peur de l'abandon, non, non, non, non, c'est un tri l'abandon.
01:10:35 Il faut laisser partir les gens.
01:10:36 Et comme ça, de nouvelles énergies viennent vers nous,
01:10:38 et c'est plutôt une bonne nouvelle, là encore.
01:10:41 - Ah oui, alors là, je l'avais pas vue.
01:10:44 Comme ça.
01:10:46 - Rassurez-vous, il faut un peu travailler pour le voir comme ça.
01:10:49 - Oui.
01:10:50 - Mais c'est vrai, c'est vrai quelque part.
01:10:54 - Parce que ça veut dire que la personne ne nous accepte pas tel qu'on est.
01:10:57 - C'est ça.
01:10:58 - Donc s'il ne nous accepte pas tel qu'on est,
01:11:01 autant qu'il s'en aille,
01:11:02 et puis il y en a un autre qui nous acceptera tel qu'on est.
01:11:04 - Et puis c'est charmant les formes chez une femme, enfin.
01:11:07 On en met vraiment envie sous la dictature de choses
01:11:10 qui nous correspondent à peu d'entre nous en plus.
01:11:12 Bon, je suppose qu'il y a des gens qui aiment bien les maigrichonnes, mais...
01:11:15 - Jouer aux osselets, c'est pas ce qu'on préfère les hommes.
01:11:18 Ils aiment bien en avoir plein les mains.
01:11:20 Je suis bien d'accord avec vous.
01:11:21 - Donc voilà, un peu de forme, c'est sympa.
01:11:23 - Oui, moi je suis assez d'accord maintenant avec...
01:11:27 Vu que j'ai grossi, c'est sûr,
01:11:31 mais je pense que c'est...
01:11:34 Enfin, mon ex, c'est quand même quelqu'un qui est...
01:11:38 Faux de beauté, bien spécifique et tout aussi, voilà.
01:11:43 - Allez, c'est votre ex, on n'en parle plus.
01:11:46 - Voilà, c'est ça.
01:11:47 - Merci en tout cas de nous avoir appelés, Patricia.
01:11:50 Merci à vous.
01:11:51 - Merci à vous en tout cas pour vos conseils.
01:11:53 - Voilà, et puis on ne sait jamais, si vous avez envie, vous serez toujours apte.
01:11:57 Peut-être tester un jouet intime.
01:11:59 En tout cas, c'est ce qu'a fait Ophélie qui est avec nous.
01:12:01 Bonjour Ophélie.
01:12:02 - Oui, bonjour Brigitte.
01:12:05 Contente d'être avec vous.
01:12:06 Merci de m'attenir dans votre émission pour témoigner.
01:12:10 - Alors, ce vibromasseur Point G, c'est de la marque Pilotalk.
01:12:17 On le retrouve sur l'enseigne RueDesPlaisirs.com.
01:12:20 Alors, on lui fait un spécial Point G parce qu'il est recourbé.
01:12:25 Et donc, le gros gland, si je puis dire, a pour motif de titiller le fameux Point G.
01:12:34 Point qui n'est pas vraiment un point d'ailleurs, mais ça, ce n'est pas le sujet du jour.
01:12:38 Alors, il est turquoise, très jolie turquoise.
01:12:41 Voilà, et puis, allez-y, dites-moi ce que vous en pensez.
01:12:44 - Alors, moi, ce que je trouve très bien, c'est sa taille en réalité.
01:12:50 Et je trouve que pour l'anatomie d'une femme, il est vraiment très bien fait.
01:12:55 En plus, il est joli.
01:12:58 Il y a un strass au niveau du bouton pour actionner les vibrations.
01:13:03 - Il est très beau, c'est vrai. Il est très design.
01:13:06 - Voilà, design. Il est léger.
01:13:09 C'est très pratique en réalité. C'est assez discret.
01:13:13 Et écoutez, pour une fois, Brigitte, parce que j'en ai plusieurs, moi, de Vibromaster,
01:13:18 et je peux vous dire que ce qui m'a énormément plu, c'est que pour une fois,
01:13:21 les vibrations ne sont pas trop fortes.
01:13:24 C'est-à-dire que la première vitesse, elle est vraiment impeccable.
01:13:29 Et ça, ça permet vraiment d'y aller en douceur.
01:13:34 Donc, moi, j'ai bien apprécié ça.
01:13:36 Après, pour l'aspect Point G, entre guillemets, je n'ai pas eu l'effet escompté.
01:13:42 Cela dit, ce que je trouve pas mal, c'est qu'il est pratique.
01:13:45 Et en réalité, on peut l'utiliser pour plusieurs usages.
01:13:48 Et donc, je le trouve, voilà, c'est mon préféré, en tout cas.
01:13:53 La seule chose que je pourrais dire, c'est qu'au niveau des vitesses,
01:13:59 effectivement, pour actionner, ce n'est pas évident.
01:14:01 Il faut comprendre comment ça fonctionne.
01:14:03 Mais une fois qu'on a compris, c'est...
01:14:05 - Oui, parce qu'il y a un seul bouton, non ? Il y a plusieurs boutons ?
01:14:08 - Oui, il y a juste un bouton. Après, il se branche sur secteur.
01:14:11 Il n'est pas connecté au téléphone.
01:14:14 Mais il y en a qui sont connectés.
01:14:16 Ça peut être pas mal s'il était connecté, on va dire.
01:14:19 Et qu'en plus, au niveau des boutons, ce soit plus clair.
01:14:23 Voilà, c'est le petit bémol.
01:14:26 Mais sinon, au niveau de la taille, de l'anatomie,
01:14:29 enfin, il respecte bien l'anatomie, je trouve, et également la texture.
01:14:33 Mais je trouve que la texture est particulièrement agréable et douce.
01:14:37 Et en plus, il est un peu flexible. Il n'est pas rigide.
01:14:40 Donc c'est ça qui est agréable. Voilà.
01:14:43 - Oui, mais moi, je pense que c'est un beau produit. Je suis d'accord avec vous.
01:14:46 Et puis c'est vrai qu'il est très joli.
01:14:49 Voilà, bon, écoutez...
01:14:51 - Féminin, c'est pratique. On peut l'emmener.
01:14:54 Il vient avec une petite pochette.
01:14:56 - La boîte est assez jolie aussi, d'ailleurs.
01:14:58 - Oui, voilà, la boîte est jolie.
01:15:00 Et surtout, il y a une petite pochette de voyage qui est discrète.
01:15:03 Et voilà, c'est super.
01:15:05 Moi, j'ai bien apprécié, en tout cas.
01:15:07 Et ça fait partie de ce que je préfère.
01:15:10 - De vos préférés. Bon. - Exactement.
01:15:12 - Eh bien, je suppose que la note va être bonne, alors.
01:15:14 - Oui, je vais mettre un 9.
01:15:16 Parce qu'à cause du bouton, là, voilà, c'est tout.
01:15:19 Pour l'actionner, c'est un peu compliqué.
01:15:23 On peut se retrouver sur une vitesse...
01:15:25 - Un peu trop forte. - Un peu trop forte.
01:15:28 - Ça doit être ça, parce que quand je l'ai branchée, en effet, c'était un peu fort.
01:15:31 J'ai dû appuyer trop longtemps.
01:15:33 - Eh bien, merci de l'avoir testée pour nos auditeurs.
01:15:37 En tout cas, ce "Vibromaceur.g" saisie turquoise de la marque Pilotol,
01:15:41 on le retrouve sur l'enseigne RueDesPlaisirs.com.
01:15:44 C'est peut-être un joli cadeau à faire.
01:15:46 Si votre compagne manque un peu de désir,
01:15:48 peut-être que ça peut la relancer dans son désir.
01:15:50 Merci beaucoup, Ophélie.
01:15:52 On fait une petite pause, et puis on va retrouver Nathalie dans un instant.
01:15:55 C'est marrant, on n'a eu que des femmes qui sont venues nous parler de désir,
01:15:58 Jean-Charles Bouchoud.
01:16:00 Les hommes sont plus dans la pulsion que dans le désir, je ne sais pas.
01:16:03 - Peut-être bien. - Mais bon, en tout cas, c'est comme ça.
01:16:06 C'est en compagnie de Jean-Charles Bouchoud, psychothérapeute,
01:16:09 que nous évoquons le désir.
01:16:11 Je voulais juste préciser que c'est grâce à ce livre
01:16:13 que j'ai eu envie d'aborder ce sujet.
01:16:15 C'est un livre d'un sexothérapeute américain
01:16:19 qui s'appelle Stephen Snyder.
01:16:21 Ça s'appelle "Les clés du désir, quand on se connaît par cœur".
01:16:26 C'est un livre qui est dédié aux couples qui durent, aux couples au long cours.
01:16:31 Il y a des conseils assez techniques,
01:16:34 il y a beaucoup de cas particuliers qu'il raconte.
01:16:38 Ça peut peut-être vous aider.
01:16:41 C'est aux éditions Thierry Soucart,
01:16:44 "Les clés du désir, quand on se connaît par cœur".
01:16:48 Je ne peux pas recevoir le sexologue parce qu'il parle anglais,
01:16:53 et ça serait un peu compliqué à la radio.
01:16:55 C'est un livre assez concret,
01:16:58 si je puis dire, pour les gens qui sont peut-être en panne de désir.
01:17:03 Bonjour Nathalie.
01:17:05 Bonjour.
01:17:06 Merci d'être avec nous Nathalie.
01:17:08 Merci de m'accueillir aussi sur votre antenne.
01:17:11 Bonne après-midi.
01:17:12 Bonjour.
01:17:13 Alors, vous en êtes où vous ?
01:17:16 Actuellement, je n'ai plus de couple,
01:17:20 mais j'avais un couple de 23 ans.
01:17:25 Donc c'est vrai que j'avais quand même...
01:17:27 Un couple long cours, oui.
01:17:29 Voilà, avec trois enfants.
01:17:31 Donc j'ai quand même constaté effectivement que le désir,
01:17:36 c'est vrai qu'avant les enfants, c'est vrai que c'est beaucoup plus simple.
01:17:41 Après, ça demande une gestion quand même,
01:17:44 une fois qu'on a les enfants quand même.
01:17:46 Pas une gestion, puisque la fatigue l'emporte un petit peu des fois.
01:17:49 Et on a tendance à se laisser aller,
01:17:53 et pas entretenir quand même ce désir, tout ça.
01:17:59 Donc j'avoue que c'était un peu compliqué pour ma part.
01:18:01 Mais il y a deux choses.
01:18:03 Il y a d'abord en effet tout ce que les enfants demandent comme charge.
01:18:10 Et ça prend de l'énergie de toute façon.
01:18:13 Et puis, quand on est devenu parent,
01:18:15 on change aussi sa relation à l'autre.
01:18:18 Oui, bien sûr, oui.
01:18:22 Oui, et puis j'avoue que le quotidien l'emporte un peu,
01:18:26 et on fait moins attention peut-être à l'autre.
01:18:29 Ou vice versa d'ailleurs.
01:18:31 Peut-être qu'à un moment donné,
01:18:33 il faut être très vigilant pour ne pas devenir plus mère qu'amante.
01:18:39 Peut-être qu'un temps c'est nécessaire d'être plus mère qu'amante.
01:18:44 Ce qui semble assez normal dans le cadre des préoccupations maternelles primaires.
01:18:48 Mais à un moment donné, la difficulté c'est d'arriver à sortir de ce statut
01:18:52 pour rentrer de nouveau, de redevenir femme, redevenir amante.
01:18:56 Oui, tout à fait.
01:18:58 C'est comme s'il y avait une renaissance pour réinventer.
01:19:00 Oui, exactement.
01:19:02 Je pense qu'il faut que quand on est en couple,
01:19:04 après ce que je pense aussi, c'est que ça doit être une volonté des deux.
01:19:08 Absolument.
01:19:10 Si il y en a qu'un des deux...
01:19:12 Non, non, non, c'est aux deux.
01:19:15 Bien sûr que c'est aux deux de faire l'effort.
01:19:17 Il faut que les deux en aient envie aussi.
01:19:19 Oui, voilà.
01:19:21 Un exemple tout bête, c'est qu'on se dit toujours
01:19:24 que la femme, il faut qu'elle mette son plus beau pyjama,
01:19:26 il faut qu'elle mette...
01:19:28 Oui, voilà, son plus beau...
01:19:30 sa plus belle tenue,
01:19:32 et l'homme, on n'en parle jamais.
01:19:34 C'est vrai que ça, ça me révolte aussi.
01:19:36 Vous auriez voulu qu'il s'habille comme un...
01:19:38 Qu'il s'habille comme un...
01:19:40 Qu'il mette un string panter ?
01:19:42 En tarzan ?
01:19:44 Exactement, maintenant qu'on en parle, oui.
01:19:46 Mais par exemple, des fois, c'est vrai que...
01:19:48 Moi, je l'ai vu dans un de mes couples,
01:19:51 un de mes compagnons qui mettait un vieux tee-shirt
01:19:57 il y a 30-40 ans, quoi.
01:19:59 Mais oui, mais le mec qui met ses pantoufles
01:20:02 et qui ne se change pas le soir pour aller dîner,
01:20:05 c'est insupportable, évidemment.
01:20:07 Exactement, voilà. On reçoit la même avis.
01:20:10 Mais bien sûr, mais bien sûr.
01:20:12 Et la chanson "Tu te laisses aller",
01:20:15 elle est aussi valable pour les mecs que pour les filles.
01:20:18 On est bien d'accord.
01:20:19 Exactement, je suis d'accord, oui.
01:20:21 Et aujourd'hui, Nathalie, vous aspirez à quoi ?
01:20:24 À une rencontre.
01:20:26 À une rencontre, j'avoue que mes expériences de vie de couple
01:20:30 m'ont un petit peu échaudée,
01:20:33 m'ont demandé de me repositionner un petit peu
01:20:36 sur ce que j'avais envie, ce que je souhaitais
01:20:39 et ce que je ne souhaitais plus.
01:20:41 Donc maintenant, c'est mieux pour moi.
01:20:44 Je pense que j'essaie de me dire que ça va arriver naturellement.
01:20:48 Vous souriez aux hommes ?
01:20:50 Je reprends le conseil que j'ai donné à Patricia.
01:20:53 Bien vu, bien vu.
01:20:55 N'est-ce pas ?
01:20:56 Un point.
01:20:57 Oui, peut-être que non.
01:20:59 J'étais encore un peu...
01:21:01 Alors bon, je l'ai conscientisé,
01:21:03 je suis dans le...
01:21:06 entre vouloir être avec quelqu'un
01:21:08 et faire les choses pour être avec quelqu'un.
01:21:11 Il y a peut-être...
01:21:13 Je pense qu'il ne faut pas vouloir être avec quelqu'un,
01:21:15 il ne faut pas vouloir faire la rencontre,
01:21:17 je crois qu'il faut juste s'ouvrir aux autres.
01:21:20 Et c'est peut-être ça qui est compliqué,
01:21:22 parce que si on cherche à rencontrer
01:21:25 la personne avec qui on va pouvoir être,
01:21:28 quelque part, on n'est pas ouvert aux autres.
01:21:31 Vous voyez la différence ?
01:21:33 On est dans l'action de recherche.
01:21:35 Et quand on s'ouvre aux autres...
01:21:37 C'est pour ça que je disais tout à l'heure à Patricia
01:21:39 de regarder un peu les hommes
01:21:42 comme des objets désirables.
01:21:45 Et puis de temps en temps,
01:21:46 quand il y en a un qui nous regarde un peu,
01:21:48 on sourit.
01:21:49 Et puis c'est tout.
01:21:50 Et puis peut-être que ça va matcher,
01:21:53 peut-être pas, c'est pas grave.
01:21:55 Mais surtout aujourd'hui,
01:21:57 une femme qui sourit à un homme,
01:21:59 ça va quoi.
01:22:00 C'est plus l'époque où il fallait baisser les yeux
01:22:03 et jeter son manchoir.
01:22:05 Et cette démarche-là,
01:22:08 ça nous ouvre aux hommes.
01:22:10 Et puis il faut prendre du plaisir à se préparer.
01:22:14 Moi je dis souvent,
01:22:17 les sous-vêtements, c'est d'abord pour nous
01:22:19 qu'il faut les mettre.
01:22:20 Parce que si on les met...
01:22:22 Ça c'est bien,
01:22:23 parce que ça veut dire que quelque part,
01:22:25 vous êtes déjà prête à ce qu'on les voit.
01:22:28 - Ces sous-vêtements.
01:22:30 - Oui, oui.
01:22:31 Mais effectivement, sourire aux autres
01:22:33 et sourire aux autres, oui.
01:22:34 C'est peut-être ça qui me manquait, oui.
01:22:36 Effectivement.
01:22:37 - Et c'est à chaque instant ?
01:22:41 - Oui, exactement.
01:22:43 Oui, j'ai bien entendu.
01:22:45 Ça a bien fait écho en moi, oui.
01:22:49 Effectivement, ça me parle beaucoup,
01:22:53 ce que vous me dites.
01:22:54 Autant j'étais dans l'envie,
01:22:57 effectivement, de rencontrer quelqu'un,
01:22:58 mais je n'étais pas ouverte à l'extérieur, tout ça.
01:23:01 Sans parler d'hommes.
01:23:03 - Parce que rencontrer quelqu'un,
01:23:05 c'est le hasard.
01:23:07 Enfin, moi je ne crois pas trop au hasard.
01:23:09 Mais si on est dans l'espoir de rencontrer quelqu'un
01:23:13 et qu'il faut que ce soit ce quelqu'un,
01:23:16 déjà on n'est pas ouvert justement
01:23:19 à toutes les possibilités.
01:23:21 Et parfois, vous allez peut-être avoir
01:23:24 deux, trois personnes, deux, trois hommes
01:23:26 que vous allez rencontrer,
01:23:27 avec qui vous allez peut-être prendre un verre,
01:23:30 et puis ça vous sentirez que ça ne vaut pas la peine
01:23:32 d'aller plus loin,
01:23:33 parce que vous avez maintenant de l'expérience,
01:23:34 vous savez ce que vous voulez,
01:23:35 comme vous l'avez dit.
01:23:36 Mais ce n'est pas grave.
01:23:38 Vous aurez au moins été à nouveau
01:23:40 en relation avec l'autre.
01:23:42 - Oui, c'est important, ça,
01:23:43 l'expérience que nous nous amène,
01:23:44 c'est que maintenant, on sait ce qu'on veut,
01:23:46 et on sait surtout ce qu'on ne veut pas.
01:23:48 Alors que c'est vrai que quand on démarre dans la vie,
01:23:50 on ne sait pas vraiment de quoi on a besoin.
01:23:52 C'est l'expérience qui nous le dira.
01:23:55 - Oui, c'est vrai.
01:23:57 Et c'est vrai que s'ouvrir aux autres,
01:24:00 effectivement, même dans le sens contraire,
01:24:03 quand quelqu'un est ouvert,
01:24:05 c'est nettement plus agréable.
01:24:10 C'est sûr.
01:24:11 - Oui, oui.
01:24:12 - Et on a envie déjà de discuter,
01:24:13 sans savoir ce qui va arriver derrière, effectivement.
01:24:16 Et on a envie, effectivement.
01:24:18 - Voilà, écoutez Nathalie,
01:24:20 merci de nous avoir appelées.
01:24:23 - Merci beaucoup à vous en tous les cas.
01:24:24 - Mais non, c'est nous.
01:24:26 Alors, le désir, je crois qu'on en a dit pas mal de choses.
01:24:29 - On en a beaucoup parlé, oui.
01:24:30 - Jean-Charles, il ne faut pas en être esclave non plus.
01:24:32 - Non.
01:24:33 C'est ce que vous l'avez senti,
01:24:34 je voulais faire passer ce message au départ, oui.
01:24:36 Parce qu'on a l'impression que quand on est libre,
01:24:38 c'est quand on peut satisfaire ses désirs.
01:24:41 Et un jour, on se rend compte
01:24:42 qu'on est peut-être bien esclave de nos désirs.
01:24:44 Et c'est intéressant.
01:24:45 Et Freud l'avait déjà dit, de toute façon.
01:24:47 Nous nous sommes construits
01:24:48 au cours de nos six premières années de vie.
01:24:49 Et quelle est la première chose la plus importante,
01:24:51 bon, après avoir respiré,
01:24:52 c'est été, boire, manger.
01:24:54 Et puis ensuite, il y a cette libido qui s'impose à nous.
01:24:56 Alors, on a besoin d'être reconnu,
01:24:58 on a besoin d'être suffisamment aimé,
01:25:00 suffisamment aimable.
01:25:01 Et puis, viendra cette sexualité un petit peu plus tard.
01:25:04 Mais nous fonctionnons aujourd'hui.
01:25:07 Tout à l'heure, je l'ai évoqué avec l'angoisse d'abandon.
01:25:10 L'angoisse d'abandon, c'est une angoisse d'un enfant
01:25:12 d'entre un et quatre, cinq ans.
01:25:15 Vous voyez ?
01:25:16 Alors qu'aujourd'hui, si je réfléchis bien,
01:25:17 quelqu'un m'abandonne,
01:25:18 c'est la meilleure des nouvelles, quoi.
01:25:20 Il ne fallait surtout pas que cette personne reste là.
01:25:22 Donc, on voit qu'il y a quand même un monde entre...
01:25:24 Et pareil pour tous les désirs.
01:25:26 Faire un jeûne, c'est intéressant aussi.
01:25:28 - Se faire un jeûne ?
01:25:30 - Se faire un petit jeûne, c'est pas mal non plus.
01:25:32 - Excusez-moi.
01:25:33 - Ce n'était pas ce que je voulais dire.
01:25:34 - J'avais bien compris, j'avais bien compris.
01:25:36 Oui, mais se faire un jeûne, oui, pourquoi pas ?
01:25:38 Mais pourquoi pas aussi un grand gueuleton ?
01:25:40 Enfin, je veux dire, qu'importe quoi.
01:25:42 - Oui, mais le jeûne, il nous montre quelque chose.
01:25:44 Ce n'est pas pour rien que la plupart des religions,
01:25:46 normalement, dans le temps, l'imposaient.
01:25:48 C'est-à-dire qu'au cours du jeûne,
01:25:50 on se rend compte de notre finitude,
01:25:52 on a la chance de pouvoir se rendre compte
01:25:54 à quel point nous sommes conditionnés.
01:25:56 Conditionnés par nos désirs.
01:25:58 Donc, sortir du conditionnement, c'est pas mal.
01:26:00 Et puis, ensuite, revenir vers ses désirs, mais plus...
01:26:02 - Et d'ailleurs, c'est un conseil
01:26:04 qu'on pourrait donner à certains couples.
01:26:06 C'est de décider, par exemple,
01:26:08 pendant un mois qu'il n'y aura pas de relation sexuelle.
01:26:10 Et en effet, un mois après,
01:26:12 la relation sexuelle
01:26:14 sera forcément assez explosive.
01:26:16 - Bien sûr.
01:26:18 - Parce que justement, il y aura eu ce manque.
01:26:20 - Oui, elle sera même peut-être très différente.
01:26:22 Peut-être qu'on va se redécouvrir, peut-être qu'on va s'autoriser
01:26:24 juste une petite caresse, un baiser,
01:26:26 qu'on s'était empêchés pendant un mois.
01:26:28 Oui, c'est le principe du jeûne.
01:26:30 Ça existait dans les religions, mais le problème des religions,
01:26:32 c'est qu'ils ont voulu, pour beaucoup, nous asservir.
01:26:34 Donc, on a rejeté
01:26:36 les principes religieux. Et c'est dommage,
01:26:38 parce que c'était pas mal, en fin de compte.
01:26:40 - Le religieux, puisque
01:26:42 c'est la différence entre la religion et le religieux.
01:26:44 Le religieux, on en a besoin.
01:26:46 L'être humain qui ne donne aucun sens à sa vie.
01:26:48 Et aujourd'hui,
01:26:50 on en a beaucoup qui s'accrochent...
01:26:52 - Et si le sens qu'on donne à notre vie se limite
01:26:54 à boire, bouffer, baiser,
01:26:56 voire commander ou gagner du fric,
01:26:58 et c'est la crise. Nous sommes en crise.
01:27:00 - Nous sommes en crise de religieux.
01:27:02 - Nous sommes en crise de tout.
01:27:04 C'est-à-dire que certains veulent se remplir
01:27:06 et jamais rien donner.
01:27:08 Non, c'est bon.
01:27:10 Emmanuel Macron, il faudrait qu'il fasse un petit jeûne.
01:27:12 - OK.
01:27:14 - Je crois que c'est déjà fait.
01:27:16 - Je n'irai pas jusque-là.
01:27:18 En tout cas, Jean-Charles Bouchoud, je rappelle aussi que
01:27:20 vous formez des personnes.
01:27:22 C'est des ateliers d'écriture pour les victimes
01:27:24 de violences psychologiques.
01:27:26 Vous pouvez nous en dire un tout petit peu plus ?
01:27:28 - Bien sûr. Les personnes qui ont vécu des violences psychologiques
01:27:30 ont besoin de parler, elles ont besoin de le dire.
01:27:32 Et c'est bien d'organiser des ateliers d'écriture
01:27:34 où les gens vont pouvoir se retrouver,
01:27:36 discuter entre eux,
01:27:38 et puis se retrouver seuls face à leurs feuilles de papier.
01:27:40 J'ai créé une formation.
01:27:42 C'est à l'intention des thérapeutes,
01:27:44 mais ça peut être aussi les personnes
01:27:46 qui sont passionnées par l'écriture,
01:27:48 parce qu'un atelier d'écriture est très thérapeutique,
01:27:50 mais ça n'est pas non plus une thérapie.
01:27:52 Donc, si parmi les auditeurs,
01:27:54 il y a des personnes qui aimeraient
01:27:56 en savoir plus, qu'ils n'hésitent pas à rentrer
01:27:58 en contact avec moi.
01:28:00 L'atelier d'écriture a l'intention des victimes
01:28:02 de violences psychologiques. Et on en a besoin.
01:28:04 Vraiment, on en a besoin.
01:28:06 - Et demain, justement, on reviendra
01:28:08 un peu sur ce sujet,
01:28:10 sur les violences, mais on verra
01:28:12 plutôt comment on peut se respecter
01:28:14 dans la relation, et ce sera
01:28:16 également avec vous, Jean-Charles Bouchaud,
01:28:18 puisque vous restez sur Paris pendant deux jours.
01:28:20 Tout de suite, vous retrouvez
01:28:22 votre avenir, et puis moi,
01:28:24 je vous souhaite d'avoir beaucoup de désirs,
01:28:26 de désirs de vivre, parce que je l'ai dit
01:28:28 en début d'émission, et je voudrais conclure là-dessus.
01:28:30 C'est notre moteur, quand même,
01:28:32 le désir.