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Avec Luc Chatelain, producteur de pommes de terre, administrateur de l’UNPT, ancien président du CNIPT
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##C_EST_A_LA_UNE-2023-02-27##

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Transcription
00:00 7h13 sur Sud Radio, en cette période je vous le disais de forte inflation la pomme de terre parce que peu cher attire les ménages mais
00:06 voilà le rendement moyen de la production en France est au plus bas depuis près de 30 ans. Bonjour Luc Chatelain.
00:12 - Oui bonjour effectivement on a connu cette année 2022 une année extrêmement compliquée.
00:18 - Oui c'est ça.
00:20 Je vais vous présenter déjà pour nos auditeurs de Sud Radio.
00:23 Vous êtes producteur de pommes de terre Luc Chatelain, administrateur de l'union nationale des producteurs de pommes de terre, ancien président du comité national
00:30 interprofessionnel de la pomme de terre. C'est vrai la filière qui a connu des jours meilleurs l'année 2022 a été compliquée.
00:36 - Oui on a vécu deux phénomènes, un phénomène de forte chaleur et aussi de déficit d'eau.
00:42 Ce qui s'est traduit par un rendement, le rendement le plus faible depuis ces 30 dernières années.
00:50 On est à moins de 40 tonnes de production FECTA cette année. Mais je tiens à rassurer,
00:56 la France est un grand producteur de pommes de terre, on produit plus de 6 millions de tonnes de pommes de terre par an.
01:00 Donc certes on en exportera un peu moins,
01:03 mais il y en aura suffisamment pour les consommateurs.
01:07 - C'est à dire qu'il ne faut pas s'inquiéter forcément de ces rendements au plus bas pour la filière selon vous ?
01:11 - C'est à dire qu'on priorise d'abord
01:14 l'approvisionnement des citoyens français avant d'exporter très clairement.
01:19 Une pomme de terre sur deux est exportée donc bon voilà cette année on en mettra un peu moins sur les marchés
01:25 d'export, grands exports,
01:27 au bénéfice, pour prioriser.
01:30 - La France qui est le premier exportateur au monde c'est ça de pommes de terre ?
01:35 - Oui tout à fait, alors qu'on parle beaucoup beaucoup de souveraineté alimentaire
01:40 actuellement,
01:42 notre filière est sur ce plan
01:44 une filière d'excellence parce qu'effectivement
01:47 on importe très très peu, c'est vraiment à la marge
01:53 les pommes de terre de façon tout à fait anecdotique mais on est un très grand pays exportateur.
01:59 - Le fait d'exporter un peu moins, alors on va revenir sur la question du marché national justement de la pomme de terre, mais le fait
02:04 d'exporter moins à l'international, est-ce que ça peut avoir des conséquences concrètes
02:09 pour notre pays ? Est-ce que ça peut nous faire reculer déjà dans ce classement international ?
02:14 - Je pense que là très clairement il faut assurer, alors qu'en ce moment
02:18 les priorités du pouvoir d'achat sont des choses essentielles,
02:23 vous l'avez rappelé tout à l'heure en introduction, la pomme de terre est un produit très accessible.
02:27 Je rappelle que le prix moyen de la pomme de terre c'est moins d'un euro 24
02:30 du kilo, avec un kilo vous faites quatre plats à vos repas, donc effectivement
02:37 si on doit se comparer par rapport à d'autres aliments comme les pâtes ou
02:40 le riz, nous on est en plus avec une accession très très modérée, on est à moins de 10%
02:48 sur le produit pomme de terre, alors que d'autres produits comme ceux que je viens de citer sont à
02:52 15 voire 20, 25%.
02:55 On a su maîtriser justement
02:59 les prix
03:02 dans la filière. - Donc priorité au marché national,
03:05 Luc Chatelain, c'est-à-dire vous pouvez nous le garantir qu'il n'y aura pas de hausse
03:09 justement du prix de la pomme de terre sur le marché national ? - Alors soyons réalistes,
03:13 notre filière est confrontée comme toutes les autres à
03:17 la hausse de tous ses intrants,
03:19 l'électricité, l'énergie et compagnie.
03:21 Elle est mobilisée pour approvisionner, parce qu'on sait que c'est un produit
03:28 emblématique de l'alimentation des français, donc il faut qu'on arrive à... il ne faut pas qu'on énoye nos consommateurs, donc
03:34 tout sera fait pour faire en sorte que
03:37 le consommateur retrouvera toujours de beaux produits dans les rayons,
03:42 alors ça fait qu'une petite inflation, mais elle sera tout à fait... - C'est important pour les auditeurs de Sud Radio de le savoir, quand on parle de
03:48 cette petite inflation, on imagine une inflation à combien de chiffres ? - Elle sera à moins de 2 chiffres
03:52 pour notre pomme de terre, elle est à moins de 2 chiffres, voilà.
03:55 Et je pense que ça, je pense qu'aujourd'hui, quand on compare à l'ensemble de l'offre alimentaire,
04:01 on est extrêmement bien placé.
04:03 C'est ce qu'il faut rappeler, et en plus la pomme de terre, ça permet de la diversité, c'est un produit moderne, ça reste un produit moderne
04:10 dans la diversité des préparations, où je pense qu'il y a vraiment de quoi faire. - La tentation aussi de faire du blé
04:16 est grande en ce moment, notamment depuis que les coûts ont fortement augmenté
04:21 avec la guerre en Ukraine, est-ce qu'on ne risque pas aussi d'avoir un certain nombre de producteurs de pommes de terre qui s'orienteraient
04:27 davantage vers cette filière ? - J'avoue que les inquiétudes d'un certain nombre de producteurs,
04:32 parce que la pomme de terre, c'est comme toutes les autres productions, elle a besoin d'eau pour
04:39 grossir, se développer.
04:41 Les conditions climatiques
04:44 que l'on peut présager pour les mois à venir
04:47 n'encouragent pas
04:49 les producteurs à développer cette
04:52 production.
04:55 Vu le risque, le risque de manquer d'eau.
04:58 - Bien sûr.
05:02 Concernant justement ces problèmes d'eau, le gouvernement en tout cas
05:06 met la pression peut-être sur des restrictions d'eau qui pourraient intervenir très prochainement, peut-être dès aujourd'hui, c'est un sujet d'inquiétude important pour toute la filière ?
05:14 - Oui, bien évidemment, mais on est conscient que l'eau, on doit la partager.
05:21 La priorité bien entendu, c'est celle d'alimenter en eau nos concitoyens,
05:27 mais je le rappelle, la pomme de terre a besoin de l'eau pour son développement.
05:33 Alors on s'emploie avec aussi bien des axes de recherche,
05:38 des techniques nouvelles pour permettre justement de rendre l'eau plus efficiente quand on en a.
05:45 - Par exemple, par quel biais ?
05:47 - Par exemple, sur mon exploitation, lorsque je plante maintenant les pommes de terre,
05:51 on réalise entre chaque but, vous savez les pommes de terre ce sont des buts,
05:55 et bien entre chaque but on réalise des petites tiguettes,
06:01 des petits réservoirs en fait, on appelle ça un barbute,
06:05 et ce qui permet que lorsque il tombe, ça a deux effets,
06:08 ça évite l'érosion et en plus ça permet de mieux absorber l'eau lorsqu'on a un orage,
06:15 ça évite que l'eau ne ravine.
06:18 - En effet, on va le voir tout au long de cette matinée aussi, les agriculteurs effectivement,
06:22 qui réfléchissent, qui travaillent justement pour pallier à ce manque d'eau,
06:27 et vous le prouvez effectivement Luc Chatelain, en tout cas avec ces initiatives qui peuvent être mises en place.
06:33 Je rappelle que vous êtes producteur de pommes de terre, donc administrateur de l'Union Nationale des Producteurs de Pommes de Terre,
06:37 ancien président du Comité National Interprofessionnel de la Pomme de Terre.
06:41 Un grand merci d'avoir été avec nous Luc Chatelain ce matin sur Sud Radio, merci à vous.

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