Au programme :
- Un journaliste d'investigation américain accuse les Etats-Unis d'avoir saboté les gazoducs Nord Stream 1 et 2. Nicolas Meilhan, ingénieur sur les sujets du transport et de l'énergie et Éric Denécé, politologue, sont nos invités
- Macron “Le chômage est à son niveau le plus bas pour la deuxième fois depuis 40 ans. Objectif plein emploi !” : un point avec Marc Touati, économiste.
- Pour Sandrine Rousseau, le Rassemblement National est un «parti fascisant» et ses électeurs sont complices
- Maxime Amblard, auteur de “Abondance et pénurie”
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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-02-15##
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- Pour Sandrine Rousseau, le Rassemblement National est un «parti fascisant» et ses électeurs sont complices
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00:00:00 révélations explosives, alors évidemment à vérifier, évidemment à contrôler, alors tout de suite on dit non c'est faux, non c'est vrai, de Samu H. Hersh,
00:00:07 Samu H. Hersh, très célèbre journaliste américain, 85 ans, prix Pulitzer, et qui dit, lui,
00:00:13 qui s'appuie sur un certain nombre de sources,
00:00:15 qui dit que ce sont les plongeurs de l'US Navy, de la marine américaine aidée par la Norvège,
00:00:20 qui ont posé des explosifs sur ces gazoducs, en juin 2022,
00:00:26 et trois mois après, ils ont été actionnés. Alors Eric Délessay, bonjour.
00:00:33 Bonjour. Bonjour, on vous reçoit toujours avec plaisir, vous êtes politologue, vous êtes directeur du centre français de recherche sur l'enseignement.
00:00:39 Alors après,
00:00:42 évidemment, la bombe, entre guillemets, du journaliste Samu H. Hersh, est-ce qu'on est plus avancé aujourd'hui ?
00:00:48 Que pensez-vous de ces révélations ? Et on sait un peu plus sur ce qui s'est passé,
00:00:54 sur ce fameux sabotage de juin dernier ?
00:00:57 Alors d'abord, je crois qu'il faut rappeler, vous l'avez dit, qu'H.S. M. Hersh, il ne s'est quasiment jamais trompé par le passé,
00:01:04 depuis ses premières révélations en 68 sur les massacres au Vietnam, jusqu'à son dernier livre qui expliquait la manière dont Sama Bin Laden a été
00:01:11 véritablement éliminé, qui n'a rien à voir avec le narratif qu'avait servi la Maison Blanche.
00:01:16 C'est pas un homme qui raconte des histoires, bien sûr, tout le monde peut se tromper. Et je crois qu'il faut revenir sur le film des événements,
00:01:23 parce que dès l'invasion
00:01:25 russe en Ukraine, on a vu les autorités américaines commencer à faire des allusions et des menaces sur
00:01:32 les pipelines Nord Stream 1 et Nord Stream 2. Il y a eu ensuite les sanctions, les sanctions qui ont amené une forme de réduction
00:01:40 du débit de gaz à l'attention de l'Allemagne, et ça a été rapidement remplacé par du gaz américain.
00:01:45 On a ensuite, à la date du 26 septembre, le fameux sabotage,
00:01:50 selon une opération qui est assez précisément décrite par Seymour Hersh et qui me semble difficilement inventée,
00:01:56 on voit très rapidement, après cet attentat, les Américains se féliciter
00:02:01 et essayer d'orienter les soupçons contre la Russie. Et puis, dans les semaines qui suivent, on voit un certain nombre de bruits qui circulent,
00:02:07 où on dit "ce sont probablement les Américains",
00:02:09 parce que si c'était les Russes, bien sûr, tout le monde aurait crié "les Allemands en premier".
00:02:13 On voit ensuite un second bruit qui dit "ce sont les Américains avec l'aide d'un pays de l'OTAN".
00:02:19 - Oui, avec les Anglais, on a beaucoup parlé des Anglais aussi.
00:02:21 - Voilà.
00:02:22 - Voilà, oui.
00:02:22 - Mais c'était encore assez troublé, assez peu précis. Et puis arrive l'article de Seymour Hersh,
00:02:27 qui encore une fois est un homme qui a d'excellentes sources dans l'appareil de renseignement politique ou dans l'appareil de
00:02:33 militaire américain, qui décrit par le menu, selon lui bien évidemment, la manière dont l'opération a été conduite par des plongeurs norvégiens,
00:02:40 spécialistes de l'intervention sur les plateformes pétrolières en eau très profonde, une opération pilotée par les Américains.
00:02:47 Et je dirais, ceci paraît bien sûr corroboré par une déclaration d'un procureur allemand chargé de l'enquête,
00:02:53 qui a dit que pour lui il n'y avait strictement aucune preuve incriminant la Russie.
00:02:58 Donc à défaut d'avoir bien sûr des preuves absolument...
00:03:00 - Bien sûr.
00:03:02 - Oui, des factuels.
00:03:04 - Il y a quand même de très fortes présomptions, on doit rester prudent.
00:03:08 Il y a eu effectivement une série de délégations à la fois de la part de la CIA, du porte-parole de la Maison Blanche et des autorités norvégiennes.
00:03:15 Mais que pouvait-il faire d'autre qu'un démenti ?
00:03:18 Donc pour l'instant ils n'ont convaincu personne et je crois que malheureusement, nous pouvons toujours nous tromper,
00:03:25 que la description des faits qu'a donné Seymour Hersch est probablement celle qui est la vérité.
00:03:30 - Alors Éric Dénessé, juste sur ce plan-là, évidemment pour le moment, évidemment c'est la version de Seymour Hersch,
00:03:38 qui effectivement n'est pas un perdreux de l'année, ça a été depuis 68,
00:03:42 il a fait énormément de révélations, de tous les côtés en tout cas, c'est quelqu'un d'indépendant, de profondément indépendant.
00:03:48 Mais si c'est prouvé, je dis bien si, avec un grand S et un grand I, quelles pourraient être les conséquences ?
00:03:55 - D'abord je pense que ce ne sera jamais prouvé parce que les autorités américaines ne le révéleront jamais.
00:04:01 Et si un membre de la CIA venait lui-même à dire la même chose, il serait probablement victime d'un démenti aussi cinglant.
00:04:08 Rappelons aussi que Seymour Hersch, à l'âge qu'il a, n'a pas de raison de briller et de raconter n'importe quoi,
00:04:13 et que pour la petite histoire, il est lui-même déjà accusé d'être complotiste sur les réseaux sociaux.
00:04:18 - C'est amusant.
00:04:21 - Qu'est-ce que ça pourrait... Je pense que beaucoup de services européens, beaucoup d'États-majors politiques européens
00:04:28 ont des éléments probablement encore plus probants et peuvent confirmer cela,
00:04:33 ce ne sera pas nécessairement accessible pour le grand public, mais ça pose un problème majeur,
00:04:37 c'est que ce sabotage des deux pipelines, c'est un véritable acte de guerre,
00:04:42 je dirais, en direction des Allemands, et cet acte de guerre est commis par leur allié, leur protecteur américain.
00:04:49 - Le protecteur est légendaire, enfin, depuis 1945, oui, absolument.
00:04:54 - Tout à fait.
00:04:56 - Oui ? On ne vous entend plus là, Éric Dénessé.
00:05:00 Juste, prenez votre téléphone, mais juste, je voudrais poser une question à Nicolas Méhen,
00:05:05 on est tout aussi ravis de recevoir Nicolas Méhen, vous êtes ingénieur,
00:05:09 spécialiste sur le sujet du transport et de l'énergie, et pas seulement,
00:05:13 mais je voudrais vous parler, au fond, qu'est-ce qu'a provoqué ? Parce que ça, on en parle,
00:05:18 mais au fond, vous dites, vous avez tweeté là-dessus, Nicolas Méhen, vous dites,
00:05:22 n'oubliez pas que, quand on parle des prix d'électricité, etc.,
00:05:27 n'oubliez pas le rôle qu'a joué le sabotage Nord Stream 2 dans cette hausse exponentielle.
00:05:34 - Alors, ce n'était pas que le sabotage, c'était le tuyau tout court, en fait,
00:05:37 parce que si on prend l'historique, Nord Stream 2, il a été décidé à la construction en 2018,
00:05:43 et donc, il a été construit en 3 ans et demi, 4 ans, et donc, il a été terminé en septembre 2021.
00:05:50 Et donc, M. Poutine, à ce moment-là, voulait bien évidemment le mettre en marche,
00:05:55 l'activité, oui. - Il savait très bien qu'il y avait l'opposition d'un certain nombre d'Européens,
00:05:58 les Ukrainiens, les Polonais, et aussi, bien évidemment, les États-Unis,
00:06:03 qui se sont toujours opposés à ce tuyau, qui avaient mis en place, d'ailleurs, des sanctions contre ce tuyau,
00:06:08 qu'ils ont levées 2 mois avant la complétion. Je rappelle que les États-Unis, en 1982,
00:06:12 ils ont déjà fait sauter un pipeline. On n'en parle pas beaucoup, mais pendant l'invasion de la Pologne,
00:06:17 ils ont fait sauter un pipeline par Ronald Reagan. - Qui rejetait la Russie à...
00:06:22 - Voilà, c'était un pipeline transsibérien qui devait aller en Europe.
00:06:25 Ils se sont toujours opposés, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale,
00:06:28 à ce que l'Europe construise le moindre lien avec la Russie.
00:06:31 Et donc, ce qui s'est passé, c'est que M. Poutine, à partir de juin 2021,
00:06:35 a commencé à réduire les approvisionnements en gaz naturel de l'Europe.
00:06:39 Et donc, dans ce cas-là, le prix du gaz a commencé à augmenter, doucement.
00:06:43 - Dès juin 2021. - Dès juin 2021, bien sûr.
00:06:46 L'augmentation, elle date de juin 2021, elle date pas du 24 février 2022.
00:06:49 Et comme en Europe, notre prix, notre mécanisme de fixation des prix de l'électricité
00:06:54 fait que c'est un excès de facto sur le gaz naturel,
00:06:58 le prix de l'électricité français augmente à partir de juin 2021.
00:07:02 Et puis après, on continue.
00:07:05 Les Allemands disent en octobre à M. Poutine, il va falloir que vous le fassiez certifier.
00:07:11 Et puis en novembre ou en décembre, là, la certification est refusée,
00:07:15 parce que les Américains et les Ukrainiens ont réussi à convaincre les Allemands de ne pas le certifier.
00:07:21 Et d'ailleurs, quand M. Poutine, en janvier, en février,
00:07:26 trois jours avant, donc le 21 février, il dit
00:07:31 "je reconnais l'indépendance des deux républiques de Lugansk et de Donetsk",
00:07:35 quelle est la première réaction de Love Scholes ?
00:07:39 Il dit dans ce cas-là "plus de Nord Stream 2".
00:07:41 C'est ça la première phrase qu'il dit.
00:07:42 Et donc, c'était vraiment au cœur de ce conflit.
00:07:47 Et là, effectivement, après le fait qu'il y ait eu ce sabotage,
00:07:51 moi, ce que je disais après l'explosion, c'est que j'étais aux États-Unis en 2002,
00:07:56 j'avais regardé de très près les attentats du World Trade Center.
00:07:59 Bon, il ne me venait pas vraiment à l'idée de me dire que c'était les Américains qui avaient fait sauter les tours.
00:08:03 À l'époque, c'était même du complotisme.
00:08:05 Aujourd'hui, on voit que le complotisme a changé de camp,
00:08:08 puisque maintenant, ce seraient les Russes qui se seraient auto-flagellés
00:08:12 sur une infrastructure qui leur a coûté quand même 10 milliards de dollars.
00:08:16 Soit dit en passant, c'était 1 milliard de dollars pour les Français,
00:08:19 on leur a prêté 1 milliard, ils sont perdus pour Engie.
00:08:21 Et puis, quand même des milliards de dollars de recettes potentielles,
00:08:26 alors que le gaz, c'était la seule énergie sur laquelle les Européens n'ont pas mis de sanctions.
00:08:30 - Oui, c'est ça, il n'y a pas de sanctions sur le gaz.
00:08:32 - Donc, ce serait la Russie pour leur rendre service qu'ils leur aient fait à leur place.
00:08:34 - Oui, c'est un masochisme un peu spécial.
00:08:36 Juste un mot, alors aujourd'hui, du point de vue économique,
00:08:40 ce que nous subissons notamment de cela, c'est quoi exactement, concrètement ?
00:08:45 - Aujourd'hui, c'est terrible,
00:08:47 puisque vous avez le prix du gaz et de l'électricité qui augmente,
00:08:51 rien que pour l'industrie, les deux énergies, c'est gaz et électricité.
00:08:54 Donc, on est monté à x10, on est même monté à x20.
00:08:57 Il faut avoir en tête que l'électricité en France,
00:08:59 ça coûtait entre 30 et 50 euros du mégawatt-heure,
00:09:03 on est monté à plus de 1000, donc entre x20 et x30.
00:09:06 Donc là, on est redescendu, tout le monde est content,
00:09:08 mais on est redescendu à x3.
00:09:10 X3, c'est quand même toujours trop pour nos artisans,
00:09:12 pour nos blangers, pour nos PME.
00:09:14 Et le vrai problème, c'est qu'au-delà de ça,
00:09:16 le gaz américain est 6 fois moins cher que le nôtre.
00:09:20 Au début de la décennie...
00:09:22 - Non, non, c'est les Américains qui se sont, aujourd'hui, enrichis avec le gaz de schiste.
00:09:25 - Alors, j'ai fait un petit calcul, justement,
00:09:28 pour regarder, est-ce qu'ils se sont enrichis ?
00:09:30 Depuis le juin 2021, le surplus qu'ils ont gagné,
00:09:34 avec l'augmentation du prix, c'est 25 milliards de dollars.
00:09:37 Mais évidemment, ce n'est pas dans la poche de M. Biden,
00:09:39 c'est dans la poche des producteurs.
00:09:41 - Vous voulez dire un surplus, un bénéfice, enfin...
00:09:43 - Voilà, l'augmentation du prix, c'est 25 milliards de dollars.
00:09:45 Quel est leur effort de guerre en Ukraine ? 23.
00:09:48 23 milliards de dollars. - On équilibre.
00:09:50 - Voilà, c'est pas mal équilibré.
00:09:52 - C'est intéressant. Eric Deneyssey,
00:09:54 justement, de ce point de vue-là,
00:09:56 est-ce que tout ça est en train,
00:09:59 au-delà même de Nord Stream 1 et 2,
00:10:01 actuellement, la situation géopolitique...
00:10:03 Je ne vous demande pas des prédictions,
00:10:05 on n'est pas là dans un salon de voyance,
00:10:07 mais est-ce que ça rebat les cartes, quand même,
00:10:09 géopolitiquement, autour de tout cela ?
00:10:12 Autour de Russie-Ukraine et les conséquences
00:10:15 du pavé dans les mars ?
00:10:17 Eric Deneyssey ?
00:10:21 - Oui. - Oui.
00:10:23 Vous avez entendu ma question ou pas ?
00:10:25 - Oui, oui. Je vous dis, ça rebattrait les cartes
00:10:27 et nos amis allemands réagissaient.
00:10:29 Parce que l'acte de guerre dont ils ont été victimes
00:10:31 par les Américains
00:10:33 est une atteinte à leurs intérêts économiques
00:10:35 et politiques. Et nous n'avons vu,
00:10:37 pour l'instant, ni les politiques, ni les parlementaires,
00:10:39 ni les médias
00:10:41 réagir par rapport à cet acte
00:10:43 qui est, quand même, quelque chose de terrible.
00:10:45 Je dirais qu'il y a un deuxième élément qui est important
00:10:47 et qui rebat la donne, en ce moment.
00:10:49 Ce sont les récentes révélations qui ont été faites
00:10:51 par l'ancien Premier ministre israélien,
00:10:53 Naftali Bennett, mais également
00:10:55 par l'économiste Jeff Sachs
00:10:57 ou par les Turcs, tous ayant
00:10:59 participé directement ou indirectement
00:11:01 aux médiations qui ont été lancées
00:11:03 dès le début du conflit en Ukraine.
00:11:05 Et tous les trois
00:11:07 donnant bien sûr des points de vue concordants
00:11:09 bien qu'ils aient
00:11:11 appartenu à différentes
00:11:13 périodes de négociations, et disant
00:11:15 que les Américains ont délibérément
00:11:17 empêché Zelensky de signer un accord
00:11:19 avec Moscou, parce que leur intérêt
00:11:21 était la poursuite de la guerre pour essayer d'affaiblir
00:11:23 durablement la Russie.
00:11:25 Donc là on a des preuves éclatantes
00:11:27 des interviews de Bennett, des témoignages
00:11:29 des négociateurs
00:11:31 turcs.
00:11:33 Donc tout ça, plus le temps avance, plus il nous
00:11:35 amène à prendre conscience du jeu
00:11:37 machiavélique qui a été
00:11:39 celui des Américains
00:11:41 et malheureusement du Président ukrainien qui a
00:11:43 littéralement sacrifié son peuple dans une guerre qui aurait
00:11:45 pu être arrêtée, certes de manière très
00:11:47 désavourable pour leurs intérêts, au bout de quelques
00:11:49 semaines. - Oui, et pas
00:11:51 de se battre jusqu'au dernier ukrainien,
00:11:53 on espère que ce ne sera évidemment pas cela.
00:11:55 Juste un mot, précisément
00:11:57 Eric Deney, c'était quand qu'il y a eu cette
00:11:59 tentative de négociation
00:12:01 à laquelle d'ailleurs Zelensky était prêt
00:12:03 à participer, et à laquelle selon
00:12:05 les Israéliens, les Turcs et
00:12:07 effectivement les Allemands, et quelques
00:12:09 économistes américains, c'était quand
00:12:11 exactement, qu'est-ce qui s'est passé, où les
00:12:13 Américains ont dit non, et Boris Johnson aussi,
00:12:15 le Premier ministre anglais de l'époque,
00:12:17 ont dit pas question, vous ne négociez pas.
00:12:19 - Alors, les tentatives de
00:12:21 négociation, notamment israélienne, ont
00:12:23 commencé dès la première semaine du conflit,
00:12:25 elles se sont poursuivies quasiment jusqu'à
00:12:27 la fin mars, elles ont été doublées
00:12:29 à un moment donné par ce
00:12:31 qu'ont fait les Turcs, à partir du
00:12:33 10 mars et jusqu'au 29-30,
00:12:35 et
00:12:37 d'après les sources qui
00:12:39 ont assisté à ces négociations,
00:12:41 ils racontent que
00:12:43 ukrainien et russe en étaient à la septième ou à la
00:12:45 huitième version d'un document qu'ils s'apprêtaient
00:12:47 d'avoir signé, et puis le 30 mars,
00:12:49 il se produit un
00:12:51 revirement complet, et à ce moment-là,
00:12:53 les deux parties disent qu'elles ne peuvent plus arriver à un accord,
00:12:55 et quand on
00:12:57 cherche à l'expliquer, on voit que
00:12:59 Biden arrive à
00:13:01 Bruxelles le 23 mars, il va au sommet
00:13:03 de l'OTAN, l'Union Européenne, puis il est
00:13:05 en Pologne le 26, il va
00:13:07 rencontrer Zelensky, et on
00:13:09 sait maintenant, notamment par Jeffrey Sachs,
00:13:11 que les Américains ont posé une
00:13:13 fin de non-recevoir aux négociations qui étaient
00:13:15 près d'aboutir,
00:13:17 et donc, a été
00:13:19 prise la décision de poursuivre la guerre.
00:13:21 - Oui, c'est très... Alors, décision de poursuivre
00:13:23 la guerre, tout ça, évidemment, on le saura
00:13:25 peut-être trop tard,
00:13:27 j'espère assez
00:13:29 quand même à l'avance pour réagir,
00:13:31 mais justement, Nicolas Meillard, tout ça,
00:13:33 effectivement, on poursuit la guerre, voilà, et on
00:13:35 en est aujourd'hui, voilà, nous sommes
00:13:37 le 15 février 2023,
00:13:39 dans une semaine,
00:13:41 ça fera un an, effectivement,
00:13:43 de l'invasion russe,
00:13:45 au fond,
00:13:47 c'est l'Europe qui paye les pots cassés,
00:13:49 l'Europe en général, et la France en particulier.
00:13:51 - C'est l'Europe qui
00:13:53 finance une guerre qui n'est pas
00:13:55 la sienne, mais qui se passe chez elle.
00:13:57 À la fois, elle finance les Américains en leur achetant du gaz naturel
00:13:59 cher, elle finance aussi les Russes
00:14:01 avec leur gaz naturel et le pétrole,
00:14:03 alors parfois, leur pétrole, ça passe par l'intermédiaire
00:14:05 de l'Inde, hein, ou d'un autre
00:14:07 pays. - Mais on finance aussi les Russes aujourd'hui,
00:14:09 disons-le. - Bien sûr, on finance tout le monde,
00:14:11 c'est le premier producteur mondial de pétrole,
00:14:13 et c'est le premier exportateur
00:14:15 mondial de gaz, donc mécaniquement,
00:14:17 on les finance dans une guerre qui nous
00:14:19 détruit,
00:14:21 les Américains ont réussi à faire ce qu'ils avaient
00:14:23 échoué, là où ils avaient échoué,
00:14:25 en 1981, parce qu'à l'époque,
00:14:27 quand il y avait le conflit en Pologne, moi j'avais,
00:14:29 alors j'avais un an, donc je m'en souviens mal,
00:14:31 mais les Européens, il y avait ces
00:14:33 discussions d'embargo,
00:14:35 et les Européens avaient
00:14:37 refusé la mise en place de cet embargo.
00:14:39 Ils avaient refusé, ils avaient dit non aux Américains.
00:14:41 Donc la seule différence entre aujourd'hui et il y a 40 ans,
00:14:43 c'est qu'il y a 40 ans on dit non,
00:14:45 et là on dit oui avec les bras ouverts.
00:14:47 - Oui, l'Europe,
00:14:49 Eric Deney sait ce que dit Nicolas Méhenchon,
00:14:51 on a l'impression que l'Europe, on disait l'Europe
00:14:53 puissance médiatrice, l'Europe indépendante,
00:14:55 l'Europe qui se construit, etc.,
00:14:57 là on a l'impression, comme
00:14:59 dit Sandrine Rousseau
00:15:01 de son mari, l'Europe c'est un homme déconstruit.
00:15:03 - Oui, totalement.
00:15:05 On le voit, d'abord,
00:15:07 l'Europe classique et notamment le couple franco-allemand
00:15:09 ne jouent qu'un rôle secondaire
00:15:11 dans cette crise, puisque
00:15:13 les liaisons se font essentiellement
00:15:15 entre Washington, Londres et la Pologne
00:15:17 qui est un pays extrêmement belliciste,
00:15:19 ce qu'on peut comprendre en raison de son histoire
00:15:21 à l'égard de Moscou.
00:15:23 Mais effectivement, les acteurs majeurs
00:15:25 de l'Europe dans ce conflit ne sont pas ceux
00:15:27 que nous avions l'habitude d'avoir.
00:15:29 Les Italiens
00:15:31 également sont en second rideau.
00:15:33 Donc il y a eu aussi un
00:15:35 complet rebattage du jeu de cartes à l'occasion de cette crise.
00:15:37 - Alors, est-ce que ça signifie
00:15:39 franchement que l'Europe aujourd'hui,
00:15:41 je ne dis pas, on ne va pas parler
00:15:43 de désintégration, etc.,
00:15:45 mais au fond, on a l'impression que l'Europe
00:15:47 est une espèce de guilliver
00:15:49 complètement empêtrée,
00:15:51 complètement enchâssée, complètement
00:15:53 je veux dire,
00:15:55 un néologisme mauvais cordélisé
00:15:57 et que, je ne dis pas que c'est la puissance,
00:15:59 mais quel rôle joue l'Europe ?
00:16:01 Il est en coulisses et il compte les coups
00:16:03 en prenant position
00:16:05 de façon presque irrationnelle ?
00:16:07 Je ne sais pas.
00:16:09 - Oui, de toute façon, on le voit bien. Vladimir Poutine
00:16:11 ne veut parler qu'aux Américains parce qu'il considère
00:16:13 qu'il est effectivement confronté
00:16:15 à une guerre russo-américaine et
00:16:17 pour lui, les Européens ne peuvent être que dans le meilleur
00:16:19 des cas que des porte-parole et non pas
00:16:21 des interlocuteurs fiables.
00:16:23 On voit qu'il y a un tiraillement dans l'Europe
00:16:25 entre ceux qui veulent
00:16:27 bien sûr appuyer les positions américaines
00:16:29 et les Norvégiens, les Polonais,
00:16:31 les Pays Baltes sont dans ce cadre-là
00:16:33 et puis ceux qui sont moins
00:16:35 enclin à aller
00:16:37 humilier la Russie dont la France, l'Allemagne,
00:16:39 l'Italie, l'Espagne et voilà
00:16:41 ça entraîne à la fois des états d'âme
00:16:43 sur l'absence de l'Europe
00:16:45 et puis des tiraillements entre ces deux camps.
00:16:47 - Alors, juste un mot
00:16:49 et je pose aussi la question à Nicolas Méhen,
00:16:51 mais d'abord à vous Eric Nenessé.
00:16:53 On ne peut pas aussi,
00:16:55 comparaison des parisans, on ne va pas parler
00:16:57 de Sarajevo qui a déclenché la première
00:16:59 guerre mondiale, mais est-ce qu'il peut
00:17:01 y avoir un dérapage
00:17:03 à l'heure nucléaire ?
00:17:05 On a l'impression que le bruit de
00:17:07 bottes, "moi je suis plus fort que toi",
00:17:09 le bras de fer, etc.
00:17:11 Alors il y a le côté théâtre, le côté comédie,
00:17:13 le côté théâtralisation, mais quand même
00:17:15 quand on voit
00:17:17 les fusées nucléaires et l'armement,
00:17:19 est-ce qu'on peut se poser
00:17:21 quand même quelques questions ?
00:17:23 - Oui, c'est une question centrale,
00:17:25 je ne pense pas personnellement qu'on ira jusque-là
00:17:27 parce qu'il y aura suffisamment
00:17:29 des deux côtés d'acteurs rationnels pour éviter
00:17:31 un débordement. Quand je parle
00:17:33 d'acteurs rationnels, je ne pense pas au président Biden
00:17:35 et son équipe, mais je pense au Patagone
00:17:37 et à ceux qui
00:17:39 peuvent être
00:17:41 plus mesurés sur ce
00:17:43 conflit parce que personne n'y aurait
00:17:45 intérêt. Mais le parallèle
00:17:47 avec les événements en ex-Yougoslavie
00:17:49 est très intéressant, puisque souvenons-nous
00:17:51 que l'Union européenne avait bien sûr
00:17:53 totalement appuyé l'indépendance
00:17:55 de la Slovénie et de la Croatie
00:17:57 et qu'elle ne reconnaît pas les mêmes droits
00:17:59 aujourd'hui à la Crimée ou au Donbass
00:18:01 et puis qu'on voit les mêmes pratiques
00:18:03 de désinformation où les Serbes
00:18:05 ont été victimes pendant toute cette guerre
00:18:07 d'un véritable matraquage médiatique
00:18:09 dont on s'est aperçu après qu'il était
00:18:11 à la fois faux ou démesuré,
00:18:13 et je pense qu'on vit la même chose sur l'Ukraine aujourd'hui.
00:18:15 - Et alors Nicolas Méhien, nous
00:18:17 on a dit que
00:18:19 l'Europe payait
00:18:21 et vous l'avez montré,
00:18:23 mais quid ? On va continuer comme ça ?
00:18:25 C'est-à-dire qu'on va attendre
00:18:27 effectivement de l'extérieur de voir ce qui se passe ?
00:18:29 Et nous on est quoi ?
00:18:31 L'objet de ça ? On est le jouet de cela ?
00:18:33 - Moi je le dis depuis
00:18:35 début mai, j'attends
00:18:37 le réveil des Allemands, il est lent,
00:18:39 il est très doux, voilà le plus gros réveil
00:18:41 actuellement c'est il y a trois jours, les enquêteurs
00:18:43 allemands qui affirment qu'il n'y avait pas de preuves
00:18:45 que ce soit les Russes, donc on en est là.
00:18:47 - Pour le sabotage du monstre.
00:18:49 - Parce qu'il faut quand même avoir en tête que l'Europe c'est l'Allemagne,
00:18:51 l'Allemagne c'est l'industrie allemande,
00:18:53 plus l'industrie allemande plus l'Europe.
00:18:55 Donc ça c'est quand même la route vers laquelle on se dirige
00:18:57 parce que sans énergie bon marché,
00:18:59 sans gaz, sans extrait de bon marché,
00:19:01 il n'y a pas d'industrie.
00:19:03 Alors nous en France on a un petit peu d'avance puisqu'il y en a presque plus,
00:19:05 moins de 10% du PIB, c'est d'ailleurs un drame.
00:19:07 Mais pour les Allemands
00:19:09 c'est très compliqué, donc
00:19:11 je pensais qu'ils allaient se réveiller un peu plus vite,
00:19:13 là peut-être que la sortie de
00:19:15 ce journaliste américain va accélérer
00:19:17 un petit peu le tempo, mais ce qui est sûr
00:19:19 c'est qu'au-delà du conflit nucléaire
00:19:21 et du risque, sur lequel
00:19:23 je ne vais pas commenter parce que ce n'est pas mon domaine d'expertise,
00:19:25 ce qui est sûr c'est qu'au niveau économique
00:19:27 pour l'Europe ça va être catastrophique.
00:19:29 Et quoi qu'on en dise le gouvernement, là on parle
00:19:31 beaucoup des retraites, mais les boulangers,
00:19:33 les industriels continuent à payer
00:19:35 3, 4 fois plus cher leur énergie, il n'y a rien à faire.
00:19:37 - Eh oui. Merci
00:19:39 beaucoup, merci à vous deux, merci Eric
00:19:41 Denecé, merci à Nicolas Méhan,
00:19:43 je crois que voilà, on a un peu
00:19:45 éclairé, on a amené
00:19:47 les projecteurs, et
00:19:49 franchement, on aimerait quand même
00:19:51 que nos responsables, les princes qui
00:19:53 nous gouvernent, quels qu'ils soient,
00:19:55 de droite, de gauche, du centre,
00:19:57 s'occupent un peu moins de
00:19:59 s'insulter de la manière
00:20:01 la plus triviale qu'ils soient, et un peu plus
00:20:03 de nos intérêts, ce serait pas mal.
00:20:05 Alléluia
00:20:07 aux Alains, gloire au travail au plus
00:20:09 haut des cieux ! Selon le parti
00:20:11 présidentiel Renaissance, le
00:20:13 taux de chômage actuellement serait
00:20:15 le plus bas qu'ait connu la France
00:20:17 depuis 40 ans ! Victoire,
00:20:19 victoire, victoire ! Eh bien,
00:20:21 est-ce que c'est vraiment ça ? On va en parler
00:20:23 avec notre ami l'économiste
00:20:25 Marc Twaty, c'est peut-être un peu plus compliqué.
00:20:27 Écoutez.
00:20:29 Sud Radio, André Bercoff
00:20:31 Bercoff dans tous ses états,
00:20:35 ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:20:37 Chômage, chômage
00:20:39 Tu sais plus
00:20:41 bien si c'est la nuit
00:20:43 Chômage
00:20:45 Chômage
00:20:47 Chômage, très très
00:20:49 très belle parodie de
00:20:51 Voyage Voyage, chômage
00:20:53 chômage, et vous rappelez le mot immortel de
00:20:55 Coluche, chose
00:20:57 promise, chôme du !
00:20:59 Eh bien, on se demande,
00:21:01 alors Marc Twaty, vous avez vu les chiffres,
00:21:03 bonjour, d'abord. - Bonjour André,
00:21:05 bonjour à toutes et à tous. - Bonjour et merci
00:21:07 d'être avec nous. - Avec plaisir.
00:21:09 - Marc Twaty, alors, on dit
00:21:11 voilà, taux de chômage
00:21:13 au sens du Bureau International du Travail
00:21:15 se situe le 4ème trimestre 2022
00:21:17 à 7,2%
00:21:19 de la population active
00:21:21 en France métropolitaine,
00:21:23 un taux en légère baisse de 0,1
00:21:25 point par rapport au trimestre précédent
00:21:27 et puis vous avez vu, on dit
00:21:29 tômage le plus bas, alors
00:21:31 est-ce que c'est le cas ? Est-ce que
00:21:33 il y a eu aussi de
00:21:35 spectaculaires radiations à Pôle Emploi ?
00:21:37 Expliquez-nous un peu, parce que
00:21:39 les chiffres c'est une chose, le portrait
00:21:41 c'est autre chose. - Voilà,
00:21:43 exactement. En fait, pour être exact, on a
00:21:45 déjà atteint ce niveau de taux de chômage
00:21:47 au 1er trimestre 2008.
00:21:49 Et après, effectivement, il faut remonter
00:21:51 en 1982 pour trouver un
00:21:53 taux de chômage aussi faible, et vous avez dit
00:21:55 le mot clé, au sens du Bureau
00:21:57 International du Travail, ça veut dire qu'en fait
00:21:59 là on ne comptabilise que les chômeurs
00:22:01 entre guillemets "labelisés" comme
00:22:03 tels, c'est triste à dire, c'est-à-dire
00:22:05 il faut qu'ils fassent preuve d'une
00:22:07 recherche active d'emploi, il faut qu'il n'ait
00:22:09 pas du tout travaillé, il faut qu'il soit
00:22:11 immédiatement disponible. Voilà,
00:22:13 ça c'est le qualificatif du chômage
00:22:15 au sens du Bureau International
00:22:17 du Travail. Par contre, si on regarde le chômage
00:22:19 au sens large, c'est-à-dire
00:22:21 malheureusement, il y a des personnes qui ont un petit peu
00:22:23 travaillé, d'autres qui n'ont pas forcément fait
00:22:25 de recherche active, etc., d'autres qui ont été
00:22:27 radiés des chiffres, alors là c'est complètement
00:22:29 différent. Parce que le chiffre n'est pas de 7,2%,
00:22:32 mais il est, tenez-vous bien, de
00:22:34 16,5%. - Ouah,
00:22:36 c'est énorme ! - Eh ben oui !
00:22:38 - Vous dites, on parle de 7 à 16,
00:22:40 en te comptant tout ce qui ne travaille pas,
00:22:42 quoi. - Voilà, si on prend ce qu'on appelle
00:22:44 le taux de chômage global, ça veut dire
00:22:46 de sous-emploi au sens
00:22:48 large, on va intégrer par exemple
00:22:50 des personnes qui sont plus dans les statistiques, mais qui
00:22:52 n'ont pas de travail, parce que vous savez qu'il y a
00:22:54 beaucoup de gradation, il y a également des personnes
00:22:56 qui ont un tout petit peu travaillé, mais qui n'ont
00:22:58 pas travaillé complètement le mois.
00:23:00 Là on ne les met pas dans les statistiques, mais si on les intègre,
00:23:02 d'ailleurs c'est une statistique de l'INSEE,
00:23:04 c'est pas comment il est calculé, c'est tout à fait
00:23:06 officiel, mais on ne communique pas
00:23:08 dessus. Alors là on est sur un niveau de
00:23:10 16,5%
00:23:12 de taux de chômage global au quatrième trimestre,
00:23:14 et alors c'est ça où c'est intéressant,
00:23:16 c'est que ce taux de chômage a même augmenté au quatrième
00:23:18 trimestre, on était à 16,4
00:23:20 au troisième, et là il a augmenté
00:23:22 au quatrième trimestre, donc vous voyez que c'est
00:23:24 beaucoup moins euphorique que
00:23:26 on veut l'imaginer, et puis surtout
00:23:28 il y a un problème, c'est que l'emploi,
00:23:30 le chômage, c'est une variable
00:23:32 retardée de l'activité, ça veut dire en fait
00:23:34 le chômage qu'on a aujourd'hui,
00:23:36 ça correspond à ce qui se passait d'un point de vue
00:23:38 économique il y a 6 à 9 mois.
00:23:40 Là, aujourd'hui on a une
00:23:42 activité en Berne, en France,
00:23:44 depuis il y a quelques mois, et donc ça on aura
00:23:46 l'impact sur le marché du travail
00:23:48 dans quelques mois, ce qui veut dire que malheureusement
00:23:50 le chômage va repartir
00:23:52 à la hausse dans les prochains mois,
00:23:54 les prochains trimestres, donc il ne faut pas du tout
00:23:56 se gargariser avec ce chiffre, il est quand même
00:23:58 à prendre avec des pincettes, il est également
00:24:00 je dirais non extrapolable.
00:24:02 - Vous voulez dire qu'il ne revient pas à la situation actuelle
00:24:04 avec l'inflation, la hausse
00:24:06 de l'énergie, etc. - Exactement,
00:24:08 c'est-à-dire qu'aujourd'hui on a une situation économique
00:24:10 où, vous l'avez dit, il y a une inflation qui est
00:24:12 plus forte, les taux d'intérêt qui augmentent,
00:24:14 il y a des entreprises qui commencent à licencier,
00:24:16 parce qu'on n'en parle pas trop, mais ça commence aujourd'hui
00:24:18 parce qu'elles ont des difficultés
00:24:20 économiques, et parallèlement
00:24:22 on a une situation où
00:24:24 sans parler des grèves, etc.,
00:24:26 des risques de se vocaliser du pays et autres,
00:24:28 donc tout ça fait qu'on a une activité
00:24:30 économique qui est autour des 0%,
00:24:32 qui est en stagnation,
00:24:34 et donc quand vous avez une stagnation économique,
00:24:36 il y a moins de création d'emplois mécaniquement,
00:24:38 et ça, ça va arriver dans les chiffres du
00:24:40 chômage au cours des
00:24:42 prochains mois, ce qui fait qu'effectivement
00:24:44 on va avoir un nombre de chômeurs qui va
00:24:46 augmenter, et puis après il y a un problème également
00:24:48 un petit peu technique qu'on appelle
00:24:50 le "papy boom", vous savez, c'est-à-dire que c'est
00:24:52 tous les enfants du "baby boom" qui maintenant
00:24:54 ils prennent leur retraite.
00:24:56 - Ils prennent leur retraite, bien sûr.
00:24:58 - Donc ça réduit la population active.
00:25:00 Vous calculez le taux de chômage, c'est le nombre de
00:25:02 chômeurs qui partent en sport à la population active.
00:25:04 Mais comme là il y a beaucoup de personnes
00:25:06 qui partent en retraite,
00:25:08 donc ils sont plus dans la population active.
00:25:10 Donc la population active baisse.
00:25:12 Donc ce qui fait qu'il y a beaucoup d'éléments un petit peu statistiques
00:25:14 si vous voulez, mais qui ne reflètent pas complètement
00:25:16 la réalité du marché du travail français.
00:25:18 - Non mais d'abord Marc Twaty, vous avez eu
00:25:20 vraiment le très grand mérite
00:25:22 de rappeler que, comme disait l'autre,
00:25:24 la carte n'est pas le territoire.
00:25:26 Et quand on annonce les chiffres du chômage,
00:25:28 il faut les donner vraiment dans leur réalité,
00:25:30 dans leur entièreté.
00:25:32 Mais ça évidemment, ce n'est plus de la com.
00:25:34 Alors ça marche moins.
00:25:36 - C'est vrai que dans un monde de marketing, c'est plus compliqué.
00:25:38 Mais bon, alors bien sûr, c'est quand même une bonne nouvelle que le taux de chômage
00:25:40 baisse. - Bien sûr, bien sûr.
00:25:42 - Mais alors après il y a également des différences
00:25:44 entre les emplois. Par exemple,
00:25:46 aujourd'hui c'est vrai qu'il y a dans certains secteurs
00:25:48 d'activité, par exemple dans l'informatique,
00:25:50 on a des pénuries de main d'oeuvre.
00:25:52 Dans l'hôtellerie, par exemple.
00:25:54 C'est ça un petit peu le paradoxe de la France.
00:25:56 C'est qu'on a quand même un taux de chômage global
00:25:58 de 16,5%, ça veut dire plus de 6 millions de personnes.
00:26:00 - Et puis il y a des gens, il y a des emplois que les Français ne peuvent pas prendre.
00:26:02 - Mais les entreprises ne peuvent pas recruter parce qu'effectivement
00:26:04 il n'y a personne en face. Après il y a également
00:26:06 un problème, ça veut dire coronavirus,
00:26:08 où beaucoup de personnes,
00:26:10 finalement beaucoup de Français, ont quitté le marché
00:26:12 du travail. Ils se disent "ben finalement,
00:26:14 ça ne m'intéresse pas, donc je ne vais même pas aller pointer au chômage, etc."
00:26:16 Donc c'est ce qui fait que ça
00:26:18 sort les chômeurs
00:26:20 en "statistiques",
00:26:22 mais ces personnes malheureusement sont toujours sans emploi
00:26:24 et on ne les voit pas, tout simplement.
00:26:26 - Merci beaucoup Marc Twaty, merci de ce tableau.
00:26:28 On reviendra avec vous pour parler
00:26:30 d'un tableau plus général.
00:26:32 Mais ce qui est vraiment intéressant, comme disait Coluche,
00:26:34 "chose promise, chôme dû".
00:26:36 - Voilà, ça ne nous ralentit pas tout ça.
00:26:38 - Non, merci.
00:26:40 - Avec plaisir.
00:26:42 - Tout de suite dans le Face à Face, André Bercoff
00:26:44 reçoit Maxime Emblard, ingénieur
00:26:46 en génie énergétique et nucléaire, auteur de
00:26:48 "Tension, c'est pénurie" aux éditions Perspectives Libres.
00:26:50 Vous nous appelez au 0826 300 300
00:26:52 pour participer à la discussion.
00:26:54 A tout de suite sur Sud Radio.
00:26:56 - Attention,
00:26:58 attention auditeurs de Sud Radio,
00:27:00 attention.
00:27:02 Le fascisme revient, non seulement le fascisme
00:27:04 revient, il est prééminent en France,
00:27:06 ça y est, il est prêt de prendre le pouvoir.
00:27:08 Heureusement, heureusement des voix
00:27:10 nous avertissent, heureusement des cassandres sont là,
00:27:12 heureusement que les lanceuses d'alerte sont là.
00:27:14 Écoutez,
00:27:16 vous allez tout comprendre.
00:27:18 - Sud Radio Bercoff dans tous ses états,
00:27:20 les perles du jour.
00:27:22 - Giovinetta,
00:27:24 Giovinetta,
00:27:26 primavera di bellezza,
00:27:28 della vita...
00:27:30 - Eh,
00:27:32 Giovinetta, Giovinetta,
00:27:34 le chant des jeunesses fascistes italiennes,
00:27:36 hommage à Benito,
00:27:38 Benito Mussolini.
00:27:40 Serions-nous revenus,
00:27:42 serions-nous revenus aux heures les plus sombres
00:27:44 d'notre histoire ? Eh bien, écoutez,
00:27:46 dans un entretien avec
00:27:48 un Europain, avec
00:27:50 Mathieu Bocoté et
00:27:52 Sonia Mabrouk,
00:27:54 Sandrine Rousseau lance
00:27:56 l'alerte.
00:27:58 - Pour vous, elle appartient à la même catégorie par exemple que Benito Mussolini ?
00:28:00 C'est le même univers Marine Le Pen-Mussolini ?
00:28:02 - C'est la même culture politique.
00:28:04 - Elle conteste selon vous les élections,
00:28:06 la démocratie ?
00:28:08 - En tous les cas, c'est la même culture politique et c'est la même...
00:28:10 - Les électeurs... - C'est les mêmes racines politiques.
00:28:12 - Ce sont des millions d'électeurs...
00:28:14 - Ces électeurs, c'est autre chose.
00:28:16 Et ces électeurs, moi, j'ai...
00:28:18 j'ai envie de dire à ces électeurs
00:28:20 et électrices, attention parce que...
00:28:22 ne vous trompez pas
00:28:24 de combat. - Vous avez mal voté ?
00:28:26 - Pardon ? - Vous avez mal voté ? Vous allez leur dire.
00:28:28 - Non, je leur... Oui, je pense qu'ils ont une
00:28:30 responsabilité dans le vote qu'ils ont posé, ça j'ai pas de problème avec ça.
00:28:32 - Vous avez même dit le mot "complice".
00:28:34 - Eh bien oui, forcément, parce qu'ils ont voté.
00:28:36 - 42% des Français sont complices de la montée du fascisme en France ?
00:28:38 - Oui, je le pense.
00:28:40 - Eh bien voilà, eh bien voilà.
00:28:42 Heureusement que Sandrine Rousseau met les pendules à l'heure.
00:28:44 42% des Français
00:28:46 seraient sinon des fascistes,
00:28:48 du moins des compagnons de route
00:28:50 du fascisme. Voilà.
00:28:52 Est-ce que
00:28:54 Sandrine Rousseau a lu un livre
00:28:56 sur la doctrine fasciste ? Ce que c'est exactement ?
00:28:58 Je ne dis pas ça pour
00:29:00 vraiment défendre Marine Le Pen,
00:29:02 bien des choses me séparent,
00:29:04 et Dieu sait, sur le Rassemblement
00:29:06 national et avec le Rassemblement national,
00:29:08 je ne sais pas, ma profonde tasse de thé.
00:29:10 Mais enfin, on raconte quoi ?
00:29:12 Est-ce qu'on se penche un peu ?
00:29:14 Est-ce qu'on sait ce que les mots veulent dire ?
00:29:16 Est-ce que ces gens qui nous gouvernent,
00:29:18 ces députés, est-ce qu'ils prennent
00:29:20 le temps de comprendre les mots ?
00:29:22 Est-ce qu'ils prennent le temps d'étudier ?
00:29:24 Étudiez un peu la psychologie de masse du fascisme.
00:29:26 Will Helmreich et 40 auteurs.
00:29:28 Au lieu de dire "mais oui,
00:29:30 mais oui, et puis c'est français, alors voilà".
00:29:32 Il faut peut-être les mettre en camp de rééducation.
00:29:34 Oui, peut-être, voilà.
00:29:36 Écoutez, c'est pour ça que je vous dis que je suis
00:29:38 pour la liberté d'expression et surtout celle
00:29:40 de Sandrine Rousseau, parce qu'elle est tellement
00:29:42 pédagogue.
00:29:44 Sud Radio Bercov,
00:29:46 dans tous ses états,
00:29:48 le face à face.
00:29:50 - Le face à face du mercredi 15 février
00:29:52 avec Maxime Amblard pour son livre
00:29:54 "Abondance et pénurie" aux éditions
00:29:56 Perspectives Libres. Bonjour Maxime Amblard.
00:29:58 - Bonjour. Alors Maxime Amblard,
00:30:00 vous avez écrit un livre
00:30:02 vraiment passionnant, parce que
00:30:04 c'est un livre qui donne
00:30:06 non seulement à penser,
00:30:08 mais qui donne les faits, qui donne les chiffres,
00:30:10 et vous étudiez ce que c'est que
00:30:12 l'énergie. Et vous dites, et alors c'est le
00:30:14 sous-titre de votre livre, "les armes pour
00:30:16 mener le combat de la souveraineté énergétique",
00:30:18 donc de la France, puisque vous parlez de la France.
00:30:20 Or, en première partie
00:30:22 d'émission, on a parlé du sabotage
00:30:24 de Nord Stream, on a parlé du gaz,
00:30:26 on a parlé du pétrole, on a parlé de l'électricité,
00:30:28 l'économie c'est l'énergie, sinon
00:30:30 qu'est-ce que ça veut dire ? Ça ne veut rien dire.
00:30:32 Expliquez-nous un peu d'abord
00:30:34 qu'est-ce que c'est que l'énergie ? Rappelons, je veux dire
00:30:36 aux éditeurs, rappelons
00:30:38 c'est quoi cette énergie
00:30:40 sans laquelle nous ne pourrions rien faire ?
00:30:42 Et vous avez commencé, c'est très bien, par l'énergie
00:30:44 de notre propre corps. Nous dégageons de l'énergie.
00:30:46 Expliquez-nous.
00:30:48 - Une fois n'est pas coutume, on va
00:30:50 avoir un raisonnement un peu anthropocentré.
00:30:52 Nous avons tous des besoins
00:30:54 à satisfaire. Ça, jusque-là, tout le monde est d'accord.
00:30:56 Et pour les satisfaire,
00:30:58 nous allons réaliser des activités. Nous allons
00:31:00 interagir avec le monde qui nous entoure pour pouvoir
00:31:02 cuisiner ses aliments,
00:31:04 labourer la terre, etc.
00:31:06 Toutes ces activités, en substance,
00:31:08 en termes physiques,
00:31:10 nécessitent de l'énergie.
00:31:12 Et l'énergie est une forme de quantification
00:31:14 de la transformation
00:31:16 de l'environnement. Que ce soit
00:31:18 par les activités humaines... - Par exemple, donnez-nous des quotidiens.
00:31:20 Quand on parle comme ça
00:31:22 entre nous, on fabrique
00:31:24 de l'énergie. - C'est pas "on fabrique"
00:31:26 justement. La production d'énergie, c'est un faux
00:31:28 ami. - Elle est là. - On convertit
00:31:30 de l'énergie d'une forme en une autre.
00:31:32 En fait, on va avoir à disposition de l'énergie
00:31:34 qu'on appelle "primaire", naturellement disponible.
00:31:36 Donc typiquement, pour notre corps humain, ça va être de la nourriture
00:31:38 qu'on ingère. Et notre corps va
00:31:40 se charger de la convertir
00:31:42 de la forme chimique contenue dans les aliments
00:31:44 en forme thermique, pour nous maintenir à 37°C,
00:31:46 et mécanique, pour qu'on
00:31:48 puisse interagir, se déplacer
00:31:50 et déplacer des objets autour de nous.
00:31:52 Et également, émettre des sons, comme actuellement.
00:31:54 - D'accord. Alors,
00:31:56 chacun d'entre nous,
00:31:58 non pas fabrique de l'énergie, mais la
00:32:00 transmet, la convertit. - La convertit d'une
00:32:02 forme en une autre, afin de réaliser des activités
00:32:04 dans le but de satisfaire nos besoins.
00:32:06 De façon directe ou indirecte, d'ailleurs.
00:32:08 Donc, le premier convertisseur,
00:32:10 ce que j'appelle dans mon livre le convertisseur énergétique,
00:32:12 à disposition pour satisfaire
00:32:14 les besoins de l'humanité, ça a été nous-mêmes.
00:32:16 Puis après, au fur et à mesure du temps, on s'est
00:32:18 attachés à dompter, à
00:32:20 maîtriser des convertisseurs énergétiques
00:32:22 plus puissants, donc en termes
00:32:24 d'énergie par quantité de temps,
00:32:26 pour satisfaire nos besoins. Le premier, ça a été le feu.
00:32:28 Par exemple, le feu nous réchauffe plus que notre
00:32:30 corps peut nous réchauffer, donc,
00:32:32 convertisseur énergétique plus puissant. Puis après, la
00:32:34 domestication animale, pour l'attraction
00:32:36 animale ou le déplacement. - Le cheval,
00:32:38 le bœuf de la bourre, etc. - Exactement.
00:32:40 Puis après, les moulins à eau,
00:32:42 les moulins à vent. Et au fur
00:32:44 et à mesure du temps, on est passé du
00:32:46 convertisseur énergétique biologique à un
00:32:48 convertisseur énergétique artificiel.
00:32:50 Le premier, extrêmement puissant,
00:32:52 la machine à vapeur. Et la machine
00:32:54 à vapeur a totalement révolutionné
00:32:56 notre monde, parce que ça nous a permis de
00:32:58 décupler la puissance des
00:33:00 convertisseurs énergétiques à disposition et de décupler
00:33:02 la quantité d'énergie qu'on a à disposition pour
00:33:04 réaliser nos activités. Donc, augmenter la
00:33:06 quantité d'activités qu'on peut réaliser
00:33:08 et satisfaire davantage nos besoins.
00:33:10 Donc, en parallèle d'une augmentation
00:33:12 de la population humaine,
00:33:14 c'est réaliser une augmentation
00:33:16 de la satisfaction de nos besoins. - Exponentielle,
00:33:18 énorme ! - Ça a explosé, concrètement,
00:33:20 ça a explosé avec la consommation
00:33:22 d'énergie primaire que l'on a au fur
00:33:24 et à mesure du temps, en fait. C'est directement corrélé.
00:33:26 - Alors, justement,
00:33:28 cette révolution absolument de la machine à
00:33:30 vapeur, et aujourd'hui, enfin,
00:33:32 on voit très très bien où on en est, à la fois
00:33:34 du point de vue de la technologie, de l'énergie, etc.
00:33:36 Mais, justement, l'abondance
00:33:38 a été là, l'abondance est plus que jamais là,
00:33:40 mais en même temps, on ne parle
00:33:42 aujourd'hui que de pénurie d'énergie.
00:33:44 C'est-à-dire, on s'est retrouvés, dans les circonstances,
00:33:46 regardez, on a dompté, voilà,
00:33:48 le pétrole, le gaz, l'électricité,
00:33:50 la féélectricité, et aujourd'hui,
00:33:52 on dit, mais, où ils sont ?
00:33:54 Ils sont disparus, pourquoi sont-ils si chers ?
00:33:56 Qu'est-ce qui s'est passé ? - On s'est
00:33:58 drogués au pétrole, enfin, aux hydrocarbures
00:34:00 en général, même si on continue à consommer
00:34:02 massivement du charbon, pour rappel,
00:34:04 quand même, le mix énergétique mondial, c'est quand même
00:34:06 un quart de charbon, un quart de pétrole,
00:34:08 un quart de gaz, à peu près. - Aujourd'hui ?
00:34:10 - Aujourd'hui, ça. - Un quart de charbon,
00:34:12 - Un quart pétrole, un quart gaz. - Et le
00:34:14 quatrième quart ? - Le quatrième quart est composé
00:34:16 d'hydraulique, de nucléaire, de renouvelable,
00:34:18 de tout ce qui reste, en fait. - C'est ça, oui, d'accord.
00:34:20 - Donc, autant dire qu'on... - Ah oui, les trois premières,
00:34:22 quand même, c'est ça, on peut l'oublier. - Au niveau mondial,
00:34:24 oui, et en France... - Vous voulez dire que le nucléaire, l'hydraulique,
00:34:26 les éoliennes, le solaire,
00:34:28 c'est dans le dernier quart ? - Exactement.
00:34:30 - Faut le rappeler, ça, c'est important. - C'est très important,
00:34:32 c'est de remettre les choses en perspective.
00:34:34 Et en France, d'ailleurs, en consommation
00:34:36 finale, le pétrole et le gaz
00:34:38 représentent 60% de notre consommation
00:34:40 énergétique finale. Donc la France n'est pas
00:34:42 un pays tout nucléaire, contrairement à ce qu'on
00:34:44 dit. - Oui, pas ce qu'on dit, mais oui.
00:34:46 - C'est 25% d'électricité,
00:34:48 et comme le nucléaire
00:34:50 compose 70% de l'électricité,
00:34:52 70% de 25, ça fait 17%.
00:34:54 - C'est ça. - 17% de nucléaire
00:34:56 à la fin. Donc c'est loin d'être tout
00:34:58 nucléaire. Et du coup,
00:35:00 comme on s'est drogué, on est devenu
00:35:02 dépendant au pétrole, parce que c'est une énergie fantastique,
00:35:04 le pétrole. C'est extrêmement dense,
00:35:06 c'est liquide, donc facile à transporter.
00:35:08 Il se convertit d'une forme en une autre
00:35:10 en l'imbrulant, concrètement, donc c'est très facile,
00:35:12 c'est pilotable, etc., donc ça a tous les avantages.
00:35:14 Mais le problème, c'est que le pétrole
00:35:16 est une énergie fossile, comme le gaz
00:35:18 ou le charbon. C'est qu'il y en a une quantité
00:35:20 limitée sous terre, du moins le temps
00:35:22 de renouvellement de cette quantité est largement
00:35:24 supérieur à autant d'utilisation. C'est plusieurs millions
00:35:26 d'années, on utilise ça à plusieurs dizaines
00:35:28 d'années, plutôt. Donc au bout d'un moment,
00:35:30 mathématiquement, on sait qu'il n'y en aura plus.
00:35:32 Et il s'avère qu'on commence à arriver à la période
00:35:34 là où il y en a de moins en moins,
00:35:36 et le pic de pétrole conventionnel
00:35:38 est déjà passé en 2008, le pic du pétrole
00:35:40 non conventionnel est certainement passé
00:35:42 en 2018, où il ne va pas tarder en tout cas.
00:35:44 - Vous appelez "conventionnel" ou "non conventionnel" ?
00:35:46 - Conventionnel, c'est le pétrole qui s'extrait
00:35:48 facilement. Donc on perce un trou, c'est liquide,
00:35:50 ça sort, c'est facile, c'est fantastique.
00:35:52 - On est au Texas au début.
00:35:54 - Exactement, comme à l'époque de Rockefeller.
00:35:56 Mais le pétrole non conventionnel, c'est
00:35:58 un pétrole de roche-mer,
00:36:00 il y a des demandes
00:36:02 énergétiques plus importantes, des technologies...
00:36:04 - Des technologies, c'est plus...
00:36:06 - C'est plus compliqué, recense énergétique du terme,
00:36:08 ça demande plus d'énergie pour aller l'extraire,
00:36:10 du coup le rendement, le taux de retour énergétique
00:36:12 est plus faible, en quelque sorte.
00:36:14 Et là, on en arrive à la période où il y en a presque plus.
00:36:18 Enfin, il y en a presque plus, on arrive au pic.
00:36:20 - On est vraiment arrivé au pic,
00:36:22 parce qu'on dit "mais non, c'est pas vrai,
00:36:24 il y a encore énormément de gisements, etc."
00:36:26 - L'Agence Internationale de l'Énergie nous dit
00:36:28 qu'en tout cas le pic du pétrole conventionnel est passé,
00:36:30 le pic du pétrole non conventionnel
00:36:32 va pas tarder à passer, en tout cas.
00:36:34 - Est-ce qu'on a une idée, même si c'est en...
00:36:36 On a une idée de la période où,
00:36:38 je sais pas, ça sera complètement épuisé,
00:36:40 mais enfin, pratiquement.
00:36:42 On a une idée ou pas ?
00:36:44 - La fin du siècle, à peu près, quand on voit les projections...
00:36:46 - La fin du siècle, oui.
00:36:48 - En tout cas pour le pétrole, le gaz, ça va durer un peu plus longtemps,
00:36:50 et le charbon, il y en a encore énormément, contrairement à ce qu'on pense.
00:36:52 Il y en a encore énormément, mais pour le pétrole,
00:36:54 qui est quand même extrêmement commode, c'est d'ici à peu près
00:36:56 la fin du siècle. Après, je peux pas faire de prévision exacte,
00:36:58 mais c'est les ordres de grandeur.
00:37:00 Et le fait
00:37:02 d'arriver au pic, et que la France,
00:37:04 puisqu'on va parler du cas de la France,
00:37:06 soit importatrice de toutes ces énergies fossiles,
00:37:08 on en produit pas sur notre territoire,
00:37:10 fait que les premiers à subir
00:37:12 les conséquences d'un
00:37:14 tarissement de l'approvisionnement,
00:37:16 d'une contraction de l'approvisionnement, ça va être les pays importateurs.
00:37:18 Forcément. Donc, nous, les premiers.
00:37:20 Et ça va se matérialiser
00:37:22 pas d'une augmentation
00:37:24 lente et continue du prix
00:37:26 du pétrole, ou quoi que ce soit,
00:37:28 ça va se caractériser sur une fluctuation
00:37:30 plus importante.
00:37:32 En tendance à augmenter... - On le voit déjà.
00:37:34 - On le voit déjà, la fluctuation augmente
00:37:36 depuis même les chocs pétroliers, en quelque sorte,
00:37:38 ça augmente et ça ne fait qu'accélérer depuis
00:37:40 à peu près 2005.
00:37:42 Donc,
00:37:44 pour en revenir à mes convertisseurs
00:37:46 énergétiques, ce qui est
00:37:48 le facteur limitant de la
00:37:50 réalisation des activités humaines sur Terre,
00:37:52 c'est la quantité d'énergie à disposition
00:37:54 pour les réaliser. - Bien sûr.
00:37:56 - Donc, soit c'est la quantité de convertisseurs
00:37:58 énergétiques à disposition
00:38:00 pour convertir de la forme disponible dans la nature
00:38:02 à la forme qu'on utilise... - Ce qu'on va appeler les convertisseurs,
00:38:04 c'est quoi ? Gaz, pétrole, tout ? - Non, les convertisseurs,
00:38:06 c'est les machines. - Ah, c'est les machines.
00:38:08 - Donc, ça va être une centrale nucléaire, ça va être un moteur à combustion,
00:38:10 ça va être une éolienne,
00:38:12 ça, c'est un convertisseur énergétique. Ça va être le corps
00:38:14 humain, c'est un convertisseur énergétique aussi.
00:38:16 Soit, de l'autre côté,
00:38:18 c'est la quantité d'énergie primaire
00:38:20 que l'on met dans nos convertisseurs qui peut manquer.
00:38:22 Ça, c'est les deux facteurs limitants.
00:38:24 Dans l'histoire de l'humanité,
00:38:26 en premier ordre, ce qui a été limitant,
00:38:28 ça a toujours été le parc de
00:38:30 convertisseurs énergétiques à disposition.
00:38:32 Ça a été soit le corps humain, où ça dépendait
00:38:34 de nous, soit les animaux,
00:38:36 soit le feu, etc. Mais c'était quand même assez limité.
00:38:38 Et puis maintenant, on a
00:38:40 énormément de machines, mais ce qui va commencer à manquer,
00:38:42 par manque d'anticipation surtout,
00:38:44 c'est l'énergie qu'on va mettre dans ces machines
00:38:46 pour les convertir. Donc, le pétrole, le gaz et le charbon.
00:38:48 - C'est pas l'énergie...
00:38:50 - Exactement, elle est toujours disponible dans la nature,
00:38:52 cette énergie. Il faut aller la trouver.
00:38:54 Et c'est pour ça que l'énergie renouvelable,
00:38:56 par définition, a une
00:38:58 quantité d'énergie disponible infinie,
00:39:00 parce qu'elle est renouvelable, mais c'est sa
00:39:02 capacité de conversion
00:39:04 énergétique sur un territoire donné qui, elle,
00:39:06 est limitée. Donc, la quantité
00:39:08 d'énergie développée par unité de temps.
00:39:10 - Alors donc, et on va en parler
00:39:12 justement après cette petite
00:39:14 pause, ce qui est absolument
00:39:16 incroyable, c'est que
00:39:18 le nombre de guerres et tout ça
00:39:20 provoqués par l'énergie,
00:39:22 suscités par le conflit des énergies,
00:39:24 suscités par le manque qui est énorme,
00:39:26 et nous sommes aujourd'hui en plein dedans,
00:39:28 on le voit, mais dans l'histoire
00:39:30 il y a eu
00:39:32 plusieurs, plusieurs exemples
00:39:34 assez dramatiques, et puis on va parler aussi
00:39:36 des énergies renouvelables
00:39:38 et des intermittents du spectacle,
00:39:40 les éoliennes, les panneaux solaires et compagnie,
00:39:42 avec Maxime Amblard.
00:39:44 - Et vous continuez de nous appeler au 0826
00:39:46 300 300, vous avez la parole
00:39:48 sur Sud Radio, on attend vos appels.
00:39:50 0826 300 300, à tout de suite
00:39:52 sur Sud Radio. - Un très bon
00:39:54 manuel de savoir vivre
00:39:56 en énergie pour toutes les générations,
00:39:58 abondance et pénurie
00:40:00 de Maxime Blanc-Amblard,
00:40:02 aux éditions, aux perspectives libres.
00:40:04 Alors, Maxime Amblard, au fond, oui c'est ça, c'est très
00:40:06 bien, vous avez rappelé d'ailleurs
00:40:08 qu'électricité n'est pas tout, vous rappelez
00:40:10 que effectivement
00:40:12 sans essence
00:40:14 il n'y aurait pas de camions
00:40:16 et que Paris et les grandes capitales mourraient de faim
00:40:18 en quelques jours,
00:40:20 etc. etc. Rappelez, remettre
00:40:22 un peu les pendules à l'heure.
00:40:24 Mais alors justement, parlons-en des pendules à l'heure.
00:40:26 Aujourd'hui, voilà,
00:40:28 on a vu ce qui s'est passé avec
00:40:30 le conflit russo-écrénien,
00:40:32 les prix qui explosent,
00:40:34 manque de gaz,
00:40:36 pétrole,
00:40:38 le Nord Stream et compagnie,
00:40:40 l'indépendance, on achète du gaz de schiste
00:40:42 aux Américains à 4 fois le prix,
00:40:44 notre dépendance presque absolue vis-à-vis
00:40:46 de tout cela. Mais alors,
00:40:48 vous parlez, j'étais étonné, vous dites
00:40:50 les armes, après vous dites, pour mener le
00:40:52 combat de la souveraineté énergétique.
00:40:54 Ben, ben, elle n'existe pas, la souveraineté énergétique,
00:40:56 qu'est-ce que ça veut dire ? Comment peut-être
00:40:58 envisager la souveraineté énergétique
00:41:00 dans un pays qui est
00:41:02 strictement importateur de matières
00:41:04 premières ? - Alors, tâchons déjà
00:41:06 de revenir à la définition de souveraineté énergétique.
00:41:08 On entend beaucoup parler de souveraineté énergétique
00:41:10 mais personne ne définit le terme.
00:41:12 Déjà, la souveraineté, c'est
00:41:14 avoir le pouvoir décisionnel
00:41:16 sur une
00:41:18 zone géographique donnée et sur les entités
00:41:20 morales et physiques, vous, nous,
00:41:22 les entreprises, etc., qui sont sur cette zone-là.
00:41:24 Sans être soumis
00:41:26 à des pouvoirs décisionnels extérieurs.
00:41:28 - Absolument. Sans être soumis à
00:41:30 des puissances extérieures
00:41:32 qui vous dictent votre comportement. - Exactement.
00:41:34 Une fois qu'on a pris les décisions,
00:41:36 ça c'est bien, si on peut les prendre souverainement, c'est encore mieux.
00:41:38 Mais encore faut-il pouvoir
00:41:40 les réaliser, pouvoir réaliser les activités
00:41:42 qui découlent de ces décisions.
00:41:44 Et réaliser quelque chose, comme je l'ai
00:41:46 dit tout à l'heure, dans le monde concret dans lequel nous sommes,
00:41:48 ça demande de l'énergie. Et c'est là
00:41:50 où arrive la notion de souveraineté énergétique. La souveraineté
00:41:52 énergétique, c'est
00:41:54 s'assurer d'être en capacité
00:41:56 de pouvoir réaliser les activités humaines
00:41:58 qui découlent des décisions souveraines que l'on prend.
00:42:00 Et donc,
00:42:02 en conséquence, ce que je mets dans mon livre, c'est que la
00:42:04 souveraineté énergétique, c'est garantir un
00:42:06 approvisionnement énergétique stable,
00:42:08 soutenable et commode pour les entités
00:42:10 morales et physiques de la nation qui en ont
00:42:12 besoin. - Les entreprises, les particuliers, etc.
00:42:14 - Exactement, sur les zones géographiques données.
00:42:16 - Ça veut dire quoi ? Vous seriez aujourd'hui Premier ministre
00:42:18 de la France, en charge de mener
00:42:20 la politique de la nation, je rappelle que c'est la Constitution
00:42:22 de la Vème République, c'est pas le Président, mais enfin,
00:42:24 faire quoi ? - Concrètement, c'est prendre
00:42:26 en considération les contraintes
00:42:28 qui pèsent sur les sources d'énergie qu'on a à disposition.
00:42:30 Donc, pétrole, gaz, charbon,
00:42:32 biomasse, hydraulique,
00:42:34 nucléaire, éolien, solaire, etc.
00:42:36 Il y a des contraintes physiques intrinsèques
00:42:38 qui sont associées à ces sources-là,
00:42:40 qui font qu'on ne pourra jamais les dépasser, il faut
00:42:42 faire avec, etc. Ces contraintes,
00:42:44 ça peut être sur les gisements,
00:42:46 quelle est la quantité de ressources
00:42:48 disponibles encore sous terre, par exemple,
00:42:50 pour les énergies de stock, ça peut être
00:42:52 les impacts environnementaux, les impacts sanitaires,
00:42:54 le taux de retour énergétique, ou même
00:42:56 le prix de l'électricité, voilà, c'est toutes sortes de contraintes.
00:42:58 La souveraineté énergétique telle que
00:43:00 je la définis, c'est minimiser toutes ces contraintes
00:43:02 sur la zone géographique
00:43:04 dans laquelle nous sommes. - Alors, prenons un exemple,
00:43:06 par exemple, Maxime Emblard, là, aujourd'hui,
00:43:08 le gaz de schiste est non seulement interdit
00:43:10 d'exploitation en France, mais interdit
00:43:12 d'exploration, comme vous le savez.
00:43:14 Je ne sais pas s'il y en a beaucoup ou pas, on n'en sait
00:43:16 rien, mais vous, par exemple, vous seriez
00:43:18 pour qu'on essaye de
00:43:20 d'utiliser
00:43:22 ça,
00:43:24 au grand dam des... - Justement,
00:43:26 non, en fait, ça,
00:43:28 la motivation première qui serait
00:43:30 de "on veut l'exploiter", c'est parce que c'est quelque chose de
00:43:32 commode à utiliser, le gaz ou le pétrole.
00:43:34 Par contre, les contre-arguments
00:43:36 qui font que "bah, il ne vaudrait mieux pas
00:43:38 les exploiter", parce que en France, on en
00:43:40 aurait, mais encore que pour quelques années, ça ne ferait que repousser
00:43:42 le problème, et les impacts sanitaires
00:43:44 et environnementaux de l'exploitation du gaz
00:43:46 de schiste sont catastrophiques. Et on a une
00:43:48 densité de population qui est autre que dans le
00:43:50 Wyoming américain. Donc, autant dire
00:43:52 que, moi, je ne souscris pas à l'exploitation
00:43:54 du gaz, et je dis que c'est même une chance,
00:43:56 en fait, que la France et l'Europe
00:43:58 n'aient pas forcément beaucoup
00:44:00 de ressources énergétiques, en tout cas fossiles,
00:44:02 ça va nous obliger à être
00:44:04 quasiment les premiers au monde à devoir
00:44:06 essayer d'avoir
00:44:08 une économie industrielle
00:44:10 sans énergie fossile.
00:44:12 Mais basé sur quoi, justement ? C'est la question.
00:44:14 Eh bien,
00:44:16 la conclusion à laquelle j'arrive
00:44:18 sur les énergies qui sont les plus compatibles
00:44:20 avec la souveraineté énergétique, c'est tout d'abord
00:44:22 l'hydraulique. Tout ce qui est hydraulique,
00:44:24 on doit l'exploiter au maximum de sa capacité
00:44:26 dans les barrages.
00:44:28 Les barrages fluviaux, donc au bord de fleuves
00:44:30 et les barrages de montagne.
00:44:32 Ensuite, c'est le nucléaire.
00:44:34 Désolé pour ceux qui sont cons, mais c'est la conclusion à laquelle
00:44:36 j'arrive. Le nucléaire, notamment de
00:44:38 surgénérateurs qu'on a,
00:44:40 qui étaient Phénix ou Superphénix en France,
00:44:42 qui... - On a laissé tomber Astrid,
00:44:44 etc. - Astrid était le prolongement
00:44:46 de tout ça, donc c'est le nucléaire surgénérateur
00:44:48 qui arrive, puis après le nucléaire de
00:44:50 troisième ou deuxième génération, tel qu'on l'a actuellement.
00:44:52 Et ensuite, arrive,
00:44:54 un peu plus loin, la biomasse, l'éolien,
00:44:56 le photovoltaïque, qui est très loin derrière.
00:44:58 Le charbon, le pétrole, le gaz.
00:45:00 Le pétrole et le gaz, parce que
00:45:02 impact sanitaire environnementaux
00:45:04 catastrophiques et les réserves sont pas...
00:45:06 vont être vraiment très ricrac d'ici
00:45:08 la fin du siècle, donc autant s'en passer
00:45:10 et planifier ça le plus tôt possible. Et le charbon,
00:45:12 même s'il y a énormément de réserves,
00:45:14 on sait très bien que les impacts sanitaires environnementaux
00:45:16 sont faramineux.
00:45:18 Pour ce qui est des impacts environnementaux,
00:45:20 le charbon a un impact 170 fois
00:45:22 supérieur à celui du nucléaire,
00:45:24 qui a l'impact environnemental
00:45:26 le plus bas. Et l'impact sanitaire, c'est pareil.
00:45:28 54 fois supérieur à celui du nucléaire
00:45:30 qui a l'impact sanitaire le plus bas.
00:45:32 - C'est pour ça qu'on a fermé une partie des centrales nucléaires
00:45:34 et qu'on a rouvert les centrales à charbon.
00:45:36 - Ça, c'est une autre question.
00:45:38 - Oui, non mais Maxime Emblard,
00:45:40 très bien, mais attendez.
00:45:42 Ah oui, juste, vous ne parlez pas de l'océan.
00:45:44 Il n'y a rien à faire avec
00:45:46 l'offshore, l'océan, etc.
00:45:48 - L'océan, ça reste en fait...
00:45:50 - L'océan, c'est sa surface côtière
00:45:52 assez extraordinaire. - L'océan, ça peut être
00:45:54 de l'éolien offshore, mais on s'en est même
00:45:56 contraints que l'éolien terrestre,
00:45:58 c'est de l'énergie diffuse, difficile à extraire,
00:46:00 et intermittente,
00:46:02 qui demande des infrastructures et une consommation de métaux
00:46:04 par énergie produite.
00:46:06 - Donc vous vous dites l'hydraulique d'abord.
00:46:08 - L'hydraulique, le nucléaire, la biomasse,
00:46:10 l'éolien, le photovoltaïque,
00:46:12 de façon raisonnable dans le mix électrique.
00:46:14 Et on essaie de se passer
00:46:16 au maximum du gaz fossile,
00:46:18 en tout cas, moi je propose dans mon livre
00:46:20 du gaz synthétique, mais on va pas aller aussi loin,
00:46:22 mais du gaz fossile, du charbon
00:46:24 et du pétrole.
00:46:26 - Alors, effectivement, est-ce que c'est
00:46:28 dans la perspective,
00:46:30 enfin, ce n'est pas du tout politique
00:46:32 la question, mais du point de vue
00:46:34 de la France telle qu'elle est aujourd'hui,
00:46:36 et on parle beaucoup de la
00:46:38 nécessité de la réindustrialisation,
00:46:40 la nécessité des infrastructures,
00:46:42 est-ce que c'est faisable et comment ?
00:46:44 Est-ce que c'est, je ne lis pas à l'horizon
00:46:46 de quelques semaines ou mois,
00:46:48 mais à l'horizon de l'année, qu'est-ce qu'il faut changer
00:46:50 complètement par rapport à la
00:46:52 aux directions dans lesquelles
00:46:54 - En fait, il faut profiter du fait qu'on ait encore
00:46:56 du pétrole pour essayer de faire en sorte que ce soit faisable.
00:46:58 Parce que sans pétrole, ça va être
00:47:00 beaucoup plus compliqué, forcément.
00:47:02 Donc notamment construire un nouveau parc nucléaire,
00:47:04 dans le scénario que je développe,
00:47:06 qui, en termes de consommation
00:47:08 d'électricité, moi je dis 2050,
00:47:10 mais ça peut être 2060, 2070,
00:47:12 c'est une date n'importe laquelle,
00:47:14 je table sur une perspective
00:47:16 de 1000 TWh
00:47:18 quand RTE est plutôt à 600 TWh,
00:47:20 donc on a quand même,
00:47:22 par an, donc on a quand même
00:47:24 une grosse différence, mais ça, ça veut dire quoi ?
00:47:26 Ça veut dire avoir, en gros,
00:47:28 70 EPR2
00:47:30 sur le territoire français.
00:47:32 - On en a combien aujourd'hui ? - On n'a pas d'EPR sur le territoire français.
00:47:34 - On n'a pas d'EPR du tout ? - En fonctionnement,
00:47:36 non, mais on a des 900,
00:47:38 - Et on trouve pas ce qu'on vend de 0 à 70, c'est un maximum.
00:47:40 - Alors c'est pas tout à fait 0,
00:47:42 on a encore, on a déjà des réacteurs, quand même,
00:47:44 sur le territoire français, mais ça veut dire qu'on a rajouté une quarantaine
00:47:46 quand même, à peu près.
00:47:48 On fait comment ? On s'y prend à l'avance,
00:47:50 on planifie, on anticipe, on a une vraie volonté
00:47:52 politique derrière, évidemment,
00:47:54 et on y met les moyens,
00:47:56 mais on y met les moyens financiers, mais surtout énergétiques.
00:47:58 Donc on met les hommes et on met les matières
00:48:00 qui vont pour faire ces réacteurs nucléaires.
00:48:02 - Donc le pétrole ? - Et on s'y engage pleinement.
00:48:04 - Aujourd'hui, je parie. - Aujourd'hui,
00:48:06 en l'état actuel des choses, ça nécessite du pétrole.
00:48:08 A terme, il faudra faire en sorte de faire ça sans pétrole.
00:48:10 Et c'est le fait de boucler
00:48:12 comme ça, de faire, de pouvoir
00:48:14 fabriquer des convertisseurs énergétiques,
00:48:16 éoliens, photovoltaïques,
00:48:18 biomasse ou nucléaire,
00:48:20 juste avec
00:48:22 de l'énergie qui provient de ces sources-là,
00:48:24 là, ça va être plus compliqué,
00:48:26 et ça va être sûrement plus cher.
00:48:28 Qui dit plus compliqué, dit forcément plus cher, d'ailleurs.
00:48:30 - Oui, on retrouve toujours au choix politique,
00:48:32 au choix, aux priorités.
00:48:34 - Malheureusement, oui.
00:48:36 Et ce à quoi je m'attache dans mon livre,
00:48:38 c'est justement de ne pas faire de politique,
00:48:40 de ne pas faire d'idéologie, de ne pas donner d'opinion,
00:48:42 mais de raisonner que sur des faits.
00:48:44 Il y a, malheureusement, on a tendance à l'oublier
00:48:46 aujourd'hui, mais il y a quand même dans ce monde des gens qui s'attachent
00:48:48 à établir des faits,
00:48:50 des choses observables, mesurables, quantifiables
00:48:52 et intangibles.
00:48:54 Et ça n'a pas le même poids argumentatif
00:48:56 que des opinions. On peut
00:48:58 rêver d'un monde 100% renouvelable,
00:49:00 mais il faut dire ce que ça va
00:49:02 impliquer derrière. Ça va forcément
00:49:04 impliquer une réduction de la quantité
00:49:06 d'activités humaines qui pourront être réalisées
00:49:08 et donc de besoins humains satisfaits.
00:49:10 Et la population constante,
00:49:12 c'est réduire
00:49:14 notre niveau de vie.
00:49:16 - Le niveau de vie, absolument.
00:49:18 Donc vous, par exemple, c'est ce que vous dites,
00:49:20 vous dites donc, effectivement,
00:49:22 aujourd'hui, vous, pour vous, les éoliennes,
00:49:24 c'est quelque chose à utiliser,
00:49:26 mais extrêmement relativement et de manière
00:49:28 extrêmement calculée, limitée.
00:49:30 - C'est quelque chose à utiliser. Ce serait dommage
00:49:32 de ne pas utiliser des éoliennes,
00:49:34 de ne pas élever le vent là où il y a du vent
00:49:36 quand même en abondance, ce serait dommage,
00:49:38 mais de façon raisonnée, pas de façon
00:49:40 dogmatique en disant "on en veut 100%".
00:49:42 Non, de façon raisonnée,
00:49:44 raisonnable d'ailleurs,
00:49:46 on va en mettre une certaine quantité
00:49:48 parce que sinon ça consomme
00:49:50 trop de métaux, parce qu'il y a les contraintes
00:49:52 que je cite dans mon livre vis-à-vis de ça.
00:49:54 - Oui, mais Maxime Emblard, vous savez très bien que l'énergie
00:49:56 n'a pas de frontière.
00:49:58 Et comment faire s'il n'y a pas, je ne dis pas
00:50:00 je ne dis pas
00:50:02 un sans frontière
00:50:04 parce que ce n'est pas du tout la question,
00:50:06 mais comment faire pour qu'un certain nombre de nations
00:50:08 s'unissent ensemble, qu'il y ait
00:50:10 un tout petit peu de solidarité
00:50:12 là-dessus ? On a l'impression qu'on est très loin de ça
00:50:14 aujourd'hui. C'est la guerre de tous
00:50:16 contre tous et je ne fais pas de politique là.
00:50:18 - Oui, bon, après si on est souverain, on doit
00:50:20 respecter la souveraineté des autres aussi.
00:50:22 Donc ils font ce qu'ils veulent dans leur pays.
00:50:24 Et je ne suis pas content que les Allemands
00:50:26 essaient insidieusement de nous imposer leur mix énergétique
00:50:28 en essayant de nous faire
00:50:30 intermédier des centrales nucléaires par l'intermédiaire de l'Union Européenne
00:50:32 et je ne serais pas d'accord qu'on leur impose
00:50:34 des centrales nucléaires de leur côté.
00:50:36 Par contre, on a été suffisamment
00:50:38 intelligent pour recopier
00:50:40 des décisions qui ne sont pas
00:50:42 forcément les bonnes, qui viennent
00:50:44 des Etats-Unis, de l'Allemagne, etc.
00:50:46 Je gage que l'être humain
00:50:48 étant une espèce
00:50:50 profondément mimétique,
00:50:52 si on commence à avoir des bonnes idées
00:50:54 à les appliquer, à voir que ça marche, d'autres pays
00:50:56 vont s'en inspirer
00:50:58 quand même.
00:51:00 - En tout cas, vous ouvrez
00:51:02 un sacré dossier
00:51:04 et encore une fois, c'est bien de remettre
00:51:06 l'église énergétique au milieu du village,
00:51:08 de rappeler les proportions, parce que
00:51:10 on a tendance à les oublier, à rappeler
00:51:12 la hiérarchie des priorités.
00:51:14 Lucien, est-ce que nous avons des auditeurs ?
00:51:16 - Du coup, nous avons beaucoup d'appels au 0826
00:51:18 et au 303, vous continuez de nous appeler,
00:51:20 vous avez la parole, et on commence avec
00:51:22 Jacques Deslandes. Bonjour Jacques.
00:51:24 - Bonjour Jacques. - Bonjour.
00:51:26 - Bonjour à tous les auditeurs,
00:51:28 et bonjour à...
00:51:30 je veux dire, sur le bureau.
00:51:32 Je me permets de vous appeler, parce que
00:51:34 j'ai 70 ans,
00:51:36 mais pourquoi moi
00:51:38 qui... bon, tout juste, comme on dit,
00:51:40 le certificat d'études, mais j'avais un parent
00:51:42 qui était assez très proche,
00:51:44 qui a fait pour les milles victoires, les îles Kerguelen,
00:51:46 les années 1960, etc.
00:51:48 Quand il est revenu,
00:51:50 il nous a annoncé à la famille, en 2050,
00:51:52 augmentation
00:51:54 de l'eau de 3 à 6 mètres,
00:51:56 donc la moitié d'Arcachon, si vous voulez,
00:51:58 là c'est dehors, et
00:52:00 le carré, enfin, pas le carré, mais
00:52:02 Bordeaux, Lyon, Marseille,
00:52:04 donc tout ce sud... - Inondé,
00:52:06 inondé. - Non, non, non, non, non, non,
00:52:08 c'est la sécheresse
00:52:10 qui monte, celle qui est
00:52:12 du nord de l'Espagne, qui sera comme ça,
00:52:14 c'est-à-dire, donc, pourquoi
00:52:16 moi je savais que,
00:52:18 donc on parle de changement
00:52:20 de la couche d'ozone,
00:52:22 puis etc, donc soit les lobbies
00:52:24 sont très très très très forts, parce que bon,
00:52:26 si on annonce qu'Arcachon des maisons
00:52:28 de Guermillon ne valent plus que 100 000 euros,
00:52:30 parce que ça va...
00:52:32 Donc pourquoi, alors, le monsieur qui a fait
00:52:34 le livre, c'est pour ça que je réagis,
00:52:36 parce que bon, il faut qu'on arrive à 2020,
00:52:38 bon, pour avoir, pour faire des planifications,
00:52:40 mais tous ces ingénieurs
00:52:42 qui étaient donc avec Paul-Emile Victor et qui
00:52:44 savent, puisque le GIEC est à un moment
00:52:46 fait, et monsieur Allègre qui
00:52:48 était à un moment un peu contre des trucs, il s'est
00:52:50 tapé dessus, je vous dis ça, si vous en souvenez,
00:52:52 mais pourquoi,
00:52:54 je veux dire, soit on va,
00:52:56 comme monsieur dit, soit on planifie,
00:52:58 mais vraiment en tapant du poids sur la table,
00:53:00 parce que voilà, hier j'entendais
00:53:02 les viticulteurs, les choses, mais tous les ans
00:53:04 ils vont se plaindre, à Bordeaux, ils vont faire
00:53:06 du bagnoles dans 10 ans, donc
00:53:08 c'est comme ça, donc
00:53:10 moi qui suis jeune, moi
00:53:12 des fois je râle quand j'entends que,
00:53:14 comme tout, que les lobbies nous passent par,
00:53:16 enfin, par rapport à cette France,
00:53:18 et par rapport maintenant qu'on est rentrés, parce que moi...
00:53:20 - On vous a bien entendu, Jacques,
00:53:22 je voudrais quand même que
00:53:24 Maxime Amblard réponde, c'est-à-dire,
00:53:26 il a entendu le GIEC, il a entendu
00:53:28 son parent qui revenait
00:53:30 chez Paul-Emile Victor, et qui lui dit, voilà,
00:53:32 2050, et on se rappelle des prédictions,
00:53:34 la famine, rappelez-vous le club de
00:53:36 Rome, l'an 2000,
00:53:38 ça va être la fin du monde, ou presque,
00:53:40 il y a eu ça aussi qui a beaucoup impacté,
00:53:42 Maxime Amblard, ce qu'il avait fait.
00:53:44 - Mais visiblement, visiblement pas suffisamment, ça n'a pas
00:53:46 impacté la population pour qu'elle ait
00:53:48 envie de voter pour des personnes
00:53:50 qui ont ça en tête,
00:53:52 et qui agissent en conséquence.
00:53:54 Le politicien, il ne fait que...
00:53:56 il ne fait que...
00:53:58 répondre aux
00:54:00 sentiments, aux préoccupations de la population
00:54:02 pour justement se faire réélire.
00:54:04 Si la préoccupation principale de la population
00:54:06 c'est le pouvoir d'achat, à juste titre,
00:54:08 je ne dis pas que c'est mauvais, mais le pouvoir d'achat,
00:54:10 la sécurité, ou quoi que ce soit, le politique
00:54:12 va répondre en priorité à ces questions-là.
00:54:14 - Non, mais la question
00:54:16 de Jacques, c'était le discours
00:54:18 apocalyptique, qui
00:54:20 continue encore chez certains.
00:54:22 Voilà, et on est...
00:54:24 Rappelez-vous l'inondation, les villes
00:54:26 vont être inondées, le niveau de la mer va
00:54:28 hausser, etc. Pour vous, ça fait partie
00:54:30 quand même, c'est dans cette problématique
00:54:32 aussi que ça a fait pour vous. - C'est la problématique
00:54:34 climatique et environnementale
00:54:36 qui est la conséquence
00:54:38 de l'impact néfaste de nos activités
00:54:40 sur la planète. Impact néfaste que l'on
00:54:42 ne neutralise pas, que l'on ne gère pas. Enfin, la planète,
00:54:44 c'est la poubelle géante, donc quand on brûle
00:54:46 du pétrole, du gaz, du charbon, on s'en occupe pas.
00:54:48 On le balance dans l'atmosphère, contrairement
00:54:50 d'ailleurs aux déchets nucléaires que l'on gère et que l'on neutralise,
00:54:52 je tiens à préciser.
00:54:54 Et...
00:54:56 Il y a quand même...
00:54:58 A raison, c'est quand même un désétude
00:55:00 scientifique, qu'il y a derrière les rapports du
00:55:02 GIEC, etc., qui font certes
00:55:04 des prédictions, mais sur la
00:55:06 base d'observations réelles. Après, comme
00:55:08 toute prédiction, il y a forcément une incertitude.
00:55:10 Mais il y a quand même de quoi s'inquiéter.
00:55:12 Il y a quand même forcément de quoi s'inquiéter.
00:55:14 Après, pourquoi on n'agit pas plus tôt ?
00:55:16 Ça, c'est toute l'autre question.
00:55:18 - On va tourner
00:55:20 une rapide page de pub, mais vous
00:55:22 continuez de nous appeler au 0826
00:55:24 300 300. Et après la pub, on accueillera
00:55:26 César de Bayonne, à tout de suite sur
00:55:28 Sud Radio. 13h46
00:55:30 sur Sud Radio, vous avez la parole aussi,
00:55:32 via 0826 300 300, pour
00:55:34 interpeller Maxime Amblard et son livre
00:55:36 "Abondance et pénurie".
00:55:38 On accueille César de Bayonne. Bonjour
00:55:40 César. - Oui, bonjour César.
00:55:42 - Bonjour à tous. Ravi de vous saluer
00:55:44 André. Bonjour à Maxime Amblard.
00:55:46 - Bonjour. - Oui. On vous écoute
00:55:48 César. - Alors,
00:55:50 je m'interroge, je me
00:55:52 demande s'il n'y a pas des partis politiques,
00:55:54 en France, comme dans d'autres pays,
00:55:56 qui ne sont pas en fait des faux partis,
00:55:58 des partis au service des intérêts
00:56:00 américains. Parce que je remarque souvent
00:56:02 que les Verts, par exemple, pour ne citer
00:56:04 que ce parti, souvent, beaucoup de gens de ce
00:56:06 parti, sont pour la ruine du
00:56:08 pays. Ils sont pour
00:56:10 qu'on vive un peu comme des cons, c'est-à-dire juste avec des
00:56:12 choses comme des éoliennes ou des choses
00:56:14 comme ça. Et il se fiche complètement
00:56:16 du désastre que ça représente. Mais par contre,
00:56:18 quand on utilise du gaz de juste américain
00:56:20 qu'on paye quatre à cinq fois plus cher,
00:56:22 il n'y a pas de problème. Quand c'est des Chinois
00:56:24 qui nous demandent des trucs, il n'y a pas de problème. - Oui, on ne les entend pas.
00:56:26 - Je remarque... Allô ?
00:56:28 - Oui, on vous entend, on vous entend. Je disais,
00:56:30 on ne les entend pas. - Ah, on ne les entend pas.
00:56:32 Voilà, on ne les entend pas. Et donc,
00:56:34 je suis impressionné que dès que c'est pour
00:56:36 proposer, entre guillemets, aux Français
00:56:38 de vivre un peu comme des cons, il n'y a pas
00:56:40 de problème. C'est l'écologie,
00:56:42 l'écologie de la doxa. Mais par contre,
00:56:44 dès que c'est pour les Américains,
00:56:46 là, par contre, tout va bien.
00:56:48 Et donc, quand il y a des ingénieurs comme
00:56:50 M. Emblard, par exemple, qui est là aujourd'hui,
00:56:52 ou comme le professeur Raoul qui nous parle de l'hydroxychloroquine,
00:56:54 là, par contre, ça ne va pas
00:56:56 dans les intérêts de la doxa, ça devient
00:56:58 complotiste. Je trouve que c'est un petit peu facile,
00:57:00 cette ambiance de décompro... Dès que
00:57:02 des scientifiques sérieux proposent
00:57:04 des choses, ça devient...
00:57:06 Ce n'est pas intéressant, c'est complotiste,
00:57:08 c'est le fascisme même, comme le dit Sandrine
00:57:10 Rousseau. Et par contre, dès qu'on
00:57:12 propose des choses de la doxa qui
00:57:14 arrangent les intérêts, alors que, je vous donne un exemple,
00:57:16 les verts, ils sont très puissants en Allemagne, il y a plein
00:57:18 de centrales à charbon. Vous voyez, il y a une ambiance
00:57:20 qui est complètement n'importe quoi.
00:57:22 Et je voulais juste m'interroger là-dessus, voilà.
00:57:24 - Très bien, merci César. Oui, c'est
00:57:26 la contradiction, quand même, Maxime
00:57:28 Emblard. - Je parlais, en tout
00:57:30 cas, dans le cadre de l'énergie, moi je ne vais pas m'orienter
00:57:32 plus loin. - Non, non, mais c'est dans le cadre
00:57:34 d'énergie, parce qu'il faut choisir, quand même,
00:57:36 ses priorités, parce que sinon...
00:57:38 - Oui, bien sûr. - Vous n'êtes pas dans le ciel,
00:57:40 dans la planète Mars,
00:57:42 loin des réalités. Qu'est-ce qui se passe
00:57:44 là ? Là, il se passe, par exemple, c'est très
00:57:46 intéressant, c'est vrai, non mais, vous dites
00:57:48 par exemple le gaz de schiste, regardez, vous voulez dire
00:57:50 c'est vraiment une catastrophe.
00:57:52 Je constate, quand même, que nous achetons
00:57:54 du gaz de schiste aux Américains,
00:57:56 à un prix tout à fait remarquable, qu'on n'entend pas
00:57:58 un mot, alors vous me dites que ce n'est pas à moi de critiquer
00:58:00 les écologistes, mais quand même, on n'entend pas un
00:58:02 mot des...
00:58:04 passionnés de l'environnement.
00:58:06 - Ils ne vont pas mettre ça en avant, forcément.
00:58:08 Mais, moi, en tout cas, j'interprète ça,
00:58:10 c'est mon opinion personnelle, c'est qu'une opinion,
00:58:12 ça vaut ce que ça vaut, mais d'un manque
00:58:14 d'anticipation. Alors, à la fois
00:58:16 d'une vue idéologique, donc ils étaient
00:58:18 convaincus, sans regarder vraiment
00:58:20 la réalité qu'il y a derrière, mais ils s'étaient
00:58:22 convaincus qu'il fallait
00:58:24 aller dans une direction en particulier,
00:58:26 ils n'ont pas anticipé
00:58:28 les conséquences, ou ils ne les ont pas vus, tout simplement,
00:58:30 et ils ont du mal à se remettre
00:58:32 en cause et à se dire "on s'est trompé de chemin,
00:58:34 il faut revenir en arrière", même en général,
00:58:36 pas que sur le point de l'énergie, mais en général,
00:58:38 c'est difficile de se remettre en cause,
00:58:40 de se remettre en question et de changer
00:58:42 de chemin, d'affirmer
00:58:44 qu'on s'est trompé de chemin et de le
00:58:46 changer pour essayer
00:58:48 une autre voie qui pourrait être meilleure.
00:58:50 Et quand on est presque dans
00:58:52 une logique religieuse, comme il y a dans
00:58:54 certains partis ou même dans certaines associations,
00:58:56 pour
00:58:58 contre une énergie ou pour
00:59:00 certaines autres, on est
00:59:02 imperméable à la rationalité
00:59:04 et on est imperméable aux faits, en fait,
00:59:06 quels que soient les arguments qu'on va pouvoir
00:59:08 leur avancer, ils ne vont pas les voir,
00:59:10 ils ne veulent pas les voir. - Oui, c'est le déni,
00:59:12 vous savez, ce que vous dites est très très exact,
00:59:14 et dans beaucoup de domaines,
00:59:16 tout le problème, et c'est vraiment grave,
00:59:18 c'est qu'on considère que son
00:59:20 parti pris est une religion, et donc, si vous n'êtes
00:59:22 pas d'accord, vous êtes un
00:59:24 mécréant. - Et on le prend personnellement,
00:59:26 en plus, quand on attaque son idée,
00:59:28 on sent une attaque sur nous, donc forcément
00:59:30 on va se défendre. - Oui,
00:59:32 ce qui, quand même, n'arrange pas
00:59:34 les priorités à prendre. - Oui,
00:59:36 je ne pense pas que ces partis-là soient
00:59:38 vraiment en
00:59:40 lien direct avec les Américains, quoi que ce soit,
00:59:42 c'est juste conséquence des événements
00:59:44 qu'ils subissent, en fait, et comme on n'a pas vraiment
00:59:46 le choix, on va vers les Américains
00:59:48 parce qu'ils nous proposent de nous fournir du
00:59:50 prix du Génel, et comme on n'avait pas établi des
00:59:52 contrats à long terme, comme d'autres pays,
00:59:54 on se tape des prix du Génel 4 fois supérieurs
00:59:56 parce que c'est le prix du marché qui sont comme ça,
00:59:58 en fait, et on subit. - Oui, bien sûr.
01:00:00 Et voilà, on n'a pas anticipé, une fois.
01:00:02 - Et c'est ce que je plaide
01:00:04 pour ça, je plaide pour de la planification,
01:00:06 de l'anticipation, de la réflexion, pour
01:00:08 justement éviter de subir
01:00:10 la période de pénurie qu'on commence
01:00:12 à avoir et qui va se poursuivre,
01:00:14 qu'on ne la subisse pas, qu'on finisse pas
01:00:16 comme disent certaines autres
01:00:18 personnes dans une perspective de
01:00:20 Mad Max, mais dans une perspective où
01:00:22 vraiment, on anticipe
01:00:24 cette contraction énergétique,
01:00:26 on la planifie, on s'organise en conséquence.
01:00:28 - Mais cher Maxime Rabelard, il y a un commissariat au plan,
01:00:30 il fallait voir M. Bayrou. - Oui.
01:00:32 - Oui, ça vous fait rire. Moi aussi.
01:00:34 - Merci beaucoup César.
01:00:36 Et on va dans l'un, à Yenne,
01:00:38 accueillir Pierre. Bonjour Pierre.
01:00:40 - Bonjour Pierre. - Bonjour,
01:00:42 bonjour. J'espère que vous allez bien.
01:00:44 - Très bien, on vous écoute Pierre.
01:00:46 - Alors, moi j'ai
01:00:48 une remarque à faire, je voudrais avoir votre avis monsieur,
01:00:50 c'est très intéressant ce que vous dites.
01:00:52 Je pense que ce qui nous manque
01:00:54 aujourd'hui, c'est d'abord une écologie
01:00:56 de compétence et pas
01:00:58 idéologique. C'est à dire que
01:01:00 par exemple, aujourd'hui on est capable de brûler
01:01:02 des tonnes et des tonnes de déchets collectifs
01:01:04 et de traiter les fumées.
01:01:06 Quand on veut lancer un tout petit
01:01:08 réacteur pour brûler des déchets
01:01:10 préparés et offrir de l'énergie thermique
01:01:12 à l'industrie healthier au bord
01:01:14 de la rupture à cause des pots énergétiques,
01:01:16 on a les mêmes autorisations à remplir
01:01:18 et même qu'un incinérateur et donc
01:01:20 on n'avance pas. Donc je pense
01:01:22 et la question c'est celle-là,
01:01:24 est-ce qu'on ne devrait pas arrêter cette
01:01:26 idéologie, cette écologie
01:01:28 idéologique et ne pas avoir
01:01:30 une écologie de compétence
01:01:32 et de gens sachant comme vous l'êtes.
01:01:34 - Maxime Amblard. - Je ne peux
01:01:36 être qu'être d'accord,
01:01:38 après il y a la liberté d'expression,
01:01:40 il faut que tout le monde s'exprime
01:01:42 - Oui mais tout le monde s'exprime
01:01:44 mais il faut décider à un moment donné.
01:01:46 - Oui il faut décider, il faut mettre
01:01:48 les personnes qui ont ces compétences-là
01:01:50 forcément, comme dans toute
01:01:52 entreprise d'ailleurs, on essaie de mettre les gens compétents
01:01:54 au poste qui vont bien. Donc oui je ne peux
01:01:56 être que d'accord mais c'est
01:01:58 plus compliqué à faire
01:02:00 qu'à dire malheureusement.
01:02:02 - C'est certain.
01:02:04 Mais en tout cas c'est un constat
01:02:06 qu'on est obligé de faire. Lucien.
01:02:08 - Merci beaucoup Pierre. On accueille Nour
01:02:10 de Val-de-Marne. Bonjour Nour.
01:02:12 - Bonjour M. André,
01:02:14 bonjour à votre invité
01:02:16 M. Amblard.
01:02:18 - Amblard c'est ça ?
01:02:20 - Je voulais vous faire un avertissement
01:02:22 M. Bercoff.
01:02:24 Concernant M.
01:02:26 Seymour Hersh, excusez-moi de faire
01:02:28 une introduction, bientôt dans
01:02:30 10 mois vous allez avoir 85 ans
01:02:32 et d'après les médiastreams,
01:02:34 ils ont félicité M.
01:02:36 Seymour Hersh
01:02:38 on dit qu'il a dénoncé la guerre
01:02:40 de...
01:02:42 - Oui il a parlé du sabotage de Nord Stream.
01:02:44 - Voilà.
01:02:46 Donc les deux annonciations
01:02:48 par rapport à la guerre
01:02:50 de déprisons d'Irak
01:02:52 étaient bons mais là il a 85 ans
01:02:54 il est plus crédible. Donc M.
01:02:56 Bercoff méfiez-vous, dans 10 mois
01:02:58 vous n'allez plus être crédible.
01:03:00 - Je sais.
01:03:02 Je sais Nour et je vous remercie parce que
01:03:04 je sais que c'est une très
01:03:06 très jolie... Non mais vous avez raison.
01:03:08 Vous savez, je vais vous dire, il y a
01:03:10 un écrivain français qui a écrit
01:03:12 la chose définitive là-dessus
01:03:14 "Il n'y a que les imbéciles qui ont l'âge de leurs artères".
01:03:16 Si vous voulez, Seymour Hersh
01:03:18 est un des plus grands journalistes américains.
01:03:20 Il a parlé justement, il a pris position
01:03:22 et vous le savez,
01:03:24 au moment de la guerre d'Irak, il a été
01:03:26 très très violemment contre
01:03:28 les autorités de son pays
01:03:30 et puis des tas d'autres choses.
01:03:32 Et je crois que, en tout cas, c'est quelqu'un qui a
01:03:34 un réseau d'informateurs très fort.
01:03:36 Alors je ne sais pas, je ne peux pas...
01:03:38 - Monsieur Bercoff, excusez-moi de vous couper
01:03:40 l'imaginaire, vous êtes en bonne santé.
01:03:42 Je vous souhaite la bonne santé. Dans 10 mois,
01:03:44 vous ne serez plus crédible parce que vous avez 85 ans.
01:03:46 - Non, je n'aurai pas encore 85 ans dans 10 mois.
01:03:48 Non, non. C'est dans 3 ans.
01:03:50 Dans 3 ans. Donc j'ai le temps.
01:03:52 - Ah bon ? Je vous fais dire. Non mais même dans 20 ans
01:03:54 je vous aimerai. Ne vous inquiétez pas.
01:03:56 Je sais que vous avez quelque chose entre les oreilles
01:03:58 quand on disait RTL à l'époque
01:04:00 quand c'était bon.
01:04:02 - Par rapport à votre invité,
01:04:04 M. Hamelard,
01:04:06 on parlait de souveraineté
01:04:08 de pays. Vous avez parlé de souveraineté
01:04:10 d'une manière générale. Mais pour moi
01:04:12 un pays souverain, c'est une constitution,
01:04:14 c'est une armée, c'est une monnaie, c'est une frontière.
01:04:16 On ne peut pas
01:04:18 parler de souveraineté
01:04:20 dans un pays comme la France.
01:04:22 La France que j'adore. Je suis émigré
01:04:24 avec ton beau, M. Bercoff.
01:04:26 Ça fait 47 ans. La France,
01:04:28 c'est moi. Mais des choses
01:04:30 se passent d'ici. J'ai mal,
01:04:32 mais bon, je continue quand même à espérer.
01:04:34 Comment on peut
01:04:36 parler de souveraineté
01:04:38 sachant qu'on n'a pas de constitution,
01:04:40 on n'a pas d'armée, on n'a pas de monnaie, on n'a pas de frontière ?
01:04:42 C'est ça le problème. - Alors,
01:04:44 il va vous répondre. C'est intéressant, évidemment.
01:04:46 Ça dépasse... Nous,
01:04:48 et Maxime Amblard, on arrive, hélas, en fin d'émission,
01:04:50 mais vous reviendrez, évidemment.
01:04:52 Maxime Amblard,
01:04:54 c'est vrai que ça dépasse, évidemment,
01:04:56 votre livre, l'abondance. - C'est pas aussi mon domaine
01:04:58 de compétence. - Non, non, tout à fait.
01:05:00 Pour revenir à la souveraineté énergétique,
01:05:02 puisque ça, vous en parlez, la souveraineté énergétique.
01:05:04 Et vous l'avez
01:05:06 exposée, là, et encore une fois, j'invite
01:05:08 à lire votre livre parce que c'est
01:05:10 bourré d'informations et de faits.
01:05:12 Mais au fond, ce que
01:05:14 vous nous dites en creux,
01:05:16 c'est que tout dépend, là, non pas
01:05:18 vous. Vous êtes là, vous montrez les dossiers,
01:05:20 vous étalez les... Voilà,
01:05:22 vous étalez les faits, voilà ce qui se passe.
01:05:24 Et puis, à quelqu'un, vous appelez,
01:05:26 en tout cas de vos voeux, quelqu'un qui
01:05:28 reprenne, en tout cas, vos observations
01:05:30 comme d'autres, et qui aille dans le bon sens.
01:05:32 - De ce que je considère comme
01:05:34 le bon sens, mais basé
01:05:36 sur des données factuelles.
01:05:38 - Enfin, pour vous, c'est votre bon sens.
01:05:40 - Oui, oui, oui, pour moi,
01:05:42 la marche, ça se suit. Pas que pour moi, d'ailleurs, ce qui va
01:05:44 quand même me rassurer. Mais...
01:05:46 Après, on est
01:05:48 quand même dans un pays qui a encore une certaine capacité
01:05:50 de décision. On a délégué
01:05:52 un pouvoir décisionnel
01:05:54 à l'Union Européenne, certes, mais on a
01:05:56 quand même un pays qui garde
01:05:58 un pouvoir de décision,
01:06:00 notamment sur son mix énergétique.
01:06:02 Donc, il est tout à fait possible, en France,
01:06:04 demain, de décider d'un certain
01:06:06 mix énergétique, peut-être même
01:06:08 d'un certain moyen de le financer,
01:06:10 et d'y aller. Tout ce qui manque, encore aujourd'hui,
01:06:12 c'est... - Donc, on a les moyens. C'est la volonté qui manque.
01:06:14 - On a les moyens politiques
01:06:16 de le faire. Après, la volonté politique, il n'y a pas forcément.
01:06:18 Après, si on a les moyens physiques,
01:06:20 ça, c'est autre chose. Il nous faut
01:06:22 l'énergie de la matière première,
01:06:24 et, bon, en France, il faut l'importer,
01:06:26 et ça, c'est une autre question.
01:06:28 - Vaste programme, Maxime Amblard. Mais, en tout cas,
01:06:30 écoutez les pièces du dossier.
01:06:32 Lisez les pièces du dossier, c'est déjà pas mal.