Ca se dispute du 03/02/2023

  • l’année dernière
Eliot Deval anime un débat entre deux éditorialistes qui analysent l'actualité politique de la semaine dans #CaSeDispute

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00:00 Bonsoir à tous et très heureux de vous retrouver pour votre rendez-vous du vendredi soir.
00:06 19h, ça se dispute, vous les attendez, ils sont là, Julien Le Réan, ancien député.
00:10 Bonsoir Julien.
00:11 Bon on est là, on est là.
00:12 Comme tous les vendredis soirs et c'est très agréable.
00:15 William Goldenadel en face de vous.
00:17 On ne vous présente plus non plus.
00:18 Non mais il a mis un très joli polo.
00:20 J'avoue que je n'en suis pas mécontent.
00:22 Très joli.
00:23 Vous aussi d'ailleurs.
00:24 J'ai essuyé quelques compliments qui ont abîmé ma modestie.
00:29 Très joli.
00:30 Voilà.
00:31 Ça lui va bien.
00:32 Ça lui va bien.
00:33 Il est presque 19h, le temps de retrouver Isabelle Piboulot avec le rappel des titres.
00:38 Anthony Blinken reporte son voyage à Pékin, conséquence de l'entrée d'un ballon chinois
00:47 sans pilote dans l'espace aérien des Etats-Unis.
00:49 L'engin volait depuis plusieurs jours au-dessus de l'Amérique du Nord et de sites militaires sensibles.
00:55 Le chef de la diplomatie américaine devait se rendre en Chine dans deux jours.
01:00 La visite sera reprogrammée quand les conditions seront réunies.
01:04 Le pape François appelle à la paix au Soudan.
01:07 Assez de sang versé a-t-il déclaré au premier jour de sa visite.
01:11 Un pays déchiré par les luttes de pouvoir et l'extrême pauvreté.
01:15 Ce déplacement du pape fait suite à une visite de quatre jours en République démocratique du Congo.
01:21 Et puis Paco Rabanne est décédé. Pendant plus d'un demi-siècle,
01:25 le couturier espagnol a marqué l'univers de la mode.
01:28 Sa créativité ont influencé toute une génération.
01:32 Il était surnommé le prophète de la mode.
01:35 Il s'est éteint en Bretagne, près de Brest, à l'âge de 88 ans.
01:39 Merci mon cher Adrien. Un prochain point sur l'actualité à 19h30.
01:43 Je vous présente mes excuses. Je pensais que c'était Isabelle Piboulot qui était à l'info ce soir.
01:48 On la retrouvera tout à l'heure. Alors on va revenir messieurs, bien sûr,
01:51 dans cette émission sur le terrible dénouement après la disparition de Cylène.
01:55 Disparue, la lycéenne de 18 ans, elle a été retrouvée morte, vous le savez.
01:58 Un délinquant multirécidiviste est passé aux aveux et des questions aujourd'hui,
02:04 puisque son casier judiciaire était très chargé.
02:07 Alors quelle responsabilité pour la justice ? On va en parler, ce sera à 19h30.
02:11 Mais avant, je vous propose de revenir sur ce tweet qui a enflammé,
02:15 qui a même choqué la toile en début d'après-midi, celui de la députée LFI Clémentine Autain.
02:20 On va le voir, un tweet qu'elle a supprimé au bout de deux heures.
02:23 Elle réagissait à l'annulation du député Meyer Habib par le Conseil constitutionnel
02:27 dans une affaire de fraude électorale, l'annulation de l'élection du député Meyer Habib.
02:33 Clémentine Autain a tweeté "Vous l'avez vu, mazel tov".
02:36 Alors ça signifie en hébreu, au sens strict "bonne étoile", qu'on peut traduire en "bonne chance" finalement.
02:41 Au vu de multiples réactions à son tweet, elle le supprime ensuite et écrit
02:46 "Mon propos a heurté certains d'entre vous de bonne foi. Je préfère retirer mon tweet et éviter toute polémique inutile".
02:54 Je le disais, beaucoup de réactions après ce tweet en moins de deux heures sur les réseaux sociaux.
02:58 Un tweet qualifié, une réaction qualifiée d'antisémite.
03:02 Est-ce que c'est un dérapage antisémite de trop ?
03:04 Selon vous, elle parle d'une polémique inutile.
03:10 Elle n'aura pas évité la polémique.
03:14 Vous savez, je suis économe du mot antisémite.
03:20 Il y a en tous les cas une obsession anti-israélienne et une obsession aussi de la chose juive
03:30 chez les Insoumis en général et chez Mme Autain en particulier.
03:35 La réalité est là.
03:40 La France insoumise est soumise totalement à l'islamisme le plus radical.
03:49 Et pas seulement pour des raisons de clientélisme électoral, mais pour des raisons profondément idéologiques.
03:56 Je vous ai dit la semaine dernière que la plupart des débutés de la France insoumise s'étaient inclinés
04:05 devant les morts du djihad islamique tué par l'armée israélienne
04:11 et deux jours après étaient restés totalement mutiques après que sept Juifs désarmés, eux,
04:19 aient été tués devant leur synagogue.
04:22 Et c'est constamment ainsi.
04:24 Et je vous dis franchement, il y a une obsession.
04:29 Alors, ça n'est peut-être pas de l'antisémitisme, je n'en sais rien,
04:33 c'est certainement pas philosémite, mais une chose est sûre,
04:37 il y a un attachement à la cause islamiste qui ne laisse pas de me surprendre
04:44 et qui sans doute leur apporte beaucoup de clients dans les banlieues,
04:50 mais leur offre perdre à mon avis davantage encore.
04:53 Si ce sont des calculs d'épiciers, à mon avis, l'épicier ne s'est pas compté.
04:57 Julien Darré, une obsession côté de la France insoumise ?
05:00 Disons que c'est vrai que ça fait deux ou trois fois que Clément Tignotin croit faire de l'humour
05:06 et ce n'est pas du tout de l'humour, notamment concernant ces questions-là.
05:10 Et alors je ne vais pas là, moi je suis pour une fois totalement d'accord avec Gilles William,
05:15 je fais attention de ne pas utiliser le mot antisémite à n'importe quelle sauce,
05:19 mais c'est vrai que c'est désagréable, et c'est d'autant plus désagréable
05:24 que bon, elle le fait là, elle ne le fait pas pour d'autres.
05:27 Elle ne le fait pas pour d'autres et donc elle a cru faire un bon mot,
05:30 elle a cru faire un coup de sirocco, comme on dit, mais c'est très déplacé.
05:36 Et donc maintenant elle va dire "mais moi vous ne pouvez pas, la main sur le cœur, etc."
05:40 mais bon, elle l'a fait là quand même, elle ne l'aurait pas fait pour d'autres.
05:44 Elle aurait été un autre député qui aurait été invalidé dans une autre circonscription des Français et de l'étranger,
05:49 elle n'aurait pas dit "Mazel tov".
05:51 Ah non mais elle ne peut pas dire "moi, vous pensez, je suis de gauche, etc."
05:57 Pardon, compte tenu de leur attitude générale, le soupçon à leur endroit est particulièrement bien placé.
06:05 En tout cas, à gauche, la NUPES se met de plus en plus mal à l'aise.
06:09 Vous avez vu, Bernard Cazeneuve, il appelle à la création d'un mouvement
06:12 pour fédérer les tendances de gauche hostile à la NUPES, ça vous fait rire.
06:15 Non, ça me fait rire parce que, je ne sais pas, il n'y a pas de lien.
06:19 En passant, je me suis dit "comment tu l'entends ?"
06:22 Non, mais c'est vrai.
06:24 C'est-à-dire que si vous voulez, la NUPES met mal à l'aise.
06:26 Mais ça n'est pas résil, monsieur Dreyfus.
06:28 Je m'en excuse, excusez-moi, ça vous arrive des fois d'avoir des petits rires nerveux ?
06:32 Vous trouviez ma transition hasardeuse.
06:34 Voilà, c'est la transition.
06:35 C'est ni Madame Autain, j'ai dit ce que j'en pensais, totalement déplacé, ce qu'elle a fait,
06:40 et j'ai dit "Monsieur Casse-Neuve, qui est un personnage respectable".
06:43 C'est juste la transition.
06:44 J'ai mal exprimé.
06:45 Non, non, non, c'est pas votre faute, c'est pas faute.
06:47 C'est moi qui ai... Allez, on va pas...
06:49 Non, mais la réalité, c'est que ce que beaucoup de gens à gauche, cette fois-ci...
06:55 C'est ça.
06:56 Il me semble, je les connais moins bien que vous, mais il me semble que...
06:58 Il paraît que vous commencez à les connaître.
07:00 Ce que beaucoup de gens à gauche reprochent à la NUPES, c'est évidemment
07:04 cette accointance avec l'extrême gauche.
07:06 Et ce qu'on reproche à l'extrême gauche, notamment, c'est son islamo-gauchisme.
07:11 Et du coup, il y a des voix qui s'élèvent, comme celle de Bernard Casse-Neuve ces derniers jours.
07:15 Je pense qu'il y a une partie de la gauche qui confond la bataille pour le droit du peuple palestinien
07:22 à avoir un État, en tous les cas, à être reconnu en tant que tel, et la défense de l'islamisme.
07:27 L'islamisme, c'est pas la même chose.
07:30 Et justement, c'est un des problèmes du peuple palestinien.
07:32 C'est que ses directions, ce qu'il dirige le mouvement palestinien, sont très divisées.
07:36 Et c'est quand même les islamistes qui ont pris le dessus sur les modérés.
07:39 Et c'est aussi pour ça qu'on n'arrive pas à avancer.
07:42 Contrairement à ce que j'entends ici en France, en disant "mais non, c'est la faute à la colonisation", etc.
07:46 Non ! Parce qu'il y a eu des plans de paix, et ils ont toujours été refusés à cause des peu radicaux.
07:50 Ça, c'est la première chose.
07:51 La deuxième chose, oui, la gauche est en train de se chercher.
07:53 Donc chacun va... L'expression, c'est "s'ébrouer", pour essayer de voir comment il peut contribuer.
08:00 Bienvenue, mais si vous voulez, il y a une chose que je crois, de certitude,
08:06 c'est que ça ne se fera pas derrière une personnalité.
08:09 Croire que ça s'est fait derrière François Mitterrand, c'est se tromper, c'est mal connaître, l'histoire du Partitialiste.
08:14 Ça s'est fait derrière Mitterrand parce qu'il y a d'abord eu une démarche politique intelligente, de refondation d'une identité.
08:20 Vous savez, le Partitialiste, il est fondé en 71.
08:22 Huit mois après, Jean-Pierre Cheminement a écrit un programme qui s'appelle "Changer la vie".
08:25 Et c'est sur ce programme-là, sur cette aspiration, Roland Castro avait une très belle formule.
08:29 Il disait "François Mitterrand a été intelligent, il a mis une paille dans l'esprit de mai 68 et il a tout aspiré".
08:36 En tout cas, il y a des voix qui s'élèvent, comme Bernard Cazeneuve, on peut le souligner ces derniers jours.
08:40 La nupèce met mal à l'aise aussi à gauche.
08:42 Oui, ça c'est vrai. Elle me met mal à l'aise à moi, parce que je ne suis pas d'accord avec certaines de leurs positions.
08:46 Et en plus, ils sont dogmatiques. C'est-à-dire, dès que vous n'êtes pas d'accord avec eux, vous êtes ou macroniste, ou un crypto-je-sais-pas-quoi, etc.
08:52 Alors ça me fait rigoler quand je vois que ce sont des jeunes dont je ne suis pas certain que dans 30 ou 40 ans, ils seront encore à gauche comme moi je le suis.
09:00 Et on va voir si vous êtes d'accord avec ce tweet de Sandrine Rousseau, lui aussi, qui a fait parler cet après-midi.
09:04 Elle s'en est prise aux électeurs du Rassemblement National.
09:07 On va le voir. Pour elle, les électeurs du Rassemblement National sont complices d'un parti fascisant.
09:14 Alors on rappelle le contexte, elle refuse de voter un texte sur l'idée d'un référendum sur la question des retraites.
09:19 C'est un texte qui était également proposé par la NUPES.
09:22 Et là, elle s'exprime dans l'écologe de la Dépêche du Midi. Elle parle d'un parti qui fricote avec le fascisme.
09:28 Alors c'est vrai, Gilles-Williams, qu'on entendait les politiques s'en prendre au parti, mais moins aux électeurs.
09:34 Écoutez, sur le fond des choses, je pense que les électeurs du Rassemblement National ressemblent à leur parti.
09:42 Je ne rentre pas, en ce qui me concerne, dans des distinguos subtils entre les électeurs et les élus.
09:52 Ceci posé, la prose de Mme Rousseau est indigeste et elle est même indigente.
10:03 L'utilisation, si vous voulez, du mot fasciste est déjà particulièrement saugrenue.
10:11 Moi, vous savez, quitte à utiliser ce mot qui est très daté historiquement, je l'ai renvoyé à l'envoyeur, si j'ose dire.
10:24 Aujourd'hui, si on considère le fascisme dans son acception la plus ordinaire, comme l'intolérance, l'autoritarisme,
10:35 l'utilisation de la violence urbaine, le refus des élections, le fascisme est à l'extrême gauche, il n'est plus à droite.
10:43 C'est là qu'on voit qu'il y a une falsification des termes. Le fascisme, c'est un moment particulier, c'est une destruction des libertés,
10:49 c'est un régime totalement autoritaire, c'est aussi la répression totale contre tous ceux qui ne sont pas d'accord,
10:57 c'est un embrigadement de toute la population, c'est une politique guerrière, c'est des camps de concentration.
11:03 Donc mettre le fascisme à toutes les sauces, c'est d'après moi dangereux parce que ça banalise ce qu'a été le fascisme.
11:09 C'est un moment particulier terrible dans l'histoire. Je ne reproche pas à Gilles Goulliam de le faire, mais je pense qu'il partage ce que je dis.
11:18 Je dis que le terme fascisme, il faut faire attention. Moi-même, quand j'étais jeune, j'ai fait des erreurs, mais c'était dû à ma jeunesse.
11:24 Je demande pardon, comme dirait l'autre, parce que j'ai aussi utilisé ce terme à tort et à travers.
11:29 Et quand à force, j'ai utilisé à tort et à travers ceux qui ont véritablement vécu le fascisme.
11:33 On regarde en disant, tu as bien de la chance, toi.
11:36 Donc c'est pour ça que, déjà, je mets ça de côté. Deuxièmement, qu'il y a des nostalgiques dans les mouvements d'extrême droite,
11:43 des nostalgiques qui, même à un moment donné, se revendiquaient d'une partie de cette histoire, c'est incontestable.
11:49 Même si les choses ont changé, même si les générations ont bougé, il y a encore des tas de choses.
11:53 Mais je pense que, après, troisièmement, je m'excuse d'avoir été long, sur les électeurs, il faut faire attention.
11:59 Il faut faire très attention. Alors, il y a certainement des électeurs qui sont d'accord sur une idéologie très autoritaire ou je ne sais pas quoi.
12:07 Mais je connais aussi, malheureusement, j'en ai vu quand j'étais candidat à des élections, des tas de gens,
12:12 j'avais même des choses des fois surprenantes, des gens qui disaient, on vote pour Mme Le Pen au premier tour,
12:17 mais on votera pour vous au deuxième tour parce qu'on n'aime pas la droite, en gros.
12:20 Et donc, il faut discuter avec les électeurs parce que sinon, on va les faire quoi ? On va aller les chasser à la baïonnette ?
12:27 Il y a plein d'électeurs pour qui le vote, malheureusement, et c'est le reproche que devrait se faire la gauche.
12:33 C'est si qu'une partie des classes populaires vote aujourd'hui pour Mme Le Pen, c'est que c'est elle qui les a perdues.
12:38 Donc, ce n'est pas aux classes populaires qu'il faut s'en prendre, c'est au programme de la gauche qui n'a pas su répondre à ces aspirations-là.
12:43 Et on a le sentiment pour clore cette question, Gilles William, que dès lors qu'on n'est pas en accord ou qu'on ne sait plus quoi répondre,
12:50 alors l'autre est traité de fasciste à nouveau. Alors, ça ne date pas d'aujourd'hui, on l'a vu encore tout à l'heure.
12:54 Visiblement, il y a une utilisation, ça flambait, si je vois.
12:59 Non, mais je viendrai à raison. Quand j'ai épendu mon manuel de résistance aux fascistes des femmes gauches, c'était une provocation.
13:07 Encore une fois, bien entendu. Mais cela étant, j'oubliais, dans l'attirail du fascisme, dans son acception dévoyée,
13:17 il y a non seulement la violence, la censure, l'intolérance, mais il y a aussi le racisme.
13:22 Et notre discussion du commencement sur la question juive montre bien aujourd'hui que cela est l'obsession de la race de manière générale.
13:32 C'est plus l'obsession de la race qu'il y a. Le racialisme, aujourd'hui, il est à l'extrême gauche.
13:42 Ils ne peuvent pas faire autrement que de regarder les gens par la couleur de leur peau.
13:47 C'est en ce sens-là que ce qui est très désagréable dans le tweet de Mme Autain, c'est qu'elle renvoie ça.
13:53 C'est ça qui me pose problème. On peut faire une vanne, soyons sérieux, ça nous est arrivé entre nous,
13:59 de faire des vannes caricaturales. Mais c'est une députée de la République, elle le tweet, et puis sur une élection,
14:05 sur le récit, elle va à ça. Spontanément, c'est ça qui lui vient en tête. C'est ça qui me pose problème.
14:11 - N'y voyez aucun lien ? Je vais faire une transition. Il n'y a pas de lien.
14:18 - Peut-être inconscient, allez savoir.
14:23 - Peut-être. On va parler des vacances de février. C'est ce soir pour les élèves de la Zona,
14:29 pour les élèves de la Nouza, en plein contexte de manifestations contre la réforme des retraites.
14:34 Les services de transport sont menacés. Il y a la prochaine manifestation, elle est prévue mardi.
14:39 Il y a une autre manifestation qui est prévue samedi. Ce sera le Chassé-Croisé, d'ailleurs, le week-end prochain.
14:44 Pour le moment, pas de consensus chez les syndicats. Mais cette question, alors, est-ce qu'il faut interdire
14:50 la grève dans les transports pendant les vacances ? C'est le cas notamment en Italie.
14:54 Alors on a posé la question à des Français. Regardez.
14:58 - La grève, c'est un droit primordial en France. Donc je pense que oui, ce serait aller trop loin.
15:01 Mais instaurer un service minimum, ce serait, je pense, pratique pour beaucoup plus de personnes.
15:04 Il faudrait essayer de trouver un entredent entre ce que les gens veulent et les grévistes veulent.
15:07 - La grève est un droit, selon moi. Il faut respecter les droits.
15:11 - Les interdire, peut-être pas, mais assurer des services minimums.
15:16 - Dans l'idéal, pour ceux qui partent, oui, il faudrait qu'ils fassent un break.
15:21 - Non, c'est un droit de grève. Je vois pas pourquoi ça serait interdit pendant les vacances scolaires.
15:26 - Alors je pense pas qu'il faille interdire la grève. De fait, on a le droit de grève.
15:30 Donc on peut pas interdire une grève. Après, c'est vrai que le privilège qu'a la RATP, c'est vrai,
15:36 de pouvoir faire la grève comme ça. C'est que ça emmerde la Terre entière.
15:40 - Alors l'interdiction de grève pendant les vacances dans le contexte qu'on connaît, Julien Dray ?
15:45 - Je suis agréablement surpris par tous ces jeunes, par rapport à tout ce qu'on nous raconte,
15:50 qui sont assez conscients et qui sont attachés à un certain nombre de principes,
15:54 et je les en félicite. Le gouvernement, il va tout utiliser.
15:58 Maintenant, il va nous faire... Il veut que les gens puissent partir en vacances tranquillement ?
16:02 Eh, réponse simple, il reporte la réforme. Moi, je lui donne un bon conseil.
16:06 Il reporte la réforme, les gens vont pouvoir partir en vacances tranquillement, il y aura pas de grève.
16:10 - Donc la clé, c'est le gouvernement qui l'a.
16:12 - Pour une part. Deuxième chose, c'est ça le débat qu'il y a dans les syndicats,
16:16 et je pense qu'ils ont raison. J'ai beaucoup insisté à plusieurs reprises,
16:20 pour qu'elles gagnent cette mobilisation, il faut qu'elle reste populaire et rassembleuse.
16:25 Et donc il faut qu'effectivement, quand on met en avant un certain nombre d'hommes d'ordre,
16:28 il n'y ait pas un certain nombre de gens qui pensent que la radicalisation va permettre de gagner.
16:33 Je crois pas. Je crois que c'est au contraire l'extension. Et pour l'extension, il ne faut pas diviser.
16:38 - Gilles William ? - Je ne suis pas du tout d'accord avec Julien Dray.
16:41 - C'est votre droit. - Pas du tout.
16:43 - Ce soir. - Non, mais ça, j'en tire pas une honte particulière.
16:46 - Non, non. Un peu quand même. - Je ne m'en excuse pas. Je l'assume.
16:50 D'abord, les jeunes, comme souvent d'ailleurs, sont conformistes.
16:55 - Oh, ça y est maintenant. - Ils véhiculent bien entendu.
16:58 - Ah, c'est extraordinaire. - Ils auraient dit qu'ils étaient contre la grève.
17:01 Ils auraient dit "quelles jeunes sont formidables".
17:03 - Ce qui caractérise la jeunesse de tout temps, c'est son corps fort.
17:05 - Non, c'est pas vrai. Moi, j'étais pas conformiste quand j'étais jeune.
17:08 - C'est une imagination, on peut lui reprocher plein de choses.
17:11 - Vous véhiculiez la mode de l'époque. - Non.
17:13 - Bien, nous en reparlerons un autre jour.
17:15 - Voilà. - Ça, c'est clair.
17:17 - Ensuite, attendez, permettez-moi de vous dire que vous êtes dans le vœu d'une immense piété.
17:23 On est loin, loin de... Non seulement ils font ce qu'ils veulent,
17:29 non seulement il y a une partie de la population française
17:34 qui est dans une sorte de résignation ou de masochisme par rapport à la grève,
17:41 qui correspond d'ailleurs à un sadisme délibéré de la part de certaines organisations syndicales
17:46 qui précisément choisissent le pire des moments, à savoir les vacances,
17:52 pour utiliser justement leur pouvoir.
17:57 - C'est pas une stratégie risquée, l'opinion publique, non ?
18:00 - Non, puisque tant qu'il y aura une partie de la population
18:06 qui se retrouvera justement dans cette résignation ou dans un masochisme,
18:11 ça n'est pas spécialement risqué.
18:14 Alors maintenant, puisqu'on est dans les vœux d'une grande piété,
18:17 moi je souhaiterais, tout en respectant le droit de la grève,
18:21 qu'il soit encadré comme il peut l'être par la Constitution
18:25 et qu'on prévoit cette fois-ci un vrai service minimum et non pas un préavis qui coûte pas cher
18:31 et d'autre part, éventuellement, dans ce cadre-là, qu'on prévoit des périodes
18:36 où il ne pourrait pas être exercé.
18:39 Moi ça ne me choquerait pas, ça me réjouirait plutôt.
18:41 - J'écoutais Gilles William et je me disais qu'est-ce qu'il va trouver comme terme psychanalytique
18:47 pour m'expliquer, parce qu'il a été cherché loin, le masochisme, etc.,
18:52 pour expliquer une chose simple, les gens ne sont pas contre les grévistes
18:56 parce que pour une part ils considèrent qu'ils ont raison
18:58 et donc ils acceptent un certain nombre de conséquences très désagréables pour eux
19:02 parce que d'ailleurs pour souvent, un certain nombre d'entre eux n'ont pas les moyens de faire grève.
19:05 - Mais ils acceptent ou ils n'ont pas le choix ?
19:07 - Non, non, ils acceptent parce que quand ils n'ont pas le choix, ça se sent.
19:10 Et d'ailleurs les gouvernements savent les utiliser à ce moment-là.
19:12 On convoque des manifestations anti-grévistes, on distribue des tracts,
19:15 là ils ne font pas ça, vous avez bien vu d'ailleurs.
19:17 Vous avez beau faire tous les micro-trottoirs que vous voulez, vous allez voir,
19:19 il y a une grande partie des gens qui disent "ils ont raison, si je pouvais je ferais comme eux,
19:24 mais je suis dans des conditions difficiles" ou même ne serait-ce qu'une seule chose,
19:27 on l'a vu dans les mobilisations de mardi, il y a des gens qui disent "une journée de grève ça coûte cher"
19:31 et donc je prends juste le minimum pour aller à la manifestation, parce que ça coûte cher.
19:35 Et aujourd'hui la vie est difficile et le pouvoir d'achat est réduit,
19:39 donc on ne peut pas sacrifier des jours et des jours comme ça.
19:41 - Je suis bien obligé de recourir sinon à la psychanalyse, du moins à l'explication mentale,
19:47 pour tenter d'expliquer pourquoi la France est un pays particulier.
19:52 Nous avons des syndicats particuliers, très idéologisés, peu représentatifs,
19:59 et qui utilisent indûment des pouvoirs exorbitants, et malheureusement,
20:06 la population française s'est habituée à cette spécificité,
20:15 à laquelle moi je ne m'habitue pas.
20:18 - Nous avons des syndicats qui sont faibles, parce que justement,
20:21 il y a une chose qui n'existe pas en France, c'est la négociation sociale sérieuse,
20:25 et la responsabilité des syndicats dans cette négociation sociale.
20:28 Vous savez très bien, par exemple dans le privé, c'est ça le paradoxe,
20:32 vous avez beaucoup d'accords salariaux qui sont signés par les syndicats,
20:36 et la CGT n'est pas le dernier syndicat à signer ces accords-là,
20:38 parce que dans un certain nombre d'entreprises, on joue ce dialogue social,
20:41 mais celui qui ne joue pas le dialogue social aujourd'hui, c'est le gouvernement,
20:44 et toute la technocratie, pas que le gouvernement,
20:46 et toute la technocratie afférente.
20:48 Combien de fois j'ai entendu dans l'exercice de mes mandats,
20:51 "Ah c'est encore les syndicats, de toute manière on sait ce qu'ils racontent."
20:54 Vous savez, des gens que je retrouve d'ailleurs dans la NUPES aujourd'hui,
20:57 à haut niveau de responsabilité au parti socialiste,
20:59 qui me disait, au bord de la loi travail, "On n'en a rien à faire de la CFDT,
21:02 on va passer en force." Bon, aujourd'hui, il a changé d'avis, visiblement.
21:06 Il se reconnaîtra celui à qui je fais référence.
21:09 Donc vous ne savez pas de dialogue social, mais attention,
21:11 les conflits dans d'autres pays, ils sont aussi durs,
21:13 vous ne savez pas ce que c'est qu'une rêve aux Etats-Unis.
21:15 Mais quand il y a des strikes aux Etats-Unis, je peux vous dire
21:17 que c'est beaucoup plus violent et beaucoup plus dur.
21:19 Il y en a eu en Angleterre, il y en a eu même en Allemagne.
21:22 Si, je pense que, je vais prendre un exemple,
21:24 s'il y avait un rendez-vous annuel sur les salaires,
21:26 comme ça existe dans d'autres pays, c'est-à-dire une conférence salariale,
21:30 chaque année, où on puisse faire le point de l'inflation,
21:33 des gains de productivité, de comment on peut répartir tout ça,
21:35 vous avez bien des choses qui changeraient.
21:37 Alors quand Julien devrait pointer le gouvernement, il n'y a pas de dialogue,
21:40 mais s'écoutez-vous.
21:41 Franchement, j'aimerais croire ce que dit Julien Derec,
21:45 qui est d'ailleurs d'une parfaite bonne foi, mais je n'y crois pas.
21:48 Je crois qu'on a une spécificité, aux Etats-Unis ou ailleurs.
21:53 Mais vous avez raison sur une chose.
21:55 Le syndicat principal, la CGT, n'est pas la courroie de transmission,
22:01 enfin comme il était, du temps où le Parti communiste était ce qu'il était.
22:06 On a tous, n'ont pas, une radicalisation du syndicalisme,
22:11 telle que le syndicat sud-lait.
22:14 Et même la pauvre CFDT est obligée de rattraper un petit peu ce train-là,
22:19 parce qu'il y a des extrémistes syndicalistes
22:23 qui, de toute manière, n'accepteraient pas si elles se montraient plus modérées.
22:28 Je crains qu'il y ait une radicalisation du syndicalisme français
22:32 à l'aune de la radicalisation de la gauche française elle-même.
22:37 Pour conclure, on arrive au terme de cette première partie, ce sera la conclusion.
22:40 La CDT est en puissance, c'est quasiment le premier syndicat en France.
22:44 Là c'est encore en discussion, mais c'est quand même le premier syndicat en France,
22:48 parce qu'elle a justement joué le rôle de dialogue social.
22:51 Elle a essayé en permanence de jouer ce rôle du dialogue social,
22:54 et elle a pesé d'ailleurs ce mouvement syndical.
22:56 La CGT qui a joué la radicalité jusqu'au bout,
22:58 s'est rendue compte que ça ne payait pas,
23:01 en tous les cas, que ça marquait les points.
23:03 Mais il faut avoir un dialogue. Quel est le problème de la CGT aujourd'hui ?
23:05 Elle vous le dit, on a été écouté sur rien.
23:08 Comment vous voulez avancer ?
23:10 On ne vous mettra pas d'accord sur cette question.
23:12 Merci beaucoup. On fait une très courte pause.
23:14 On va revenir sur les questions que pose la terrible mort de cette jeune femme de 18 ans.
23:22 Elle était portée disparue depuis le 25 janvier.
23:24 Maouf Hache, un délinquant récidiviste de 39 ans, au cœur des interrogations.
23:29 La justice a-t-elle fait son travail ?
23:31 On va s'interroger dans un instant. Restez avec nous sur ces news.
23:34 Contre lui.
23:40 De retour sur le plateau de "Ça se dispute",
23:42 bienvenue si vous nous rejoignez.
23:44 Nous sommes toujours avec Julien Dray et Gilles-William Gollnadel.
23:46 On débat, on décrypte l'actualité.
23:48 On va s'intéresser dans un instant sur le travail de la justice
23:51 après le terrible dénouement dans l'affaire Siem.
23:53 Je vous le rappelle, un délinquant multirécidiviste a reconnu l'avoir fait.
23:57 Mais tout de suite, le rappel des titres avec vous, mon cher Adrien Spiteri.
24:01 86% des Français se sentent en sécurité là où ils vivent,
24:08 soit près de 9 Français sur 10.
24:10 Résultat d'un sondage de l'institut CSA pour ces news.
24:13 Les plus jeunes se sentent le moins en sécurité sur leur lieu de vie,
24:17 tout comme les habitants des zones urbaines.
24:20 Les États-Unis annoncent une nouvelle aide militaire à l'Ukraine.
24:23 Elle s'élève à plus de 2 milliards de dollars.
24:26 Des capacités de défense aérienne, des véhicules d'infanterie blindés
24:30 et des roquettes de longue portée seront envoyés à Kiev.
24:33 L'objectif, les aider à combattre l'invasion russe dans le pays.
24:37 Et puis le parcours de la flamme olympique commencera à Marseille.
24:41 Un choix, je cite, "naturel et évident" pour le comité d'organisation.
24:45 La ville étant passionnée par le sport,
24:48 elle arrivera dans la cité de Fossène au printemps 2024
24:51 à bord du Bélème, un des plus vieux trois-mats d'Europe.
24:56 - Merci beaucoup, Adrien.
24:58 La flamme olympique qui partira de Marseille,
25:01 ça semble évident pour vous ?
25:03 - Oui, c'est pas un mauvais départ.
25:06 - Pas d'idée sur la question.
25:09 - On va donc, et vous en aurez certainement, sur le dossier suivant.
25:13 - Marseille, c'est une belle ville.
25:16 - Effectivement.
25:18 - Vous avez une idée sur la question ?
25:21 - C'est une belle ville qui a été embellie encore avec M. Gaudin.
25:25 - On en vient à...
25:27 - Avec tous les maires, je vais être gentil.
25:30 - Avec tous les maires.
25:32 - C'est une belle ville.
25:34 - On en vient à cette terrible affaire et beaucoup d'interrogations.
25:38 Mahfoud Hache, c'est un délinquant récidiviste de 39 ans
25:41 qui a donc reconnu avoir étouffé Siem après une dispute.
25:44 La jeune femme de 18 ans était portée disparue depuis le 25 janvier.
25:48 Les familles se sont exprimées cet après-midi.
25:51 On va écouter le cousin de Siem.
25:54 - Ce qui nous touche, c'est qu'il était sous liberté.
25:57 Il comparait ses livres aux assises.
25:59 Après ce qu'il a fait, c'est étonnant de savoir que monsieur comme ça
26:02 pouvait voyager dans toute l'Europe.
26:04 Et ce monsieur se baladait.
26:06 Il n'avait ni besoin de pointer un gendarmerie,
26:09 ni besoin de rendre quelconque compte à l'État.
26:12 S'il y aurait eu, entre guillemets, des moyens
26:15 mis de l'État à disposition du service de justice,
26:20 afin que ce monsieur puisse être jugé plus tôt,
26:23 on aurait pu éviter le drame.
26:26 - A l'horreur, à la tristesse, bien évidemment, on l'entend,
26:29 il y a la colère, l'incompréhension aussi qui se mêlent.
26:32 Je vous rappelle quand même que le suspect était condamné
26:35 le 2 avril 2015 par la Cour d'assises du Yard
26:38 à 12 ans de réclusion criminelle exécutée à compter du 21 septembre 2012.
26:42 Il devait comparaître le 1er février 2023
26:45 dans le cadre d'un procès d'assises pour défait de vol avec usage d'armes.
26:49 Il avait fait l'objet d'une détention provisoire d'une durée de 3 ans,
26:52 simultanément à la peine purgée de 12 années.
26:56 S'il a d'abord exécuté sa peine en prison,
26:58 il a par la suite bénéficié d'un aménagement de peine progressif
27:01 sous le contrôle du juge d'application des peines.
27:04 Condamné à 12 ans, finalement, pour en faire 3.
27:07 C'est là aussi, Gilles William, l'interrogation
27:10 à la fois de sa famille, bien évidemment, et de beaucoup de téléspectateurs.
27:14 Est-ce que la justice a fait son travail ?
27:17 - C'est vraiment un problème de fond.
27:20 M. Dre me reprochait de faire un peu de psychanalyse.
27:24 Dans l'inconscient judiciaire, il y a une détestation de la prison.
27:30 Raison pour laquelle d'ailleurs on n'en a pas construit.
27:33 Madame Taubira et Madame Belloubet
27:36 qui a exécuté complètement cet idéal-là,
27:39 qui n'a pour moi rien d'humaniste.
27:41 Parce que l'humanisme, avant tout, c'est de penser aux victimes.
27:44 Je leur dénie l'usage exclusif du mot humaniste.
27:47 Donc en réalité, à cause de ça, on n'a pas construit suffisamment de prison.
27:52 A cause de cette idéologie-là.
27:54 - Une idéologie... - Oui, cette idéologie au moins consciente.
27:57 Réellement, et donc, de la même manière,
28:00 avec cette même détestation de l'incarcération.
28:04 L'incarcération ne résout pas tout.
28:08 Mais une chose est certaine, c'est qu'en matière de prophylaxie,
28:11 quand vous êtes en prison, vous ne pouvez pas nuire aux gens qui sont dehors.
28:15 Pardon de cette expression-là.
28:17 Et donc, dans le même cadre de détestation de l'incarcération,
28:22 on arrive finalement à des rebises de peine
28:25 qui équivalent à peu près à la moitié de la peine, au minimum.
28:29 À la moitié de la peine.
28:31 D'une certaine manière, vous empêchez les juges eux-mêmes
28:35 qui ont prononcé la sanction de la rendre efficace.
28:40 Mais je persiste et je signe, je dis que c'est un problème
28:45 encore plus psychologique que politique.
28:47 Un problème idéologique ou un problème de complexité de la justice ?
28:50 Là, le problème qui est posé, c'est pour ça que j'ai du mal à suivre Gilles Houillab,
28:54 c'est pas un problème des juges.
28:55 Les juges, ils ont fait leur travail, ils ont condamné.
28:57 C'est un problème d'exécution de la peine.
28:58 Absolument, c'est ce que je viens de dire.
28:59 C'est le problème d'exécution de la peine qui est d'ailleurs étonnant.
29:02 On ne comprend rien à ce qui s'est passé.
29:03 Parce que, Gilles Houillab a raison, au minimum sur 12 ans,
29:06 dans ce que je connais un peu de l'exécution des peines,
29:09 il aurait dû en faire au moins 6 ou 7.
29:11 Au minimum 6 ou 7.
29:13 Parce que c'est à mi-peine qu'on commence à envisager en fonction de la manière.
29:17 Mais là, 3, il faut déjà que la justice nous explique ce qui s'est passé.
29:20 Et quel est ce juge d'application des peines ?
29:22 Parce que là, c'est vrai qu'il y a un problème
29:24 qui s'est permis de remettre en liberté quelqu'un sans contrôle.
29:27 Donc là, il y a dans l'exécution, il y a quelque chose qui ne va pas
29:31 et qui est extrêmement perturbant.
29:33 Parce que le casier judiciaire que vous avez énoncé,
29:35 il est la caricature de toutes les bêtises qu'on peut faire en matière de justice.
29:39 On est dans la négation de la peine,
29:43 appliquée au prototype même de Jean Irrécupérable.
29:48 Parce que ce n'est pas la peine, compte tenu de son palmarès,
29:51 Irrécupérable, qui a vraiment le profil de commettre l'acte abject qu'il a commis.
29:58 Pardon, mais dans cette affaire, elle le considérait comme son oncle.
30:05 Clairement, la pauvre bombe, elle le considérait comme son oncle.
30:10 C'est triste à en pleurer, c'est le cas de le dire.
30:12 Non mais là, je comprends la famille, moi, personnellement.
30:15 Parce qu'il y a quand même une responsabilité de l'État.
30:18 À un moment donné ou à un autre, en tous les cas, j'espère que le ministère de la Justice
30:21 va s'interroger sur la manière dont ça s'est passé, et nous donner des explications.
30:25 Moi, je comprends que la famille, parce que ce monsieur a raison.
30:30 D'un certain point de vue, il aurait été là où il devait être,
30:32 parce que visiblement, c'était quand même un client sérieux,
30:34 il n'aurait pas eu ce drame-là.
30:36 Et le juge d'application des peines, on a envie de l'entendre aussi.
30:38 Est-ce que les magistrats, les juges, devraient rendre des comptes dans ce type d'affaires ?
30:42 Normalement, ce qui était en cours dans les institutions judiciaires,
30:46 je sais que les ministres, plusieurs fois, disaient qu'il faut que la justice apprenne à parler,
30:50 à prendre la parole, qu'elle ne s'emmure pas dans son silence.
30:53 Alors, évidemment, il y a des juges qui parlent, mais il y en a d'autres qui ne parlent pas du tout
30:58 et qui acceptent surtout de ne rien rendre compte.
31:00 Et ça, ce n'est pas acceptable.
31:01 Non, mais les juges ne rendent pas de compte.
31:05 Même quand ils commettent des erreurs ou même des fautes de procédure,
31:09 c'est la seule profession qui ne rend pas de compte.
31:12 Pardon de le dire, je ne veux pas jeter de l'iscrédit du tout sur l'ensemble.
31:15 Donc, j'ai un problème à souligner.
31:17 Non, mais je veux dire, il y a un pauvre chef d'entreprise qui ne va pas respecter un règlement du travail
31:23 qui fait que, d'une certaine manière, il y a eu un accident du travail mortel.
31:27 Je peux vous dire que quand il explique aux juges qu'il avait trop de travail
31:32 et qu'il n'a pas pu respecter cette obligation-là, les juges ne vont pas l'entendre.
31:36 Mais par contre, le juge est la seule personne qui n'a pas à rendre de compte.
31:40 Il y a quelque part un problème qui se pose quand même.
31:43 Et pourtant, il était réputé comme sociopathe.
31:46 C'est ce que dit le psychiatre qui l'a examiné en 2016.
31:50 Ça veut bien dire ?
31:52 C'est-à-dire qu'il faut, il y a le minimum qu'on doit à la mémoire de cette jeune fille et à sa famille,
31:57 c'est que le ministère de la Justice s'explique.
31:59 Voilà, s'explique dans le détail.
32:01 Voilà, c'est ça.
32:03 Parce que pour moi, franchement, ce n'est pas une explication politique.
32:07 Je ne comprends pas.
32:08 Vous savez, quand Julien Dray a raison de dire que là, il y a une faute d'État,
32:14 en réalité, on est dans des circonstances aujourd'hui.
32:18 On a connu des périodes où quand l'État était trop fort, trop fort, trop autoritaire,
32:25 il meurtrissait les gens.
32:27 Là, on voit bien que quand un État est trop faible, il tue d'une certaine manière.
32:31 Yes, concernant la réaction des politiques sur cette affaire, il y en a eu de nombreuses.
32:35 En revanche, côté France Insoumise, là encore, on en parlait en première partie,
32:39 ni Clémentine Otta, ni Mathilde Panot, ni Raquel Garrido...
32:42 Tous les matins, vous regardez le compte de la France Insoumise.
32:44 ... n'ont rendu hommage.
32:45 Non, mais c'est intéressant.
32:46 C'est intéressant parce qu'il n'y a pas eu d'hommage et pourtant, c'est un fait mythique.
32:50 Ah oui, mais pardonnez, là.
32:52 Pardonnez d'entrer en matière d'origine du coupable.
33:01 Pour la famille Mélenchon, d'une certaine manière,
33:05 seul le mal blanc est coupable et seuls les victimes de ce mal blanc sont dignes de compassion.
33:13 La réalité, elle est là.
33:15 Donc ne vous étonnez pas, ça rejoint un peu notre sujet liminaire,
33:19 ne vous étonnez pas qu'il n'y ait aucune réaction,
33:22 alors même que ce sont les premiers, et davantage encore les premières,
33:27 à user du terme féminicide lorsque ça leur convient.
33:31 Je n'irai pas faire un procès jusque-là en disant que...
33:34 Je ne sais pas, je n'ai pas vu, pour être honnête,
33:36 tous les matins en me levant, je n'observe pas ce que fait la France Insoumise.
33:39 Rien, rien.
33:40 J'observe juste pour que ça soit intéressant.
33:42 Rien.
33:43 Rien.
33:45 Pour vous dire, un responsable politique, il n'est pas obligé d'avoir des réponses à toutes les questions.
33:51 Mais c'est vrai que dans un moment comme celui-là,
33:53 la moindre des choses, c'est quand on regarde ce qui s'est passé,
33:56 d'interroger le fonctionnement du système.
33:58 Et ce n'est pas un problème racial, c'est un problème de dysfonctionnement du système.
34:01 Mais on aurait pu entendre, effectivement, une réaction de chaque bord politique dans ce cas-là.
34:06 Oui, mais la réaction de tous les politiques aurait été d'interpeller l'État en disant
34:11 "on vous donne des moyens, on vous voit des budgets, comment ça peut se passer ?"
34:16 Oui, d'accord.
34:17 Mais moi, je ne vais pas tourner autour du pot si c'était M. Louis Duron qui avait tué...
34:20 Non, mais là, vous faites un...
34:21 Oui, je fais un procès d'intention basé sur...
34:24 Sur l'empirisme ?
34:25 Je fais un procès d'intention basé sur notre triste expérience.
34:29 Si c'était M. Louis Duron qui avait tué la malheureuse SIEM,
34:33 je peux vous dire que l'ensemble des dames insoumises auraient parlé, auraient usé du terme féministe.
34:39 Non, pas l'ensemble, il ne faut pas exagérer.
34:40 Voilà, oui.
34:41 On connaît certaines qui auraient réagi.
34:43 Bon, on suivra en tout cas de près l'enquête.
34:46 On va voir qui va certainement nous réserver d'autres horreurs, d'autres surprises.
34:52 On va parler à présent de la question des logements pour les migrants qui arrivent en France
34:56 puisqu'un nombre inhabituellement élevé de mineurs migrants franchissent depuis quelques semaines la frontière franco-italienne.
35:02 Alors à Menton, le préfet des Alpes-Maritimes vient de signer un arrêté pour réquisitionner un "apart-city" en Thibes.
35:09 Un "apart-city", c'est un hôtel, un "apart-hôtel" pour l'hébergement d'urgence des mineurs non accompagnés.
35:14 Cette mesure, elle doit durer un mois.
35:17 Alors, est-ce qu'il faut réquisitionner les hôtels pour les migrants qui arrivent, notamment les mineurs ?
35:23 On vous a posé la question, regardez.
35:25 Moi, je pense d'abord qu'il faut privilégier pour les SDF, les centres de médecine physiques français, avant tout.
35:33 Et si après, il y a la possibilité de les accueillir, pourquoi pas.
35:38 Je dirais, au lieu de prendre des réfugiés, c'est de prendre aussi les Français qui vivent actuellement dans la rue.
35:45 En fait, il faut régler déjà le problème des migrants, à la base.
35:49 Je suis plutôt contre l'idée d'imposer les hôtels privés à migrants.
35:58 C'est qui qui va payer ? A priori, l'État. Donc, les gens qui payent des impôts.
36:04 Alors, il ne s'agit pas d'opposer les misères non plus. Je le rappelle, les mineurs isolés doivent être pris en charge par la protection de l'enfance,
36:10 qui révèle de la compétence des départements. On entend donc la problématique de l'accueil aujourd'hui, avec ces réquisitions.
36:17 On a entendu la réflexion de ces Français. Est-ce que vous trouvez ça, vous, choquant de réquisitionner des hôtels pour les migrants,
36:24 plus particulièrement, dans ce cas-là en tout cas, pour les migrants mineurs, Julien Dray ?
36:28 Non, je pense que ce qui serait choquant, c'est qu'on les laisse en liberté et qu'on les retrouve après, faire des campements, faire des trafics.
36:35 Donc, il faut trouver un moyen de les garder, de garder le contact pour pouvoir les raccompagner à la frontière,
36:40 parce que les raccompagner dans leur pays d'origine, une fois qu'on a vérifié un certain nombre de choses.
36:44 Alors après, ce ne sont pas des hôtels trois étoiles qui sont acquisitionnés. C'est toujours le même problème.
36:50 C'est-à-dire que si on n'a pas de place pour pouvoir les garder, on va les remettre en liberté, on va les laisser filer.
36:54 Alors vous me direz, oui, mais ils n'ont pas rentré et on les attrape justement parce qu'ils essaient de rentrer.
36:59 Donc, c'est l'histoire du chien qui se met en la queue. Donc, il faut trouver une solution.
37:03 Il faut une législation plus ferme, mais en même temps, quand on les attrape, il ne faut pas les laisser en liberté.
37:06 C'est un problème qui se pose en amont, finalement, Gilles William ?
37:09 Moi, tout me choque. Tout me choque. Donc, effectivement, le fait qu'on puisse…
37:14 D'abord, je ne suis même pas sûr que tous soient mineurs. Vous me posez la question. Déjà, je n'en suis pas sûr du tout.
37:20 Je suis choqué qu'ils puissent rentrer impunément dans notre pays au mépris de la frontière française et de la souveraineté de la France.
37:29 Je ne suis pas insensible. Ça ne m'est pas venu à l'idée tout de suite, mais je ne suis pas insensible au raisonnement de…
37:35 Effectivement, de bonne foi, des Français intervenus qui disaient « c'est bien gentil, vous payez des hôtels, mais vous avez des Français SDF dans la rue ».
37:46 Effectivement, c'est du bon sens et la facture… Effectivement, là où je suis plus dubitatif que Julien Drey sur la fonction elle-même de l'hôtel en question,
38:03 qui le pose au fait qu'il serait en liberté, c'est que je ne suis pas du tout sûr que le mineur en question, il va rester très longtemps dans l'hôtel.
38:13 Ça, c'est un autre problème.
38:16 Je veux dire, ce n'est pas le remède miracle.
38:20 D'accord, mais je n'ai pas dit que c'était le remède miracle. Je ne connais pas bien la situation dans le détail.
38:25 Mais la question qui est posée, c'est effectivement, on a un problème, je dirais, on le voit bien, d'ailleurs c'est la même chose pour les demandeurs d'asile.
38:32 On a un problème de garder ces gens-là, de garder le contact avec eux. Il y a une suspicion qui existe.
38:39 On va vérifier s'ils sont de bonne foi. Bon, mais s'ils ne sont pas de bonne foi, il faut qu'on puisse les raccompagner à frontière.
38:44 Alors, on s'est rendu compte que justement nos lois favorisaient le fait qu'ils disparaissent des radars.
38:51 Non, mais enfin, on peut imaginer parfaitement un mineur ou un prétendu mineur isolé aller faire du deal dans la journée et puis rentrer à l'hôtel le soir.
38:59 Alors, tout est possible.
39:01 Ce n'est pas impossible.
39:02 Mais en général, normalement, ces hôtels-là, ils sont… Normalement, ils ne devraient pas…
39:05 Je ne crois pas.
39:06 Comment dirais-je ? Surveillance…
39:07 Ah, moi, je ne crois pas qu'ils… Je ne crois pas.
39:09 Alors, nous, on a contacté une chaîne d'hôtels qui avait réquisitionné des ETEL en 2018.
39:14 Ça devait être ponctuel. Ça dure encore. Alors, ils ne veulent pas s'exprimer parce que ça a été récupéré par des associations.
39:19 Mais ça montre aussi qu'en amont, le problème n'est toujours pas réglé et que ces flux arrivent et toujours encore plus.
39:25 Et donc, toujours encore plus d'hôtels réquisitionnés, finalement, Gilles Bouillam.
39:28 Oui, enfin, je dirais que je ne crois pas du tout. Très sincèrement, je ne crois pas du tout.
39:35 Mais enfin, c'est vrai que c'est facile de ma part de le dire parce que c'est un problème insoluble dès l'instant où ils sont à l'intérieur.
39:42 On sait en plus que les mineurs isolés ou les soi-disant mineurs isolés, ce sont des vecteurs importants de délinquance.
39:49 Mais je vous dis simplement, je vous le dis sans…
39:52 Je vous dis simplement que ça n'est pas parce qu'on les loge au frais de la princesse étatique à l'intérieur des hôtels
39:59 qu'on va empêcher certains délinquants de nuire à l'extérieur.
40:05 La réalité, c'est qu'il faudrait construire, c'est ça le problème qu'on est posé, il faudrait construire des centres d'hébergement,
40:11 des centres d'hébergement sécurisés pour pouvoir justement ne pas avoir recours à cette situation-là.
40:16 Et comme on ne construit pas de centres d'hébergement sécurisés, et il y a ma raison,
40:20 c'est-à-dire si on les met dans un hôtel et qu'ils ont le droit de faire ce qu'ils veulent le jour, la nuit, ce n'est pas une référence.
40:25 Moi, je préconise un centre de rétention fermé, puisque je considère que quelqu'un qui est sans papier commet un délit.
40:34 Mais ça n'est plus le cas. Aujourd'hui, ça n'est plus le cas.
40:37 Ce n'est pas parce que vous n'avez pas de papier que vous êtes délinquant. Ça, c'est clair.
40:41 Il nous reste un peu plus d'une minute trente. Je voulais vous entendre à propos de Papendia.
40:44 Il s'est exprimé cette semaine, notamment…
40:47 On en a eu un.
40:50 Monsieur Drey, avec beaucoup d'ironie, dit que je suis spécialiste de Psyeday.
40:58 Au tout début, lorsque le ministre de l'Éducation nationale est arrivé, j'ai eu le malheur de le taxer de communautariste,
41:06 à la grande indignation de Monsieur Drey, qui a mis depuis un petit peu d'eau dans son vin.
41:13 Mais en fait, on va faire un tease pour l'émission de demain, parce qu'on a la joie de vous retrouver tous les deux demain soir.
41:19 Je vous propose peut-être de revenir demain.
41:23 Oui, on va travailler ça.
41:25 Voilà, on dit un mot, puisqu'il s'est exprimé.
41:28 Notamment, il souhaite des nouvelles missions pour permettre aux salariés de gagner plus,
41:31 comme des remplacements de courte durée, des missions d'orientation, un plan de lutte contre l'homophobie à l'école.
41:35 Il s'est dit opposé à la question de l'uniforme, mais à rien sur le niveau des élèves.
41:39 Julien, en un mot, est-ce que ça vous interpelle ?
41:41 Oui, parce que c'est la première question qui me pose.
41:43 C'est pas le niveau des élèves, c'est le contenu de ce système et son fonctionnement qui me posent problème, et son administration.
41:49 On en discutera peut-être demain, mais le système scolaire français n'est plus ce qu'il était.
41:57 C'est-à-dire que c'était l'école du mérite, c'était l'école de la promotion sociale,
42:01 et aujourd'hui, malheureusement, beaucoup de nos concitoyens,
42:04 qui soient riches ou pas riches d'ailleurs, sont amenés à sortir leurs enfants des écoles publiques.
42:07 Gilles William, vous nous donnerez votre avis demain ?
42:09 On ne peut pas rendre en retard, malheureusement.
42:11 En tout cas, c'était encore une joie et un plaisir de vous entendre ce soir.
42:15 L'actualité continue dans un instant, l'heure des Pro 2 avec Julien Pasquet.
42:19 Excellente soirée sur notre antenne, une émission à revoir sur notre site www.cnews.fr.
42:25 Excellente soirée sur notre antenne.
42:27 *Musique*