Ca se dispute du 25/02/2023

  • l’année dernière
Eliot Deval anime un débat entre deux éditorialistes qui analysent l'actualité politique de la semaine dans #CaSeDispute

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Transcript
00:00 Bonsoir à tous, bienvenue sur CNews, heureux de vous retrouver pour votre rendez-vous du week-end 19h20.
00:05 Ça se dispute avec ce soir Julien Dray et Gilles William, Goldnadel.
00:08 Bonsoir à tous les deux.
00:09 Bonsoir.
00:10 Vous n'étiez pas du côté de la porte de Versailles aujourd'hui, à tout hasard, non ?
00:14 Si, je l'ai vu, il était en train de caresser les vaches.
00:16 Ah !
00:17 Je trouve que je voulais venir incognito, pas très aimable de votre part de le signer.
00:23 Au contraire, ça vous flattait, ça montrait que vous aviez un rapport...
00:26 Vous savez ma modestie pathologique.
00:28 Bon, vous avez bien sûr relevé que nous allons parler du Salon de l'Agriculture dans un instant,
00:32 puisque l'édition 2023 de la plus grande ferme de France a ouvert ses portes ce matin,
00:37 en présence du chef de l'État Emmanuel Macron.
00:39 Mais juste avant, voici le rappel des titres de l'actualité de ce samedi, c'est avec Isabelle Piboulot.
00:44 À Paris, le mari de la femme retrouvée démembrée dans le parc des Buttes-Chaumont est mis en examen pour meurtre sur conjoint.
00:53 Il a été placé en détention provisoire.
00:56 Hier, l'homme a reconnu en garde à vue avoir tué son épouse, Asia, âgée de 46 ans.
01:01 Les parties du corps de la victime ont été découvertes les 13 et 14 février.
01:06 Rassemblement de soutien à l'Ukraine en France.
01:09 À Paris, place de la République, des centaines de personnes ont entonné l'hymne ukrainien en début d'après-midi.
01:16 Drapeaux bleus et jaunes brandis vers le ciel.
01:19 Des rassemblements ont également eu lieu à Montpellier, Rennes ou encore Bordeaux.
01:23 Près de 300 personnes ont protesté contre l'invasion russe un an après le début du conflit.
01:29 Et puis un mot de sport, Périne Lafon, sacrée championne du monde de ski de bosses en simple.
01:35 En Géorgie, la française a brillé face à sa concurrente américaine.
01:39 Avec près de 4 points d'avance, Périne Lafon décroche à 24 ans son 4ème titre mondial et peut-être un 5ème demain en bosses parallèles.
01:51 Merci Isabelle Piboulot pour le rappel des titres.
01:54 On vous retrouve dans une demi-heure pour un nouveau Flash Info.
01:57 Le Salon de l'agriculture 2023 a ouvert ses portes ce matin au Parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris.
02:03 Inauguré par le président de la République en personne, Emmanuel Macron, le président qui est allé à la rencontre des agriculteurs.
02:09 Il n'était pas là pour parler de la réforme des retraites, il était en revanche attendu sur le sujet.
02:15 - La retraite, quoi ! - J'ai un oncle qui a 50 ans, il ne voit déjà plus rien, il a travaillé dans des vignes, il était exposé aux produits chimiques.
02:27 - Mais justement, ça, ça rentre dans les petites... - C'est pas normal ! Les gens à 62 ans, ils vont avoir le dos cassé, vous leur cassez le dos en faisant des convois.
02:32 - Moi, j'aurais jamais le dos cassé. - Oui, mais vous, vous n'aurez jamais le dos cassé pour travailler dans un bureau.
02:35 - Mais non, mais voilà, le point, c'est normal que je... - Mais les Français, ceux qui sont femmes de chambre, ceux qui courent dans les Chines, ceux qui mettent les mains dans la merde,
02:41 - Jeune homme, je vous entends, mais si vous étiez indignés, vous seriez légitimement indignés pour les retraites agricoles qui étaient de misère.
02:48 - Il faut tirer les gens vers l'encontre. - Mais c'est ce qu'on fait ! - Et le système qu'on nie, alors, ceux des cheminots, etc. Pourquoi les supprimer ?
02:53 - Mais parce qu'aujourd'hui, quand vous travaillez à la SNCF dans un bureau, vous n'avez plus de pénibilité, ça correspond à la sécurité.
02:58 - Mais on tire les gens vers l'encontre ! - Mais oui, mais donc il faut les mettre tous au même niveau.
03:01 - C'est ça, le problème social, monsieur Macron. - Le problème social, c'est pas de garder les régimes spéciaux et de faire traîner les agriculteurs sans repète.
03:07 - Julien Dray, il était évident que le président de la République serait interpellé aujourd'hui sur le sujet des retraites.
03:11 - Oui, ça fait partie des charges quotidiennes du président aujourd'hui. C'est lui qui a fait la réforme, c'est évident qu'il allait être interpellé par les uns, par les autres.
03:21 - C'est pas forcément les meilleurs termes du débat parce qu'on comprend pas bien ce qu'ils se disent l'un et l'autre, et je suis pas sûr qu'ils s'écoutent, mais bon.
03:26 - C'est comme ça, c'est aussi de sa responsabilité d'apporter des réponses quand il est interpellé.
03:31 - Gilles William ? - Oui, enfin, c'est un genre que je goûte assez peu, de voir le président de la République comme ça, dans l'arène, en train d'argumenter avec un jeune, dont il m'étonne un peu qu'il soit obsédé par la retraite alors qu'il doit avoir 19 ans.
03:48 Donc non, je ne suis pas sûr que la démocratie et l'image du président de la République, dans l'acception large de sa fonction, il gagne beaucoup.
04:02 - Il gagne beaucoup ? - Alors, alors, alors...
04:05 - C'est un exercice de la nucléaire en tous les cas, le président.
04:08 - Voilà, au crédit, enfin je ne sais pas si c'est à le mettre au crédit d'Emmanuel Macron, mais il faut reconnaître qu'il ne prend pas les gens de haut, il accepte d'argumenter, mais très sincèrement, en termes d'image, je ne suis pas sûr que ce soit un bon calcul. C'est tout.
04:25 - Je disais que c'est un exercice qui a l'air de lui plaire, on l'a vu notamment, également, mardi au Salon de l'Agriculture, au Salon de l'Agriculture à Rungis, pardon.
04:34 - Bon écoutez, est-ce que ça lui plait ? Oui, mais peut-être que ça lui plait, il est content, il va au-devant de la foule, des fois, quelques fois même, il prend une gifle, j'ai du mal à comprendre le plaisir qu'il y prenne.
04:45 - Alors, il a quand même répondu sur le sujet des retraites, je vous propose de l'écouter.
04:49 - Là, ce sont des Françaises et des Français qui sont parmi nous, j'étais à Rungis et j'ai pu m'exprimer aussi sur les retraites d'ailleurs, à chaque fois, avec cette volonté de convaincre, d'expliquer qu'au fond, notre système par répartition, on doit le sauver, on ne peut pas enlever du pouvoir d'achat aux travailleurs, on ne peut pas baisser les pensions de nos retraités, il n'y a donc qu'une solution, c'est de travailler davantage.
05:08 - Et ce travailler davantage doit se faire en tenant compte des carrières longues, de la pénibilité, mais c'est la clé aussi pour produire plus de richesses et avoir un bon modèle social.
05:16 - Travailler davantage pour produire plus de richesses, c'est difficile de faire entendre ça à des agriculteurs, Julien Dray, de la même façon qu'à Rungis, mardi, le président adresse ce message à des Français qui ont un travail dur, fatigant, usant, est-ce que ça ne risque pas d'être interprété comme de l'arrogance ?
05:33 - Non, il y a plusieurs choses, je dois dire que je suis assez d'accord avec Gilles Houliham, je ne suis pas convaincu que la fonction présidentielle gagne dans ces interpellations surmédiatisées, l'intérêt du débat public c'est qu'on s'écoute et qu'on se réponde, ce n'est pas que chacun, sachant qu'il y a plein de caméras, essaye d'en rajouter pour pouvoir occuper le maximum de temps du point de vue de la caméra, je ne suis pas sûr que le débat politique public gagne beaucoup,
05:59 alors évidemment si il n'en répond pas on va lui reprocher d'être arrogante, voilà, et donc ce spectacle, ce faux spectacle de débat, parce que sur le fond c'est un faux spectacle de débat, je ne suis pas non plus un fan de ça, mais bon, malheureusement c'est les temps qui veulent ça puisqu'il faut faire du buzz, et tout le monde là-dessus, voilà.
06:20 – Alors après sur les arguments, la question ce n'est pas de travailler plus, la question c'est de savoir si aujourd'hui il y avait d'autres sources de financement qui pouvaient être mises à contribution pour éviter justement de faire travailler plus des gens qui étaient déjà fatigués et qui voulaient essayer de profiter un peu de leur retraite, bon, et à cette question-là le président ne répond pas, c'est la question la plus importante c'est celle-là, il dit il faut trouver des sous, mais pourquoi ce sont toujours les salariés qui sont mis à contribution,
06:44 pourquoi un certain nombre de revenus, je pense notamment à l'explosion des revenus financiers etc. ne sont pas mis à contribution, vous savez Pierre Bérégovoy en son temps avait mis en place quelque chose qui était formidable, oui je sais que vous vous foussez les sensibles, ça remonte à longtemps, et vous avez raison, mais pourtant c'était quelque chose de formidable.
06:59 – Nous n'étions pas nés. – Pardon ?
07:01 – Nous n'étions pas nés. – Excusez-moi cher augment, je n'avais pas compris que vous n'étiez pas nés, mais c'est bien de me le rappeler.
07:07 Donc il avait mis en son temps un fonds de garantie des retraites qui devait être basé sur les actifs de l'État dans les entreprises publiques au moment où elles étaient privatisées, ce fonds a finalement pas été abondé comme il l'aurait été, et si on l'avait fait on ne serait pas dans cette situation-là aujourd'hui, puisqu'on a privatisé quand même pas mal et donc on aurait pu récolter un peu de sous,
07:29 mais on pourrait très bien mettre un fonds qui garantisse les retraites sur la base je dirais des super profits pétroliers par exemple, et ça ça éviterait d'avoir cette situation qui va quand même être très difficile, c'est que des gens qui sont fatigués vont être obligés de travailler encore plus dans des conditions dramatiques,
07:45 avec le fait, en plus j'en finis je m'excuse d'avoir été un peu long, que malheureusement on n'a pas dans cette réforme résolu le problème du travail des seniors, or on va avoir des gens qui vont attendre la retraite au chômage.
07:57 Gilles William ?
07:59 Oui écoutez, on peut évidemment discuter de la tête de la retraite actuelle et du projet de loi, mais sur la proposition présidentielle de travailler plus, moi ça ne me choque pas, je souscris à la physiologie de ça, et encore une fois je n'arrive pas à croire que le français moyen soit d'une disposition plus chétive que la plupart des européens,
08:25 donc très sincèrement c'est un débat dont je comprends, la réalité c'est que l'actuel président de la république paye de tout côté, en tout cas notamment à droite, le fait qu'il a été extrêmement dispendieux,
08:43 et donc on a du mal aujourd'hui sur le côté droit, parce que sur le côté gauche on est de toute manière assez peu préoccupé par ce genre de notions économiques, mais sur le côté…
08:55 C'est un peu faux ces derniers temps, parce que si bien quand il y a eu des gouvernements de gauche on leur a même reproché, et parfois à juste titre j'en étais, d'être totalement obsédé par l'équilibre des comptes.
09:05 Vous avez raison, mais je veux dire, j'explique le problème aujourd'hui d'adhésion d'une partie du peuple, et notamment du peuple de droite à cela, c'est que comme il a eu l'argent magique,
09:19 comme de toute manière les caisses de l'état sont vides, comme nous battons tous les records de déficit, et comme les économies en question sont modestes par rapport à tout le reste,
09:31 évidemment il a un problème d'adhésion, mais il n'en demeure pas moins que sur la philosophie même de travailler plus, je ne peux qu'être d'accord avec lui.
09:42 Je veux bien qu'on discute du travail plus, on n'a pas parlé encore, mais peut-être que ça viendra dans les jours qui viennent, de l'expérience qui vient de se passer en Angleterre.
09:52 Vous savez comme moi que l'Angleterre, les entreprises anglaises ont testé la semaine de 4 jours, et 90% des entrepreneurs, des chefs d'entreprise ont validé en disant "c'est formidable".
10:02 Le travail est plus, la question c'est produire mieux, et c'est ça la question qui est posée, produire mieux de manière plus efficace, parce que ça ne sert à rien de courir en avant en disant "on va travailler plus",
10:10 parce qu'à ce moment-là il faut dire "jusqu'à 75 ans", comme font les américains, vous avez des vieux travailleurs américains qui ont le dos cassé, qui ne peuvent pas se payer de retraite,
10:19 et qui continuent à aller faire vendeur dans un certain nombre de grands magasins.
10:22 Le message est mauvais, travailler plus pour produire davantage ?
10:25 Non, on peut produire davantage, aujourd'hui ce n'est pas la question de travailler plus, la question c'est de faire que tout le monde travaille.
10:30 Déjà si tout le monde travaillait, on produirait beaucoup plus, donc c'est continuer la bataille justement pour produire mieux, plus efficacement, et de manière plus utile.
10:39 D'accord, mais pas tout à fait d'accord.
10:41 Je pense qu'il y a un lien entre la productivité et le travail.
10:45 Il n'y a pas de travail, il n'y a pas de productivité.
10:47 Il faut avoir l'esprit assez paradoxal pour ne pas lier les deux sujets en même temps.
10:53 Ceci posé, il y a quand même un problème en France, c'est les accidents du travail.
10:57 Nous sommes le pays pratiquement en Europe, j'essaie d'être juste, où il y a le plus d'accidents du travail, il y a quand même des choses qui ne vont pas dans l'entreprise française.
11:04 Ça vient d'où selon vous ?
11:06 Écoutez, j'aurais du mal à identifier où est le mal entre la responsabilité des entreprises, je sais, enfin il y a quelque chose qui ne va pas en tous les cas.
11:16 Il y a beaucoup d'accidents du travail dans un certain nombre de métiers où justement les travailleurs sont très précarisés et où les conditions de travail ne sont pas respectées.
11:22 Et malheureusement, il n'y a pas assez d'inspecteurs du travail en France pour vérifier cela, notamment dans les chantiers.
11:27 Une visite comme celle du chef de l'État au Salon de l'Agriculture, elle est préparée en amont par les équipes de l'Élysée.
11:33 Les personnes qui s'adressent au président sont-elles choisies ou pas forcément, Julien Dray ?
11:37 Je ne suis pas un spécialiste des visites du Salon de l'Agriculture, mais bon, c'est un challenge pour chaque président de la République.
11:44 C'est une tradition même.
11:46 Celui qui était hors compétition, c'est vrai, c'était Jacques Chirac.
11:48 Mais alors, c'est d'ailleurs un problème pour tous les autres, parce qu'après, ils sont tenus d'essayer d'en faire autant, donc il faut qu'ils y restent beaucoup, il faut qu'ils tiennent.
11:56 Et c'est un marathon le Salon de l'Agriculture, il faut être honnête.
11:58 J'ai vu quelques amis à moi qui faisaient le Salon de l'Agriculture, y compréhendant le président de la République, je sais que quand ils sortaient, ils étaient complètement lessivés.
12:04 Bon, parce que d'abord, il faut répondre à tout le monde, vous devez être attentif à tout le monde, il faut goûter beaucoup de choses, et donc il faut avoir un instinct costaud.
12:12 Mais la visite, elle est préparée, oui, mais ce qui n'est pas préparé, c'est justement les invités-surprise.
12:20 Mais là, au-delà du caractère un peu folklorique et pittoresque des visites présidentielles, il y a un vrai problème aujourd'hui de l'agriculture en France.
12:32 Il y a de moins en moins d'agriculteurs.
12:35 Les agriculteurs sont souvent terrorisés par les règlements européens qui leur imposent des règles qu'ils ont du mal à comprendre.
12:47 La productivité agricole française est en chute libre, alors qu'il y a encore quelques années, nous étions excédentaires, maintenant nous sommes obligés d'importer pour manger.
13:00 Il y a quand même un problème qui ne va pas dans l'agriculture française.
13:04 Oui, mais la mutation qui est en cours, et qui d'après moi est le créneau de compétitivité de notre agriculture dans le monde,
13:11 c'est justement de faire dans la qualité, c'est-à-dire pas simplement dans le bio, mais de respecter mieux les sols,
13:18 de ne pas utiliser des pesticides à tour de bras, de ne pas faire de la surproduction sur un certain nombre d'animaux, etc.
13:28 Donc il y a une mutation qui est en cours. Le problème aujourd'hui, ce n'est pas l'Europe.
13:32 Le problème le plus grave, c'est les banques.
13:34 Parce que les agriculteurs, le problème qu'ils ont, c'est quand ils vont voir les banques, les banques les lâchent systématiquement.
13:39 Ne leur font pas les crédits nécessaires, les étranglent.
13:41 Et s'en foutent d'ailleurs s'ils sont amenés ou non à vendre leur exploitation parce qu'ils n'arrivent pas à tenir.
13:45 C'est ça le problème majeur de nos agriculteurs.
13:47 C'est d'avoir un système bancaire qui pour une fois joue le...
13:51 Je dirais, alors après ils ont des problèmes avec l'Europe, mais sur le fond, ils sont en train progressivement de faire cette mutation.
13:57 Et ils aimeraient bien que l'environnement autour d'eux les accompagne.
14:00 Vous ne partagez pas cet avis ?
14:02 Non, non, pas complètement. Je ne dis pas que les banques font leur travail, je connais mal le problème.
14:08 Mais une chose est certaine, je maintiens qu'il y a une sorte de tyrannie européenne,
14:15 de règlements excessifs et quelquefois inutiles qui pourrissent la vie de nos agriculteurs.
14:21 Maintenant on leur empêche d'avoir des bassines, on les embête sur les algues vertes qui sont un faux problème.
14:25 Ça c'est pas l'Europe ça.
14:26 Il y a tout une... Donc il y a des pseudo-écolo qui leur cherchent, qui leur font une vie pourrie.
14:33 Non, il faut s'interroger, il faut protéger l'agriculture française qui entre en chute libre.
14:38 Oui mais...
14:39 Y compris pour les raisons que vous devez vous dire.
14:41 Mais vous avez aussi beaucoup d'agriculteurs qui vont vous dire que la politique agricole commune elle a quand même aidé l'agriculture française.
14:45 S'il n'avait pas été là, un certain nombre de secteurs auraient sombré.
14:48 Et donc c'est plus compliqué. Je ne dis pas qu'il n'y a pas des difficultés avec la politique agricole commune,
14:53 qu'il n'y a pas des normes parfois qui sont, comme dans tout d'ailleurs, restrictives, etc.
14:58 Mais on ne peut pas jeter la politique agricole comme ça en l'air, parce qu'elle a aussi permis à notre agriculture de tenir.
15:03 C'est vrai.
15:04 Après il y a des déséquilibres aussi.
15:05 Vous avez les gros céréaliers qui ont énormément bénéficié de la politique agricole commune.
15:09 Et vous avez les petits exploitants qui eux malheureusement sont sous la tutelle justement des banques.
15:13 Alors autre rencontre du président de la République au détour de ce salon de l'agriculture avec un militant écologiste.
15:20 Une rencontre qui a un peu fait paniquer le service d'ordre, les gardes du corps d'Emmanuel Macron.
15:25 Regardez.
15:27 Vous nous poussez à boue. On a essayé les alertes, la convention citoyenne pour le climat.
15:32 Vous êtes à l'illégal, monsieur.
15:34 Mais ne dites pas ça.
15:35 Ceci est là. Ce n'est pas un débat.
15:38 C'est pour vous annoncer qu'on ne se laissera pas faire. On ne peut plus se laisser faire.
15:44 C'est nos vies qui sont en jeu, monsieur. C'est nos vies qui sont en jeu.
15:48 C'est les vies des agriculteurs. C'est les vies de nos compatriotes.
15:51 Non, c'est la vie de ma petite sœur. C'est la vie de tous les enfants qui sont là.
15:54 Et vous le savez très bien. Vous avez les rapports scientifiques sur votre bureau.
15:58 Et vous le savez. C'est scandaleux.
16:00 Tous les rapports scientifiques vous le disent. C'est scandaleux. Je ne parle pas.
16:04 On vous connaît, vos promesses, vous ne les tenez jamais.
16:06 Vous ne les tenez jamais.
16:08 C'est dernière rénovation et on n'arrêtera pas tant que vous n'agirez pas.
16:11 Le premier pas le plus simple, c'est la rénovation thermique des bâtiments.
16:13 C'est ce qu'on fait.
16:14 Non, c'est faux. C'est faux. 2 sur 20. Tous les rapports d'expérience le disent.
16:18 C'est pas vrai.
16:19 Je vous laisse les bras. Je vais baisser les bras.
16:21 Mais vous le savez, vous n'avez rien dit, parce que vous savez ce que je dis.
16:24 Je suis en train de répondre simplement.
16:26 Vous n'avez pas le courage et la cohérence d'écouter une réponse, monsieur.
16:29 Ça vous ressemble. Voilà ce que c'est.
16:32 Gilles-William Gognalès, c'est pour ça que je parlais de préparation tout à l'heure.
16:36 Parce que le président prend-il des risques quand il va au contact ?
16:38 Non, mais moi, je... Pardon.
16:40 Et avec tout le respect que je dois à ce président et à sa fonction,
16:45 il en est à mendier le débat avec quelqu'un qui lui parle mal,
16:53 qui se prétend écologiste, qui a moitié par une sorte de gauchisme un peu narcissique.
16:59 Je lui dénie même le droit d'être écologiste. Je ne sais pas ce qu'il est.
17:06 Il en est, lui, à mendier d'avoir un débat avec quelqu'un qui lui refuse le débat et qui l'invective.
17:14 Je persiste à penser qu'en termes d'image, pour lui-même,
17:19 et en termes de noblesse à l'égard de sa fonction suprême,
17:25 je pense qu'il fait une analyse erronée.
17:28 Mais alors ça veut dire qu'il ne devrait pas y aller, tout simplement ?
17:30 Tous les présidents y vont ?
17:32 Mais non, mais qu'on soit clair, il a un service d'ordre.
17:36 Il n'est pas obligé de... Il peut tourner le dos à ce monsieur et aller son chemin.
17:42 Vous savez comment ça se passe. Il n'est pas tout seul quand il marche dans les allées.
17:47 Très sincèrement, il y a un mode de fonctionnement, de l'utilisation de son image,
17:57 que je considère modestement comme erroné.
18:01 Julien Dray ?
18:02 Moi, je vais plaider la complexité de la gestion de ce type de problème.
18:05 Parce qu'il n'y a pas de bonne solution.
18:08 Évidemment, la solution qui consisterait à dire "je me drape dans mon autorité
18:13 et je ne vous parle pas dans ces conditions", etc.
18:16 est la solution d'un certain point de vue la plus simple, la plus facile d'ailleurs à pratiquer.
18:19 Mais elle conduit souvent à ce qu'il y ait des violences.
18:22 Parce que ceux qui interpellent savent jusqu'où ils veulent aller pour obtenir l'attention.
18:28 Dès qu'il y a des violences, on va dire "vous voyez, il y a des violences, regardez".
18:32 C'est complexe à gérer.
18:34 Le président Macron a cette, il faut être honnête, cette résilience
18:39 qui fait qu'il accepte la confrontation, d'autres l'acceptaient beaucoup moins que lui.
18:43 Maintenant, moi, ce qui me pose problème derrière,
18:46 et c'est ma manière de répondre à Gilles Williams,
18:49 c'est cette forme de terrorisme qui s'installe.
18:52 C'est une forme de terrorisme intellectuel.
18:54 Moi, ça ne me plaît pas.
18:56 Je suis pour les débats, pour la qualité des échanges, etc.
18:59 Mais cette, comment dire, ce happening permanent de gens qui viennent,
19:06 dans telle cérémonie, dans tel aspect des choses, etc.
19:09 qui perturbent tout, et qui savent de toute manière qu'ils sont gagnants
19:12 parce qu'ils vont avoir l'image, ils vont avoir le buzz.
19:14 D'ailleurs, sur le fond, je ne suis pas sûr qu'ils soient même convaincus de leur cause.
19:17 Parce que je crois qu'il y a une forme de narcissisme, je suis d'accord,
19:19 à pouvoir dire après à ses copains et à ses copines "tu as vu le bon coup que j'ai fait".
19:22 Mais ça, ça ne fait pas avancer le débat une seule seconde.
19:25 Au contraire, ça le fait même régresser.
19:27 Moi, s'il vous plaît, s'il y avait eu des manifestations ordonnées, organisées,
19:33 avec des tracts distribués, etc.
19:35 Je comprends cela, et ça c'est utile.
19:38 Mais là, maintenant, c'est devenu systématique.
19:40 Il faut faire très attention, parce que quand on est dans cette forme-là de débat,
19:43 il n'y a plus de débat.
19:44 – Très clairement, il ne suffit pas de mettre un t-shirt avec, je ne sais pas,
19:48 "extinction, rébellion", pour prétendre parler au nom de l'écologie.
19:53 En tous les cas, l'écologie politique, parce que moi je respecte l'écologie,
19:57 mais l'écologie politique, le bilan de l'écologie politique en France,
20:02 il est désastreux.
20:04 Ce sont des gens qui, effectivement, leur agite propre,
20:08 ont réussi à briser le nucléaire français, avec toute la dette énergétique que l'on sait,
20:14 mais sur le plan de l'économie, alors même que le bilan français
20:19 est très honorable, le bilan carbone.
20:22 Mais ils ont réussi à faire revenir le gaz et une partie du charbon en Europe.
20:30 Ils ont réussi à carboner une partie de la France.
20:34 C'est quand même un triste bilan.
20:36 – Plus de deux semaines après le grave accident qu'il a provoqué,
20:39 Pierre Palmade saura lundi s'il échappe à la détention provisoire.
20:43 La cour d'appel de Paris a examiné le dossier et hier matin a huit clous
20:47 et en l'absence de l'humoriste, l'humoriste qui reste donc pour le moment,
20:51 au moins jusqu'à lundi, assigné à résidence au sein du service d'addictologie
20:55 de l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif.
20:57 Le sujet est de Mickaël Dos Santos et Timothée Robert, on en parle juste après.
21:01 Une absence qui pourrait s'expliquer en raison de son état de santé.
21:05 Assigné à résidence avec un bracelet électronique dans le service addictologie
21:09 de l'hôpital de Villejuif, l'humoriste n'était peut-être pas en mesure
21:12 de s'y rendre selon les médecins.
21:15 Pendant cette audience à huit clous d'une heure,
21:17 la chambre de l'instruction de la cour d'appel n'a pas tranché.
21:20 Désormais, elle aura deux options.
21:22 Lundi à 11h30, elle pourra décider de maintenir Pierre Palma
21:25 sous surveillance médicale ou de le placer en détention provisoire
21:28 jusqu'à son procès, comme le souhaite le parquet général.
21:32 Suite à son accident de la route qui a fait trois blessés graves,
21:35 l'humoriste a été mis en examen pour homicide et blessure involontaire
21:38 par conducteur ayant fait usage de produits stupéfiants.
21:41 Les soupçons sur la détention d'images pédopornographiques
21:44 évoquées ces derniers jours ne sont pas entrés en ligne de compte.
21:47 Alors d'abord, est-ce que vous avez été surpris par l'absence de Pierre Palma
21:51 au palais de justice de Paris hier matin ?
21:54 Je n'ai pas été surpris.
21:56 Je pense qu'il a donné des motifs et que la justice a pu vérifier
21:59 si les motifs étaient fondés.
22:01 Si vous êtes pas là et que les juges demandent aux médecins,
22:05 ils ont dû contacter les médecins pour vérifier qu'il y avait des motifs sérieux
22:09 qui justifiaient le fait qu'il n'était pas là.
22:12 On ne peut pas réécrire la justice en permanence simplement
22:15 parce qu'il y a un effet médiatique ou il y a du chahut médiatique.
22:19 La justice a des règles, elle se doit de les respecter
22:21 parce que si elle-même ne respecte pas ses propres règles,
22:23 alors il n'y a plus de justice.
22:25 Gilles William ?
22:27 Sur la présence ou l'absence plutôt de Pierre Palma
22:30 dans une audience de la chambre de l'instruction,
22:33 je n'ai aucune surprise particulière.
22:37 Et sur la question qui nous intéresse,
22:39 doit-il, selon vous, être placé en détention provisoire ?
22:42 Franchement, très sincèrement, ce n'est pas à moi, en tant que citoyen
22:47 ou en tant qu'avocat, de dire s'il doit ou pas être placé en détention.
22:53 Non mais d'avoir un avis, bien sûr.
22:55 L'avis, je ne considérerais pas que ce soit d'une immense cruauté
22:58 ou d'une immense inhumanité ou d'une immense injustice
23:03 qu'il soit en détention compte tenu de l'immense gravité de ses actes.
23:10 Qu'il se drogue, à la limite c'est son problème,
23:13 mais qu'il décide de prendre le volant,
23:16 qu'il résiste même aux demandes de ses tristes comparses,
23:20 et qu'il veuille prendre le volant,
23:23 et qu'il massacre une famille entière, y compris un bébé,
23:27 y compris un bébé de 7 mois.
23:29 C'est difficile quand même, c'est d'une gravité immense son acte.
23:38 Donc oui, je connais d'autres gens qui ont été mis en détention préventive
23:43 et qui en avaient fait, croyez-le bien, moins que ça.
23:46 Pierre Palmat dont la statue au musée Grévin a été retirée
23:49 en raison des trois enquêtes qui le visent.
23:52 Écoutez, la responsable des relations extérieures du musée Grévin
23:55 elle était interrogée dans "Touche pas à mon poste", c'était jeudi soir.
23:59 C'est un choix douloureux, mais ce choix a été fait
24:03 eu égard surtout à la famille, aux victimes, dans un premier temps.
24:10 Surtout pour cela.
24:13 Ensuite, certes, on a reçu beaucoup de messages
24:18 contre Pierre Palmat.
24:23 Bon, et c'est vrai que c'est des décisions difficiles,
24:27 et je ne vous cache pas qu'en plus le musée Grévin,
24:30 comme vous le savez, c'est plutôt un lieu de divertissement.
24:33 Je suis en général là pour parler que de bonheur.
24:36 Et là, c'est un sujet qui est particulièrement douloureux.
24:40 - Ça faisait combien de temps qu'il avait sa statue ?
24:43 - Pas si longtemps. Il est entré, comme vous le voyez,
24:45 avec Muriel Robin, il y a deux ans.
24:49 - On a appris hier aussi que la ville de Famay, quand Moselle,
24:52 avait décidé de déprogrammer une pièce coécrite par Pierre Palmat.
24:57 Est-ce que vous comprenez ces décisions dans une affaire
25:00 qui, encore une fois, n'a pas encore été jugée ?
25:02 - En ce qui concerne le musée Grévin, je pense que c'est une décision
25:05 qui est quasiment naturelle, parce que c'est vrai que la statue
25:08 aurait pu être dégradée, que c'est vrai que c'est aussi pour les victimes
25:11 quelque chose qui est problématique, de savoir que ce homme-là,
25:14 avec ce qu'il a fait, même si la décision de justice n'est pas tombée,
25:17 en tous les cas, il a reconnu l'effet, il les a pognés,
25:20 puisse devenir, rester un élément d'exposition, de divertissement, etc.
25:25 Alors après, c'est toujours la même chose, vous avez un enchaînement,
25:29 c'est une spirale, chacun va vouloir en faire plus que l'autre.
25:34 - Gilles William ?
25:35 - Ah non, moi en principe je suis un maniaque de la présomption d'innocence,
25:40 et de la défense acharnée de la présomption d'innocence, mais là,
25:43 c'est pas le cas, les faits sont avérés, reconnus,
25:46 et ils tentent même de vouloir s'en excuser.
25:49 Donc oui, pour le musée Grevin, c'est un épiphénomène d'une médiocre importance
25:55 qui ne me choque pas.
25:56 Par contre, en ce qui concerne la création d'une œuvre artistique,
26:01 alors là, il y a plein de salauds qui...
26:06 Je ne voudrais pas qu'on enlève, vous voyez, la comparaison est audacieuse,
26:10 les œuvres de Céline, ça veut dire quoi ?
26:13 Alors là, on est dans la cancelle de culture,
26:15 alors je ne suis pas sûr que ce soit un immense chef-d'œuvre,
26:17 je ne sais pas, je m'en moque, mais là, non, je suis plus choqué
26:20 en ce qui concerne le fait d'enlever, parce que c'est totalement séparé,
26:25 l'œuvre de l'auteur.
26:27 Vous n'êtes pas choqué par le fait qu'on ait retiré la statue ?
26:30 Ah, pas du tout.
26:31 Non, d'accord.
26:32 La statue, non, mais l'œuvre d'un auteur...
26:34 Oui, je suis d'accord avec vous.
26:35 Oui, c'est un autre sujet.
26:36 La famille de l'automobiliste qui a été grièvement blessé dans l'accident
26:41 a été interrogée au micro de Jeanne Cancard, de la rédaction de CNews.
26:45 Jeanne qui a notamment rencontré le cousin de cette personne qui s'est exprimée
26:51 et selon lui, Pierre Palman n'ira jamais en prison.
26:53 Je vous propose de l'écouter.
26:55 Est-ce que pour vous, le fait que Pierre Palman soit une célébrité,
26:59 le fait qu'il soit connu en France, ça change quelque chose au niveau judiciaire ?
27:03 Bah oui, Pierre Palman est connu en France, c'est pour ça que la justice...
27:10 Je suis sûr qu'il va voir Vainrodi, Pierre Palman ne va pas prendre en prison.
27:15 Juste Vainrodi, je souhaite qu'il soit mis en prison, pas laissé avec un brancelet.
27:21 On n'est vraiment pas content.
27:23 Même quand il sortait du tribunal, vraiment, il était trop à l'aise.
27:27 Parce qu'il savait comment il allait faire avec un brancelet,
27:29 il savait qu'il ne va pas en prison.
27:31 Et vraiment, pour nous, ça nous a touchés trop.
27:34 Vous trouvez aujourd'hui qu'avec cette histoire, la justice, elle est injuste ?
27:39 Pour moi, non.
27:41 Quand j'ai attendu la fille, le brancelet, il va le laisser, pour moi, ce n'est pas juste.
27:45 Quand il va être juste, pour moi, la justice, quand il va être mis en prison, on va dire OK.
27:52 Le brancelet, il a déjà malade, il ne veut pas sortir de chez lui dans deux mois.
27:56 Tu mets le brancelet, tu ne mets pas le brancelet, ça ne sert à rien.
27:58 Tu vois ?
28:00 Tu mets le brancelet, tu ne mets pas le brancelet, ça ne change rien pour lui.
28:03 Il est chez lui quand même.
28:05 À l'hôpital.
28:06 Voilà.
28:07 Et lui, c'est la même chose.
28:08 Là, Valrhoda, il n'a pas de tribunal.
28:11 S'il va être mis en prison, on va voir la justice, il est bien, on va être contents.
28:17 Même si mon cousin est malade, il a beaucoup de douleurs dans notre cœur.
28:21 Quand il va être mis en prison, il peut souffrir, respirer un peu.
28:25 Alors on va partir à présent en direct au salon de l'agriculture
28:29 où le président de la République est en train de s'exprimer
28:31 au sujet justement du militant écologiste qu'il a interpellé tout à l'heure.
28:36 Et c'est d'ailleurs par le dialogue et le respect
28:38 qu'on arrive à construire des solutions.
28:41 Parce qu'on ne peut pas vivre dans une société
28:43 où d'un côté vous avez des jeunes,
28:45 à gare d'ailleurs dans leur manière de vous aborder,
28:47 qui disent "on va tous mourir, on est foutus, j'ai 26 ans",
28:50 ce qui m'a été dit tout à l'heure, et qui ne veulent pas du tout dialoguer.
28:53 Et vous faites 10 mètres, et vous avez des jeunes agriculteurs
28:56 ou des plus anciens qui vous disent "moi je vais mourir,
28:58 on change les règles tout le temps, je ne peux plus vivre".
29:01 C'est la même société.
29:02 Vous ne pouvez pas d'un côté avoir quelqu'un qui vous dit
29:04 "vous ne faites rien parce que vous n'allez pas assez vite",
29:06 et de l'autre quelqu'un qui vous dit "vous m'empêchez de vivre
29:08 parce que vous changez les règles trop vite".
29:10 Non, je ne suis pas là, je ne suis pas chef de la police.
29:13 Donc je vous dis, en tant que président de la République,
29:16 ce que je pense.
29:17 Ensuite il faut toujours remettre les choses en condition.
29:19 On a tout fait de vilipender les gens, de les pointer du doigt.
29:24 On a les policiers qui font leur travail,
29:25 ils doivent les faire dans les meilleures conditions,
29:27 les conditions de déontologie.
29:28 Et moi je réprouve toute forme de violence.
29:30 On ne dirait pas plus.
29:31 Monsieur le Président, Léopold Deberb pour BFM TV.
29:33 Dites-moi, est-ce que c'est un salon particulier pour vous cette année ?
29:36 Contexte de réforme des retraites évidemment,
29:38 alors ça attise évidemment les avis,
29:40 que ce soit positif ou négatif,
29:41 mais comment vous le ressentez,
29:42 que vous avez un salon dans ce contexte,
29:43 parfois il y a de la colère qui s'exprime ?
29:44 Ecoutez, moi je n'ai pas trouvé de la colère chez nos compatriotes.
29:47 Non mais je vous le dis très sincèrement.
29:49 Je vois, nous avons aujourd'hui de l'inquiétude.
29:54 Et c'est aussi ça qui s'exprime dans les manifestations sur les retraites.
29:56 Quand on écoute les gens,
29:57 je parlais à une dame qui est infirmière,
29:59 quand en fait vous creusez,
30:01 ce n'est pas la retraite,
30:02 le sujet c'est le travail et les conditions de travail.
30:04 Beaucoup de gens qui manifestent,
30:05 c'est la perspective de leur carrière,
30:07 c'est est-ce que mon travail me paye assez ou pas.
30:09 Beaucoup de gens m'ont interpellé en disant,
30:10 moi vous allez me faire travailler plus longtemps,
30:12 mais vous ne demandez pas aux gens qui ne font rien aujourd'hui,
30:14 qui sont payés,
30:15 de ne pas travailler plus longtemps.
30:17 Il y a un sentiment d'injustice,
30:18 il y a un sentiment qu'on demande trop à ceux qui travaillent,
30:20 il y a un sentiment que le travail ne paye pas assez,
30:22 il y a un sentiment que les carrières ne permettent pas d'assez progresser dans la vie,
30:26 il y a un sentiment que les fins de carrière ne sont pas réaménagées suffisamment.
30:29 Et je trouve que le continent qu'il y a derrière cette réforme des retraites,
30:32 c'est au fond la grande question du travail.
30:34 Je l'ai ouverte il y a cinq ans,
30:35 on n'a pas arrêté de faire des réformes,
30:36 on en a continué avec l'assurance chômage,
30:38 et c'est aussi ça qu'on va lancer derrière.
30:40 C'est la question du travail dans notre société,
30:42 du sens qu'on lui donne,
30:43 de sa juste rémunération et de la carrière.
30:45 Et donc c'est ça pour moi le cœur du débat.
30:48 Maintenant je trouve que nous sommes dans une société qui a cette inquiétude,
30:51 qui a besoin d'avoir un cap,
30:53 parce que sinon on voit des désespoirs contradictoires.
30:56 On ne va pas assez vite sur l'écologie, on va tous mourir,
30:59 et de l'autre côté on va trop vite et vous changez trop mes règles.
31:01 Et nous cohabitons dans cette société.
31:03 Allez dans le monde rural,
31:04 beaucoup de nos compatriotes ont le sentiment qu'ils perdent tous leurs repères,
31:07 qu'on leur demande chaque jour de changer les règles,
31:09 parce qu'on les empêche de prendre la voiture,
31:12 demain on va leur dire qu'ils ne pourront plus aller dans la grande ville
31:14 parce qu'ils ont telle ou telle voiture.
31:15 C'est ça, et ça crée du stress.
31:17 Donc on a des gens qui sont perdus, angoissés,
31:19 qui perdent leurs repères, qui ne comprennent pas le cap.
31:22 Et de l'autre côté on a une jeunesse qui nous dit
31:24 que ça ne va pas assez vite, on va tous mourir,
31:25 si on n'interdit pas tout tout de suite.
31:27 Et donc il faut bâtir un cap commun,
31:29 il doit se faire sur le respect, la concorde,
31:31 et ça va être aussi à moi dans les prochains mois,
31:33 de le donner, de le réaffirmer.
31:36 Et c'est plutôt ça que je sens.
31:38 Moi je ne sens pas de colère,
31:40 je sens une inquiétude,
31:42 une inquiétude sur où vont nos économies, nos démocraties,
31:46 dans un monde où la guerre revient,
31:48 où on sent qu'on ne peut pas changer les règles tout le temps,
31:50 et où on a beaucoup de messages anxiogènes.
31:52 Donc il faut simplement dire qu'il y a un cap,
31:54 on ne va pas tout faire en un jour,
31:56 mais on a un chemin, et on peut améliorer les choses concrètement.
31:59 Je le disais aussi aux agriculteurs ici,
32:01 franchement, il y a trois ans,
32:04 on aurait été heureux d'avoir un tel salon.
32:06 Et on est en guerre, et malgré tout,
32:08 les revenus étaient au rendez-vous.
32:10 Il y a des sujets dans telle ou telle filière,
32:12 mais il y a beaucoup de ces filières et de ces agriculteurs,
32:15 quand vous êtes dans le blé, dans le colza,
32:17 et même dans beaucoup de filières animales,
32:19 l'année 2022, bien meilleure que l'année 2019.
32:23 Donc il y a des choses qui vont bien, il faut le dire.
32:26 Si j'en suis votre raisonnement, le problème, c'est le travail,
32:28 pas la rentabilité. Est-ce que vous n'avez pas mis la charrue avant l'école ?
32:32 Mon pauvre, ça fait six ans qu'on s'en occupe du travail.
32:35 On n'est pas passé par la grâce du Saint-Esprit,
32:37 de neuf points de chômage à sept points.
32:40 Ordonnance, travail, réforme de la fiscalité,
32:44 réindustrialisation du pays,
32:46 plan de soutien en Covid pour le travail,
32:49 contrat d'engagement jeune,
32:50 plan d'apprentissage qui nous a fait passer de 210 000 apprentis
32:53 maintenant à 800 000.
32:55 Chiffre qu'on pensait inatteignable en France.
32:57 Réforme de l'assurance chômage,
32:59 pour remettre les gens justement davantage vers le travail.
33:02 Plan de formation des chômeurs de longue durée,
33:04 avec des résultats extraordinaires.
33:06 Tout ça, c'est l'échantillé qu'on a fait avant.
33:08 La retraite, c'est aussi travailler davantage.
33:10 Et il faut le faire parce qu'il faut que le régime s'équilibre
33:13 par le travail et pas par l'impôt.
33:15 Sinon vous ne pouvez plus investir dans l'éducation.
33:18 Vous ne pouvez plus investir dans la santé, ce qu'on doit faire.
33:20 Et on va continuer derrière avec le lycée professionnel,
33:22 avec France Travail et une loi de plein emploi.
33:25 On fait les choses dans le bon ordre.
33:26 - Qu'est-ce que vous attendez du Sénat dans les prochains jours ?
33:29 - Je crois d'abord que mon rôle est d'être le garant des institutions,
33:32 le respect de chacun.
33:34 Je sais que le Sénat va saisir de ce texte.
33:36 J'ai vu, j'ai pu parler avec le président Larcher.
33:39 - Voilà Emmanuel Macron qui, après cette longue journée
33:42 au Salon de l'agriculture, vous le voyez et vous l'avez vu,
33:44 est revenu sur les différentes questions qui lui ont été posées
33:48 en déambulant tout au long de cette journée dans le Salon.
33:51 Julien Dré, votre réaction d'abord à ce qu'on vient d'entendre ?
33:54 - C'est compliqué parce qu'il a dit beaucoup de choses.
33:56 - Il a dit beaucoup de choses.
33:57 - Bon, donc je ne vais pas vous faire ça en une formule.
33:59 En tous les cas, moi, je ne tombe pas dans ce jeu-là.
34:01 Il y a des choses avec lesquelles je suis en accord.
34:03 Il y en a d'autres avec lesquelles je ne suis pas en accord.
34:05 Il énumère un certain nombre de réformes qu'il a faites.
34:08 - Il a été beaucoup interpellé sur les retraites.
34:11 - On pourrait en discuter.
34:12 Par contre, il y a une chose qui est intéressante dans sa réflexion.
34:17 Il dit que les Françaises et les Français n'ont pas l'impression qu'il y a un cap.
34:22 Et mon travail, à moi, ça va être de redonner ce cap-là.
34:24 Et donc, c'est une interpellation par rapport à lui-même,
34:26 c'est-à-dire par rapport à son élection et depuis son élection, ce qui s'est passé.
34:30 Parce que mon sentiment, c'est que lui-même a brouillé les choses.
34:33 Parce qu'il a donné le sentiment qu'il ne savait pas où il allait.
34:36 Et donc, il a donné le sentiment de tâtonner et ça a brouillé aussi.
34:40 Ça, c'est le défaut du deuxième quinquennat.
34:42 - C'est une erreur de communication ?
34:43 - Ce n'est pas qu'une erreur de communication.
34:44 C'est quelque chose qui est lié à la réélection.
34:47 C'est-à-dire que vous mettez toute votre énergie dans la bataille électorale pour gagner.
34:50 Et puis, vous avez une forme de spleen qui s'installe après.
34:53 Parce qu'il faut tout recommencer.
34:55 Tout revient comme avant.
34:56 C'est-à-dire que tout ce que vous avez concentré comme énergie pour gagner
34:59 et qui a été une tension totale se détend.
35:02 Et vous vous êtes repris par le rythme.
35:04 Il faut reprendre ça, il faut refaire ça.
35:06 Et il y a toujours ce temps mort qui, malheureusement, pèse après.
35:11 Après, il y a un autre aspect des choses.
35:13 C'est qu'il a fait un tournant brutal sur la question des retraites.
35:16 Parce que ce n'était pas son engagement initial.
35:17 Et évidemment, il y a une incompréhension.
35:19 Alors, il dit qu'il y a beaucoup d'incompréhension.
35:20 Il n'y a pas de colère, il y a beaucoup d'incompréhension.
35:22 Mais enfin, la colère, elle vient souvent de l'incompréhension.
35:24 - Gilles Williams, un mot rapide ?
35:27 - Non, écoutez, moi, j'ai l'impression qu'il prend à témoin,
35:32 lui-même un peu ébahi de l'aspect chaotique de la société.
35:38 Il dit, vous voyez, j'ai les agriculteurs qui sont inquiets.
35:43 Puis il y a la jeunesse, la jeunesse, dans son exception générique,
35:46 moi, je veux bien, qui est également inquiète en matière d'écologie, etc.
35:50 Mais je crois qu'il a, d'une certaine manière, sans le vouloir,
35:53 en acceptant de répondre de cette manière-là, il rajoute du chaos au chaos.
35:59 Il est, de mon point de vue, c'est un président qui va au salon de l'agriculture.
36:05 Et moi, je pense que seuls les agriculteurs, y compris les jeunes agriculteurs,
36:11 étaient dignes de recevoir des réponses dans la dignité de leurs questions
36:16 et des réponses présidentielles.
36:18 Donc, pardon de le dire, c'est un mode de communication
36:23 que je n'apprécie guère et qui rajoute, encore une fois,
36:27 la confusion à notre période très confuse.
36:29 Mais, à sa décharge, si vous me permettez, il est sous la tutelle de vos chaînes d'information.
36:33 Je suis à peu près certain que son entourage a dû lui dire
36:36 "ça tourne en boucle, interpellation du militant, attention, etc."
36:40 Et donc, on a dû lui dire "il faut quand même vous apporter une réponse"
36:45 C'est pour ça qu'il a commis une erreur en mendiant un débat à quelqu'un qui lui parlait mal.
36:52 Allez, la pause, et on revient juste après pour la suite de sa dispute,
36:54 toujours en compagnie de Gilles-William Gollenadel et de Julien Drey.
36:57 A tout de suite sur CNews.
36:59 Et nous sommes de retour sur CNews pour la suite de sa dispute,
37:05 toujours en compagnie de Julien Drey et de Gilles-William Gollenadel.
37:09 Dans le reste de l'actualité, ne dit pas que papa est policier.
37:13 C'était la une du Parisien de mercredi.
37:16 Pour éviter harcèlement ou représailles, de nombreux enfants
37:19 taisent l'appartenance de leur père ou leur mère aux forces de l'ordre.
37:22 La haine anti-flic pèse sur les enfants de policiers.
37:26 Écoutez le témoignage d'une épouse de policiers et de leur fille
37:29 qui ont accepté de répondre visage caché aux questions de Jeanne Cancard.
37:33 Aujourd'hui, en 2023, malheureusement, ce n'est plus possible.
37:37 Avant, c'était une fierté. Je me rappelle, moi, quand j'étais petite,
37:40 j'avais plein d'amis dont les parents étaient gendarmes.
37:42 C'était une fierté.
37:43 Aujourd'hui, on est même obligés d'habiter un petit peu éloigné
37:47 de là où travaille surtout mon conjoint qui travaille dans des lieux un petit peu sensibles.
37:53 Donc oui, effectivement, on dit à nos enfants de faire attention à ce qu'ils disent
37:56 et surtout à qui ils le disent.
37:57 Ils m'ont dit de nous aider aux autres pour les protéger,
38:04 les protéger notre famille.
38:06 Et aussi, des fois, je suis là pour papa,
38:10 parce qu'on peut l'attaquer, des choses comme ça.
38:15 Gilles William, avant, c'était une fierté, dit la maman.
38:19 Est-ce que les choses ont changé ?
38:21 Pourtant, la haine anti-flic, ça ne date pas d'hier.
38:23 Non, bien entendu.
38:25 Depuis Guignol, on tape sur le gendarme.
38:28 Mais ça, c'était avant.
38:30 C'était presque folklorique.
38:32 C'était dans les chansons de Brassens.
38:34 Mais c'était dans le folklore français.
38:35 Tout le monde se réconcilie quand il s'agit de taper les cognes, disait Georges Brassens.
38:39 Mais là, là, on a changé d'échelle.
38:41 Là, on est dans quelque chose qui ressemble.
38:44 Pour le compte et pour reprendre les arguments de l'extrême-gauche,
38:47 un racisme systémique.
38:49 Vous avez d'un côté un racisme anti-flic,
38:52 qui est effectivement organisé par l'extrême-gauche en général
38:56 et par M. Mélenchon en particulier,
38:58 et qui explique effectivement que les flics sont des brutes.
39:05 Et puis, vous avez aussi, à côté de cela, parallèlement à ça,
39:09 et je ne mélange pas, une sorte de racisme anti-français,
39:12 où on explique qu'il y a un racisme systémique dans la police française
39:17 à l'égard d'une partie des minorités.
39:21 Et évidemment, ça atteint les enfants de ces minorités,
39:24 par un mécanisme tout à fait, malheureusement, tristement compréhensible.
39:29 Ces deux ajoutés, ça fait des pauvres mômes,
39:32 effectivement, qui risquent d'être harcelés à l'école à cause de ça,
39:36 ou qui risquent d'être attaqués,
39:37 et en dehors même des enfants, il ne fait pas beau de faire connaître
39:43 les adresses des policiers en question,
39:45 parce que ces gens-là sont en danger mort, bien sûr.
39:48 – Julien Dré, pourquoi est-ce qu'il est honteux aujourd'hui
39:50 d'avoir des parents policiers dans notre pays ?
39:53 – La règle, c'est vrai que la dame a raison,
39:56 c'était que ça devrait être une fierté.
39:58 C'est une noble tâche, gardien de la paix, on oublie souvent.
40:03 C'est ça la fonction première de la police.
40:05 Alors, il y a certainement eu des comportements qui…
40:08 mais ces comportements n'étaient pas l'apanage de toute la police.
40:11 Et bien au contraire, il y a des centaines de milliers
40:14 de fonctionnaires de police qui font bien leur travail
40:16 et qui prennent des risques, et qui laissent leur peau parfois.
40:19 Alors après, oui c'est vrai qu'il y a une culture qui s'est installée.
40:23 Là-dessus, c'est vrai qu'il y a un changement,
40:25 c'est-à-dire que ma génération s'est affrontée,
40:28 s'est affrontée au CRS, on a même dit des bêtises parfois là-dessus,
40:31 avec des slogans qui étaient un peu…
40:33 on n'avait pas la haine, vous voyez, c'était pas la…
40:36 voilà, il y avait un affrontement, voilà.
40:37 – Il n'y avait pas la haine, mais il y avait une culture quand même
40:39 d'avoir envie de taper sur le gendarme, c'est français, c'est franco-français ça ?
40:43 – Non, la police malgré tout, elle maintient l'ordre aussi.
40:45 Et quand vous êtes en révolte contre cet ordre établi,
40:48 vous êtes obligé, malgré tout, bon voilà.
40:51 Mais il y a longtemps eu, je dirais, un rapport compliqué,
40:54 parce que vous aviez aussi dans la police,
40:56 des organisations syndicales, progressistes, etc.
40:59 Mais là, il y a quelque chose qui a changé,
41:01 avec la nature de la violence qui s'est installée,
41:03 la nature de la délinquance, et qui effectivement prend le flic.
41:06 Moi, vous savez, le slogan que je détestais, je dis honnêtement,
41:09 c'est le cas de dire, c'était "tout le monde déteste la police",
41:12 parce que ça, c'est pas vrai.
41:14 – Gilles de Williams ?
41:16 – Julien Dray dit à peu près les choses comme moi, mais différemment.
41:20 Il y a d'une part, effectivement, à partir de 68,
41:25 de l'extrême-gauche et du CRSSS, et puis d'autre part,
41:29 encore une fois, les échos venus des États-Unis,
41:33 des Black Lives Matter, de l'affaire George Floyd,
41:37 d'une certaine manière, c'est le croisement,
41:40 ce sont les enfants, les tristes enfants,
41:43 de M. Mélenchon et de Mme Traoré.
41:47 – Et pas que ça, il y a aussi, il ne faut pas tout mettre sur Mélenchon,
41:50 parce que Mélenchon va devenir…
41:52 – Bah…
41:53 – Il y a aussi, vous n'y pouvez rien, enfin, mon sentiment,
41:55 c'est que vous avez une délinquance qui a franchi des stades.
41:57 Aujourd'hui, vous avez des délinquants qui sont plus simplement des caïds,
42:01 qui se prennent pour des patrons de territoire,
42:04 et qui, effectivement, détestent la police, au sens vrai du terme,
42:07 parce que la police les gêne dans leur trafic.
42:09 Donc, ça aussi, ça a pesé, parce que la vie d'un flic,
42:13 pour ces gens-là, ne vaut pas plus que la vie d'un dilleur.
42:15 – Oui, mais ça, c'est la déliquescence, une sorte de déliquescence morale,
42:20 parce que le milieu a toujours été…
42:23 le milieu des truands a toujours été un milieu criminel,
42:27 ce n'est pas nouveau depuis que l'humanité est monde,
42:30 mais il y avait des lois, il y avait une loi du milieu
42:33 qui faisait qu'il était tabou de taber un flic.
42:36 Maintenant, c'est recommandé, on voit la déliquence.
42:38 – Autre sujet du week-end, les un an de l'offensive russe en Ukraine.
42:41 C'était hier, ce triste anniversaire, une guerre qui devait être éclaire,
42:44 finalement, un an plus tard, la situation s'est enlisée,
42:48 et une résolution du conflit semble encore lointaine.
42:51 Écoutez le président ukrainien qui parle de la résistance de son peuple.
42:56 – Nous avons résisté cette année, nous avons commencé à libérer
43:01 notre pays du mal russe, nous sommes à un retour de la sécurité
43:04 dans les relations internationales, et vous et moi,
43:10 pouvons faire de cette année 2023 l'année de la fin de l'agression russe,
43:14 l'année du retour à la paix, l'année de la libération de notre terre
43:17 et de notre peuple de la captivité russe.
43:24 – 365 jours après, 366 aujourd'hui, Vlodimir Zelensky et son peuple
43:29 résistent toujours, est-ce qu'on aurait pu imaginer que ce conflit
43:32 s'installerait autant sur la longueur, Julien Dray ?
43:35 – Je crois que monsieur Poutine ne l'avait pas imaginé,
43:37 que c'est sa mauvaise surprise, mal renseigné par ses services,
43:41 pensant qu'il allait être le libérateur, il s'est lancé dans une aventure militaire,
43:44 et le problème c'est que maintenant il ne sait plus comment s'en sortir,
43:47 et il persiste ces signes avec une dégénérescence,
43:50 y compris dans ses expressions, qui est gravissime.
43:52 Mais moi je suis d'accord avec le président Zelensky,
43:54 je pense que cette année peut être un tournant,
43:56 parce que la résistance ukrainienne est aujourd'hui très forte,
44:00 l'armement est arrivé, et je ne vois pas comment les russes pourraient,
44:03 certes ils vont massacrer encore, parce que c'est malheureusement
44:06 ce qu'ils font en bombardant, bombardant, mais je ne vois pas
44:08 comment ils peuvent remporter leur victoire militaire.
44:10 Et de ce point de vue-là, il y a des petits signes qui montrent
44:13 que la question de la paix, de la sortie de crise,
44:15 et la sortie de crise impliquera le respect de l'Ukraine,
44:19 est en train de s'opposer, je pense que le mouvement de la Chine,
44:22 de l'Inde peut aider dans les semaines à venir,
44:24 c'est pour ça que la diplomatie française doit maintenant être active,
44:27 en respectant évidemment, il ne s'agit pas de brader les ukrainiens
44:29 pour essayer de leur payer de la paix de n'importe comment,
44:31 mais il s'agit de trouver des solutions politiques.
44:33 Gilles William.
44:34 Sur le plan militaire, je ne vais pas jouer les grands stratèges,
44:37 c'est difficile de jouer les petits,
44:40 qui aurait pu prévoir une telle résilience du peuple ukrainien ?
44:46 Merveilleuse.
44:47 Et M. Poutine en a été le premier surpris, dépité,
44:52 et d'ailleurs indéfendable.
44:54 En même temps, si j'ose dire, il y a un racisme anti-russe,
45:00 un racisme, mais vraiment anti-russe,
45:03 qui m'échappe un peu, y compris dans les salles de rédaction.
45:07 Et qui a évolué en un an ?
45:08 Écoutez, moi ça me dépasse qu'on puisse refuser aux athlètes russes,
45:14 qui peuvent être parfaitement des anti-poutiniens acharnés,
45:20 de concourir, peut-être sous d'autres couleurs,
45:23 sous une couleur transparente.
45:25 Il m'échappe qu'on puisse empêcher un chef d'orchestre russe,
45:29 parce qu'il est russe, de pouvoir se produire en Europe.
45:32 Il y a quelque chose là qui dépasse l'endettement,
45:35 et malheureusement, vous avez des journalistes
45:37 qui ne sont plus des journalistes,
45:38 enfin ce n'est pas nouveau, mais qui sont des militants.
45:40 Ceci pesé, encore une fois, il n'y a pas de limite
45:44 à mon soutien au peuple ukrainien.
45:46 - Julien Dray, on terminera avec vous.
45:48 - Je suis d'accord avec Givuyam,
45:49 il faut en permanence distinguer ce que représente Poutine,
45:52 l'ex-KGB, parce que au fond l'affaire c'est ça,
45:55 c'est la subsistance du système stalinien sous une autre forme,
46:00 mais c'est les mêmes pour une part,
46:01 qui se sont convertis en capitalistes.
46:03 Donc ça c'est une chose, et le peuple russe n'est pas la même chose.
46:09 C'est pour ça qu'il faut faire très attention.
46:11 Moi je connais beaucoup de russes,
46:12 parce que j'ai beaucoup d'amis, etc.,
46:14 qui me disent "nous ne sommes pas pro-Poutine".
46:17 Au contraire, nous n'aimons pas Poutine.
46:19 Mais on a le sentiment que vous nous mettez sur le même plan
46:22 et que vous ne comprenez pas ce qu'on est en train d'essayer de faire,
46:24 et c'est difficile.
46:25 - C'est la fin de cette émission, merci à tous les deux.
46:27 Merci Givuyam, Golnadel, merci à Julien Dray.
46:30 Demain vous serez face à Geoffroy Lejeune, c'est ça, a priori.
46:34 - C'est vous qui décidez.
46:35 - A priori.
46:36 cnews.fr évidemment pour revoir toutes nos émissions dans un instant.
46:39 Face à Boccote, moi j'aurai le plaisir de vous retrouver à 21h
46:42 pour le meilleur de l'info, l'hebdo.
46:44 Bonne soirée sur CNews et à tout à l'heure.
46:46 ...