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Jean-Claude Rivière, 58 ans, était un homme vulnérable. Il avait des problèmes de santé. On le disait porté sur l'alcool. A l'été 2021, quand on le découvre mort, chez lui, en Normandie, on ne s'embarrasse pas beaucoup de vérifications. Jean-Claude Rivière était fragile, il se déplaçait difficilement, il a très certainement été victime d'un accident. Vérifications express, pas d'autopsie, enquête classée. La scène d'accident est pourtant des plus effrayantes. Du sang partout, des meubles renversés, un placard cassé. Et sur le crâne de la victime, un coup violent que va remarquer le médecin urgentiste.
Retrouvez tous les jours en podcast le décryptage d'un faits divers, d'un crime ou d'une énigme judiciaire par Jean-Alphonse Richard, entouré de spécialistes, et de témoins d'affaires criminelles.

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Transcription
00:00Il y avait pas mal de sang dans les escaliers et encore plus sur cette partie-là et la
00:11partie supérieure, c'était pas des traces, c'est vraiment du sang que lui avait perdu
00:16en très très grande quantité jusqu'à la porte.
00:18Bonjour, Jean-Claude Rivière, 58 ans, était un homme vulnérable, il avait des problèmes
00:26de santé.
00:27A l'été 2021, quand on le découvre mort chez lui en Normandie, on ne s'embarrasse
00:33pas de vérification.
00:35Jean-Claude Rivière était fragile, il se déplaçait difficilement, il a été victime
00:39d'un dramatique accident.
00:41Pas d'autopsie, l'enquête est classée.
00:44A y regarder de plus près, la scène est pourtant des plus effrayantes, du sang partout,
00:49des meubles renversés, un placard cassé, un coup violent sur le crâne.
00:55La fille de Jean-Claude Rivière va tout de suite s'étonner de ce décor qui fait davantage
00:59penser à une attaque qu'à une simple chute.
01:02Elle va aussi se demander pourquoi plusieurs témoins, qui pourraient être autant de suspects
01:07potentiels, n'ont pas été entendus ? Que s'est-il vraiment passé dans le huis clos
01:12de cet appartement ? Qui a vu quoi ? Question posée aux invités de l'heure du crime,
01:17la seule émission radio 100% fait divers, en partenariat aujourd'hui avec Appel à
01:231 sur M6, Jean-Claude Rivière, silence sur un massacre, c'est tout de suite sur RTL.
01:33Mercredi 21 juillet 2021, peu après 17h, Monique appelle son fils Jean-Claude Rivière.
01:41C'est un rituel pour cette maman qui habite près de Lisieux, à une centaine de kilomètres
01:46du domicile de son fils, à Sé dans l'Orne.
01:50Le portable sonne, mais ne répond pas.
01:52Curieux ! En général, Jean-Claude décroche tout de suite.
01:56Monique insiste, sans succès.
01:58À 20h, elle prévient sa petite fille, Cécilia.
02:01Une amie est envoyée au domicile, mais trouve la maison fermée.
02:05Jean-Claude ne répond pas aux appels.
02:07À 21h45, les pompiers arrivent, rue du Vivier, un ancien presbytère.
02:13La porte de l'appartement au premier étage est fermée à clé.
02:17Les pompiers entrent par une fenêtre.
02:19Entre la petite cuisine et le salon, il y a un corps entièrement nu.
02:23Jean-Claude Rivière gît sur le côté gauche, le bras droit replié sur son buste.
02:28Il porte une importante blessure au visage et au cuir chevelu.
02:32Le sol est couvert de traînées de sang.
02:35Du sang aussi sur le meuble de la gazinière.
02:38Une chaise est renversée.
02:40La porte du placard sous l'évier a été comme arrachée.
02:43Le médecin du SMUR, Dalanson, constate le décès dû, selon lui, à une hémorragie du cuir chevelu.
02:50Il est toutefois intrigué par la profonde blessure à la tête.
02:53Il émet donc un obstacle médico-légal et refuse le permis d'inhumer Cécilia.
02:58Fille de la victime, accourue sur place, est informée du décès peu avant minuit.
03:04Jeudi 22 juillet, le lendemain de la découverte du corps de Jean-Claude Rivière,
03:08sa fille Cécilia a rendez-vous à 11h à la gendarmerie de C.
03:12Elle apprend que les investigations sont close.
03:15Les enquêteurs ont examiné la scène et bouclé l'enquête de voisinage.
03:19D'après leur conclusion, il s'agit d'un accident.
03:22La blessure en forme de triangle que la victime porte au cuir chevelu
03:26correspond à l'angle de la porte du placard.
03:28Porte qui, pourtant, n'était pas du tout à la hauteur de la tête.
03:33Le gendarme indique qu'il n'y aura pas d'autopsie.
03:35C'est inutile.
03:36Il remet à Cécilia les clés de l'appartement.
03:38La jeune femme fait part de sa surprise sur ses vérifications express.
03:43L'enquêteur lui répond « Madame, vous n'allez quand même pas m'apprendre mon métier ? »
03:48Quelques heures plus tard, Cécilia est contactée par les pompes funèbres d'Alençon,
03:52une employée dite avoir remarqué de nombreuses échymoses au visage et au corps,
03:57des traces de sang aux chevilles, comme si le cadavre avait été traîné.
04:02Trois ongles très abîmés, presque arrachés.
04:05Pour les pompes funèbres, une autopsie s'impose.
04:09Cécilia Rivière s'interroge sur la mort soudaine de son père.
04:13Comment a-t-il pu lui-même se blesser avec une telle violence ?
04:16Jean-Claude Rivière, qui vivait seul après avoir eu de nombreuses relations sentimentales malheureuses,
04:21père de six enfants de ménages différents, avait de gros problèmes de santé.
04:26L'ancien tourneur fraiseur en usine ne pouvait plus travailler.
04:30Il avait été opéré de l'épaule droite.
04:32Il avait du mal à se déplacer.
04:34Même les pompes funèbres sont interpellées par cette blessure au crâne.
04:38Elles n'auraient rien à voir avec un choc contre le placard.
04:41Personne n'a rien vu, rien entendu.
04:44La locataire du dessus, une étudiante, était absente.
04:49Les premiers doutes de Cécilia, la fille de Jean-Claude Rivière,
04:53et elle n'est pas au bout de ses surprises.
04:55On va voir dans la suite de l'heure du crime ce qu'elle va découvrir dans cet appartement.
05:00Il y a beaucoup de détails qui clochent, des objets ont disparu.
05:03Rien ne va dans ce décor, même si les enquêteurs, pour l'instant, ne voient rien de criminel.
05:09Bonjour Cécilia Rivière.
05:11Bonjour.
05:12Merci beaucoup d'être avec nous dans le studio l'heure du crime aujourd'hui.
05:16Je précise tout de suite que cette émission est diffusée en partenariat avec Appel à témoins sur M6 à 21h15,
05:24qui va aborder cette affaire, parce qu'on va essayer de la faire bouger cette affaire.
05:28Et avec vous, notamment, Cécilia Rivière, c'est important, il faut savoir vraiment de quoi est mort votre papa.
05:33Pour l'instant, on ne le sait pas.
05:35Qu'est-ce qui vous trouble tout de suite dans cette affaire, lorsque vous apprenez la mort de votre père ?
05:42Évidemment, vous songez à un accident, on vous dit qu'il est tombé.
05:46Tout est possible dans cet appartement.
05:48Mais vous, ce n'est pas du tout ça ce que vous allez découvrir ?
05:51Non, ce n'est pas du tout ça.
05:52Moi, quand on me restitue les clés de papa le jeudi 22,
05:57le soir, je rentre domicile avec mon frère et mon conjoint, il y a du sang partout.
06:02C'est une vraie scène de crime où les meubles sont cassés.
06:05Ça ne correspond à rien du tout.
06:06Même s'il a perdu beaucoup de sang, l'appartement ne devrait pas être dans cet état.
06:11Un petit mot sur votre papa.
06:12Je l'ai dit, c'est un homme fragile, ce n'est pas une révélation scandaleuse que je fais.
06:18C'est un homme fragile, il a beaucoup travaillé dans sa vie.
06:20Il a eu des accidents de santé, des accidents de vie aussi, comme on dit,
06:23parce que ça ne s'est pas toujours bien passé dans les épreuves qu'il a pu traverser.
06:28Vous ne croyez pas tout de même qu'il ait pu chuter avec cette force, c'est ça ?
06:33Non, pas du tout, c'est impossible.
06:35Même s'il avait chuté, tous les éléments qui sont à côté ne correspondent pas en fait.
06:41Et vous êtes surprise par l'attitude des gendarmes ?
06:43Oui, très surprise.
06:44Lors de ce premier rendez-vous, on vous dit, circulez, il n'y a rien à voir.
06:47Je suis désolé d'employer cette expression, mais c'est à peu près ça.
06:50Oui, parce qu'à chaque fois que je rappelle les gendarmes pour leur signifier
06:53qu'il y a quelque chose qui ne va pas, on me trouve toujours des excuses improbables.
06:59Et on me dit qu'il ne faut pas, limite, que je ne cherche pas plus loin en fait.
07:03Damien Legrand, bonjour.
07:05Bonjour, monsieur Richard.
07:06Maître Damien Legrand, avocat au haut barreau de Lille et de Paris,
07:09vous êtes un des experts qui sera présent ce soir sur le plateau de M6 pour cette émission.
07:14Je précise que vous n'avez pas travaillé très directement sur ce dossier,
07:17vous n'êtes pas saisi de ce dossier, mais c'est une problématique que vous connaissez bien.
07:21Tout de suite, l'enquête se referme pour vous, il y a quelque chose de trouble là-dessus ?
07:26Parce que ça va très vite, Cécilia nous dit qu'elle est allée chez les gendarmes le lendemain à 11h,
07:31et tout de suite on lui dit que c'est fini, l'enquête est terminée.
07:33Ce qui est assez extraordinaire dans cette affaire,
07:35c'est la différence qui existe entre le caractère absolument dramatique des constatations,
07:41on verra notamment lors de l'émission des photographies,
07:43un contexte qui effectivement appelle au crime, parce qu'il y a du sang partout,
07:48et puis le caractère extrêmement court des investigations, en 24 heures,
07:53ils sont tout à fait capables de dire que c'est un accident,
07:56et effectivement, circuler, il n'y a rien à voir, ce qui va à l'encontre de toute logique judiciaire.
08:01Bonjour Amanda Tarell, merci beaucoup d'être avec nous,
08:04vous avez beaucoup enquêté sur cette affaire,
08:05des journalistes pour l'émission Appel à témoins,
08:08ce soir à 21h15 sur M6, évidemment on sera devant nos téléviseurs
08:12et on fait cette émission en partenariat avec M6,
08:15vous avez donc enquêté sur la mort de Jean-Claude Rivière,
08:18il y a quelque chose qui est très étonnant,
08:20et je pourrais poser la question à nos autres invités,
08:22c'est qu'on refuse l'autopsie, il n'y a pas d'autopsie,
08:25alors ça c'est étonnant, parce que lorsqu'il y a des doutes,
08:28lorsqu'un médecin émet un refus d'inhumer, en général il y a une autopsie, il n'y en a pas.
08:33C'est plus qu'étonnant, j'ai envie de dire,
08:35parce que le premier médecin, le médecin du Sany Mû qui intervient sur les lieux,
08:39lui, il se rend compte qu'il y a quelque chose qui cloche,
08:43donc il pose cet obstacle médico-légal
08:46qui va en moins de 24 heures être levé effectivement,
08:49mais ce qu'il faut savoir c'est que cette autopsie,
08:52c'est s'il y a la fille de Jean-Claude Rivière, elle va la réclamer,
08:54elle va même aller dire, jusqu'à dire,
08:56mais je peux la financer moi-même si c'est le souci,
08:59mais on va lui dire, mais en fait les autopsies,
09:01on ne les fait que quand on a vraiment un doute,
09:04et là ça ne s'impose pas,
09:06donc on n'a ni examen de corps, ni autopsie,
09:09ni même analyse toxicologique,
09:12ce qui aurait permis quand même de pouvoir avoir des informations supplémentaires.
09:16Maître Damien Legrand, vous parliez tout à l'heure des photos,
09:18évidemment, moi je les ai vues, ces photos de scènes d'accidents,
09:21puisqu'on ne peut pas parler de scènes de crimes,
09:23je les ai vues, elles sont totalement effrayantes,
09:25on se demande ce qui s'est passé dans cette maison,
09:27parce que c'est le chaos le plus total, il y a du sang partout,
09:30il y a quelque chose qui est très étonnant, c'est la blessure au crâne,
09:34est-ce qu'on peut, je ne suis pas médecin, mais pas légiste,
09:38est-ce qu'on peut s'ouvrir le crâne de cette façon,
09:40en se heurtant sur la porte d'un placard ?
09:42Non, c'est ce qui paraît totalement aberrant,
09:44on regarde de l'énormité, je dirais, de la scène, de la quantité de sang,
09:48et le fait que ce soit sur une petite porte au bas d'un placard,
09:52Bernard Marc, qui est le médecin légiste de l'émission, en parlera ce soir,
09:56pour évoquer le fait qu'effectivement, ça paraît totalement anormal
09:59qu'on ait pu considérer comme ça.
10:01Alors, sur la base de la seule forme d'un triangle dessiné sur le crâne,
10:05que ça pourrait être, le cas échéant, une porte de placard.
10:09Mais ça paraît absolument démentiel.
10:11D'autant plus que ce placard, il faut le préciser,
10:13Maître Damien Legrand, ce placard, c'est un placard qui est en bas.
10:16Ce n'est pas un placard qui serait tombé d'une certaine hauteur
10:19et qui serait fracassé sur la tête de la personne, pas du tout.
10:22Non, c'est un placard bas, en bois, qui n'autorise absolument pas,
10:26je pense que le bon sens commande de constater,
10:29avant même la médecine légale, une telle blessure.
10:32Oui, tout à fait.
10:33Cécilia Rivière, donc la fille de Jean-Claude Rivière,
10:36et vous êtes avec nous, et encore merci d'être avec nous dans cette émission,
10:39vous vous battez, un peu seule, il faut le dire,
10:41mais vous vous battez pour avoir la vérité.
10:43Quand est-ce que vous avez vu pour la dernière fois votre papa ?
10:46Mon papa, je l'ai vu la semaine d'avant.
10:49Il allait très bien, on était en été,
10:52il n'y avait rien d'anormal chez lui.
10:54Je suis même allée à son domicile,
10:56tout était propre, tout était rangé, comme à son habitude.
10:59Il n'était pas inquiet de quoi que ce soit ?
11:01Pas du tout.
11:02Alors je sais qu'il vous accueillait toujours avec les bras ouverts,
11:06parce que vous vous aimiez beaucoup tous les deux.
11:08Vous donnez un détail qui est important,
11:10vous dites que c'était toujours très propre chez lui, très bien rangé.
11:13Alors là, ce qu'on découvre dans l'appartement,
11:15c'est tout sauf propre et bien rangé.
11:17Oui, j'ai interpellé les gendarmes à ce sujet.
11:20Ils étaient maniaques, hein ?
11:21Très, très maniaques.
11:23Je les ai interpellés à ce sujet,
11:24puisqu'on retrouve même des choses qui sont sorties de l'armoire,
11:27à l'opposé d'où on a retrouvé le corps de mon papa.
11:31Et pourtant, on m'a juste dit que,
11:33suite à sa grosse perte de sang,
11:36il ne savait plus ce qu'il faisait,
11:37donc il a tout sorti, il a tout bougé.
11:40C'est inconcevable, ce n'est pas possible.
11:42Un petit mot là-dessus, Amanda Tarell.
11:43Le médecin du SMUR qui arrive,
11:46tout de suite, il dit que c'est une hémorragie du crâne.
11:50Donc, je veux bien qu'il soit désorienté,
11:53mais il s'est vidé très rapidement de son sang.
11:56Si un homme qui se vide de son sang,
11:58il n'a pas de raison logique de mettre ce bazar.
12:02Il faut vraiment le dire, c'est un désordre complet.
12:05Dans l'appartement, il y a des objets
12:07qui se retrouvent complètement de l'autre côté de l'appartement.
12:11La logique pousserait à dire
12:14qu'il aurait plutôt essayé de chercher de l'aide, de se soigner.
12:17Mais où est la logique et où est le bon sens dans ce dossier ?
12:20Pour l'instant, c'est compliqué.
12:21Dans la maison, même les habits de la victime ont disparu.
12:25Jean-Claude Rivière, silence sur un massacre.
12:27Monsieur le procureur, je me tourne vers vous
12:29car je n'ai pas d'autre solution.
12:31Cette affaire a été négligée.
12:33L'enquête de l'ordre du crime,
12:34on se retrouve dans un instant sur RTL.
12:3714h15, c'est l'heure du crime sur RTL.
12:40Avec Jean-Alphonse Richard.
12:4514h15, Jean-Alphonse Richard sur RTL.
12:49L'heure du crime.
12:51Au programme aujourd'hui de l'heure du crime,
12:53la mort étrange de Jean-Claude Rivière.
12:55En juillet 2021, cet ancien fraiseur tourneur,
12:5858 ans, est découvert sans vie dans un bain de sang chez lui, dans l'Orne.
13:02Aucun témoin, un accident selon les enquêteurs.
13:05Sa fille ne l'entend pas de cette oreille.
13:08Jeudi 22 juillet 2021 au soir,
13:11lendemain de la découverte du corps de Jean-Claude Rivière,
13:15sa fille Cécilia, son compagnon et l'un de ses frères
13:18se rendent dans l'appartement de la rue du Vivier.
13:21Il s'agit de faire le ménage.
13:22On savait que la victime avait perdu beaucoup de sang,
13:25mais là, tout le monde est surpris par ces éclaboussures sur le palier.
13:29Dans l'entrée, dans la cuisine,
13:31du sang encore derrière des rideaux fermés,
13:34dans un recoin du mur.
13:35Jean-Claude Rivière était très maniaque sur la propreté et le rangement.
13:39Les chaises du salon ont pourtant été déplacées dans la cuisine.
13:42Une glacière, normalement enfermée dans un placard et renversée.
13:46Un canapé clic-clac et brisé en deux.
13:49Une serpillière roulée en boule, encore mouillée et imbibée de sang.
13:53Et un balai présent lors de l'arrivée des secours
13:56laisse penser que la victime aurait tenté de faire le ménage.
14:00Cécilia se demande pourquoi son père a été retrouvé entièrement nu.
14:04Il ne se déplaçait jamais ainsi chez lui.
14:07Et encore plus curieux,
14:09les vêtements qu'il était censé porter au moment de son décès
14:11sont tout simplement introuvables.
14:14Ni t-shirt, ni caleçon, ni chaussette.
14:18Cécilia Rivière est également intriguée
14:20par la disparition du troisième trousseau de clé de la maison.
14:23Son père en avait un, elle aussi.
14:26Il avait fait fabriquer ce troisième pour une compagne
14:30qui a un temps partagé sa vie.
14:32Elle l'avait depuis rendue.
14:34Et si quelqu'un avait récupéré ce trousseau
14:36pour rentrer et refermer après son passage ?
14:40Une boîte qui contenait de l'argent liquide a disparu.
14:43Tout comme les appareils auditifs de la victime,
14:46son couteau Pinel, ainsi que sa chevalière en or
14:49gravée aux initiales J.C.R.
14:53Cécilia va plusieurs fois appeler les gendarmes
14:56pour les informer de ses découvertes,
14:57mais les enquêteurs restent sur l'hypothèse d'un malheureux accident.
15:01Jean-Claude Rivière aurait glissé
15:03et chuté la tête première sur la porte du placard.
15:07Il aurait voulu nettoyer le sang,
15:09puis aurait déambulé dans l'appartement jusqu'à ramper,
15:12ce qui expliquerait ses ongles abîmés.
15:14Il se serait déshabillé pour mettre ses amis dans la machine,
15:17même s'ils n'ont jamais été retrouvés.
15:19Il serait sorti sur le palier pour appeler à l'aide
15:22alors qu'il avait son portable avec lui.
15:24Impossible de savoir pourquoi il aurait déplacé des meubles
15:28ou pourquoi le clic-clac était cassé.
15:32Lundi 7 mars 2022,
15:34huit mois après la mort de Jean-Claude Rivière,
15:36sa fille Cécilia écrit au procureur de la République d'Alençon.
15:40Elle liste toutes les vérifications qui n'auraient pas été conduites.
15:43Au cours de l'enquête de voisinage,
15:45seulement deux personnes, un voisin de la victime
15:48et une bénévole du secours catholique ont été entendues.
15:51Aucun proche ou aucune fréquentation de Jean-Claude Rivière
15:54n'ont été interrogées.
15:55Je me tourne vers vous, car je n'ai pas d'autre solution.
15:58L'affaire a été négligée et trop vite classée.
16:00J'ai besoin d'arriver à faire mon deuil,
16:02ce qui n'est pas le cas depuis ce 21 juillet 2021,
16:06écrit Cécilia au procureur.
16:09Elle demande la réouverture de l'enquête et une autopsie.
16:13Démarche qui va être entendue par le procureur d'Alençon,
16:16qui va effectivement ouvrir une enquête préliminaire,
16:19mais pas question d'autopsie.
16:21On va voir que dans cette enquête préliminaire,
16:24il n'y a pas de juge d'instruction.
16:26On va s'intéresser à certaines personnes
16:28qui gravitaient autour de Jean-Claude Rivière.
16:30Mais est-ce qu'on a les bonnes personnes ?
16:32Est-ce qu'on est allé au bout de ces interrogations ?
16:35On va le voir dans la suite de l'heure du crime.
16:37Cécilia Rivière, vous êtes avec nous dans cette heure du crime.
16:40Et je vous remercie encore.
16:41Émission qui est en partenariat aujourd'hui avec Appel à témoins,
16:44diffusée ce soir à 21h15 sur M6.
16:47Vous serez Cécilia Rivière sur le plateau de M6 ce soir.
16:51Vous êtes la fille de Jean-Claude Rivière.
16:54Quand vous rentrez dans cette maison avec votre compagnon
16:58et puis un de vos frères,
17:01vous allez constater qu'il y a beaucoup de choses qui ne vont pas.
17:04Il y a des choses troublantes.
17:06Vous parlez, je crois, d'un placard à chaussures qui aurait été déplacé.
17:10Mais on a remis les chaussures, c'est ça ?
17:11Il y a beaucoup de choses comme ça qui ne vont pas.
17:13Oui, exactement, c'est ça.
17:15Donc derrière la porte, papa avait un petit meuble en ferraille
17:19où il rangeait ses chaussures.
17:21Donc ce petit meuble n'est plus derrière la porte.
17:23Il est cassé à l'autre bout de l'appartement.
17:25Et pourtant, les chaussures ont été remises en place par terre et même empilées.
17:30C'est-à-dire qu'il aurait cassé le meuble et il aurait soigneusement remis ces chaussures ?
17:33Exactement.
17:34En place. Il y a d'autres choses aussi.
17:35Il y a plein de choses qui manquent dans la maison.
17:37Oui, donc il manque ses appareils auditifs.
17:39Il manque son couteau au pinel.
17:41Il manque sa chevalière.
17:43Il manque effectivement aussi l'argent en liquide qui était dans une boîte en ferraille.
17:48Donc moi, tout ça, j'informe les gendarmes.
17:49Donc on me dit qu'il a dû dépenser l'argent,
17:52mais qu'ils ne savent pas ce qu'il aurait pu faire de sa boîte.
17:54Il y a sa chevalière aussi qui a disparu ?
17:56Oui, sa chevalière aussi qui a disparu.
17:58Donc ça, ça peut vouloir dire qu'il y a eu un vol, en tout cas,
18:01quand quelqu'un a mis la main là-dessus ?
18:03Alors ce qu'il faut savoir aussi, c'est que tous ces objets étaient dans ce même meuble
18:08quand on rentrait à gauche.
18:10Et ce meuble-là a été déplacé et bien fouillé.
18:14Donc c'est un des seuls meubles qui a été autant fouillé.
18:18Et ce ne sont pas les sauveteurs, les pompiers, etc. qui y auraient fouillé,
18:22qui y auraient renversé et là, il n'y a rien ?
18:23Il manque du gendarme même pour voir s'il y a quelque chose de caché.
18:26Parce qu'effectivement, sur ce meuble, on retrouve aussi une giclée de sang
18:30et au sol, on retrouve les mêmes gouttes.
18:32Donc ce meuble n'a pas été déplacé, il n'a pas été bougé.
18:35Alors ça, c'est des plus troublants, mais ça ne s'arrête pas là
18:37parce que la liste est presque interminable, j'ai envie de dire, de détails troublants.
18:41Amanda Tarell, vous êtes journaliste pour l'émission Appel à témoins.
18:44On est en partenariat avec Appel à témoins.
18:46C'est ce soir, 21h15 sur M6, sur cette affaire Jean-Claude Rivière.
18:51Il y a quelque chose qui m'a beaucoup troublé dans cette affaire,
18:54c'est que Jean-Claude Rivière, il est tout nu, il n'a pas d'habits.
18:59Mais encore, on peut dire qu'il s'est déshabillé, etc.
19:02Ça, très bien, il fait ce qu'il veut, il est chez lui.
19:05Mais on ne trouve pas les habits.
19:07Ça, c'est quand même très, très troublant.
19:10C'est une énorme zone d'ombre.
19:11Jean-Claude Rivière, c'est un homme qui avait ses petites habitudes.
19:14Donc été comme hiver, tous les jours, la nuit, il portait ses chaussettes,
19:19il portait un short, il portait un t-shirt.
19:23Donc là, on se dit, s'il a été pris de court par un accident comme ça,
19:27on aurait dû le retrouver avec ses vêtements.
19:30Là, si on part de ce postulat qu'il a eu un accident,
19:34pourquoi il les aurait retirés ?
19:36Et puis surtout, où est-ce qu'ils sont ?
19:38Alors, on va donner un semblant d'explication à Cécilia.
19:41Est-ce qu'il aurait lavé ses vêtements ?
19:44Mais à aucun moment, elle qui a vraiment fouillé dans les moindres recoins de la maison,
19:47elle va les retrouver.
19:48Donc c'est un mystère.
19:49Est-ce qu'il y a eu une expertise qui a été donnée peut-être à un légiste, à un médecin,
19:55pour savoir que lorsqu'on a pris un tel coup sur la tête et sur le crâne,
19:58et qu'on était en train de se vider de son sang,
20:01on peut rester debout comme ça, faire son ménage, essayer de sortir sur le palier ?
20:06Est-ce qu'il y a une expertise dans le dossier qui existe ou pas ?
20:09Peut-être pas.
20:10Peut-être Damien Legrand.
20:14Vous êtes l'un des experts qui seront sur le plateau ce soir
20:16avec Amanda Tarel, évidemment.
20:17Vous êtes d'accord, il n'y a pas eu de...
20:19Si je peux vous répondre, du coup, il n'y a pas eu de médecin légiste
20:23qui a été appelé lors de la première enquête.
20:24Lors de la deuxième, il s'est seulement basé sur des photos.
20:28Donc il n'y a eu aucune constatation sur les lieux,
20:30ce qui aurait pu permettre de donner ses réponses.
20:32Damien Legrand, vous êtes d'accord avec ça ?
20:35De toute façon, ça fait partie des incohérences totales de cette procédure
20:38parce qu'il n'y a rien eu du tout.
20:40Donc on ne peut pas se poser même la question de savoir
20:42si un homme perdant son sang est en capacité de réagir de la sorte
20:46parce que pas de bloustards, pas d'expertise ADN, pas d'autopsie.
20:49Pas d'autopsie.
20:50Et lorsque ces premières constatations-là sont totalement inexistantes,
20:54comme vous le savez et on le constate dans beaucoup d'affaires criminelles,
20:57c'est après coup extrêmement dur de pouvoir rattraper les choses
21:00et les erreurs commises en amont.
21:02L'affaire, elle est classée très vite, Maître Damien Legrand.
21:05Exactement.
21:05Vous avez bien vu le calendrier de cette histoire, ça va extrêmement vite.
21:10Cécilia Rivière, qui est avec nous dans l'heure du crime,
21:13elle écrit au procureur de la République.
21:15Alors là, c'est un peu toujours la bouteille à la mer finalement
21:18parce qu'elle vient dire ça s'est mal passé
21:20mais combien de lettres les procureurs reçoivent ?
21:22Il y en a beaucoup.
21:23C'est la confrontation du justiciable seul, isolé, face à la machine judiciaire.
21:28Le procureur de la République reçoit ce courrier.
21:30On va dire réouvre, si l'on peut s'exprimer ainsi, l'enquête
21:34parce qu'il le confie à un service qui est également proche du service d'enquête initial.
21:40Il n'y a pas de juge d'instruction saisi.
21:42Donc j'allais dire que ce sont des investigations qui sont à minima réorientées
21:46mais il n'y a rien de très sérieux qui a été fait dans cette procédure
21:49en dépit de l'appel de Cécilia au parquet.
21:51Cécilia Rivière, vous vous souvenez ce parcours du combattant que vous avez dû effectuer ?
21:57Parce que lorsque vous sonnez les gendarmes en permanence,
22:00on leur dit j'ai trouvé ça, j'ai trouvé ça, j'ai trouvé ça,
22:02qu'est-ce qu'ils vous racontent ?
22:04Qu'est-ce qu'on vous répond ?
22:05Alors à chaque fois que je trouvais des informations ou des choses qui m'interpelaient,
22:09j'avais vraiment l'impression de déranger les gendarmes.
22:12Et à un moment donné, en fait, il fallait que j'arrête.
22:15Donc moi, de là, j'ai tout pris en photo, j'ai rassemblé toutes les preuves
22:21et j'ai mis plusieurs mois à tout rassembler,
22:24à faire un dossier carré pour le procureur et le doyen des juges.
22:28Cette lettre, tout ça, vous l'avez faite toute seule ?
22:30J'ai été aidée par une autre amie.
22:32Oui mais enfin, ça s'est fait en petit comité et en famille.
22:36Oui.
22:36C'est ça.
22:37C'est étonnant, on a encore un exemple comme quoi les justiciables, tout seuls,
22:42ils arrivent parfois à faire bouger les choses.
22:44Et hélas, on le voit trop souvent dans l'ordre du crime, c'est un grand classique.
22:48Le dossier va être rouvert avec une liste de témoins ou possibles suspects.
22:52Jean-Claude Rivière, silence sur un massacre.
22:55Mon père s'enfermait quand il voyait cet individu arriver.
22:59Il avait peur de lui, l'enquête de l'ordre du crime.
23:01Qui est cet homme violent, insultant, agressif qui venait frapper à la porte de l'appartement ?
23:05C'est à suivre dans un court instant sur RTL.
23:0814h15, c'est l'heure du crime sur RTL.
23:13Et maintenant, présenté par Jean-Alphonse Richard sur RTL.
23:17Ils m'annoncent qu'il n'y a plus d'enquête, il n'y a plus rien.
23:20Pour eux, c'est une chute.
23:23Ils seraient tombés sur une porte de placard, une hémorragie du cuir chevelu.
23:27L'heure du crime, consacrée aujourd'hui à la mort de Jean-Claude Rivière,
23:31cet ancien ouvrier d'usine, 58 ans, en mauvaise santé, a été découvert le crâne fracassé
23:37dans une mare de sang en juillet 2021.
23:40Un accident, selon les enquêteurs, 8 mois après le drame.
23:43La justice rouvre le dossier.
23:46Lundi 28 mars 2022, le procureur d'Alençon ouvre une enquête préliminaire
23:50sur le décès de Jean-Claude Rivière.
23:52Les gendarmes de la brigade de recherche d'Argentan sont chargés des investigations.
23:57Impossible pour quelqu'un d'avoir pénétré dans l'appartement autrement que par la porte.
24:02Il faut une échelle pour atteindre la fenêtre.
24:04Entrée sans effraction, ce qui suppose que la victime aurait ouvert à son agresseur.
24:10Une personne qu'elle connaissait, interrogée.
24:12Le propriétaire de l'appartement, loué par Jean-Claude Rivière, certifie que l'habitation,
24:17retrouvée dans un chaos indescriptible, était toujours très propre, très bien rangée.
24:23Son locataire recevait peu et était des plus tranquilles.
24:27Mardi 21 novembre 2023, Monique, la mère de Jean-Claude Rivière, est entendue par les gendarmes.
24:32Elle ignore qui a pu s'en prendre à son fils, mais elle révèle que celui-ci vivait dans la crainte.
24:38Quelques semaines avant son décès, il m'avait dit qu'il y avait un forain qui voulait lui casser la figure.
24:44Ses recherches n'aboutissent pas.
24:46Le cas d'un homme violent, un ancien collègue de travail de Jean-Claude Rivière, devenu SDF, est également évoqué.
24:52Selon certains témoignages, ce personnage se montrait souvent menaçant,
24:56insultant vis-à-vis de Jean-Claude.
24:58Il lui réclamait de l'argent ou des cigarettes.
25:00Quand papa le voyait arriver, il s'enfermait dans son appartement,
25:04il éteignait la télé, le téléphone et ne bougeait plus.
25:08« Mon père avait peur de lui », affirme Cécilia.
25:11Impossible de savoir ce qu'est devenu ce témoin, qui fréquentait le même quartier que la victime,
25:16après la mort de Jean-Claude Rivière.
25:18Il aurait eu maille à partir avec la justice pour avoir frappé sa compagne.
25:24Cécilia Rivière, vous êtes avec nous dans cette heure du crime, la fille de Jean-Claude Rivière.
25:30Et encore une fois, bravo, parce que vous menez cette enquête vraiment avec acharnement.
25:33C'est vous qui avez réussi à faire rouvrir le dossier, cette émission de l'heure du crime.
25:38Elle est en partenariat avec Appel à témoins 1, ce soir sur M6 à 21h15.
25:43Vous serez sur le plateau de M6, Cécilia Rivière.
25:46Je suppose que lorsque le procureur vous dit « Ok, on va rouvrir des investigations »,
25:51alors ça c'est une très bonne nouvelle.
25:53Oui, je suis extrêmement contente.
25:55Un peu surprise même.
25:57Surprise oui et non, parce que j'avais quand même donné pas mal d'éléments.
26:00J'avais aussi fait quelques demandes dans ce dossier, comme m'avait dit la doyenne des juges.
26:07N'hésitez pas à demander le Bluestar, l'interrogation du téléphone, plein de choses comme ça.
26:12Donc je me suis dit, ça va avancer en fait. On va avoir beaucoup de réponses.
26:16Puis finalement...
26:17Finalement, on va le voir. On va voir ce que ça va donner.
26:19Mais en tout cas, là, les gendarmes vont recommencer une enquête.
26:22Donc on réentend des témoins.
26:24On va chercher d'autres choses. Réentendre des témoins, ce n'est pas très difficile,
26:26parce qu'il n'y en a eu que deux qui avaient été entendus.
26:28Donc pour une enquête, c'était quand même assez bref.
26:31Amanda Tarell, vous êtes avec nous dans l'heure du crime.
26:33Journaliste pour Appel à témoins, je le répète, ce soir 21h15 sur M6.
26:38Amanda Tarell, il y a la piste du SDF qui est évoquée.
26:43C'est un homme violent qui n'habite pas très loin, dans le quartier,
26:46qui connaissait bien Jean-Claude Rivière.
26:49C'est plutôt intéressant, parce qu'il avait l'habitude d'être très intrusif, cet homme.
26:54Il venait chez Jean-Claude Rivière.
26:56Oui, c'est une piste qui malheureusement n'a pas encore été creusée.
26:59Il n'a pas été recherché, il n'a pas été interrogé, cet homme.
27:02Pourtant, on sait qu'il a des antécédents de violence à l'égard de Jean-Claude Rivière.
27:10Il est même allé jusqu'à s'inviter Manu Militari chez lui,
27:14réclamant du tabac, réclamant de l'argent.
27:18Donc là, ce qui est important, c'est qu'on a un mobile potentiel.
27:21Comme on sait que dans l'appartement de Jean-Claude,
27:25c'est des éléments qu'on n'a pas retrouvés.
27:27Jean-Claude, il avait toujours des réserves de tabac pour un mois, pour deux mois.
27:32Là, c'est quelque chose que sa fille n'a pas retrouvé,
27:34de même que l'argent qui était dans la boîte en fer.
27:36Et l'opinel, le fameux couteau.
27:38On a volé aussi le couteau de Jean-Claude Rivière.
27:41Il y a plein de petits détails comme ça qui se sont accumulés.
27:44Des petits vols, j'ai envie de dire.
27:46Parce que l'opinel, ce n'est pas très cher, ce n'est pas un objet de valeur absolu.
27:49Mais bon, il y a plein de petits vols qui s'ajoutent.
27:52Maître Damien Legrand, vous serez également ce soir sur le plateau de M6.
27:55Vous êtes avocat au barreau de Lille et de Paris.
27:57Je précise que vous n'êtes pas saisi de ce dossier,
28:00mais vous avez fait votre expertise, évidemment, à cette enquête.
28:03Cette enquête expertise qui nous est précieuse aujourd'hui.
28:06C'est étonnant que ce SDF, par exemple, n'ait pas été interrogé.
28:10C'est tout à fait...
28:11Parce que lui, il s'est garé tout de suite.
28:13Et là encore, c'est quelque chose de tout à fait exceptionnel dans cette affaire.
28:17C'est que les suspects les plus évidents,
28:19ceux à l'encontre desquels notamment la famille,
28:22et Cécilia en particulier, a réuni des éléments
28:25de nature à sensibiliser les enquêteurs, n'aient pas même été entendus.
28:30Je crois vraiment qu'il va falloir, pour la suite des événements,
28:33faire désigner un juge d'instruction,
28:35afin que l'on puisse demander des actes très précis et spécifiques,
28:40et passer outre l'inertie des enquêteurs,
28:42telle qu'on l'a constaté à plusieurs reprises,
28:44parce que même les suspects potentiels n'ont même pas été interrogés.
28:48Jean-Claude Rivière, Cécilia Rivière, votre papa,
28:53c'était un homme qui avait peur ?
28:55Pas forcément, mais il y a quand même 2-3 personnes
28:59dont il avait peur.
29:02Il vous en parlait de temps en temps ?
29:04Oui.
29:05Il s'en ouvrait à vous, ou bien à sa mère ?
29:07Oui, effectivement.
29:08Il y a 2-3 personnes qu'il préférait éviter.
29:10Oui, c'est ça.
29:11Donc pas qu'il était en conflit, mais c'était des personnes
29:13qui pouvaient être malveillantes envers lui.
29:16Menaçantes.
29:17Menaçantes, parce qu'il savait que papa avait le cœur sur la main,
29:21et qu'il donnait tout en fait.
29:23Oui, c'est ça, il ouvrait sa porte,
29:25a priori il ne se méfiait pas,
29:27et quand quelqu'un avait besoin de lui,
29:29il lui rend service, c'est ça ?
29:30Toujours, oui.
29:31Toujours.
29:32Ces personnes dont vous parlez,
29:33évidemment on ne va pas donner de nom ici,
29:35on ne va pas les désigner et les pointer du doigt,
29:37ça c'est le travail de la justice de le faire,
29:39et des enquêteurs.
29:40Mais la justice a ses noms.
29:44Oui.
29:45Moi j'ai un peu tout servi sur un plateau au procureur.
29:49J'ai donné certains noms, certains prénoms,
29:52certains lieux d'habitation,
29:54j'ai donné beaucoup d'informations,
29:56et pourtant ces personnes n'ont toujours pas été entendues.
29:59Ça c'est assez étonnant, Amanda Tarell,
30:02il y a eu plein d'auditions, on n'a pas de nouvelles.
30:05Oui, on a l'impression que les auditions,
30:08elles ont plutôt porté sur la personnalité de Jean-Claude,
30:12plutôt que pour vraiment essayer de voir qu'est-ce qui s'est passé.
30:16Et les personnes effectivement,
30:18qui l'ont été urgent d'entendre,
30:21elles ne l'ont pas forcément été.
30:24Enquête préliminaire qui n'est pas terminée,
30:26mais qui va bientôt se refermer.
30:28Jean-Claude Rivière, silence sur un massacre.
30:30Rien ne permet d'orienter vers une intervention criminelle d'un tiers.
30:34L'enquête de l'heure du crime, on se retrouve dans un instant sur RTL.
30:47Retour aujourd'hui dans l'heure du crime sur l'affaire Jean-Claude Rivière.
30:50Un ancien ouvrier d'usine, 58 ans,
30:52a été retrouvé baignant dans son sang chez lui en juillet 2021.
30:56Un accident selon les enquêteurs.
30:58Enquête rouverte par la justice.
31:00Les proches de la victime sont entendus.
31:04Mardi 3 octobre 2023, un an et demi après la réouverture du dossier,
31:07les gendarmes resserrent leurs auditions sur la famille
31:10et les très proches de Jean-Claude Rivière.
31:12Une ancienne compagne qui aurait mal pris la rupture avec la victime
31:16a longtemps été en possession du fameux troisième trousseau de clés,
31:19qui permet l'accès à l'appartement.
31:21Après le décès, on l'aurait entendu dire, c'est bien fait, il a eu ce qu'il méritait.
31:26Elle est entendue, mais elle explique tout le contraire.
31:29Elle a été choquée par le décès,
31:31même si elle n'avait plus de lien avec Jean-Claude Rivière.
31:34Après les obsèques, l'ex-compagne affirme qu'elle s'est rendue
31:38pendant plusieurs semaines sur la tombe de Jean-Claude,
31:40car elle tenait à lui.
31:42Elle confirme l'existence d'une boîte
31:44où son ex cachait un peu d'argent,
31:46mais elle ne sait pas où ce coffret se trouvait.
31:50Mai 2024, les gendarmes d'Argentan conclutent leur enquête.
31:54La piste criminelle est écartée.
31:57Ils en restent donc à l'explication de l'accident.
32:00Ils retiennent une expertise médico-légale.
32:03Demandé à un médecin, ce dernier,
32:05qui ne s'est appuyé que sur les seuls éléments du dossier,
32:09indique dans son rapport
32:11« Rien ne permet d'orienter vers une intervention d'un tiers.
32:14Il n'est pas retrouvé de signe de lutte au domicile
32:17ou de signe de lutte évident sur les corps. »
32:20Le docteur ajoute « La plaie est compatible avec une chute.
32:24L'hypothèse privilégiée est une mort naturelle,
32:26notamment sur un terrain d'alcoolisme. »
32:29Les témoignages recueillis sont considérés comme non concluants.
32:35Et dans cette heure du crime, on retrouve Amanda Tarell,
32:37journaliste pour Appel à témoins,
32:39diffusée ce soir à 21h15 sur M6.
32:42On est en partenariat aujourd'hui
32:44avec cette émission Appel à témoins.
32:47La chute d'un homme ivre, c'est ce que dit le médecin.
32:50Il faut bien dire que ce médecin a travaillé que sur dossier.
32:53Il a repris les quelques éléments d'enquête
32:55et puis il s'est fait une opinion.
32:57C'est très étonnant quand même.
32:59Et puis surtout, pour affirmer qu'il s'agit de la chute d'un homme ivre,
33:03il faudrait déjà prouver que c'était un homme ivre.
33:06Et pour ça, il y aurait une solution très simple,
33:09c'est de faire des analyses toxicologiques.
33:12Ça n'a pas été fait.
33:14La deuxième solution, ça pourrait être de regarder
33:16ce qui se passe sur la scène, sur l'appartement.
33:18Or, on ne retrouve qu'une seule bouteille,
33:20rangée, pas entamée.
33:24Il n'y a pas de verre partout, c'est ça ?
33:26Il n'y a pas de verre partout, il n'y a aucune bouteille entamée.
33:29Et puis, il y a d'autres détails aussi
33:31qui restent à expliquer,
33:33qui ne sont pas cohérents avec ça.
33:35Par exemple, on sait qu'il y a du sang
33:37sur la porte, à l'intérieur,
33:39mais aussi à l'extérieur.
33:41Donc Jean-Claude Rivière serait sorti.
33:43Or, on ne retrouve aucune trace de sang
33:45sur la clanche, ni la clanche intérieure,
33:47ni la clanche extérieure.
33:49Donc ça, ça ne s'explique pas.
33:51Oui, effectivement, c'est troublant.
33:53Maître Damien Legrand, ça fait partie des détails
33:55et des grosses questions qui restent,
33:57parce qu'on sait qu'à un moment donné,
33:59le sang circule,
34:01et le sang suit le couloir,
34:03et le sang se retrouve à l'extérieur.
34:05Alors, soit c'est Jean-Claude Rivière
34:07qui est complètement perdu,
34:09qui est sorti, on ne sait pas pourquoi,
34:11mais qui est refermé derrière lui, quand même.
34:13C'est quelqu'un qui a traîné ce sang à l'extérieur.
34:15Non, mais le scénario, de toutes les façons,
34:17il est de toutes les façons invraisemblable.
34:19Ce serait l'idée d'un homme
34:21qui, tout en étant grièvement blessé,
34:23perdant énormément de sang,
34:25d'abord, son premier réflexe serait
34:27de commencer à tenter de nettoyer son logement
34:29avec une serpillière, se rendant compte
34:31qu'il ne peut pas y parvenir.
34:33Et bien qu'il ait sur lui un téléphone portable,
34:35il serait sorti à l'extérieur de son domicile
34:37pour appeler des secours,
34:39ravisé ensuite pour revenir
34:41sans laisser de sang sur l'éclanche.
34:43Le tout dans un contexte,
34:45je dirais, qui appelle
34:47ne serait-ce que le bon sens
34:49le plus élémentaire.
34:51Il y a même un épisode où l'enquêteur dit
34:53qu'il se serait vraisemblablement assis à Califourchon
34:55sur sa chaise pour réfléchir
34:57à ce qu'il allait faire.
34:59Et c'est ce qui explique que l'on redécouvre
35:01un amoncellement de gouttes de sang à un endroit très précis.
35:03C'est l'explication qui est donnée.
35:05Il se serait assis pour réfléchir à la suite des événements.
35:07Ça paraît seulement rocambolesque
35:09comme hypothèse.
35:11Il n'y a pas d'empreintes dans la maison
35:13qui ont été relevées, à votre connaissance,
35:15du dossier ?
35:17Encore une fois, compte tenu de la légèreté
35:19de l'enquête initiale et de l'absence de constatations,
35:21c'est Cécilia elle-même qui a été en gros obligée
35:23d'entreprendre les premières constatations
35:25avec des photos très précises.
35:27Donc pas d'autopsie, pas d'ADN, pas de bluestar
35:29et donc pas de traces
35:31qui pourraient permettre de corroborer l'intervention
35:33d'un tiers.
35:35Et puis Cécilia Rivière qui est avec nous aujourd'hui
35:37dans le studio de l'heure du crime et vous serez ce soir
35:39sur M6 pour Appel à témoins
35:41à 21h15, vous êtes la fille de Jean-Claude Rivière.
35:43Je vous repose la même question
35:45qu'à Amanda il y a un instant.
35:47Le médecin
35:49qui a regardé le dossier,
35:51ça vaut ce que ça vaut, il a regardé le dossier,
35:53lui dit c'est un accident, cet homme
35:55était ivre,
35:57il est tombé et il s'est tué.
35:59Il a eu un accident, un dramatique accident,
36:01ça vous fait bondir ça ?
36:03Oui effectivement, en plus sur
36:05quelque chose de l'alcoolisme,
36:07sachant que papa a fait une cure
36:09quelques années auparavant,
36:11donc il ne buvait plus, aucune bouteille n'a été
36:13retrouvée et deuxièmement
36:15le médecin légiste s'appuie sur très peu
36:17de choses dans le dossier finalement.
36:19Il s'appuie sur des éléments
36:21qui sont un peu disparates.
36:23Donc ça vous ne l'acceptez pas ?
36:25Non je ne l'accepte pas puisque
36:27déjà dès le début
36:29pour moi l'affaire a été bâclée,
36:31elle a été trop vite refermée. En quelques
36:33heures, on m'a restitué
36:35le corps et l'appartement de mon papa,
36:37sans qu'il y ait d'autopsie ou de choses
36:39comme ça, malgré toutes les fois où
36:41je les ai réclamées. On vous a donné les clés,
36:43vous pouvez rentrer chez
36:45votre papa. Oui, alors moi je détenais déjà
36:47un jeu de clés. Vous pouvez aller tout nettoyer,
36:49c'est ce qu'on vous a dit. Voilà, donc le
36:51jeudi matin, le 22 à 11h,
36:53j'ai eu rendez-vous, donc les gendarmes
36:55m'ont dit on peut vous restituer le corps de votre papa
36:57ainsi que l'appartement. Donc ils m'ont redonné
36:59les clés. Donc ils m'ont informé
37:01qu'il y avait du sang et j'ai eu très très peur.
37:03Donc j'ai attendu la venue de mon conjoint
37:05et mon frère et le soir nous sommes
37:07intervenus chez papa. Mais j'étais
37:09pas prête du tout à ce que j'allais trouver.
37:11Il n'y avait pas de scellé sur la porte, etc.
37:13Non. Vous pouviez y entrer
37:15comme vous voulez, mais c'est important ça pour les empreintes
37:17et la sauvegarde de cette scène,
37:19ça n'a pas été fait, c'est qu'on peut constater
37:21dossier clos qui pourrait rebondir
37:23avec de nouveaux témoignages.
37:25Jean-Claude Rivière, silence sur un massacre.
37:27Il manque des expertises sur les tâches
37:29de sang, il manque l'ADN.
37:31L'enquête de l'heure du crime, je vous retrouve
37:33tout de suite sur RTL.
37:45Dans l'heure du crime, aujourd'hui l'affaire Jean-Claude
37:47Rivière, cet homme de 58 ans a été
37:49retrouvé mort chez lui, juillet 2021.
37:51Il gisait nu,
37:53dans une mare de sang, un coup sur le crâne.
37:55En dépit du chaos dans l'appartement,
37:57l'enquête privilégie l'accident.
37:59La famille refuse toujours ce scénario.
38:03Mardi 8 avril 2025,
38:05l'émission Appel à témoins sur M6
38:07revient sur l'affaire Jean-Claude Rivière.
38:09Lors de leurs enquêtes, les gendarmes
38:11n'avaient retrouvé aucune personne susceptible
38:13d'avoir vu ou entendu quoi que ce soit
38:15dans la nuit du 20 au
38:1721 juillet 2021,
38:19au moment où la victime
38:21perdait la vie.
38:23Plusieurs proches de Jean-Claude Rivière
38:25pensent toujours que sa mort est criminelle.
38:27Sa fille Cécilia, la première
38:29à émettre des doutes, regrette que
38:31trop peu de témoins aient été entendus.
38:33Elle déplore encore
38:35l'absence de constatations
38:37techniques poussées, comme la morphoanalyse
38:39des tâches de sang,
38:41ou encore des expertises ADN.
38:43C'est compliqué, et puis
38:45surtout d'arriver et de ne pas le voir maintenant
38:47à cette fenêtre où il avait l'habitude
38:49de m'attendre, où il me jetait les clés pour m'ouvrir.
38:51C'est compliqué.
38:53La voix de Cécilia,
38:55la fille de Jean-Claude Rivière,
38:57dans la préparation de l'émission
38:59Appel à témoins sur M6, ce soir à 21h15,
39:01on est en partenariat
39:03dans l'heure du crime avec Appel à témoins
39:05ce soir sur cette
39:07enquête, l'enquête Jean-Claude Rivière.
39:09Amanda Tarell, vous êtes avec nous
39:11dans le studio de l'heure du crime,
39:13vous êtes journaliste pour Appel à témoins.
39:15Rappelez-nous,
39:17le système d'Appel à témoins, c'est très intéressant
39:19parce que si on a vu
39:21ou entendu quoi que ce soit,
39:23on peut appeler, alors qu'est-ce qu'on peut faire ?
39:25C'est ça.
39:27On invite toute personne qui aurait
39:29vu, qui aurait entendu quelque chose,
39:31qui aurait aussi reçu des confidences,
39:33même si cette personne n'est pas
39:35sûre à 100% de son témoignage,
39:37de nous contacter,
39:39et ça peut être fait de façon anonyme.
39:41Donc,
39:43nous, c'est 8 bénévoles
39:45pendant l'émission
39:47d'une association qui s'appelle l'ARPD,
39:49qui réceptionne les appels,
39:51mais on peut aussi nous envoyer des mails
39:53à l'adresse appelatémoins
39:55arrobas m6.fr.
39:57Appelatémoins arrobas m6.fr,
39:59on montra d'ailleurs cette adresse sur le site
40:01de l'heure du crime, donc c'est tout simple
40:03et il faut rappeler encore quelque chose Amanda,
40:05c'est que c'est anonyme.
40:07On peut appeler de façon anonyme.
40:09C'est anonyme, c'est ça, des personnes qui pourraient avoir
40:11eu peut-être peur des répercussions
40:13s'ils se confient,
40:15là ils peuvent se rassurer,
40:17nous on peut garantir l'anonymat
40:19des personnes qui nous appellent,
40:21on peut même nous envoyer
40:23un mail d'une adresse où il n'y a pas de nom,
40:25voilà, on prend tous les témoignages
40:27des personnes qui nous appellent.
40:29Et tous les témoignages seront étudiés,
40:31c'est ça qui est important, Maître Damien Legrand,
40:33vous êtes avec nous également dans le studio de l'heure du crime,
40:35vous êtes avocat au barreau de Lille et de Paris,
40:37vous êtes l'un des experts qui vont intervenir ce soir
40:39lors de cette émission,
40:41et sur ce cas précis,
40:43qu'est-ce qu'il faut faire Maître Damien Legrand aujourd'hui ?
40:45L'enquête elle a été refermée,
40:47à deux reprises,
40:49il n'y avait pas de juge d'instruction nommé,
40:51qu'est-ce qu'il faut faire aujourd'hui pour que
40:53ces investigations, parce qu'on le voit ce dossier,
40:55il est très fragile, il est plein
40:57de questions,
40:59d'approximations, qu'est-ce qu'on peut faire ?
41:01C'est le système judiciaire français
41:03qui a ça de positif, que vous passez outre
41:05l'opposition ou l'inertie du procureur
41:07de la République, en faisant désigner
41:09un juge d'instruction. Et donc,
41:11il faut que la famille, bien aujourd'hui,
41:13dépose une plainte avec constitution de
41:15parti civil, ou doyen des juges d'instruction,
41:17qui lui va faire désigner un juge
41:19d'instruction, qui va pouvoir, sur commission
41:21regatoire, diligenter de nouvelles investigations,
41:23et ça présente deux intérêts
41:25pour les familles, le premier
41:27c'est d'accéder au dossier de la procédure,
41:29on sait ce qu'il y a, parti civil,
41:31donc on sait ce qu'il y a dans le dossier,
41:33on a les procès-verbaux et on peut les consulter,
41:35et puis la deuxième chose,
41:37et surtout, ce qui est très positif,
41:39c'est que les familles, parti civil, peuvent demander
41:41la réalisation d'actes
41:43que le juge, en règle générale, accepte
41:45s'ils sont sérieusement demandés, on a même des recours
41:47en cas de refus du juge d'instruction,
41:49mais on participe à la manifestation
41:51de la vérité. Et c'est un système
41:53très positif en ce sens que
41:55l'enquête préliminaire confiée au procureur
41:57dont on parle depuis tout à l'heure, c'est le vase-clos,
41:59il n'y a pas vraiment de moyens
42:01pour faire évoluer les choses, l'enquête est secrète,
42:03sous le contrôle d'un procureur,
42:05et en l'état actuel des choses, c'est l'impasse
42:07la plus absolue. Donc il faut, aujourd'hui,
42:09faire désigner un juge d'instruction
42:11et faire avancer les choses.
42:13Est-ce que ce n'est pas trop tard, M. Damien Legrand ?
42:15La difficulté à laquelle va se heurter
42:17la famille, comme toutes les affaires
42:19de cette nature, c'est l'absence
42:21de premières constatations
42:23et d'éléments tangibles.
42:25Il faut espérer que les scellés, par exemple,
42:27de la procédure n'aient pas été dispersés
42:29ou perdus. Il faut, évidemment,
42:31espérer que de bonnes âmes
42:33se manifestent, des témoins fassent
42:35entendre leur voix. Il n'est jamais
42:37trop tard. Mais c'est vrai que
42:39la difficulté se pose lorsque tes procédures
42:41ont été mal débutées comme ça,
42:43et on le sait dans beaucoup de procédures,
42:45c'est très difficile quand même
42:47de pouvoir rattraper les choses.
42:49On peut, pardon de parler
42:51peut-être de manière un peu choquante et triviale,
42:53mais on peut penser à une exhumation du corps, éventuellement ?
42:55Tout est possible si
42:57l'enquête démontre
42:59un certain nombre de choses qui vont dans le sens
43:01de la commission d'un acte de nature criminelle.
43:03Et si les demandes sont justifiées,
43:05je ne connais pas de juge d'instruction qui s'y
43:07oppose frontalement.
43:09Cécilia Rivière, je termine cette émission avec vous.
43:11Vous êtes la fille de Jean-Claude Rivière, et encore merci
43:13d'avoir accepté l'invitation de l'heure du crime.
43:15Vous serez ce soir sur le plateau de M6.
43:17Vous n'allez rien lâcher.
43:19On sent que là, vous ne croyez pas du tout
43:21aux explications de l'accident.
43:23Alors, ça fait trois ans et demi que je n'ai pas lâché,
43:25et je ne lâcherai pas.
43:27J'espère juste que ce soir, des personnes
43:29qui ont entendu ou vu quelque chose
43:31n'hésiteront pas à appeler.
43:33Pour votre papa, c'est à lui que vous pensez aujourd'hui.
43:35Et pour mes enfants.
43:37C'est à lui que vous pensez et à laquelle
43:39vous voulez la vérité aujourd'hui.
43:41Je fais tout ça pour lui, oui. Il le mérite.
43:43Merci infiniment
43:45Cécilia Rivière, Amanda Tarell et
43:47Maître Damien Legrand d'avoir été aujourd'hui
43:49les invités de l'heure du crime. Merci à l'équipe
43:51de l'émission, rédactrice en chef Justine Vignaud,
43:53préparation Marie Bossard, Lisa Canales,
43:55réalisation en direct.

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