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Mercredi 26 mars 2025, retrouvez Anna-Christina Chaves (Associée, Addleshaw Goddard), Louis Bonelli (Directeur général France-Belgique, Klépierre) et Nicolas Flouriou (Président, AFDCC) dans LEX INSIDE, une émission présentée par Arnaud Dumourier.

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00:00Bonjour, je suis ravi de vous retrouver pour un nouveau numéro de Lex Inside,
00:26l'émission qui donne du sens à l'actualité juridique. Du droit, du droit et encore du droit.
00:32Au programme de ce numéro, on va parler de l'intérêt du droit social pour les fonds
00:36d'investissement. Ce sera dans quelques instants avec Anna-Christina Chavez, avocate associée au
00:43sein du cabinet Adelcho-Godard. On parlera ensuite de la santé financière des entreprises avec Nicolas
00:49Flouriou, président de l'AFDCC. Et enfin, on parlera du juriste immobilier avec Louis Bonnelli,
00:57directeur général France et Belgique chez Clépierre. Voilà pour les titres Lex Inside, c'est parti !
01:14On commence tout de suite ce Lex Inside, on va parler de l'intérêt du droit social
01:19pour les fonds d'investissement avec mon invitée Anna-Christina Chavez, avocate associée au sein
01:25du cabinet Adelcho-Godard. Anna-Christina, bonjour. Bonjour Arnaud. On va s'intéresser à l'audit
01:31social lors d'opérations stratégiques réalisées par des fonds d'investissement,
01:35fusion, cession, LBO. Pourquoi l'audit est-il capital ? Alors je vais, une fois n'est pas
01:43coutume, vous poser une question Arnaud. Pour répondre à cette question, savez-vous quel est
01:47le taux d'échec des LBO et la raison pour laquelle ils échouent ? J'en ai pas la moindre idée.
01:51Et bien entre 30 à 40 % des LBO échouent pour des considérations d'ordre social. C'est important.
01:57Absolument, si vous n'identifiez pas vos risques sociaux et si vous n'identifiez pas bien tous
02:02les éléments de ressources humaines, d'intégration des équipes, de motivation des talents, le risque
02:10c'est que votre LBO ne marche pas. Voilà donc c'est vraiment pour cette raison que c'est plus
02:16que capital de bien bien se préparer. Quels sont les éléments fondamentaux quand on prépare
02:23un audit qu'il faut avoir en tête ? Alors bien évidemment en tant qu'avocat en droit social,
02:27on va regarder tous les sujets qui sont à risque. Mais il faut peut-être quand même bien distinguer
02:32deux types d'opérations parce que dans les LBO vous pouvez être soit à l'entrée, soit à la sortie.
02:36Et dans les deux cas, auditer c'est anticiper. Donc quand vous êtes à l'entrée, vous allez
02:42identifier des risques, que ce soit sur les contrats de travail, sur la prévoyance, les retraites,
02:48les hypothétiques risques de contrôle URSAF, la rémunération, les risques éventuels de
02:53discrimination. Donc vous allez vraiment essayer d'identifier tous les risques. Mais vous allez
02:57au-delà de l'identification simple des risques. Et c'est en ça que mes amis financiers sont en
03:02général très contents. C'est qu'une fois qu'on est à identifier, on doit les chiffrer. Et les
03:07chiffrer pour qu'ils soient ensuite bien anticipés. Et là, le jeu ou en tout cas le sujet n'est pas
03:13exactement anticipé de la même manière selon que vous êtes à l'entrée, donc en acquisition,
03:17ou à la sortie en cas de vente. Puisque lorsque vous êtes en acquisition, vous allez effectivement
03:24chiffrer du risque et donner un plan, une feuille de route à votre client, au fonds d'investissement.
03:30Lorsque vous êtes en cession d'une des participations, là il faudra chiffrer. Mais
03:35pour pouvoir anticiper des solutions, soit en anticipation, en amont de la transaction, soit
03:43expliquer. Je vous donne un exemple très concret Arnaud. On identifie un risque URSAF. C'est un
03:49risque qui est chiffré à plusieurs millions. Oui mais voilà, le risque en question est identifié
03:54en 2022. Donc tout de suite on atténue en disant, à compter de 2026, ce risque n'existera plus puisqu'il
04:01y a la prescription de 3 ans. D'accord, c'est très concret. Il y a un point qui est important
04:06dans ces opérations, c'est la renégociation du prix. Quels sont les mécanismes de renégociation
04:13du prix après un audit ? Alors soit on va avoir un effet direct sur le prix, puisque comme je
04:19vous le disais, le risque est identifié, chiffré, et soit il se déduit automatiquement du prix,
04:24directement. Soit il peut être fait en déduction du prix, mais de manière un peu plus flexible,
04:31un peu plus atténuée par le biais des earn-out. Donc on considère qu'une partie du prix ne sera
04:38versé qu'après un certain délai. Par exemple, une fois le délai de prescription URSAF purgé. Et
04:46dans d'autres situations, on ne le reflète pas directement sur le prix, mais on va en revanche
04:53établir des garanties, ce que l'on appelle des garanties passives, qui vont être ardument
04:58négociées par les avocats à la vente et à l'acquisition, et qui vont permettre in fine de
05:04définir une mécanique de responsabilisation, de responsabilité de celui qui vend. Est-ce qu'il y a
05:11des critères qui permettent de déterminer si une renégociation de prix est justifiée ? Alors les
05:17critères sont en général bien évidemment des critères un peu financiers, donc on va servir des
05:21KPIs bien évidemment pour déterminer par rapport à ce prix quel est ensuite le niveau de
05:30performance qui est attendu de l'entreprise. Donc bien évidemment, ça va permettre sans doute
05:35d'atténuer puisque un risque ponctuel peut être compensé par une performance à long terme
05:39prometteuse. Alors vous évoquez les risques, c'est quoi les risques majeurs que l'audit permet
05:44d'identifier et d'éviter justement une mauvaise surprise ? Oui, alors au-delà des risques purement
05:51je dirais financiers, de risque de réclamation donc judiciaire, donc des contentieux prud'homos,
05:56ou bien ce qu'on a vu également, les réclamations ou les redressements URSAF, de plus en plus les
06:05fonds d'investissement se focalisent aussi sur les enjeux qui portent en eux un risque pénal,
06:12notamment tout ce qui va concerner le prêt de main-d'oeuvre illicite, puisque quelquefois
06:17l'entreprise pense, en toute bonne foi d'ailleurs, faire recours à un sous-traitant et on se rend
06:23compte que cette opération de sous-traitance n'est pas permise, n'est pas légale, donc on peut
06:29subir par là même des risques très importants au niveau pénal avec des amendes très fortes de
06:35150 à 225 000 euros d'amende pour l'entreprise et la responsabilité des dirigeants. Et on a
06:44également par exemple le recours massif au CDD ou bien la dissimulation d'emplois salariés qui
06:50elle aussi est très importante. Et ce qu'il faut comprendre derrière ces enjeux-là, ces risques-là,
06:56c'est qu'au-delà du chiffre, cet aspect pénal, ce volet pénal porte en lui un risque réputationnel
07:04qui est de plus en plus important. Pourquoi il est de plus en plus important ? Eh bien tout
07:10simplement parce que ce risque réputationnel va justement venir éroder la performance à long
07:19terme, puisqu'on sait désormais qu'une entreprise qui est bien gérée, elle est reçue de manière
07:24très positive par les consommateurs ou bien par les clients ou les fournisseurs et donc c'est une
07:29entreprise qui va être amenée à une belle performance sur le long terme puisque maintenant
07:34les fonds d'investissement privilégient de plus en plus le long terme. Donc ça permet d'une part
07:39d'améliorer cette performance et d'autre part de retenir les talents, l'un n'allant généralement
07:44pas sans l'autre. Alors on a bien compris l'importance de l'audit social dans les opérations
07:50stratégiques des fonds d'investissement, mais concrètement comment l'audit peut-il
07:54influencer la décision finale d'investissement ? Eh bien parce que cet audit quand il est bien
07:59préparé, vous l'avez compris, il permet surtout d'identifier des risques. Donc ça va être le
08:05go ou no go en fonction du chiffrage de ces risques, en fonction de la capacité à incliner
08:11ces risques et à retrouver de la performance à court, moyen ou un peu plus long terme. Ça c'est
08:16le premier point, donc c'est vraiment cette maîtrise des coûts directs et indirects
08:21puisqu'il y a aussi certains coûts plus latents qui ne sont pas forcément chiffrables tout de suite
08:25mais qui peuvent devenir vraiment importants. Les risques indirects, je pense par exemple à
08:33l'absentéisme qui coûte de plus en plus cher aux entreprises. Ensuite ça permet aussi d'améliorer,
08:39de déterminer des axes d'amélioration, j'en ai dit quelques mots, la prévoyance, la retraite,
08:44et bien évidemment agir sur les KPIs. Donc tout ça, l'identification, un bon audit qui vous a
08:52permis, donc je vous ai dit un audité, c'est chiffré et anticipé. Donc quand on a bien fait
08:57ces deux exercices-là, et bien ça permet effectivement d'influencer le go ou no go.
09:04Alors il y a un point qui me semble important aussi sur la gestion des participations. Parfois
09:10ça peut nécessiter une restructuration. Dans quel cas précisément ?
09:14Alors soit quand vous avez effectivement fait un audit qui permet d'anticiper, vous avez
09:21identifié soit des risques majeurs pour lesquels il va falloir faire des modifications importantes
09:26du statut collectif ou des contrats de travail. Ce qui bien évidemment mène tout droit à
09:31éventuellement des suppressions de postes ou des modifications pour motifs économiques avec
09:38derrière potentiellement des licenciements pour ceux qui refuseraient. Donc ça c'est le premier
09:42point. Donc cette mise en oeuvre en fait de la feuille de route qu'on établit lors de l'audit,
09:46c'est le premier. Et puis aussi parce que les entreprises qui sont, enfin les participations
09:53des fonds d'investissement subissent comme toutes les autres entreprises, le contexte
09:59conjoncturel peut être aussi structurel. Et donc à ces moments-là, il faut effectivement agir et
10:05restructurer l'entreprise aux côtés des fonds. Et là, l'avocat est vraiment fondamental parce
10:12qu'il y a une vraie difficulté pour le fond à agir directement. Donc on évite l'émission en
10:18recourant à un avocat. On va conclure là-dessus. Merci Anna-Christina Chavez. Je rappelle que vous
10:22êtes associée au sein du cabinet à Dechaud-Godard. Merci Arnaud. Tout de suite l'émission continue,
10:27on va parler du juriste immobilier. On poursuit ce LexInside, on va parler santé financière des
10:43entreprises avec mon invité Nicolas Flourieux, président de l'AFDCC, l'association française
10:51des crédit managers et conseils. Nicolas Flourieux, bonjour. Bonjour. On va parler ensemble de la
10:58santé financière des entreprises. Mais tout d'abord, j'aimerais évoquer un sujet important,
11:03le sujet des délais de paiement. Quels sont les principaux impacts économiques des délais de
11:09paiement prolongés sur les entreprises françaises ? Alors tout d'abord, un constat, les délais de
11:14paiement, ils étaient améliorés depuis 2008 jusqu'à peu près 2019-2020. 2021, on peut
11:20l'inclure, où on était arrivé à peu près à 11 jours de retard. Aujourd'hui, on est plutôt à 13-14
11:25jours. Certaines enquêtes disent même 17 jours de retard de paiement. Quoi qu'il en soit, on voit
11:32une détérioration nette depuis deux ans. Comment ça s'explique ? Alors il y a plein de sujets. Il y a
11:38évidemment un sujet de rattrapage, parce qu'il y a pas mal de sociétés qui ont réussi à survivre
11:43grâce aux différentes aides de l'État, garanties par l'État, qui sont un prêt, donc quelque chose
11:47qu'il faut rembourser. L'URSSAF, pour lequel les cotisations qui n'avaient pas été obtenues,
11:54récupérées pendant les deux-trois premières années des années Covid, le sont maintenant,
11:59ce qui fait que ça restait quand même des dettes sociales d'une manière ou d'une autre. Et puis
12:04aussi, malheureusement, on a un sujet de conjoncture, c'est-à-dire qu'on estime aujourd'hui qu'on a 66
12:10000 défaillances sur l'année 2024. À fin janvier, on est à peu près à ses alentours de 66 000.
12:16Peut-être que d'ici 2025, on arrivera à cette barre des 70 000, qui est relativement symbolique.
12:21Mais derrière, ce que l'on voit, c'est évidemment qu'il y a eu un rattrapage de plein d'anciennes.
12:27Par exemple, les grandes entreprises, chaque année avant Covid, il y en avait à peu près 25 qui
12:31tombaient en défaillance. Eutigre, en entreprise. Là, sur les deux dernières années, on est monté
12:35à 50. Et encore une fois, à fin janvier, sur 12 mois et glissant, on est à 50. C'est des sociétés
12:40qui auraient dû faire défaillance beaucoup plus tôt. Donc celle-là, on va dire, entre guillemets,
12:44ce rattrapage est quasiment terminé. Il n'est pas totalement terminé. Mais quoi qu'il en soit,
12:48évidemment, ça joue. Ce qui joue aussi, c'est un effet conjoncture. Malheureusement, on a plusieurs
12:54crises de différentes natures du même moment qui n'inspirent pas une énorme confiance. On a eu une
12:59guerre, du coup, en Ukraine. On a des tensions, guerre en Moyen-Orient. On a des tensions qui
13:06vont peut-être amener à des tensions géopolitiques et militaires pour Taïwan, Chine. On a un pays qui
13:13s'appelle les États-Unis qui estime ses alliés d'une manière bizarre et qui, tous les jours,
13:18change de position sur les droits de douane. Ce que je veux dire par là, c'est que ça inspire
13:22de la défiance. Et la défiance inspire le fait qu'on va moins investir, moins dépenser pour le
13:28plus le garder, le conserver pour quatre coups durs. Donc ça, par définition, ça n'aide pas.
13:32Et enfin, tout ça fait que certaines sociétés se retrouvent vacculées, ont des problèmes de
13:40trésorerie. Les plus grandes voient que le crédit fournisseur, c'est du crédit gratuit. Tout
13:45simplement, quand vous faites crédit, vous accordez un délai de paiement. Je ne connais pas grand
13:49monde, pas beaucoup de sociétés qui augmentent leurs tarifs alors qu'il y a des coûts financiers
13:53pour le fournisseur. Donc l'impact, il est important sur la trésorerie des entreprises.
13:56Il est important pour la trésorerie des entreprises, clairement. On a réussi, grâce à l'Observatoire
14:02des délais de paiement, à avoir l'information comme quoi cet impact était de 15 milliards d'euros,
14:05en moins dans la trésorerie des PME. Mais en réalité, si on arrive à l'estimé de 15 milliards,
14:11pour les PME, 12 milliards, il y a trois, quatre ans de mémoire. Cet impact-là, il est chez toutes
14:16les sociétés fournisseurs qui subissent ces retards de paiement. Et quand on en est en France,
14:20deux jours de plus sur un an, c'est énorme. C'est considérable. Une autre question qui est
14:28importante, on en a déjà parlé dans cette émission, c'est les arnaques et les fraudes. Beaucoup
14:33d'entreprises sont victimes d'arnaques et de fraudes. Comment les entreprises peuvent-elles
14:37anticiper et se prémunir pour des fraudes comme l'arnaque au président ou encore les fausses
14:45commandes ? Alors, les fausses commandes, je vais commencer par là parce que c'est quelque chose
14:51qui peut arriver souvent. Ça veut dire qu'il faut faire preuve, un, de bon sens, deux, ne pas être
14:55ultra réactif. C'est-à-dire que vous avez quelque chose, vous l'exécutez tout de suite. Une fausse
14:58commande, je vais donner un exemple. Ça arrive souvent en fin de semaine. C'est un peu la commande
15:02magique où on n'a pas grand-chose à faire en tant que fournisseur. Et finalement, ce qui se passe,
15:07c'est soit on a des services qu'on va déléguer, soit on vend des biens type voiture, téléphone,
15:14etc. Il y a un délai de paiement qui est accordé. Souvent, ces sociétés ont des scores sur les
15:19sociétés de scoring qui sont relativement correctes de manière à avoir un petit encours crédit. Et je
15:24m'expliquerai comment ils arrivent à le faire. Et du coup, vous avez livré votre service,
15:28vous avez livré votre bien et vous n'êtes pas payé. Cette société va faire un impayé, puis faire
15:34faillite, puis disparaître. Et là, par définition, vous n'avez pas été payé, vous avez perdu la
15:37marchandise. Elle a pu partir à l'étranger. Et quand c'est des services, il y a aussi des moyens
15:41d'en bénéficier sans payer, tout simplement parce que quand vous êtes une société de service,
15:47vous délivrez peut-être des chantiers, des choses comme ça. Il y a quand même quelque chose qui a
15:51été produit, même si vous n'allez pas pouvoir le récupérer. Comment ils font ? Deux choses,
15:55deux gros schémas parce qu'il y en a plein. Soit c'est des sociétés qui ont été rachetées,
16:00revendues, rachetées, revendues très rapidement, qui étaient une vraie société avec un vrai
16:04historique et qui maintenant est devenue une coquille vide. Mais comme elle a gardé un bel
16:07historique, qu'il y a des bilans qui ont été publiés et souvent on peut s'apercevoir quand on
16:12remonte le fil que les derniers bilans ne sont pas des vrais bilans, et bien qu'en fait c'est
16:16devenu une pure coquille vide. Maintenant, elle a conservé un scoring qui est assez important. Les
16:21sociétés de données se sont beaucoup améliorées parce qu'il y a plein de faits qui peuvent mettre
16:26en alerte. Changement de dirigeant très régulier, des bilans qui sont trop beaux, etc. Et ça c'est
16:34le premier cas. Deuxième cas, une société qui est créée, ils mettent 10 000 euros de capital,
16:39il y a une attestation de dépôt des fonds, elle est créée. On sait qu'il y a pas mal de scoring ou
16:46en tout cas on voit qu'il y a 10 000 euros de capital social, ça inspire un million de confiance
16:49pour faire un million de crédit. Et finalement ça paye pas, pareil ça fait faillite, ça part dans
16:53la nature et on s'aperçoit qu'en fait l'attestation de dépôt des fonds, elle était fausse. Et entre
16:57temps la société a plié, elle n'existe plus. Donc ça c'est les deux grands schémas, mais évidemment
17:01il y en a plein. Faire attention à se renseigner sur les entreprises, à regarder les bilans,
17:07à regarder l'organisation de la société, voir s'il y a vraiment des dirigeants derrière, etc.
17:13Oui, oui, oui et puis alors évidemment on peut peut-être pas le faire pour tous les cas,
17:17mais faire des visites sur le client. Vous pouvez demander des paiements plus sécurisés,
17:21des accomptes, obtenir d'autres éléments et vous voyez en fonction de toutes les pièces que vous
17:25pouvez recevoir, si vous avez plein d'indicateurs qui font warning. Vous pouvez demander le RIB.
17:30Aujourd'hui on a des outils, alors évidemment ça est payant, mais qui permettent avec le RIB de
17:36faire le lien avec le sirène pour voir si c'est cohérent et voir si ce RIB n'a pas été touché
17:41dans d'anciens sujets de plus ou moins d'arnaques ou autres. Pour les fraudes au président, il y a
17:47un peu de ce sujet là, ça veut dire qu'il faut mettre des process. On a coutume de se rappeler
17:51de l'histoire de Singapour d'un virement de plusieurs millions avec une fausse vidéo. En
17:57réalité, quand on creuse le sujet, on s'aperçoit d'une chose, c'est évidemment il y a eu une fraude,
18:02la personne s'est fait avoir, mais elle a fait le virement, il n'y a pas eu de valideur, il n'y a
18:06rien eu, évidemment ils n'ont pas de process. Donc à mon avis, remettre des procédures bien
18:12comme il faut, être supervisant, on n'empêchera pas toutes les fraudes, mais il y a des grosses
18:17fraudes comme ça qui peuvent être largement empêchées. Pour finir, vous l'avez cité tout à
18:21l'heure, 66 000 défaillances d'entreprises, c'est historique. Quels enseignements peut-on tirer de
18:28la gestion des défaillances en 2024 pour mieux anticiper et répondre à la situation en 2025 ?
18:33Alors, c'est historique parce que quand on a eu la décennie 2010-2019, on était habitué à un
18:40nombre de faillites de 58 000 défaillances. Là, je parle de redressement judiciaire,
18:44liquidation judiciaire. Quand on regarde en plus dans les détails, on avait une année 2009
18:51exceptionnelle de mémoire 56 000 et on est remonté maintenant sur les 66 000. Maintenant, quand on dit
18:58ça, il faut aller un peu plus dans les détails. On voit qu'il y a trois gros secteurs d'activité
19:03qui sont sujets aux défaillances. On a la construction en nombre, 14 000. On a aussi
19:12l'hébergement et la restauration de mémoire, 13 000. Et ça, c'est les deux gros secteurs.
19:17Quand on va regarder par contre d'une année sur l'autre, on s'aperçoit, et même en comparant
19:22aux années 2010-2019, qu'il y a un secteur d'activité qui ressort plus, qui sont les
19:30transports et l'entreposage, où là, il y a un sujet de plus de 55 % et où il faut être assez
19:35vigilant. Je terminerai sur un secteur, tout ce qui aide aux sociétés. Évidemment, dans une période
19:40où on doit couper les coûts, subissent aussi des défaillances. Évidemment, on pourrait parler
19:43aussi de l'activité immobilière. On va conclure là-dessus. Merci Nicolas Floriou. Je rappelle que
19:48vous êtes président de l'AFDCC. Merci. Tout de suite, l'émission continue. On va parler du
19:55juriste immobilier. On poursuit ce Lex Inside. On va parler du juriste immobilier avec mon invité
20:11Louis Bonelli, directeur général France et Belgique chez Clépierre. Louis Bonelli, bonjour.
20:16Bonjour Arnaud. Merci de me recevoir. On va parler ensemble du juriste immobilier. Plus
20:21particulièrement, on va commencer cette discussion par le prix meilleur étudiant juriste immobilier,
20:27prix MEJI, dont vous êtes le parrain cette année. Pourquoi êtes-vous parrain de ce prix ? J'ai
20:35déjà été très honoré d'avoir été sollicité par l'association juridime des directeurs juridiques
20:43de l'immobilier pour succéder à la longue lignée de parrains prestigieux qui a eu l'occasion de
20:52remettre le prix MEJI. Ça m'a paru assez naturel d'accepter d'être le parrain de ce prix parce
21:00que l'excellence juridique est aussi au cœur de notre entreprise Clépierre. Pour cette raison,
21:07ça m'a paru assez naturel d'accepter de remettre un prix qui consacre l'excellence
21:12académique des juristes immobiliers. Peut-être pouvez-vous nous rappeler ce qu'est le prix MEJI.
21:18Oui, c'est un prix qui a été fondé il y a une douzaine d'années, en 2011 exactement,
21:23à l'initiative de l'association juridime, à l'initiative du cabinet CMS Francis Lefebvre et
21:30de l'étude notariale Michelet Notaire. C'est un prix qui a vocation à récompenser l'excellence
21:37académique des juristes immobiliers après un processus de sélection rigoureux qui est fait
21:42par les directeurs des Master 2 du droit de l'immobilier et des Master 2 du droit notarial,
21:49avec des épreuves qui évaluent à la fois les qualités de la réflexion, qui évaluent la culture
22:00juridique, qui évaluent l'aisance à l'oral par un jury de professionnels de l'immobilier.
22:07Ils sélectionnent trois candidats pour les récompenser à l'issue de ces épreuves mi-mai.
22:13Donc tous les candidats sont étudiants, c'est ça ?
22:16Tous les candidats sont étudiants et c'est véritablement aussi, je pense,
22:20une grande chance pour une entreprise comme la nôtre d'être en capacité de récompenser
22:26l'excellence académique du droit immobilier et d'être aussi en contact avec cette nouvelle
22:32génération de juristes à l'heure où nous-mêmes sommes en pleine transformation de notre fonction
22:38juridique. Alors on va s'intéresser maintenant aux métiers juridiques en foncière immobilière,
22:44quels sont les différents métiers ? Les différents métiers des juristes
22:52immobiliers chez Clépierre sont assez vastes, assez riches. Il y a deux très grandes familles
22:58de métiers, la gestion immobilière et la gestion locative. La gestion immobilière, c'est la vie du
23:05bâtiment sans ses locataires. C'est tout ce qui commence par un permis de construire, toutes les
23:12règles d'urbanisme, les autorisations commerciales, la vie des copropriétés, la vie du foncier et de
23:19son évolution au 21e siècle. Vous n'êtes pas sans savoir que la législation a énormément évolué
23:25concernant le foncier, ce qu'on a le droit de faire, ce qu'on n'a plus le droit de faire, ce qu'on
23:30nous impose de faire. Et donc en fait c'est une matière qui est très vivante, qui est très riche,
23:34qui est très complexe, qui est assez technique, pour lequel on a besoin de l'excellence juridique.
23:39C'est vraiment un thème fondateur chez nous, c'est vraiment notre métier, la gestion immobilière,
23:43aussi en tant que syndic de l'animation des copropriétés, de toutes les obligations que
23:52ça engendre. La deuxième grande mission, c'est la gestion locative. La gestion locative, le pilier
23:59fondateur de notre entreprise, c'est le bail, le bail commercial. En fait c'est ce qui génère la
24:04création de valeur chez nous, c'est la signature d'un bail commercial qui donnera naissance ensuite
24:08à des loyers. Et c'est pareil, c'est une matière qui est très riche, qui est très vivante. Le bail
24:14commercial lui-même l'est déjà et en plus on rajoute une couche de richesse avec le fait que
24:20c'est un bail commercial en centre commercial, qui nous donne pareil des prérogatives différentes,
24:24des droits différents, des devoirs différents, auxquels il faut absolument veiller à la qualité
24:31et à la bonne exécution. C'est vraiment essentiel chez nous, c'est crucial. Le juriste immobilier
24:36chez nous, le juriste de manière générale, mais immobilier en particulier, il est véritablement le
24:43pivot de l'exécution et du succès de notre stratégie, surtout sur le long terme. Il a un rôle
24:51clé. Il a un rôle véritablement clé. L'immobilier, vous n'avez pas à savoir que c'est sur le temps
24:56long, même si beaucoup de choses se sont accélérées ces dernières années et notre service juridique a
25:02embrassé le changement et la transformation et cette accélération, la réalité c'est que la garantie
25:08de la sécurité juridique sur le temps long, elle est dévolue complètement à notre service juridique.
25:13On a vu votre service juridique, on va s'intéresser de manière générale à Clépierre. Pouvez-vous
25:18nous présenter Clépierre et après on parlera de votre vision du marché ?
25:21Clépierre en France, c'est une foncière et une société de management qui a en propriété,
25:29en gestion, une quarantaine de centres commerciaux qui sont répartis sur l'ensemble du territoire,
25:33avec en général des centres commerciaux qu'on dit leaders sur leur zone de chalandise. Clépierre,
25:41c'est une équipe de 300 personnes qui est dédiée à la gestion de ces centres commerciaux et comme
25:46je l'expliquais, avec deux grandes familles de métiers, la gestion immobilière, donc syndic,
25:52un peu de promotion pour des mètres carrés supplémentaires, animation de la vie du bâtiment,
25:57maintenance, et puis la gestion locative qui est donc plutôt la partie en lien avec les locataires,
26:04qu'on appelle maintenant nos clients, c'est un peu l'évolution du marché. Donc voilà,
26:08une société complète avec un poste d'observation idéal pour l'évolution du commerce et des modes
26:16de consommation au XXIe siècle. Alors justement, vous évoquez la vision du marché, quelles sont
26:20les tendances que vous observez aujourd'hui ? Alors on est à un moment assez exaltant d'industrie et
26:28a fortiori de notre vie d'entreprise, pour plein de raisons différentes, parce qu'on est à un moment
26:35de régénération du commerce. Et donc ça, c'est vrai que si on est capable de saisir ce moment-là,
26:42on comprend bien qu'on entre dans une nouvelle ère. Pourquoi régénération du commerce ? Parce
26:48que les modes de consommation ont un peu changé, essentiellement pour des raisons d'allocation du
26:59pouvoir d'achat des ménages, plus que par le commerce en ligne. Donc on dépense plus en loisirs
27:07au XXIe siècle, on dépense plus en technologies au XXIe siècle, on dépense plus en voyages,
27:13en éducation, en santé. Et donc c'est sûr que ça nous demande une réflexion plus complète sur
27:19l'offre commerciale de nos centres commerciaux, qui dépassera le shopping traditionnel
27:25aujourd'hui pour intégrer des nouveaux services, des nouveaux loisirs, de la restauration. Donc
27:30c'est assez exaltant, puisqu'on est à un moment clé, un moment charnière de la transformation du
27:35commerce. Vous évoquez un moment charnière de ce marché. Quelles sont les
27:43perspectives que vous avez un peu dessinées ? Mais comment vous voyez à horizon 10-15 ans les
27:49grandes perspectives ? La particularité de notre marché, c'est que la transformation
27:59nécessite de pouvoir l'activer. C'est assez intense en termes de capital, donc il y aura forcément une
28:06prime à ceux qui sont assez disciplinés. C'est le cas de Clépierre, donc on a là encore la
28:11possibilité de largement transformer notre immobilier. Et je pense que c'est notre grande
28:17chance, c'est notre grande discipline qui nous permet aujourd'hui de saisir les opportunités de
28:23ce moment charnière. La part donnée à la transformation sur des critères environnementaux
28:33sera de plus en plus grande. On s'en rend bien compte aujourd'hui qu'il y a eu une assez grande
28:38inflation de la réglementation des réglementations ESG. Donc c'est devenu une boussole quand même
28:45assez importante dans nos décisions, que ce soit dans l'utilisation de nos fonciers, de nos
28:50parkings, que ce soit dans la gestion de nos bâtiments. Donc c'est vrai que c'est une dimension
28:54qu'on a la chance d'avoir pris en considération depuis longtemps maintenant chez Clépierre et
28:59d'avoir un muscle très fort de la sobriété énergétique et de la gestion de ces sujets-là.
29:05On va conclure là-dessus. Merci Louis Bonelli. Je rappelle que vous êtes directeur général France
29:10et Belgique chez Clépierre. Merci Arnaud. On va terminer cette émission. Merci de votre fidélité.
29:16Restez curieux et informés. A très bientôt sur Bsmart4Change.