• il y a 17 heures
Avec Cyril Chapuis, journaliste à M6 et Guillaume Couderc, journaliste à France 2

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##SUD_RADIO_MEDIA-2025-02-26##

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News
Transcription
00:00Le 10h midi, Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
00:05Bonjour à toutes et à tous, bonjour Gilles.
00:08Bonjour Valérie.
00:09Beaucoup d'enquêtes aujourd'hui au programme.
00:12Dans la deuxième partie de l'émission, nous parlerons McDo et Buffalo Grill,
00:16à l'occasion d'un capital spécial alimentation.
00:20Oui, c'est assez étonnant.
00:22C'est comment se nourrir pour 10 euros.
00:25C'est-à-dire qu'ils sont partis sur cette base-là et ils racontent différentes choses
00:30dans trois sujets différents d'endroits où on peut manger à 10 euros.
00:32Mais est-ce que la qualité est là ?
00:34Ce sera tout à l'heure à 10h30.
00:36Guillaume Couder, bonjour.
00:37Vous êtes journaliste.
00:39C'est un document coup de poing, c'est un document choc à regarder
00:42d'un complément d'enquête demain soir sur France 2.
00:45Arnaques à la chaîne, des esclaves du clic.
00:48On n'imagine pas parfois ce qui peut se cacher derrière un simple profil.
00:53Salut, comment ça va ?
00:55On en a déjà parlé ici.
00:57Vous êtes allé vous enquêter sur certaines arnaques.
01:03On a beaucoup parlé des arnaques à l'amour.
01:05Là, vous vous êtes intéressé aux arnaques à l'argent, aux crypto-monnaies en particulier.
01:10Et ça nous emmène très loin en Asie.
01:12C'est ça.
01:13En fait, on est parti, comme vous l'expliquiez, de ces petits textos
01:17qu'on reçoit tous assez régulièrement sur nos téléphones portables.
01:21Sur Instagram, j'aime ton profil.
01:24Sur les réseaux sociaux aussi énormément.
01:27On est parti de ça.
01:30En tirant ce fil, on s'est rendu compte qu'il y avait toute une industrie de l'arnaque
01:36qui opérait depuis l'Asie du Sud-Est.
01:39Essentiellement depuis une zone à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande.
01:43Mais ils sont aussi très actifs dans deux autres pays,
01:46le Laos et le Cambodge.
01:49Ce sont des camps d'esclaves qui, toute la journée, ont différents clients
01:55suivant les fuseaux horaires.
01:56C'est ça.
01:57En fait, il y a toute une gamme de situations.
02:00Ce qu'on a pu constater, c'est que vous avez à la fois...
02:03Déjà, c'est organisé comme des entreprises.
02:06Souvent, quand on pense aux arnaques sur Internet,
02:09on imagine le brouetteur traditionnel.
02:12C'est quelques personnes dans un cybercafé.
02:15Avec le fil qui pond.
02:16C'est ça, ou quelqu'un chez lui tout seul.
02:18Là, ce n'est pas du tout comme ça.
02:19C'est des dizaines, des centaines, des milliers de personnes
02:23qui travaillent jour et nuit pour arnaquer.
02:25Mises en état d'esclavage.
02:26C'est ce qu'on découvre dans votre enquête.
02:28C'est ça.
02:29Il faut faire attention, c'est que tous ne sont pas en esclavage.
02:32Il y a une partie d'entre eux qui travaille volontairement
02:36dans ces usines de l'arnaque.
02:38Mais il y a aussi toute une partie,
02:39c'est potentiellement des dizaines de milliers de personnes
02:42qui sont trompées par des fausses offres d'emploi
02:46qui sont ensuite kidnappées, mises dans ces camps fermés
02:52où sont installées ces usines de l'arnaque.
02:54Et qui sont également soumises à des violences très fortes,
02:57torturées, quand elles refusent de travailler.
02:59Ou même que les résultats ne sont pas satisfaisants
03:03pour les chefs de ces usines de l'arnaque.
03:06On va y revenir dans un instant.
03:07Mais tout de suite, c'est le zapping
03:09que s'est-il passé hier à la télévision.
03:16Alors Valérie, j'ai plutôt choisi des sujets de technologie
03:19parce qu'on va parler un peu de l'IA et de la technologie
03:23avec le reportage de Guillaume.
03:25Mais demain, je vous mettrai plus de sujets
03:27de ce qui s'est passé hier.
03:28Parce qu'il y a eu pas mal de choses.
03:30Il y a eu Cyril Hanouna qui a parlé de Karine Lemarchand.
03:32Mais il y a également, ce matin, Eric Ciotti qui a demandé
03:35et qui va déposer une motion pour supprimer l'ARCOM.
03:41C'est l'annonce qu'il a faite ce matin.
03:43Donc, je n'ai pas les extraits.
03:45Mais demain matin, on reviendra sur l'actualité.
03:48Là, je l'ai fait un peu en fonction de notre invité.
03:50Je voulais préciser parce qu'il y a eu beaucoup de sons hier
03:54qui ne sont pas dans ce zapping.
03:55Alors, on pense avoir vu et entendu beaucoup de choses
03:58avec le procès Pélico, l'impensable
04:00et des actes les plus abjects.
04:02Avec l'affaire Skornek, on monte aussi d'un cran
04:06avec 299 victimes répertoriées par lui-même
04:11et dont certains découvrent qu'ils ont été violés enfants
04:14puisqu'ils voient leur nom sur son carnet.
04:17Avant-hier, le procès s'est ouvert et les victimes témoignent.
04:21C'était en 91. Je me faisais opérer de l'appendicite.
04:24J'avais 9 ans.
04:25J'ai un souvenir qui est revenu au moment d'une séance d'hypnose
04:29d'un viol de Joël Skornek en salle de réveil.
04:32J'ai besoin de réponses.
04:33Et j'ai besoin d'être reconnue en tant que victime par la justice.
04:36C'est quand même important.
04:37C'est quand même quelque chose de grave
04:39étant maman d'une petite fille de 2 ans et demi.
04:41J'aurais fait tout mon possible pour que tout le monde le sache
04:45et que ce soit reconnu et jugé.
04:48Son ex-épouse savait que si elle avait parlé,
04:51il n'y aurait pas autant de victimes.
04:53Les aveux de Marie-France Le Skornek permettraient d'accepter
04:57de ne pas avoir parlé.
04:59Maintenant, je me dis que c'était certainement la seule personne
05:02qui aurait pu nous aider à libérer notre parole.
05:06C'est une affaire incroyable et un procès assez fort.
05:10Avec votre reportage Guillaume,
05:12on voit comment l'IA va totalement changer ce monde.
05:15Comment on peut changer un visage, un son, une voix,
05:19y compris dans l'empire du crime.
05:21Aujourd'hui, on ne sait plus différencier le vrai du faux.
05:24Hier, il y a eu un reportage dans le 20h de France 2.
05:27Suite à une enquête qu'a faite la SACEM,
05:30de plus en plus de musiciens, sans le dire,
05:33utilisent l'IA.
05:35De plus en plus d'auteurs utilisent l'IA, mais ne le disent pas.
05:39Résultat, on commence à avoir des chansons faites par l'IA
05:43sans le savoir.
05:44Reportage dans le 20h de Anne-Sophie Lapix, hier.
05:47Anne-Sophie Lapix tous les soirs
05:50Sur écran avec son regard noir
05:53C'est déjà pas mal, mais j'aimerais l'entendre
05:55dans une tonalité un peu plus rap.
05:57Je vais tout simplement lui demander.
05:5820h sur France 2, elle brille sans défaut
06:00Blonde et charismatique, classe dans les mots
06:02Face à la caméra, elle domine le lot
06:05Lapix, Lapix, la reine des news
06:08Un tube ? Peut-être pas.
06:10Mais à coup sûr, une révolution dans le monde de la musique.
06:13L'intelligence artificielle s'y banalise.
06:15Chez les professionnels, un auteur de musique sur trois
06:18a voulu l'avoir déjà utilisé.
06:20Un sur deux, chez les moins de 35 ans.
06:23Une sorte d'assistant de luxe.
06:25Je vais lui demander de générer tout simplement une basse.
06:27Et une nouvelle source d'inspiration.
06:29On va vers peut-être des sonorités qu'on n'aurait pas eues au départ.
06:34Voilà, c'était une des auteurs de chansons.
06:38L'IA est la clé de ces arnaques dans votre reportage.
06:42Alors c'est l'une des clés, c'est-à-dire que...
06:45Créer de faux profils, de fausses professions.
06:48Alors les faux profils ne sont pas nécessairement créés avec de l'IA.
06:51C'est l'image, c'est-à-dire que souvent quand on a une discussion avec quelqu'un
06:54et je dis je peux t'appeler, on peut discuter.
06:56C'est ça, exactement.
06:58Donc en fait, dans ce type d'arnaque,
07:00généralement les premiers échanges se font par écrit.
07:03Donc c'est beaucoup, beaucoup de tchats en fait sur les réseaux sociaux.
07:06Mais en fait arrive un moment où souvent,
07:09soit les gens ont des doutes, soit comme ils ont sympathisé,
07:12ils veulent discuter au téléphone et faire des appels vidéo.
07:17Et donc en fait, au moment où ils font des appels vidéo
07:19pour que la personne qui leur répond soit semblable aux photos
07:25qu'ils ont vu sur les faux profils,
07:27à ce moment-là, ces criminels en fait utilisent l'intelligence artificielle
07:31pour mettre le visage des faux profils sur le visage de la personne
07:34qui va parler à la victime.
07:35Et là, on en reparlera après,
07:37ce n'est pas la même personne avec qui vous avez parlé.
07:40Il y a des gens qui ne font que répondre aux appels téléphoniques
07:43et c'est tout le temps la même, mais avec un visage différent.
07:46C'est ça, exactement. Oui, tout à fait.
07:48Alors Valérie, restons dans la technologie.
07:50Alors ça, vous allez adorer.
07:51La NBA, vous savez, la National Basket.
07:54Voilà, je me suis lancé l'EA, je ne sais plus ce que ça veut dire.
07:58Américaine, National Basket américaine a lancé le sport du futur.
08:03Vous imaginez, vous êtes chez vous, vous avez votre table basse.
08:06Il y a un match de la NBA en direct
08:08et vous le voyez au-dessus de votre table basse en réalité virtuelle.
08:14Et c'est sur votre table basse.
08:15Explication sur BFM Business.
08:17La NBA vient de lancer ces derniers jours une application
08:20qui s'appelle Tabletop.
08:22Cette application est incroyable.
08:23Elle a fait pas mal parler sur les réseaux sociaux.
08:25Elle permet en fait de voir le match se dérouler non plus sur un écran,
08:29mais directement sur la table basse de son salon.
08:32En gros, vous avez les joueurs qui apparaissent sous forme de mini hologramme,
08:35de mini modélisation 3D qui courent, qui dribblent, qui marquent des points
08:40et vous, vous avez une vue en surplomb à la verticale.
08:42J'allais dire quasiment comme si vous étiez un dieu au-dessus du terrain
08:46avec une vue à 360 degrés.
08:48C'est peut-être ça le futur du sport à la maison.
08:52Ça vous donne envie ? C'est top !
08:54Oui, je ne suis pas très basquette.
08:56On vous mettra d'autres images.
08:58Vous aspirez à quoi ?
09:00Je ne suis pas très basquette et pas très sport en général.
09:04Je suis désolé, ça ne m'inspire pas grand-chose.
09:06C'était le bon son. J'aurais dû mettre Cyril Hanouna.
09:09Aujourd'hui, l'homme et la femme sont de plus en plus isolés.
09:12On en parlera avec vos docs sur le manque d'amour.
09:15Il se passe un phénomène avec une appli.
09:17Est-ce que vous connaissez l'appli Strava ?
09:19Ça ne m'étonne pas car c'est un appli pour les runners,
09:21ceux qui courent et qui font du sport.
09:23Au début, c'était une appli pour comparer vos performances et les distances.
09:28Maintenant, comme vous pouvez tchater, on ne parle plus vraiment chrono.
09:32Pour rencontrer leur âme sœur,
09:34de plus en plus de sportifs délaissent les traditionnelles applications de rencontre.
09:38Ils utilisent Strava.
09:40Commentaires ou encore messages privés,
09:42ce réseau social permet d'enregistrer ses performances
09:44et de les partager à sa communauté.
09:46Je documente mes sorties avec de belles photos.
09:48De beaux couchers de soleil, ça c'est pour plaire aux filles en quête de romantisme et d'aventure.
09:52De quoi favoriser les rendez-vous amoureux.
09:54Oui, j'ai déjà daté des runners.
09:56Je ne l'ai jamais fait.
09:57Dater oui, mais trouver l'amour pas encore.
09:59C'est peut-être une porte d'entrée vers plus.
10:01C'est peut-être plus simple si on n'a pas envie de montrer et d'assumer
10:05qu'on est là pour de la drague et pour rencontrer quelqu'un.
10:07Ce n'est pas un point commun et quel point commun de base.
10:10On aime le sport, on aime déjà courir pareil,
10:15donc ça rapproche forcément.
10:17Ça permet de s'ouvrir plus facilement.
10:20Autant vous dire que ce n'est pas une appli pour vous.
10:22Non.
10:23Vous n'êtes pas runneuse non plus.
10:24Non plus.
10:25Bon, alors on avait connu le phénomène de Running Out That Hill.
10:28Vous savez la chanson de Kate Bush dans Stranger Things
10:31qui avait connu une nouvelle carrière.
10:33C'était une ancienne chanson de Kate Bush
10:35et remise au goût du jour grâce à Stranger Things.
10:38C'est exactement ce qui arrive à notre Nana Mouskouri.
10:42Incroyable avec sa version allemande de Quand je chante.
10:46C'est presque la même voix.
10:48Et donc maintenant, cette chanson qui date des années 70
10:52est popularisée auprès des jeunes
10:54avec une série qui s'appelle Cassandra.
10:56Je vous ai mis la version dans la série de la chanson
11:00parce qu'on avait évidemment la version allemande de Nana Mouskouri,
11:02mais c'est drôle de voir comment ils l'ont un peu modernisée
11:05et le son qu'ils en ont fait.
11:15Alors ça c'est la version originale du disque,
11:24parce que vous savez j'ai un réalisateur qui en fait qu'à sa tête
11:26et donc il n'a pas mis ce que je lui ai mis.
11:30Et donc ça c'est la version quoi ?
11:31Ça c'est la version du disque et ce n'est pas la version de la série.
11:34Et on n'a pas la version de la série ?
11:35Ah bah non.
11:36Bah pourquoi ?
11:37Bah j'en ai un.
11:38Bah John.
11:39Bon allez, on va faire appel à Liam.
11:41Maintenant ça travaillera mieux.
11:43On se retrouve dans un instant avec Guillaume Couder
11:46pour parler de cette enquête que vous ne devez pas manquer.
11:49Allez la regarder si c'est un peu tard.
11:51Complément d'enquête 23h10 demain sur demain soir.
11:54Allez la voir sur le replay de France.tv.
11:58Je vous assure, moi j'ai commencé, il arrive parfois, petite confidence,
12:01qu'on regarde des docs et qu'on accélère.
12:03J'ai été scotché.
12:05Je suis resté du début à la fin.
12:07Ça dure quoi ? 52 minutes.
12:09C'est absolument vertigineux et je pense que ça parle à tout le monde
12:14parce que l'entrée, c'est la solitude assez souvent.
12:18C'est des gens qui savent comment vous appâter
12:21et vous faire perdre beaucoup d'argent.
12:22A tout de suite.
12:34L'invité du jour c'est Guillaume Couder.
12:35Vous êtes journaliste.
12:36Vous avez réalisé une enquête vertigineuse.
12:38Je pense que c'est le mot pour complément d'enquête.
12:40Ce sera diffusé demain soir à 23h10.
12:43Arnaques à la chaîne, les esclaves du clic.
12:46Derrière ces simples messages, j'aime bien ton profil,
12:49se cache une véritable industrie.
12:52Une industrie qui peut vous faire perdre beaucoup d'argent
12:56et ça commence avec ce témoignage d'un homme qui s'est fait avoir.
13:01Oui tout à fait.
13:02Il s'agit de Norbert qui a perdu en gros 200 000 euros dans cette arnaque.
13:09Ce qu'il faut bien préciser, c'est que c'est dans le cas de Norbert
13:12et c'est souvent le cas, ce sont des arnaques au long cours.
13:15C'est-à-dire que ça a duré de tête je crois autour de un an et demi.
13:19Les criminels ont vraiment travaillé pour le mettre en confiance.
13:25Il a été appâté sur les réseaux sociaux.
13:29Oui ça commence par une discussion amicale.
13:32Tout à fait anodine.
13:33Et vous le dites dans votre reportage, on cible souvent des personnes,
13:36des hommes de plus de 50 ans dont on imagine qu'ils peuvent être seuls.
13:40Et il y a des femmes aussi.
13:42En fait il y a vraiment un peu tous les profils.
13:44Après c'est vrai qu'ils ont tendance à viser les personnes un peu plus âgées
13:49sachant qu'ils regardent quand même les gens qui publient des choses sur les réseaux
13:53et qui leur paraissent avoir un niveau de vie suffisamment élevé
13:56pour avoir des ressources financières.
13:58Et en plus les personnes un peu plus âgées souvent considèrent,
14:00mais parfois à tort, qu'elles sont un peu moins agiles sur les réseaux, sur internet,
14:05qu'elles sont moins vigilantes et moins au courant de tout ce type d'arnaques.
14:09Alors il faut préciser que Norbert n'est pas un gogo parce qu'on peut imaginer,
14:13comme on l'a dit dans notre restaurant, moi je me ferais jamais avoir.
14:16Oh là là, s'il a 200 000 euros à mettre là-dedans.
14:19En fait c'est un investissement.
14:21C'est-à-dire qu'on n'est pas dans les histoires amoureuses
14:23où je te donne de l'argent parce que je suis sur un brancard.
14:27Là on lui dit tu vas gagner beaucoup d'argent.
14:29Et on lui en fait gagner au début.
14:31Exactement, tout à fait.
14:32C'est comme le Bonto, on lui laisse gagner et après...
14:35Norbert vraiment c'est quelqu'un d'entouré,
14:39c'est quelqu'un qui a une famille autour de lui,
14:41c'est quelqu'un qui est très structuré,
14:43qui sait ce qu'il fait et en fait au départ
14:45ce n'est pas de l'argent qu'il donne à quelqu'un.
14:47On l'oriente en fait vers une plateforme d'investissement frauduleuse
14:52où tout se déroule en crypto-monnaie
14:54et en fait ça se fait vraiment pas à pas, tranquillement.
14:57C'est-à-dire qu'il y a une relation de confiance,
15:00il y a une relation de confiance qui est établie,
15:02ensuite on parle d'argent,
15:03ensuite on commence à faire des investissements.
15:05Ensuite les criminels permettent à Norbert
15:08de récupérer une petite mise parce qu'en fait
15:10il voulait tester s'il pouvait effectivement récupérer
15:12une partie de l'argent.
15:14Et en fait c'est à partir de là où il est en confiance
15:16et où il se dit que l'investissement va être fructueux
15:18qu'il met de plus en plus.
15:19Et tout ça se déroule vraiment sur des mois et des mois.
15:21Et à la fin il ne va plus pouvoir retirer
15:23évidemment quand il a mis une grosse somme.
15:25L'arnaque retombe.
15:27Mais ce qu'on disait c'est qu'on a un peu le fantasme
15:30de ce que disait Gilles en début,
15:32du type derrière son ordinateur en Afrique,
15:34de ces brouteurs sauf que ce que vous avez découvert
15:37c'est une véritable industrie
15:39avec des immeubles, avec des bâtiments,
15:41avec des dizaines de milliers de personnes
15:43qui sont organisées pour...
15:46Donc ça veut dire que ça marche aussi.
15:48Ah oui, c'est une industrie criminelle
15:51qui rapporte énormément d'argent.
15:5312 milliards d'euros.
15:55Alors 12 milliards d'euros c'est uniquement
15:57ce qu'on estime pour le Cambodge.
15:59Le Cambodge par exemple qui est un pays
16:01où de nombreux centres d'arnaque,
16:03usines de l'arnaque ont été identifiés.
16:05Il y a des experts qui estiment que
16:07ces usines génèrent 12 milliards d'euros par an.
16:10Mais à l'échelle globale...
16:12Avec plus de 100 000 travailleurs d'après l'ONU.
16:14C'est ça, d'après l'ONU c'est une estimation
16:16autour de 100 000 travailleurs.
16:18Et là, encore une fois, rien que pour le Cambodge.
16:20Par exemple sur la Birmanie,
16:22l'ONU estime qu'il y a au moins 120 000 travailleurs
16:25dont une bonne partie sont des travailleurs forcés.
16:27Ma question c'est que fait l'ONU
16:29puisqu'ils sont au courant que 100 000 personnes
16:31sont en train d'arnaquer des gens ?
16:33C'est une très bonne question.
16:35C'est assez complexe.
16:37En fait, la principale problématique
16:39c'est que dans cette région frontalière
16:42entre la Birmanie et la Thaïlande,
16:44les usines de l'arnaque sont côté birman.
16:47C'est une zone qui est sous contrôle
16:49de milices armées.
16:51C'est une zone qui est en pleine guerre civile.
16:53Donc l'ONU a assez peu de leviers d'intervention
16:55dans cette zone.
16:57Donc là, il y a un jeu diplomatique.
16:59Mais c'est très compliqué
17:01d'intervenir directement là-bas.
17:03Ce sur quoi vous insistez
17:05et ce qu'on découvre dans ce reportage,
17:07ce sont ces cyber-esclaves.
17:09C'est-à-dire des gens qu'on trompe,
17:11vous l'avez dit en début d'émission,
17:13à qui on fait miroiter un bon salaire,
17:15qui se retrouvent embarqués dans une voiture
17:17dans un sort de camp
17:19où ils sont traités.
17:21Ils sont prisonniers.
17:23Oui, tout à fait.
17:25On peut les qualifier de camps de travail.
17:27C'est exactement ce que vous décrivez.
17:29Ce qui est vraiment très troublant
17:31et très frappant, c'est qu'on ne parle pas
17:33juste de 4 ou 5 personnes
17:35qui sont ainsi kidnappées, trompées et mises dans ces camps.
17:37C'est vraiment à une échelle massive.
17:39C'est des dizaines de milliers de personnes au fil des années.
17:41Pour se rendre compte, Valérie Guillaume,
17:43on a la bande-annonce.
17:45L'enquête, c'est demain à 23h10.
18:15Et la plateforme, allez-y. Je crois que le document est déjà disponible.
18:17Non, pas encore.
18:19Je ne pense pas.
18:21C'est après.
18:23Comme vous disiez, après la diffusion.
18:25Après la diffusion.
18:27Il y a tellement d'informations.
18:29Il y a tellement d'informations.
18:31Il y a tellement d'informations.
18:33Il y a tellement d'informations.
18:35Il y a tellement d'informations.
18:37Il y a tellement d'informations.
18:39Il y a tellement d'informations.
18:41Il y a tellement d'informations.
18:43Après la diffusion.
18:45Il faut vraiment le regarder.
18:47Il faut vraiment le regarder.
18:49On a tendance à dire,
18:51comme pour l'affaire Brad Pitt,
18:53elle est débile, mais moi je ne me ferais pas avoir.
18:55C'est extrêmement sophistiqué.
18:57On a le témoignage de cette jeune femme
18:59qui a été prisonnière.
19:01Parce qu'ils ont chacun leur rôle.
19:03Elle est là pour entretenir la conversation.
19:05Pour dire, tiens, je rentre du marché.
19:07Je vais prendre une douche.
19:09Pour avoir ce type de small talk.
19:11C'est une amie.
19:13C'est très organisé.
19:15Il y a des centaines de milliers de victimes.
19:17Il y a des centaines de milliers de victimes.
19:19Si cette chose existe, c'est que ça marche.
19:21Si cette chose existe, c'est que ça marche.
19:23Ce que vous dites est très juste.
19:25Comme ils sont organisés comme des entreprises,
19:27Comme ils sont organisés comme des entreprises,
19:29ils font vraiment une division du travail.
19:31C'est vraiment du taylorisme appliqué à l'arnaque.
19:33C'est vraiment du taylorisme appliqué à l'arnaque.
19:35Chacun a sa petite tâche à accomplir.
19:37Mais le fait le répète toute la journée.
19:39Ils travaillent 16h par jour.
19:41C'est ce qui leur permet de toucher le plus de personnes.
19:43C'est ce qui leur permet de toucher le plus de personnes.
19:45Plus vous touchez de personnes,
19:47plus potentiellement vous allez avoir des gens
19:49qui vont se faire piéger.
19:51Et plus vous allez gagner de l'argent.
19:53C'est un gros investissement au début.
19:55Mais ça rapporte.
19:57Un auditeur nous dit qu'il faut mettre en place des modérateurs.
19:59Un auditeur nous dit qu'il faut mettre en place des modérateurs.
20:01Effectivement, on a régulièrement dans le chat
20:03des gens qui viennent en disant
20:05« J'aime bien ce que tu écris, je voudrais te parler. »
20:07Et quand on dit à Orange
20:09« Faites quelque chose », ils disent
20:11« Faut payer pour être protégé. »
20:13Est-ce qu'il y a des protections possibles ?
20:15Vous ne traitez pas vraiment de ce sujet.
20:17Vous ne traitez pas vraiment de ce sujet.
20:19Si, à la fin, on vous dit
20:21que vous avez contacté
20:23les plateformes.
20:25Souvent, quand on parle de messages,
20:27c'est plus que des textos.
20:29C'est plutôt des messages sur les réseaux sociaux.
20:31C'est plutôt des messages sur les réseaux sociaux.
20:33Instagram, WhatsApp, Facebook.
20:35Effectivement.
20:37On a demandé aux plateformes.
20:39Il se trouve que les plateformes ont conscience de ce problème.
20:41Elles ont conscience de ce problème même spécifique.
20:43C'est-à-dire de ces centres d'arnaques en Asie du Sud-Est.
20:45Qu'elles font ce qu'elles peuvent.
20:47En tout cas, nous ont-elles dit, pour éliminer
20:49le plus de faux profils possibles.
20:51Elles utilisent elles-mêmes de l'IA.
20:53À un moment, il y a un synthèse.
20:55C'est 900 000 profils ?
20:572 millions.
20:59Juste sur des faux profils l'année dernière.
21:01Ou en 2023.
21:03Les faux profils liés à des centres d'arnaques
21:05en Birmanie, au Cambodge et au Laos.
21:07Ils ont supprimé 2 millions de profils.
21:09Sachant qu'il y a évidemment plein de profils
21:11qui passent au travers.
21:13Il y a tout simplement un problème de masse.
21:15C'est-à-dire que c'est tellement facile
21:17de faire des faux profils.
21:19Il y a tellement de personnes qui
21:21travaillent dans ces usines de l'arnaque
21:23que les plateformes, même si elles essayent
21:25de façon proactive de supprimer
21:27les faux profils en faisant de la modération.
21:29Elles-mêmes en utilisant de l'IA.
21:31En fait, il y a un tel effet de masse
21:33que c'est très compliqué de tous les supprimer.
21:35D'ailleurs, quand on va nous-mêmes
21:37sur des plateformes,
21:39assez vite, on tombe sur des profils
21:41quand on a l'œil un peu averti.
21:43On voit bien que c'est des faux profils.
21:45Nous, souvent avec Valérie, on a des versions
21:47de copies de travail.
21:49On a rarement le reportage fini et abouti.
21:51Souvent, on les a sans floutage.
21:53Je vous ai posé une question
21:55parce qu'il y a 2 scènes très violentes
21:57dans vos sujets.
21:59La personne qui se fait électrifier,
22:01nous, la séquence
22:03qui m'a beaucoup perturbé,
22:05qui est très violente,
22:07qui n'était pas floutée. Vous m'avez confirmé
22:09que la diffusion ne sera pas floutée.
22:11Pourquoi ce choix ? C'est la première fois
22:13que je vois de la torture diffusée.
22:15Sans floutage, j'entends.
22:17Déjà, juste pour expliquer,
22:19on passe quelques secondes.
22:21On le voit hurler.
22:23C'est pour se rendre compte
22:25de ce que ça représente.
22:27Ce n'est pas vous qui avez filmé.
22:29Ce qui s'est passé,
22:31c'est que c'est les criminels
22:33qui ont filmé avec le téléphone portable
22:35de la victime en train de se faire torturer.
22:37Ensuite, ils ont envoyé la vidéo
22:39à ses parents pour demander une rançon.
22:41Pourquoi est-ce qu'on a cette vidéo ?
22:43C'est la victime elle-même
22:45qui nous a confié
22:47la vidéo.
22:49Il témoigne à visage découvert.
22:51À partir du moment où il témoigne
22:53à visage découvert, sachant qu'il est cadré
22:55d'assez loin,
22:57on a pris ce parti de ne pas flouter la vidéo.
22:59Encore une fois, c'est assez court.
23:01Vous disiez qu'en revanche,
23:03la séquence de la vidéo est très longue.
23:05Dans la réalité, oui.
23:07Déjà, il y en a deux.
23:09Ensuite, ça dure
23:11une minute trente, deux minutes.
23:13Là, on met quatre, cinq secondes.
23:15C'est glaçant.
23:17Oui, c'est absolument glaçant.
23:19C'est une torture très commune dans les camps.
23:21Il y a beaucoup de témoignages.
23:23Ils utilisent typiquement
23:25ce type de torture.
23:27Ce type de torture,
23:29les gouvernements internationaux
23:31ne se mobilisent pas, vous le disiez,
23:33et même en particulier au Cambodge.
23:35Il y a une très longue séquence sur le Cambodge.
23:37On n'a pas envie de se mêler de ça.
23:39Il y a le portrait
23:41d'un dancasser qui est un mafieux
23:43qui serait en grande partie
23:45à l'origine de ces centres
23:47et qui n'a
23:49jamais été inquiété.
23:51À notre connaissance, non.
23:53Dancasser, c'était un peu
23:55l'un des pionniers. Il est effectivement
23:57très fortement soupçonné d'être
23:59à l'origine, en tout cas l'un
24:01des premiers investisseurs dans le centre
24:03où a justement été torturé
24:05le jeune chinois Neo qui témoigne
24:07dans le documentaire. Ce qu'il faut bien dire,
24:09c'est que nous, on s'arrête sur cette figure-là
24:11parce que c'est une figure,
24:13un ancien parrain d'une triade
24:15qui est bien connue en Asie.
24:17Évidemment, il n'est pas le seul.
24:19Il y a d'autres figures qui sont connues aussi.
24:21Surtout, c'était un peu
24:23les premiers, les pionniers
24:25au début des années 2020-2021.
24:27Depuis, il y a
24:29d'autres acteurs qui sont venus,
24:31mais de façon beaucoup plus souterraine.
24:33C'est très compliqué aujourd'hui
24:35de savoir qui se trouve derrière ces camps.
24:37Généralement, ce n'est pas une seule personne,
24:39c'est plusieurs personnes, des investisseurs.
24:41Vous êtes plutôt positif à la fin de votre reportage,
24:43mais vous ne pensez pas qu'avec la
24:45technologie, ça va
24:47de plus en plus loin.
24:49Aujourd'hui, on voit
24:51avec la cocaïne,
24:53il n'y a plus d'argent dans les banques,
24:55tout est virtuel.
24:57Est-ce que ces arnaques-là vont se
24:59multiplier ? Est-ce que c'est le nouveau
25:01crime organisé qui s'intéresse
25:03à ça ?
25:05Oui, mais aujourd'hui,
25:07on en a beaucoup plus conscience qu'avant.
25:09Déjà, le grand public
25:11est quand même plus éduqué
25:13à ça, sans doute plus méfiant.
25:15Par ailleurs, en ce qui concerne
25:17ces réseaux criminels spécifiques en Asie du Sud-Est,
25:19il y a quand même une évolution parce que
25:21la Chine et la Thaïlande
25:23ont décidé ces
25:25toutes dernières semaines de frapper un grand coup
25:27et de mettre la pression sur
25:29les ministres birmanes qui permettent
25:31à ces criminels chinois d'opérer.
25:33Actuellement, ils sont en train
25:35de faire sortir des
25:37travailleurs forcés de ces camps,
25:39de les faire repasser en Thaïlande pour ensuite les renvoyer
25:41chez eux. Il y a une évolution significative
25:43juste à l'instant où on se parle.
25:45Ça a été un reportage dangereux ?
25:47Non, je ne dirais pas ça.
25:49La zone où on a travaillé,
25:51la frontière entre la Thaïlande
25:53et la Birmanie,
25:55on a pu travailler normalement.
25:57Après, c'est une zone qui est très militarisée.
25:59Là, il faut faire attention parce qu'on peut
26:01avoir des problèmes
26:03presque avec les militaires ou la police
26:05thaïlandaise qui n'aiment pas trop qu'on
26:07filme ça et qui peuvent
26:09vous arrêter si vous croisez,
26:11les autorisations bonnes et du forme, vous prendre votre matériel.
26:13C'est à voir.
26:15Demain soir, complément d'enquête sur France 2
26:17à 23h10. Arnaques
26:19à la chaîne, les esclaves du clic pour comprendre
26:21les mécanismes de ces
26:23arnaques. Dès vendredi matin, ce sera
26:25disponible sur le replay de France.tv.
26:27Vous allez avoir de la concurrence.
26:29C'est le dernier jour de
26:31Cyril Hanouna. Je ne suis pas sûre que ce soit
26:33la même clientèle.
26:35Les gens vont venir voir à la fin.
26:37Là, il a fait des scores incroyables.
26:39Nous, on propose une contre-programmation.
26:41Contre-programmation. Guillaume Coudert, merci d'avoir
26:43été avec nous et bravo pour cette
26:45enquête. On se retrouve dans un instant pour
26:47parler de toute autre chose. Buffalo
26:49Grill, à tout de suite.
26:51Le 10h midi
26:53Sud Radio Média
26:55Valérie Expert, Gilles Anzman
26:57Sud Radio
26:59Le Supplément Média
27:01Le Supplément Média. Avec vous, Cyril Chapuis.
27:03Bonjour. Vous êtes journaliste.
27:05Vous avez réalisé une...
27:07Est-ce qu'on peut dire une enquête ?
27:09C'est la grande saga Buffalo Grill.
27:11Il n'y a pas de scandale.
27:13C'est le fonctionnement
27:15de cette entreprise qui est la première
27:17entreprise de restauration
27:19à table en France.
27:21C'est une immersion qui est assez rare.
27:23On est souvent dans de la longue de bois,
27:25du pré-chi-pré-chat de communication.
27:27C'est une chance qu'on a à Capitale
27:29de pouvoir rentrer en immersion
27:31et que les grandes entreprises, comme ce restaurant
27:33qui est la plus grande chaîne de restauration
27:35à table de France, nous révèlent
27:37quelques petits secrets, nous laissent entrer dans les coulisses
27:39et d'avoir un peu d'authenticité.
27:41Ce qui est plus difficile
27:43ailleurs.
27:45Vous, vous ne nous en voulez pas. On ne vous a pas mis une petite salade d'accueil.
27:47Petite salade d'accueil, ça vous aura mis de bonne humeur.
27:49Non, mais ça va pas.
27:51Mais c'est là encore une fois
27:53l'histoire du succès
27:55de Buffalo Grill,
27:57avec tout ce qui a été mis en place
27:59par le créateur,
28:01celui qui en a eu l'idée.
28:03Je pensais que c'était une chaîne américaine.
28:05Et pas du tout.
28:07Il nous a raconté comment il a eu l'idée.
28:09Comment vous avez eu l'idée d'appeler ça
28:11Buffalo Grill ? Il m'a dit
28:13Buffalo Bill. Je lui ai dit
28:15Buffalo Grill, c'est plus rigolo. Et puis c'est parti comme ça.
28:17Parfois, les grands succès, ça part
28:19de petites idées qui sont toutes simples au départ.
28:21Buffalo Grill, la salade d'accueil, une salade gratuite.
28:23Pourquoi ? Parce que ça donne
28:25un sentiment de générosité. On va se lâcher
28:27plus facilement sur les plats.
28:29Et vous savez combien elle coûte, cette salade d'accueil ?
28:3133 centimes.
28:33C'est ce que vous racontez.
28:35Ce n'est pas grand-chose. Mais en perception,
28:37pour le client, on a l'impression d'entrer
28:39dans un endroit où déjà, on nous fait un cadeau dès le départ.
28:41Petite idée toute simple. Et il y a une chose
28:43incroyable. Et ça, c'est le côté mental
28:45du marketing. C'est au début de votre sujet.
28:47Donc ça va, on ne se polie pas trop.
28:49Tout le monde pense que c'est une sauce
28:51spéciale Buffalo Grill.
28:53Et donc, vous interviewez des gens qui sont dans le
28:55restaurant qui font « Ah là, mais cette sauce secrète ! »
28:57J'aimerais bien avoir le sujet.
28:59C'est de la sauce de la salade d'accueil.
29:01C'est de la moutarde, du vinaigre.
29:03Oui, voilà, il n'y a rien de bien folichon.
29:05Alors, ils la vendent, si vous voulez.
29:07Je crois que c'est 2,50 euros la petite bouteille
29:09chez Buffalo, si vous voulez l'acheter pour
29:11vous faire votre petite salade d'accueil à la maison, pour les inviter.
29:13Incroyable !
29:15Et puis alors, vous avez un truc
29:17fabuleux, incroyable
29:19que j'ai découvert dans le sujet.
29:21C'est leur usine de viande.
29:23Si vous pouvez expliquer ça.
29:25Ils vous ont vraiment ouvert les portes.
29:27Après, il y a peut-être des choses cachées.
29:29Mais en tout cas, ils vous ont montré
29:31effectivement, c'est une
29:33quantité industrielle de viande.
29:35C'est le cas de le dire.
29:37Ils traitent 10 tonnes de viande par jour
29:39dans cet atelier.
29:41C'est un peu le nerf de la guerre pour une steak house,
29:43une chaîne de restaurant qui est sur la viande
29:45rouge comme Buffalo. Ils sont quasiment
29:47les seuls à avoir cette organisation
29:49d'un atelier de découpe. On voit dans le sujet
29:51que la viande
29:53est pesée au gramme près et même découpée
29:55au gramme près. Ça passe par
29:57détonant scanner. Ça peut faire penser
29:59un peu aux IRM à l'hôpital.
30:01Où on a un scan
30:03de la pièce de viande et elle est découpée
30:05vraiment de façon chirurgicale
30:07au gramme près pour ne pas gaspiller le moindre gramme de viande.
30:09Ce qui permet de faire des économies
30:11sur les quantités énormes qu'ils traitent.
30:13Et puis, chaque petit bout qui dépasse
30:15est traité. Et ça devient des brochettes.
30:17Et il y a aussi le silicone carné
30:19pour les pièces.
30:21Un auditeur
30:23me dit qu'il y a eu des scandales
30:25chez Buffalo Grill ou Hippopotamus.
30:27Vous y faites référence.
30:29C'est la vache folle.
30:31Et c'était totalement faux.
30:33C'est une histoire qui est assez dingue.
30:35Vous n'êtes pas attardé.
30:37C'est dommage. J'aimerais savoir
30:39qui a lancé la rumeur
30:41et qui a voulu faire tomber Buffalo Grill.
30:43Je ne sais pas s'il y avait
30:45un complot pour faire tomber.
30:47Ce n'était pas Hippopotamus derrière.
30:49Je ne pense pas.
30:51C'est venu d'informations
30:53de gens qui travaillaient dans l'atelier de découpe
30:55qui ont dit qu'ils avaient
30:57travaillé avec de la viande anglaise à l'époque.
30:59En réalité, c'était de la viande irlandaise
31:01semble-t-il.
31:03Rien à voir avec l'Angleterre.
31:05Une juge, Bertola Geoffroy,
31:07a passé 14 ans sur le dossier
31:09avant qu'elle laisse
31:11sa place à son successeur.
31:13Il n'y avait rien. Dans l'esprit des gens,
31:15il y a encore cette histoire de vache folle
31:17qui est complètement fausse.
31:19C'est pour ça que je vous pose la question.
31:21Quand on dit le nom,
31:23ça marque quand même.
31:25C'est une entreprise
31:27qui ne laisse rien au hasard.
31:29Tout est minuté.
31:31On voit d'ailleurs à un moment
31:33un directeur régional
31:35qui vient
31:37essayer de comprendre pourquoi
31:39ce restaurant a perdu des clients.
31:41On voit que tout
31:43est chronométré. On ne doit pas passer
31:45plus de 45 minutes à table.
31:47Tout est extrêmement codifié.
31:49Là aussi, c'est une séquence
31:51qui est assez rare aujourd'hui
31:53où les entreprises nous servent
31:55leur soupe à longueur de journée
31:57à vouloir donner
31:59une image très lisse.
32:01Là, on assiste à une vraie inspection dans un restaurant
32:03où ça parle vrai et on voit ce qui peut
32:05ne pas aller dans un restaurant.
32:07Ce restaurant-là, le problème,
32:09c'est que le service n'est pas assez rapide.
32:11Le problème, c'est chez Buffalo
32:13qu'on vient manger le midi. Il faut manger en 45 minutes
32:15sinon on ne revient pas.
32:17L'autre petit truc, c'est que si on mange rapidement,
32:19on a le temps de prendre le petit café,
32:21le petit café gourmand.
32:23C'est ça qui est le plus rentable dans les chaînes de resto.
32:25C'est important.
32:27Parce qu'on voit que sur l'entrecôte, ils ne gagnent pas vraiment d'argent
32:29sur les pièces maîtresses.
32:31J'étais surpris. En fait, il y a des produits
32:33qui sont un peu
32:35des produits pour donner une image
32:37très haut de gamme à l'enceinte,
32:39mais ce ne sont pas sur ces produits-là
32:41où ils gagnent le plus d'argent.
32:43Le menu capital, c'est manger pour moins de 10 euros.
32:45Moi, je ne m'imaginais pas
32:47qu'on pouvait manger dans un Buffalo Grill
32:49pour moins de 10 euros,
32:51qu'on pouvait s'installer.
32:53Ça s'appelle le menu hold-up.
32:55Et ça, c'est ce qui cartonne le plus.
32:57Je crois que ça représente une dizaine de pourcent.
32:59C'est-à-dire qu'on donne la bille à 10 euros et on mange.
33:01Voilà, exactement.
33:03On ne va pas non plus rouler par terre
33:05à la fin du repas.
33:07On a un steak frites, une boisson
33:09ou un jambon frite,
33:11une boisson ou un dessert.
33:13Mais malgré tout, c'est une des seules
33:15chaînes de restaurants à table à le faire.
33:17Les concurrents ne font pas d'offre à 10 euros.
33:19C'est une offre qui marche bien
33:21chez eux, qui fonctionne bien,
33:23qui permet même d'accompagner
33:25ses collègues si nous, on n'a pas
33:27les moyens de se payer l'entrecôte
33:29ou la pièce de bœuf, etc.
33:31C'est un menu qui fonctionne bien chez eux.
33:33On parle des autres enquêtes, Valérie.
33:35Il y a deux autres enquêtes.
33:37Le match des menus à 5 euros,
33:39King Quick, KFC,
33:41Otakos, qui cherchent à concurrencer
33:43McDo. Ce n'est pas vous qui avez réalisé le sujet.
33:45Néanmoins, pouvez-vous nous dire ce qu'on va
33:47pouvoir voir dans ce sujet ?
33:49C'est une enquête
33:51sur ces menus à 5 euros.
33:53J'avais eu l'occasion d'en parler il y a un an avec McDonald's.
33:55J'avais fait une enquête là-dessus.
33:57Je connais aussi le principe. L'idée, c'est de voir
33:59comment ces fast-foods arrivent
34:01à nous proposer pour 5 euros.
34:03Ça paraît bluffant.
34:05Chez McDo, il y a deux burgers,
34:07une boisson, une petite frite. Comment ça marche ?
34:09Combien ça coûte ?
34:11Il y a des petites astuces
34:13psychologiques qu'on va voir chez
34:15certaines enseignes.
34:17Une enseigne va
34:19vous servir un burger
34:21au poulet. Forcément, ils ne peuvent
34:23pas mettre autant de poulet que dans le vrai sandwich
34:25au poulet du menu qui est à 8 euros.
34:27Ils vont mettre un plus petit morceau de poulet.
34:29Comment faire pour éviter que ça se voit
34:31trop et que les clients s'estiment lésés ?
34:33Ils réduisent
34:35la taille du pain de telle manière à ce que le poulet
34:37dépasse du sandwich
34:39et donne un sentiment de générosité.
34:41C'est un tas de petites astuces
34:43qui sont souvent psychologiques
34:45et il faut être ingénieux.
34:47Ce n'est même pas le même burger ?
34:49Chez McDonald's, ce sont les mêmes
34:51burgers que dans les menus normaux.
34:53Simplement,
34:55ils se rattrapent sur la marge qu'ils vont faire
34:57ensuite sur la glace, par exemple,
34:59qu'on peut se permettre de prendre
35:01puisqu'on n'a payé que 5 euros le menu.
35:03La marge doit être à peu près de 70%
35:05sur le menu
35:07à 5 euros, mais en revanche,
35:09la marge passe à 90% sur la glace
35:11à 3 euros qu'on va prendre avec.
35:13Sur le plateau,
35:15ils se rattrapent bien.
35:17Et puis, il y a un reportage
35:19également dans ce Capital
35:21« Restos en promo, faites fondre
35:23votre addition ».
35:25C'est un sujet
35:27qui, là aussi,
35:29épluche un peu le marketing de ces ventes,
35:31de ces annonces.
35:33Avec des accès aussi, encore une fois,
35:35exclusifs à Capital,
35:37puisqu'il y a The Fork
35:39qui est le leader,
35:41la fourchette qui s'appelle The Fork maintenant.
35:43Et puis, vous allez voir
35:45Deliveroo, Uber Eats.
35:47Et comment fonctionnent ces promos
35:49dans les restaurants ? Vrais promos,
35:51fausses promos ? Le prix sur le menu
35:53est-il le même que celui sur l'application ?
35:55C'est systématiquement
35:57pas le cas ?
35:59Faites l'expérience.
36:01C'est souvent plus cher.
36:03Oui, il y a la commission qui s'ajoute
36:05les frais de livraison,
36:07mais on ne parle même pas de ça.
36:09On parle du prix du menu lui-même.
36:11C'est significatif ?
36:13C'est un euro ?
36:15Oui, exactement. Prenez un Big Mac
36:17sur Deliveroo
36:19devant le McDonald's à côté de chez vous.
36:21Regardez le prix et
36:23allez voir dans le McDo à combien il est vendu.
36:25Déjà, il y a une culbute qui se fait là-dessus.
36:27Ce qui permet ensuite de proposer
36:29des promos, parce que les commissions de ces applications
36:31sont très importantes. C'est 30% du
36:33prix du repas qui part.
36:35Difficile de faire
36:37des grosses promos avec un système
36:39comme ça. Il y a aussi une carte
36:41intéressante que vous avez découvert dans le sujet.
36:43Une carte de promo dans les restaurants
36:45qui permet de manger à moins 50%
36:47dans plusieurs dizaines
36:49de restaurants.
36:51Simplement, vous avez le droit d'aller dans le restaurant une seule fois
36:53avec cette carte. Le but des restaurateurs, c'est
36:55de vous faire tester la réseau, mais vous y allez
36:57pour la première fois, c'est moins 50%.
36:59Après, vous dites, c'est pas mal, j'y vais.
37:01Il faut prendre nos fourreaux de boissons, par contre, c'est la petite obligation
37:03pour qu'ils fassent leur marge sur l'être.
37:05La fourchette, c'est The Fork.
37:07C'est vraiment des
37:09vrais promos.
37:11Ce sont des vrais promos.
37:13On s'interroge, est-ce que c'est intéressant
37:15pour les restaurateurs ? Comment ça fonctionne ?
37:17Quelles sont les commissions de ce système
37:19de The Fork qui est très intéressant, qui marche très fort ?
37:21Est-ce qu'au global de ces trois sujets,
37:23on peut dire que dans ces restaurants,
37:25avec le prix qu'on paye,
37:27on a quand même des choses de qualité ?
37:29Oui.
37:31Oui, absolument.
37:33On n'a pas
37:35découvert
37:37d'arnaques
37:39sur la qualité
37:41des produits. Simplement, les restaurateurs,
37:43en ce moment, avec la flambée des matières
37:45premières qu'ils ont connues ces dernières années,
37:47doivent être créatifs, doivent être malins
37:49pour continuer à nous proposer de belles assiettes,
37:51mais avec des matières premières
37:53qui ont flambé. Donc là, ils sont face à des défis.
37:55Stéphane, un auditeur,
37:57nous dit que c'est tout de même étonnant, cette émission,
37:59alors que le salon de l'agriculteur est ouvert.
38:01Sont-ils au salon ? Mais c'est de la viande française
38:03qui est servie ?
38:05Oui, c'est en très grande majorité
38:07de la viande française. Je crois que les acheteurs
38:09de buffalo grill sont sur le salon
38:11de l'agriculture, comme chaque année.
38:13C'est un grand partenaire de la filière. Ils achètent
38:15des quantités, ils font tourner
38:17beaucoup d'abattoirs français.
38:19C'est un des gros clients de l'industrie.
38:21Mais je comprends ce que veut dire Stéphane, parce qu'à l'occasion
38:23du salon de l'agriculture, il y a eu
38:25une grande enquête expliquant que les restaurateurs
38:27faisaient face à une désertification
38:29de leur table,
38:31le midi, au profit de l'essor
38:33du snacking et justement
38:35de buffalo grill et autres
38:37qui viennent concurrencer
38:39les restaurateurs. C'est fini le steak
38:41frites avec le petit verre de Bordeaux.
38:43Avec modération.
38:45Mais enfin, visiblement, le buffalo grill
38:47fonctionne très bien.
38:49Voilà ce que vous montrez.
38:51C'est la réinvention avec
38:53une déco.
38:55La saga
38:57buffalo grill.
38:59C'est un des sujets à découvrir
39:01dans Capital dimanche soir
39:03sur M6 à 21h10.
39:05Merci d'avoir été avec nous.
39:07Cyril Chapuis.

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