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Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national, était l'invité du Face à Face d'Apolline de Malherbe sur RMC et BFMTV ce lundi 24 février. Il est revenu sur l'attentat de Mulhouse, mais également sur la visite d'Emmanuel Macron à Washington pour évoquer la guerre en Ukraine avec Donald Trump ou les rapports de la France avec l'Algérie.

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Transcription
00:00Bonjour Sébastien Chenu, vous êtes vice-président du Rassemblement National et député du Nord, merci d'être mon invité ce matin, on reviendra
00:07bien sûr sur la visite d'Emmanuel Macron à Washington,
00:10rencontre prévue avec Donald Trump au moment où le président américain
00:14veut faire la paix en Ukraine, mais sans les Ukrainiens et sans les Européens.
00:19Rencontre qui intervient trois ans, jour pour jour, après l'invasion russe.
00:23D'abord Sébastien Chenu, je voudrais vous entendre sur les suites de l'attaque à Mulhouse, un mort sept blessés
00:28samedi, l'assaillant est un Algérien
00:30frappé d'une obligation de quitter le territoire français.
00:33Il s'en est pris à des agents de stationnement, il est en garde à vue ainsi que ses proches, on apprend
00:37qu'il était fiché pour radicalisation islamiste et qu'il avait déjà été
00:42arrêté par le passé. Est-ce que pour vous il y a eu une faille dans la surveillance de ce profil vraisemblablement dangereux ?
00:50Il y a probablement des failles et si vous voulez je vais y revenir, mais avant moi je veux avoir
00:53cette pensée pour la famille de la victime, ce monsieur qui a perdu la vie, qui a été assassiné, et puis pour les blessés.
01:01On retrouve dans le profil
01:03de l'assaillant, le profil de cette
01:07islamiste, les mêmes caractéristiques par exemple que celui,
01:10souvenons-nous, il y a deux ans de ce qu'on avait appelé le pont de Bir Hakeim, c'est-à-dire quelqu'un qui est sous au QTAF,
01:16quelqu'un qui a un potentiel de dangerosité
01:19avérée, quelqu'un qui n'a pas à être sur le sol français et qui en plus constitue une menace que nous connaissons.
01:26Par conséquent oui on peut dire qu'il y a des failles.
01:29Ces failles parce qu'on parlera probablement des au QTAF, des obligations de quitter le territoire français,
01:35mais je pense que par exemple le problème de la rétention de sécurité
01:38doit être mis sur la table. C'est-à-dire ? C'est-à-dire que vous savez que la loi permet... Détenir toutes les personnes qui potentiellement
01:44peuvent passer à l'acte ? Non, il y a une loi qui aujourd'hui
01:48existe qui dit que lorsque vous avez je crois fait quinze ans de prison mais que vous constituez encore une menace,
01:54que vous êtes possiblement récidiviste ou possiblement dangereux, vous pouvez être
01:59retenu dans un lieu qui contrôle votre
02:03votre liberté, en tous les cas qui vous empêche d'être en liberté pendant un temps précis, c'est un an
02:09renouvelable et je pense que cette question de rétention de sécurité
02:12Pour vous il faut l'étendre, Sébastien Chenu ?
02:14Oui, on doit ouvrir ce débat.
02:17Jordane Bardella l'avait proposé. L'étendre à quel type de profil par exemple ? Et bien à ce type de profil même. Je pense que des gens
02:23qui ont des potentiels de dangerosité
02:26avérés, des gens qui sont de possibles récidivistes, il y a tout un certain nombre de critères
02:30qui sont possibles de faire, qui existent déjà dans la loi mais qui sont possibles de faire évoluer,
02:35je pense que la rétention de sécurité, la rétention de sûreté, pardon,
02:39c'est un débat qu'on doit ouvrir. Je le dis parce que nous on a tenté de l'ouvrir.
02:42Et juste pour comprendre Sébastien Chenu, pour les personnes, pour rester sur le profil,
02:45pour les personnes qui potentiellement peuvent passer à l'acte, qui sont fichées comme
02:50sur la voie de la radicalisation et qui ont été condamnées, ou même les personnes qui n'ont pas encore été condamnées ?
02:55Qui ont été condamnées, pour l'instant on est sur des profils, la rétention de sûreté c'est pour des personnes qui sont condamnées
03:00avec un nombre d'années de prison conséquents et qui peuvent, pourraient...
03:05Mais pour bien comprendre Sébastien Chenu, il faut abaisser par exemple le nombre d'années de prison ?
03:09C'est ce débat-là que vous souhaitez ouvrir ?
03:11On peut abaisser le nombre d'années de prison, on peut aller plus loin dans le nombre d'années de rétention de sûreté,
03:15c'est un an renouvelable, on pourrait imaginer que ce soit deux ans, le débat doit s'ouvrir.
03:20Nous, quand on a tenté de l'ouvrir, Jordan Bardella avait posé ça dans le débat public,
03:23le Bloc central, aujourd'hui on n'arrive plus à parler de majorité, avait refusé,
03:27les macronistes, et la gauche bien entendu, la gauche toujours refuse tout ça, avait refusé.
03:32Quand Marine Le Pen en avait parlé, même chose, ils avaient refusé,
03:35un peu lorsqu'on avait tenté évidemment aussi de durcir la loi sur les expulsions des étrangers délinquants
03:41portées par notre camarade Edwige Diaz, député de Gironde à l'époque, ils avaient refusé.
03:45Aujourd'hui, les solutions que nous proposons, elles deviennent urgentes et nécessaires,
03:50elles s'imposent dans le débat public, c'est ça être responsable lorsqu'on est aux manettes.
03:55Et moi j'aimerais que cette majorité, en tout cas ce Bloc central,
04:00qui ne constitue pas une majorité mais qui soutient Emmanuel Macron et le gouvernement de François Bayrou,
04:04entendent ce que nous disons.
04:06Oui, même s'il est en l'espèce, le profil ne correspond pas exactement à la détention telle que vous l'avez écrivée,
04:10mais j'ai compris Sébastien Genu que vous souhaitez l'ouvrir éventuellement à d'autres profils.
04:15Jordan Bardella, le patron de votre parti, a appelé Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, à agir ou partir.
04:22Si je comprends bien ce que dit Jordan Bardella, c'est-à-dire qu'il tient Bruno Retailleau
04:26en quelque sorte pour responsable de ce qui s'est passé samedi à Mulhouse.
04:30Mais enfin, ce n'est pas lui qui a armé le terroriste.
04:32Non, mais lorsqu'on est homme politique, ministre, on a des responsabilités.
04:38Oui, mais ça veut dire quoi, agir ou partir ?
04:40Et on n'a pas uniquement la responsabilité de la parole, c'est ce que dit Jordan Bardella.
04:43C'est-à-dire que Bruno Retailleau nous dit des choses qui sont agréables à nos oreilles.
04:47Souvent, on peut se retrouver les uns et les autres en accord avec le discours de Bruno Retailleau.
04:53Le problème, c'est que c'est bien de jouer à Popeye, de montrer des muscles, mais derrière, il faut des résultats.
04:59Ça fait six mois maintenant...
05:00Mais pour vous, il n'agit pas, Bruno Retailleau ?
05:01Il n'y a pas de résultat.
05:03Brasser du vent, faire des discours, montrer les muscles, c'est une chose.
05:07Obtenir des résultats pour la sécurité des Français...
05:10Voyez-vous, ce débat sur la rétention de sûreté, ça fait longtemps qu'on aurait pu l'ouvrir.
05:15Bruno Retailleau est arrivé, il aurait pu demander à ouvrir ce débat il y a très longtemps, dès son arrivée.
05:21Mais ça n'a pas été fait.
05:22Il y a des dossiers sur lesquels il est en échec, des arbitrages qu'il n'obtient pas.
05:25L'aide médicale d'État, évidemment.
05:26L'affaire de Doilem, cet influenceur qui n'a pas pu être renvoyé chez lui...
05:32Avec encore une audience aujourd'hui...
05:34Voilà, avec une OQTF qui a été annulée.
05:36C'est dû à quoi ?
05:37C'est dû à un amendement que les Républicains, sous la présidence de Bruno Retailleau au Sénat, ont voté.
05:43Donc si vous voulez, moi je veux bien qu'il y ait un discours, y compris qui peut être agréable à l'oreille,
05:49et qui peut passer comme sévère, mais la réalité m'oblige à dire que le compte n'y est pas.
05:54Or, le compte n'y est pas pourquoi ?
05:56Parce que M. Retailleau a fait un choix politique qui est le suivant.
05:59Il a accepté d'être dans un gouvernement dans lequel on lui coupera les ailes, dans lequel on ne le suivra pas.
06:06C'est pas lui qui est le Premier ministre.
06:07Et quand il est coincé entre Mme Borne, M. Lombard et des macronistes qui refusent notamment regarder sur la drogue...
06:14Il y a maintenant un député macroniste qui propose la légalisation de la drogue.
06:17On n'entend pas le ministre de l'Intérieur qui nous dit qu'il mène le combat contre le narcotrafic.
06:22Il a dit qu'il était contre, et il a lancé pour le coup un certain nombre d'initiatives contre le narcotrafic.
06:25Un moment, si vous voulez, ce que je veux dire, c'est qu'il s'est mis lui-même,
06:28et c'est là où il y a une duplicité qui est grave pour les Français, car il fait croire aux Français.
06:32Il fait naître des espoirs chez les Français en sa capacité à résoudre les problèmes,
06:36alors qu'il s'est mis de lui-même sous la tutelle socialo-centriste,
06:41une tutelle qui évidemment n'est absolument pas compatible avec le discours qu'il nous tient.
06:46Donc ça veut dire qu'il sait très bien qu'il ne peut pas avoir les résultats,
06:50il sait très bien qu'il n'a pas les leviers,
06:52et il sait très bien que sur, par exemple, les accords de 68 avec l'Algérie,
06:56ce n'est pas lui qui peut les renégocier,
06:58c'est le ministre des Affaires étrangères sur ordre du président de la République qui peut le faire.
07:02Eh bien, il sait très bien qu'il n'obtiendra pas gain de cause.
07:05Par conséquent, il n'obtiendra pas de résultats pour la sécurité des Français.
07:09Nous, tout ce qui nous importe, c'est la sécurité des Français.
07:11J'arrive à la relation entre la France et l'Algérie.
07:13Pour autant, pour rester sur ce que dit Jordan Bardella,
07:15agir ou partir, ça veut dire que vous n'appelez pas à la démission immédiate de Bruno Retailleau
07:20en dépit du constat, voire du réquisitoire que vous venez de délivrer.
07:24Ça veut dire que vous lui laissez encore du temps pour faire ses preuves ?
07:26Mais parce que nous sommes attentifs d'abord au travail qui est mené.
07:31Nous savons très bien que l'état de droit,
07:33qui est souvent l'accumulation d'un certain nombre de jurisprudences
07:35qui sont de plus en plus favorables aux droits des étrangers,
07:38mérite là aussi de pouvoir évoluer.
07:41Vous pensez qu'il peut encore vous étonner, Bruno Retailleau ?
07:43Il peut nous étonner s'il obtient des résultats,
07:47ce que je crois impossible pour les raisons que je vous ai expliquées.
07:50Et il peut nous étonner s'il part en disant avec honnêteté
07:54« je n'ai pas les moyens de faire ce travail parce qu'il faut les leviers »
07:58et nous nous disons « nous vous proposons depuis des années de reprendre les leviers,
08:02d'avoir la méthode qui permet, le référendum, etc., de reprendre les leviers.
08:07Donc faites confiance aux hommes et des femmes qui veulent et qui peuvent,
08:10c'est-à-dire au Rassemblement National.
08:12Nous, chez nous, on veut et on peut.
08:13Le problème chez Bruno Retailleau, c'est que peut-être veut-il,
08:16mais c'est sûr qu'il ne peut pas.
08:17Sébastien Chenu, j'allais dans quelques instants sur Bruno Retailleau
08:21et notamment sur cette campagne interne
08:23qui le mène à affronter Laurent Wauquiez pour la présidence des Républicains,
08:26mais avant cela, pour rester très précisément sur ce qui s'est passé à Mulhouse,
08:30effectivement nous étions en train d'évoquer le profil de l'assaillant,
08:34donc un homme algérien, de nationalité algérienne,
08:37frappé par une OQTF, fichier pour radicalisation islamiste.
08:42Marine Le Pen, lorsqu'elle a réagi immédiatement après cette attaque,
08:45après cet attentat, a évoqué un arsenal de mesures,
08:48dont la rupture des relations diplomatiques avec les pays soutenant les fondamentalistes.
08:52Sébastien Chenu, à quel pays faites-vous référence ?
08:54Est-ce que Marine Le Pen pensait à l'Algérie, par exemple ?
08:56Je pense qu'elle pense évidemment à l'Algérie, avec un gouvernement
09:00qui a un certain nombre de relations avérées avec des forces islamistes,
09:06en tous les cas des forces de détestation de la France.
09:08Ce qu'on veut dire, entendez bien, c'est que ça va toujours plus vite
09:12de fermer une chaîne de télévision que d'exiger la libération de Boilem-Sensal.
09:16Ça va toujours plus vite de trouver au moment du Covid
09:20ou dans différents domaines de la vie sociale,
09:23des excuses ou en tous les cas des raisons de faire de la prévention.
09:27Nous, quand je vous parle de la rétention de sûreté,
09:30c'est une façon préventive de protéger les Français.
09:34Sur la réaction de Marine Le Pen, vous dites, ce que vous avez en tête,
09:38c'est pourquoi pas une rupture des relations diplomatiques avec l'Algérie ?
09:41Mais en tous les cas, avant d'acter une rupture des relations diplomatiques
09:45avec l'Algérie, dont je ne confonds pas le peuple et les dirigeants,
09:50il y a la nécessité d'enclencher une négociation, un dialogue,
09:54une réorganisation de nos rapports de force.
09:57Je vous donne deux cas de figure.
09:58Vous avez les accords de 68, on vient de l'évoquer.
10:00Vous avez aussi un accord qui arrive entre l'Algérie et l'Union européenne.
10:04Écoutez, il y a de quoi pouvoir faire pression, expliquer à l'Algérie
10:09que tant que son gouvernement aura ce type de comportement,
10:13alors il aura face à lui des partenaires qui seront des partenaires difficiles.
10:17Et pour vous, la France ne le fait pas assez ?
10:18Qu'on ne délivrera plus de visas.
10:20Sur les visas, ça a été fait sous Gérald Darmanin, par exemple,
10:22parce qu'il était ministre de l'Intérieur.
10:23Non, c'est une plaisanterie.
10:25Le nombre de visas est excessivement important.
10:26C'est d'ailleurs même, je crois, le premier nombre de visas en France.
10:30Après le Maroc, pardon.
10:31C'est le second pays, je crois, après le Maroc.
10:33Les sommes que nous doit l'État algérien pour nos hôpitaux publics,
10:37je crois qu'on parlait de 45 millions d'euros.
10:40Est-ce que c'est bien acceptable ?
10:41Il y a bataille de chiffres sur ce point.
10:43Est-ce que c'est acceptable qu'un État comme la France se fasse marcher dessus
10:46à longueur d'année par un État qui parle si mal de nous et qui nous traite si mal ?
10:51Sébastien Cholut, qu'est-ce que vous feriez de plus ou de mieux
10:54que Bruno Retailleau, qu'Emmanuel Macron ?
10:56J'ai entendu la réduction des visas que vous portez,
10:59mais encore une fois, ça a été fait.
11:01Vous ignorez plus aucun visa, par exemple, si vous étiez aux manettes ?
11:06On pourrait aller jusqu'à effectivement le fait qu'il n'y ait plus aucun visa.
11:09Tout ça se regarde dans le détail.
11:11Je vous ai parlé de l'accord-cadre Union européenne-Algérie.
11:15Je dis au gouvernement, nous disons au gouvernement,
11:17vous ne pouvez pas manquer ce coche.
11:20Vous devez faire pression sur l'Algérie, les transferts de fonds,
11:23le fait de soigner des dirigeants algériens dans notre pays.
11:26Il y a encore, au moment où nous nous parlons, probablement,
11:28des dignitaires algériens qui viennent régulièrement se faire soigner
11:31dans notre pays.
11:32Le président algérien a dit, je n'enverrai plus d'Algériens
11:35se faire soigner en France.
11:36Écoutez, si c'est ça, ça reste à prouver.
11:39Que lui ne vienne plus, c'est probable, mais je pense qu'au moment
11:43où nous nous parlons, il y a encore des dirigeants algériens
11:45qui viennent sur notre sol se faire soigner.
11:46Juste, Sébastien Cholut, puisqu'on a voté l'accord de 1968,
11:50est-ce que c'est une sorte d'ultimatum au gouvernement ?
11:54Est-ce que ça peut être un motif de censure du gouvernement
11:57si Emmanuel Macron, François Bayrou, le ministre des Affaires étrangères
12:02n'annonçait pas une volonté de revenir sur cet accord ?
12:05Écoutez, depuis qu'Emmanuel Macron est président,
12:07j'entends parler de cet accord de 1968 qu'il faudrait renégocier.
12:10Édouard Philippe en a parlé, il a rencontré deux fois Théboune,
12:12il ne lui en a pas dit un mot.
12:14Gérald Darmanin en a parlé, il ne s'est rien passé.
12:17La réalité, c'est qu'Emmanuel Macron ne veut pas renégocier cet accord
12:20car Emmanuel Macron a peur.
12:22Mais c'est un motif de censure ou pas pour vous, Sébastien Cholut ?
12:23On verra des motifs de censure, il y en a tellement que ça peut en être un,
12:28il y en a tellement que nous ne nous empêchons de rien.
12:31Mais derrière ça, entendez bien, Emmanuel Macron a peur,
12:36est un président qui a peur de déstabiliser une certaine partie,
12:40une certaine partie simplement, de la communauté algérienne
12:43ou franco-algérienne française et donc il ne veut pas toucher à cet accord.
12:46Nous ne pouvons pas être gouvernés par un président de la République
12:49qui a peur et par un ministre de l'Intérieur
12:51qui accepte cette soumission à cette peur.
12:53Puisque vous évoquez le ministre de l'Intérieur,
12:55si on en croit les mots du gouvernement, c'est vous qui avez peur de lui.
12:57Vous avez pu entendre cette phrase de la porte-parole du gouvernement, Sophie Primat,
13:01Bruno Retailleau fait peur au Rassemblement national, est-ce que vous le craignez ?
13:04Non, nous ne le craignons pas.
13:06Nous disons une chose, si Bruno Retailleau n'obtient pas de résultat,
13:10c'est parce qu'il s'est mis dans cette situation.
13:12S'il obtenait quelques petits résultats dans la situation dans laquelle nous sommes,
13:16non seulement nous avons toujours soutenu les possibilités d'obtenir...
13:20Ce que l'on entend, c'est qu'il fait peur au Rassemblement national
13:23parce qu'il pourrait convaincre un certain nombre d'électeurs de droite
13:26ou de sympathisants qui ont pu voter Marine Le Pen
13:29de revenir en quelque sorte dans le giron des Républicains.
13:32Et je pose la question à vous, parce que précisément,
13:34vous étiez dans la même famille politique que Bruno Retailleau.
13:36Vous, si Bruno Retailleau remporte l'élection interne aux Républicains,
13:40vous reprenez votre carte aux Républicains ?
13:42Certainement pas !
13:44Certainement pas, parce que d'abord, ces gens, je vous l'ai dit, parlent beaucoup,
13:47agissent peu, et à chaque fois qu'on les a vus au gouvernement,
13:50à chaque fois, que ce soit en matière de finances publiques, en matière de sécurité,
13:54la France a régressé.
13:56Donc ce ne sont pas les gens qui ont à la fois les bonnes solutions et les bonnes méthodes.
13:59Mais Bruno Retailleau va réussir une chose,
14:01à faire prendre conscience à la grande majorité des Français
14:04qu'on peut faire autrement, comme nous le disons depuis des années.
14:07Ça fait des années qu'on dit qu'on peut faire autrement sur le droit du sol.
14:10Bruno Retailleau n'a pas obtenu l'arbitrage.
14:13On peut faire autrement sur l'aide médicale d'État.
14:15Bruno Retailleau n'a pas obtenu l'arbitrage.
14:16On peut faire autrement sur les OQTF.
14:19Bruno Retailleau ne réussit pas.
14:20On peut faire autrement.
14:22Voilà ce que Bruno Retailleau, en fait, souligne.
14:25Oui, il y a d'autres leviers à activer.
14:27Il y a d'autres possibilités.
14:29La France et un gouvernement courageux
14:31peut faire autrement et aurait d'autres types de résultats.
14:33Le problème, c'est qu'ils ne veulent pas, ils ne peuvent pas.
14:37Je vous le répète, seul le Rassemblement national veut et peut.
14:41Sébastien Chenu, je rappelle que vous êtes député du Nord,
14:43Rassemblement national, vous venez de le rappeler,
14:45membre de la Commission des affaires étrangères,
14:47ce qui va sans doute vous amener à regarder de très près
14:49ce qui va se dérouler à Washington ce soir.
14:52Emmanuel Macron est sur place pour rencontrer Donald Trump
14:54au moment où le président américain souhaite régler le cas ukrainien
14:57en direct avec la Russie,
14:59sans inclure les autorités ukrainiennes dans les discussions,
15:02ni même les dirigeants européens.
15:05Qu'est-ce qu'Emmanuel Macron doit lui dire ce soir ?
15:08Moi, ce que je regrette, c'est qu'Emmanuel Macron agisse avec un temps de retard.
15:11Le fait que la France, que ni la France ni l'Europe
15:13ne soient finalement dans le jeu des négociations avec l'Ukraine...
15:17C'est le seul dirigeant européen à ce stade à être invité à discuter avec Donald Trump.
15:20D'accord, mais enfin, ça fait longtemps que nous disons aussi
15:23que la voie de la France manque,
15:25que la France avait des possibilités à travers d'ailleurs un certain nombre de partenaires.
15:28Je pense par exemple à l'Inde, qui est en bonne relation aussi avec la Russie
15:32et avec la France, avait la possibilité d'entrer dans le jeu de ces négociations.
15:37On a loupé probablement un cloche.
15:38C'est-à-dire que c'est trop tard, ça ne sert à rien d'aller à Washington ?
15:40Ça ne sert jamais à rien, ça ne sert jamais à rien.
15:43Et nous, on n'est pas là pour affaiblir la voie de la France à l'international.
15:46Je pense que le président de la République a manqué le cloche,
15:49il a manqué le coup de départ.
15:51Maintenant, faire en sorte que la France puisse être dans cet accord,
15:53faire en sorte de réaffirmer d'ailleurs...
15:55J'aimerais entendre Emmanuel Macron réaffirmer
15:58que la France n'enverra pas de soldats sur le front ukrainien.
16:01Y compris pour garantir la paix ?
16:03Y compris pour garantir la paix.
16:04Aujourd'hui, nous n'avons pas à envoyer de soldats français sur le front ukrainien.
16:09Y compris dans le cadre d'une force conjointe avec d'autres Européens
16:11ou dans le cadre d'un mandat des Nations Unies.
16:13Ce n'est pas le sujet aujourd'hui.
16:15Vous ne souhaitez pas de troupes, quoi qu'il arrive ?
16:16Aujourd'hui, nous ne souhaitons pas de troupes.
16:18Qu'est-ce qu'il doit dire ?
16:19On n'avait pas répondu Emmanuel Macron à Donald Trump.
16:22Quels arguments il doit utiliser ce soir pour justement
16:24que les Européens puissent avoir leur place à la table de négociation ?
16:28Je pense que c'est ce que je vous ai dit.
16:30Je pense que la nécessaire place de la France dans cette négociation
16:35s'explique par le fait que l'Ukraine s'est sur le sol européen.
16:40Puisque nous avons cette capacité de dialogue avec les uns et les autres,
16:43avec les Etats-Unis, un soutien avec l'Ukraine qui n'a jamais été démenti,
16:47nous sommes des interlocuteurs qui peuvent faire avancer le processus de paix.
16:51Je pense que c'est ça qu'il faut qu'Emmanuel Macron explique
16:53au président des Etats-Unis.
16:54Le président des Etats-Unis doit comprendre qu'il lui faut trouver,
16:57même s'il méprise probablement l'Europe,
16:59il doit trouver des points d'appui.
17:01Et la France est un point d'appui dans la solution de paix.
17:03Comment voyez-vous les positions diplomatiques de Donald Trump
17:06depuis son élection Sébastien Chenu ?
17:08J'ai entendu Jordan Bardella dire que vous êtes ces interlocuteurs
17:14privilégiés sur le sol européen.
17:16Pour le coup, la moindre des choses que l'on observe,
17:19c'est que Donald Trump ne considère pas vraiment l'Europe comme une alliée.
17:23Je pense notamment à sa menace de taxer nos exportations,
17:26entre autres agricoles.
17:28Et je vous le dis car je sais que vous étiez au salon de l'agriculture hier.
17:32Est-ce que ça reste un allié ?
17:34Les Etats-Unis restent un allié.
17:36Ce sont des pays alliés.
17:38Mais un allié, ça ne veut pas dire qu'on doit s'y soumettre.
17:42Ça ne veut pas dire qu'on doit lui abandonner notre souveraineté.
17:45Ça ne veut pas dire qu'on doit accepter de se faire marcher dessus.
17:49Donald Trump est un allié qui sera impitoyable avec l'Europe.
17:52Il faut aussi un rapport de force avec les Etats-Unis ?
17:54Toujours, évidemment, bien entendu que ce rapport de force doit exister.
17:57C'est même d'ailleurs l'un des vecteurs de toute diplomatie.
18:01Ce n'est pas uniquement la confiance, ce sont aussi les rapports de force.
18:04Nous sommes concurrents des Etats-Unis sur un certain nombre de points.
18:07Donc nous devons mener là aussi une relation exigeante avec les Etats-Unis.
18:12Mais je pense qu'effectivement, nous les patriotes,
18:15sommes les mieux armés pour parler au gouvernement de Donald Trump
18:19parce que nous comprenons leur logique qui est celle de la défense de leurs intérêts nationaux.
18:23Comme nous, notre logique, c'est celle de la défense de nos intérêts nationaux.
18:26D'ailleurs, Donald Trump a félicité hier les conservateurs allemands
18:29pour leur bon score aux élections.
18:31Les conservateurs qui remportent les législatives
18:34ont fait une percée spectaculaire également de l'AfD, l'extrême droite allemande.
18:38J'ai vu l'un de vos alliés, Matteo Salvini, l'Italien, réagir, féliciter l'AfD.
18:43Mais pas un message, pas une réaction du côté du Rassemblement national à l'élection hier en Allemagne.
18:48Pour quelle raison ? Vous êtes embarrassé ? Vous ne le félicitez pas ?
18:51Nous ne sommes pas alliés de l'AfD.
18:53Il ne vous a pas échappé que nous avons rompu avec l'AfD
18:56au moment où celle-ci n'était pas capable d'avoir un discours clair
19:00ou en tous les cas sans ambiguïté sur un certain nombre de positions.
19:03Donc nous ne nous sommes pas alliés de l'AfD.
19:05Nous pouvons féliciter les conservateurs allemands d'avoir remporté cette élection.
19:10Quels sont les ressorts de cette élection ?
19:13Pourquoi est-ce que les Allemands font ces choix ?
19:15Mais pour les mêmes raisons que partout ailleurs.
19:17La mondialisation, le libéralisme à tout crainte
19:20et l'immigration incontrôlée amènent les mêmes conséquences partout.
19:24Les peuples veulent reprendre leur destin en main.
19:27Les peuples disent non à cette submersion migratoire.
19:29Ils l'ont dit en Allemagne, ils le diront en France.
19:31Merci Sébastien Chouyuri.

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