Sébastien Chenu, député du Nord (RN) était l'invité de Guillaume Daret dans BFM Politique ce dimanche 16 mars.
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00:00Pour vous, est-ce que c'est faisable d'envoyer des troupes sans l'accord de Vladimir Poutine ?
00:03D'abord, on ne comprend rien de ce que fait Emmanuel Macron, parce qu'il n'y a pas d'armée européenne.
00:07L'armée européenne n'existe pas.
00:09Clairement, il y a un accord de différents pays européens pour envoyer quelques milliers, pas plus, d'hommes...
00:13Pour faire quoi et qui commandent ?
00:14Pour sécuriser un éventuel accord de ceci, c'est à définir.
00:17Chaque pays envoie quelques milliers de personnes et chaque pays commande dans son coin,
00:21ça va être un beau carnage, ça va être un beau bazar.
00:23En réalité, il n'y a pas d'armée européenne et s'il y avait une armée européenne,
00:26la question du commandement et de la gouvernance se poserait.
00:29Ça veut dire qu'on transférerait la question de la gouvernance de ces armées...
00:32Mais là, ce n'est pas la question, Sébastien Chenu.
00:34Ce sont chaque nation en voie, quelques milliers de troupes.
00:36Mais qui va gouverner, qui va décider, qui va donner les ordres ?
00:39Chaque pays va le faire ou alors on transfère à l'Union européenne notre capacité à décider pour nous de cette défense ?
00:43Mais sur le principe même qu'évoque Emmanuel Macron.
00:45La réalité, c'est que derrière ça, c'est un transfert de notre puissance et ce n'est pas la bonne solution.
00:50Si ce n'était sous gouvernance française, est-ce que vous l'accepteriez sur le principe, par hypothèse ?
00:54Non, mais aujourd'hui, ce n'est pas le sujet.
00:55Aujourd'hui, on est le seul pays qui a une armée, j'allais dire, complète.
00:59Donc, on ne va pas non plus... Si on décide de nous y aller, c'est une chose.
01:03D'ailleurs, on aide l'Ukraine sur le front et je pense qu'il faut aider le fait que l'Ukraine soit forte
01:07sur son front de défense pour arriver en position de force dans les accords.
01:10Mais ce n'est pas le sujet aujourd'hui.
01:11Il y a autre chose qui pourrait être intéressante.
01:13C'est l'idée de créer à terme des zones tampons entre l'Ukraine et la Russie qui seraient sous l'égide de l'ONU.
01:20Mais là, quand Emmanuel Macron nous dit que la Russie n'a pas son mot à dire,
01:23s'il y a des zones tampons avec des casques bleus, l'ONU, ça veut dire que la Russie est d'accord
01:27puisque la Russie est un des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU.
01:30Donc, à un moment, il faut qu'Emmanuel Macron soit cohérent.
01:32Il veut, mais on le sait, c'est son grand fantasme, transférer tout ce qu'il peut transférer à l'Union européenne,
01:39dont la puissance de commandement militaire, dont un jour la force nucléaire,
01:43puisqu'il a ouvert le débat lui-même, dont le siège à l'ONU qu'il veut partager.
01:47C'est les grands fantasmes d'Emmanuel Macron.