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Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 19 février 2025.

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00:00Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole, Eric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
00:07Tout est en ordre de marche au Standard, Victor, bonjour !
00:10Bonjour Eric, bonjour Céline, bonjour à tous !
00:12Bonjour Victor !
00:13Qui est au Standard aujourd'hui ?
00:14Tout est en oeuvre, au Standard vous attendent Enzo, Cerise, Valentin et Mathieu.
00:19Très bien, je propose qu'on commence à parler du métier d'enseignant,
00:22parce qu'en début de semaine on a découvert que les inscriptions au concours de recrutement des professeurs des collèges et lycées
00:29marquent une baisse inquiétante pour 2025.
00:33Il y a 4% de candidatures en moins, ça fait 3000 candidats en moins qui veulent être profs
00:39alors qu'il y a de plus en plus d'habitants dans ce doux pays de France.
00:43Mon cher Charles, vous avez fait le 3210, bonjour !
00:46Oui, bonjour !
00:47Vous êtes prof vous-même ?
00:49Oui, oui, tout à fait !
00:50Vous comprenez qu'il y ait de moins en moins de candidats pour devenir vos collègues ?
00:55Bien évidemment, oui, c'est tout à fait logique !
00:57Et pourquoi ?
00:59C'est multifactoriel, vous voulez que je développe maintenant ou après ?
01:03Non, alors non, dans ce cas vous restez avec nous et vous développerez dans une seconde.
01:07Pourquoi il y a-t-il de moins en moins de Français qui veulent devenir profs ?
01:10Explication avec Charles, prof lui-même.
01:12Vous êtes où mon cher Charles ?
01:14Dans la région de Montpellier.
01:15Vous êtes prof de quoi ?
01:17Je suis prof d'espagnol.
01:19Vous êtes prof d'espagnol.
01:20Vous nous expliquerez tout cela dans une poignée de secondes, tout de suite à 13h02.
01:24Je me tourne vers Céline Landreau, le rappel des titres.
01:26Richard Ferrand sera-t-il le prochain président du conseil constitutionnel macroniste ?
01:30Ce sera fixé dans les prochaines minutes après le vote au Sénat.
01:33Les sénateurs qui comme les députés ont auditionné ce matin le candidat du président Emmanuel Macron.
01:39A l'issue de cette audition, les députés du Rassemblement National ont fait savoir qu'ils s'abstiendraient.
01:45Le pape François et son état de santé qui inquiètent même si le Vatican se veut rassurant ce midi encore.
01:53Le Vatican qui assure que le pape respire sans insistance, qu'il peut se lever et qu'il a un cœur qui résiste bien.
02:00François, 88 ans, est hospitalisé depuis six jours pour une pneumonie qui touche ses deux poumons.
02:06Et puis en mode football, avec les barrages, retour de la Ligue des champions ce soir et le Paris Saint-Germain qui reçoit Brest.
02:12Les Parisiens en position de force après leur victoire 3-0 en Terre-Bretonne la semaine dernière.
02:18Autre choc attendu entre le Real Madrid et Manchester City.
02:21Tout ça à vivre dès 20h45 dans RTL Foot autour d'Eric Sylvestreau.
02:26La météo, Peggy, pour cet après-midi, c'est doux ?
02:30Oui, c'est vrai que c'est doux, particulièrement dans le sud-ouest.
02:33On a une grande douceur entre 17 et 20 degrés.
02:3620 degrés du côté de Bordeaux ou encore à Biarritz.
02:3814 à 16 degrés près de la Méditerranée.
02:41Ça remonte sur le nord-ouest, 10 à 13 degrés.
02:4310 à Paris et ça reste un peu juste sur le nord-est, 5 à 9 degrés.
02:48On a une perturbation qui est essentiellement nuageuse sur le nord-ouest
02:51qui donne quelques averses entre la Bretagne, la Normandie, les Pays de la Loire jusqu'au Poitou-Charentes.
02:57On peut retrouver quelques éclaircies temporaires sur la pointe du Finistère
03:01avant le retour d'une nouvelle perturbation et de nouveau des nuages.
03:04Nuageux également près de la Méditerranée.
03:06Alors on aura peut-être quelques éclaircies tout de même du côté de la Provence.
03:09Mais ça reste pluvieux, quelques faibles pluies sur Languedoc-Roussillon avec du vent.
03:13Et puis entre les deux, on a un ciel plus ou moins voilé, un voile lumineux vers le sud-ouest.
03:18Et ça se voile de plus en plus sur l'est du pays.
03:21Merci beaucoup Peggy.
03:23Et puis une petite précision pour la soirée foot.
03:25C'est à suivre sur le site RTL.fr et sur l'application RTL.
03:29Application que vous êtes invité à utiliser aussi pour les auditeurs en la parole.
03:33Puisqu'on le rappelle, vous pouvez nous laisser des messages à toute heure du jour et de la nuit
03:37sur tous les sujets d'actualité.
03:44Je suis enseignant en lycée et en collège.
03:47Et je comprends très bien qu'il y ait une crise des vocations, surtout par rapport au salaire.
03:52Et puis il y a peut-être d'autres raisons, au niveau des élèves qui baissent, la discipline.
03:56Mais je serais quand même tenté de dire que notre métier reste un beau métier.
04:00Je prends toujours autant de plaisir à aller dans les classes.
04:04Voilà, je vous le disais tout à l'heure, 3000 candidats en moins pour devenir prof en ce début d'année 2025.
04:10Je repense avec nostalgie au cinéma d'autrefois.
04:13Vous savez, les films de Pagnol, les adaptations des romans de Spagnol où le professeur a un statut.
04:19Bon, déjà c'était l'instituteur. On disait bonjour monsieur l'instituteur dans le village.
04:23Tout ça me semble un peu noir et blanc et un peu révolu.
04:27Mais c'est vrai que dans les années 60, 70, 80, même un professeur de collège ou de lycée, c'est quelqu'un.
04:34Bon, ben là maintenant, c'est quelqu'un qu'on n'aspire pas à devenir d'ailleurs.
04:38Parce que 3000 candidats en moins, c'est pas rien.
04:40Charles, vous m'avez dit tout à l'heure, vous qui êtes prof d'espagnol vers Montpellier,
04:43vous m'avez dit tout à l'heure, il y a plusieurs raisons. Alors faites simple.
04:47Alors expliquez-moi les raisons pour lesquelles on ne veut plus être prof.
04:50Je vais essayer d'être concis. En fait, c'est multifactoriel comme je vous disais.
04:53Donc déjà, je pense qu'on paye la grave erreur de la massification des années 80.
05:00C'est-à-dire l'idée de mener 80% d'une génération jusqu'au baccalauréat.
05:06C'est-à-dire qu'on a tout misé sur la voie générale, et de génération en génération,
05:12on a eu un niveau, de toute façon, avec des élèves qui n'étaient pas à leur place,
05:15qui ne sont toujours pas à leur place, et tout ça a effondré le niveau scolaire au fur et à mesure.
05:20Et ça, ça rend le métier moins attirant pour les enseignants ?
05:24Bien sûr, parce que vous avez des élèves qui s'ennuient, qui ne sont pas à leur place.
05:29Donc vous avez un gros tiers des élèves qui sont à peu près à leur place,
05:34et puis les autres qui sont là pour être là.
05:38Mais du coup, c'est comme ça que vous vous retrouvez avec des classes,
05:42avec des élèves qui ne travaillent pas forcément, des élèves qui ne sont pas forcément sérieux.
05:46Et ça rend le métier plus difficile, plus inconfortable à exercer ?
05:51C'est bien logique. Quand vous avez un auditoire qui est comme ça, forcément que c'est plus difficile.
05:57Bon, ça c'est la première raison. On a tous bien compris ça.
06:01Alors ça, vous l'avez comprise.
06:03Ensuite, seconde raison, je pense que le métier est devenu un métier à risque,
06:08parce qu'il y a 40 ans de ça, on nous aurait dit qu'on aurait tué des enseignants, qu'on les aurait menacés,
06:13que je veux dire qu'on les aurait insultés, ça nous aurait paru de la science-fiction.
06:18Vous voulez dire que la deuxième raison, c'est en gros, pour faire court et simple, Samuel Paty ?
06:24Oui, et pas que, parce que des incivilités, on en a tous les jours dans tous les établissements scolaires.
06:29On a des profs qui se font insulter, qui se font frapper, qui se font menacer, etc.
06:33Oui, ce n'est pas l'avantage du terrorisme islamique.
06:36Non, mais je veux dire, c'est un ensemble.
06:39C'est-à-dire que les établissements scolaires, en fait, ils sont à l'image de ce qui se passe dans la société.
06:43Dans la société, vous avez des incivilités, vous avez des agressions, vous avez des crimes qui sont impunis,
06:48ou pas de façon, vous voyez ce que je veux dire, je résume, ou je caricature, mais que l'impunité,
06:55elle est générale et elle est aussi, du coup, on se retrouve avec cette même impunité dans les établissements scolaires.
07:00Donc, de la difficulté et plus généralement même de la dangerosité d'exercer ce métier en 2025
07:09qui n'a rien à voir avec ce qu'il était il y a dix ans.
07:11Oui, et puis ce n'est pas de l'idéologie, c'est juste du constat.
07:15Vous voyez, je veux dire, à un moment donné, ce n'est même pas politique, l'histoire-là.
07:18Mais je veux dire, il faut constater. Ensuite, bon, effectivement, les salaires pouvant donner...
07:22Ça, c'est la deuxième raison. Attends, je résume.
07:24Beaucoup trop de gens qui sont en filière générale d'élèves et qui ne devraient pas être en filière générale.
07:29Donc, du coup, ça désorganise un peu la nature, la qualité des enseignements et de la relation entre la classe et le prof.
07:36Pigez la première raison. Deuxième raison, les incivilités, les violences et plus généralement le danger d'être proche aujourd'hui.
07:43Bien sûr, comme le danger d'être policier, comme le danger, c'est comme tous les autres secteurs de la société.
07:49Troisième raison, l'argent.
07:51L'argent, oui, absolument. Alors déjà, pour l'histoire de la massification, de l'orientation, c'est un truc.
07:57Aucun ministre de l'Éducation nationale n'a le courage politique de s'y attaquer.
08:01Mais du coup, on en pâtit tous les jours et on déplore après les classements de PISA.
08:05On déplore l'effondrement du niveau scolaire, etc.
08:08Et tant qu'on ne réformera pas cette histoire d'orientation, on sera dans la même panade.
08:16Voilà, il ne faut pas se raconter d'histoire.
08:19Écoutez, la rémunération, effectivement, il faut savoir par exemple qu'après 10 ans de carrière, un prof, il est payé en gros,
08:26je vous dis en gros, il est payé 2300 euros bruts après 10 ans de carrière.
08:31Dans le secondaire, ça ?
08:33Dans le secondaire, 2900 euros bruts après 20 ans, etc.
08:37Bon, alors évidemment, ce n'est pas précis précis parce qu'il y a toujours des euros qui traînent, etc.
08:41Mais vous voyez, je veux dire, ce n'est pas très motivant après un BAC plus 5, par exemple.
08:47Donc c'est vrai que c'est... Voilà.
08:48Alors le seul avantage, il faut être réaliste, le seul avantage qui peut nous rester,
08:51alors déjà pour la vocation, c'est-à-dire le plaisir d'enseigner et de se retrouver quand même,
08:57heureusement, devant des classes qui peuvent être agréables et des élèves qui peuvent être agréables.
09:02Mais après, évidemment, le reste, c'est quoi ?
09:04C'est effectivement les vacances scolaires parce qu'on a quand même un confort de ce côté-là.
09:10La sûreté de l'emploi, évidemment, c'est des choses qu'il faut prendre en compte aussi.
09:15Mais je comprends parfaitement qu'avec ce niveau de scolaire...
09:18Que les candidats ne se précipitent pas.
09:20Bien sûr, mais c'est logique, c'est logique.
09:25Moi, je serais à leur place.
09:26Il était très clair, Charles, il a fait un bon boulot de synthèse pour illustrer ce fait d'actualité
09:32que nous avons appris en début de semaine, Céline, 3000 candidats en moins en ce début d'année 2025
09:37au concours d'inscription pour le recrutement des professeurs des collèges.
09:43Donc, Charles, très bien, merci, beau boulot.
09:45Vous êtes prof d'espagnol, vous ?
09:47Oui, tout à fait, mais je vais rajouter un petit détail.
09:49À mon époque, le livre, c'était Lengua y Vida, Uno, Lengua y Vida.
09:53Lengua y Vida, claro.
09:54Y ahora, ce n'est plus le même livre.
09:56Oui, il y en a plein.
09:58La première leçon, c'était El perro de Roque no tiene rabo, le chien de Roque n'a pas de queue.
10:04Vous vous souvenez de ça, non ?
10:06Pas vraiment, mais en tous les cas...
10:08Je suis né au Moyen-Âge.
10:10Non, mais il n'y a pas de souci.
10:12Par contre, je voulais vous dire quelque chose.
10:14C'est-à-dire que chaque année, maintenant, dans les établissements scolaires,
10:17on se bat pour avoir le nombre d'heures qu'il faut devant les élèves.
10:20C'est ce qu'on appelle la dotation horaire globale.
10:24Je n'ai pas compris. Comment ça, on se bat pour avoir... Expliquez-moi ça.
10:27C'est-à-dire qu'on nous réduit les moyens en nombre d'heures, toutes disciplines confondues,
10:32et en fait, c'est les établissements scolaires qui font les arbitrages.
10:35Par exemple, on va décider de ne pas dédoubler des classes,
10:37c'est-à-dire de ne pas mettre de demi-groupe pour pouvoir faciliter l'enseignement.
10:41On va supprimer des heures, etc.
10:43Et chaque année, en fait, on est raboté.
10:45C'est-à-dire qu'on nous octroie de moins en moins d'heures.
10:48Et donc, on est obligé de faire des compromis,
10:50mais des compromis dont bâtissent les enseignants et dont bâtissent les élèves,
10:53parce qu'on nous réduit le nombre d'heures en face des élèves.
10:55On nous réduit le confort, si vous voulez, d'enseignement.
10:59Si vous ne faites pas un cours de langue à 35 élèves, vous ne le faites pas...
11:04On est avec un groupe de 8-10 pour parler la langue, évidemment.
11:07Merci, Charles.
11:09On vous a gardé un peu en longueur, parce que vous avez été très clair.
11:11Vous avez très bien planté le décor de cette actualité, encore une fois,
11:16qui est un peu, quand même, inquiétante.
11:18Qu'il n'y ait pas, dans un pays comme la France,
11:21où la qualité des résultats au collège, au lycée, baisse chaque année,
11:26on le voit à travers l'étude PISA,
11:28qu'il n'y ait pas d'appétence pour devenir enseignant,
11:31est une information qui inquiète un peu.
11:34On va prendre Florence.
11:35Bonjour, Florence.
11:36Oui, bonjour à tous.
11:38Moi, je suis Florence de Vendée,
11:41et je suis professeure des écoles,
11:44c'est-à-dire de la toute petite section au CM2.
11:47Donc, ça va être forcément un peu différent de ce qu'a dit l'auditeur précédemment.
11:51Il faut noter que chez vous, le nombre de candidats ne baisse pas,
11:55comme c'est le cas pour le secondaire.
11:56Ça attire toujours l'enseignement ?
11:58Ça attire toujours, mais quand même beaucoup moins.
12:01Moi, j'en veux pour preuve que je suis en fin de carrière,
12:04donc j'ai 58 ans,
12:07et je suis lassée, usée de voir que finalement,
12:11durant toute ma carrière, j'ai espéré que ça s'arrange,
12:14et puis rien ne s'est arrangé,
12:15puisque tout au contraire s'est détérioré.
12:19Alors, pour ma part, je parle pour la maternelle,
12:22parce que je suis en maternelle.
12:24C'est vrai que l'enseignant n'est plus ce que vous disiez,
12:27Eric, c'est-à-dire la personne quand même respectée.
12:31Donc, un enfant qui arrive le matin en classe
12:35ne dit pas bonjour à sa maîtresse,
12:38parce que le parent ne l'incite pas, ne le reprend pas.
12:41Et quand moi, je lui réclame un bonjour,
12:43les parents ont toujours quelque chose à redire.
12:45Il est tombé, il est fatigué, il a mal dormi, il est mal fichu.
12:49Les enfants ont toujours mis des excuses.
12:52On nous donne des enfants qui ne sont pas propres,
12:55donc qui sont en couche,
12:57qu'il faut changer, et puis laver,
13:01et puis ramasser les accidents en classe,
13:05même si nous sommes aidés d'une SM, heureusement.
13:08Vous l'aimez encore votre métier ou pas, Florence ?
13:11Oui, mais actuellement, je suis en arrêt de travail.
13:14Mais j'aime beaucoup, j'aime les enfants,
13:16j'aime leur magie, j'aime leur apprendre,
13:18j'aime leur émerveillement.
13:21Mais malheureusement, je suis lassée de dire
13:25que je fais ce qui était clé sur le papier,
13:28alors que ça n'est plus possible de le faire correctement.
13:31C'est-à-dire, quand on a des enfants qui sont en couche,
13:34encore au mois de janvier, février,
13:37quand on a des autistes, au moins un autiste en classe,
13:40et qu'on n'a pas d'aide, il faut arrêter de dire aux parents
13:42qu'on va faire tout...
13:44Mais ça, avant, quand vous avez débuté le métier,
13:47ou il y a simplement 15 ans, Florence,
13:49c'était la même chose ?
13:51Du tout.
13:52Les enfants n'étaient pas en couche,
13:54parce qu'on n'aurait jamais eu l'idée
13:56de mettre des enfants qui ne sont pas propres à l'école.
13:58Avec la loi Blanquer d'il y a quelques années,
14:01les enfants arrivent maintenant, et sans complexe,
14:04les parents arrivent avec des couches,
14:06avec des tétines plein la bouche, plein les cartables,
14:09et ben voilà, non, c'est pas possible.
14:11Vous n'êtes plus une professeure des écoles,
14:14vous êtes une fuéricultrice, vous avez double diplôme.
14:17Restez avec nous, Florence, 13h15,
14:19on se retrouve dans un instant,
14:21le métier de prof d'enseignement ne fait décidément plus rêver.
14:38Quand on voit ce que ces pauvres professeurs sont payés
14:42pour un des boulots les plus importants
14:44qui soit dans un pays, cultiver nos enfants,
14:46qu'ils deviennent des gens intelligents,
14:48je trouve qu'ils sont vraiment sous-payés,
14:51et c'est un boulot physiquement très compliqué,
14:54et psychiquement, psychologiquement aussi.
14:57Et avant de reparler de ce désamour,
15:01de cet attrait en tout cas qui baisse
15:03pour les postes de professeurs des collèges et des lycées,
15:07on va revenir à l'actualité politique.
15:10Vous saviez, parce que vous nous avez peut-être écouté depuis midi,
15:14que Richard Ferrand attendait de savoir
15:16si les parlementaires validaient sa nomination
15:18au poste de président du Conseil constitutionnel.
15:21Bonjour Arthur Bélier.
15:22Bonjour.
15:23Vous êtes au Sénat où vous avez suivi le vote des sénateurs pour RTL,
15:27et ça passe, mais ça passe de justesse pour Richard Ferrand.
15:30Ah oui, à une voix près, ça passe pour Richard Ferrand
15:34qui est donc confirmé à la présidence du Conseil constitutionnel.
15:38Ce matin, il a enchaîné deux auditions à l'Assemblée,
15:40puis au Sénat.
15:41Après le vote, il ne fallait pas que 59 parlementaires
15:45se soient opposés à sa candidature.
15:47Les trois cinquièmes, 59, et bien 58 parlementaires seulement
15:51ont dit non à sa candidature.
15:53Donc ça passe de justesse pour Richard Ferrand.
15:57Il sera donc Richard Ferrand président du Conseil constitutionnel,
16:01c'est officiel.
16:03Ah oui, c'est complètement officiel, ça a été confirmé par ce vote-là.
16:07Ce qu'il faut rajouter tout de même,
16:09c'est que Richard Ferrand peut dire merci aux députés du Rassemblement national
16:12qui ont décidé de s'abstenir lors du vote ce matin à l'Assemblée.
16:16S'ils avaient voté contre, il suffisait qu'un seul d'entre eux vote contre
16:20et cela faisait basculer complètement l'issue.
16:24On rappelle que c'est un vote anonyme quand même.
16:26Voilà, exactement, mais ils ont tous dit eux-mêmes qu'ils s'abstiendraient.
16:29Donc c'est eux qui ont finalement joué, qui ont eu la clé de ce scrutin.
16:34Point vote près, on le rappelle, Richard Ferrand
16:36donc confirmé à la présidence du Conseil constitutionnel.
16:39Merci Thomas Desprez.
16:40Merci Thomas Desprez.
16:41Nous voulions vous donner cette information qui est tombée pendant.
16:44Les auditeurs ont la parole.
16:45Nous sommes avec des enseignants qui nous appellent
16:48tout simplement parce que nous commentons ce fait d'actualité important.
16:53Les inscriptions au concours de recrutement des professeurs de collège et de lycée
16:57marquent une baisse inquiétante pour 2025.
17:00Nous parlons donc de cette crise des vocations.
17:02On va peut-être saluer qui ? Marie-Ève ?
17:04Bonjour ma chère Marie-Ève.
17:06Bonjour Eric, bonjour Céline, bonjour à tous les auditeurs.
17:09Où êtes-vous ?
17:10Alors moi je suis en Alsace.
17:12Maintenant qu'on a testé votre niveau d'espagnol, est-ce qu'on peut passer à l'anglais peut-être ?
17:16Vous êtes enseignante en anglais ?
17:18Oui, je suis formatrice en anglais Eric.
17:20Dans un collège, lycée ?
17:22Alors non, moi je ne suis pas en collège, lycée, je ne fais pas partie de l'éducation nationale.
17:26J'ai une reconversion professionnelle et je travaille dans des centres de formation
17:29donc j'ai des jeunes en apprentissage.
17:31Alors pourquoi avoir choisi d'être formatrice plutôt qu'enseignante par exemple ?
17:35La facilité de pouvoir accéder à cette fonction
17:40avec une formation en titre professionnel de formateur pour adultes
17:45et puis mon expérience professionnelle.
17:47Moi j'ai passé plus de 20 ans à l'étranger donc j'enseigne l'anglais.
17:49J'ai appris beaucoup de choses depuis 3 ans depuis ma reconversion
17:53donc il y a énormément de pédagogie, de méthodologie à mettre en place
17:56et c'est un métier vraiment difficile.
17:58Vous êtes prête Marie-Ève ? Attention, 3, 2, 1...
18:00One apple a day, keep the doctor away.
18:04Keep the doctor away, yes.
18:06Very good, perfect.
18:07Vous avez vu le niveau ?
18:08Pourquoi y a-t-il moins de jeunes qui souhaitent devenir enseignants en France aujourd'hui en 2025 ?
18:14On a déjà évoqué certains éléments.
18:18Il y a quelque chose qu'on n'a pas encore tout à fait abordé.
18:21Je pense que les parents sont quand même assez démissionnaires aujourd'hui.
18:24Que ce soit de la maternelle jusqu'au collège, au bac,
18:28il y a quand même beaucoup de parents qui ont un peu lâché l'affaire avec leurs enfants.
18:33C'est parce qu'il y a tous les parents mais c'est vraiment le sentiment que j'ai.
18:37Et puis un autre élément, c'est le téléphone.
18:39C'est ce que disait Florence, c'est-à-dire qu'elle disait maintenant pour moi,
18:41alors Florence elle est en dernière section maternelle,
18:44elle elle dit moi j'étais enseignante en maternelle il y a 10 ans ou 15 ans,
18:48aujourd'hui je suis enseignante et je fais plein d'autres choses
18:52puisque les lois blanquaires ont amené des enfants qui ont des couches
18:57donc je change des couches et donc c'est plus tout à fait le même métier qu'avant.
19:02C'est ce que vous pensez ?
19:04Oui, bien sûr, le manque de respect et le manque d'éducation,
19:07il est aussi flagrant chez des jeunes gens qui sortent du lycée,
19:11qui commencent des études supérieures et qui ne sont pas toujours très sûrs de savoir pourquoi ils sont là.
19:15Et ça fait partie de leur âge aussi, donc on peut l'entendre.
19:18Mais le téléphone, que ce soit les parents qui passent leur soirée,
19:22leur week-end sur le téléphone et qui ne passent plus de temps avec leurs enfants
19:25ou les enfants qui sont accrochés à leur téléphone et qui ne peuvent plus s'en séparer,
19:29c'est un fléau incroyable.
19:32On a vraiment des difficultés aujourd'hui,
19:34mes étudiants ne sont pas sans savoir que leur téléphone est en cours,
19:38on en vient maintenant à avoir des méthodes où on leur demande de poser leur téléphone sur nos bureaux
19:42pour qu'on ne soit plus perturbés par le téléphone.
19:45Ils sont accrochés à leur téléphone,
19:47puis maintenant il y a évidemment l'intelligence artificielle,
19:49on a des étudiants qui trichent grâce à l'intelligence artificielle,
19:52ça c'est un autre sujet.
19:54Merci Marie-Ève, on va peut-être faire tourner la parole et demander à Alain ce qu'il en pense.
20:00Bonjour Alain.
20:01Oui, bonjour Eric, bonjour Céline et bonjour les auditeurs.
20:05Vous êtes professeur vous-même Alain ?
20:07Alors oui, je suis enseignant en technologie,
20:10c'est une discipline que je fais depuis 1991 au collège à Roubaix,
20:17un des collèges de Roubaix.
20:211991, ça fait 34 ans que je suis donc sur poste.
20:27C'est un établissement nommé donc REP+.
20:31Alors il y a plusieurs catégories d'établissements en France,
20:35partant de REP+, du plus difficile,
20:38REP avec après établissement donc sans étiquette.
20:42Pour donner quelques informations par rapport à cet établissement,
20:45nous avons donc un IPS de 64.
20:48Un IPS est un indice de positionnement social,
20:52à savoir que plus il est bas, plus il est en difficulté.
20:57D'accord.
20:58A contrario, par exemple, un IPS de 51,
21:02ça serait donc un bon établissement, un collège, Paris-Sévière.
21:05D'accord, ok.
21:06Sur un effectif de 400 élèves,
21:09on a donc 85% de familles très très défavorisées,
21:1410% de défavorisées
21:17et si mes calculs sont bons, il nous reste 5% d'élèves si vous voulez.
21:21D'accord.
21:23J'écoute votre démonstration,
21:25mais venez au fait, quel est le rapport avec cette crise des vocations
21:29qu'on évoque aujourd'hui ?
21:30Je le rappelle à ceux qui prennent les missions en cours,
21:33baisse des inscriptions au concours de recrutement des professeurs de collège et de lycée
21:36en ce début d'année 2025.
21:38Baisse inquiétante.
21:40Alors moi je dirais dans un premier temps, c'est l'amour du métier et des salaires.
21:44Il n'y a plus d'amour de métier,
21:46c'est-à-dire qu'il y a moins d'amour du métier
21:48et il y a des salaires qui sont, ça c'est connu,
21:50exagérément bas quand on se compare aux autres pays d'Europe.
21:53Voilà.
21:54Et apparemment, si vous voulez,
21:56quand j'écoute Charles qui a fait donc un diagnostic très précis
21:59du fonctionnement de nos collèges,
22:01je le rejoins,
22:02on nous rajoute de plus en plus des contraintes.
22:05Quelles sont les nouvelles contraintes que vous avez vues être ajoutées ?
22:10Depuis une trentaine d'années,
22:12maintenant on a les PPMS.
22:14C'est des plans de particularité de mise en sécurité.
22:18C'est par rapport aux attentats.
22:20Donc c'est une contrainte supplémentaire.
22:22Et en même temps,
22:24on peut comprendre qu'on anticipe
22:26et que tout ça soit prêt au cas où, non ?
22:28Oui, ça je rejoins.
22:30Mais ça, avant on n'y avait pas.
22:32Donc il faut expliquer aux élèves.
22:34C'est dans des conditions.
22:36On imagine que...
22:37Et on rappelle l'histoire des attentats.
22:39On a aussi...
22:41Alain, je vous écoute là.
22:43En clair.
22:44Quel âge avez-vous ?
22:45Je peux vous poser cette question ?
22:47J'ai 61 ans.
22:48Si c'était à refaire, mon cher Alain,
22:50est-ce qu'aujourd'hui,
22:52vous candidateriez
22:54au concours de professeur des collèges ?
22:56Là, aujourd'hui en 2025.
22:58Pour l'histoire de technologie, je dirais non.
23:00Vous diriez non ?
23:01Non, je dirais non.
23:02Parce que quand j'ai commencé l'enseignement de la technologie,
23:04on avait des groupes.
23:06Les élèves travaillaient sur des activités,
23:08si vous voulez, de matériel.
23:10On fabriquait des objets.
23:12Autour de vous,
23:14je pense que vous avez à peu près mon même âge,
23:16mais si vous avez des enfants
23:18auxquels ils ont fait de la technologie au collège,
23:20ils ont un souvenir de ce qu'ils ont réellement fait
23:22fabriquer en technologie.
23:24Maintenant, on est en classe entière.
23:26C'est-à-dire 24 élèves.
23:2724 élèves en vrai de plus.
23:29Vous imaginez ?
23:30On ne fabriquait plus rien.
23:32Alain, je suis obligé de vous laisser,
23:34mais c'était bien de vous entendre.
23:36En 2025,
23:38si j'étais jeune,
23:40je ne reprendrai pas
23:42cette voie de l'enseignement
23:44que j'ai prise il y a quelques décennies.
23:46Merci mon cher Alain, merci à tous ces profs
23:48qui nous ont appelés aujourd'hui
23:50pendant la coupure et qui étaient en salle de classe.
23:52Il est 13h27, voici un autre.
23:54Ou en vacances.
23:56Ou en vacances pour certains, oui, vacances scolaires.
23:58Voici un autre.
24:00Il n'est pas prof, il n'est pas en salle de classe,
24:02mais il présente...
24:04Il ne prend pas de vacances.
24:06Le crime ne s'arrête pas.
24:08Aujourd'hui, dans l'heure du crime, on va aller en Suisse.
24:10Chez nos voisins suisses.
24:12Avec la disparition de la petite Sarah Auberson.
24:14Elle avait 5 ans et demi.
24:16C'est passé dans un petit village agricole,
24:18dans le Valais, une bourgade des plus paisibles.
24:20Elle fait du vélo, Sarah,
24:22près de la maison familiale, et puis elle va
24:24disparaître. C'était à l'automne 1985.
24:26Ça fait près de 40 ans.
24:28L'enquête est toujours ouverte.
24:30C'est d'ailleurs l'un des plus célèbres
24:32en Suisse. Même le FBI,
24:34à l'époque, a travaillé dessus. Pourquoi ? Parce que c'était
24:36le début du profilage.
24:38Le FBI était venu voir qui aurait pu
24:40enlever la petite fille.
24:42On va ouvrir le dossier Sarah Auberson.
24:44C'est la question qui hante
24:46la Suisse depuis des années.
24:48Et ça sera dans l'heure du crime. 14h.
24:50Et nous serons à l'écoute, mesdames, messieurs.
24:52On change de sujet, on va parler de la grossophobie.
24:54Car, sur les réseaux sociaux en particulier,
24:56sur TikTok même,
24:58il y a de plus en plus de vidéos
25:00grossophobes. Vous comprendrez tout.
25:02On souhaite creuser ce sujet.
25:04La grossophobie avec Céline.
25:06Et avec vous, bien sûr, un seul numéro
25:08pour témoigner. Le 3210.
25:12Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole
25:14sur RTL.
25:16Éric Brunet et Céline Landreau.
25:18RTL.
25:20Vous écoutez RTL midi,
25:22les auditeurs ont la parole. La grossophobie,
25:24cette discrimination
25:26contre les gros, toujours
25:28très présente, notamment sur les réseaux sociaux.
25:30Vous en avez peut-être été
25:32victime vous-même.
25:343210, témoignez.
25:36On attend vos récits. Et on revient
25:38dans 50 secondes.
25:40Céline Landreau et Éric Brunet.
25:42Les auditeurs ont la parole
25:44sur RTL.
25:46Mon Dieu, mon Dieu, ce que j'ai entendu,
25:48en fait. 70 kilos, ça paraît gros.
25:50Mesdames, gardez vos formes. Je pense que vous êtes
25:52beaucoup à les assumer. Gardez-les, gardez-les.
25:54C'est magnifique. Vous êtes toutes belles,
25:56mesdames.
25:58Voilà un très beau message que nous laisse un auditeur
26:00quand on parle maintenant de la grossophobie
26:02et de ces femmes qui sont prises
26:04en partie dans les réseaux sociaux.
26:06Oui, Nicolas, réagissez
26:08à cette vidéo dont on vous a
26:10diffusé un petit extrait aux alentours
26:12de midi 20. Cette vidéo
26:14postée sur le réseau social TikTok,
26:16c'est un micro-trottoir, en fait, dans une salle de sport
26:18au cours duquel un homme en interroge
26:20d'autres sur le physique des femmes
26:22et de la note que
26:24ces hommes attribuent aux femmes
26:26sur 10. Écoutez.
26:28C'est une 10 sur 10, mais elle pèse
26:30plus de 70 kilos. C'est une combien ?
26:32Un zéro. Pourquoi zéro ?
26:34Parce qu'elle est grosse !
26:36C'est une
26:3810 sur 10, mais elle fait
26:40plus de 70 kilos. C'est une combien ?
26:42C'est zéro sur 10. Ouais, 70,
26:44c'est énorme. Ah ouais ? Ouais, surtout
26:46pour une fille. Voilà
26:48une illustration de cette
26:50grossophobie, cette haine
26:52des gros, cette discrimination
26:54anti-gros qui s'exprime
26:56sur les réseaux sociaux encore
26:58aujourd'hui. Vous nous
27:00appelez, mesdames, messieurs,
27:02mais surtout mesdames, pour témoigner aux 32
27:0410 Victor Standard.
27:06Qui est Victor Standard
27:08pour accueillir les appels ?
27:10Pour accueillir les appels, il y a Enzo,
27:12vous avez toujours Cerise, toujours Mathieu
27:14et toujours Valentin qui attendent vos appels
27:16et c'est ce que Sandrine a fait puisqu'on
27:18l'accueille maintenant pour parler de ce sujet, de la grossophobie.
27:20Bonjour Sandrine. Bonjour.
27:22Bonjour Eric, bonjour Céline.
27:24Vous avez entendu ces, entre guillemets,
27:26blagounettes sur TikTok à l'instant ?
27:28Ce type
27:30qui interviewe.
27:32Ça me fait mal au cœur et c'est surtout que
27:34ça me révolte parce que, bon,
27:3670 kilos, je trouve pas que
27:38ce soit gros déjà et
27:40moi j'étais victime de cela
27:42au collège.
27:44C'est dans mon année
27:46de mes 50 ans et
27:48comme je disais tout à l'heure à Victor,
27:50j'en suis toujours pas sortie
27:52puisque, en fait,
27:54je me regarde toujours
27:56physiquement, je me compare
27:58toujours physiquement.
28:00J'ai peur du regard des autres,
28:02même en ayant fait ma vie, comme je
28:04disais, j'ai fait ma vie, j'ai
28:06des enfants, je suis mariée,
28:08mon mari ne m'a jamais regardée
28:10différemment, même
28:12quand j'ai maigri, quand j'ai regrossi,
28:14etc.
28:16J'ai toujours la peur du regard des autres
28:18et des moqueries.
28:20Ça s'est manifesté comment au collège ?
28:22Au collège, en fait, déjà, j'étais
28:24plus grande que la normale.
28:26Quand je suis arrivée en sixième, j'étais la plus grande.
28:28Moi, je suis à 1m75,
28:30j'ai toujours été grande et
28:32je veux dire, il y a 30 et quelques ans
28:34en arrière, c'était un gros
28:36souci pour une fille d'être grande
28:38et ça a commencé que j'étais grande
28:40et donc
28:42au fil du temps, j'ai été mise de côté
28:44donc comme j'ai été victime
28:46on va dire, entre guillemets maintenant,
28:48on appelle ça du harcèlement,
28:50j'ai été victime du harcèlement, en fait
28:52les amies que j'avais
28:54de l'école primaire,
28:56elles se sont éloignées de moi parce qu'elles avaient peur
28:58forcément, et donc je me suis retrouvée
29:00toute seule pendant quatre ans.
29:02Toute seule de moqueries,
29:04toute seule de coups, parce qu'on me frappait pour ça
29:06aussi. Et moquer pour votre
29:08poids, donc ? Et moquer pour mon poids,
29:10oui, tout à fait.
29:12Au passage, quand même,
29:14les temps changent, parce que je pense qu'aujourd'hui
29:16une jeune fille au collège
29:18ou au lycée
29:20a fortiori d'un mètre soixante-quinze
29:22elle serait plutôt enviée
29:24que moquée aujourd'hui, non ?
29:26Ma fille, je me permets de vous couper, j'ai une fille
29:28qui est au collège et donc
29:30qui va sur ses treize ans cette année
29:32donc elle est en cinquième,
29:34elle est grande ma fille, elle ne fait pas un mètre soixante-quinze
29:36mais elle est grande, elle ne va pas tarder à me rattraper
29:38de toute façon, et oui, je confirme
29:40il n'y a pas de moquerie sur elle
29:42parce qu'elle est grande.
29:44Et puis il y a eu le poids, deuxième
29:46critère après la taille, il y a eu le poids.
29:48Il y a le poids, parce qu'en fait
29:50c'est un engrenage, j'étais toute seule
29:52je revenais à la maison, je n'en parlais pas
29:54parce qu'on n'était pas dans un
29:56on va dire dans des années
29:58dans les années quatre-vingt-dix, on ne parlait pas
30:00forcément de ce qu'on subissait
30:02au collège, aux écoles. Et les parents étaient moins
30:04sensibilisés aussi à ces questions-là ?
30:06Les parents étaient beaucoup moins sensibilisés
30:08et donc je n'en parlais pas
30:10et je me suis mise à grignoter, à manger
30:12etc. et donc j'ai pris du poids.
30:14Et là ça a été
30:16le pire que tout
30:18forcément, puisque au fil du
30:20temps, je me souviens
30:22pourquoi j'étais souvent en rue
30:24parce que c'était plus relax pour moi
30:26etc. et puis un jour j'ai décidé de me mettre
30:28un jean et rien que ça
30:30c'était une journée d'enfer.
30:32Le jour où vous avez mis votre
30:34jean au collège
30:36ça a été les moqueries puissance dix ?
30:38Ah oui, ça a été puissance dix, j'ai porté
30:40des lunettes, ça a été puissance
30:42vingt, c'était
30:44un engrenage
30:46où je pensais de jamais m'en sortir
30:48mais je n'ai jamais failli à mes notes
30:50je ne me suis jamais, enfin j'ai toujours été
30:52une bâtonpe entre guillemets
30:54puisque je suis toujours restée
30:56une bonne élève, mais
30:58avec le temps, en reculant
31:00etc. je me suis dit, mais bon sang
31:02aucun soutien du collège, aucun
31:04soutien du principal, aucun soutien
31:06des surveillants
31:08aucun soutien des professeurs
31:10c'était un truc tout bête, ils avaient
31:12même, je me souviens qu'il y avait un professeur
31:14qui avait comparé
31:16la taille et le poids des élèves
31:18et puis en fait il m'avait mis avec un garçon
31:20qui était assez costaud et puis
31:22qu'il avait demandé aux élèves, d'après vous
31:24qui est plus gros en poids ?
31:26Oui, heureusement
31:28ça ne passerait pas aujourd'hui
31:30Sandrine, je vous écoutais
31:32tout à l'heure, vous disiez, j'ai refait ma vie
31:34mon mari me regarde de la même manière
31:36quand je maigris, quand je grossis
31:38ça veut dire que ce rapport au poids
31:40vous n'avez pas l'air
31:42tout à fait encore tranquille
31:44avec ça, est-ce que vous
31:46subissez encore des moqueries
31:48des réflexions sur votre physique aujourd'hui ?
31:50Non, pas du tout
31:52non, au contraire
31:54j'ai, comment dire
31:56on me dit souvent que je suis une belle femme
31:58et que non, pas du tout
32:00mais c'est moi, c'est dans ma tête
32:02et je pense que
32:04ça ne sortira plus
32:06jamais, ce n'est pas au quotidien
32:08attention, je précise quand même que ce n'est pas une obsession
32:10ce n'est pas au quotidien
32:12mais c'est marqué au fer rouge quand même
32:14oui tout à fait, je suis tout à fait d'accord avec vous
32:16et c'est terrible
32:18restez avec nous Sandrine
32:20j'accueille Stéphane
32:22bonjour mon cher Stéphane
32:24bonjour à tout le monde
32:26qui est Stéphane ?
32:28Stéphane, c'est
32:30un homme de 47 ans
32:32qui a de l'embonpoint depuis quelques
32:34années et qui a subi
32:36de l'agro-sophobie aussi bien sur son lieu
32:38de travail que
32:40tous les jours, les gens nous regardent
32:42on est catalogués, j'ai entendu la dame tout à l'heure
32:44parler de fer rouge et c'est un petit peu
32:46ça, on est regardé, on est moqué
32:48et moi à quel point, c'est que
32:50l'été, vous voyez, je ne me mets même plus
32:52au bord de mer ou
32:54à la piscine ou quoi que ce soit, je garde le t-shirt
32:56même si j'ai très chaud parce que
32:58même moi je ne me supporte plus si vous voulez
33:00donc c'est un petit peu compliqué
33:02comment ça s'est matérialisé
33:04l'agro-sophobie que vous évoquiez
33:06au travail par exemple ?
33:08alors moi c'est un PDG d'une enseigne
33:10de boulangerie
33:12je suis arrivé chez lui déjà, dès le début
33:14j'ai demandé une tenue comme tout le monde, j'étais responsable
33:16du magasin et on m'a fait comprendre
33:18qu'il n'y avait pas ma tenue parce que je ne rentrais
33:20pas dans la norme et dans les tailles
33:22qu'ils avaient l'habitude de commander
33:24et au bout de quelques temps que je travaillais
33:26chez ce monsieur, moi tout content, j'ai discuté
33:28avec les collègues en disant, j'ai perdu du poids
33:30c'est bien de courir et tout
33:32et là il me regarde très froidement devant tout le monde
33:34et il me dit mais vous, vous partez avec de l'avance
33:38malgré tout le respect que j'ai pour lui
33:40je ne le citerai pas mais il se reconnaîtra
33:42s'il l'écoute, je lui ai dit monsieur
33:44il y a Clémentin qui ne se rencontre pas parce que je l'ai très très
33:46mal vécu et vous voyez ça fait quelques années
33:48et je garde un certain goût amer
33:50parce qu'en tant que patron on n'a pas
33:52à dire ces choses là. Oui on peut l'imaginer
33:54l'amertume qu'ils subissent
33:56est-ce qu'on peut vous demander
33:58Stéphane parce que vous parliez de la taille des vêtements
34:00où on vous expliquait
34:02que ce n'était pas disponible pour vous
34:04vous vous considérez
34:06comme gros
34:08comme obèse, c'est de l'embonpoint
34:10alors tout le monde me dit
34:12de l'embonpoint, aujourd'hui
34:14je vais être totalement transparent avec mon épouse
34:16on est tous les deux un peu costaud, on a vu pour faire
34:18de la chirurgie bariatrique tous les deux
34:20et on est considéré comme
34:22moi, obésité morbide
34:24je ne suis pas
34:26honte de dire mon poids, je fais 126 kilos
34:28pour 1m76
34:30mais je fais du 4xl
34:32mais voilà arriver 3xl
34:34ça commence à être compliqué dans certaines enseignes
34:36et comme je disais tout à l'heure
34:38à votre collègue au téléphone, quand vous arrivez
34:40dans un magasin que vous trouvez des tenues super
34:42jolies, vous y allez parce que vous avez envie de vous faire plaisir
34:44pour une fois et que les vendeuses
34:46ou les vendeurs vous regardent en disant
34:48désolé on n'a pas votre taille
34:50il y a une frustration, je repars et c'est pour ça que je ne fais plus les magasins
34:52et ma femme me traîne
34:54quand il faut aller acheter des vêtements
34:56parce que je déteste ça, je déteste essayer
34:58parce qu'en général je ne trouve pas ce qui me
35:00plaît ou sinon je trouve des choses
35:02mais d'une sobriété dans les magasins
35:04il y a une enseigne qui est bien connue qui fait quand même
35:06on peut trouver mais c'est toujours la même chose
35:08on n'a pas les jolies choses qu'on peut trouver
35:10ou quand je vois les prix qui augmentent
35:12quand vous prenez des tailles différentes
35:14ça aussi c'est d'une frustration extrême
35:16oui
35:18vous vous prenez
35:20quoi ?
35:22une réflexion par semaine, un petit truc
35:24un regard de traviol par semaine
35:26enfin quel est
35:28le tempo de ces
35:30ressentis
35:32de ces ressentiments, de ces réflexions
35:36c'est variable, je vous dirais c'est variable
35:38on le ressent peut-être moins l'hiver
35:40parce que l'hiver on est tous
35:42un petit peu entouflés dans des couches
35:44et ils recouchent parce qu'il fait un petit peu frais
35:46même froid mais l'été
35:48surtout c'est le regard des autres
35:50je vous dis parce qu'on peut pas s'habiller
35:52comme tout le monde
35:54maintenant c'est pas tant le regard
35:56moi le regard des autres maintenant
35:58arrive à un certain âge
36:00je l'immerde et ça m'intéresse pas
36:02mais
36:04c'est pour soi aussi, au bout d'un moment
36:06quand ça commence à toucher le petit chic
36:08c'est un petit peu plus compliqué, c'est vrai que j'en suis là
36:10aujourd'hui
36:12mes filles elles sont adorables
36:14elles me disent papa t'es bon pour nous
36:16c'est des enfants et c'est l'amour d'enfant
36:18mais comme je dis c'est compliqué
36:20quand même pour nous
36:22restez avec nous Stéphane
36:24Martine nous appelle également
36:26bonjour Martine
36:28bonjour Eric
36:30que faites-vous Martine ?
36:32moi l'agorthophobie je le vis avec
36:34depuis l'âge de 4 ans
36:36c'est un accident grave de la vie
36:38donc j'ai toujours été hors normes
36:40ma mère était prof de danse classique
36:42et vous ?
36:44mais moi j'ai toujours rêvé
36:46danser
36:48et donc ma maman a quand même
36:50accepté que je prenne des cours de danse
36:52et c'est devenu une passion telle
36:54que je suis devenue prof de danse
36:56malgré le sujet que vous évoquiez
36:58de poids ?
37:00malgré l'obésité
37:02vous allez nous raconter ça c'est très intéressant
37:04Martine on vous retrouve dans une seconde
37:06à tout de suite
37:10jusqu'à 14h
37:12jusqu'à 14h
37:14Eric Brunet
37:16Céline Landreau vous donne la parole
37:18sur RTL
37:24oulala je sens Victor
37:26d'Arkaz qu'il va être question
37:28dans les prochaines secondes d'une énigmatique valise
37:30comment Eric
37:32le 24 février Laurent Ruquier
37:34fête ses 10 ans à la tête des grosses têtes
37:36pour une émission exceptionnelle
37:38de 3000 personnes au Dôme de Paris
37:40et donc à cette occasion pour ses 10 ans
37:42RTL vous offre la somme de
37:4410 000 euros cash pour vous inscrire
37:46à cette valise
37:48à cette super valise il y a une seule chose à faire
37:50vous envoyez le mot valise
37:52au 74 900
37:5475 centimes par sms
37:564 sms maximum tirage au sort
37:58le 24 février
38:00donc d'ici là bonne chance à tous
38:02merci Victor
38:0413h 14h
38:06les auditeurs ont la parole
38:08avec Eric Brunet et Céline Landreau
38:12je suis victime de grossophobie depuis mon enfance
38:14ça décolle et ça m'empêche pas maintenant
38:16de chanter, de bouger
38:18et de faire du yoga
38:20et je suis encore victime
38:22avec mon voisinage aussi
38:24c'est Delphine qui nous laisse
38:26ce message, nous étions avec Martine il y a un instant
38:28nous parlons de la grossophobie puisque
38:30une série de vidéos
38:32sur TikTok et sur les réseaux sociaux
38:34pratiquent encore
38:36cette forme de discrimination
38:38de racisme
38:40vis à vis des personnes rondes
38:42des personnes grosses
38:44ça s'appelle la grossophobie
38:46nous sommes avec Martine, alors Martine vous avez
38:48une sacrée histoire puisque fille de prof de danse
38:50vous êtes vous même, vous me l'avez dit
38:52il y a un instant, vous nous l'avez dit, vous êtes vous même
38:54obèse mais vous êtes devenue
38:56ça ne vous a pas empêché
38:58de devenir vous aussi prof de danse comme votre maman
39:00exactement
39:02je suis prof de danse classique
39:04et moderne, j'ai mon diplôme d'état
39:06je ne vous raconte pas tout ce que j'ai
39:08entendu dans ma scolarité
39:10dans mes études
39:12de prof de danse parce que là je pense
39:14qu'il ne vous faudrait plus de la journée
39:16surtout que dans la danse classique on est dans un milieu
39:18où on cadre
39:20beaucoup de choses, notamment le corps
39:22exactement
39:24et moi j'ai toujours décidé, aussi jeune
39:26que je me rappelais, que ce n'est pas parce que j'avais
39:28un problème de poids que je
39:30ne pouvais pas vivre ma passion
39:32donc je suis devenu prof de danse
39:34contre l'avis de ma mère qui me disait
39:36dans 6 mois tu n'existeras plus
39:40j'ai créé moi même mes propres
39:42écoles
39:44et puis là en tant que prof de danse
39:46j'ai entendu tout, alors je vous donne juste
39:48un petit exemple très rigolo
39:50un jour j'ai un papa d'élève qui rentre dans mon école
39:52de danse, mon école était à l'étage
39:54et on travaillait des sauts
39:56et ça ne m'a jamais empêché de sauter
39:58et il y a le papa qui me regarde
40:00il me dit Martin, vous n'avez pas peur de descendre
40:02à l'étage en dessous quand vous sautez ?
40:04délicat, très délicat
40:06alors ça c'est la plus gentille
40:08je pourrais m'en raconter à faire pleurer dans les chambières
40:10et j'ai toujours décidé que
40:12moi je voulais faire ma passion
40:14et ça va faire cette année, je vais bientôt
40:16l'année prochaine je vais être mon jubilé prof de danse
40:18combien d'années ?
40:2050 ans
40:22et j'allais dire
40:24que bien entendu, je n'ai pas la ligne mannequin
40:26comme le monsieur disait tout à l'heure
40:28quand on va acheter des vêtements de danse
40:30dans ma taille, on ne trouve pas
40:32comment vous le faites alors ?
40:34bon, on se débrouille
40:36je ne peux pas donner des noms au magasin
40:38où ça achète des grands t-shirts un peu longs
40:40on contourne le problème
40:42on contourne le problème, bien entendu
40:44mais qu'est-ce que
40:46si vous voulez, 50 ans après
40:48alors que j'ai toujours des réflexions
40:50c'est l'année dernière
40:52maman me disait, oui mais comprenez
40:54comme vous êtes très imposante
40:56les enfants ont peur de vous
40:58encore une fois, délicat
41:00très délicat, Martine
41:02est-ce que ça vous a
41:04au-delà, les colibés
41:06les moqueries, on va y revenir mais j'ai compris
41:08l'agro-sophobie, est-ce que vous
41:10vous avez été
41:12empêchée
41:14physiologiquement, est-ce qu'il y a eu des moments
41:16où vous vous êtes dit, j'y arriverai pas
41:18cette leçon, ce cours, j'y arriverai pas
41:20physiquement, j'y arriverai pas
41:22j'ai rencontré
41:24au-delà de certains profs de danse
41:26qui m'ont cassé complètement
41:28quand j'étais très jeune
41:30j'ai rencontré des profs
41:32de danse, d'une grande
41:34empathie, qui sentaient que j'étais
41:36passionné
41:38moi je me rappelle à un monsieur qui s'appelle
41:40Dominique Bagoué, qui est malheureusement décédé
41:42qui me disait, t'as pas la taille d'une prof de danse
41:44mais toi quand tu danses, on te regarde
41:46j'ai ces phrases-là
41:48qui ont fait que, moi je voulais que
41:50tous les enfants dansent
41:52mon but c'était ça, c'était de prendre n'importe
41:54quel enfant, et la seule façon
41:56je pense, de lutter contre la
41:58grossophobie qui existe toujours
42:00ma fille a un problème d'obésité, malheureusement
42:02c'est de famille
42:04je peux vous affirmer que cette jeune femme
42:06est absolument exceptionnelle, elle fait des photos
42:08de charme, d'une beauté
42:10parce qu'elle assume son poids
42:12sauf que moi je n'assume pas, c'est vrai que j'ai toujours
42:14un grand pull, j'ai toujours un grand t-shirt
42:16j'imagine que c'est un soulagement
42:18de voir que votre fille
42:20elle ne subit pas
42:22ce que vous subissez
42:24parce qu'elle entend les mêmes choses
42:26je vous dis un petit truc très rigolo Eric
42:28vous allez au cinéma
42:30le siège
42:32maintenant moi
42:34parce que j'ai été beaucoup plus forte que je le suis maintenant
42:36mais s'asseoir dans un fauteuil de cinéma
42:38c'est un peu compliqué
42:40et comme on est un petit peu
42:42large, pour peu que la dame derrière
42:44elle est un petit peu plus petite
42:46vous vous prenez des coups de poing
42:48ou des coups de pied pour vous dire
42:50vous changez de passe
42:52mais la grosse phobie
42:54c'est aller au magasin
42:56alors ça c'est tout récent
42:58ça fait 8 jours
43:00j'avais acheté des bonbons parce que mes élèves
43:02c'était mon anniversaire
43:04il y avait un petit truc, j'ai acheté des petits bonbons pour mes élèves
43:06et la dame à la caisse me dit
43:08mais vous êtes sûr que vous avez besoin de ça ?
43:10Oh la la la la la
43:12mais ça c'est Eric il y a 15 jours
43:14Martine
43:16j'ai 68 ans
43:18est-ce que vous
43:20la prof de danse
43:22obèse qui danse tous les jours
43:24qui a une école, qui a des élèves
43:26est-ce que vous voyez qu'il y a parfois des élèves
43:28qui ont un profil un peu
43:30étrange qui sont là
43:32qui peuvent être comme vous
43:34rond ou obèse
43:36ou bien qu'on aurait peut-être pas trouvé
43:38dans une autre école de danse
43:40mais parce que c'est vous
43:42parce que moi j'y vais
43:44bien entendu j'ai des parents qui me disent
43:46en inscrivant les enfants
43:48vous Martine jamais avec vous parce que
43:50je suis sûre qu'elle aura pas de réflexion
43:52on sait jamais
43:54comment il fallait prendre la chose
43:56moi j'ai un tempérament qui fait que je le prends bien
43:58elle est où votre école Martine ?
44:00est-ce qu'on a le droit de vous demander son nom ?
44:02oui ça s'appelle
44:04l'association dansion
44:06c'est juste à côté de la roche
44:08l'association danson
44:10dansion
44:12dansion à côté de la roche surion
44:14dansion comme la roche surion
44:16il faut à temps vendéen pour piger la roule
44:18dansion
44:20ce que je voulais vous dire
44:22simplement
44:24c'est de dire aux gens
44:26aux enfants
44:28d'accord on peut être obèse
44:30on peut avoir subi des accidents de la vie
44:32qui font que
44:34on peut avoir subi plein de choses qui font qu'on grossit
44:36mais quand on a un rêve
44:38quand il faut s'accrocher à ses rêves
44:40moi aussi j'ai dit
44:42combien de fois je suis partie du cours en pleurant
44:44parce que baleine, gros vache
44:46et encore c'est des mots gentils
44:48il y en a eu d'autres des plus méchants
44:50mais j'ai toujours entendu
44:52et vous vous êtes accroché
44:54merci Martine
44:56prof de danse du côté de la roche surion en Vendée
44:58obèse mais elle est là
45:00elle fait, elle poursuit sa passion
45:02à tout de suite pour d'autres questions
45:09Eric Brunet et Céline Landreau sur RTL
45:11de plus en plus de
45:13grossophobie sur les réseaux sociaux
45:15Cécile a fait le 3210
45:17nous saluons Cécile, bonjour Cécile
45:19bonjour Céline
45:21bonjour Eric
45:23on vous écoute Cécile, vous vouliez réagir sur ce sujet
45:25oui je voulais réagir
45:27parce que en fait moi je vais vous dire
45:29je sais plus ce que ça veut dire
45:31être gros, être pas gros
45:33quand j'étais plus jeune
45:35je me trouvais grosse, bon là je vais avoir 50 ans
45:37quand j'étais ado je me trouvais grosse
45:39parce que
45:41je trouvais que j'avais un gros cou
45:43que j'avais un gros ventre
45:45et aujourd'hui
45:47aujourd'hui je fais toujours
45:491m73, je pèse
45:5168 kilos
45:53donc au regard des jeunes que j'ai pu entendre
45:55là sur TikTok
45:57est-ce que je serais grosse ou pas
45:59mais en fait ça m'importe
46:01parce que j'ai appris à vivre avec
46:03et on dirait pas que j'ai fait 4 enfants
46:05et les gens me voient et me disent
46:07on dirait pas que t'as fait 4 enfants
46:09ça se sous-entend, t'es pas très grosse
46:11ou même si j'avais gardé mes kilos
46:13de grossesse peut-être que j'aurais été grosse
46:15mais
46:17moi ça m'insupporte maintenant
46:19on met tout sur le physique
46:21le fait même de noter
46:23une femme de 1 à 10
46:25en fonction de son physique
46:27est déjà problématique, au-delà de la barrière
46:29de poids qu'ils enseignent
46:31non mais c'est ça, je trouve ça abominable
46:33et là moi je me bats avec 2 de mes filles
46:35j'en ai une de 13
46:37et une de 18
46:39c'est ohlala maman je suis grosse
46:41je vais regarder mon IMC
46:43non en fait ça sert à rien
46:45quand j'ai fait une dépression
46:47j'ai perdu pas loin de 30 kilos
46:49quand j'en suis sortie
46:51j'ai repris un régime alimentaire
46:53normal
46:55et je me dis finalement j'ai repris des kilos
46:57mais en fait c'est mon corps
46:59je suis taillée comme ça, c'est tout
47:01donc d'entendre les gens miser
47:03sur le physique, le gros, pas gros
47:05le beau, le pas beau, c'est quoi tous ces critères
47:07vous arrivez à les raisonner
47:09vos filles sur ce sujet là, Cécile ?
47:11oui, oui, oui, tout à fait
47:13tout à fait parce que je me rends compte
47:15que finalement c'est un manque de confiance en elle
47:17et que j'arrête pas de leur dire
47:19mais en fait on s'en fiche du regard des gens
47:21le tout c'est que tu sois bien toi dans ta peau
47:23j'en ai une, elle a une carrure
47:25où on va dire
47:27elle est androgyne
47:29on va dire qu'elle prendra jamais un pect de graisse
47:31je peux l'envier, bien évidemment
47:33l'autre elle a un peu plus son dents
47:35dès qu'elle mange ça va se passer sur les hanches
47:37c'est la corpulence
47:39et surtout c'est l'organisme qui est comme ça
47:41mais c'est pas grave
47:43et elles arrivent complètement à s'assumer
47:45vous êtes en paix vous avec votre poids aujourd'hui, Cécile ?
47:47ah oui, oui, oui
47:49complètement
47:51ça a mis du temps ?
47:53oui, oui, ça a mis du temps
47:55ça a mis quelques années
47:57c'était le collège et le lycée
47:59parce qu'il fallait qu'on rentre dans un cadre bien évidemment
48:01où il fallait être bien habillé
48:03c'est ce qu'on disait, il fallait toujours être dans le physique
48:05dans l'apparence
48:07et jamais ce qu'on avait dans la tête
48:09et puis c'est arrivé en fait
48:11après le lycée
48:13quand j'ai commencé mes études
48:15là c'est un autre monde
48:17et puis un matin
48:19je me suis regardée dans la glace
48:21et j'ai dit mais en fait moi je me trouve belle
48:23donc celui qui ne me trouve pas belle
48:25il a passé son chemin
48:27mais le déclic il est venu comme ça si vous voulez
48:29donc maintenant oui je suis en paix
48:31encore plus maintenant que je vais avoir 50 ans
48:33le monde a changé ou pas ?
48:35c'est à dire qu'est-ce que le regard qu'on jetait sur la personne
48:37grosse ou obèse
48:39il y a 30 ans par exemple
48:41est-ce que c'est toujours le même ?
48:43ou est-ce qu'il est un peu plus indulgent aujourd'hui ?
48:45il n'est pas plus indulgent ou moins indulgent
48:47il est amplifié par les réseaux en fait
48:49il est amplifié par les réseaux
48:51et ça c'est atroce
48:53c'est atroce
48:55vous nous avez fait écouter deux trucs
48:57ça vient de TikTok
48:59tout ce que vous voulez
49:01c'est juste insupportable
49:03mais de l'autre côté ce qu'on ne dit pas
49:05c'est qu'il y en a ceux qui sont
49:07dans cette
49:09dans cette culpabilité
49:11ils postent aussi des trucs pour dire
49:13moi voilà ce que je fais
49:15comme les auditeurs qu'on a entendu auparavant
49:17moi maintenant je m'assume parce que si
49:19on a quand même cette déculpabilisation de l'autre côté
49:21oui quand on regarde
49:23en général c'est plus ou moins indulgent
49:25merci
49:27merci Cécile

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