• il y a 16 heures
Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 12 février 2025.

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00:00Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole, Eric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
00:08Que fait-on de ces mineurs de 15, 16, 17 ans qui sont parfois très durs, très violents ?
00:15Faut-il les juger comme des adultes ?
00:17Kamel a fait le 3210, mon cher Kamel, bonjour.
00:20Bonjour, bonjour à vous et aux auditeurs.
00:23Oui, c'est une question très importante.
00:26Je crois qu'on doit également penser à cette responsabilité que les parents ont à l'égard des enfants,
00:33et également notre société.
00:35Je crois qu'il faut donner des signes très clairs au travers des parents.
00:39Moi, je suis issu d'une fâterie de neuf enfants, voyez-vous.
00:42Eh bien, nous rentrions à la maison, il n'était pas question de sortir ou de ramener quoi que ce soit que mes parents n'aient pas acheté.
00:49C'est très important que le rôle des parents soit mis en question dans ce débat.
00:54Est-ce qu'on dure ci, Kamel ? Je vous repose la question parce que vous n'avez pas répondu directement.
00:58Est-ce qu'on doit juger les 16, 18 ans comme des adultes ?
01:03À 18 ans, on est majeur. Avant, on ne l'est pas.
01:06Je crois qu'il faut garder cette part de ces gens, de ces jeunes.
01:11Voilà, ils sont mineurs.
01:13Il faut garder une part de ce qu'on appelle l'excuse de minorité.
01:17Même si c'est une excuse minorante, nous a dit tout à l'heure Rosenzweig, qui ne supprime pas la responsabilité, bien sûr.
01:24Restez avec nous, Kamel.
01:26Quelque chose me dit que vous allez avoir fort à faire dans un instant.
01:29À 13h01, je me tourne vers Céline Landreau tout de suite.
01:32C'est le rappel des titres.
01:33Face à l'accumulation d'indices accablants, il a fini par craquer O.M., 23 ans, reconnu en garde à vue avoir tué Louise,
01:41cette collégienne de 11 ans, à la sortie de son établissement scolaire, vendredi soir dans l'Essonne.
01:47Trois de ses proches sont eux aussi toujours en garde à vue pour non-dénonciation de crime.
01:52Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, est candidat à la présidence du parti Les Républicains.
01:57Il l'a officialisé ce matin dans une lettre aux militants publiée par le journal Le Figaro.
02:02Il coupe ainsi l'herbe sous le pied à l'actuel président du parti, Laurent Wauquiez.
02:06D'ailleurs, on va y revenir dans quelques instants.
02:08Vous nous appelez au 3210. Est-ce que Bruno Retailleau est en train de préparer son petit 2027 ? Sa petite présidentielle ?
02:15Et puis, réunion de crise au sommet du foot français cet après-midi.
02:18Un conseil d'administration de la Ligue Professionnelle de Football a été convoqué en urgence sur l'épineuse question des droits télé.
02:25Est-ce là alors que le principal diffuseur du championnat d'Essonne menace de ne pas payer une partie des sommes du Fium ?
02:33La météo, Peggy Brosh avec vous pour cet après-midi où la couverture nuageuse reste bien dense.
02:40Eh oui, malheureusement, c'est vrai qu'on cherche le soleil.
02:42Alors, on pourrait avoir quelques éclaircies cet après-midi sur l'extrême nord, entre le nord de l'île de France et les Hauts-de-France.
02:48Mais c'est vrai que les nuages dominent.
02:50On a un ciel bien nuageux avec quelques faibles pluies ici ou là. Pas grand chose, mais entre la Bretagne et le Grand Est.
02:57Et puis les pluies sont plus marquées sur la côte aquitaine en allant sur les Pyrénées avec de la neige à 1500 mètres.
03:02Plus marquée également entre les Cévennes et le littoral de la Méditerranée et de la neige à 1500 mètres sur les Alpes du Sud.
03:09Et puis sur les régions centrales entre le Limousin et l'Auvergne Rhône-Alpes, on a un ciel changeant entre nuages, éclaircies et quelques averses.
03:16Les températures toujours contrastées 5 à 11 au nord, 12 à 17 au sud.
03:20Merci beaucoup, Peggy Brosh.
03:21Les auditeurs ont la parole.
03:23Éric Brunet, Céline Landreau sur RTL.
03:26Je trouve qu'à l'heure actuelle, on infantilise les enfants et les jeunes, on ne les responsabilise pas.
03:34Un enfant de 13, 14, 15, 16 ans, quand il fait mal, c'est très bien qu'il fait mal.
03:40Donc je ne dis pas qu'il faut être sévère à outrance, mais au moins faire respecter certaines règles de vie dans notre jeunesse à l'heure actuelle.
03:52C'est Marie-Louise qui vient de nous laisser ce message.
03:54Vous savez que la proposition de loi sur la justice des mineurs arrive dans l'hémicycle ce soir.
04:00L'objectif de celui qui porte cette loi, Gabriel Attal, l'ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron, c'est de restaurer l'autorité.
04:06À l'instant, on était avec Kamel, qui est toujours là.
04:08Kamel dit, écoutez, c'est des mineurs, n'oublions pas l'immense responsabilité des parents, y compris quand il y a des actes très graves de mineurs.
04:17C'est le premier point. Et deuxième point, quelle que soit l'évolution de la loi, nous dit Kamel, n'oubliez jamais que des mineurs sont des mineurs.
04:24Et les mettre sur le même plan que les adultes, c'est difficile.
04:27Très bien. Kamel reste avec nous, bien sûr.
04:29Mais je voudrais faire entrer dans le débat Marius.
04:31Bonjour Marius.
04:32Bonjour.
04:33Bonjour à vous tous.
04:34On vous écoute.
04:36Alors moi, je suis éducateur spécialisé depuis 33 ans.
04:40Je travaille sur Marseille.
04:42Alors je partage l'avis de M. Attal à 110%.
04:46Je vais peut-être me mettre le syndicat des éducateurs ados.
04:50Mais il faut savoir que dans nos foyers, tout le monde le dit, l'excuse de minorité, pour nous, c'est contre-éducatif.
04:59Je vais vous donner un exemple concret.
05:01Il y a 2-3 ans, je crois, je m'occupais d'un jeune qui était scolarisé en collège sur Martigues.
05:09Il avait fabriqué une petite bombe.
05:12Il avait trouvé un tuto sur Internet.
05:14Il a fait exploser les WC.
05:16Il avait 15 ans.
05:17Aujourd'hui, 15 ans, le jeune, il savait qu'il n'était pas condamnable.
05:21Il a eu un rappel à la loi chez le juge pour enfants et ça s'est arrêté là.
05:25Voilà, ça s'est arrêté là.
05:27Alors aujourd'hui, nous, en foyer, on perd toute notre crédibilité.
05:32Nous, éducateurs, aujourd'hui, on se retrouve face à des jeunes qui nous disent carrément
05:38« Mais qu'est-ce que tu vas faire ? Qu'est-ce que tu vas faire ? »
05:41Et il a raison.
05:43« Qu'est-ce que tu vas me faire ? » c'est-à-dire « Qu'est-ce que je risque ? »
05:46Exactement.
05:47Parce que les parents, je veux bien, mais nous, la plupart du temps, les parents, ils sont absents.
05:52Ils sont absents, il n'y a plus de parents.
05:55Kamel, qu'est-ce que vous répondez à ce que dit Marius ?
05:57Parce que Kamel, ça partait d'un bon sentiment, mais vous voyez ce que dit Marius sur le terrain ?
06:01Absolument, j'entends parfaitement ce qu'il dit et il n'a pas tort, Marius.
06:06Simplement, il faut remettre les choses à leur place.
06:08On est dans cette société où, effectivement, et vous venez de le pointer, une démission des parents.
06:14Les parents ont un rôle important à jouer dans l'éducation.
06:18Je vous disais que j'étais issu d'une faculté de 9 enfants.
06:21Eh bien, il n'était pas question d'arriver en retard à la maison ou d'amener quoi que ce soit à la maison.
06:26Mais Kamel, j'ai envie de dire que vous avez eu de la chance, vous.
06:28Mais il y a des tas de gamins qui sont des délinquants en puissance ou qui sont factuellement même des délinquants.
06:35Il n'y a pas de parents, il n'y a personne.
06:37Personne n'habite à l'adresse indiquée.
06:39Marius ?
06:41Oui, moi je vais vous donner aussi l'exemple.
06:43Je ne sais pas si vous connaissez un petit peu Marseille.
06:46Rue Saint-Fé, grosse rue commerciale sur la Cannebière, perpendiculaire à la Cannebière.
06:53Les mercredis après-midi, week-end, les jeunes filles, c'est vol, insultes, on arrache les sacs à pain.
07:02Parce que le gros problème chez nous aussi à Marseille, ce sont les jeunes filles.
07:07Les jeunes filles qui deviennent des délinquantes.
07:10Et aujourd'hui, c'est fils.
07:13Elles ont quel âge, Marius ?
07:15Elles ont 15-16 ans, 15-16 ans, pas plus.
07:19Donc elles ne seraient pas concernées en fait, à 15 ans on ne sera pas concerné par les changements qu'on veut mettre en place, Gabriel Attal ?
07:26Moi je les récupère, je les récupère tous les jours.
07:32Marius, vous êtes un produit rare, si je puis dire.
07:37Parce que vous êtes un éducateur social, c'est-à-dire quelqu'un qui est dans le social.
07:41Qui est en général dans la compréhension de ces mécanismes difficiles qui font que certains jeunes plongent dans la délinquance.
07:48Et pourtant vous dites, Gabriel Attal a raison.
07:51D'ailleurs on va l'écouter si vous êtes d'accord Gabriel Attal.
07:54Il était ce matin chez nous sur RTL.
07:57On a vu ces dernières années une violence de plus en plus débridée chez les jeunes.
08:01On a une ordonnance de 1945 qui dit...
08:04La base de la justice des mineurs.
08:06La base de la justice des mineurs, un mineur ne doit pas être jugé comme un majeur.
08:09Moi je ne propose pas de remettre ça en cause.
08:11Simplement je propose de considérer avec lucidité qu'un mineur de 2025 n'est pas un mineur de 1945.
08:18C'est un peu ce que disait Marius.
08:20André a fait le 3210 également.
08:22André, bonjour mon cher André.
08:24Bonjour, vous allez bien ?
08:25Très bien. Où êtes-vous ?
08:27Là je suis à Colmar en Alsace, dans le Haut-Rhin.
08:29À Colmar. On quitte donc Marseille et les Bouches-du-Rhône pour Colmar.
08:33Que pensez-vous de ce que dit Gabriel Attal ?
08:36Alors deux choses très rapidement.
08:38C'est juste, c'est parfaitement fondé.
08:40Mais ça fait un peu racolage électoral.
08:42On sent qu'il y a des élections qui approchent.
08:44Et donc il faut essayer de ramasser des voix.
08:47Moi ça me rappelle juste une citation d'un homme célèbre sous la Troisième République qu'on a un peu oublié.
08:53Qui s'appelait Bertrand Jouvenel et qui écrivait
08:55« Le droit est mouvant comme la morale qui le soutient.
08:58Ils n'ont donc rien de certain, ils doivent s'adapter en permanence. »
09:02Je crois que ça résume tout.
09:04Votre opinion quand même sur le sujet.
09:06J'entends ce que vous dites.
09:08Mais sur le sujet du jour, est-ce que vous pensez qu'on doit pouvoir juger un mineur entre 16 et 18 ans comme un majeur ?
09:19Un mineur de 16 ans pour moi ce n'est même pas un mineur.
09:22C'est un mineur juridiquement bien sûr.
09:24C'est un mineur au sens juridique du terme.
09:26Mais ce n'est plus du tout un mineur.
09:28Un mineur de 16 ans aujourd'hui, certains ça vente de la drogue à la pelle.
09:32D'autres ça utilise une arme à feu de gros calibre.
09:34Bien évidemment que ces gens doivent être traités comme des adultes et sans aucune réserve pour les faits les plus graves.
09:41Ça semble évident.
09:43Il y a des gens de 16 ans qui savent utiliser une Kalashnikov.
09:46C'est hallucinant mais c'est comme ça.
09:48Souvenez-vous à Marseille il y a quelques semaines ou quelques mois, je ne sais plus,
09:52un gamin de 14 ans qui tire une balle dans la tête d'un chauffeur de VTT.
09:55Un gamin de 14 ans. Là ce n'est même pas 16, c'est 14.
09:58Je crois qu'aujourd'hui, les excuses de minorité...
10:01Donc ça veut dire qu'il faut aller plus loin selon vous André ?
10:0416 ans c'est même trop tard.
10:06Je dirais de 14 à 18.
10:08Je ne suis pas du tout pour 16 à 18, je suis pour 14 à 18.
10:12Parce que quand un gamin peut utiliser une arme à feu et tirer une balle dans la tête,
10:16pas par accident mais volontairement dans la tête d'un chauffeur de VTT
10:20qui avait trois enfants et qui bossait pour faire bouffer ses trois oeufs,
10:23je crois que ça ce sont des dépassements qui sont à peine concevables.
10:30On n'est plus en 1945 ou même pas en 1980 ou en 1990
10:35où il y avait des parents qui vissaient un tant soit peu leurs gosses,
10:39par certaines limites certes.
10:41Aujourd'hui, beaucoup de parents sont aux abonnés absents,
10:43peu importe la raison.
10:45Il y a milliers de raisons pour lesquelles certains parents sont aux abonnés absents,
10:48mais c'est alors à la justice de prendre le relais pour les faits les plus graves.
10:51On rappelle André que même si c'est rarissime,
10:54cette excuse atténuante de minorité,
10:56elle peut déjà être levée par les juges,
10:59elle n'est pas obligatoire.
11:01Kamel, vous entendez André ?
11:03Il y a beaucoup d'auditeurs, ça ne m'étonne pas d'ailleurs,
11:06on s'y attendait un peu avec Céline,
11:07qui disent oui, il faut pouvoir juger des jeunes d'aujourd'hui
11:11qui sont dans le narcotrafic,
11:13qui utilisent des kalachnikovs ou que sais-je,
11:15qui font des actes graves,
11:17il faut pouvoir les juger comme des adultes Kamel.
11:19Oui, mais ça vous embête un peu parce que ce n'est pas votre truc vous.
11:23Mais si, je partage ce qui vient d'être dit par les auditeurs,
11:27et ça c'est très important.
11:29Mais il y a aussi deux autres responsabilités.
11:31A la première, celle des parents bien évidemment,
11:33et celle de la justice.
11:35Voyez-vous, il y a une réforme implicite à mener dans notre pays,
11:39qui ne se fait pas, alors bien évidemment,
11:41les politiques comme M. Attal et d'autres,
11:44vont se défausser parce qu'on traverse un moment électoral qui va venir,
11:50mais je crois que c'est très important,
11:52très très important,
11:54que nous puissions effectivement remettre la responsabilité des parents
11:58au centre de ce sujet,
12:01et la responsabilité de la justice.
12:03C'est d'ailleurs une des pistes aussi du texte de Gabriel Attal,
12:06c'est de sanctionner plus durement les parents avec des amendes.
12:08Ça fait partie aussi des choses qui sont envisagées.
12:10Bien sûr, il faut assumer.
12:12On a des enfants, il faut les assumer.
12:14Vous souvenez Kamel du débat,
12:16on vous sucre des aides sociales si vos enfants...
12:21Oui, effectivement, ça peut être un des éléments,
12:24mais plus encore, je crois qu'il faut mener cette politique,
12:28mais aujourd'hui, vu l'état de notre pays en matière de politique,
12:32je ne sais pas si ça va avancer,
12:34et c'est bien dommage parce que ça met la vie en jeu
12:38d'un certain nombre de nos compatriotes,
12:40et ça c'est très important.
12:42Kamel est avec nous, c'est lui qui parle.
12:44André de Colmar, Marius de Marseille,
12:46on l'a perdu là tout à l'heure.
12:48Vous êtes là, Marius ?
12:50Je voulais vous rajouter quelque chose.
12:52Attendez, c'était juste pour vous dire que je compte sur vous,
12:54l'éducateur social qui avait envie de durcir le ton
12:57sur la question de la sévérité des peines pour les mineurs.
13:00Restez avec nous.
13:02On prendra aussi Marie-Louise, Patrick, beaucoup d'appels.
13:04On veut entendre ce que vous pensez sur ce sujet.
13:19Avec Eric Brunet et Céline Landreau.
13:22Très drôle, M. Attal, ce matin,
13:24il faut la comparution immédiate pour les mineurs,
13:26mais qu'elles soient immédiates, différées ou absentes,
13:30de toute façon, après, il ne se passe strictement rien.
13:34Il n'y a aucune peine quasiment d'appliquer.
13:37Ces personnes, quand elles sont au gouvernement,
13:39ne font rien de ce pour quoi elles ont été élues.
13:42Elles ne s'étonnent pas si personne n'a confiance.
13:45Beaucoup d'appels aux répondeurs.
13:47Mon cher Victor, le roi du standard, tout va bien ?
13:50Bonjour Eric, bonjour Céline, tout va bien.
13:52Si vous appelez le 3210 aujourd'hui,
13:54vous pouvez tomber sur Imad, sur Enzo, sur Cerise et Alexian.
13:58Et puis, si vous allez sur l'application Artel,
14:00vous pouvez nous envoyer des messages,
14:02comme Thierry dans le Morbihan, qui nous dit, bien sûr,
14:04qu'il faut punir les mineurs de moins de 16 ans,
14:06des 16 ans, pardon, comme les adultes.
14:09Il est urgent que nos décideurs sortent de leur monde de bisounours.
14:13Et puis Catherine dans le Val-d'Oise,
14:15ce n'est pas l'âge qu'il faut considérer,
14:17mais le méfait et le caractère de récidiviste ou non.
14:20Bien, nous avions Marius, qui est avec nous,
14:23éducateur spécialisé depuis quelques années,
14:26depuis longtemps, nous dit-il.
14:28Et il dit, oui, aujourd'hui, il nous a donné des exemples très concrets.
14:32Un jeune de 14 ans, de 15 ans,
14:34qui fait exploser une bombe dans les toilettes de son collège,
14:37qui met la vie des gens en danger,
14:39qui se retrouve juste avec un petit rappel à la loi.
14:41Marius dit, je suis peut-être éducateur social,
14:43mais il faut vraiment durcir le ton,
14:45car nous ne sommes plus crédibles dans les foyers,
14:47vis-à-vis de ces jeunes qui sentent l'impunité partout autour d'eux.
14:50Il reste avec nous, Marius,
14:52parce qu'il vient de faire réagir un autre éducateur spécialisé,
14:55qui s'appelle Patrick, je crois.
14:57Bonjour Patrick !
14:58Bonjour !
14:59Bonjour Monsieur Brunet, bonjour tout le monde.
15:01Merci de donner la parole aux citoyens, c'est tellement rare.
15:04Bon, à la télé, on ne nous voit pas,
15:06donc ça fait du bien. Merci, merci.
15:08Allez-y, on vous écoute.
15:10Donc voilà, en fait, moi je ne suis pas pour, évidemment,
15:13la mise en prison des mineurs.
15:16De toute façon, la prison, c'est un casse-moral,
15:18c'est un casse-vie, c'est un tue-vie même,
15:20et puis bon, il faut voir avec qui ils sont mélangés parfois.
15:23Après, tout dépend du degré de hiérarchie du délit.
15:27Si ce sont des jeunes qui commettent des crimes ou des viols, etc.,
15:29il est évident qu'il faut les mettre en prison,
15:31parce qu'ils sont dangereux pour eux-mêmes et pour la société,
15:33notamment pour la société.
15:35Donc, quant aux jeunes plus jeunes,
15:37non, non, il leur faut des lieux spécialisés,
15:39avec des formateurs spécialisés,
15:41comme je disais à votre standardiste,
15:44des formateurs spécialisés, des solides,
15:47parce qu'ils ont en face d'eux des jeunes délinquants violents,
15:50et il faut les encadrer et les éduquer,
15:53et leur apprendre le respect vis-à-vis des uns et des autres.
15:55Le mot respect qui a complètement disparu de notre langage,
15:58il n'y a qu'à voir à la télé comment les gens se parlent.
16:00Je veux dire, au niveau de l'exemplarité, bravo.
16:02Mais Patrick, est-ce que sur le constat
16:05que formulait Gabriel Attal sur notre antenne ce matin,
16:07que le jeune de 2025 n'est pas celui de 45,
16:10est-ce que vous avez vu, vous, les choses se tendre,
16:13se durcir, chez la population la plus jeune que vous fréquentez,
16:16que vous accompagnez ?
16:18Oui, oui, oui, oui, oui.
16:19Moi, j'ai commencé dans les années 80,
16:20il y avait beaucoup moins de violence,
16:21et puis au fur et à mesure où les années ont passé,
16:23les violences ont augmenté.
16:25Bon, il y a certainement plusieurs causes et plusieurs raisons
16:29dans cette société ultra-violente
16:31où il n'y a plus aucun respect,
16:33où les forts dominent les faibles,
16:35enfin, etc., c'est un long débat.
16:37Mais c'est vrai que ça a évolué, la violence,
16:39notamment dans les foyers, dans les contradictions
16:42par rapport à des faits religieux
16:44ou des faits idéologiques déjà très jeunes,
16:47où ils sont quand même assez matures.
16:49Mais alors, Patrick, je me permets de vous interrompre.
16:52Si vous faites le constat, vous, l'éducateur,
16:54que cette violence, depuis les années 80,
16:56où vous avez peut-être débuté votre carrière,
16:58ne cesse d'augmenter,
17:00ça veut dire que vous êtes, au fond,
17:02en accord avec la majorité de ceux qui nous appellent,
17:04y compris l'éducateur Marius, qui est toujours avec nous,
17:06qui est à Marseille, qui dit
17:08qu'il faut sévériser,
17:10il faut des peines plus dures,
17:12et il faut pouvoir condamner un mineur
17:14de 15, 16, 17 ans
17:16comme un majeur.
17:18Donc, au fond, vous êtes sur la même ligne, alors, Patrick ?
17:20Non, pas du tout, parce que depuis les années 80
17:22jusqu'aux années d'aujourd'hui,
17:25les peines pour les mineurs
17:27ont aussi augmenté, et ça n'a rien changé.
17:29On les a mis en prison aussi.
17:31Moi, j'ai connu le parcours d'un jeune
17:33qui a fait des bêtises graves,
17:35il a été en prison, ensuite, il est sorti de la prison,
17:37il s'est retrouvé
17:39SDF,
17:41donc sans domicile fixe, et après,
17:43il a fini en psychiatrie, enfin bref.
17:45Donc, je veux dire, c'était un parcours très très dur,
17:47très très complexe, et à mon avis,
17:49oui, bon,
17:51c'est vrai que ça augmente, ça augmente,
17:53mais c'est pas la prison qui va stopper ça,
17:55c'est qu'il faut revoir notre culture,
17:57nos bases éducatives, et puis notre façon
17:59de fonctionner dans cette société,
18:01parce que, comme je vous le répète,
18:03il n'y a plus...
18:05Attendez, Patrick, nos bases éducatives,
18:07quand vous avez des gamins qui sont pris dans le narcotrafic,
18:09qui font le gai à 12 ans, 13 ans,
18:11de façon passive au début,
18:13puis peu à peu, qui sont pris dans des réseaux
18:15de narcotrafic, et puis qui se retrouvent
18:17avec des kalachnikovs à 15 ans,
18:19qui participent à des règlements de comptes,
18:21qui tuent, qui flinguent,
18:23qui vivent là-dedans, dans cet écosystème,
18:25même si certains ne tuent pas,
18:27ils vivent dans ces valeurs-là,
18:29c'est du bisonours, c'est des propos de bisonours,
18:31vous nous faites du bisonoursisme,
18:33Patrick !
18:35Le bisonoursisme pourrait être bien
18:37dans ce monde hyper violent,
18:39mais on ne va pas tomber là-dedans,
18:41mais les narcotrafiquants
18:43qui sont au sommet de la pyramide,
18:45il n'y a qu'à aller les chercher,
18:47parce que c'est eux les grands patrons,
18:49après en dessous, c'est les...
18:51on va dire les ouvriers,
18:53les sous-fifres,
18:55les guetteurs, les machins,
18:57c'est juste 300 euros par semaine,
18:59donc ils n'ont rien à tirer d'aller bosser, vous voyez ?
19:01Non mais ils sont...
19:03vivre là-dedans c'est compliqué,
19:05parce qu'ils perdent leurs repères,
19:07ils perdent beaucoup de choses...
19:09Attendez, je voudrais entendre Marius là-dessus,
19:11l'autre éducateur social,
19:13Patrick, du côté de Clermont-Ferrand,
19:15vous entendez votre collègue ?
19:17J'entends Patrick, et honnêtement,
19:19ce que dit Patrick, c'est ce que je dis moi,
19:21c'est ce que je dis moi,
19:23même Patrick ne veut peut-être
19:25pas aller plus loin...
19:27Votre différence, c'est la case prison que Patrick rejette,
19:29sur laquelle vous semblez plus...
19:31d'accord ?
19:33Oui, peut-être, mais avant la prison, il y a les centres éducatifs
19:35fermés, qui à ce jour ne sont
19:37pas assez exploités, malheureusement.
19:39Mais parce qu'il n'y en a pas assez ? Parce qu'il n'y a pas assez de places ?
19:41Parce qu'il n'y en a pas assez,
19:43le nombre de places,
19:45vous voyez par exemple dans les...
19:47Donc on revient sur le manque de moyens en fait.
19:51On a reperdu Marius.
19:53Il allait parler de Dignes-les-Bains,
19:55mais voilà. Oui, Patrick, vous êtes d'accord
19:57avec ça, les centres
19:59fermés. Oui, oui, mais Marius n'a jamais
20:01dit, il faut mettre tout le monde en taule. Il dit,
20:03il faut condamner avec une sévérité
20:05comparable à celle des adultes,
20:07les jeunes mineurs,
20:09les 15-17 ans. On va la retrouver, Marius,
20:11il est là. Il n'y a pas
20:13assez de places, disait Céline, dans ces centres éducatifs
20:15fermés. Fermés !
20:17Par exemple, à côté de Dignes-les-Bains,
20:19au grand cri
20:21de la population, un centre éducatif
20:23fermé est en train de se construire.
20:25Les gens
20:27de la ville ne le voulaient pas.
20:29À ce jour, nous n'avons pas
20:31assez de centres éducatifs fermés.
20:33Nous récupérons des jeunes
20:35en foyer,
20:37dit lambda classique, qui ne devraient
20:39pas être chez nous.
20:41Quand je vois que je récupère
20:43encore, il y a un mois,
20:45trois gamines dans les quartiers
20:47nord qui étaient en train de se prostituer,
20:49mis à la prostitution
20:51par leurs copains de 16 ans,
20:53je me dis,
20:55où est mon métier
20:57aujourd'hui ?
20:59Quand ils rentrent au foyer,
21:01ça a coupé tout à l'heure,
21:03ça me fait rire quand je vous dis ça.
21:05Je leur supprime le portable pendant trois jours.
21:07Vous voyez la punition ?
21:09Parce que le portable,
21:11c'est le doudou du siècle.
21:13Une chose que je voudrais dire,
21:15le problème, c'est qu'on est dans la génération
21:17de l'excuse.
21:19Moi, il y a quelques
21:21années, la génération de
21:23je m'excuse, elle n'existait pas.
21:25Quand j'imposais quelque chose,
21:27ça marchait. Aujourd'hui,
21:29on me regarde droit dans les yeux, on me dit,
21:31qu'est-ce que tu vas me faire ?
21:35Merci Marius, merci Patrick.
21:37Deux éducateurs,
21:39deux visions des choses, pas si contradictoires
21:41d'ailleurs. Marie-Louise a fait le 3210, on la salue
21:43Marie-Louise. Bonjour ma chère Marie-Louise.
21:45Je crois qu'on a entendu votre voix tout à l'heure, Marie-Louise,
21:47dans le premier message qu'on a écouté
21:49sur le sujet. Bonjour.
21:51Bonjour à tous.
21:53Et merci de m'avoir rappelée. Je ne suis pas
21:55toute jeune, c'est vrai.
21:57Mais je sais une chose,
21:59c'est qu'à l'heure actuelle, on
22:01excuse tout.
22:03Le mal et le bien n'existent plus.
22:05Donc, moi,
22:07je ne suis pas pour la prison pour les jeunes.
22:09Mais un jeune qui fait des bêtises,
22:11plus elle est grosse, plus
22:13il devra travailler pour la France.
22:15C'est-à-dire qu'il y a plein
22:17de travaux à faire. Vous êtes
22:19pour les peines d'intérêt général ?
22:21Mais
22:23tous ceux qui font des grosses bêtises,
22:25bien sûr.
22:27Les TIG,
22:29vous vous souvenez, ça n'existe plus, c'est les travaux
22:31d'intérêt généraux, les travaux
22:33d'utilité civile.
22:35Nos jeunes
22:37manquent de but dans la vie,
22:39n'ont plus d'idéal,
22:41n'ont plus rien que ce que leur montrent
22:43les réseaux sociaux,
22:45les télévisions, les ordinateurs
22:47et tout ça. Comment voulez-vous
22:49que nos gamins
22:51aient envie de bien se comporter ?
22:53Cela dit, il y a des sanctions,
22:55tout un arsenal de sanctions
22:57de cet ordre qui existe déjà, Marie-Louise.
22:59Mais vous avez raison, ça fait parfois
23:01un peu centraérer.
23:03Le travail d'intérêt général
23:05existe encore. Oui, mais je veux bien, moi !
23:07C'est-à-dire que parfois,
23:09c'est un peu disproportionné.
23:11Le type a fait quelque chose de très grave,
23:13et on lui demande de balayer la cour.
23:15C'est moi qui trouve cet exemple.
23:17Désolé, le travail d'intérêt général
23:19est proportionnel
23:21à la faute qu'ils ont commise.
23:23Oui, bien sûr.
23:25S'ils ont tué, je suis désolée.
23:27On leur fera faire un travail qui rapportera
23:29et l'argent sera
23:31non pas versé sur leur compte,
23:33mais versé au compte de la victime
23:35et des parents de la victime.
23:37Merci Marie-Louise pour ce bon sens,
23:39ma chère Marie-Louise. Nous sommes très heureux
23:41de vous avoir rappelé, et nous écouterons
23:43ce que donnera ce soir la proposition
23:45de loi de Gabriel Attal sur la justice
23:47des mineurs qui arrive à l'Assemblée nationale.
23:49Et vous l'avez compris,
23:51l'objectif de Gabriel Attal,
23:53c'est de restaurer l'autorité vis-à-vis
23:55de ces populations
23:57de mineurs entre 16 et 18 ans.
23:59Voilà, merci à tous.
24:01Jean-Alphonse, bonjour. Bonjour Eric,
24:03et bonjour Céline. De quoi va-t-il être question
24:05dans l'ordre du crime à 14h sur RTL ?
24:07Une erreur judiciaire en Normandie,
24:09c'est l'incroyable histoire d'André Casse
24:11en 1992.
24:13C'est un très riche promoteur.
24:15Il a une vie sentimentale, on va le dire,
24:17plutôt agitée. Il n'a pas beaucoup de morale,
24:19cet homme, et on va l'accuser
24:21d'avoir tué son épouse,
24:23Sylviane, la mère de ses trois enfants.
24:25Elle est retrouvée avec trois balles dans le corps.
24:27Il était au cinéma
24:29avec ses enfants, André Casse.
24:31Donc ce n'est pas lui qui a tué, mais on va l'accuser d'avoir fait
24:33tuer sa femme.
24:35Il ne bénéficiera dans non lieu
24:37que 12 ans plus tard, c'est-à-dire
24:39qu'il a fait beaucoup de prison entre-temps.
24:41Il a crié son innocence,
24:43comme font beaucoup de personnes.
24:45On ne l'écoutait pas, le dossier était vide.
24:47Il va être notre invité,
24:49André Casse, parce qu'aujourd'hui encore,
24:51des années après, il se bat pour qu'on retrouve le vrai
24:53meurtrier de sa femme.
24:55Il saisit la justice.
24:57Il sera avec nous dans l'ordre du crime. C'est à 14h.
24:59Vous allez voir, c'est une histoire tout à fait diffiante
25:01et qui donne un petit peu le frisson
25:03parce que ça pourrait être n'importe qui comme ça
25:05qui sera accusé à tort, une erreur judiciaire.
25:07L'affaire André Casse, c'est 14h, l'heure du crime.
25:09A tout à l'heure, Jean-Alphonse Richard.
25:11A tout à l'heure et dans un instant.
25:13Bruno Retailleau est-il en route pour la présidentielle
25:15de 2027 ?
25:17On dirait bien que oui. A tout de suite.
25:31A droite, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau
25:33veut devenir président
25:35du parti Les Républicains.
25:37Ça vous fait réagir ? On revient dans 58 secondes.
26:01Jean-Louis qui nous a laissé ce message
26:11après l'officialisation
26:13ce matin de la candidature
26:15du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau
26:17à la présidence du parti
26:19Les Républicains.
26:21Candidature officialisée dans une lettre aux militants
26:23publiée par le journal Le Figaro.
26:25C'est vrai, nous sommes avec
26:27Marie-Pierre Haddad qui est avec nous
26:29du service politique d'RTL sur le web.
26:31Bonjour.
26:33Marie-Pierre, c'est vrai que c'est nous qui extrapolons.
26:35Il n'a pas dit je suis candidat à 2027.
26:37Non, il ne l'a pas dit. D'ailleurs, je crois qu'il ne l'a
26:39jamais dit.
26:41Ce n'est pas écrit dans sa lettre. Par contre, dans sa lettre
26:43il dit la droite peut gagner.
26:45Peut gagner quoi ? L'élection présidentielle
26:47forcément. Il y a aussi les élections
26:49municipales qui arrivent en 2026.
26:51Il y a une potentielle dissolution avec des nouvelles
26:53élections législatives
26:55pourquoi pas à l'été. Donc clairement,
26:57en tout cas, il veut mettre le parti en ordre
26:59de bataille pour préparer les élections.
27:01Et puis quand on prend le parti,
27:03ce n'est pas pour faire du tricot à mon avis.
27:05Et vu la popularité
27:07incroyable
27:09qu'il a à droite
27:11depuis le mois de septembre,
27:13depuis qu'il est au ministère de l'Intérieur,
27:15il est devenu vraiment un phénomène politique.
27:17Après, on aime ou on n'aime pas Retailleau. Il est devenu
27:19un phénomène politique. Qu'en pensez-vous ?
27:21Philippe est à Nantes, je crois.
27:23Il a fait le 3210. Bonjour mon cher Philippe.
27:25Bonjour Éric Brunet.
27:27On vous écoute.
27:29Retailleau, vous n'êtes pas loin du berceau
27:31du...
27:33Que j'allais dire, dans les Pays de la Loire, à Nantes,
27:35on est bien servi. On a François Fillon,
27:37on a Bruno Retailleau, on a Laurence Garnier
27:39qui a été Secrétaire d'État à la Consommation.
27:41On a eu des gens bien à Nantes, Christelle Morrencet
27:43qui a assumé un budget de région qui n'était pas facile
27:45d'assumer, mais qui l'a fait.
27:47Donc on n'a que des gens bien à Nantes.
27:49J'ai l'impression que vous êtes de droite, Philippe.
27:51Ah bon ?
27:53Non, non, moi j'étais... Alors je ne suis plus encarté.
27:55J'ai été... Alors c'est très vieux, moi je suis un ancien.
27:57J'ai 59 ans. J'ai été RPR,
27:59j'ai été UMP, après avec
28:01la limp
28:03entre guillemets que prenait la droite
28:05n'était pas assez assumée.
28:07Donc j'ai arrêté
28:09d'adhérer à des partis.
28:11J'ai fait la campagne des primaires de M. Fillon
28:13du premier tour. Moi je suis un Filloniste,
28:15j'étais au Trocadéro et j'en suis fier.
28:17Et ça c'est aussi une chose qu'on peut souligner,
28:19c'est que M. Retailleau est fidèle également à l'amitié.
28:21Alors, Philippe,
28:23moi
28:25qui ai grandi
28:27une partie de ma jeunesse à Nantes,
28:29j'ai croisé
28:31de nombreuses fois Bruno Retailleau
28:33plus tard, pas à Nantes.
28:35Je n'aurais jamais imaginé que cet homme,
28:37qui est par ailleurs sympathique,
28:39j'ai rien contre lui, éclate à ce point.
28:41Je me disais, il n'a pas vraiment
28:43beaucoup de charisme, il est un peu petit.
28:45Je ne le voyais pas exploser
28:47et devenir ce qu'il est devenu en quelques mois.
28:49J'ai presque envie de dire
28:51the figure de la droite LR.
28:53Il est devenu, mais
28:55incontournable.
28:57C'est incroyable cette ascension politique
28:59en quelques mois, Philippe.
29:01Oui, c'est vrai, mais je pense que c'est parce que c'est un homme
29:03qui, comme François Fillon,
29:05connaît la France, connaît les Français,
29:07a travaillé ses dossiers. Il n'est pas
29:09dans la com', c'est de la politique comme moi je l'aime.
29:11C'est de la politique avec des idées,
29:13avec des idées qu'il assume.
29:15Et franchement, c'est un homme
29:17qui connaît la France et les Français.
29:19Je me souviens, M. Macron,
29:21on peut lui reprocher plein de choses, mais c'est vrai,
29:23quand il est arrivé, quand il a censé faire ce grand débat,
29:25il a même, je crois, avait lancé une lettre aux Français
29:27pour dire, dites-moi ce que je dois faire.
29:29Ça paraissait ahurissant, alors que
29:31des gens comme M. Rotailleau, encore une fois,
29:33ils n'ont pas besoin de ça, ils connaissent la France,
29:35ils sont sur le terrain.
29:37Et c'est ça dont on a besoin.
29:39On parlait précédemment, dans le sujet
29:41précédent, d'autorité, etc.
29:43C'est un homme qui sait ce que c'est que l'autorité.
29:45Depuis qu'il est ministre de l'Intérieur,
29:47on a connu, et on connaît encore un peu,
29:49la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.
29:51En tant que ministre de l'Intérieur, il a fait le ménage
29:53que personne n'avait fait avant lui.
29:55Je ne savais pas que,
29:57lui, qui est un homme de l'Ouest,
29:59cette ZAD
30:01de Notre-Dame-des-Landes, dont on ne parle plus
30:03vraiment tous les jours, dans l'actualité,
30:05il a agi.
30:07Bien sûr.
30:09Parce que la ZAD, il y avait encore
30:11des zadistes, des constructions
30:13droite à gauche.
30:15Personne ne respectait plus rien.
30:17Il a mis d'ordre là-dedans.
30:19Il a fait intervenir la police nationale à Nantes
30:21pour lutter contre le trafic de drogue.
30:23Enfin, il agit.
30:25Et puis, c'est aussi un très bon
30:27communicant, Bruno Retailleau.
30:29Depuis qu'il est installé Place Beauvau,
30:31Marie-Pierre Haddad, il sature
30:33l'espace. Il y a des déplacements tous les jours
30:35ou presque. Il est sur toutes les
30:37télés en permanence.
30:39Depuis qu'il a été nommé au gouvernement,
30:41il y a une semaine sans qu'on ait une proposition
30:43du ministre de l'Intérieur.
30:45Et c'est d'ailleurs aussi quelque chose que constatent
30:47les autres ministres au sein du gouvernement,
30:49en disant qu'il est bon, il le fait savoir
30:51et surtout, il communique très bien là-dessus.
30:53Marcel,
30:55restez là, Philippe Le Nantais,
30:57le proche
30:59des idées de Retailleau,
31:01de Bruno Retailleau. Marcel est avec nous.
31:03Bonjour, mon cher Marcel.
31:05Où êtes-vous, Marcel ?
31:07Miravonne de Guyenne, Lothé-Garonne.
31:09Lothé-Garonne. C'est où par rapport à
31:11Agen ?
31:13Avant...
31:15À droite, plus vers Bordeaux.
31:17À droite, quand vous sortez de la zone commerciale.
31:19Plus vers l'ouest.
31:21Bruno
31:23Retailleau, est-ce qu'il vous enchante,
31:25ce Bruno Retailleau ? Je ne sais pas
31:27qu'il ne m'enchante pas, mais il y a peut-être d'autres choses
31:29à faire plutôt que de faire le coq
31:31pour
31:33les présidentielles du RPR.
31:35Si, apparemment,
31:37d'après ce que disait le monsieur juste avant moi,
31:39il fait très bien son métier,
31:41et qu'il continue à faire ce qu'il fait,
31:43ça ira très bien.
31:45Attendez, Marcel, c'est ce qu'on dit du côté
31:47de chez Laurent Wauquiez.
31:49Il y a eu un communiqué de l'entourage,
31:51il y a eu une prise de parole de la part de l'entourage
31:53de Laurent Wauquiez, qui dit qu'on ne comprend
31:55pas trop, qu'il continue à faire
31:57ce qu'il sait faire au ministère de l'Intérieur,
31:59bravo, il est bon, et qu'il laisse
32:01Laurent Wauquiez mettre en ordre le parti.
32:03On n'a sûrement pas trop apprécié cette candidature,
32:05alors que Laurent Wauquiez veut rester président.
32:07Oui, parce que depuis
32:09les élections qui ont eu lieu après
32:11la dissolution, on sait que Laurent Wauquiez
32:13veut la tête du parti,
32:15pourquoi pas en faire une rampe
32:17de lancement pour 2027, et son entourage
32:19est quand même assez clair en disant qu'il y a des rôles,
32:21il y a une répartition des rôles, donc à toi
32:23d'incarner la droite au gouvernement,
32:25c'est ce qu'a dit Laurent Wauquiez lors d'un
32:27dîner avec Bruno Retailleau, et à moi
32:29de reconstruire notre famille politique.
32:31A Laurent Wauquiez le parti, à Bruno
32:33Retailleau le gouvernement, et là
32:35forcément, ils sont obligés de revoir tout leur
32:37plan, et d'essayer d'éviter d'avoir une
32:39guerre des chefs comme la droite a déjà
32:41connu par le passé.
32:43Marcel, vous êtes un électeur de droite, vous ?
32:45Ou de gauche, ou d'ailleurs ?
32:47Ex.
32:49Et il vous fait...
32:51Vous le trouvez bien ?
32:53Vous seriez capable de voter pour...
32:55Moi je ne vote plus pour ce genre
32:57de discours, depuis Sarkozy
32:59je ne vote plus.
33:01Nicolas Sarkozy, vous ne votez plus.
33:03Non, je ne me reconnais plus dans ce système
33:05politique, monsieur Sarkozy
33:07a fait des choses qu'on n'a pas reconnues pour la France,
33:09ça ne s'est pas tellement vu,
33:11on va dire, il parlait des problèmes
33:13financiers,
33:15et parce que ça je l'ai suivi.
33:17Non, c'est-à-dire que vous regrettez
33:19l'action de Nicolas Sarkozy, ou vous
33:21trouvez qu'on est injustes avec lui ?
33:23Les deux, je regrette
33:25qu'il ne soit plus là, et je trouve que
33:27on est injustes par rapport à lui.
33:29Après, comme je dis,
33:31il faut qu'il prouve ce qu'il dit,
33:33pour ce financement libyen, ça faut prouver.
33:35Oui, oui.
33:37Si on prouve
33:39ce qu'il a fait, tant mieux,
33:41si c'est pour lui, comme Mme Le Pen,
33:43tout ça...
33:45Là, il y a quand même des dizaines et des dizaines de magistrats
33:47depuis des années qui travaillent sur le dossier Nicolas Sarkozy,
33:49ça en a mobilisé des énergies,
33:51à mon avis,
33:53on verra quelque chose, ou pas d'ailleurs,
33:55ce serait dommage qu'on ne voit rien,
33:57parce que c'est beaucoup d'énergie
33:59judiciaire qui sont déployées
34:01autour du dossier Nicolas Sarkozy.
34:03Il est 13h39, les amis,
34:05merci Marcel du Lot-et-Garonne,
34:07Philippe, tiens, vous allez rester avec nous,
34:09parce qu'il va peut-être se faire encore attaquer,
34:11Bruno Retailleau,
34:13et en vous, il a un fervent défenseur.
34:15A tout de suite.
34:25On parle du destin national
34:27qui est en train de se façonner,
34:29peut-être, peut-être,
34:31M. Bruno Retailleau qui est votre ministre de l'Intérieur,
34:33une autre, Claude a fait le 3210,
34:35bonjour Claude.
34:37Bonjour.
34:39Où êtes-vous, mon cher Claude ?
34:41Je suis dans le téléphone.
34:43Plaque minéralogique numéro 90.
34:45Est-ce que vous ne seriez pas haut-parleur, Claude ?
34:47Oui, on vous entend loin et mal.
34:49Est-ce que vous pouvez l'enlever, s'il vous plaît,
34:51qu'on vous entende mieux ?
34:53Ah, vous êtes autoritaire.
34:55Il dit oui au quart de tour.
34:57Je douce mes fermes.
34:59Une main de fer dans un gant de velours.
35:01Claude, c'est mieux, le son ?
35:03Oui, c'est mieux.
35:05Merci beaucoup, Claude.
35:07Je garde votre technique.
35:09Claude, bon, Bruno Retailleau,
35:11qu'est-ce qu'on en fait ?
35:13Est-ce qu'il est un bon candidat pour la présidentielle de 2027 ?
35:15Évidemment.
35:17Bien évidemment.
35:19Pour l'instant,
35:21ça a été le meilleur ministre de l'Intérieur
35:23qu'on ait eu depuis plusieurs années.
35:25C'est le candidat idéal
35:27pour être président de la République.
35:29J'irais même président de la République,
35:31parce que franchement, il est temps
35:33qu'on s'intéresse à la France.
35:35Et ce monsieur-là s'intéresse beaucoup à la France.
35:37Et ça me plaît beaucoup.
35:39Plus que Gérald Darmanin ?
35:41Plus que Gérald Darmanin.
35:43Quelle différence vous faites entre les deux, par exemple, Claude ?
35:45J'ai l'impression que son discours
35:47est plus sincère.
35:49Et puis, Darmanin, on a déjà étudié
35:51le phénomène,
35:53donc il faut laisser
35:55les nouvelles têtes.
35:57C'est quelqu'un qu'on ne connaissait pas forcément.
35:59Je ne le connaissais pas forcément, monsieur Bruno Retailleau,
36:01mais c'est quelqu'un que j'apprécie énormément.
36:03C'est étonnant d'employer le terme
36:05de nouvelles têtes pour Bruno Retailleau,
36:07qui fait quand même partie, Marie-Pierre, du paysage politique français
36:09depuis des décennies, maintenant.
36:11Oui, Bruno Retailleau, il est sénateur
36:13de Vendée depuis 2004.
36:15Depuis 2014, il est président du groupe
36:17des sénateurs, justement,
36:19au Sénat. Et, en fait, c'est quelqu'un
36:21qui vient du Mouvement pour la France de Philippe Devilliers
36:23et qui, ensuite, a rejoint
36:25l'UMP. On l'a surtout
36:27vu en 2017, pendant la campagne
36:29présidentielle, où il était dans l'écurie
36:31de François Fillon, et où il a soutenu
36:33François Fillon jusqu'au bout, malgré
36:35les affaires qui ont plombé sa campagne.
36:37Et c'est d'ailleurs quelque chose que
36:39beaucoup, au sein des Républicains,
36:41lui donnent comme un avantage en disant que c'est quelqu'un
36:43de loyal, même quand il y a eu
36:45les affaires, il n'est pas parti, ni pour
36:47faire campagne pour un autre candidat LR,
36:49ni pour rejoindre Emmanuel Macron.
36:51Il est resté même dans l'adversité.
36:53Bruno Retailleau, c'est l'histoire
36:55d'un homme qui a finalement
36:57fait plus
36:59d'avancées politiques
37:01en quelques mois qu'en toute une vie.
37:03C'est-à-dire qu'il a été
37:05révélé au français
37:07depuis ce mois de septembre,
37:09depuis qu'il est ministre de l'Intérieur.
37:11Tout à l'heure, Claude nous disait
37:13oui, je sais qu'il était
37:15dans la politique depuis longtemps, mais là, c'est vraiment
37:17maintenant que je le découvre. Et beaucoup
37:19de gens découvrent ce Bruno Retailleau
37:21et se rendent compte qu'il a un discours sur les
37:23questions liées
37:25à son ministère de l'Intérieur,
37:27qui est, j'ai envie de dire,
37:29un peu iconoclaste et assez nouveau.
37:31Et plus dur que ses prédécesseurs.
37:33Alors pour ceux qui aiment la dureté,
37:35pour ceux qui ont envie d'autorité, c'est vraiment
37:37le candidat idéal. Pas pour les autres, bien sûr.
37:39En tout cas, c'est surtout celui qui a réussi
37:41à passer la censure.
37:43On sait que Michel Barnier,
37:45lui, est tombé. Et c'est le seul
37:47qui était, en tout cas, un des seuls qui était
37:49dans le gouvernement de Michel Barnier qui a pu continuer
37:51au même poste et qui a réussi à s'imposer.
37:53Donc ça montre aussi la force
37:55de frappe qu'il a réussi à
37:57avoir et surtout la popularité
37:59qu'il a gagnée ces dernières semaines
38:01au sein du gouvernement, dans un gouvernement
38:03où personne ne sait combien de temps il va tenir,
38:05où tout le monde dit qu'il n'y a
38:07pas forcément, en tout cas pour celui de Barnier,
38:09des ténors ou des politiques
38:11identifiables auprès des Français.
38:13Et lui, c'est le visage qui maintenant
38:15a été identifié dans le gouvernement
38:17Barnier, puis dans le gouvernement Bayrou.
38:19Marie-Pierre Haddad, du service politique du web
38:21d'RTL. On est avec Claude de
38:23Belfort. On va saluer Jean-Louis. Bonjour
38:25Jean-Louis. Bonjour.
38:27Bonjour Jean-Louis. Bonjour.
38:29Séduit, vous aussi, par Retailleau ?
38:31Oui, alors M. Brunet, je voulais simplement vous dire
38:33par rapport à ce que vous avez dit, on ne juge pas un homme
38:35et une femme s'ils sont petits, moyen ou grand
38:37pour leur capacité.
38:39Alors déjà, d'une. Deuxièmement,
38:41Bruno Retailleau, tout à fait. Heureusement
38:43qu'on l'a en ce moment. C'est quelqu'un
38:45qui s'est révélé. Pour l'instant,
38:47il prend, il veut être président
38:49des LR. Il n'a jamais dit qu'il serait président de la République
38:51pour l'instant. Il n'est pas candidat,
38:53chaque chose en son temps.
38:55Cet homme, j'espère, qui va rester
38:57le plus longtemps possible
38:59comme ministre
39:01ici dans ce gouvernement, parce que c'est
39:03un des seuls qui est en train
39:05de remettre de l'ordre, parce qu'il faut
39:07remettre de l'ordre de toutes les
39:09façons. Quelle que soit
39:11la personne qui prendra
39:13les rênes en 2027, il faudra
39:15remettre de l'ordre. Et j'espère même avant,
39:17quand on voit tout ce qui se passe,
39:19il est... C'est quelqu'un qui est
39:21drôle en ce moment Bruno Retailleau. Vous savez,
39:23ce n'est pas quelqu'un qui va
39:25aller comme ça. Voilà, il dit
39:27ce qu'il pense. D'ailleurs,
39:29moi-même, il m'étonne. Je me demande
39:31comment il peut rester parce qu'il
39:33dit les choses. Je pense qu'il a dû
39:35régler avant d'accepter
39:37le poste de ministre en disant
39:39voilà ce que je vais faire. C'est ça
39:41où je m'en vais parce que je pense que c'est
39:43quelqu'un qui est comme ça.
39:45Mais heureusement qu'on l'a en ce moment.
39:47Et tant mieux pour les LR
39:49parce que
39:51il y a des personnes qui sont
39:53capables de tenir
39:55le ministère.
39:57Il peut être pour vous l'homme
39:59du renouveau, de la résurrection
40:01pour un parti, les LR
40:03qui diminuent comme peau de chagrin avec une
40:05représentation à l'Assemblée nationale qui est
40:07de plus en plus limitée.
40:09Il peut être celui qui redonne
40:11du souffle aux élections
40:13intermédiaires, par exemple, aux LR ?
40:15Je pense que c'est quelqu'un
40:17qui va pouvoir
40:19faire
40:21entrer des brebis égarées qui se sont
40:23dispersées un peu de partout. Parce que
40:25au bout d'un moment, dans tous les partis, c'est comme ça.
40:27Vous m'intéressez. Là, vous êtes
40:29en train de me dire, disperser un peu partout,
40:31peut-être aux RN, vous êtes en train de me dire, il peut faire
40:33mal à Marine Le Pen ou à Jordan Bardella ?
40:35Vous savez,
40:37tout à fait. De toute façon,
40:39un parti politique,
40:41quand ils ont quelqu'un d'un plomb à leur tête,
40:43on le voit,
40:45on l'a vu et on l'a déjà vu
40:47plusieurs fois,
40:49vous savez, il y a des personnes
40:51qui sont parties de chez nous,
40:53excusez-moi, je dis de chez nous parce que moi je vais à la droite,
40:55qui sont parties des LR,
40:57qui étaient chez M. Bardella
40:59ou ailleurs, parce que c'est pas parce que
41:01c'est M. Bardella
41:03et tout, c'est des citoyens
41:05qui en ont marre et qui
41:07voient que rien ne se fait.
41:09Alors au bout d'un moment, mettez-vous à la place
41:11de ces gens-là,
41:13ils vont dire, on va les essayer,
41:15il n'y a que qu'on n'a jamais vu
41:17à la tête.
41:19Vous pensez que c'est le sauveur de la droite aujourd'hui,
41:21Bruno Retailleau, pour faire court ?
41:23C'est pas, pour l'instant,
41:25on ne peut pas préjuger,
41:27c'est pas le sauveur, mais c'est quelqu'un qui va
41:29faire tout ce qu'il peut
41:31pour ramener
41:33les broveries dans la bergerie.
41:35Vous verrez, c'est quelqu'un qui va redonner confiance
41:37à tous les LR
41:39qui sont un petit peu,
41:41comment on dit, ils ne savent plus
41:43trop où aller, je pense qu'il va rater
41:45la droite où elle doit être.
41:47Après, il ne faut pas
41:49toujours... Quand vous me dites ça, ça veut dire
41:51que vous n'écartez pas l'idée dans votre
41:53esprit qu'il soit là en 2027
41:55à la présidentielle.
41:57Oui, mais pour moi, c'est trop tôt.
41:59Chaque chose en son temps.
42:01Là, il a son
42:03boulot de ministre, il va faire tout
42:05ce qu'il peut. Comme j'ai dit, si on
42:07ne lui coupe pas l'herbe sous le pied,
42:09ou si on ne le vire pas, parce que, vous savez,
42:11avec ces gouvernements...
42:13Vous l'aviez vu venir, vous ? Parce que moi,
42:15franchement, il est dans mon paysage de
42:17journaliste politique depuis des années et des années.
42:19D'ailleurs, c'est plutôt quelqu'un qui est d'un commerce agréable,
42:21qui est très gentil, assez simple, etc.
42:23Mais, vous m'auriez dit, au mois de juillet,
42:25la personnalité politique
42:27de l'hiver prochain, c'est-à-dire maintenant, là,
42:29sera Bruno Retailleau ?
42:31Je n'y aurais pas cru.
42:33Même au sein des Républicains, on n'y croit pas,
42:35on se dit fascinés par...
42:37Je l'ai rencontré dans diverses unions, plusieurs fois.
42:39C'est quelqu'un, comme vous dites,
42:41qui est petit, mais
42:43qui est très grand. Il a une
42:45chose, il l'écoute. Moi, j'ai eu l'occasion
42:47de discuter...
42:49On vous entend mal, Jean-Louis. Je suis désolé,
42:51le son est vraiment pas bon,
42:53mon cher Jean-Louis. En tout cas, on a compris
42:55ce que vous pensez. Nous sommes
42:57tous à peu près d'accord sur l'idée.
42:59Non pas qu'il faut, je ne suis pas en train de vous
43:01embrouiller politiquement. On est tous
43:03à peu près d'accord pour dire que c'est une des révélations
43:05politiques de cet hiver.
43:07Qu'on aime ou qu'on n'aime pas Bruno
43:09Retailleau, bien évidemment, mes chers auditeurs
43:11ou chères auditrices. On va changer de sujet
43:13maintenant. Il faut qu'on parle médecin,
43:15Céline.
43:17Médecin étranger.
43:19C'est médecin étranger qui se mobilise
43:21cet après-midi,
43:23qui manifeste parce que
43:25ils sont des milliers dans le pays à tenir
43:27à bout de bois nos services
43:29de soins. Emmanuel Macron avait promis
43:31il y a un an, tout pile,
43:33de les régulariser.
43:35Ce n'est pas le cas pour beaucoup d'entre eux. Ils ont dû passer
43:37un concours qui s'est avéré bien difficile.
43:39En attendant, ils sont payés moins cher que
43:41leurs homologues français. Et sans eux,
43:43c'est tout simple, nos systèmes de santé tourneraient
43:45encore moins bien. A tout de suite.
44:03Je suis allée quelques fois aux urgences
44:05de l'hôpital d'Argenteuil.
44:07Heureusement que nous avons des médecins
44:09étrangers pour nous accueillir parce que
44:11ce serait encore pire que ce que l'on
44:13connaît actuellement. Ils sont tout à fait compétents.
44:15Nous sommes tellement lamentables que nous
44:17les empêchons de s'établir
44:19en cabinet de ville. Mais à quoi on joue
44:21en France avec la santé des gens ?
44:25C'est un débat très intéressant
44:27parce que ce que nous dit cette dame,
44:29c'est qu'il y a beaucoup de médecins
44:31étrangers en France, hors Union Européenne,
44:33qui viennent d'autres pays,
44:35qui peuvent venir d'un peu partout,
44:37et qui sont aujourd'hui ceux qui
44:39tiennent en partie, il ne faut pas exagérer,
44:41qui tiennent en partie nos services d'urgence,
44:43nos services hospitaliers. Or, ces médecins-là
44:45ont un statut qui fait
44:47qu'ils ne sont pas très bien payés,
44:49peut-être un peu comme nos internes à nous.
44:51Et ce qu'ils souhaiteraient,
44:53c'est être un peu comme des médecins
44:55français à part entière.
44:57Et c'est compliqué, c'est la raison pour laquelle
44:59ils sont un peu en train de manifester en ce moment.
45:01Que faut-il faire de ces médecins ?
45:03Devons-nous leur donner
45:05un statut équivalent
45:07aux médecins français, par exemple ?
45:09Je vous suggère de prendre au 3210
45:11Rachida, ma chère Rachida,
45:13bonjour !
45:15Bonjour Eric, bonjour Céline,
45:17je suis contente de vous avoir.
45:19Où est-ce que vous êtes Rachida ?
45:21Alors, moi j'habite à Volpénile,
45:23à côté de Fontainebleau, et donc j'exerce
45:25depuis 35 ans dans un hôpital
45:27dans le 94,
45:29et donc évidemment je côtoie tous les jours
45:31tous les jours des médecins étrangers,
45:33et il faut savoir que s'ils n'étaient pas là,
45:35même pour endormir les patients,
45:37pour prendre les gardes,
45:39ça ne pourrait pas se faire.
45:41Rachida, derrière ce mot étranger se cache,
45:43dites-nous, d'où viennent-ils ?
45:45Donnez-nous quelques nationalités.
45:47Alors beaucoup, c'est Tunisie, Algérie, Maroc,
45:49et Mauritanie,
45:51quelques-uns, et à une époque,
45:53on avait des Syriens.
45:55Essentiellement Proche-Orient,
45:57Afrique du Nord essentiellement ?
45:59Oui.
46:01Si vous voulez, c'est des gens, par exemple,
46:03à qui on demande sans arrêt de faire leur preuve,
46:05par exemple, si vous voulez,
46:07pour vous expliquer, la journée,
46:09ils prennent une salle d'opération,
46:11moi je suis avec eux, on endort les patients,
46:13donc là, ils sont seniorisés,
46:15comme on dit, et la nuit,
46:17quand il y a des gardes, ils se retrouvent internes,
46:19donc ils n'ont plus aucune...
46:21ils ont des responsabilités, mais moindres,
46:23et ce sont des gens quand même qui sont
46:25beaucoup moins payés,
46:27ils sont obligés pour y arriver de faire plein de gardes,
46:29et je vous assure que
46:31Eric et Céline,
46:33s'ils n'étaient pas là,
46:35aussi bien les médecins anesthésistes
46:37que les chirurgiens qui sont extraordinaires,
46:39je ne sais pas comment on ferait les hôpitaux
46:41pour fonctionner.
46:43Est-ce que vous savez Rachida,
46:45si vos collègues ont tenté
46:47le concours il y a quelques mois,
46:49cette validation des compétences pour être régularisé,
46:51et considéré comme des médecins français ?
46:53Oui, alors il y a 5
46:55collègues
46:57qui l'ont tenté,
46:59donc ils ont eu les résultats là, fin janvier,
47:01sur 5, il n'y en a que 2 qui l'ont eu,
47:03parce qu'il y avait 4 000
47:05postes d'ouvert,
47:07mais ils n'en ont pris que 3 800,
47:09mais il faut dire qu'ils ont eu des notes
47:11correctes, mais je ne sais pas pourquoi
47:13ils n'ont pas été pris, donc ça veut dire qu'il faut qu'ils recommencent
47:15encore dans un an,
47:17à faire leur preuve, et à repasser l'examen.
47:19Est-ce que ces médecins
47:21sont venus d'eux-mêmes ?
47:23Est-ce qu'ils sont venus...
47:25ils ont franchi la frontière,
47:27ils ont débarqué en France sans papier ?
47:29Je prends l'exemple extrême,
47:31ou est-ce que c'est la France,
47:33l'autre exemple extrême, qui est allée les chercher ?
47:35Alors certains, oui,
47:37c'est la France qui a été les chercher,
47:39mais d'autres non, pour des raisons diverses,
47:41ils ont quitté l'Algérie ou le Maroc,
47:43ils sont venus, ils ont dû refaire leur preuve,
47:45et alors
47:47ce que je voudrais dire, c'est que
47:49c'est des gens qui ont une expérience et une compétence
47:51incroyable, parce que dans leur
47:53pays, ils travaillaient dans des conditions
47:55très difficiles, avec pas
47:57le matériel qu'on a en France,
47:59et je vous assure que ce sont des gens, je dis pas ça
48:01pour... mais vraiment,
48:03ils sont extrêmement compétents.
48:05Est-ce qu'ils sont estimés par leurs collègues français ?
48:07Oui, oui, bah oui, ils sont
48:09estimés, mais ils sont moins
48:11payés qu'eux.
48:12D'ailleurs, on ose espérer qu'ils sont compétents, puisqu'on les autorise
48:14à exercer dans notre pays, c'est quand même
48:16qu'on considère qu'ils ont les compétences pour...
48:18Non, oui, mais enfin, attendez,
48:20on considère qu'ils ont les compétences pour,
48:22mais sans arrêt, on leur demande de repasser des
48:24examens pour prouver leur
48:26compétence.
48:27C'est ce qui explique leur colère et leur mobilisation
48:29aujourd'hui. Je voudrais qu'on
48:31accueille Arnaud Rachida
48:33dans cette conversation. Bonjour Arnaud.
48:35Bonjour.
48:36On vous écoute.
48:37Que faites-vous dans la vie ?
48:39Je suis généraliste en ville,
48:41en libéral.
48:43Vous soutenez le mouvement de ces médecins étrangers ?
48:45Oui, oui,
48:47bien sûr, je le soutiens largement,
48:49puisque j'ai des amis qui sont passés par
48:51ce périple,
48:53parfois pendant une dizaine, quinzaine d'années
48:55à travailler, à faire vivre
48:57et à faire tourner littéralement l'hôpital
48:59public, les hôpitaux périphériques un peu partout
49:01en France. Donc c'est pas
49:03partiellement, comme vous avez dit tout à l'heure dans la présentation,
49:05c'est qu'en fait, en gros, pour faire tourner un service
49:07de garde, s'il y a des trous
49:09dans le tableau de garde,
49:11le service ferme tout simplement. Donc ça fait bien
49:13tourner l'hôpital public en
49:15permanence, avec énormément
49:17d'économies pour la France, puisqu'effectivement,
49:19ils sont payés comme une alterne.
49:21J'ai une question à vous poser.
49:23Beaucoup de gens qui nous écoutent
49:25ne savent pas, ou se posent peut-être des questions,
49:27ces médecins étrangers
49:29qui viennent en France. La question
49:31de la compétence ne se pose pas. C'est pas des sous-médecins.
49:33Ils ont fait des études
49:35comparables
49:37aux médecins français, sur un type
49:39qui fait une crise d'hypertension
49:41ou que sais-je, ou quelqu'un qui a un nodule
49:43suspect. Ils ont un diagnostic
49:45comparable à celui d'un médecin français, Arnaud.
49:47Tout à fait.
49:49On a certainement des études comparables.
49:51Ils exercent de toute façon en France
49:53et se sont donc adaptés, s'il y a des différences
49:55entre les systèmes de santé depuis longtemps.
49:57En fait, c'est
49:59purement économique, à mon sens.
50:01Pour faire des économies à l'hôpital public,
50:03il y a déjà du mal à rester
50:05dans les clous au niveau financier.
50:07On fait tourner les services
50:09avec des faisants fonction d'interne d'origine étrangère,
50:11avec les internes à qui on a rajouté
50:13une dixième année de médecine, d'ailleurs,
50:15tout récemment, sans trop leur demander leur avis,
50:17alors qu'ils étaient déjà engagés dans des études.
50:19Tout ça pour permettre
50:21de faire tourner les services à moindre coût,
50:23puisqu'il faudrait recruter des médecins, sinon,
50:25deux à trois fois plus chers
50:27pour le même travail.
50:29Merci beaucoup, Arnaud,
50:31pour votre témoignage, vous le médecin généraliste.
50:33Merci à Rachida, pardon à Françoise
50:35et Cyril, qu'on n'a pas eu le temps
50:37de prendre sur ce sujet,
50:39cette colère
50:41des milliers de médecins
50:43diplômés hors de l'Union européenne.

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