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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi News. C'est un plaisir de vous accompagner.
00:00:05Dans quelques instants, je vous présenterai nos invités, mais tout d'abord les thèmes du jour.
00:00:09C'est une audition sous tension, celle de Richard Ferrand, proche d'Emmanuel Macron,
00:00:14qui passe les auditions devant la Commission des lois de l'Assemblée cette matinée et au Sénat en ce moment même.
00:00:20Une audition très politique pour celui qui est proposé à la tête du Conseil constitutionnel.
00:00:25C'est une levée de boucliers face à ce choix, sauf, et c'est une décision qu'on va analyser,
00:00:32le RN qui s'abstient à l'Assemblée. Depuis hier, depuis qu'il est passé devant le juge Robert Ménard,
00:00:39qui a refusé, vous le savez, de marier un individu sous OQTF, il reçoit un très grand nombre de soutien.
00:00:44Soutien populaire, tout d'abord, et soutien des maires, dont le président de l'association des maires de France,
00:00:50David Lysnard. Il était notre invité ce matin, on l'écoutera.
00:00:53Et puis, ce sont des témoignages glaçants, témoignages des vigiles à Crépole, lors de cette terrible soirée,
00:00:58au cours de laquelle le jeune Thomas a été tué. En écoutant les témoignages des vigiles, en les lisant,
00:01:04on comprend que c'est une bande qui est venue dans un bal de villages armés pour en découdre.
00:01:09Ces vigiles de la salle des fêtes sont de véritables héros du quotidien.
00:01:12Comme on dit, face à l'ensauvagement, ils n'avaient rien pour se défendre.
00:01:16Elle aussi, d'ailleurs, est dotée d'un courage certain. Marie-Hélène Thauraval, maire de Rome en Surizère,
00:01:21notre invité exceptionnel à partir de 13h, tout à l'heure. Mais d'abord, il est midi, place au journal.
00:01:26Bonjour à vous, cher Somaïa Labidi.
00:01:28Bonjour Sonia, bonjour à tous. Vous en parliez dans votre sommaire.
00:01:31C'est la principale information de cette mi-journée.
00:01:34Le RN s'abstient sur la proposition de nommer Richard Ferrand la tête du Conseil constitutionnel.
00:01:40Le résultat du scrutin sera connu en milieu de journée, après son audition au Sénat.
00:01:44Et dans le même temps, on a appris il y a quelques minutes que la candidature du sénateur Philippa
00:01:49a reçu le feu vert du Parlement.
00:01:52A la une de l'actualité internationale, 4 dépouillées, 6 otages doivent être remis à Israël cette semaine.
00:01:59Et selon le Hamas, les corps de Chiribi Bass et de ses enfants Ariel et Kfir pourraient être rapatriés ce jeudi.
00:02:06En attendant, c'est tout un pays qui retient son souffle. Mathieu Dewez.
00:02:11Leurs visages sont devenus les symboles des attaques terroristes du 7 octobre 2023.
00:02:16Ariel et Kfir, enlevés dans le kibbutz de Niros avec leur mère Shiri.
00:02:21Ils étaient alors âgés de 4 ans et 8 mois.
00:02:23Le père, Yarden, sera kidnappé à un autre moment et séparé du reste de la famille durant sa captivité.
00:02:29Il a été libéré le 1er février dernier.
00:02:32Mais sa femme et ses deux enfants seraient toujours entre les mains des terroristes.
00:02:36Le Hamas annonce que leurs dépouilles seront rendues jeudi à Israël.
00:02:40Mais la famille Bibas veut garder espoir.
00:02:42Nous avons été bouleversés par l'annonce du porte-parole du Hamas concernant le retour prévu ce jeudi de nos chers Shiri, Ariel et Kfir.
00:02:51Bien que nous ayons pris connaissance de ces informations, nous n'avons à ce stade reçu aucune confirmation officielle.
00:02:58Tant que cette confirmation ne nous est pas donnée, notre combat continue.
00:03:02Alors que l'inquiétude concernant leur sort dépasse les frontières,
00:03:05le président Emmanuel Macron a exprimé hier soir son soutien à la famille Bibas.
00:03:10Shiri, Kfir, Ariel, visage de l'innocence et de l'amour, visage d'une humanité éternelle que la barbarie du Hamas jamais n'abolira.
00:03:18La France, mobilisée pour la libération de tous les otages, se tient aux côtés de Yarden et de la famille Bibas, en fraternité universelle.
00:03:26Dès le mois de novembre 2023, le Hamas a annoncé la mort des deux enfants et de leur mère dans une frappe israélienne sur Gaza.
00:03:33Une information que l'État hébreu n'a jamais confirmée.
00:03:38Selon le Vatican, le pape François a passé une nuit tranquille depuis hier.
00:03:42On sait que le souverain pontife souffre d'une pneumonie aux deux poumons et d'une bronchite asthmatique.
00:03:49Je vous rappelle que le Saint-Père, âgé de 88 ans, a été hospitalisé vendredi dernier après l'aggravation d'une bronchite qui durait depuis une semaine.
00:03:58Voilà pour le tour d'horizon de l'actualité à midi, Sonia.
00:04:02Merci Somaya, on vous retrouve avec grand plaisir tout à l'heure pour le rappel des titres.
00:04:05Je salue nos invités autour de la table, Olivier d'Artigolle, merci de votre présence, bonjour à vous Philippe Bilger, merci également Elisabeth Lévié présente,
00:04:13tout comme Kévin Bossuet et notre journaliste politique Thomas Bonnet également, beaucoup d'actualités.
00:04:19Et tout d'abord, je vais vous montrer ces images qui font mal au cœur.
00:04:23Mal au cœur parce qu'une bibliothèque, évidemment, dans une ville et une bibliothèque municipale, c'est essentiel.
00:04:30C'est l'éducation, c'est la culture, c'est l'ouverture à l'autre.
00:04:33Eh bien, voici ce qu'il reste de la bibliothèque municipale de Grenoble, pour ceux qui connaissent le quartier, dont on a souvent parlé d'ailleurs, du Mistral,
00:04:43avec cet incendie qui a eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi, qui a quasiment ou partiellement, en tous les cas, endommagé cette bibliothèque.
00:04:51Alors, le gouvernement, par la voix du ministre François-Noël Buffet, affirme que tout sera mis en œuvre pour retrouver les auteurs de cet acte révoltant.
00:04:59Il s'agit précisément de la bibliothèque Chantal Mauduit à Grenoble.
00:05:03C'est inauguré le 14 décembre dernier et qui est le nom de neuf dans un quartier populaire, où il y a tant besoin de culture, d'ouverture.
00:05:12Vous ne l'avez même pas précisé tellement ça semble évident, donc c'est criminel.
00:05:16Oui, c'est un acte.
00:05:18C'est intentionnel, ce n'est pas accidentel.
00:05:20Non, je viens de dire un acte...
00:05:22Vous avez raison, on a tellement l'habitude que c'est...
00:05:24Je voulais qu'on démarre par cela, mais c'est comme quand, pardonnez-moi, lors des émeutes, quand il y a eu ces incendies de bâtiments publics,
00:05:34que ce soit d'ailleurs des bibliothèques, que ce soit des crèches, enfin tout ce qui sert à la vie de tous les jours, comment...
00:05:39Et on se souvient d'une mère de famille faisant face aux émeutiers, leur disant non, pas l'école, pas l'école.
00:05:45Vous vous en souvenez ?
00:05:48Il faut dire quelque chose de pessimiste, vous avez raison, c'est très important qu'il y ait des bibliothèques.
00:05:53Je crains qu'on ait un peu dépassé le stade des bibliothèques et des médiathèques.
00:05:57Ah non, non, non, il faut...
00:05:59Il ne faut pas ouvrir les quartiers populaires de bibliothèques.
00:06:01Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas le faire, Olivier.
00:06:03Je dis que ne soyons pas trop angéliques, on ne va pas ramener la paix sociale, le vivre ensemble et tout ce que vous voulez,
00:06:11simplement avec des bibliothèques et des médiathèques.
00:06:13En tous les cas, sans bibliothèques...
00:06:17D'ailleurs, je trouve que la réaction des agents qui travaillaient à la bibliothèque, qui ont pleuré,
00:06:23qui ont pleuré à la vue d'un tel spectacle.
00:06:27La bêtise, l'ensauvagement, c'est des tirs de mortier également, c'est plus qu'un acte volontaire.
00:06:33A votre avis, Sonia, ce sont des voyous qui dégradent, qui brisent, qui cassent par pure malfaisance
00:06:39ou y a-t-il peut-être un dessin politique derrière ?
00:06:43Peut-être des narcos qui veulent qu'on leur fiche la paix.
00:06:47Vous savez, j'ai connu, moi, à Cartier-Housse-des-Bois, à Pau, l'incendie volontaire d'un cadre d'émeute du centre social.
00:06:55Et j'ai souvenir, j'étais élu donc à l'époque, des familles et des usagers du centre social qui, au petit matin,
00:07:01devant les bâtiments et les fumées, étaient hébétés.
00:07:07Ils se disaient, mais comment ça va se passer pour les prochaines vacances scolaires ? On va devenir quoi ?
00:07:11Vous avez raison, Olivier, mais là, j'ai dit, c'est normal, les agents ont pleuré.
00:07:15Parfois, on dit notre sidération, une bibliothèque, mais en fait, on ne devrait pas être étonné.
00:07:19Lors des précédentes émeutes, dont on a beaucoup parlé, il y a eu quand même le domicile d'un maire.
00:07:23C'était Vincent Germain qui a été attaqué. Vous attaquez tout ce qu'il y a de plus sacré partout.
00:07:31Les écoles, il y a déjà eu des écoles comme le...
00:07:35Ne touchez pas à l'école, ça devrait tout de même être encore un interdit partagé.
00:07:41Mais c'est tout l'inverse, c'est toucher à l'école de tous les points de vue, d'un point de vue de délinquance,
00:07:45d'un point de vue de radicalisation d'antrisme, parce que c'est là où tout se passe.
00:07:49Le panthéma entre toutes ces cibles, c'est qu'elles représentent d'une certaine manière l'État.
00:07:53C'est aussi au travers de ces bâtiments, l'État, la France qu'on attaque.
00:07:57Pas seulement l'État, la France.
00:08:00Là, je crois qu'on s'en prend à quelque chose de sacré. On s'en prend à un temple de savoir.
00:08:05On s'en prend à l'ouverture vers le monde. Et vous savez, moi je le constate tous les jours.
00:08:10Parce que là, en effet, c'est un bâtiment physique qui est visé.
00:08:13Mais quand vous êtes dans une salle de classe, vous avez une minorité qui saccage exprès le cours,
00:08:18par plaisir, c'est aussi s'en prendre de manière symbolique à ce savoir et à la réussite de tous.
00:08:24Et le problème, c'est encore cette tyrannie de la minorité,
00:08:27où vous avez des gens qui, dans certains quartiers populaires, n'ont aucun respect pour personne,
00:08:32et absolument pas pour leur petit frère et leur petite sœur,
00:08:35et qui n'hésitent pas, en effet, à casser, à briser.
00:08:39Et c'est la double peine. La double peine pour les habitants.
00:08:42Parce que précisons, quartier populaire dont on a beaucoup parlé,
00:08:45et hélas, à la une de l'actualité, ce quartier-là, pour des violences, très souvent,
00:08:50et des faits de violences et de drogue et de narcotrafic.
00:08:55Non mais, pardon, Kévin, si l'école était encore ce temple de savoir,
00:08:59elle inspirerait un respect qu'elle n'inspire plus.
00:09:01Moi, je ne cesse de parler à des gens.
00:09:03Hier, j'ai parlé longuement avec un chauffeur, Hubert, qui se saigne aux quatre veines,
00:09:08il met tous ces quatre mots.
00:09:09L'école privée, parce que l'école publique, elle-même, ne se respecte plus.
00:09:14Je ne parle pas de groupés.
00:09:16Je suis d'accord avec vous.
00:09:18Moi, si j'avais des enfants, je les mettrais dans le privé.
00:09:20Oui, mais, chers amis, d'accord.
00:09:22Si on dit tout ça, alors ne venons pas défendre ce qu'il reste du public.
00:09:28Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas le défendre.
00:09:29Pour le défendre, il faut partir d'un diagnostic quand même réaliste.
00:09:32D'accord.
00:09:33Mais dans ce pays, on n'est pas d'accord sur le diagnostic, beaucoup, malheureusement.
00:09:37C'est quand même une affaire, je me permets de le dire,
00:09:39qui intervient quelques jours après la visite à Grenoble de Bruno Retailleau,
00:09:42qui a annoncé des moyens et le fait d'amplifier la lutte contre le narcotrafic.
00:09:46Il y a eu des opérations de police, ces derniers jours, à Grenoble.
00:09:50On peut imaginer, l'enquête le dira, qu'il s'agisse d'une réaction des narcotrafiquants.
00:09:55Et donc, on est véritablement dans ce que Bruno Retailleau appelle la guerre contre le narcotrafic.
00:10:00Qui dit guerre, dit effectivement, malheureusement, des images comme ça,
00:10:03auxquelles il faut répondre, là aussi, par la force qui est nécessaire.
00:10:07Évidemment.
00:10:08Et on va...
00:10:09C'est les mêmes mots.
00:10:10Les auteurs sont retrouvés punis.
00:10:12On verra, évidemment.
00:10:14On suivra quelles pourraient être les sanctions judiciaires.
00:10:17En parlant de justice, parfois, ceux qui se retrouvent face aux juges et aux procureurs
00:10:22sont ceux qui ont appliqué les choses, en tout cas, pas appliqué la loi,
00:10:26mais une décision de bon sens.
00:10:28Nous sommes d'accord ?
00:10:29Ah bon, nous ne sommes pas d'accord ?
00:10:31Robert Ménard, on va en parler.
00:10:32En tout cas, depuis hier, il reçoit des soutiens de toutes parts.
00:10:34Beaucoup de soutien populaire et soutien des maires.
00:10:37Et puis, le premier d'entre eux, si je puis dire,
00:10:39parce qu'il est le président de l'Association des maires de France,
00:10:41David Lysnard.
00:10:42En deux mots, vous savez que Robert Ménard a refusé de marier un individu
00:10:45en situation irrégulière sous le coup d'une EQTF.
00:10:48Et hier, il a refusé de plaider coupable devant le juge.
00:10:51Écoutons la réaction, ce matin, de David Lysnard.
00:10:55Il faut bien se mettre dans la situation du maire.
00:10:57Vous êtes dans la salle des mariages.
00:10:59Vous êtes dans votre commune.
00:11:00En principe, on sait ce qui se comporte bien ou mal.
00:11:03Un maire, c'est un habitant parmi les habitants.
00:11:05C'est pour ça que c'est encore le seul mandat, d'ailleurs, qui est apprécié et respecté,
00:11:08qui est un très beau mandat, très dur, très exigeant.
00:11:10Et vous avez face à vous quelqu'un à qui vous allez faire dire, acter des actes du code civil,
00:11:15dont vous savez que depuis des semaines et des mois, il enfreint la loi.
00:11:19Il peut être trafiquant parce que la personne qui a l'EQTF,
00:11:22l'obligation de quitter le territoire français, c'est parce qu'elle a commis des actes délictuels.
00:11:25Et vous savez que si vous le mariez, vous en créez sa présence sur le territoire de la commune
00:11:32où il crée des troubles dans le public.
00:11:35Et cette personne qu'on vous oblige à marier par la loi,
00:11:39elle-même a une obligation de ne pas être dans la salle de mariage,
00:11:42puisqu'elle a une obligation de quitter le territoire français.
00:11:45Vous voyez la débilité, la stupidité de cette chose-là.
00:11:49Il a raison.
00:11:50Je trouve qu'il a parfaitement résumé.
00:11:52De toute façon, les mettre au mot hier, c'était absurdi.
00:11:55On marche sur la tête, bienvenue en absurdistan.
00:11:57Robert Ménard a résumé à lui seul la situation en disant
00:12:00« je sais que c'est illégal, mais c'est légitime ».
00:12:03Attendez, laissez-le parler.
00:12:05Je sais que c'est illégal, mais c'est légitime.
00:12:08Il ne faut pas oublier dans cette affaire qu'il avait saisi le procureur de la République en amont
00:12:13et que le procureur avait demandé à ce que le mariage soit...
00:12:21Alors moi, j'ai une question qui va interroger vos consciences.
00:12:23Ce n'est pas le sujet.
00:12:24Attention, M. Dartigan.
00:12:27Normalement, c'est le camp de la raison.
00:12:29C'est ma réponse.
00:12:30Ce n'est pas le sujet.
00:12:31Moi, j'ai une question qui va interroger vos consciences.
00:12:33Et donc, le législateur va changer la loi, très certainement.
00:12:35Non, mais attendez, ce n'est pas la loi.
00:12:37C'est une jurisprudence du Conseil constitutionnel.
00:12:40Et demain, effectivement, c'est le Sénat qui va changer la loi.
00:12:43Mais on va voir, parce qu'elle peut être déclarée anticonstitutionnelle.
00:12:46Au-dessus, il y a la déclaration du droit de l'homme et des citoyens de 1789.
00:12:49Ah, mais merci.
00:12:50Sur le droit du mariage.
00:12:51Et le droit de la sécurité par rapport à un individu sous au QTF ?
00:12:56Un mot à mon ami Olivier.
00:12:58Olivier fait semblant.
00:12:59Mais un seul, alors.
00:13:01Interprétation jurisprudentielle.
00:13:03Voilà, ça fait deux mots.
00:13:05Vous le savez parfaitement, cher Olivier, que la même loi, la même déclaration des droits de l'homme
00:13:09pouvait être interprétée d'une certaine façon il y a 20 ans ou 30 ans.
00:13:14De façon plus favorable, à mon avis, à la collectivité.
00:13:17Aujourd'hui, c'est mon choix, j'ai le droit.
00:13:20Non, la France n'est pas un droit de l'homme.
00:13:23Et il faut bien faire coller un peu la jurisprudence avec les aspirations populaires.
00:13:27Je peux vous poser ma question qui devrait brusculer vos consciences ?
00:13:30Je la cherche.
00:13:31Votre conscience ?
00:13:34Alors, partons.
00:13:35Je crois qu'on est quasiment tous d'accord.
00:13:37Mais j'accepte vos nuances et même vos oppositions pour dire que Robert Ménard,
00:13:41peut-être pour vous, Olivier Dartigel, était quand même un peu hors la loi, forcément.
00:13:46Oui, mais on n'a pas eu un procureur courageux, non plus.
00:13:50Ah, c'est intéressant.
00:13:51Pourtant, il a respecté.
00:13:52Moi, j'aurais été procureur dans une affaire comme ça.
00:13:55J'aurais soutenu quitte à faire une pratique de rupture.
00:13:58J'aurais dit, ne la mariez pas.
00:14:00Ne le mariez pas.
00:14:02Il faut qu'un procureur, parfois, accepte de transgresser intelligemment la loi
00:14:09pour en montrer l'absurdité.
00:14:11Mais pire, parce que semble-t-il, ce procureur ou ce juge n'a pas proposé une sanction symbolique à Robert Ménard.
00:14:18On ne parle pas du même procureur.
00:14:20D'accord.
00:14:21Moi, je parlais du juge hier.
00:14:22Vous parliez du premier.
00:14:24D'accord.
00:14:25Robert Ménard, le marié.
00:14:27Et celui d'hier aurait pu lui proposer une sanction tout à fait symbolique.
00:14:32Il aurait accepté.
00:14:33Non.
00:14:34Ah bon ?
00:14:35Non, il n'aurait pas accepté.
00:14:36A mon avis, c'est ce qu'on lui a proposé.
00:14:37Il n'a pas accepté parce qu'il fallait...
00:14:38Il a pas dit.
00:14:39On lui a posé la question.
00:14:40On ne sait pas quelle est la nature de cette sanction.
00:14:42Bon.
00:14:43Oui.
00:14:44La nature de la sanction.
00:14:45Mais ce qui comptait pour lui, je lui ai parlé, c'était qu'il refusait absolument les deux mots
00:14:49je plaide coupable.
00:14:50Il dit, je ne suis pas coupable.
00:14:52Et donc, je ne plaide pas coupable.
00:14:53Maintenant, juste un mot, je trouve qu'il est courageux.
00:14:56Mais s'il était le seul prévenu de France à prendre la peine inscrite au code pénal,
00:15:02ce serait quand même assez incroyable.
00:15:04Mais quand bien même il a refusé de plaider coupable tout en se rendant,
00:15:07est-ce qu'il sait...
00:15:09Lui ne peut pas le dire, mais est-ce qu'on sait ce que le procureur lui a proposé comme peine ?
00:15:13Non, je lui ai posé la question en direct.
00:15:15Il a dit que ça ne nous appartenait pas dans le débat,
00:15:19puis lui, il le sait.
00:15:20Il en fait un symbole.
00:15:21Voilà.
00:15:22Parce qu'en fait, quand je disais que ce n'est pas le sujet,
00:15:24le sujet n'est pas de savoir si ce mariage est un vrai mariage.
00:15:27On n'est pas là dans le débat aujourd'hui,
00:15:29c'est est-ce qu'on a encore la possibilité de décider qui a le droit de rester en France ou pas.
00:15:33Et si on décide que quelqu'un n'a pas le droit de rester,
00:15:35alors il n'a pas à célébrer des mariages.
00:15:37Ce n'est pas dans le droit actuel.
00:15:39Mais s'il y a écrit les conditions prévues par la loi,
00:15:42normalement, dans les conditions prévues par la loi,
00:15:44pour être en France, tout vient de là.
00:15:46A que vous considérez comme un délit.
00:15:49Pardon Philippe, à vos souhaits comme on dit.
00:15:51Et on ne considère plus comme un délit aujourd'hui
00:15:54le fait d'être en France illégalement.
00:15:56Et Thomas a parfaitement raison.
00:15:58Est-ce que la France est un droit de l'homme ?
00:16:00Bon, je peux poser ma question ?
00:16:01Ah oui, pardon.
00:16:02Alors, c'est Nathan Devers qui était hier au Midi-News avec d'autres invités
00:16:06qui me dit, mais alors, monsieur Cédric Heroux,
00:16:08Cédric Heroux que vous connaissez,
00:16:10qui va à l'encontre de la loi, justement,
00:16:13et parfois de la volonté populaire.
00:16:15Sur le devoir de fraternité.
00:16:16Sur le devoir de fraternité, dit-il.
00:16:18Ah oui.
00:16:19Moi, je me demande quel est le devoir de fraternité
00:16:21quand vous accueillez des migrants pour les laisser sous un pont.
00:16:24Mais ça c'est chacun son devoir de fraternité.
00:16:26Mais lui, il dit, voilà, moi j'estime que ma conscience, c'est ça,
00:16:30j'enfreins la loi, mais pour un devoir de fraternité par rapport aux migrants.
00:16:35Alors dans ce cas-là, il peut aussi dire qu'il est dans la même situation,
00:16:37à l'inverse de Robert Ménard.
00:16:39C'est le but normalement d'apprécier, en fait, la légitimité de la chose.
00:16:44L'argumentation est assez spécieuse, tout de même.
00:16:50Parce que si j'avais le temps, ça me permettra de ne pas donner mon argumentation
00:16:55qui pourrait être contredite immédiatement.
00:16:58Je crois que le parallélisme est très discutable.
00:17:01Bien. Vous n'en direz pas plus.
00:17:04C'est votre dernier mot, Jean-Pierre ?
00:17:06Oui, d'accord, très bien.
00:17:08Parce que là, on peut discuter la légitimité du devoir de fraternité.
00:17:14Voilà, nous sommes d'accord.
00:17:15Tandis que là, en ce qui concerne Robert Ménard,
00:17:18il y a une absurdité intrinsèque pour tout le monde.
00:17:22J'entends bien.
00:17:23Ce n'est pas une absurdité, mais c'est quand même un choix très contesté.
00:17:27Certains disent la République des copains et donc des coquins.
00:17:31Je ne sais pas si c'est un coquin, mais en tout cas l'audition a été tendue.
00:17:35Sous tension, audition ce matin devant la commission des lois de l'Assemblée
00:17:39et puis en ce moment même à partir de 11h du Sénat,
00:17:41de M. Richard Ferrand, proche d'Emmanuel Macron.
00:17:45Audition très politique, Thomas Bonnet.
00:17:48Je voudrais qu'on écoute un extrait,
00:17:49lorsque M. Richard Ferrand défend son indépendance, au fond son intégrité,
00:17:54sa liberté et rejette tout plan qui permettrait à Emmanuel Macron
00:17:59de briguer un troisième mandat.
00:18:01Écoutons-le.
00:18:03J'ai même entendu récemment des journalistes interviewer un certain nombre d'entre vous
00:18:07pour dire alors est-ce que ce postulant au Conseil constitutionnel vous convient ?
00:18:12Et la réponse était pensée donc non.
00:18:14Il veut un troisième mandat pour Macron.
00:18:16Mais non d'une pipe, je n'ai jamais affirmé ça.
00:18:19Je connais l'article 6 de notre Constitution.
00:18:21Et naturellement il s'appliquera au président actuel comme il s'appliquera à d'autres
00:18:26sauf modification si le constituant que vous êtes le décide.
00:18:30Donc je vous remercie Madame Pannot de m'avoir permis de tordre le cou, en effet,
00:18:35à ce qui n'a jamais été ma pensée ni mon désir.
00:18:40C'est passé à la Commission des lois à l'Assemblée,
00:18:43avec une abstention du RN qui va être très commentée.
00:18:47Par contre, il semblerait que cela soit beaucoup plus douloureux pour Richard Ferrand
00:18:53en ce moment même à la Commission des lois au Sénat
00:18:57où les 19 commissaires aux lois LR auront véritablement dans leurs mains
00:19:03le sort, le devenir de Richard Ferrand.
00:19:06Alors qu'est-ce qui s'est passé ?
00:19:07Moi je voudrais comprendre la position du RN qui s'abstient.
00:19:11Ce qui est intéressant c'est que la position a évolué.
00:19:13On a d'abord eu Marine Le Pen qui a parlé de dérive
00:19:15lorsque le nom de Richard Ferrand a été rendu public pour cette nomination.
00:19:19Et finalement le RN a décidé de s'abstenir.
00:19:22Il faut bien comprendre que dans le cadre des votes pour la nomination
00:19:25et donc l'accession de Richard Ferrand à la présidence du Conseil constitutionnel,
00:19:29l'abstention est une forme de soutien à sa candidature
00:19:32parce qu'elle va compliquer véritablement le fait de pouvoir atteindre
00:19:37les fameux trois cinquièmes des commissions des lois.
00:19:40Je vous épargne les détails.
00:19:41Pourquoi le RN prend cette position ?
00:19:43Parce que d'une certaine manière déjà ça les remet au centre du jeu.
00:19:45Ils sont faiseurs de roi à nouveau.
00:19:47Ils vont permettre sans doute, selon ce qui se passe au Sénat,
00:19:51ils vont sans doute permettre à Richard Ferrand d'être président du Conseil constitutionnel.
00:19:55L'une des premières choses sur lesquelles il aura à se pencher
00:19:58est une question prioritaire de constitutionnalité
00:20:00qui concerne l'inégibilité avec exécution provisoire.
00:20:03Et là vous me voyez venir un sujet qui pourra arriver assez rapidement
00:20:06pour le Rassemblement national.
00:20:08Donc on peut imaginer qu'il y aura...
00:20:10Oh là là !
00:20:12Oh là là !
00:20:14C'est pour ça que nous avons un journaliste politique avec nous.
00:20:17Vous ne l'aviez pas vu s'avenir.
00:20:20Ça confirme tout.
00:20:22Parce qu'en réalité déjà,
00:20:24le rôle du Conseil constitutionnel est contesté.
00:20:27La façon dont il conçoit son rôle
00:20:29qui n'est plus du tout la même qu'en 58.
00:20:31Ce qu'avait dit Michel Debré d'ailleurs sur le Conseil constitutionnel.
00:20:34Et on a le droit de discuter de l'étendue aujourd'hui,
00:20:37Olivier, je n'ai pas la solution miracle,
00:20:39mais on a le droit de penser qu'un contrôle de constitutionnalité
00:20:42qui va en permanence contre un certain nombre de demandes des peuples
00:20:47finit par poser problème.
00:20:50Pardon, ce n'est pas tout blanc ou tout noir.
00:20:52Mais en tous les cas, il est contesté.
00:20:54Les gens ne lui font pas confiance.
00:20:56Donc c'est déjà un problème.
00:20:58La deuxième, c'est que dans ces cas-là,
00:21:00on dit que la femme de César doit être insoupçonnable.
00:21:02Il faudrait qu'il ait aussi quelques amis insoupçonnables.
00:21:05Je ne suis pas naïve.
00:21:07Évidemment, vous n'allez pas nommer un adversaire politique.
00:21:10Personne ne fait ça nulle part.
00:21:12Mais vous pourriez quand même nommer un de vos amis
00:21:15qui ait une stature morale indiscutable.
00:21:20Et troisièmement, là, ce que je viens d'apprendre,
00:21:23on en trouve peut-être,
00:21:25parce qu'évidemment, deux ou trois points, ça fait une ligne.
00:21:28Ce que Thomas vient de nous démontrer brillamment,
00:21:31l'abstention curieuse du RN,
00:21:33avec une explication tout à fait convaincante,
00:21:36ça, franchement, après, ils auront l'air malins
00:21:39quand il s'agira de contester ce que fait le RN.
00:21:43Je suis d'accord avec Elisabeth,
00:21:45mais le RN fait un très, très mauvais pari.
00:21:48Je me mets à la place d'un électeur du RN.
00:21:50C'est finalement donner raison à un macroniste de la première heure
00:21:53alors que Marine Le Pen s'érige en première opposante à Emmanuel Macron.
00:21:57Ensuite, je suis d'accord avec ce que vous avez dit,
00:22:00le problème, ce n'est pas l'intégrité de M. Ferrand,
00:22:02il est sans doute très intègre.
00:22:04Le problème, c'est la théorie des apparences.
00:22:06L'intégrité, c'est une question d'indépendance.
00:22:08Et d'indépendance, c'est d'impartialité.
00:22:10Les mutuelles de Bretagne, ce n'était vraiment pas le cas.
00:22:12Dans l'Assemblée nationale, il a fait preuve d'impartialité.
00:22:14Bon, je ne sais pas, j'écoute un peu ce qui est dit.
00:22:16Mais le problème, c'est véritablement l'image que ça renvoie aux Français.
00:22:19L'état de droit repose sur un consensus national.
00:22:22C'est-à-dire que l'état de droit est accepté par tous
00:22:25à partir du moment où ceux qui le représentent, finalement,
00:22:28sont considérés comme étant indépendants
00:22:30et sont considérés comme étant légitimes.
00:22:32Sauf que là, il y a un problème,
00:22:33parce qu'il y a beaucoup de gens qui pensent, en effet,
00:22:35que M. Ferrand n'est pas indépendant vis-à-vis du président de la République.
00:22:39Donc, c'est un mauvais candidat.
00:22:41Vous faites une très bonne démonstration, très belle,
00:22:43mais en deux mots,
00:22:44dans un pays où il y a une crise démocratique aussi profonde,
00:22:47on ne choisit pas un proche.
00:22:48On est d'accord.
00:22:49Vous voyez, par exemple, le sénateur Philippe Barre.
00:22:52Pardonnez-moi.
00:22:53Quand on veut régler la fracture
00:22:54ou essayer de réduire la fracture démocratique,
00:22:56on choisit un proche qui est un courtisan.
00:22:59Mais on l'a toujours fait.
00:23:01Approchez la prochaine.
00:23:02Ah bon, on continue alors de creuser.
00:23:04Non, d'abord, il faut savoir distinguer
00:23:07la qualité personnelle d'un être,
00:23:09d'autres mécanismes qui sont choquants.
00:23:12Deuxième élément, moi, je suis frappé de voir
00:23:14à quel point le Rassemblement national
00:23:16ne fonctionne plus par idéologie,
00:23:19mais par empathie.
00:23:20Je suis persuadé que c'est parce que
00:23:23Richard Ferrand a toujours eu un comportement correct à son égard,
00:23:28une sorte de courtoisie républicaine,
00:23:31qu'il s'abstient.
00:23:32Vous allez en parler juste après la pause.
00:23:34Les téléspectateurs vont vous attendre.
00:23:36Tout le monde retient son souffle.
00:23:38C'est un sujet important, ça dit beaucoup.
00:23:44C'est à la convergence de beaucoup de choses.
00:23:48J'adore Philippe qui met un peu de fraîcheur
00:23:50dans cette assemblée de vieux barbons cyniques.
00:23:52Vous parlez de vous ?
00:23:53Non.
00:23:54Vous parlez de qui ?
00:23:56C'est la pause, Elisabeth Lévy.
00:23:58Je vais parler de Philippe Bigel.
00:24:00A tout de suite.
00:24:05Merci d'être avec nous au menu
00:24:07de notre émission Richard Ferrand,
00:24:08une audition sous tension.
00:24:10Robert Ménard, des soutiens en cascade.
00:24:12Notre invité, notez-le, à partir de 13h,
00:24:14la mère de Roman Surizer, Marie-Hélène Thoraval.
00:24:17Mais tout d'abord, le rappel des titres avec vous.
00:24:19Sommeil à l'habitude.
00:24:20À la une de l'actualité, Sonia,
00:24:22nous ne devons plus dépendre des Américains.
00:24:24Déclaration il y a quelques minutes
00:24:26de la porte-parole du gouvernement, Sophie Primat,
00:24:29qui ajoute, je cite,
00:24:30« Pour notre sécurité, le réveil européen
00:24:32passe par une hausse des dépenses militaires
00:24:34que nous avons commencées en France. »
00:24:37Après l'Arabie saouditière,
00:24:39Marco Rubio à Abu Dhabi,
00:24:41dernière étape de sa tournée au Moyen-Orient.
00:24:43Arrivé dans la matinée en provenance de Riyad,
00:24:46le chef de la diplomatie américaine
00:24:48a été reçu par le président,
00:24:49qui lui a fait part de son refus
00:24:51de déplacer la population palestinienne.
00:24:54Et puis, alors que les budgets pour 2025
00:24:56ont été adoptés au Parlement,
00:24:58François Bayrou affronte ce mercredi
00:25:00une sixième motion de censure
00:25:02déposée par le PS cette fois-ci.
00:25:04Le texte qui sera examiné en fin d'après-midi
00:25:07n'a a priori aucune chance de renverser
00:25:09le Premier ministre,
00:25:10faute de soutien du Rassemblement national.
00:25:13Merci Somaya.
00:25:14Effectivement, une motion de censure,
00:25:16une affaire également avec Betaram,
00:25:18mais dans laquelle François Bayrou
00:25:20a contre-attaqué pour mettre en cause
00:25:22un ancien gouvernement socialiste.
00:25:24On en parlera notamment
00:25:25avec notre invité socialiste demain
00:25:27pour la grande interview,
00:25:28ce sera Jérôme Guedj.
00:25:29Mais pour l'heure,
00:25:30on va rester sur l'audition tendue
00:25:32et très politique de Richard Ferrand
00:25:34et je vous propose d'écouter Wally Bordas,
00:25:37qui est député RN et qui explique...
00:25:40Ah non, c'est Ryan Masson,
00:25:41me dit-on, ça n'a rien à voir.
00:25:43Ryan Masson, des Alpes-Maritimes.
00:25:45Merci Thomas.
00:25:47Wally Bordas est un journaliste
00:25:48qui a relayé sa parole.
00:25:49Effectivement, qui n'a rien à voir
00:25:51avec le Rassemblement national,
00:25:53donc je lui prie de m'excuser
00:25:55et on l'écoute justement
00:25:56expliquant la position du RN.
00:26:00Le groupe RN ne pouvait évidemment pas
00:26:02soutenir cette candidature.
00:26:04Cependant, nous vous annonçons
00:26:06que nous avons voté l'abstention.
00:26:08Nous nous sommes abstenus sur ce choix.
00:26:10Nous avons posé des questions précises
00:26:12à Richard Ferrand sur comment il envisageait
00:26:14évidemment sa présidence
00:26:16au Conseil constitutionnel.
00:26:18Il nous a rassurés.
00:26:19Il s'est engagé devant la représentation nationale,
00:26:22devant les députés présents.
00:26:24Il s'est engagé en expliquant
00:26:25qu'il ne devait pas y avoir
00:26:26de gouvernement des juges
00:26:27et que le peuple français
00:26:29avait un pouvoir,
00:26:31un pouvoir constituant
00:26:33pour l'approche au Conseil constitutionnel.
00:26:35Et vous le savez,
00:26:36nous y sommes évidemment très attachés
00:26:38et c'est pour cela
00:26:39que nous nous sommes abstenus.
00:26:41Abstention du côté du RN,
00:26:43vous connaissez la position des DLR,
00:26:45mais...
00:26:46Ah bon ?
00:26:47C'est une abstention ?
00:26:48De tous les LR ?
00:26:49Non, de tous, non.
00:26:50Passons des LR1 et Lécoeur,
00:26:52les Vauquistes.
00:26:53Non, mais parce que...
00:26:54Au Sénat, c'est pas pareil.
00:26:56Ce que je voulais dire tout à l'heure,
00:26:58c'est qu'il y a un rebond
00:26:59en notre région.
00:27:00D'abord, le RN,
00:27:01c'est une abstention soutien.
00:27:03C'est un soutien à la candidature
00:27:05de Richard Ferrand
00:27:06au Conseil constitutionnel.
00:27:08C'est qu'un comité en fait
00:27:09qu'il ne vote pas la censure,
00:27:11la sixième censure
00:27:12contre François Bayrou.
00:27:14Ça crée donc un RN
00:27:15qui est aujourd'hui
00:27:16dans une situation politique intéressante.
00:27:19Il faut suivre ça,
00:27:20c'est-à-dire un soutien
00:27:21sans participation aujourd'hui.
00:27:23Deuxième chose,
00:27:24deuxième chose,
00:27:25c'est concernant...
00:27:26Ça c'est un coup de griffe en passant,
00:27:27allez-y.
00:27:28Deuxième chose,
00:27:29c'est concernant
00:27:30l'analyse de profil de Richard Ferrand.
00:27:31Quand on dit,
00:27:32mais ça s'est toujours passé comme ça.
00:27:34Oui, on a aigréné
00:27:35au cours des dernières journées
00:27:36les anciens présidents
00:27:37et leur choix
00:27:38pour le Conseil constitutionnel.
00:27:40Mais c'est ne pas prendre
00:27:42au juste niveau
00:27:44la crise politique,
00:27:46la défiance totalement installée,
00:27:48enquistée dans le pays
00:27:50qui fait des ravages inouïs.
00:27:52Nous ne sommes plus
00:27:53dans les années 80-90.
00:27:54Nous sommes au-delà.
00:27:55On en a tous conscience.
00:27:56Il faut voir que Philippe Bas
00:27:58réussit les auditions
00:27:59à l'Assemblée nationale et au Sénat
00:28:01de manière remarquable.
00:28:02Personnalité flamboyante parlementaire,
00:28:04indépendante.
00:28:05Il aurait fait un très bon président.
00:28:07Tout le monde ne le connaît pas,
00:28:09mais je le connais.
00:28:10Vous avez raison.
00:28:11Mais s'il vous plaît,
00:28:12ce que vous dites est essentiel.
00:28:14Vous l'avez dit d'ailleurs.
00:28:15Expliquez-vous, Philippe,
00:28:16parce que moi je pense
00:28:17qu'on arrive à un tel point,
00:28:18ce qu'a décrit d'ailleurs
00:28:19Marcel Gaucher
00:28:20sur le nœud démocratique,
00:28:21vraiment de basculement,
00:28:22que si on donne encore
00:28:24un élément, un signe de défiance...
00:28:26Franchement, Richard Ferrand,
00:28:28on l'a souvent interviewé,
00:28:30c'est sûrement quelqu'un...
00:28:31Je ne peux pas juger d'une responsabilité,
00:28:33mais il est trop proche.
00:28:34C'est un courtisan.
00:28:35C'est le premier démacroniste.
00:28:36Vous ne pouvez pas faire ça
00:28:38en fin de règne déliquescente comme ça.
00:28:40Ça n'est pas un courtisan d'abord.
00:28:42Est-ce que je peux ensuite,
00:28:44lorsqu'on écoute ce qu'il dit,
00:28:46mais peut-être suis-je encore une fois
00:28:48dans ce domaine très immature,
00:28:50j'ai tendance à l'écouter,
00:28:53à me dire que chacun a ses raisons.
00:28:56Deuxième élément,
00:28:57nous sommes dans un monde, en effet,
00:28:59où la morale existe trop peu,
00:29:02mais je ne suis pas persuadé
00:29:04qu'être infiniment exigeant
00:29:07à l'égard de Richard Ferrand
00:29:09améliorera le climat...
00:29:11On va passer à autre chose.
00:29:12C'était la République irréprochable,
00:29:14l'exemplaire.
00:29:15Ce n'est pas la défiance politique qui compte.
00:29:17Ce n'est pas une raison pour ne jamais l'espérer.
00:29:19Philippe, c'est la défiance
00:29:21par rapport à l'État de droit
00:29:23qui est grave aujourd'hui.
00:29:24Or, c'est ça qui se passe,
00:29:26au-delà de la politique.
00:29:27Le président du Conseil constitutionnel
00:29:29trône au sommet de l'État de droit,
00:29:32qui est déjà contesté,
00:29:34avec beaucoup de raisons.
00:29:35C'est à la une des journaux.
00:29:37Il y a des ministres qui le disent.
00:29:39Donc, on a vraiment besoin de...
00:29:42On entend vos avis, respectivement.
00:29:44La République, potentiellement,
00:29:46des copains, disons,
00:29:47avec Richard Ferrand,
00:29:48pour ne pas être injuste avec lui,
00:29:49une jurisprudence qui va à l'encontre du bon sens
00:29:51avec le mariage d'un individu sous OQTF.
00:29:53Des règlements et des normes européennes,
00:29:55parfois, qui écrasent
00:29:57la souveraineté nationale et populaire.
00:29:59Tout ce cocktail fait dire
00:30:01aux maires de Cannes, aux maires LR
00:30:03et aux présidents de l'Association des maires de France
00:30:05que nous sommes à un moment de bascule.
00:30:08C'est soit le chaos, soit le sursaut.
00:30:10Écoutons-le.
00:30:12C'est pour ça qu'il faut changer de dirigeant.
00:30:14C'est pour ça qu'il faut une alternative profonde en France.
00:30:16On est au bout du bout.
00:30:19D'une caste politique, oui, j'en suis convaincu.
00:30:21Je crains qu'il y ait beaucoup de violence.
00:30:23Je pense que c'est simple.
00:30:25C'est soit le chaos, soit le sursaut.
00:30:27On risque d'avoir beaucoup de violence
00:30:29parce qu'on a tout en France
00:30:31pour redevenir un pays puissant.
00:30:33Que l'État investisse sur l'instruction,
00:30:35la recherche, la science,
00:30:37la police, la sécurité, l'armée.
00:30:39Mais qu'il arrête de s'occuper de tout le reste.
00:30:42C'est en ça qu'une proposition
00:30:44est fondée sur la liberté de création.
00:30:46C'est pour ça que je propose un projet
00:30:48dont la liberté est au cœur.
00:30:50Que l'État arrête de nous dire
00:30:52combien on a à manger de fruits et de légumes.
00:30:54Qu'il arrête de subventionner la réparation des chaussures.
00:30:56Vous vous rendez compte du délire
00:30:58dans le pays qui a le record de la dépense publique.
00:31:00Qu'on enlève des bureaucrates
00:31:02et qu'on remette des soignants.
00:31:04Si vous voulez plus de soignants
00:31:06et payer moins d'impôts à terme,
00:31:08il faut enlever les bureaucrates.
00:31:10Je veux monter une troisième voie
00:31:12dans le débat pour la présidence du HLR
00:31:14avec ce qui avait un peu disparu.
00:31:16C'est-à-dire qu'il soutient le libre-échange.
00:31:18Il dit vous contestez les traités internationaux
00:31:20mais nous avons besoin de libre-échange.
00:31:22C'est assez courageux.
00:31:24Ça dépend lesquels.
00:31:26Il porte un projet totalement libéral
00:31:28et assumé.
00:31:30Ce qu'on n'entend plus guère
00:31:32dans le débat.
00:31:34À l'époque, c'était Alain Madelin
00:31:36qui portait un peu cette tonalité-là.
00:31:38Oui, exactement.
00:31:40Il est moins libéral que Madelin quand même.
00:31:42Il est un peu moins laissé faire que Madelin.
00:31:44Un libéral plus plausible qu'Alain Madelin
00:31:46qui avait des fulgurances
00:31:48mais dont on pouvait douter de la capacité
00:31:50d'incarner tout ce qu'il proposait.
00:31:52David Lysnard, il est remarquable,
00:31:54je constate avec bonheur
00:31:56que l'intelligence s'est passée à droite.
00:31:58Ah non, mais...
00:32:00Peut-être qu'il l'a toujours été.
00:32:02C'est mon problème.
00:32:04Vous assumez vos propos.
00:32:06Bruno Retaillon et David Lysnard
00:32:08à droite représentent
00:32:10véritablement pour ceux
00:32:12qui ne sont pas éloignés
00:32:14de cette...
00:32:16Mais pardonnez-moi sur l'alerte
00:32:18parce que là, lui, il vous dit
00:32:20ça suffit, la caste.
00:32:22Il vous dit ça suffit, la République des Copains.
00:32:24Les maires sont au plus près des citoyens,
00:32:26au plus près des problèmes,
00:32:28au plus près de l'indélinquance,
00:32:30au plus près des incivilités,
00:32:32au plus près de ce qui est en train de bouillonner.
00:32:34Dans les baromètres de confiance,
00:32:36ce sont les seuls encore aujourd'hui
00:32:38Malheureusement, ils ne sont pas là.
00:32:40Je suis d'accord avec David Lysnard.
00:32:42Il y a deux problèmes dans notre société.
00:32:44Il y a tout d'abord cette petite caste
00:32:46qui voit qu'elle a perdu la bataille idéologique
00:32:48et qui essaie de censurer la souveraineté populaire.
00:32:50Et le premier effet de cela,
00:32:52c'était le fameux référendum de 2005
00:32:54qu'ont refusé les Français
00:32:56et qui a quand même été adopté.
00:32:58Et là, ça continue.
00:33:00On essaie en effet de censurer.
00:33:02On ferme une chaîne de télévision.
00:33:04On essaie de cadenasser le débat public.
00:33:06On nous ressort un pseudo front républicain.
00:33:08Et ça, c'est dommageable pour la démocratie.
00:33:10Vous faites votre DJ Evans en réalité.
00:33:12Mais oui, mais c'est la réalité.
00:33:14Et ensuite, vous avez le problème de la technocratie
00:33:16avec des gens qui sont déconnectés de tout,
00:33:18qui n'y comprennent rien.
00:33:20Je le vois dans l'éducation nationale.
00:33:22Ils nous donnent des directives.
00:33:24Ils ne savent pas ce que c'est qu'un élève.
00:33:26Ils ne savent pas ce que c'est qu'une salle de classe.
00:33:28Et on doit appliquer des absurdités.
00:33:30Du pragmatisme.
00:33:32Et l'absence de sectarisme.
00:33:34C'est ça que sollicitent les Français.
00:33:36Kevin, il y a un troisième mal français.
00:33:38Excusez-moi, c'est pas de ma faute.
00:33:40C'est de la faute de la technocratie.
00:33:42C'est de la faute de l'État.
00:33:44C'est de la faute du pouvoir.
00:33:46Moi, je veux ma retraite, surtout sans bosser six mois de plus.
00:33:48Mais c'est pas de ma faute.
00:33:50Moi, je suis génial.
00:33:52Toujours, je vote pour des gens qui nous emmènent dans le mur.
00:33:54Mais c'est pas de ma faute.
00:33:56Je veux que mes enfants aient le bac sans avoir appris à écrire.
00:33:58Mais c'est pas de ma faute.
00:34:00Il y en a marre aussi d'un pays
00:34:02où les gens ne se demandent jamais
00:34:04ce qu'ils auraient pu faire pour leur pays
00:34:06et qu'ils n'ont pas fait.
00:34:08Et qui passent leur temps à tout mettre sur les ailes.
00:34:10C'est pas parce qu'il y a des choix collectifs qui ne vont pas
00:34:12qu'on va individuellement reprocher aux Français.
00:34:14Les élites ne sont pas sorties de nulle part.
00:34:16Et les Français, nous avons chacun,
00:34:18individuellement,
00:34:20dans nos vies, dans notre façon.
00:34:22Vous avez voté, vous, pour les élites européennes ?
00:34:24Vous avez voté, vous, pour Mme von der Leyen ?
00:34:26Non.
00:34:28Qui l'a choisie ?
00:34:30C'est trop facile d'opposer d'un côté
00:34:32des pauvres peuples victimes
00:34:34qui, eux, n'ont aucune responsabilité
00:34:36dans ce qui leur arrive.
00:34:38Le fait que les Européens soient sortis de l'histoire,
00:34:40nous l'avons quand même beaucoup voulu.
00:34:42Qui veut répondre ?
00:34:44Je comprends ce que vous dites, Elisabeth.
00:34:46Mais moi, je me mets à la place de cette infirmière
00:34:48qui bosse des heures et des heures
00:34:50tous les jours, qui joue le jeu de la démocratie,
00:34:52qui paye des impôts,
00:34:54et vous lui dites quoi ?
00:34:56Que ce qui arrive aujourd'hui en France, c'est de sa faute ?
00:34:58Si il y a un problème de légitimité populaire,
00:35:00c'est de sa faute ?
00:35:02Je comprends qu'on a tous des responsabilisations,
00:35:04il y a le problème de l'assistanat dans notre société,
00:35:06mais il y a aussi des gens qui incarnent
00:35:08cette méritocratie, ces acteurs de terrain,
00:35:10ces héros du quotidien, et on ne va pas
00:35:12leur reprocher d'être ce qu'ils sont.
00:35:14Moi, je me lève tous les matins à 5h30 pour être dans ma salle de classe,
00:35:16je fais ce que je peux avec ce que je donne,
00:35:18j'essaye d'élever au plus haut
00:35:20mes élèves, et je refuse
00:35:22qu'on me dise que c'est moi qui disfonctionne.
00:35:24Ne vous énervez pas.
00:35:26Ce qu'ils disent en Chine, dans ce pays,
00:35:28ce sont des directives complètement loufoques
00:35:30que l'on soit obligé d'appliquer,
00:35:32c'est ça le problème.
00:35:34Mais imaginez,
00:35:36vous avez un Musk français
00:35:38qui vous dit que l'état profond, c'est terminé.
00:35:40Moi, je vais venir, je vais sabrer ça.
00:35:42Tous ceux qui sont en doublon, en triple, en quadruple,
00:35:44vous allez voir maintenant.
00:35:46Il racontait un truc qui m'avait fait peur
00:35:48hier sur l'état profond.
00:35:50C'est vous qui nous avez raconté ?
00:35:52Oui, on l'a vu dans la presse,
00:35:54c'est-à-dire Elon Musk
00:35:56et ses équipes.
00:35:58Ils arrivent, ils enlèvent tout,
00:36:00ils enlèvent les adresses e-mails professionnelles,
00:36:02les gens partent
00:36:04de leur bureau avec leur petit carton.
00:36:06C'est ce qu'a dit Thierry Breton.
00:36:08Ils se sont rendus compte,
00:36:10ils ont dégagé 300 à 400 personnes
00:36:12qui étaient chargées de la surveillance
00:36:14de l'arsenal nucléaire
00:36:16des ogives.
00:36:18Vous avez un magnifique article.
00:36:20Et on n'a plus les mêmes.
00:36:22Donc ces gens étaient partis de la nature.
00:36:24Ils ont essayé de vite et vite les rappeler.
00:36:26On a au final peut-être un peu besoin de vous.
00:36:28Ils ont fait des recherches
00:36:30à les adresses personnelles.
00:36:32Ils sont en train de les récupérer.
00:36:34Voici ce que ça peut donner.
00:36:36Olivier, on a quand même
00:36:38un peu de marge
00:36:40pour nettoyer un peu dans la technocratie,
00:36:42dans la bureaucratie,
00:36:44sans toucher à ceux qui...
00:36:46Pour tous ceux qui nous disent qu'on est Musk français,
00:36:48je leur demande d'y regarder de plus près.
00:36:50Il vaut mieux un Olivier Dartigan
00:36:52qu'un Elon Musk.
00:36:54Oui, mais alors la bureaucratie avec Olivier
00:36:56risquerait de s'amplifier
00:36:58tandis qu'avec un Elon Musk français,
00:37:00il aurait du travail
00:37:02sur le plan de la bureaucratie.
00:37:04Il pourrait éliminer.
00:37:06Juste d'un mot, je me permets d'ajouter
00:37:08que j'échange énormément avec des ministres
00:37:10ou des anciens ministres ces dernières semaines.
00:37:12On ne se rend pas compte encore du poids
00:37:14qu'a pris l'administration et la bureaucratie
00:37:16dans notre pays.
00:37:18C'est vrai.
00:37:20Il est tenu par une bureaucratie
00:37:22qui l'a précédée
00:37:24et lui survivra.
00:37:26Les ministres passent.
00:37:28Il a voulu des personnalités politiques fortes.
00:37:30Il te faut quelqu'un qui arrive...
00:37:32Oui, bien sûr.
00:37:34Elisabeth Borne à l'éducation nationale.
00:37:36Ne souriez pas.
00:37:38Vous n'allez pas aussi défendre Elisabeth Borne.
00:37:40C'est la seule avance de casting de gouvernement.
00:37:42Moi, j'ai un devoir de réserve.
00:37:44En tous les cas, vous êtes une réussite
00:37:46de casting à Midi News.
00:37:48Elisabeth Borne,
00:37:50c'est une catastrophe.
00:37:52Je le pense.
00:37:54Laissez-moi quelques invités le matin, s'il vous plaît.
00:37:58Je vais me retrouver à moto
00:38:00interviewée un jour.
00:38:02On peut témoigner qu'on se fait
00:38:04discuter.
00:38:06Bruno Rotaillot,
00:38:08je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'hui,
00:38:10mais au début, il tenait l'administration.
00:38:12Ce n'est pas vrai de certains.
00:38:14Je ne sais pas ce qu'il en est
00:38:16pour Gérald Darmanin, ce n'est pas évident.
00:38:18Il y a les règles en plus de l'administration.
00:38:20Il y a le corset de règles
00:38:22auxquelles ils sont soumis.
00:38:24Gérald Darmanin, là, tiens.
00:38:26Rapidement, vous avez un autre problème dans l'éducation nationale.
00:38:28Parfois, il y a des bonnes mesures, ça arrive,
00:38:30comme les groupes de niveau.
00:38:32Vous avez les acteurs de terrain, les enseignants par idéologie
00:38:34qui ne les appliquent pas. Il est là aussi le problème.
00:38:36Il faut remettre dans le droit chemin
00:38:38des fonctionnaires qui font de l'idéologie
00:38:40au lieu d'être au service de l'État.
00:38:42On prend le pendant de la justice quand on a eu les peines planchées
00:38:44et une partie des juges
00:38:46ne les ont pas appliquées.
00:38:48On dit que les peines planchées, ça ne marche pas.
00:38:50En fait, on ne le sait pas.
00:38:52Il va défendre les juges.
00:38:54À cause de l'interprétation du Conseil constitutionnel
00:38:56qui, déjà...
00:38:58On y revient. Voilà pourquoi c'est important
00:39:00de choisir un bon sage, un bon président.
00:39:02Ça départ de très loin le cas de Richard Ferrand.
00:39:04Saint-Richard, n'est-ce pas.
00:39:06Bon, alors, autre sujet.
00:39:08Vous simplifiez ma pensée.
00:39:10Non, elle la synthétise.
00:39:16Je vais vous faire perdre le sourire
00:39:18pour une raison grave.
00:39:20Est-ce qu'il y a encore un infime espoir ?
00:39:22Je ne sais pas.
00:39:24En tout cas, quatre dépouilles d'otages
00:39:26vont être remises ce jeudi demain à Israël.
00:39:28Et selon le Hamas, les corps de Chiribibas
00:39:30et de ses enfants, Ariel et Kfir,
00:39:32pourraient être rapatriés demain.
00:39:34En attendant, évidemment, c'est tout un pays
00:39:36qui retient son souffle.
00:39:38Et bien au-delà qu'Israël,
00:39:40tout est résumé par Mathieu Dewez.
00:40:06Nous avons été bouleversés par l'annonce
00:40:08du porte-parole du Hamas
00:40:10concernant le retour prévu ce jeudi
00:40:12de nos chers Chiri, Ariel et Kfir.
00:40:14Bien que nous ayons pris connaissance
00:40:16de ces informations,
00:40:18nous n'avons à ce stade reçu
00:40:20aucune confirmation officielle.
00:40:22Tant que cette confirmation
00:40:24ne nous est pas donnée,
00:40:26notre combat continue.
00:40:28Alors que l'inquiétude
00:40:30concernant leur retour
00:40:32n'est pas la seule.
00:40:34Alors que l'inquiétude concernant
00:40:36leur sort dépasse les frontières,
00:40:38le président Emmanuel Macron
00:40:40a exprimé hier soir son soutien
00:40:42à la famille Bibas.
00:40:44Chiri, Kfir, Ariel,
00:40:46visage de l'innocence et de l'amour,
00:40:48visage d'une humanité éternelle
00:40:50que la barbarie du Hamas
00:40:52jamais n'abolira.
00:40:54La France, mobilisée pour la libération
00:40:56de tous les otages,
00:40:58se tient aux côtés de Yarden
00:41:00et de la famille Bibas
00:41:02à la mort des deux enfants et de leur mère
00:41:04dans une frappe israélienne sur Gaza.
00:41:06Une information que l'Etat hébreu
00:41:08n'a jamais confirmée.
00:41:10Alors,
00:41:12c'est difficile vraiment, pardon,
00:41:14mais cette vidéo
00:41:16de ce petit garçon rouquin
00:41:18souriant,
00:41:20c'est impossible.
00:41:22Et ce matin, j'entendais
00:41:24Guillaume Merner sur France Culture dire
00:41:26il nous aura fait prononcer ces mots,
00:41:28cette expression hallucinante
00:41:30de bébé otage.
00:41:32Et je crois que, évidemment,
00:41:34on espère encore,
00:41:36et moi j'ai pensé, j'ai reçu ce matin
00:41:38le livre où Roman Polanski raconte son enfance,
00:41:40le ghetto de Varsovie,
00:41:42les camps, la déportation,
00:41:44la séparation avec sa mère,
00:41:46j'ai pensé aux petits garçons du ghetto,
00:41:48j'ai aussi pensé à tous ces enfants palestiniens
00:41:50morts sous les bombes
00:41:52à Gaza,
00:41:54même si, je l'ai déjà dit ici,
00:41:56toutes les vies se valent,
00:41:58les façons de mourir,
00:42:00elles ne sont pas les mêmes,
00:42:02et surtout, c'est le Hamas
00:42:04qui les a mis sous ces bombes.
00:42:06Je dis simplement,
00:42:08c'est le Hamas
00:42:10qui a mis ces enfants palestiniens
00:42:12dans cette situation.
00:42:18On ne sait pas quoi dire.
00:42:20J'ai beaucoup aimé l'honnêteté du cœur
00:42:22et de l'esprit d'Elisabeth
00:42:24qui parle aussi des enfants
00:42:26qui sont morts là-bas.
00:42:32Vous avez raison de dire,
00:42:34mais ça devrait être
00:42:36la norme.
00:42:38On ne devrait même pas avoir
00:42:40à dire la phrase...
00:42:42Je ne veux même pas m'intéresser
00:42:44à ceux qui ne le pensent pas,
00:42:46mais je me demande encore aujourd'hui
00:42:48comment, humainement,
00:42:50on ne peut pas penser
00:42:52que toutes les vies se valent.
00:42:54C'est quelque chose qui dépasse
00:42:56l'entendement et la raison.
00:42:58Mais c'est vrai que ce visage-là,
00:43:00c'est un...
00:43:04Vous savez, Sonia,
00:43:06j'avais espoir
00:43:08tous les matins de voir
00:43:10ces enfants libérés.
00:43:12Je me disais, il y a peut-être
00:43:14chez ces gens du Hamas un peu d'humanité,
00:43:16mais j'avais oublié que c'était des assassins
00:43:18et que c'était des terroristes.
00:43:20Moi, en tant que prof d'histoire,
00:43:22ces enfants, parce qu'ils étaient juifs,
00:43:24ça appartenait à un passé révolu,
00:43:26ça appartenait à la choix parballe,
00:43:28ça appartenait au camp de concentration,
00:43:30au camp d'extermination.
00:43:32Et je me rends compte que, finalement,
00:43:34ce mal antisémite n'a pas disparu
00:43:36et qu'on n'a rien retenu de l'histoire.
00:43:38Et je suis d'accord avec vous, Sonia.
00:43:40Il faut mettre sur un même plan
00:43:42toutes les vies.
00:43:44Et c'est vrai que les victimes
00:43:46des enfants à Gaza qui sont démembrés,
00:43:48ça me touche autant, en effet,
00:43:50qu'ils se disent, finalement,
00:43:52mais qu'est-ce que c'est que notre humanité ?
00:43:54On pourrait tellement vivre en paix,
00:43:56on pourrait tellement vivre en harmonie,
00:43:58et vous avez des gens, en effet,
00:44:00qui tuent, qui frappent, qui blessent.
00:44:02Mais qu'est-ce que c'est que cette humanité-là ?
00:44:04Il y a quelque chose en nous
00:44:06qui est vraiment mauvais, qui est mal.
00:44:08On va garder l'infime.
00:44:10On va garder l'infime flamme d'espoir.
00:44:12Malheureusement,
00:44:14on le verra demain.
00:44:16On va marquer une pause.
00:44:18Je remercie Thomas. Dans quelques instants,
00:44:20notre invitée, ce sera Marie-Hélène Thauraval.
00:44:22Très important. Elle vient ce jour,
00:44:24et je la remercie, la maire de Romand-sur-Isère,
00:44:26où on a les témoignages des vigiles
00:44:28à Crépol.
00:44:30Et quand on les écoute, quand on les lit,
00:44:32on n'a pas beaucoup de doutes
00:44:34sur le fait que, véritablement,
00:44:36c'est une attaque d'une bande armée
00:44:38qui est venue en découdant.
00:44:40Mais on va l'écouter. Il y a une déclaration.
00:44:42Je vous la lis, la porte-parole du gouvernement.
00:44:44Nous ne devons plus être dépendants des Etats-Unis.
00:44:46Super.
00:44:48Comme nous sommes dépendants de l'Algérie,
00:44:50tout va bien.
00:44:52Une pause. On se retrouve tout de suite.
00:44:54...
00:44:56Midi-news.
00:44:58Merci d'être avec nous en direct
00:45:00et avec nos invités. Dans quelques instants,
00:45:02on découvrira de nouveaux témoignages
00:45:04dans la terrible affaire de Crépol,
00:45:06affaire dans laquelle
00:45:08Thomas a trouvé la mort.
00:45:10Ce sont les témoignages des vigiles
00:45:12de la salle des fêtes.
00:45:14Marie-Hélène Thaurava, la maire de Romand-sur-Isère,
00:45:16sera avec nous.
00:45:18Mais tout d'abord, il est 13h. Place au journal.
00:45:20Rebonjour à vous. Sommeil à la midi.
00:45:22Bonjour, Sonia. Bonjour à tous.
00:45:24À la une de l'actualité, la position des Etats-Unis
00:45:26sur la résolution de la guerre en Ukraine.
00:45:28La porte-parole du gouvernement prévient
00:45:30que nous ne voulons pas d'une paix dictée
00:45:32par les Américains.
00:45:34Sophie Prima précise que la victoire aura forcément
00:45:36un coût onéreux.
00:45:38Comme l'a souligné le chancelier Shultz,
00:45:40nous ne voulons pas de paix dictée.
00:45:42Cela implique un soutien aux Ukrainiens,
00:45:44un soutien financier massif,
00:45:46notamment par le transfert des actifs russes
00:45:48gelés vers l'Ukraine
00:45:50à hauteur d'un milliard d'euros par mois
00:45:52et un appui militaire concret.
00:45:54Et concrètement,
00:45:56lui veut mettre fin à la guerre.
00:45:58Cette année, déclaration il y a quelques minutes
00:46:00de Volodymyr Zelensky
00:46:02lors d'une conférence de presse
00:46:04à Kiev.
00:46:06Et dans le même temps,
00:46:08le chef de la diplomatie russe,
00:46:10Sergei Lavrov vient de saluer
00:46:12Donald Trump car il estime qu'il a compris
00:46:14le nœud du conflit,
00:46:16à savoir l'appui de l'administration Biden
00:46:18pour une entrée de l'Ukraine dans l'OTAN.
00:46:20Et puis,
00:46:22on termine ce journal avec les dernières
00:46:24nouvelles du pape.
00:46:26Selon le Vatican, il a passé une nuit tranquille
00:46:28depuis hier. On sait que le souverain
00:46:30pontife souffre d'une pneumonie aux deux poumons
00:46:32et d'une bronchite asthmatique.
00:46:34Je vous rappelle que le Saint-Père,
00:46:36âgé de 88 ans, a été hospitalisé
00:46:38depuis vendredi dernier.
00:46:40Voilà ce qu'il fallait retenir
00:46:42de l'actualité à 13h, Sonia.
00:46:44Merci, Somaya. Je vous dis à tout à l'heure.
00:46:46Pour le moment, je suis toujours entourée
00:46:48de Philippe Bilger, Olivier Dartigold,
00:46:50Kévin Bossuet, Elisabeth Lévy
00:46:52et Tanguy Hamon nous a rejoints.
00:46:54Bonjour à vous, cher Tanguy, notre journaliste
00:46:56police-justice. Pour évoquer
00:46:58ce qui s'est passé autour
00:47:00de la bibliothèque du quartier
00:47:02Mistral à Grenoble
00:47:04qui a été inaugurée, il est vrai ce que vous avez
00:47:06dit, Olivier, tout à l'heure, il y a deux mois et qui a été
00:47:08incendiée. Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:47:10C'est une voiture bélier qui a foncé
00:47:12dans la bibliothèque ? Oui, exactement.
00:47:14Il faut savoir que ces faits s'inscrivent
00:47:16dans un contexte d'affrontement
00:47:18extrêmement régulier entre
00:47:20des jeunes du quartier Mistral
00:47:22et les forces de l'ordre.
00:47:24Une source policière nous indiquait qu'hier,
00:47:26il y avait d'ailleurs eu plusieurs interpellations
00:47:28dans ce quartier et une grosse
00:47:30saisie de drogue et les policiers
00:47:32estiment que c'est ça
00:47:34qui a remis le feu aux poudres.
00:47:36Il y a eu énormément d'affrontements,
00:47:38de troubles durant la soirée.
00:47:40Des policiers ont été visés par des tirs de mortier
00:47:42d'artifice et, comme vous l'avez dit,
00:47:44un véhicule a été
00:47:46utilisé comme voiture bélier.
00:47:48Ce véhicule a été lancé contre
00:47:50l'entrée de la bibliothèque.
00:47:52Cette bibliothèque a ensuite été
00:47:54incendiée. Alors, on ne sait pas encore
00:47:56si l'incendie est venu du véhicule
00:47:58qui s'est embrasé ou si
00:48:00des individus sont entrés dans la bibliothèque
00:48:02pour mettre le feu au bâtiment.
00:48:04Toujours est-il qu'aujourd'hui,
00:48:06cette bibliothèque qui, comme vous l'avez dit,
00:48:08était toute neuve, venait d'être inaugurée
00:48:10au mois de décembre,
00:48:12cette bibliothèque est entièrement détruite.
00:48:14Comment comprendre vraiment un tel
00:48:16acte de vandalisme ? Pourquoi s'en prendre
00:48:18dans une bibliothèque, symbole d'ouverture
00:48:20et de savoir, dans une ville
00:48:22menée au passage, je le dis,
00:48:24par le maire Éric Piolle ? Moi, j'attends de voir
00:48:26sa réaction et la condamnation
00:48:28plus ou moins ferme avec laquelle
00:48:30il va appréhender cet acte.
00:48:32On verra aussi comment la justice,
00:48:34on n'en est pas l'un,
00:48:36on va les appréhender, va aussi réagir.
00:48:38C'est vraiment d'abord une très grande lâcheté.
00:48:40C'est en réaction, comme l'a dit
00:48:42Tanguy, très certainement, mais l'enquête
00:48:44le prouvera par rapport à ce qui est en train
00:48:46de se passer. Ça se passe dans
00:48:48la ville de Grenoble,
00:48:50où...
00:48:52Pour les
00:48:54narcotrafiquants.
00:48:56Rappelez-vous quand même que le maire avait
00:48:58proposé de protéger une école
00:49:00maternelle.
00:49:02Visiblement, aujourd'hui,
00:49:04si vous êtes narco et que vous cherchez
00:49:06un point de chute, Grenoble est une
00:49:08bonne destination.
00:49:10Quant aux bibliothèques, c'est marrant, je pensais...
00:49:12Vous connaissez Magie Tcherfi,
00:49:14je pensais à notre discussion de tout à l'heure,
00:49:16que couvrir le pays de bibliothèques
00:49:18va nous aider. Magie Tcherfi racontait
00:49:20dans ses mémoires, ça m'avait beaucoup frappé,
00:49:22que quand il lisait, il devait se cacher.
00:49:24C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:49:26pour les habitants de Grenoble,
00:49:28ils se sont fait saccager une bibliothèque
00:49:30qui vient d'être... C'est aussi les impôts
00:49:32quand même, qui viennent d'être
00:49:34rénovés. Ça part en fumée
00:49:36et c'est le cas de le dire.
00:49:38Grenoble,
00:49:40pour ceux qui y connaissent, ceux qui y habitent,
00:49:42pour ceux qui y passent, il y a encore
00:49:4410-15 ans, c'était l'une des villes
00:49:46avec Nantes, il y a aussi
00:49:4810-15 ans où il faisait bon vivre.
00:49:50Ou dans les classements des villes,
00:49:52Grenoble, c'était quand même...
00:49:54Le Mistral, depuis longtemps,
00:49:56c'est un quartier où il y avait beaucoup de problèmes.
00:49:58Les gens qui ont les moyens, ils ont quitté.
00:50:00Vous avez quelques bobos
00:50:02qui traînent encore
00:50:04mais qui ne vont pas traîner longtemps
00:50:06leurs valises, ni le reste.
00:50:08Surtout que la région autour est absolument magnifique.
00:50:10Et pour toute la classe moyenne,
00:50:12un peu, mais très peu,
00:50:14classe supérieure populaire,
00:50:16ils n'ont pas le choix. C'est tout.
00:50:18Dans quelques instants,
00:50:20on va recevoir Marie-Hélène Thoraval.
00:50:22Et on va découvrir
00:50:24ce sujet sur les témoignages glaçants
00:50:26des vigiles. On va simplement,
00:50:28et je le dis à la régie, faire un détour
00:50:30par le Sénat.
00:50:32Ce qui est en train de se passer, c'est l'audition
00:50:34tendue, musclée de Richard Ferrand.
00:50:36Si ça avait été tendu avec les députés,
00:50:38il passe une journée assez particulière.
00:50:40C'était beaucoup plus difficile au Sénat
00:50:42avec notamment une charge des élus
00:50:44PS
00:50:46très rude. On pouvait penser
00:50:48qu'il y avait encore quelques réseaux anciens
00:50:50qui pouvaient être réactivés par Richard Ferrand.
00:50:52Mais ça a été
00:50:54difficile.
00:50:56Le résultat vient de tomber.
00:50:58Au Sénat, c'est 26
00:51:00contre, 14 pour et 4
00:51:02abstentions. Alors est-ce que
00:51:04là-dessus, j'ai pas l'esprit mathématique,
00:51:06donc 26 contre, 14 pour
00:51:08et 4 abstentions.
00:51:10Est-ce que ça fait les 3 cinquièmes ?
00:51:12On va vous le dire
00:51:14dans quelques instants. En tous les cas,
00:51:16voilà pour les résultats du Sénat.
00:51:18Richard Ferrand,
00:51:20sur le grill, pour le moins.
00:51:22Je vous le dirai dans quelques instants.
00:51:24On va voir les premières déclarations
00:51:26à la sortie de cette commission des lois
00:51:28du Sénat. Mais tout d'abord,
00:51:30ces témoignages glaçants
00:51:32véritablement des vigiles.
00:51:34Ils racontent ce qu'ils ont
00:51:36subi lors de cette
00:51:38terrible nuit où il y a eu
00:51:40une attaque lors
00:51:42d'une fête de village à Crépole.
00:51:44Ils n'étaient pas armés, ces vigiles.
00:51:46Vous voyez, on en est là à se poser
00:51:48quelles armes peuvent
00:51:50encore protéger des vigiles
00:51:52quand ils se font attaquer au couteau,
00:51:54voire plus. Regardez ce sujet
00:51:56préparé par nos équipes. On en parle
00:51:58dans quelques instants avec la maire
00:52:00Marie-Hélène Thoraval qu'on a le plaisir d'accueillir.
00:52:02C'est la première fois
00:52:04que les 4 vigiles du bal de Crépole
00:52:06reviennent sur cette soirée dramatique.
00:52:08Dans la nuit du 18 au 19 novembre
00:52:102023, Stéphane,
00:52:12Yoann, Richard et Gabi sécurisaient
00:52:14le bal d'hiver de la commune qui avait
00:52:16réuni 450 personnes.
00:52:18Les 4 hommes font alors face à une scène
00:52:20d'une violence inouïe, comme le raconte Stéphane.
00:52:22C'est la première fois de ma vie que j'ai eu peur.
00:52:24Tout s'est passé à la fin du bal,
00:52:26à la dernière musique, alors qu'il n'y avait pas eu
00:52:28de soucis tout au long de la soirée.
00:52:30Un groupe est arrivé à la fin, ils étaient déterminés.
00:52:32J'ai eu le temps d'évacuer 20 gamins
00:52:34et d'éviter les lames de couteau.
00:52:36J'étais en mode machine pour les sauver,
00:52:38pour faire mon boulot. Yoann, lui, se trouvait
00:52:40à l'entrée de la salle lorsque la bagarre éclate.
00:52:42Il intervient alors et est touché
00:52:44par un coup de couteau à la main.
00:52:46Résultat, 4 tendons et un air sectionné.
00:52:48Il a subi 3 opérations, une grève de tendons
00:52:50et est aujourd'hui suivi psychologiquement.
00:52:52Une soirée effrayante pour ces 4 vigiles.
00:52:54Face aux armes, j'avais les mains dans les poches.
00:52:56Je me suis senti impuissant.
00:52:58Ce n'est plus possible de travailler comme ça.
00:53:00Si j'avais au moins eu une grosse gazeuse
00:53:02pour les faire reculer, je ne veux plus
00:53:04vivre cette impuissance.
00:53:06Nous avons subi l'attaque et ça a brisé quelque chose
00:53:08au fond de moi.
00:53:10L'hôpital de Rome a salué le courage
00:53:12de ces héros du quotidien.
00:53:1415 mois après, les investigations se poursuivent.
00:53:1614 personnes sont mises en examen pour homicide
00:53:18et tentative d'homicide volontaire
00:53:20en bande organisée, dont 9 placées
00:53:22en détention provisoire.
00:53:24Et avec nous Marie-Hélène Thoraval.
00:53:26Bonjour et merci de votre présence
00:53:28maire d'Hiverdroit de Romand-sur-Isère.
00:53:30Merci vraiment d'être avec nous.
00:53:32Vous êtes connue et reconnue pour votre franc-parler
00:53:34sur les plateaux de télévision et surtout
00:53:36sur le terrain. Vous ne mâchez pas vos mots.
00:53:38A l'époque, si je puis dire,
00:53:40de l'affaire de Crépole, c'était les prénoms
00:53:42des suspects, le mobile raciste
00:53:44ou pas de l'attaque, la délinquance au sein
00:53:46du quartier, de la monnaie et en débit
00:53:48des menaces graves,
00:53:50menaces de décapitation et de nombreuses
00:53:52intimidations que vous avez reçues.
00:53:54Vous avez tenu, vous continuez de dire
00:53:56tout haut ce que tout le monde
00:53:58ou en tous les cas une certaine élite
00:54:00ou pseudo-élite pense tout bas. Vous avez le soutien
00:54:02de beaucoup de Français
00:54:04et l'actualité vous donne raison.
00:54:06Je pourrais dire hélas, puisque
00:54:08quand on découvre de tels témoignages
00:54:10c'est glaçant et
00:54:12ça donne aussi raison, mais je ne veux pas
00:54:14empiéter sur l'enquête qui se poursuit
00:54:16sur le scénario quand même, malgré tout
00:54:18d'une attaque, d'une bande
00:54:20armée face à laquelle des vigiles sont restés
00:54:22impuissants.
00:54:24Bien sûr, donc déjà je trouve que c'est une
00:54:26bonne chose que M. le Préfet ait
00:54:28pris toute l'attention
00:54:30nécessaire pour saluer
00:54:32le courage qui était
00:54:34celui de ces vigiles.
00:54:36Ça interroge aussi aujourd'hui sur les manifestations
00:54:38qu'on peut organiser dans
00:54:40quelle que soit la ville de France,
00:54:42quel que soit le village, puisqu'on a cette obligation
00:54:44aussi de mettre en place un dispositif
00:54:46de sécurité. Nous faisons beaucoup
00:54:48appel, bien sûr, à des entreprises
00:54:50privées, donc des entreprises de
00:54:52vigiles. Je dis qu'aujourd'hui
00:54:54le statut
00:54:56qui est le leur n'est absolument
00:54:58plus adapté au
00:55:00risque, au niveau
00:55:02de délinquance auxquelles ils sont
00:55:04supposés faire face, et je
00:55:06pense que Crépole en est un exemple
00:55:08manifeste. C'est-à-dire qu'ils sont
00:55:10entre guillemets complètement
00:55:12non équipés,
00:55:14ils n'ont pas
00:55:16le droit à certains équipements, et pourtant
00:55:18ils ont une
00:55:20mission qui les oblige
00:55:22à garantir la sécurité.
00:55:24Donc là, je dis que ça interroge. Je pense que c'est un
00:55:26statut qu'il va falloir revoir,
00:55:28et il va y avoir aussi
00:55:30des dispositions à prendre si on veut
00:55:32continuer d'organiser des manifestations
00:55:34dans nos villages, dans nos villes.
00:55:36On parle de manifestation, de fête
00:55:38de village.
00:55:40Vous avez entièrement raison,
00:55:42d'événements, de soirées où vont
00:55:44nos enfants, nos jeunes, d'armées,
00:55:46les vigiles, et c'est vrai qu'en lisant ça, il y a
00:55:48une forme d'impuissance par rapport
00:55:50véritablement à l'isque.
00:55:52Ils ont connu des euros du quotidien.
00:55:54Je viens du sud-ouest, et les
00:55:56mois de juillet-août sont
00:55:58rythmés tous les week-ends par les fêtes de village,
00:56:00avec des jeunes d'ailleurs, ruraux, qui
00:56:02s'impliquent beaucoup dans les comités des fêtes,
00:56:04et l'une des dimensions aujourd'hui
00:56:06est l'organisation de la sécurité. Parce que
00:56:08ça peut être budgétivore, ça coûte très
00:56:10cher, et beaucoup d'élus renoncent,
00:56:12y compris à certaines programmations.
00:56:14Moi j'ai une question, pardonnez-moi
00:56:16Marie Lenteraval. On les arme jusqu'où ?
00:56:18Parce que certains viennent avec des couteaux,
00:56:20des machettes, demain avec des kalachnikovs, on va
00:56:22armer des vigiles comme les policiers ?
00:56:24De quoi est-ce le
00:56:26signe, le symptôme selon vous ?
00:56:28Il n'est pas normal de venir à une fête
00:56:30avec une machette, une hachette ou
00:56:32une kalachnikov, on est bien
00:56:34d'accord sur ce sujet.
00:56:36Aujourd'hui, les prérogatives
00:56:38qui sont celles des entreprises
00:56:40privées de sécurité,
00:56:42sur les dispositions qui sont les
00:56:44leurs, les possibilités qui sont les leurs, ne correspondent
00:56:46plus au niveau de délinquance auquel
00:56:48ils ont à faire face, le risque
00:56:50qui est le leur, et aussi
00:56:52l'engagement qu'on leur demande est complètement
00:56:54disproportionné.
00:56:56Et d'ailleurs, c'est ce qu'ils disent.
00:56:58Face aux armes, j'avais les mains dans les poches, je me suis sentie
00:57:00impuissante, ce n'est plus possible de travailler comme ça.
00:57:02Si j'avais au moins eu une grosse
00:57:04gazeuse pour les faire reculer, je ne veux plus vivre
00:57:06cette impuissance, nous avons subi
00:57:08l'attaque et ça a brisé quelque chose
00:57:10au fond de moi.
00:57:12Bien sûr, il y avait ces vigiles
00:57:14mais il y a des parents aussi qui sont intervenus.
00:57:16Je voulais le dire parce que j'ai reçu la semaine
00:57:18dernière l'association
00:57:20des victimes de Crépole.
00:57:22Je peux vous assurer qu'ils sont extrêmement marqués.
00:57:24Aujourd'hui, ils doivent faire face aussi à des frais
00:57:26de justice, ils doivent aussi faire face à des
00:57:28frais médicaux.
00:57:30Cette association accompagne
00:57:32les différentes victimes.
00:57:34Aujourd'hui, les moyens qui sont les leurs ne correspondent
00:57:36même pas aux besoins qui
00:57:38sont ceux des victimes.
00:57:40Je le disais, malheureusement,
00:57:42quand je dis l'actualité, vous donne raison.
00:57:44Vous avez parlé à l'époque de faits de société
00:57:46et après Thomas, il y a eu Nicolas,
00:57:48il y a eu Elias, il y a eu Shamsideen,
00:57:50il y en a eu tant d'autres.
00:57:52A l'époque, vos propos ont suscité...
00:57:54Ce n'est pas la polémique
00:57:56parce que c'est vraiment une partie
00:57:58de certains qui ont
00:58:00jugé vos propos déplacés
00:58:02mais la réalité est celle-là.
00:58:04Nous voyons, et le docteur Maurice Berger
00:58:06ici même l'a dit, une multiplication
00:58:08aujourd'hui de ces attaques au couteau.
00:58:10Le problème n'étant pas le couteau mais,
00:58:12comme vous le dites souvent, ce degré
00:58:14de violence, la mère que vous êtes,
00:58:16l'élue que vous êtes, puisqu'il y a encore une confiance
00:58:18par rapport aux mères.
00:58:20Quelle solution, quelle première étape
00:58:22voit-elle par rapport à ça pour nous protéger,
00:58:24pour protéger nos enfants ?
00:58:26Déjà, on ne peut pas tout demander aux mères,
00:58:28mais je pense qu'il faut aussi
00:58:30réinstaurer, si je peux
00:58:32m'exprimer ainsi, l'autorité.
00:58:34Donc ça, c'est une première chose.
00:58:36La seconde aussi,
00:58:38c'est que ce niveau de délinquance
00:58:40a pris une ampleur phénoménale.
00:58:42On retrouve aussi,
00:58:44on l'a vu notamment dans le meurtre
00:58:46de ce jeune Elias
00:58:48qui a été opéré
00:58:50par des jeunes du même âge.
00:58:52En fait, ce sont deux jeunesses qui s'entretuent.
00:58:54On en est arrivé là.
00:58:56Et si vous avez regardé, il y a eu
00:58:58une rectification qui a été faite par les parents.
00:59:00Il ne s'agissait pas de couteau mais d'une machette et d'une hachette.
00:59:02Donc vous avez vu ce type
00:59:04d'armes.
00:59:06Ils l'avaient sur eux.
00:59:08Je voulais aussi parler du passé
00:59:10judiciaire qui était
00:59:12celui de ces jeunes.
00:59:14Je voudrais parler,
00:59:16vous allez certainement mieux en parler que moi,
00:59:18de ces dispositions complémentaires,
00:59:20notamment de ces mesures d'éloignement.
00:59:22Qui peut croire ? Qui peut aller contrôler ?
00:59:24C'est-à-dire qu'il y a des peines
00:59:26qui sont prononcées mais qui sont
00:59:28incontrôlées et incontrôlables.
00:59:30Donc je veux dire, la situation
00:59:32n'est pas prête de s'arranger.
00:59:34Il y a une forme de non-assistance aussi
00:59:36à jeunesses en danger.
00:59:38Il faut montrer objectivement que des choses sont faites
00:59:40puisqu'il y a une nouvelle,
00:59:42on l'a vu, la justice des mineurs,
00:59:44telle que portée par Gabriel Attal,
00:59:46pourra enfin mettre fin.
00:59:48On en a souvent parlé, Philippe Girard, à cette césure
00:59:50absurde. C'est un non-sens.
00:59:52Rappelez-nous en quelques mots de quoi il s'agit.
00:59:54C'est-à-dire que
00:59:56à la suite, si je me souviens bien,
00:59:58d'une loi de 2021,
01:00:00on a considéré que
01:00:02alors que les mineurs délinquants
01:00:04et criminels sont
01:00:06de plus en plus précoces et qu'ils commettent
01:00:08de plus en plus de violences,
01:00:10qu'il fallait retarder le moment
01:00:12où on les condamnerait. On doit d'abord
01:00:14les déclarer coupables,
01:00:16on laisse un délai totalement absurde
01:00:18pour qui connaît la psychologie
01:00:20des enfants, et après
01:00:22on les condamne. C'est une aberration.
01:00:24Je ne sais pas qui a pu faire
01:00:26germer dans la tête
01:00:28de ceux qui ont édicté cette loi
01:00:30cette ineptie,
01:00:32mais malheureusement, ça n'est que trop
01:00:34fréquent.
01:00:36Césure de la justice des mineurs, rectifier...
01:00:38Alors qu'il faut une définition très rapide.
01:00:40Marie-Hélène, vous savez souvent parler
01:00:42d'autorité. Vous avez dénoncé aussi
01:00:44une forme de communautarisme qui est réelle
01:00:46aujourd'hui dans certains quartiers
01:00:48et territoires de France. Est-ce qu'aujourd'hui
01:00:50ces propos, ce diagnostic,
01:00:52vous le sentez qu'il est plus largement partagé ?
01:00:54Je pense qu'il est plus largement partagé.
01:00:56J'en veux les témoignages
01:00:58que je reçois, j'oserais dire,
01:01:00quotidiennement. Mais bon, je veux dire,
01:01:02ça ne suffit pas à faire changer les choses.
01:01:04C'est la raison pour laquelle je continue aussi
01:01:06de m'exprimer, de prendre le risque aussi
01:01:08de m'exprimer, parce que ça ne m'empêche pas
01:01:10d'avoir certaines remarques.
01:01:12Et puis, vous avez parlé tout à l'heure des menaces
01:01:14de mort que j'ai reçues l'année dernière, mais qui ne m'ont absolument
01:01:16pas arrêtée et je ne regrette absolument pas
01:01:18ce que j'ai dit. Je voudrais
01:01:20quand même revenir sur un point
01:01:22qui est celui de l'école,
01:01:24c'est-à-dire ce moment
01:01:26précieux
01:01:28qui peut permettre aussi de détecter
01:01:30certains comportements
01:01:32qui pourraient prêter à
01:01:34un développement aussi d'une certaine
01:01:36forme de délinquance. Je pense qu'il y a un parent
01:01:38pauvre, il y a deux parents pauvres dans la médecine.
01:01:40Le premier est la santé mentale.
01:01:42Alors, à chaque fois qu'on dit ça,
01:01:44c'est simple, on en fait une cause nationale.
01:01:46Oui, mais après ça, il se passe quoi ? Rien.
01:01:48Quand on a des problèmes de sécurité,
01:01:50on fait un Beauvau. Un autre problème,
01:01:52on va faire un Grenelle, on va faire un Ségur.
01:01:54À un moment donné, il va bien falloir que tout le monde
01:01:56se mette sur la table. Je rappelle accessoirement
01:01:58qu'il y a des élections présidentielles qui sont en 2027.
01:02:00Et finalement, sur les
01:02:02deux ans à venir, moi je vois un vide
01:02:04abyssal en termes de décision,
01:02:06en termes d'évolution et en termes
01:02:08de prise de considération de l'État
01:02:10qui est celui du pays. Malgré l'urgence
01:02:12qui est la nôtre. Mais bien sûr.
01:02:14Marie-Hélène Thauraval, pardonnez-moi,
01:02:16on va poursuivre notre entretien. Cette information
01:02:18qui est confirmée, on va en parler
01:02:20parce que c'était l'information politique. C'est intéressant
01:02:22d'avoir d'ailleurs votre avis
01:02:24d'élu par rapport à ça parce que Richard Ferrand
01:02:26a été nommé, mais vraiment,
01:02:28de justesse à une
01:02:30voix près au Conseil
01:02:32constitutionnel. Effectivement, on vient
01:02:34de finir nos calculs à une voix près
01:02:36après des auditions tendues
01:02:38à l'Assemblée nationale et au Sénat.
01:02:40Ce qui montre, pardonnez-moi, et c'est ce qu'on disait
01:02:42tout à l'heure quand même,
01:02:44c'est la défiance à une voix près.
01:02:46Vous avez quelqu'un qui va diriger, qui va
01:02:48être à la tête des sages du Conseil constitutionnel
01:02:50en France avec le poids,
01:02:52la portée, l'importance d'une telle
01:02:54institution qui est quand même parfois
01:02:56décriée quand elle vient à l'encontre de la
01:02:58volonté de la souveraineté populaire.
01:03:00Une voix près, je ne sais pas si vous voulez vous exprimer
01:03:02Marie-Hélène, est-ce que ça peut vous
01:03:04inspirer aussi, parce que
01:03:06le Conseil constitutionnel, par exemple, sur la loi
01:03:08immigration, mais pour des questions de forme,
01:03:10a censuré une partie de cette
01:03:12loi pour laquelle, quand on interroge
01:03:14les Français dans les sondages, bon, ils étaient tous
01:03:16pour. Que vous inspirent
01:03:18cette nomination ?
01:03:20Cette nomination, ce qu'elle m'inspire,
01:03:22la première des choses, ce qui m'intéresse,
01:03:24c'est l'impartialité du Conseil constitutionnel.
01:03:26Donc, ma question,
01:03:28elle est là aussi,
01:03:30mais moi, ce qui m'interroge en premier
01:03:32lieu, c'est quel
01:03:34est le courage gouvernemental
01:03:36et parlementaire qui va être porté
01:03:38pour faire changer le pays, et quelle sera
01:03:40aussi l'attitude du Conseil constitutionnel,
01:03:42parce qu'aujourd'hui,
01:03:44il faut un choc. Alors, c'est un mot
01:03:46qu'on emploie assez souvent, mais à force de l'employé,
01:03:48il ne se passe rien.
01:03:50C'est-à-dire qu'en multipliant les chocs,
01:03:52on arrive au chaos. Donc, je dis qu'aujourd'hui,
01:03:54moi, je voudrais,
01:03:56je souhaiterais
01:03:58qu'il y ait vraiment une prise
01:04:00en considération de la situation
01:04:02du pays. Moi, le fait qu'il n'y ait pas
01:04:04de majorité à l'Assemblée nationale,
01:04:06je ne veux pas dire que ce n'est pas mon problème,
01:04:08mais je veux dire que ça a été voulu.
01:04:10On le savait très bien qu'en opérant une dissolution,
01:04:12on en arriverait à ce point-là, et je pense
01:04:14qu'il y a beaucoup de responsables politiques qui l'ont
01:04:16dit avant que ces élections
01:04:18s'opèrent. Aujourd'hui, la situation
01:04:20est celle-là, et je dis qu'on ne doit pas avoir
01:04:22à en souffrir. Donc, à un moment donné,
01:04:24s'il faut passer par le référendum
01:04:26pour être capable d'avoir
01:04:28le soutien
01:04:30de la population française
01:04:32pour faire avancer les choses, je dis qu'il faut
01:04:34passer par là. Madame le maire, pardonnez-moi,
01:04:36parce qu'on a peu de temps, je regarde.
01:04:38On ne peut pas revenir quand vous dites
01:04:40que ce n'est pas mon problème, la majorité.
01:04:42Je pense qu'on pourrait le discuter. C'est aussi l'expression
01:04:44du peuple souverain, quand même.
01:04:46Je voudrais quand même revenir,
01:04:48parce que vous avez dit beaucoup de choses intéressantes,
01:04:50et je voudrais revenir sur l'expression que vous avez employée.
01:04:52On va y venir. Vous voulez parler
01:04:54de la jeunesse qui s'entretue ? Je vais d'abord fermer
01:04:56ce chapitre. Ce que vous dites,
01:04:58on va y revenir. Juste, c'est très important
01:05:00ce que vous dites. Non, mais c'est vrai.
01:05:02Nous parlons de juridictions
01:05:04qui sont importantes pour notre pays,
01:05:06mais parfois, elles vont à l'encontre, quand même,
01:05:08de la volonté, d'ailleurs, du gouvernement,
01:05:10d'une souveraineté. Et vous avez
01:05:12une maire, Marie-Hélène Thauraval,
01:05:14ce midi, un autre maire, ce matin,
01:05:16David Lysnard, qui disent la même chose.
01:05:18Ils disent, attention,
01:05:20vous, vous avez dit le choc, il dit le sursaut,
01:05:22sinon, le chaos. Mais à partir
01:05:24de quand on va écouter, enfin,
01:05:26ces élus ? Parce que moi, je remercie
01:05:28Marie-Hélène Thauraval, parce que nos téléspectateurs,
01:05:30je ne sais pas s'ils le savent tous,
01:05:32ce que c'est que, quand même, je ne veux pas
01:05:34insister sur les menaces, mais la vie
01:05:36d'une élue, avec les menaces,
01:05:38avec les regards de certains. Vous avez surtout
01:05:40l'approbation. Je ne veux pas insister sur le côté sombre.
01:05:42Mais quand même, je me dis,
01:05:44à partir de quel moment ces gens qui viennent
01:05:46d'horizons différents, Marie-Hélène Thauraval
01:05:48qui dit vers droite, David Lysnard, c'est la droite,
01:05:50c'est la droite républicaine,
01:05:52voilà, classique. Je veux dire,
01:05:54quand est-ce qu'on va les écouter ? Quand ?
01:05:56Je voudrais juste ajouter
01:05:58une chose.
01:06:00Quand on délirait une majorité,
01:06:02chère Sonia.
01:06:04Non, mais pas seulement.
01:06:06Madame Thauraval. Moi, je voudrais juste dire
01:06:08une chose. Je suis dit vers droite, mais quand je fais
01:06:10une action pour ma ville, quand je fais
01:06:12un choix d'investissement pour ma ville,
01:06:14quand je fais un choix de dépense,
01:06:16je ne me pose pas la question si c'est de droite
01:06:18ou de gauche. La seule
01:06:20question qui m'importe, c'est
01:06:22quel va être...
01:06:24Non, non. Quel va être l'avantage
01:06:26qui va être partagé
01:06:28par l'ensemble de mes concitoyens ?
01:06:30Qu'est-ce qui va satisfaire
01:06:32à l'attractivité de ma ville ?
01:06:34Qu'est-ce qui va satisfaire au niveau de sécurité de ma ville ?
01:06:36Et qu'est-ce qui va satisfaire
01:06:38aux attentes de mes concitoyens ?
01:06:40Tout simplement, quoi. Donc, je suis même sortie
01:06:42de ce débat politique, parce que
01:06:44c'est notre rôle, ce sont nos missions.
01:06:46Merci de le dire ainsi.
01:06:48On va marquer la pause, parce que vous vouliez réagir
01:06:50sur la jeunesse...
01:06:52Enfin, deux jeunesses qui s'entretuent.
01:06:54C'est ainsi que vous l'avez...
01:06:56Expression en réalité.
01:06:58Oui, mais je ne l'ai pas dit.
01:07:00Non, mais on va en parler.
01:07:02Une courte pause, et avec cette information,
01:07:04c'est l'actualité aussi de la mi-journée.
01:07:06Richard Ferrand, qui est donc nommé de justesse
01:07:08à une voix près à la tête
01:07:10du Conseil constitutionnel.
01:07:12Il devient donc le premier des sages
01:07:14à la tête de cette très haute
01:07:16juridiction française. A tout de suite.
01:07:22Merci d'être avec nous. Beaucoup d'actualités
01:07:24politiques, tout d'abord avec la nomination
01:07:26de Richard Ferrand au Conseil constitutionnel,
01:07:28à la tête du Conseil constitutionnel,
01:07:30à une voix près.
01:07:32A une voix près par les parlementaires,
01:07:34sénateurs et députés. Donc, une voix près
01:07:36et avec l'abstention du RN.
01:07:38C'est une nomination
01:07:40qui va faire beaucoup parler.
01:07:42On va dans quelques instants écouter les réactions.
01:07:44Mais tout d'abord, on reste sur
01:07:46ces témoignages glaçants des vigiles
01:07:48à Crépole, lors de cette terrible
01:07:50soirée au cours de laquelle Thomas
01:07:52a été tué. Nous avons
01:07:54la chance d'avoir avec nous Marie-Hélène Thoraval,
01:07:56la maire de Romand-sur-Isère.
01:07:58On a dit le maire.
01:08:00Courage, puisque c'est vrai, le travail
01:08:02des maires de France, l'engagement de ces élus
01:08:04de terrain qui est essentiel aujourd'hui.
01:08:06Vous êtes d'ailleurs les derniers représentants politiques
01:08:08qui disposent encore de la confiance
01:08:10des Français, avec la capacité de dire
01:08:12les choses, y compris les choses les plus
01:08:14difficiles à entendre, comme lorsque vous avez dit
01:08:16il y a quelques instants, que ce sont deux
01:08:18jeunesses qui s'entretuent aujourd'hui.
01:08:20C'est ce que vous constatez ?
01:08:22C'est ce que vous déplorez sur le terrain ?
01:08:24C'est ce que je constate. Ce que je constate aussi
01:08:26au niveau national. Et je pense que
01:08:28c'est une
01:08:30observation qui est largement
01:08:32partagée. Ça veut dire
01:08:34aussi qu'à un moment donné
01:08:36on n'a pas la bonne
01:08:38politique. Et je pense notamment
01:08:40à la politique de prévention. C'est-à-dire qu'aujourd'hui
01:08:42on fait une politique de prévention
01:08:44sur le même principe qu'il y a 40
01:08:46ou 50 ans, à l'époque où on avait des
01:08:48quartiers dits populaires.
01:08:50Mais on a eu une mutation de ces
01:08:52quartiers, c'est-à-dire qu'on est allé de quartiers
01:08:54populaires qui sont passés en
01:08:56quartiers communautaires, et qui pour certains
01:08:58aujourd'hui sont des quartiers ethniques.
01:09:00Donc les politiques de prévention qui sont mises en place
01:09:02sont sans aucun
01:09:04objectif. Parce que c'est plutôt de l'accompagnement
01:09:06qu'un véritable
01:09:08projet. Donc c'est
01:09:10des gens qui font effectivement du travail
01:09:12sur le terrain. Mais
01:09:14je crois que ceux qui sont sous l'emprise de cette
01:09:16violence sont rarement
01:09:18dans les mains de ces
01:09:20acteurs de la prévention. Vous me faites penser à ce qu'avait dit
01:09:22la maire écologiste du 14e arrondissement
01:09:24après le drame
01:09:26autour d'Elias, qui avait dit en fait
01:09:28qu'on n'avait pas assez d'éducateurs. C'était ça
01:09:30le sujet pour elle. Ce n'est pas qu'une question
01:09:32de nombre
01:09:34d'éducateurs, c'est aussi
01:09:36de revoir la politique de prévention.
01:09:38La prévention, je pense qu'elle doit
01:09:40commencer aussi au plus jeune âge. C'est-à-dire que sur
01:09:42des comportements ou des attitudes
01:09:44éducatives qui pourraient être
01:09:46le fermant
01:09:48aussi d'une fuite vers la délinquance,
01:09:50je pense qu'il faudrait déjà
01:09:52pouvoir intervenir à partir de ce moment-là.
01:09:54Ensuite, il y a la
01:09:56partie effectivement quand les enfants sont
01:09:58à la crèche. Et là, je peux vous assurer que vous pouvez
01:10:00déjà détecter des comportements
01:10:02ou un défaut de parentalité.
01:10:04Donc l'autorité parentale, il va bien falloir en parler
01:10:06à un moment donné. Et faire pression aussi
01:10:08pour qu'elle s'exerce, parce que c'est trop facile
01:10:10de jouer sur la culture de l'excuse. En gros, vous
01:10:12n'inquiétez pas, vous ne pouvez pas faire
01:10:14on s'occupe de tout. Non, ce n'est pas possible.
01:10:16Ce n'est pas la même chose. Et il y a un autre
01:10:18sujet dont on ne parle jamais,
01:10:20c'est la médecine scolaire.
01:10:22Alors ça, c'est le parent pauvre aussi.
01:10:24Alors que là, je trouve que c'est un outil
01:10:26formidable. On a déjà les structures
01:10:28qui sont là, mais je pense qu'il faudrait
01:10:30aussi accélérer et accéder
01:10:32aux demandes de moyens qui sont les leurs
01:10:34justement pour aller détecter
01:10:36ces futurs comportements. Et ils interviennent
01:10:38dès le plus jeune âge, et notamment
01:10:40sur l'école élémentaire.
01:10:42Et là, je pense qu'il y aurait vraiment
01:10:44la question. Oui, mais malgré tout,
01:10:46il faut quand même rappeler d'abord
01:10:48qu'entre ces deux jeunes âges...
01:10:50Une question, Elisabeth, s'il vous plaît, comme on écoute la réponse de Marie-Hélène.
01:10:52J'imagine que vous constatez, vous aussi,
01:10:54qu'il y en a quand même une autre...
01:10:56Enfin, toute une jeunesse
01:10:58qui essaye de suivre les cours de Kevin
01:11:00et de s'accrocher. Il n'y a pas que un face-à-face
01:11:02entre ces deux jeunesses. Mais ce que je voulais vous dire,
01:11:04c'est qu'au-delà de la violence,
01:11:06est-ce que vous constatez ce qu'a dit, par exemple,
01:11:08Madame Badinter, qu'on voyait déjà deux peuples ?
01:11:10C'est pas seulement des bandes
01:11:12qui se tapent dessus, c'est des gens
01:11:14qui ne sont plus dans le même monde.
01:11:16C'est ça, la réponse ?
01:11:18Aujourd'hui, bien sûr, vous avez parlé de la violence
01:11:20de deux jeunesses qui s'affrontent aussi.
01:11:22Aujourd'hui, je pense qu'on est sur une société
01:11:24un peu duale, c'est-à-dire que l'une
01:11:26regarde l'autre.
01:11:28Je ne sais plus... Je crois que c'était les propos
01:11:30de Jacques-Hubert Coulombe.
01:11:32Mais aujourd'hui, elle est dos-à-dos.
01:11:34Il disait face-à-face, d'ailleurs.
01:11:36Je dis dos-à-dos, c'est pas pareil.
01:11:38J'allais dire, c'est même plus fort.
01:11:40C'est-à-dire qu'il n'y a presque
01:11:42aucune possibilité...
01:11:44Je ne dis pas qu'il n'y a pas de possibilité,
01:11:46mais si on reste en l'état, ça ne changera pas.
01:11:48Vous avez,
01:11:50Mme Le Maire, évoqué
01:11:52ces sujets en disant qu'il devait
01:11:54sortir, en quelque sorte, de l'esprit
01:11:56partisan. Est-ce que vous avez
01:11:58l'impression, au moins une certaine
01:12:00période, d'avoir été
01:12:02peut-être un petit peu,
01:12:04entre guillemets, instrumentalisé
01:12:06pour servir une vision de droite ?
01:12:08Alors, moi, je n'ai servi personne
01:12:10puisque je n'ai parti en personne.
01:12:12Déjà, c'est un élément de liberté
01:12:14qui me permet
01:12:16aussi de m'exprimer.
01:12:18Aujourd'hui,
01:12:20il est difficile d'aborder certains sujets
01:12:22sans être catalogué dans telle ou telle partie.
01:12:24Alors, c'est pour ça que
01:12:26moi, je ne mâche pas
01:12:28mes mots, vous le disiez tout à l'heure.
01:12:30Et finalement, je regarde
01:12:32dans les courriers qui me sont envoyés, dans les remarques qui me sont faites,
01:12:34dans les commentaires qui sont faits.
01:12:36Alors, bon, je n'ai pas beaucoup de soutien de la France insoumise,
01:12:38mais, quelque part,
01:12:40sur
01:12:42une partie de la droite, mais aussi du bloc central,
01:12:44qui soit le centre-gauche ou
01:12:46le centre-droite, eh bien, on remarque aussi.
01:12:48Parce que les gens...
01:12:50Je pense que le soutien, vous l'avez quand vous passez
01:12:52dans les rues, quand vous arrivez, et puis partout.
01:12:54Et ce qui nous intéresse aujourd'hui,
01:12:56c'est la famille de Thomas.
01:12:58Je sais, vous n'en faites pas souvent état.
01:13:00C'est tout à votre honneur.
01:13:02Vous les voyez, vous avez suivi.
01:13:04C'est quand même une famille qui a perdu un enfant.
01:13:06C'est indépassable, comme deuil. Comment vont-ils ?
01:13:08Bien sûr.
01:13:10Moi, j'ai cette situation
01:13:12sur Romand qui n'est pas facile, parce que j'ai eu
01:13:14un attentat en 2020,
01:13:16en plein Covid. On n'en parle très peu,
01:13:18mais ça a été terrible.
01:13:20Deux morts, quatre blessés,
01:13:22dont certains en urgence absolue à l'époque.
01:13:24Et puis, ces trois jeunes
01:13:26qui sont partis, Thomas,
01:13:28Zachariaf et Nicolas.
01:13:30Nous avons la visite
01:13:32de M. le ministre de l'Intérieur
01:13:34vendredi prochain.
01:13:36J'ai vraiment apprécié la proposition qu'il a faite.
01:13:38Il a fait la proposition de rencontrer les familles.
01:13:40J'ai eu chacune des familles
01:13:42hier pour les convier
01:13:44à ce moment. Elles apprécient
01:13:46beaucoup d'avoir été invitées
01:13:48à pouvoir s'exprimer, à pouvoir échanger.
01:13:50Donc, ça se passera vendredi prochain.
01:13:52Et c'est une très bonne chose.
01:13:54Ça met aussi de l'humanité
01:13:56dans la fonction qui est la sienne.
01:13:58Vous en apportez
01:14:00beaucoup. Je vous remercie d'abord par
01:14:02vos mots. Nous sommes un peu tenus par
01:14:04les temps de parole, comme vous le savez.
01:14:06Quand je dis maire courage,
01:14:08c'est dire qu'aujourd'hui,
01:14:10il y a l'action, mais aussi la parole,
01:14:12vos courages. Ça doit quand même
01:14:14nous interpeller dans ce monde.
01:14:16Je vous dirais que ça me gêne un peu.
01:14:18Je pense que
01:14:20tous les maires, ou une majorité de maires,
01:14:22sont courageux. Si vous ne l'êtes pas, ça va être compliqué
01:14:24de faire un mandat de six ans.
01:14:26Donc,
01:14:28l'expression me gêne un peu.
01:14:30Laissez-la nous.
01:14:32On l'a dit à votre propre.
01:14:34Il faut du courage. Il faut de la détermination.
01:14:36Mais aussi, il faut une sacrée santé pour ne pas lâcher.
01:14:38Parce que, je veux dire,
01:14:40vous puisez dans les forces qui sont les vôtres.
01:14:42Donc, il faut
01:14:44avoir des objectifs, avoir la volonté
01:14:46de les mener. Je dis aussi qu'un maire,
01:14:48il n'est pas seul. Il a une équipe avec lui.
01:14:50Moi, j'ai la chance d'avoir une équipe
01:14:52qui...
01:14:54Nous sommes présentés avec nos étiquettes.
01:14:56Donc, ça veut dire que la politique
01:14:58ou la frange
01:15:00partisane n'a pas lieu
01:15:02d'être dans les décisions qui sont les nôtres.
01:15:04Et je pense que c'est une force, parce que
01:15:06oui, le courage, c'est une chose.
01:15:08Mais quand on est plusieurs courageux derrière,
01:15:10c'est vraiment une bonne dynamique.
01:15:12Et peut-être empêcher que ce dos-à-dos
01:15:14ne se termine mal, comme vous l'avez dit.
01:15:16Les maires ne sont pas
01:15:18seuls. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:15:20il faut que l'État prenne aussi ses responsabilités
01:15:22et qu'il engage
01:15:24les mesures
01:15:26et la stratégie et le plan d'action
01:15:28qui est nécessaire. Et on ne peut pas se permettre
01:15:30d'attendre deux ans.
01:15:32Tout est dit et bien dit. Je vous remercie.
01:15:34C'était un plaisir. Merci de nous faire confiance
01:15:36et de venir pour Midi News.
01:15:38On va revenir à l'actualité politique
01:15:40et on va voir comment tout à l'heure, l'annonce a été
01:15:42faite de la nomination de Richard Ferrand
01:15:44par une sénatrice
01:15:46LR, qui est Muriel Jourdat.
01:15:48C'était il y a quelques instants. Écoutons-la.
01:15:50Cette candidature a obtenu
01:15:5214 voix pour
01:15:54et 26 voix contre sur un total de
01:15:5640 suffrages exprimés.
01:15:58À la commission des lois de l'Assemblée
01:16:00nationale, 56 suffrages
01:16:02ont été exprimés.
01:16:04La candidature a obtenu
01:16:0625 voix pour et 32 voix
01:16:08contre. Et sur le cumul
01:16:10des résultats des commissions des lois
01:16:12des deux assemblées,
01:16:1497 suffrages ont été exprimés.
01:16:16Le seul des 3 cinquièmes
01:16:18des suffrages exprimés est de 59
01:16:20et il y a eu
01:16:2239 voix pour et 58
01:16:24voix contre. Donc, rien
01:16:26ne s'oppose à ce que le président de la République
01:16:28nomme M. Richard Ferrand
01:16:30au Conseil constitutionnel.
01:16:32Voilà. Alors, je vais vous laisser.
01:16:34J'ai envie de vous entendre les uns après
01:16:36les autres. Peut-être, qui veut commencer ?
01:16:38Olivier ? Philippe ?
01:16:40Sans vouloir trop tordre
01:16:42la situation, il eût été
01:16:44préférable pour Richard Ferrand d'être retoqué.
01:16:46Parce qu'être élu dans des
01:16:48conditions aussi
01:16:50défavorables
01:16:52à une voix près
01:16:54et avec l'abstention
01:16:56du RN,
01:16:58ça le met dès le premier jour
01:17:00à la tête du Conseil constitutionnel
01:17:02dans une situation
01:17:04de très grande fragilité
01:17:06alors que nous aurions eu besoin
01:17:08de solidité dans la crise
01:17:10politique et institutionnelle actuelle.
01:17:12La faute à qui ?
01:17:14C'est Emmanuel Macron
01:17:16quand même. Mais je
01:17:18continue, ma chère Sonia,
01:17:20à défendre la personnalité
01:17:22de Richard Ferrand, mais
01:17:24je rejoins totalement Olivier
01:17:26cette victoire est la pire
01:17:28qui pouvait survenir.
01:17:30Ça va être une fragilité
01:17:32absolue pour ce président.
01:17:34Il y a autre chose, pardon.
01:17:36On n'insiste pas assez sur
01:17:38la décision du RN.
01:17:40Parce que là, moi je pense,
01:17:42je vois les choses arriver, peut-être que je me
01:17:44trompe, que certains vont dire,
01:17:46d'ailleurs, et la droite et la gauche, regardez,
01:17:48vont dire, mais est-ce
01:17:50qu'il y a eu un deal ?
01:17:52En tout cas, c'est très maladroit
01:17:54Est-ce qu'il y a une forme d'entente entre Emmanuel Macron
01:17:56François Bayrou, je pense ?
01:17:58C'est très maladroit. Et le RN ?
01:18:00Je ne pense pas qu'il y ait une entente, attendez, il ne s'agit pas de dire
01:18:02qu'on a topé dans la main, mais est-ce qu'il y a une sorte de
01:18:04voilà, d'accord ?
01:18:06Sonia, et oui,
01:18:08mais en même temps, ça peut être l'inverse
01:18:10de la part de Richard Ferrand,
01:18:12parce qu'il va être écartelé.
01:18:14À l'instant, la droite dénonce, je cite, un deal
01:18:16entre le Rassemblement National et Emmanuel Macron.
01:18:18Sonia, moi je me mets
01:18:20à la place d'un électeur de droite.
01:18:22C'est incompréhensible.
01:18:24On a un RN qui est censé être
01:18:26quand même un mouvement de droite,
01:18:28qui renverse un gouvernement de droite
01:18:30qui était le gouvernement Barnier,
01:18:32et là vous avez un homme de gauche qui vient du Parti Socialiste
01:18:34qui finalement a été
01:18:36en partie élu parce que le RN
01:18:38s'est abstenu.
01:18:40Vous voyez bien qu'il y a un petit problème.
01:18:42On a l'impression finalement, enfin il y a beaucoup
01:18:44d'électeurs du RN qui disent que
01:18:46l'une des solutions
01:18:48à la crise démocratique c'est le RN,
01:18:50sauf qu'on a l'impression que là le RN
01:18:52intensifie la crise démocratique.
01:18:54C'est plus fort. On est même à front renversé.
01:18:56Imaginez, vous avez la droite LR
01:18:58qui a voté contre,
01:19:00alors que vous avez un ministre
01:19:02LR et pas des moindres qui est
01:19:04au ministère de l'Intérieur,
01:19:06et vous avez le RN
01:19:08qui s'abstient. Là,
01:19:10il y a un renversement.
01:19:12S'ils arrivent à croire, s'il y a véritablement un deal
01:19:14et que le RN croit que Richard Ferrand
01:19:16lui reverra l'ascenseur,
01:19:18c'est une partie de l'opposition
01:19:20à cause du RN.
01:19:22Si jamais
01:19:24il y avait cela,
01:19:26ça voudrait dire que le RN
01:19:28est très naïf et je ne le crois pas.
01:19:30Comment ? Non,
01:19:32je le répète, c'est marrant que vous n'arriviez pas
01:19:34à l'entendre. Vous pouvez m'expliquer juste
01:19:36le fonctionnement. Est-ce qu'avec l'abstention
01:19:38du RN, ça a permis à M. Ferrand
01:19:40Oui, oui.
01:19:42Vous pouvez aussi dire que c'est la division,
01:19:44pardon, parce que du coup,
01:19:46c'est bien gentil. On oublie
01:19:48qu'il y a des gens
01:19:50qui au Sénat et au LR
01:19:52ont décidé
01:19:54finalement de soutenir Richard Ferrand
01:19:56non pas pour ses qualités personnelles
01:19:58mais, disons, dans le cadre
01:20:00d'un deal, pas d'un deal en tous les cas,
01:20:02disons, d'une situation politique,
01:20:04d'un climat.
01:20:06À l'instant, parce que les réactions politiques
01:20:08arrivent, David Lysnard qui dit
01:20:10qu'il y a des connivences révélatrices.
01:20:12Richard Ferrand bénéficie de l'aide du RN
01:20:14pour prendre la présidence de la plus haute
01:20:16cour de justice, celle qui, entre autres,
01:20:18entretiendra l'immobilisme
01:20:20en matière de politique migratoire.
01:20:22Le RN fait partie de la caste.
01:20:24Et du LR aussi, quand même.
01:20:26Pardon.
01:20:28LR, pardonnez-moi,
01:20:30LR, ils ont voté.
01:20:32Non, non, c'est tous les sénateurs LR.
01:20:34D'accord, on parle des députés qui ont plutôt
01:20:36choisi la position de leur invoqué.
01:20:38C'est facile de dire, M. Lysnard
01:20:40qui appartient au RN,
01:20:42LR dit, regardez le RN.
01:20:44Moi je dis, regardons aussi.
01:20:46Pardon, LR aurait pu quand même
01:20:48avoir une voix unique.
01:20:50Oui, mais là,
01:20:52qu'est-ce qu'un sympathisant, un électeur RN
01:20:54qui, il y a quelque temps, a vu
01:20:56que le RN n'a pas voté la censure
01:20:58contre M. Bayrou, et là, malgré tout,
01:21:00en s'abstenant, aide à la nomination
01:21:02de M. Ferrand, pense ?
01:21:04Il ne comprend pas.
01:21:06Non, mais j'interroge.
01:21:08C'est peut-être une stratégie de billard à 10 bandes.
01:21:10Comme l'a dit Kévin, que le RN est
01:21:12devenu un parti épouvantablement
01:21:14pratique.
01:21:16Il va y avoir la décision de justice
01:21:18de Marine Le Pen, que le RN
01:21:20lève un peu le pied sur
01:21:22une attaque virulente.
01:21:24Non, je pose la question.
01:21:26Oui, mais la question est un peu légitime.
01:21:28Pour vous, elle est légitime.
01:21:30Ce qui peut
01:21:32créer le doute, c'est l'agenda pour le Conseil
01:21:34constitutionnel, avec cette
01:21:36question prioritaire de constitutionnalité
01:21:38qu'on a évoquée tout à l'heure sur une exécution provisoire.
01:21:40Oui, mais tout ça
01:21:42est vrai.
01:21:44Moi, ce que j'aimerais savoir, en fait,
01:21:46je ne le sais pas, c'est comment on peut
01:21:48aujourd'hui contester
01:21:50et rediscuter la façon
01:21:52dont le Conseil constitutionnel
01:21:54a étendu lui-même
01:21:56son propre rôle. Parce qu'en réalité...
01:21:58Ce n'est pas lui-même. C'est la réforme constitutionnelle
01:22:00de 2008 de Nicolas Sarkozy
01:22:02qui a introduit les questions prioritaires...
01:22:04Non, mais je ne parle pas de ça. Chers amis,
01:22:06là, le sujet, à l'instant,
01:22:08le sujet politique n'est quasiment plus
01:22:10M. Ferrand. Le sujet politique, c'est
01:22:12les choix du Rassemblement national
01:22:14par rapport à Emmanuel Macron.
01:22:16Au regard de ses espérances.
01:22:18C'est-à-dire...
01:22:20Non, mais c'est intéressant de voir l'évolution
01:22:22du RN. On n'ose pas penser
01:22:24la réponse. Non, mais vous êtes
01:22:26la plus... Sonia,
01:22:28est-ce que vous voyez un peu la contradiction ?
01:22:30On a un Rassemblement national
01:22:32qui s'érige en premier opposant à
01:22:34Emmanuel Macron. On a un Rassemblement national
01:22:36qui prétend vouloir unir
01:22:38tous les patriotes de ce pays et notamment
01:22:40les patriotes de droite. Et vous avez un Rassemblement
01:22:42national qui tape sur
01:22:44Bruno Rotailleau comme jamais
01:22:46de manière extrêmement injuste et qui contribue
01:22:48à faire élire un ancien
01:22:50socialiste à la tête du Conseil constitutionnel.
01:22:52Donc quand vous êtes un électeur de droite
01:22:54totalement rationnel, vous vous dites
01:22:56quoi ? Mais est-ce que le Rassemblement
01:22:58national défend les intérêts des électeurs
01:23:00de droite ou pas ? Et est-ce que
01:23:02le Rassemblement national est vraiment
01:23:04un parti de droite ? On a l'impression parfois
01:23:06que c'est un parti de gauche...
01:23:08Les réactions.
01:23:10Pourriez-vous répondre que les deux
01:23:12démarches ne sont pas comparables ?
01:23:14Les réactions politiques tout d'abord. Je vous ai donné celle
01:23:16de la droite avec David Lysnard. Écoutons
01:23:18à gauche Mélanie Vaugelle
01:23:20qui est sénatrice des Français hors de France.
01:23:22Evidemment, très remontée
01:23:24contre cette nomination.
01:23:26Je vais poser par exemple la question de savoir
01:23:28quel principe constitutionnel il pourrait invoquer
01:23:30pour contrôler une modification de la Constitution.
01:23:32Il m'a fait une très longue réponse en disant que je ne peux pas vous le dire maintenant
01:23:34parce que si je vous le dis maintenant,
01:23:36la réponse est aucun.
01:23:38Le Conseil constitutionnel ne peut pas contrôler de modification de la Constitution.
01:23:40Il ne sait même pas quelles sont les compétences
01:23:42de l'institution qu'il est censé présider demain.
01:23:44C'est très grave et ça
01:23:46envoie encore plus un message de passage
01:23:48en force, d'absence de confiance
01:23:50totale et je crois que c'est très dangereux
01:23:52pour la légitimité du Conseil constitutionnel
01:23:54et la légitimité du Conseil constitutionnel
01:23:56elle est nécessaire à son autorité, qui est nécessaire
01:23:58à la protection de l'état de loi.
01:24:00Elle a raison.
01:24:02Deux questions vont s'imposer,
01:24:04l'ERN, explications
01:24:06et puis maintenant avec les lois,
01:24:08s'il y a encore, quand même,
01:24:10il va y avoir des réformes et des lois,
01:24:12comment le Conseil constitutionnel, dirigé par M. Ferrand,
01:24:14va à chaque fois, là,
01:24:16agir ou réagir ?
01:24:18Très important. Là, on va pouvoir juger
01:24:20sur pièce et sur plan.
01:24:22Alors n'oublions pas, pardon pour la banalité,
01:24:24qu'il ne sera pas seul.
01:24:26Il y aura Philippe Bas,
01:24:28il y aura d'autres gens dont on ne peut pas,
01:24:30me semble-t-il, suspecter
01:24:32l'impartialité.
01:24:34Vous êtes très fort,
01:24:36vous sondez tout le monde.
01:24:38Non, mais Sonia,
01:24:40on ne peut pas non plus, globalement,
01:24:42jeter leur ordre...
01:24:44Mais je ne jette pas, j'interroge, c'est tout.
01:24:46Oui, mais vous interrogez et de manière
01:24:48parfaitement objective, j'en déconseille.
01:24:50Il faut espérer qu'il y ait
01:24:52même plus qu'une impartialité là.
01:24:54Là, il faudrait une rigueur à toute épreuve.
01:24:56Une rigueur et une hauteur de vue,
01:24:58une entente des interrogations
01:25:00sur l'état de droit. Mais moi, Philippe,
01:25:02je vous aime vraiment beaucoup,
01:25:04mais avec cette affaire...
01:25:06Avec cette affaire d'on ne peut pas jeter
01:25:08l'opprobre,
01:25:10en fait, vous interdisez tout jugement.
01:25:12La réaction de Mathilde Panot, vous souhaitiez une réaction
01:25:14de la France insoumise à l'instant,
01:25:16la voici sur les réseaux sociaux.
01:25:18À une voix près, le proche de Macron,
01:25:20Richard Ferrand, devient le président du Conseil constitutionnel,
01:25:22parrainé par Marine Le Pen
01:25:24et le Rassemblement national, nommé
01:25:26pour sauver Emmanuel Macron,
01:25:28mais quel est leur accord ? Secret ? Point d'interrogation ?
01:25:30Fin de cette émission ?
01:25:32Point d'exclamation ?
01:25:34Je vous remercie.
01:25:36En tous les cas, c'est un débat politique
01:25:38qui est relancé.
01:25:40Mathilde Panot, en fin d'émission.
01:25:42C'est un exploit, une insulte aux personnes.
01:25:44Mais tout à fait, elle pose des questions légitimes.
01:25:46Je vous remercie en tous les cas.
01:25:48Merci à vous.
01:25:50Merci d'avoir resté avec nous.
01:25:52A demain, avec grand plaisir.

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