Avec Olivia Maurel, auteur de "Où es-tu maman ?" Ed. Du Rocher et Marie-Estelle Dupont, psychologue
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00:00...
00:17-"Où t'es, maman, où t'es? Où t'es, maman, où t'es? Où t'es, où t'es?"
00:21C'est ce que Psalmody écrit Olivia Morel.
00:26Où es-tu, maman? C'est vrai que c'est un témoignage poignant, je dis ce qu'il dit sur la couverture du livre.
00:32Un témoignage poignant d'une femme née par GPA.
00:36C'est aux éditions du Rocher, c'est un livre très, très bouleversant, c'est vrai, parce que
00:41d'abord, vous abordez en deux parties, Olivia Morel,
00:45effectivement, votre témoignage, ce qui s'est passé avec vous,
00:49et comment vous le découvrez par l'ADN.
00:52Et puis, j'ai le plaisir, c'est pas la première fois,
00:56d'accueillir Marie-Estelle Dupont, qui est psychologue, qui a écrit, elle,
00:59sur sa mère, notamment, un certain nombre de choses, mais
01:02elle savait où elle était, sa mère, Marie-Estelle Dupont, en l'occurrence.
01:05Pour revenir à ça, Olivia Morel,
01:09GPA. Alors, quand vous entendez les mots
01:12gestation pour autrui,
01:15ça vous inspire quoi?
01:17L'exploitation,
01:18la tristesse, l'arrachement à la naissance
01:21d'un enfant, de sa mère,
01:23l'allocation d'utérus,
01:25que des choses négatives, on va dire.
01:27Oui, vraiment.
01:29Mais si je voulais être un peu provocateur,
01:31allez-y, j'adore ça.
01:33Mais j'ai dit, Olivia Morel, s'il n'y avait pas eu la GPA,
01:35vous ne seriez pas là.
01:37Exactement, mais c'est pas grave, je ne serai pas là, je serai dans un autre corps,
01:39peut-être, que sais-je.
01:41Oui, c'est pas ça. En fait,
01:43et vous le dites tout le temps, ce qui vous a
01:45beaucoup marqué, c'est le fait que,
01:47on va parler ensuite de l'exploitation,
01:49de la marchandisation du corps,
01:51effectivement,
01:53de l'allocation des ventres. Je rappelle qu'un certain
01:55Pierre Berger disait, les ouvriers
01:57dans les usines louent bien leurs bras,
01:59pourquoi les femmes n'oublieraient pas leurs ventres?
02:01Il faut se rappeler de ça.
02:03Et au fond,
02:05racontez-nous, c'est dans le livre,
02:07justement, et j'incite vraiment à lire le livre,
02:09comment vous avez découvert ça?
02:11Alors, j'ai découvert ça,
02:13j'ai toujours eu cet instinct
02:15que quelque chose n'allait pas,
02:17depuis que je suis née, on va dire.
02:19Ce décalage entre ma mère et moi était
02:21vraiment très important. Vous le sentiez comment,
02:23concrètement? Par le physique,
02:25on ne se ressemblait pas du tout,
02:27on n'était pas du tout pareils,
02:29elle était âgée, beaucoup plus âgée
02:31que les autres mères que je voyais à l'école.
02:33Donc il y avait ce décalage qui était quand même important.
02:35Et puis, quand je demandais des questions
02:37sur son âge, elle ne me répondait pas.
02:39Elle me demandait ce fameux
02:41« j'ai 8 ans ».
02:43Donc c'est vrai que je commençais
02:45à me poser des questions.
02:47Et puis, c'est uniquement vers l'âge de 17 ans
02:49que je commence à faire des recherches
02:51sur Jefferson,
02:53où je suis née, au Kentucky, aux Etats-Unis.
02:55Et là, sur Google, je tombe
02:57sur des agences de gestation pour autrui
02:59et je découvre enfin la gestation pour autrui.
03:01Et là, le puzzle...
03:03Donc vous n'aviez jamais entendu parler avant?
03:05Jamais, jamais. Je savais que quelque chose
03:07n'allait pas, je savais que ce n'était pas ma mère,
03:09parce qu'on était émotionnellement
03:11déconnectés.
03:13J'étais beaucoup plus connectée à mon père,
03:15qui est mon père biologique.
03:17Donc j'ai fait cette découverte-là
03:19à 17 ans. Je vois GPA pour la
03:21première fois, je commence à faire des recherches,
03:23j'ai passé toute la nuit dessus.
03:25Et en fait, c'était
03:27la dernière pièce du puzzle qui s'est enfin
03:29encliquée. Et là, de là,
03:31j'ai raconté à tout le monde que j'étais née par gestation
03:33pour autrui. Et c'était
03:35comme une évidence.
03:37Et comment ça s'est passé?
03:39Quand vous avez dit ça à votre mère,
03:41quand vous avez justement
03:43dit qu'il faut qu'on en parle,
03:45qu'on mette tout sur la table.
03:47Mais j'en ai jamais parlé.
03:49Mais du tout, du tout, du tout.
03:51Alors non, elle n'était pas du tout au courant
03:53que j'avais fait ces recherches. Personne n'était au courant
03:55à part mes amis,
03:57ce qui est devenu mon mari,
03:59les gens autour de moi,
04:01les médecins, parce que quand
04:03je voyais des médecins et qu'on me
04:05demandait mes antécédents médicaux,
04:07j'étais obligée de dire que je suis née par mère morteuse,
04:09donc je ne connais pas
04:11mes antécédents médicaux du côté de ma mère.
04:13Je racontais à tout le monde,
04:15sauf mes parents, parce que j'avais peur de leur réaction.
04:17J'étais terrifiée d'être abandonnée une deuxième fois.
04:19Et malheureusement,
04:21c'est ce qui s'est passé une fois qu'ils ont appris
04:23que je luttais contre la gestation
04:25pour autrui. Et quand vous avez parlé à votre mère
04:27biologique?
04:29Quand j'ai parlé à ma mère biologique,
04:31quand elle m'a contactée pour la première
04:33fois, c'était
04:35un petit choc émotionnel, il faut le dire.
04:37C'était...
04:39Oui, parce que vous avez enquêté, parce que vous avez
04:41cherché, parce que vous avez...
04:43Je n'ai pas du tout cherché, c'est ma belle-mère,
04:45donc ma mère mon mari, qui
04:47m'a offert un test ADN,
04:49le jour de mon anniversaire de mes 30 ans,
04:51et qui me dit, tiens Olivia, ça va répondre à tes questions.
04:53J'ai eu peur.
04:55Franchement, j'avais tellement peur.
04:57J'ai mis 5 jours pour prendre le test. Je prends ce fameux
04:59test qui me montre que je ne suis pas du tout française,
05:01que je suis en très grande majorité
05:03lituanienne, suisse, avec
05:05d'autres origines, et qui me connecte
05:07avec cette fameuse Jen, qui est ma
05:09cousine, Germaine, et avec
05:11qui j'échange, qui me met en contact avec
05:13mon demi-frère, mes demi-sœurs,
05:15et éventuellement ma mère biologique,
05:17qui elle-même m'a contactée. Parce que je ne voulais pas du tout
05:19la contacter, moi d'abord. Je ne voulais pas
05:21être... Je ne voulais pas
05:23la déranger, je vous...
05:25Elle n'avait pas entendu moi...
05:27Elle n'avait pas entendu
05:29parler de moi depuis 30 ans.
05:31Je pensais qu'elle ne voulait pas m'entendre.
05:33Et c'est elle qui m'a contactée, ça m'a
05:35bouleversée, et
05:37j'en suis... Je suis très, très
05:39reconnaissante, parce qu'elle a répondu à la quasi-totalité
05:41des questions existentielles que j'avais
05:43sur ma vie. Et ça, ça a pu
05:45m'aider à me reconstruire.
05:47Parce que j'étais complètement anéantie
05:49avant ça. — Oui, et puis vous avez eu...
05:51Vous avez été victime d'un certain nombre de gens
05:53pervers, narcissiques et autres, enfin bon...
05:55— Oui, j'ai subi...
05:57Je suis tombée dans la drogue, je suis tombée dans l'alcool,
05:59je suis tombée... Malheureusement, j'ai eu
06:01des... Des atrocités
06:03qui sont décrites dans le livre, mais...
06:05Voilà. — Et
06:07vous le racontez, oui, de façon
06:09très bouleversante.
06:11Mais Olivier Morel, juste un mot.
06:13Donc cette espèce de mal-être, cette espèce
06:15de mal de vivre, etc.,
06:17ça vous accompagnait tout le temps ?
06:19— Tout le temps. C'était
06:21constant. C'était...
06:23Ça ne m'a jamais quittée. Jamais.
06:25J'étais insupportable.
06:27L'adolescence a été extrêmement compliquée
06:29pour moi. Normal. Parce que
06:31je ne savais pas d'où je venais, donc je ne pouvais pas
06:33me construire en tant qu'être humain
06:35dans la période de la vie où on se construit.
06:37Je parle
06:39de... Moi, je parle souvent de fondation de maison.
06:41On a la fondation, c'est
06:43notre génétique, c'est
06:45de qui on vient, d'où on vient,
06:47nos grands-parents, nos aïeux. On a
06:49besoin de toutes ces informations pour se construire
06:51en tant qu'être humain. Et à l'âge de l'adolescence,
06:53c'est là où on va devenir
06:55le nous adulte.
06:57Et moi, je n'avais pas tout ça.
06:59J'avais des fondations qui étaient complètement brisées.
07:01Ma maison était bancale et je me suis
07:03brisée. Ma maison s'est brisée.
07:05C'est là où l'alcool est venu en jeu,
07:07la drogue et tout ça.
07:09Et ça m'a hantée. Ça continue
07:11à me hanter jusqu'à
07:13ce fameux jour où
07:15il s'est passé
07:17mon viol.
07:19Et là, j'ai commencé à chercher
07:21de l'aide. De l'aide
07:23médicale, de la thérapeutique,
07:25qui n'a pas été très...
07:27qui n'a pas été
07:29extrêmement...
07:31Non, pas très efficace, c'est ça.
07:33Ça a été difficile.
07:35Puis, j'ai rencontré mon mari qui a su
07:37me dompter,
07:39me calmer,
07:41m'apporter cet amour inconditionnel,
07:43cette sécurité. Et c'est là
07:45où j'ai commencé à me développer en tant que personne.
07:47Mais c'est uniquement quand
07:49j'ai eu les réponses à mes questions vers mes 30 ans
07:51sur mes origines ethniques, d'où je viens.
07:53Et c'est les questions que ma mère
07:55porteuse a pu me donner
07:57et
07:59répondre à mes questions, surtout,
08:01que j'ai pu me construire en tant que personne,
08:03en tant qu'adulte.
08:05Oui, ça a mis 30 ans.
08:07C'était long.
08:09Marie-Stelle Dupont, justement,
08:11c'est assez frappant.
08:13Moi, j'ai lu le livre d'Olivier Morel
08:15et il y a eu d'autres livres,
08:17bien sûr, mais ce livre
08:19parle très très bien de ce qui se passe.
08:21Et en même temps, on entend un peu partout
08:23oui, mais la GPA,
08:25oui, c'est encore interdit dans plusieurs pays,
08:27dont la France, mais
08:29allez, il faut y penser, c'est un progrès.
08:31Il y a eu la PMA, etc.
08:33Et puis maintenant, il faut passer à la GPA.
08:35On a l'impression que, en tout cas,
08:37tout se passe comme si un certain nombre de gens voulaient vraiment
08:39rendre ça complètement,
08:41je ne dirais pas banal, mais presque.
08:43Ah si, il y a une banalisation
08:45du fait de redéfinir
08:47les conditions de l'existence humaine
08:49dans beaucoup
08:51de sujets,
08:53sur l'euthanasie, sur la GPA, etc.
08:55Il y a une banalisation du fait qu'on décide
08:57de contrôler la nature.
08:59Et ce
09:01qu'il exprime avec beaucoup d'émotion
09:05Pardon.
09:07Je suis émue en t'écoutant.
09:09Ce qu'il exprime avec beaucoup d'émotion, Olivier,
09:11c'est qu'un enfant à qui on interdit
09:13l'arbre généalogique ne peut pas se construire.
09:15C'était son arbre généalogique qu'elle ne pouvait pas
09:17dessiner. Et un petit enfant qui ne peut pas
09:19dessiner son arbre généalogique, il ne sait pas d'où
09:21il vient, donc il ne peut pas savoir où il va.
09:23Et donc,
09:25le cocktail entre le progressisme
09:27scientifique et
09:29la société du marketing
09:31produit un discours ultra factice,
09:33ultra paillette, ultra banalisant
09:35sur deux choses.
09:37Le fait qu'un enfant serait
09:39un objet, la réification du bébé
09:41qui peut être vendu, distribué,
09:43échangé,
09:45et la transformation de l'utérus
09:47en Airbnb. C'est un Airbnb
09:49maintenant, l'utérus d'une femme. On le loue.
09:51Donc, on vous raconte avec des
09:53comment dire...
09:57des éléments sémantiques
09:59et rhétoriques complètement
10:01facifiés.
10:03On invoque la science pour
10:05faire passer quelque chose qui est obscurantiste.
10:07Pourquoi c'est obscurantiste la GPA ? Parce que depuis
10:09les années 60, donc ça ne date pas d'avant-hier,
10:11la science
10:13a découvert le chimérisme materno-fétal.
10:15C'est-à-dire que pendant environ
10:1730 ans, 27 ans je crois,
10:19il y a des cellules du bébé porté par la maman
10:21qui restent dans le corps de la maman et des cellules de la mère
10:23qui restent dans le corps de l'enfant. Je ne parle pas du patrimoine génétique.
10:25Je parle de cellules.
10:27C'est ces cellules qui font ce que les
10:29psychanalystes appellent la
10:31préoccupation maternelle primaire, c'est-à-dire cette
10:33identification très forte dans les premiers mois
10:35de la vie pour assurer la survie du bébé,
10:37de la maman à son bébé. Elle est entièrement
10:39confondue avec son bébé. Parce que c'est ce qui
10:41va assurer la sécurité
10:43physiologique et émotionnelle qui sont indissociables
10:45chez le nouveau-né du bébé.
10:47Donc faire passer pour progrès
10:49le fait de programmer, d'arracher
10:51un petit mammifère
10:53à la femelle qui l'a porté, parce que sur le plan
10:55animal c'est ça en fait, on arrache le petit
10:57mammifère à la femme qui le porte.
10:59Et que ce serait un progrès
11:01de prendre des ovocytes ici, de les
11:03greffer là, donc de dire il y a les ovocytes
11:05qui sont là, il y a le ventre qui porte qui est là,
11:07et puis il y a la mère d'intention qui est là.
11:09Donc cette désarticulation
11:11en fait c'est une aberration
11:13éthique, c'est une aberration
11:15chez les féministes qui le défendent,
11:17c'est une aberration biologique
11:19quand on connait le développement du nouveau-né
11:21et le fait que sa survie dépend des liens d'attachement
11:23et c'est une aberration
11:25du point de vue même sociétal
11:27puisque tu décris très bien Olivia
11:29qu'en fait ça a créé
11:31une gamme de troubles borderline
11:33pour toi, puisque les troubles à l'adolescence
11:35de l'identité, les troubles borderline, ils sont faits
11:37au fait que tu ne trouvais pas tes repères, tu ne trouvais pas
11:39tes appuis. Et donc quand on dit que ce sont des enfants
11:41normaux, qui dit que ce sont des enfants
11:43qui se développent normalement et qui vont bien ?
11:45Des parents d'intention qui sont eux-mêmes complètement
11:47borderline dans leur tête parce que s'ils ne l'étaient pas
11:49ils n'envisageraient pas de réifier
11:51le corps de la femme et de faire
11:53de la traite, c'est de l'esclavage moderne,
11:55c'est de la traite des femmes et c'est
11:57de la réification du bonheur.
11:59On va en parler mais juste après
12:01cette petite pause, deux choses à dire
12:03je ne veux pas jouer les avocats
12:05non pas du diable mais des gens, des participants
12:07de GPA, ils peuvent vous répondre
12:09mais attendez, il y a des tas d'enfants
12:11maintenant qui sont nés par GPA et qui se portent
12:13très bien et deuxièmement et surtout
12:15quid d'une femme ?
12:17Mais là ça c'est terrible
12:19parce que c'est vrai, c'est tout le problème de la marché
12:21de l'exploitation qui vivent
12:23en étant mère porteuse, je parle des femmes
12:25d'un certain nombre de pays du
12:27tiers monde et c'est terrifiant
12:29et c'est vrai que c'est quelque chose
12:31qui est parlé, on va en parler, c'est-à-dire
12:33effectivement, est-ce que le fait
12:35d'être porté par
12:37quelqu'un d'autre, et alors vous parlez
12:39des cellules mais on va en parler du point de vue de la
12:41psychologie, on va en parler tout de suite
12:43après cette petite pause, à tout de suite.
12:51Et le bébé, et le bébé
12:53et les bébés nés par GPA
12:55ils sont dans quel état ?
12:57Quand est-ce qu'ils peuvent
12:59effectivement s'exprimer, à partir de
13:01quand ? C'est le livre
13:03d'Olivia Morel, Où es-tu maman ?
13:05le témoignage d'une femme née par GPA
13:07qui l'a découverte bien plus tard
13:09bien sûr, ça vient de paraître aux
13:11isons du rocher et c'est vrai que ça pose
13:13énormément de questions
13:15sur la
13:17comme vient de l'expliquer
13:19Marie-Estelle Dupont, la psychologue
13:21Marie-Estelle Dupont, la marchandisation
13:23du corps
13:25cette espèce de, voilà, tout
13:27est marché aujourd'hui, on a l'impression que voilà
13:29comme vous disiez Marie-Estelle
13:31mais comme vous dites aussi Olivia Morel
13:33au fond
13:35vous vous dites, mais mon destin
13:37m'a été, est-ce que vous avez le sentiment que
13:39votre destin vous a été arraché pendant très longtemps
13:41que c'était pas votre vie ?
13:43Quelque part ?
13:45Non, mon destin
13:47ne m'a pas été arraché
13:49mon destin est mon destin, aujourd'hui
13:51je suis ici
13:53Vous êtes mère de trois enfants
13:55Exactement, je vous parle, j'ai
13:57visé mes traumatismes en force
13:59mais le problème, moi j'aimerais bien revenir
14:01sur quelque chose, c'est ces enfants
14:03aujourd'hui qu'on placarde sur les réseaux sociaux
14:05qu'on placarde sur les plateaux télé en France
14:07dans les médias
14:09on les fait s'asseoir, on leur dit
14:11écoutez, qu'est-ce que vous en pensez ? Est-ce que vous êtes
14:13heureux d'être née par GPA ? Ces enfants ont 10 ans
14:1515 ans, parfois 18 ans
14:17moi, à 18 ans, à 20 ans
14:19je n'aurais jamais parlé
14:21jamais, j'ai commencé à parler uniquement
14:23à partir de 30 ans
14:25parce que justement, j'avais moi
14:27de l'aide médicale derrière, des thérapeutes
14:29qui m'aidaient, des psychanalystes
14:31des psychologues, des psychiatres
14:33j'étais entourée de mon mari, de ma famille
14:35donc j'avais un filet de sécurité et j'ai de la chance
14:37moi j'ai de la chance aujourd'hui de pouvoir parler parce que j'ai
14:39ce filet de sécurité qui me permet
14:41et les féministes et la déclaration de Casablanca
14:43qui me permettent de parler
14:45et de m'exprimer
14:47sans être jugée et
14:49sans avoir peur
14:51les enfants avec qui je discute, qui sont de la première génération
14:53nées de part GPA
14:55et de la deuxième, parce qu'elles ont entre
14:5722 et 35 ans
14:59ces enfants-là ne parleront
15:01jamais, parce qu'ils ont un conflit de loyauté
15:03envers leurs parents qui est énorme
15:05énorme, parce qu'on a l'impression qu'on leur doit
15:07notre vie, ils ont misé
15:09de l'argent sur nous, ils ont voulu nous avoir
15:11ils ont tout fait pour nous avoir
15:13voilà, on a l'impression qu'on leur a
15:15investi, on a
15:17un price, moi je dis
15:19une étiquette de prix sur notre
15:21sur notre tête
15:23on a un code barre sur notre tête
15:25et on a
15:27voilà, donc
15:29on ne peut pas aller à leur encontre
15:31moi j'ai pris ce parti-là
15:33j'ai pris un risque
15:35je les ai perdus mes parents, mes parents et moi
15:37on ne parle plus aujourd'hui
15:39complètement, vous êtes rupture totale
15:41rupture totale, pourquoi ? parce qu'ils estiment
15:43que vous avez trahi
15:45oui, ça fait partie
15:47ils pensaient à la base que je faisais ça
15:49par vengeance, parce que je me vengeais
15:51du fait qu'ils aient eu recours à une gestation
15:53pour autrui
15:55mais pas du tout, je leur en veux pas
15:57je n'ai pas de haine contre eux, je le dis
15:59ici encore une fois
16:01je leur en veux pas, mais
16:03voilà, aujourd'hui
16:05ils ont l'impression d'avoir été
16:07trahis, c'est ça, et
16:09sous les enfants à qui je parle, parce qu'on est
16:11un groupe d'enfants, j'ai constitué un
16:13groupe d'enfants qui sont nés par gestation pour autrui
16:15qui ont souffert, qui ont souffert
16:17des mêmes problèmes que moi, psychologiques
16:19avec qui vous êtes en contact permanent
16:21avec qui je suis en contact permanent
16:23et malheureusement, qui ne parleront jamais
16:25parce qu'ils ont souffert des traumatismes
16:27qui sont, alors moi, c'est rien à côté d'eux
16:29il y a de l'inceste
16:31il y a du viol, il y a
16:33bref, il y a
16:35de la pression psychologique, il y a aussi
16:37de la drogue, de l'alcool, bon
16:39il y a des choses qui sont très similaires à moi
16:41mais en fois 10
16:43et ces personnes là, ces
16:45enfants là, ces jeunes femmes, ces jeunes
16:47hommes, ils n'ont pas le filet de sécurité que moi
16:49j'ai, moi j'ai de la chance
16:51je suis chanceuse aujourd'hui d'être
16:53là, tu as construit ta chance, oui j'ai construit ma chance
16:55mais je l'ai
16:57mais est-ce que ça veut dire
16:59quand même que tous les enfants
17:01on n'a pas tendance à généraliser
17:03que tous les enfants nés de GPA
17:05vont être soit violés, soit complètement
17:07etc, etc, c'est pas ça
17:09moi c'est pas ça, moi c'est pas mon
17:11propos, mon propos c'est
17:13de dire qu'en fait tout le raisonnement
17:15et l'argumentaire
17:17peut être
17:19récusé, d'abord la notion de
17:21consentement, quel consentement
17:23avec un embryon, l'intérêt
17:25supérieur de l'enfant, comment vous pouvez garantir
17:27qu'il est préservé, quand on programme d'arracher
17:29un enfant qui pendant 9 mois
17:31a des interactions avec la femme
17:33qui le porte, comment
17:35vous savez que c'est la maman
17:37qui nidifie
17:39l'âme dans le corps de l'enfant
17:41c'est à dire que ce sont les premiers soins qui permettent
17:43à l'enfant d'habiter son corps et qui donc
17:45lui donne un sentiment de sécurité
17:47de sécurité, il faut relire le pédiatre
17:49Winnicott, de sécurité
17:51de continuité d'exister, donc
17:53ces enfants sont passés par
17:55des agonies psychiques qu'on ne peut pas
17:57décrire, puisque c'est à une époque où ils n'ont pas
17:59la parole, ils n'ont pas le souvenir
18:01et donc ils vont se construire dans la vie
18:03déjà avec cette base de sécurité qui n'existe pas
18:05les bras de la mère, d'accord
18:07et on le sait, la voix de la mère
18:09stimule beaucoup plus
18:11le cerveau du nouveau né que n'importe
18:13quelle autre voix, même la voix des frères et sœurs
18:15la voix d'une tante, d'une infirmière
18:17les aires cérébrales se développent avec la voix
18:19de la maman de manière beaucoup plus rapide
18:21donc déjà, on le prive de ça
18:23au niveau de son développement strictement cognitif
18:25donc la notion de consentement avec un embryon
18:27déjà, moi je vois pas comment
18:29on peut faire reposer un contrat sur un consentement
18:31alors qu'on peut pas recueillir de consentement
18:33ensuite, quel consentement de la part d'une
18:35femme qui ne peut pas prédire ce qu'elle va vivre
18:37pendant la grossesse, parce que toutes les grossesses
18:39sont différentes, toute femme qui a eu plusieurs enfants, vous le dira
18:41moi j'ai eu trois enfants, ma première
18:43et ma deuxième grossesse, c'était pas la même chose
18:45dans le deuxième cas il y avait des jumeaux, on vit des choses qui sont
18:47différentes, donc on peut pas s'engager et donner son
18:49consentement sur quelque chose
18:51qu'on a pas encore
18:53dont on ne connait pas la singularité
18:55ensuite, au plan médical
18:5730 à 40%
18:59de complications obstétricales
19:01de plus que lorsque
19:03la femme qui porte l'enfant
19:05porte l'enfant naturellement de ses propres ovocytes
19:07et pas dans une gestation pour autrui
19:09d'accord, parce qu'il y a
19:1130 à 40%
19:13de complications de plus, pourquoi ? Parce que la grossesse
19:15c'est une exception immunitaire
19:17votre corps va momentanément
19:19tolérer une altérité que normalement il rejette
19:21donc quand vous implantez
19:23quand c'est un don d'ovocyte
19:25parce qu'il y a plusieurs formes de GPA, avec don d'ovocyte
19:27sans don d'ovocyte, etc, quand il y a un don d'ovocyte
19:29vous augmentez les chances pour la mère
19:31d'avoir des problèmes cardiovasculaires
19:33des pré-eclampsies, etc
19:35on revient à une époque
19:37sur des problèmes d'une époque qu'on a plus normalement
19:39aujourd'hui, dans une grossesse normale
19:41donc ni du point de vue de l'enfant, ni du point de vue de la femme
19:43il peut y avoir de consentement, d'ailleurs dans les pays
19:45où c'est pas rémunéré
19:47il n'y a pas de volontaire
19:49donc c'est pas des femmes de classe, de catégorie sociale
19:51supérieure
19:53on attend encore l'avocate ou une ministre
19:55qui porte un enfant pour une femme
19:57qui est pauvre
19:59vous le dites dans votre livre sur le patron de la
20:01boîte ukrainienne Biotex
20:03c'est pas Biotexcom
20:05et vous dites d'ailleurs
20:07vous dites une phrase
20:09pas la première Olivia Morel, mais c'est vrai
20:11c'est que le droit
20:13à l'enfant n'existe pas en tant qu'il y a les droits
20:15de l'enfant, mais on impose
20:17les droits à l'enfant
20:19donc l'enfant est un objet
20:21ça fait partie des déclarations des droits de l'homme
20:23ça n'existe pas
20:25donc ils peuvent chercher, ça n'existe pas
20:27il n'y a pas de droit à l'enfant, par contre les enfants ont des droits
20:29les femmes ont des droits
20:31qui sont protégés par
20:33notamment la charte
20:35la convention des droits
20:37des enfants
20:39mais je voudrais juste revenir sur une chose
20:41juste avant, je crois qu'il y a
20:43des belles histoires, je n'y pas les belles histoires
20:45oui, parce que je crois qu'il ne faut pas généraliser
20:47non, pas du tout, je ne suis pas dans la généralisation
20:49en train de me dire, ils sont tous foutus
20:51il va y avoir des belles histoires
20:53j'en suis sûre, mais ça ne rend pas la pratique plus éthique
20:55pour autant
20:57c'est pas parce qu'il y avait des, je le dis toujours
20:59encore une fois, qu'il y avait des beaux esclaves
21:01des gentils maîtres
21:03adorables
21:05que justement l'esclavagisme est bon
21:07c'est pas parce que demain, si on légalisait
21:09le don d'organes
21:11la vente d'organes
21:13qu'on pourrait potentiellement sauver un petit enfant de la mort
21:15ça serait une magnifique histoire
21:17incroyable
21:19mais ça ne rend pas la vente d'organes plus éthique
21:21pour autant
21:23on est vraiment dans l'hubris de l'humanité moderne
21:25qui veut aller toujours plus loin
21:27sous prétexte qu'il y a des belles histoires
21:29il n'y a plus de limite éthique, il n'y a plus de surmoi collectif
21:31et la médecine c'est primum non nocere
21:33donc un médecin qui planifie
21:35d'arracher un bébé à sa mère
21:37pour moi, il viole le primum non nocere
21:39oui mais pardon
21:41arracher un bébé à sa mère c'est pas le cas
21:43puisque la mère est consentante
21:45la mère porteuse
21:47elle sait très bien que le bébé va lui être arraché
21:49elle est là, elle est pour ça, elle est payée pour ça
21:51elle travaille pour ça
21:53je ne parle pas moral
21:55justement, la notion de elle est consentante
21:57ne tient pas la route
21:59puisque éthiquement
22:01votre corps c'est votre personne propre
22:03mais ce n'est pas votre propriété
22:05et les néolibéraux jouent sur cette confusion
22:07en anglais du terme poids-petit
22:09tous les féministes ont dit depuis toujours
22:11mon corps c'est ma propriété, mon corps m'appartient
22:13rappelez-vous, c'est le slogan des féministes depuis les années 60
22:15notre corps nous appartient
22:17c'est la dérive néolibérale qui ne fait pas la différence
22:19entre propriété et personne propre
22:21c'est pas la même chose
22:23dans la GPA, c'est pas mon corps, mon choix
22:25c'est mon corps, le choix du client
22:27quand vous lisez les contrats de GPA
22:29le corps appartient
22:31au client propriétaire
22:33de l'embryon qu'il y a à l'intérieur de la femme
22:35et du corps de la femme d'ailleurs
22:37parce qu'elle n'a pas le droit de faire ce qu'elle veut
22:39pendant la totalité de la grossesse
22:41elle appartient
22:43comme une propriété, comme une chose
22:45au commanditaire
22:47ça n'a rien à voir avec ce que les féministes disaient
22:49dans les années 60, 70
22:51mon corps, mon choix
22:53là on parle de mon corps
22:55le choix du client
22:57je pense que c'est important quand on parle de contrat
22:59puisqu'on veut réduire ça
23:01ce qui est glauque à un contrat de travail
23:03donnez-moi
23:05une juridiction où dans un contrat de travail
23:07vous avez sur votre employé
23:09un contrôle pendant 9 mois
23:11jour et nuit sur son alimentation
23:13sur ses déplacements
23:15sur sa sexualité, parce que le mari et les enfants
23:17de cette femme, ils sont inclus
23:19le contrôle, il est
23:21total, cette femme est
23:23totalement réduite en esclavage
23:25pour la famille, ensuite
23:27dans certains cas ils disent on va garder contact
23:29avec la mère porteuse etc, en général c'est pas le cas
23:31elle se fait avoir après
23:33et son nom est effacé
23:35c'est-à-dire que l'enfant n'a pas le droit
23:37d'avoir accès à ses origines
23:39ne serait-ce qu'administrative
23:41et ça c'est intéressant, c'est évidemment
23:43l'intrusion du capitalisme mondial
23:45enfin du marché
23:47dans tous les secteurs de la vie, y compris
23:49la vie inconsciente
23:51on va en parler, je rappelle
23:530 826 300 300
23:55n'hésitez pas, je suis sûr que ça vous passionne
23:57n'hésitez pas à nous téléphoner
23:590 826 300 300
24:01pour effectivement
24:03c'est un problème capital
24:05il faut savoir la marchandisation jusqu'à
24:07où, le droit à l'enfant
24:09ou le droit de l'enfant
24:11c'est pas du tout la même chose
24:13on en parle juste après cette petite pause
24:15Olivia Morel
24:17où es-tu maman ?
24:19je vous pose la question
24:21elle est aux Etats-Unis
24:23d'accord
24:25et je sais que vous êtes en contact
24:27le témoignage poignant d'une femme née par GPA
24:29aux éditions du Rocher
24:31c'est vraiment un livre
24:33encore une fois je le répète
24:35c'est un livre qui met en question
24:37ce problème
24:39et c'est vrai avec Marie-Estelle Dupont
24:41on en parle également
24:43de savoir où ça s'arrête
24:45parce qu'on voit très très très bien
24:47que dans l'extraordinaire avancée
24:49des technologies de partout
24:51ça heurte à un moment donné
24:53où on s'arrête, où on arrête
24:55où on met le cursus
24:57où on arrête
24:59où est l'éthique là-dedans
25:01et le problème terrible encore une fois
25:03c'est qu'on se heurte effectivement
25:05je vais vous dire à quoi je compare ça
25:07quand j'ai lu votre livre
25:09je compare ça exactement
25:11aux petits enfants de 10 ans
25:13dans les cancer cities
25:15de Chine ou du Congo
25:17qui vont chercher le lithium, les terres rares
25:19qui nous permettent nous d'avoir notre portable
25:21notre truc, on est nous, nous
25:23partout, bon, mais qui fait ça ?
25:25qui fait ça ? c'est des gosses de 10 ans
25:27pour du fric parce que les parents les envoient
25:29et bien ils crèvent, ils meurent de leucémie
25:31à 10-12 ans parce que
25:33ils sont en train de tirer les mines
25:35et bien est-ce que c'est pas la même chose ?
25:37pardon
25:39d'aller dans...
25:41alors évidemment là on touche à l'utérus
25:43on touche à la vie
25:45c'est de l'exploitation humaine
25:47et bien ça fait pas partir de l'exploitation humaine
25:49avec une imposture de consentement
25:51avec une imposture de consentement
25:53et avec des questions qui ne devraient même pas se poser
25:55parce qu'en réalité quand vous avez quelques connaissances
25:57scientifiques
25:59de pédiatrie, d'embryologie
26:01d'immunologie
26:03et que vous voyez les chiffres
26:05c'est que des complications obstétricales
26:07rien que ça, ça devrait arrêter le process
26:09de toute façon
26:11vous savez qu'un bébé
26:13ne peut pas survivre
26:15sans un attachement à sa mère et que donc l'en priver
26:17ça induit chez l'enfant des troubles
26:19et ça induit chez la mère un clivage
26:21puisque pendant 9 mois pour
26:23mettre au monde cet enfant, elle doit l'investir
26:25modifier sa nourriture, modifier
26:27plein de choses
26:29mais
26:31pour l'abandonner, elle doit
26:33ne pas l'investir
26:35donc vous demandez pendant 9 mois à une femme
26:37de se cliver, d'être complètement schizophrène
26:39et donc pour mettre au monde l'enfant, de l'investir
26:41et pour l'abandonner, de ne pas l'investir
26:43elle fait comment cette femme ?
26:45On ne parle jamais de la sur-représentation
26:47des tentatives de suicide chez les mères porteuses
26:49parce que ça, c'est pas bien
26:51elles ont envie de se suicider
26:53très souvent, elles sont exclues socialement
26:55parce que c'est quand même mal vu
26:57d'être mère porteuse dans beaucoup de communautés
26:59donc elles sont montrées du doigt
27:01ça a des conséquences sur les enfants
27:03qu'elles ont avec leur mari
27:05et tout ça, c'est complètement invisibilisé
27:07parce qu'on veut se raconter la belle histoire
27:09de c'est de l'AGPA mais moi j'ai le droit
27:11et moi je suis stérile
27:13non mais attendez, l'AGPA c'est pas une réponse médicale à la stérilité
27:15ça va pas revendre la mère d'intention
27:17moins stérile
27:19en fait, tout est
27:21on se rend compte que c'est très facile à déconstruire
27:23et que tout est pipé
27:25mais il y a une espèce d'idéologie dominante
27:27qui veut vous pointer du doigt
27:29si vous mettez un frein
27:31vous êtes un réactionnaire
27:33vous êtes un fasciste
27:35alors en fait tout est aberrant sur le plan scientifique
27:37sans aller jusque là, moi j'ai une question à poser à toutes les deux
27:39mais attendez, le nombre de familles aussi
27:41biologiques
27:43où les enfants sont nés de mère et d'un père
27:45qui l'ont voulu, etc.
27:47où il y a autant d'incestes
27:49autant de mauvais traitements
27:51autant de maltraitances
27:53pourquoi créer des nouvelles pratiques déviantes
27:55sous prétexte que des familles plus classiques sont souvent déviantes
27:57j'en suis un bon exemple
27:59oui, tout à fait
28:01vous avez parlé, excellemment parlé
28:03mais je veux dire
28:05est-ce qu'il y a à exclure
28:07on va parler de la déclaration de Casablanca aussi
28:09mais je veux dire
28:11est-ce qu'il y a à exclure ça dans tous les cas
28:13est-ce que vous trouvez que dans tous les cas
28:15effectivement
28:17la gestation produit
28:19et dans tous les cas
28:21quelque chose de rédhibitoire
28:23et qu'il faut absolument arrêter
28:25alors qu'on connait des cas
28:27encore une fois
28:29on dit on ne va pas généraliser
28:31moi je vois quand ça s'est passé, que ce soit ou trop ou ailleurs
28:33des familles biologiques
28:35là il n'y avait pas de GPA, il n'y avait rien
28:37qui se comportait, et Dieu sait s'il y en a en France ou ailleurs
28:39comme des monstres
28:41est-ce qu'il n'y a pas aussi
28:43des cas où ça peut marcher
28:45c'est la question que je me pose
28:47non, parce que la GPA en elle-même est non éthique
28:49ce n'est pas parce qu'il y a
28:51des belles histoires, encore une fois
28:53c'est la pratique beaucoup plus éthique
28:55pas en la ligne, c'est tout
28:57c'est le problème
28:59de notre société, c'est que sous prétexte
29:01qu'il y a des exceptions qui se passent bien, la morale n'existe plus
29:03donc on a une société borderline
29:05c'est-à-dire qu'on a une société qui n'accepte pas
29:07qu'il y ait des limites
29:09et qu'il y a des choses qu'on ne décide pas
29:11on n'a pas décidé que l'être humain était un mammifère
29:13et que donc le bébé avait besoin de sa mère
29:15que la mère avait besoin de son bébé aussi
29:17que leur psychisme était intimement lié
29:19que finalement la survie et l'équilibre
29:21psychologique d'un enfant, il dépend de cette
29:23première dillade, donc c'est dramatique
29:25quand ça se passe mal dans une famille naturelle, on est bien d'accord
29:27c'est une bonne raison pour la proclamer
29:29là on parle de dignité humaine aussi
29:31là vous parlez de psychologie, vous parlez effectivement de
29:33biologie, vous parlez de tout cela
29:35moi si je vous réponds à l'économie
29:37je vous réponds, non pas encore une fois
29:39j'adopte la position de ceux qui
29:41défoncent la GPA, mais ce que je veux dire
29:43c'est comment combattre
29:45dans quelque chose, comment combattre le marché
29:47comment combattre un marché qui
29:49effectivement viole un certain nombre de choses
29:51or le marché aujourd'hui
29:53vous êtes bien gentil, vous
29:55êtes des bonnes bourgeoises là-bas, vous gagnez votre vie
29:57etc, etc, mais nous
29:59au Sri Lanka ou en
30:01Ukraine ou ailleurs, on fait quoi
30:03pour survivre ?
30:05Je pousse exprès, mais est-ce que comment
30:07combattre, je ne dis pas ça pour dire, il faut accepter
30:09je dis ça, comment combattre, comment
30:11sanctionner cette espèce
30:13de marché sans limite
30:15et sans effectivement
30:17aucune conscience.
30:19Il y a plusieurs choses, la première chose c'est
30:21la pauvreté de la femme est
30:23la raison pour laquelle les femmes
30:25deviennent mères
30:27porteuses, on est d'accord, donc
30:29déjà voir ce qu'on peut faire
30:31pour aider ces femmes
30:33qui sont très pauvres, pour
30:35vivre mieux, pour vivre dignement, pour élever
30:37leurs enfants dignement, pour ne pas avoir
30:39besoin de devenir
30:41mère porteuse, de se louer
30:43exactement, pour survivre.
30:45Rien que la base, dans chaque pays
30:47ça devrait être fait.
30:49Après, avec la déclaration de Casablanca
30:51ce que nous on fait...
30:53La déclaration de Casablanca
30:55c'est une ONG, moi j'en suis la porte-parole
30:57on est des experts
30:59des docteurs, des psychanalystes
31:01des infirmiers, des médecins
31:03des gynécologues
31:05et
31:07on a trouvé que
31:09face à ce marché global qui est la gestation
31:11pour autrui, on avait besoin
31:13d'une réponse globale
31:15donc d'un traité international
31:17donc c'est ce qu'on est en train de promouvoir
31:19un traité international
31:21on essaye de récolter le maximum
31:23d'Etat
31:25pour pouvoir signer cette déclaration
31:27qui consiste à interdire la GPA
31:29qui consiste à interdire la GPA
31:31mais aussi qui consiste à interdire la GPA dans le pays
31:33c'est-à-dire l'Italie
31:35vient de passer une loi qui est absolument
31:37parfaite, un Italien ne peut pas faire
31:39une GPA dans son pays, c'est pénalement
31:41répréhensible, mais il ne peut pas aller
31:43à l'étranger et revenir avec un enfant
31:45sous peine de prison et d'une
31:47énorme amende. Alors qu'en France on peut
31:49en France on peut et c'est complètement hypocrite
31:51donc c'est comme ça qu'on va
31:53commencer à irradier la gestation pour autrui
31:55et petit à petit
31:57on commence à y arriver
31:59aujourd'hui l'Italie a pris cette loi
32:01le Chili, on a
32:03mené des actions au Chili qui portent leurs fruits
32:05il y a une loi qui a été proposée pour
32:07justement interdire la gestation pour autrui
32:09voilà, petit à petit, ça ne va pas se faire
32:11demain, l'esclavagisme a mis
32:13100 ans avant d'être aboli
32:15la GPA ça va être pareil, ça va prendre
32:17du temps, peut-être que je ne serai plus là
32:19d'ailleurs pour voir son abolition
32:21mais il faut être
32:23consistant, il faut persister
32:25et je suis sûre qu'on va y arriver
32:27Marie-Estelle, vous pensez aussi
32:29qu'il faut...
32:31comment justement on peut combattre cette
32:33marchandisation ? Je parle sur
32:35un plan émoral
32:37et éthique où vous êtes exprimée
32:39mais sur un plan économique
32:41est-ce que des sanctions, est-ce que c'est aux politiques
32:43effectivement de légiférer, de trancher ?
32:45Bah oui, parce que chaque pays
32:47doit le faire effectivement
32:49de manière, enfin en recto verso
32:51en quelque sorte, comme l'Italie puisque c'est
32:53du trafic d'êtres humains et donc on va
32:55le faire de la même manière qu'on lutte
32:57ou qu'on ne lutte pas d'ailleurs
32:59contre le trafic d'êtres humains, contre la vente d'organes
33:01etc. parce que les femmes elles sont déplacées
33:03on les prend dans un pays, on va les
33:05implanter dans un autre pays, elles font
33:07l'accouchement dans un troisième pays, comme ça
33:09c'est bien flou et donc l'argument
33:11de elles en ont besoin pour vivre, en fait ça enrichit
33:13ceux qui font les contrats
33:15ça enrichit les passeurs
33:17ça enrichit pas les femmes
33:19ça enrichit aussi les femmes
33:21hélas elles vivent de ça
33:23ça leur permet peut-être de ne pas finir dans la rue
33:25ça s'appelle pas s'enrichir
33:27ça s'appelle survivre
33:29c'est des questions de dignité
33:31et pour moi c'est des questions de dignité qui n'ont rien à voir avec une morale
33:33qui serait religieuse ou pas
33:35c'est la dignité humaine, c'est l'éthique humaine
33:37normalement c'est l'éthique de la médecine
33:39et en fait c'est l'éthique du droit
33:41parce que les juristes ils courent après
33:43le progrès scientifique
33:45qui a permis de désarticuler la maternité
33:47et pour moi le gros angle d'attaque que les féministes
33:49devraient prendre c'est
33:51on est en train de retirer
33:53la maternité aux femmes
33:55parce que derrière tout ça il y a quoi ?
33:57il y a le fait d'achever complètement la famille
33:59en fait, en désarticulant
34:01la femme
34:03et la maternité, c'est-à-dire qu'après
34:05il va y avoir des utérus artificiels, enfin ça ne s'arrête jamais
34:07vous voyez ce que je veux dire ?
34:09puisque vous prenez les ovocytes à un endroit
34:11vous les implantez dans un deuxième ventre
34:13donc on ne peut plus parler de mère, on ne parle plus de maternité
34:15de mère, on parle de mère de substitution
34:17donc on ne parle plus de lait maternel
34:19on parle de lait de poitrine
34:21et on voit bien les éléments totalitaires dans ce genre de pratiques
34:23puisqu'en fait on vous change la langue
34:25un médecin a dit que le lait d'une femme
34:27mère porteuse ou autre
34:29ou du père
34:31on parlait du transgenre
34:33donc vous voyez bien comment
34:35il y a une sorte de hold-up
34:37qui est fait sur la pensée des gens
34:39sur la pensée du grand public sur ces sujets-là
34:41par des
34:43tours de passe-passe sémantiques
34:45on ne parle plus de mère
34:47on ne parle plus de lait maternel
34:49le lait de poitrine, c'est incroyable
34:51donc parents 1, parents 2
34:53mais donc en fait aussi parents 3
34:55parce que du coup, qui est la mère ?
34:57l'enfant là se déshumanise
34:59il se désanimalise
35:01et il est
35:03désarticulé complètement
35:05encore une fois, l'arbre généalogique est introuvable
35:07si l'arbre généalogique est introuvable alors que
35:09dans toutes les structures
35:11dans toutes les cultures, l'anthropologie
35:13c'est quoi ? c'est que la parentalité repose sur
35:15la différence des âges, la différence des générations
35:17la différence des sexes
35:19les structures élémentaires de la parenté
35:21le nom de l'auteur m'échappe
35:23Lévi-Strauss
35:25non ce n'est pas Lévi-Strauss justement
35:27et donc on est en train de brouiller
35:29complètement les cartes
35:31de l'affiliation
35:33c'est extrêmement grave
35:35vous parlez d'hypocrisie, Olivier Morel
35:37en France, la GPA ça marche
35:39même si c'est interdit
35:41je ne dis pas en France même
35:43d'ailleurs ils en parlent
35:45parce qu'ils s'exhibent
35:47à la télévision
35:49la société française actuelle
35:51je ne vais encore pas me faire d'amis aujourd'hui
35:53elle se distingue par sa capacité
35:55à déshumaniser un grand nombre de choses
35:57la façon dont on traite les personnes âgées en les parquant
35:59dans des EHPAD, la façon dont on réduit
36:01le personnel dans les crèches et dont les petits bébés sont maltraités
36:03donc sont dissociés, sont complètement
36:05à thône
36:07la GPA dont en fait on autorise
36:09en ne l'interdisant pas de manière efficace
36:11voilà tout ça c'est aujourd'hui
36:13la société française elle est déshumanisante
36:15à bien des égards, vous ne trouvez pas ?
36:17elle est déshumanisante à bien des égards
36:19parce que ce qui les intéresse c'est le marché beaucoup plus qu'autre chose
36:21la rentabilité
36:23il ne faut pas que les gens coûtent trop cher
36:25non mais je crois qu'il y a quelque chose
36:27encore une fois je reviens à ce que disait
36:29Pierre Berger
36:31quand il disait
36:33effectivement
36:35c'est comme un ouvrier
36:37qui loue ses bras
36:39une femme loue son ventre
36:41une auditrice qui appelle
36:43de Bastia, Chantal
36:45bonjour Chantal
36:47bonjour André, bonjour à vos invités
36:49je suis très très ému d'entendre
36:51le témoignage d'Olivia
36:53alors
36:55j'ai eu une histoire un peu
36:57alors bien sûr c'est pas comparable à ce qu'a vécu Olivia
36:59mais le fait qu'on ait beaucoup de femmes
37:01malheureusement à ne pas avoir
37:03d'enfants parce que la nature
37:05en a voulu autrement donc moi je suis passée par
37:07des filles
37:09et puis la quatrième m'a été
37:11c'était très compliqué la quatrième
37:13donc du coup j'ai arrêté parce que j'ai dû être hospitalisé
37:15en urgence
37:17je ne serais jamais prête à faire tout
37:19et n'importe quoi
37:21à acheter, à louer le ventre
37:23d'une femme pour avoir un enfant
37:25quel que soit le désir
37:27d'enfant que nous pouvons avoir nous
37:29les femmes qui avons des difficultés
37:31à en avoir
37:33à un moment donné un peu de
37:35dignité
37:37on est quand même dans un monde
37:39où on pense que
37:41l'argent peut tout acheter
37:43donc on met des femmes dans la
37:45misère parce que ne croyez pas
37:47alors ou elles font ça ou elles font
37:49de la prostitution mais de toute façon c'est un trafic
37:51alors on est tous
37:53là en train de s'offusquer sur la prostitution
37:55mais après tout elles vendent leur corps
37:57parce qu'elles sont dans la misère
37:59là elles vendent leur hétéros parce qu'elles sont
38:01dans la misère
38:03alors à un moment donné il faut plutôt apprendre à faire
38:05son deuil ou adopter
38:07aussi c'est une solution
38:09justement j'aurais une question à poser à Marie
38:11à Marie-Estelle parce que
38:13vous avez parlé de l'arbre généalogique
38:15et ça m'a un peu
38:17je me suis dit bon
38:19j'ai pas pris la décision d'adopter mais
38:21dans ces cas là comment on doit
38:23se positionner par rapport à l'adoption
38:25bonnes questions
38:27mais dans l'adoption
38:29est-ce qu'on doit lui dire à l'enfant
38:31voyez c'est plutôt dans ce sens là
38:33que je parle, comment on doit se positionner
38:35en tant que parent quand on adopte
38:37dans l'adoption en fait
38:39vous réparer
38:41une tragédie
38:43vous ne la planifiez pas
38:45c'est toute la différence avec la GPA
38:47vous réparer le fait que cet enfant a été abandonné
38:49pour X raisons ou que sa famille ne pouvait pas
38:51s'en occuper
38:53et évidemment qu'il faut dire la vérité à l'enfant
38:55de même que si le papa meurt
38:57pendant la grossesse de la maman, il ne faut pas lui dire
38:59qu'il n'a pas de papa, il faut lui dire ton papa
39:01n'est pas là aujourd'hui mais tu as un papa
39:03voilà sa photo, voilà son prénom, voilà ce qu'il faisait
39:05donc les enfants adoptés
39:07il ne faut surtout pas leur mentir parce qu'un enfant il sent
39:09et tout ce qui reste dans l'inconscient
39:11comme des espèces d'éléments mystérieux
39:13ça crée de l'angoisse
39:15mais on peut expliquer à un enfant
39:17adopté avec des mots qui sont adaptés
39:19à son niveau de développement en lui donnant
39:21de plus en plus de détails à mesure qu'il grandit
39:23voilà tu as été adopté pour telle et telle raison
39:25nous on était en espérance
39:27d'enfant et on souffrait de ne pas avoir d'enfant
39:29et voilà il y avait cet enfant qui n'avait pas de famille
39:31et là c'est très clair
39:33toi tu étais cet enfant qui n'avait pas de famille
39:35et donc nos besoins se sont trouvés
39:37et nous témons mais voilà
39:39tu viens de tel pays etc.
39:41et là il peut se construire, en fait l'enfant il ne peut pas se construire
39:43s'il n'a pas la vérité, mais il y a des vérités
39:45très difficiles avec lesquelles on peut se construire
39:47c'est le mystère qui est mauvais pour l'enfant
39:49et d'ailleurs l'adoption c'est vrai
39:51je parle à titre personnel
39:53je suis fasciné par quelque chose
39:55toutes ces personnes
39:57qui veulent effectivement des enfants
39:59qui veulent la GPA, mais il y a tellement d'enfants
40:01que les guerres
40:03d'orphelins
40:05moi je le vois avec des patients
40:07qui essayent d'adopter, notamment j'ai une patiente
40:09qui a une sclérose en plaques et qui essaye d'adopter
40:11parce qu'elle a très peur d'avoir
40:13une grossesse avec sa maladie
40:15et en fait la France
40:17a incroyablement bureaucratisé
40:19c'est étonnant, complexifié
40:21et réduit, il n'y a plus qu'une dizaine
40:23je crois de pays
40:25à partir desquels on peut adopter qui sont autorisés
40:27en France, soi-disant pour éviter les trafics
40:29mais du coup comme l'adoption est très compliquée
40:31et bien ça renforce
40:33aussi le désir de GPA
40:35par exemple de femmes qui ont eu des cancers et qui ne peuvent pas avoir d'enfants
40:37c'est très malheureux pour elles et on est très triste pour elles
40:39et il faut qu'elles soient soutenues, ça ne justifie pas
40:41de louer une femme et d'acheter un enfant
40:43parce que les dizaines, les centaines de milliers d'orphelins
40:45qui mériteraient d'avoir une famille
40:47et bien on ne s'en occupe pas
40:49plutôt que de faciliter la GPA, on n'a qu'à faciliter l'adoption
40:51oui exactement, on est bien d'accord
40:53là-dessus, juste
40:55on reprend après cette petite pause
40:57je crois que nous avons Richard
40:59bon il ne l'est pas
41:01est-ce que nous avons Richard
41:03dans tous ces états midi 14h
41:05André Bercoff
41:07un mot je crois que nous avons aussi
41:09oui absolument, Richard qui appelle de Toulouse
41:11bonjour Richard
41:13oui bonjour, en fait moi je suis
41:15mon papa a été adopté
41:17par un crétin d'ailleurs
41:19et il le savait
41:21et il a toujours appelé le paternel et non pas papa
41:23et ça lui a permis de se construire
41:25et c'était quelqu'un de très construit et sa famille
41:27c'était nous en fait
41:29et moi je pense que
41:31aujourd'hui on doit la vérité, c'est une certitude
41:33et un moyen de lutter
41:35contre la GPA en fait
41:37c'est que les enfants puissent
41:39qu'on pousse les enfants à porter plainte
41:41à leur majorité contre leurs parents
41:43précisément de réparation
41:45et ça sera difficile en France de passer le cap
41:47parce qu'on a même un DG
41:49d'une chaîne bien connue
41:51qui a amené deux enfants
41:53de GPA procréés à l'étranger
41:55et moi je pense que
41:57il faut vraiment les pousser, les aider
41:59et les accompagner dans ces démarches-là de réparation
42:01– Olivia, qu'est-ce que vous en pensez ?
42:03– Je ne porterai pas plainte contre mes parents
42:05parce que c'était
42:07comme je le dis toujours
42:09je ne leur en veux pas, je n'ai aucune haine contre eux
42:11et c'est pas de leur faute
42:13mais par contre je vais et je pense
42:15et ça c'est pas encore fait
42:17mais je pense porter plainte, un contre la France
42:19deux contre les Etats-Unis
42:21– Ah carrément ? – Oui, ça c'est dans les projets
42:23– Pourquoi ?
42:25– Pour falsification de documents
42:27pour le fait aussi que
42:29la France a retranscrit mon acte de naissance
42:33illégalement
42:35parce que je venais d'une GPA
42:37et c'était illégal aussi à ce moment-là
42:39donc voilà, on va essayer
42:41avec la déclaration de Casablanca
42:43qui va m'appuyer, de porter plainte
42:45contre la France
42:47ou contre les Etats-Unis, à voir
42:49mais oui, c'est dans les projets
42:51c'est un de mes plus gros projets
42:53– D'accord, donc vous êtes d'accord
42:55avec Richard, il faut réagir
42:57– Oui je suis d'accord, il faut réagir
42:59pas contre les parents parce que
43:01encore une fois, c'est compliqué
43:03ils sont face
43:05à une situation où
43:07alors moi j'essaie de pas les pointer du doigt
43:09c'est comme en dithère
43:11je n'accepte pas leur choix évidemment
43:13on est d'accord
43:15mais ils sont face
43:17à un désir d'enfant, ils ont cette
43:19solution devant eux, ils ont l'argent
43:21donc ils le font, voilà, c'est un peu ce que moi
43:23j'en pense, moi j'attaque plutôt
43:25les gouvernements, les gens qui promulguent
43:27ces lois – Les gens qui laissent faire
43:29– Voilà, les Etats, exactement
43:31pour moi, mon air de la guerre
43:33c'est les Etats, c'est combattre les Etats
43:35pour que justement
43:37tout ça puisse s'en finir
43:39– Marie-Estelle
43:41au fond, Marie-Estelle Dupont
43:43aujourd'hui, vous par exemple
43:45c'est pas le cas
43:47vous, vous êtes mère de trois enfants
43:49vous n'avez pas ce problème là, vous personnellement
43:51mais vous, vous seriez pour une élevation
43:53des sanctions, pour un mur
43:55de, je dirais, un muraille de Chine
43:57par rapport à la GPA
43:59– Je crois que, en fait
44:01si la société
44:03ne veut pas avoir de limites
44:05on est dans
44:07cette course à la toute-puissance, ce vertige
44:09narcissique de toute-puissance
44:11qu'il y a en ce moment, on veut avancer sur l'euthanasie
44:13alors qu'on a la loi Leonodetti
44:15on veut avancer sur la GPA
44:17en France, c'est pas autorisé mais en fait on la tolère
44:19on veut avancer
44:21sur tout ce qui est
44:23une réduction de l'être humain
44:25à une chose, et donc pour moi
44:27c'est extrêmement grave et évidemment qu'il faut
44:29sanctionner les Etats, les médecins
44:31qui permettent ces transplantations d'embryons
44:33ce trafic etc. parce que comme dit Olivia
44:35finalement, ils exploitent
44:37une misère psychologique
44:39elle le dit très bien, elle dit les individus de mes parents
44:41finalement c'est pas le problème, ils avaient un désir d'enfant
44:43ils peuvent désespérer
44:45moi j'accompagne des femmes qui sont en désir d'enfant
44:47qui peuvent pas avoir d'enfant, elles sont désespérées
44:49c'est très douloureux de désirer un enfant et de pas y arriver
44:51sauf qu'en fait, la médecine aujourd'hui
44:53elle peut aussi investir de l'argent sur autre chose
44:55que la GPA, à savoir les remèdes contre la
44:57fertilité, parce que la baisse de la natalité
44:59qu'on a en France comme jamais, elle est pas
45:01seulement due au fait que les jeunes ne veulent
45:03plus d'enfants, elle est aussi due à la baisse de la
45:05fertilité, donc en fait tout
45:07se tient, et donc
45:09oui, je pense qu'il faut plus de sanctions
45:11et je pense que
45:13il faut vraiment comprendre qu'on est dans une
45:15dans une hubris
45:17où en fait le bio-pouvoir
45:19la mécanisation
45:21de la médecine
45:23est en train de tuer l'âme
45:25littéralement, elle est en train de tuer l'âme humaine
45:27le bio-business qui
45:29correspond avec le bio-pouvoir
45:31en fait y'a plus une mère, y'a
45:33un utérus à un endroit
45:35des ovocytes à un autre
45:37des embryons, alors on va en congeler un parce qu'on en veut pas
45:39de d'un coup, elle est enceinte des jumeaux
45:41c'est abominable en fait, c'est glauquissime
45:43on se croirait dans une dystopie
45:45moi je trouve
45:47et le bio-pouvoir, le soi-disant progrès
45:49est complètement obscurantiste
45:51sur quelque chose, c'est-à-dire qu'il décrète que
45:53l'inconscient n'existe pas
45:55alors qu'en fait on le sait aujourd'hui, toutes les expériences
45:57in utero, un bébé qui in utero
45:59a vécu la violence par exemple d'un homme qui frappe
46:01sa femme enceinte, ça le marque
46:03dans son développement neurologique, on le voit
46:05y'a des images cérébrales
46:07on sait que tout ce que l'enfant vit
46:09la musique qu'il écoute
46:11peut favoriser
46:13son développement cérébral
46:15si la mère vit de la violence ou du stress
46:17ça joue sur son poids, ça joue sur son rythme cardiaque
46:19donc en fait tout ce que le bébé vit in utero
46:21ça va le façonner
46:23ça va façonner son architecture cérébrale
46:25Olivia Morel
46:27elle s'en est tirée, elle a expliqué comment
46:29elle a écrit ce livre, Où es-tu maman ?
46:31et effectivement il pose
46:33toutes les questions
46:35et voilà, la GPA, on en parle
46:37je suis assez d'ailleurs fappé
46:39qu'un certain nombre de féministes
46:41dites brevetés
46:43SGDG
46:45prônent la GPA
46:47mais voilà
46:49une grande majorité sont contre
46:51une très très vaste majorité
46:53je pense aussi aujourd'hui à la Siam
46:55qui en France lutte très très fortement
46:57contre la GPA
46:59et merci à elle, parce que c'est aussi grâce à elle
47:01qu'aujourd'hui Emmanuel Macron
47:03ait pu dire que
47:05sa ligne rouge était
47:07la GPA
47:09je crois que c'était en 2017
47:11Juste un mot, pour terminer, vous pensez que
47:13les médias en donnant la parole
47:15à des parents
47:17qui disent
47:19il n'a pas de mère mais il a des parents
47:21On s'achète une bonne conscience à bas prix
47:23on s'achète une bonne conscience
47:25mais ils sont complices
47:27ils sont complices les médias
47:29aujourd'hui les médias sont complices
47:31de la propagande pro-GPA
47:33c'est incroyable d'ailleurs
47:35cette société qui nous biberonne
47:37au bon sentiment, au droit, aux minorités
47:39au machin, à la tolérance
47:41il y a juste un truc dont le progrès ne parle jamais
47:43c'est l'intérêt supérieur de l'enfant
47:45parce qu'on a parlé de la mère, on a parlé de l'éthique médicale
47:47du point de vue de l'intérêt supérieur de l'enfant
47:49personne ne peut soutenir
47:51qu'une GPA n'a pas d'impact
47:53personne
47:55en tout cas vous avez donné un certain nombre d'arguments
47:57sur le développement cérébral, je suis désolée
47:59mais le bébé il sera moins stimulé, il y a une inégalité déjà à la naissance
48:01ne serait-ce que son cerveau n'est plus stimulé
48:03par la voix de sa mère, rien que ça déjà
48:05c'est une inégalité
48:07on se demande si un certain nombre de personnels au pouvoir
48:09ne sont pas nés d'un GPA
48:11ils sont moins stimulés cérébralement
48:13au monde des enfants on est pas un GPA
48:15merci