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Mardi 4 février 2025, SOMMET DU DROIT reçoit Erwann Michel (Directeur Marketing, Septeo) , Jonathan Williams (Directeur France, Leya) , Sihem Ayadi (Fondatrice & Présidente, Juridy) , Luke O'Leary (Head of Legal, Qonto) , Laëtitia Guibout (Directrice juridique et conformité, SNCF Gares & Connexions) , Karl Hennessee (SVP Litigation & Investigations, Airbus SAS) , Florence Carterot (Directrice Juridique Groupe, Soitec) et Jean-Pierre Ulmo (Directeur général d'Epiq Software et vice-président régional pour l'Europe continentale, Epiq Software)

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00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue au Sommet du Droit, le rendez-vous des personnalités
00:11influentes de la sphère juridique qui fête cette année ses 25 ans.
00:15Cette édition anniversaire est consacrée au thème de la justice sous toutes ses dimensions
00:21et nous partons aujourd'hui à la rencontre de professionnels du secteur autour des questions
00:25qui les préoccupent.
00:26Et pour commencer cette émission, nous allons nous intéresser aux outils, les meilleurs
00:37outils à destination des juristes.
00:39Autour de moi, trois invités pour répondre à la question.
00:41Florence Carterot qui est directrice juridique de Soitec, bonjour, merci d'être avec
00:46nous.
00:47Bonjour.
00:48Jean-Pierre Hulmeau qui est directeur général d'Heptic Software et vice-président régional
00:51pour l'Europe continentale chez Wipik.
00:54Bonjour.
00:56Et Erwann Michel, directeur marketing de Cepteo Solutions Avocat.
00:59Bonjour.
01:00Merci beaucoup à tous les trois.
01:01Tout d'abord, je me tourne vers vous Jean-Pierre Hulmeau, est-ce que bien sûr vous pouvez
01:05présenter votre solution mais surtout nous dire à quel point vous avez vu, quelle évolution
01:10vous avez vue dans l'utilisation des logiciels au sein des directions juridiques.
01:15Alors on est dans un domaine très particulier, nous on est une société américaine qui
01:20évolue dans le domaine de l'e-discovery depuis plus de 30 ans et donc en fait, on
01:25fait plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires, 6 000 collaborateurs dans 18
01:29pays et en fait, on a vu l'arrivée en fait de solutions technologiques qu'on a dû déployer
01:35chez nos clients pour pouvoir gérer un grand nombre de documents.
01:39Donc ça, ça a été vraiment le premier catalyseur sur l'utilisation des solutions
01:46logicielles puis de l'IA.
01:48L'IA est arrivé ensuite avec des solutions pour réduire la taille des documents à revoir
01:55et donc c'est une solution qu'on appelle TAR qui s'est arrivée dans les années 2010
01:58et l'IA maintenant, on arrive dans une troisième phase, je pense qu'on va en parler, qui concerne
02:03plus la partie IA générative.
02:04D'accord, en termes d'implémentation dans les entreprises, comment ça se passe ? Est-ce
02:10que vraiment tout le monde se saisit de ces outils ?
02:11Alors, oui et non je dirais, on a des exemples, effectivement Florence en est l'illustration
02:18de direction juridique qui saisissent de ces outils et qui implémentent mais on a
02:23aussi vu un fort besoin d'accompagnement au niveau de l'implémentation des outils,
02:28de l'utilisation avec des fonctions de support qui doivent être très importantes de notre
02:31côté pour en faire en sorte que ces outils soient adoptés par les directions juridiques.
02:36Juste avant d'avoir le cas concret de Florence, Erwann, Michel, est-ce que vous pouvez nous
02:42dire, là on a parlé d'IA, les outils, qu'est-ce que c'est ? Est-ce que c'est forcément
02:46des outils liés à l'IA ? Est-ce qu'il y a d'autres outils qui sont très utilisés
02:49dans ces directions ? Vous qui accompagnez beaucoup de vos clients à ce niveau-là ?
02:52Alors non, heureusement il existait des outils avant l'arrivée de l'IA, donc je pense
02:58qu'aujourd'hui on a une démocratisation de l'IA qui se fait à la fois d'un point
03:01de vue technologique, culturel et d'avancée aussi de ce que permet de faire finalement
03:06d'un point de vue très concret l'IA.
03:08Aujourd'hui non, heureusement il existait des outils avant l'arrivée de l'IA, typiquement
03:12chez Cepteo Solutions Avocats, ça fait 35 ans qu'on fournit des outils de gestion
03:18des cabinets d'avocats sur l'intégralité du workflow dans les cabinets et donc l'IA
03:23aujourd'hui est un catalyseur qui nous permet vraiment d'être un booster dans la performance,
03:28l'accompagnement, la productivité, en tout cas c'est le prisme qu'on a pris chez Cepteo
03:32Solutions Avocats et puis il y a bien d'autres solutions qui utilisent l'IA comme un vrai
03:37apport technologique permettant d'aller plus loin que ce qu'on faisait jusqu'à présent.
03:42Florence Carteresse, peut-être rappeler ce que fait Soitec et aussi quels outils vous
03:46utilisez au sein de votre direction ?
03:49Alors Soitec c'est l'un des leaders des substrats intelligents dans le monde des semi-conducteurs
03:57donc on fabrique en fait un substrat qu'on vient poser sur une plaque de silicium sur
04:02lesquels les puces électroniques vont être gravées, on est le champion français dans
04:09ce secteur d'activité et donc nous aujourd'hui on utilise alors depuis longtemps une contrathèque
04:16évidemment avec tout le processus de suivi du workflow du contrat, de l'identification
04:23des risques jusqu'à sa phase d'approbation et cet outil est couplé avec un outil de signature
04:29électronique, ça c'est quelque chose qui s'est globalisé pendant le Covid, on a tous
04:35eu besoin d'implémenter ce type d'outil qui n'est pas intrinsèquement un outil d'IA
04:40je pense et aujourd'hui évidemment on s'intéresse à tous les outils que l'IA nous amène plus
04:48ou moins matures mais qui vont nous permettre de gagner du temps sur des tâches répétitives
04:53et à faible valeur ajoutée avec l'ambition justement de pouvoir repositionner le rôle
04:58du juriste sur un rôle vraiment de partie prenante à l'activité, au business avec
05:07l'espoir que cette IA nous y aide, nous aide à être ce juriste augmenté qui va pouvoir
05:10justement se réorienter sur des tâches à plus haute valeur ajoutée et laisser à l'IA
05:16le soin d'effectuer ce travail plus répétitif et où l'intelligence humaine n'a pas besoin
05:24d'être trop utilisée.
05:27Vous avez touché du doigt la question je pense qui fait bondir de nombreuses personnes
05:33quand on parle d'outils, d'outils IA, c'est la question de l'humain, justement vous,
05:38vous avez pour vision, est-ce que vous confirmez que ces outils-là ne vont pas remplacer l'humain?
05:44Oui alors c'est une crainte répétée souvent chez les jeunes, pourquoi ? Parce qu'évidemment
05:50ces outils permettent de réaliser des tâches plutôt simples, simples et faciles et donc
05:59en effet il y a une crainte je pense chez certains jeunes quant au devenir de leur fonction
06:11de juriste, enfin en tous les cas de junior et là-dessus moi j'ai à titre personnel
06:18aucune crainte, je pense qu'au contraire même les fonctions des jeunes, des jeunes
06:24juristes vont bénéficier de l'apport de ces outils, je pense que d'abord ils vont pouvoir
06:30se les approprier peut-être plus facilement que les plus anciens et puis se recentrer
06:35aussi sur l'apprentissage d'un métier nouveau, d'une fonction nouvelle parce que c'est vraiment
06:40une révolution qui est en train de s'opérer à travers tous nos métiers du droit et ils
06:47vont pouvoir justement construire le métier du juriste de demain qui va être un métier
06:52je pense qui va être beaucoup plus au cœur de la stratégie de l'entreprise ou bien même
06:58du cabinet d'avocat, vraiment pouvoir agir sur des sujets beaucoup plus structurants,
07:04beaucoup plus impactants.
07:05Jean-Pierre Humeau justement comment est-ce que vous travaillez avec les entreprises pour
07:09les rassurer, pour les accompagner dans cette appréciation de ces nouveaux outils ?
07:16Effectivement c'est quelque chose même qu'on avait un petit peu minimisé quand on a eu notre
07:20approche logicielle chez Epic, diteurs de service depuis 30 ans, on a eu des solutions logicielles
07:25du marché et on s'est rendu compte qu'en fait l'appropriation pouvait être compliquée au
07:28niveau des entreprises donc plusieurs choses, un on a créé une solution logicielle hyper
07:34simple qui s'appelle Epic Discovery qui permet en deux heures de formation de très vite manier
07:39l'outil, en plus on a mis en place une des structures de conseils et de supports, on a
07:44mis en pratique Legal Operations pour accompagner les directions juridiques et donc ça c'est vraiment
07:50très important pour nous d'avoir l'automatiser des tâches chronophages au musée Florence et aussi
07:55simplifier en fait l'utilisation des logiciels. C'est extrêmement important, certainement encore
07:59plus au niveau des directions juridiques. Erwan Michel vous pensez que, en tout cas les retours
08:05que vous avez, est-ce qu'il juge que c'est indispensable d'avoir ces outils, c'est quelque
08:08chose par lesquels aujourd'hui on est obligé de passer ? Alors nous on en est convaincus, notre
08:14objectif c'est de convaincre justement les cabinets d'avocats, aujourd'hui on se dit que 50% des
08:18cabinets d'avocats ne sont pas équipés d'outils déjà pour gérer l'activité du cabinet que ce soit
08:22de la partie documentaire du cabinet mais également la partie facturation puisqu'un
08:27cabinet d'avocats est une entreprise à part entière avec un enjeu bien évidemment de
08:31développement et de rentabilité également. Donc aujourd'hui oui on en est convaincus, l'objectif
08:38c'est clairement d'accompagner les avocats dans la digitalisation des cabinets. Derrière ça
08:44on a un mantra c'est libérer l'avocat de ses contraintes et donc finalement derrière la
08:48libération de ce temps-là c'est comment est-ce qu'on lui redonne justement un avantage concurrentiel
08:54en se concentrant sur son client, son client étant lui-même vecteur de business donc c'est en tout
08:59cas notre mantra depuis 35 ans et c'est comme ça qu'on développe aujourd'hui nos activités que ce
09:03soit avec de l'IA ou sans IA. Bien évidemment l'arrivée de l'IA encore une fois est un booster
09:07je dirais dans le gain de productivité, les gains de temps qu'on peut avoir, la réduction des risques
09:12et ça va dans la logique qu'évoquait Florence avec accompagner également ces cabinets avec
09:18une notion de juriste augmentée, d'aller plus loin, plus vite et de façon plus sécurisée. Et de ce
09:25que vous voyez lesquels sont les plus utilisés ou du moins quels seraient le besoin,
09:30quels outils ils utilisent le plus pour répondre aux besoins majeurs ? Aujourd'hui un cabinet d'avocat
09:36a pléthore de besoins qui ne sont pas tous nécessairement couverts par une même solution
09:43logicielle. Nous on a pris le parti d'orienter l'IA sur des gains de productivité donc on va
09:51accompagner le cabinet dans la création automatisée de ces dossiers à travers des
09:55pièces que ce soit des assignations, des requêtes par exemple. Un avocat qui pouvait passer 20 minutes
10:01à créer un dossier maintenant le fait en une minute. Voilà donc il y a un gain de temps qui
10:04est mesurable, qui est là et qui a été constaté. Ça va être ensuite de s'intégrer dans un
10:09écosystème. On a pris le parti par exemple chez Cepteo Solutions Avocat de s'intégrer à l'écosystème
10:13Microsoft ce qui permet à l'avocat, le juriste dans son ensemble de travailler avec ces outils
10:18du quotidien et de profiter de la puissance de notre IA rattachée à son outil de gestion.
10:24Et un autre exemple par exemple le chat conversationnel qu'on a plutôt tendance à
10:28connaître et maîtriser avec les technos qui se sont démocratisés avec l'IA Générative. C'est
10:33comment est-ce qu'on vient contextualiser un échange qu'on peut avoir avec un agent
10:38conversationnel pour pouvoir répondre à des questions et accéder plus facilement à l'information.
10:41Jean-Pierre, une mot, comment est-ce que vous travaillez pour penser les besoins du futur ? J'imagine
10:48que c'est une question qui doit être prégnante au sein de votre entreprise.
10:51Oui tout à fait. On a la chance d'être au contact de nos clients tous les jours avec 6000
10:57collaborateurs. On a une origine société de service donc on est présent dans de nombreux
11:02pays. Donc on a vraiment une grande proximité et en fait l'utilisation d'outils du marché nous a
11:08permis de se poser la question est-ce qu'on peut faire une solution simple utilisable par
11:13direction juridique et en fait de recréer une cryptique entre avocats, direction juridique,
11:21donc société et puis aussi nous en tant que fournisseur de services. Donc c'est vraiment
11:24d'être proche des matters, des cas, des clients. Florence, est-ce que vous formez vos équipes face
11:36aux risques aussi ? On a parlé de chat etc. Effectivement il y a des données parfois qu'on
11:40ne veut pas divulguer. Est-ce que vous formez vos équipes à ce niveau-là ? Oui alors de toute
11:45façon avant de décider de choisir tel ou tel outil, on va évidemment faire une analyse et
11:52notre direction informatique et cybersécurité est systématiquement sollicitée et doit donner
11:57évidemment son accord pour le choix d'une solution sécurisée. C'est un passage obligé,
12:02nécessaire et obligé puisqu'il y a beaucoup de ces outils qui sont en mode SaaS qui impliquent
12:07effectivement qu'on télécharge nos données sur leur serveur et ces outils-là du coup posent
12:17des questions de risque évident. Donc si on fait le choix de ces outils-là, on va forcément former
12:24nos équipes à ne pas mettre des données sensibles, des données confidentielles de
12:30l'entreprise. On va les utiliser pour des besoins qui n'impliquent pas qu'on ait à télécharger des
12:36données sensibles. On va être aussi vigilant sur le code de déontologie de l'outil, c'est-à-dire
12:42savoir comment l'outil a été entraîné, avec quelles informations il a été entraîné. C'est
12:48évidemment très important et puis on l'a évoqué sur notre table ronde, le sujet évidemment de la
12:55conformité à la RGPD, la gestion des données personnelles. De la même manière, il faut que
13:02l'outil qu'on va choisir présente toutes les garanties nécessaires pour
13:07conformité à la RGPD. Erwann Michel, est-ce que de ce que vous voyez, il y a un fort budget qui est alloué
13:17à ces outils mais aussi la formation, est-ce que ça représente un investissement important de la
13:24part de ces cabinets pendant cette érection ? Aujourd'hui c'est un investissement, mécaniquement
13:31puisqu'on investit dans un outil, mais je pense que c'est un investissement qu'il faut aussi voir
13:34sur les personnes. On en parlait avec Florence et Jean-Pierre, il y a une nécessité je pense de
13:40travailler aussi l'attractivité des entreprises vis-à-vis d'un marché et donc pour ça oui c'est
13:44un investissement à la fois sur les people, à la fois sur les outils. Aujourd'hui ce qu'on travaille
13:50beaucoup c'est de montrer aussi qu'il y a un retour sur investissement finalement. Investir sur tel
13:54outil, il y a des gains de temps, il y a des gains de productivité, il y a des risques qu'on espère de plus en
13:58plus réduits que ce soit avec de l'IA ou sans IA. Je pense que tous ces apports aujourd'hui sont des
14:03vecteurs supplémentaires de décision qui doivent permettre à une direction juridique ou à un
14:08cabinet d'avocats de s'outiller correctement et de façon sereine et dans le respect des
14:13différentes réglementations qu'on peut avoir d'un point de vue sécuritaire. Merci beaucoup à tous
14:18les trois de nous avoir apporté votre analyse sur les outils qui sont à destination des juristes.
14:24Je rappelle que Jean-Pierre Humilot, vous êtes directeur général d'Epic Software et vice-président
14:29régional pour l'Europe continentale d'Epic. Florence Cartour, vous êtes directrice juridique
14:34groupe de Soitech et Erwan Michel, vous êtes directeur marketing de Septéo Solutions Avocats.
14:39Merci beaucoup à tous les trois.
14:40Et je suis ravie de continuer cette conversation autour de l'IA mais cette fois-ci du point de vue
14:51des normes volontaires. Que disent les normes volontaires pour réguler l'IA en entreprise?
14:56Autour de moi, cinq invités pour répondre à ces questions. Jonathan Williams, vous êtes
15:01directeur France de l'IA. Siem Ayadi, vous êtes fondatrice présidente de Juridi. Luc Ollerich,
15:08vous êtes Head of Legal de Conto. Laetitia Guibou, directrice juridique et conformité SNCF
15:13Gare et Connexion. Et Karl Hennessy, vous êtes senior vice-président Litigation et Investigation
15:19chez Airbus. Merci beaucoup à tous les trois. Et je vais tout d'abord me tourner vers vous,
15:23Jonathan. Est-ce que vous pouvez tout d'abord nous expliquer la solution qu'apporte l'IA et
15:29nous donner quelques points de pédagogie sur ces normes volontaires? Effectivement, merci.
15:34C'est une plateforme de travail juridique pour les juristes et les avocats. Nous accompagnons les
15:40directrices et les directeurs juridiques des grosses entreprises françaises et internationales.
15:43Nous travaillons avec les cabinets d'avocats également. En termes de pédagogie et d'indices,
15:50c'est surtout une question de données, des questions de données, une question de sécurité
15:55de la donnée. Il faut que les entreprises et les cabinets saisissent de cette question. C'est le
16:00cas. Je le sais, vous l'entendrez des personnes aux côtés de moi. C'est vraiment la question de
16:05la sécurité et de l'avenir de l'entreprise. Il en va de la survie de l'entreprise. Taser
16:11is the new oil, comme on dit chez moi. C'est vraiment le sang de l'entreprise. La force
16:18vive de l'entreprise est dans la donnée, dans l'air de l'IA. Il s'agit donc de maîtriser
16:23l'utilisation par les collaborateurs et les collaboratrices. Il s'agit de maîtriser le
16:27stockage et il s'agit de maîtriser les modèles que nous employons pour transformer et mettre
16:32en valeur cette donnée. Mais que disent les normes volontaires à propos de l'IA? Est-ce
16:35qu'il y a déjà des normes qui ont été imposées? Malheureusement, pas grand chose. Le cadre
16:44européen est très fort. C'est un avantage pour les entreprises. C'est un avantage pour les
16:48fournisseurs et nous nous en réjouissons. C'est vraiment quelque chose que nous considérons
16:53comme un avantage. En revanche, les normes volontaires sont à notre sens nécessaires
16:58parce que la vitesse de l'innovation et la vitesse du législateur sont naturellement,
17:02de par leur nature, très différentes. Ce sont deux vitesses différentes et ça laisse un
17:07décalage. C'est aux entreprises avec des codes de conduite, avec des politiques internes de
17:13combler ce trou. Siyem a dit est ce que tout d'abord, vous pouvez présenter votre solution
17:20et nous dire ce que ce serait une IA digne de confiance? Je m'appelle Siyem, je suis la
17:27fondatrice de la société Juridi. J'accompagne mes clients qui sont majoritairement des directions
17:33juridiques et des cabinets d'avocats avec la méthode du Legal Design. Nous avons développé
17:38un outil de Legal Design en ligne, en mode SaaS, qui s'appelle Law Designer. Et d'ailleurs,
17:43depuis quelques mois, nous avons intégré l'IA dans notre outil. Effectivement, le sujet d'avoir
17:51à travailler avec une IA de confiance, notamment avec nos clients qui sont des professionnels du
17:56droit et qui manient des données, notamment confidentielles ou sensibles. C'était un sujet
18:03majeur pour nous. Et donc, pour avoir une IA de confiance, je rejoins un peu ce que vient de dire
18:08Jonathan, c'est toutes les questions de sécurité de la donnée. Il y a cette partie, je sécurise
18:14ma donnée et aussi toute la partie autour de l'éthique et en plus de la régulation européenne.
18:24Donc, on a l'IA Act qui, pour le moment, agit sur la partie risque. Je régule par le risque les
18:31entreprises. Et d'ailleurs, chez Juridi, on a pris le parti d'intégrer le groupe LegalDec de
18:38France Digital pour signer un code de conduite sur l'IA générative dans le secteur des LegalDec.
18:46Et donc, ça nous permet aussi, en parlant de confiance, ça nous permet de nous montrer à nos
18:52clients que nous prenons des engagements, notamment la transparence avec nos clients sur ce qu'on
18:57utilise comme IA, la protection des données de nos clients, sensibiliser ou former aussi à
19:03l'utilisation de l'IA et aussi à l'engagement de ne pas utiliser les données de nos clients pour
19:10entraîner nos propres modèles et que les données restent en France et dans des datacenters, sur des
19:20serveurs en France, en nous travaillant avec des partenaires qui sont eux-mêmes certifiés ISO.
19:26Et donc, c'est tous ces gages-là qui font qu'on va et entend vers une IA de confiance.
19:32Carle Nessi, qu'est-ce que vous avez implémenté comme outil IA et est-ce que vous en avez
19:38implémenté dans votre département et comment est-ce que vous avez fait, justement, sur toutes
19:42ces questions de sécurité? Comment est-ce que vous avez fait pour peut-être former tous ces
19:47collaborateurs à ces risques? Bon, tout d'abord, je crois que c'est essentiel de comprendre que
19:55l'IA, c'est la première technologie avec laquelle on a la possibilité d'influencer
20:02les directions de technologies en utilisant les technologies. Et c'est-à-dire que c'est
20:08essentiel que même les utilisateurs qui ne sont pas forcément impliqués dans le développement
20:13des technologies, ils ont une connaissance de comment ça marche. Et de plus, ils ont un respect
20:18de la puissance de cette technologie. Et d'abord, en fait, les opportunités mais aussi les
20:25défis qui se représentent pour l'entreprise mais aussi pour l'humanité. Et en fait, pour nous,
20:31c'est essentiel de former les gens sur les valeurs et sur l'éthique de cette technologie avant de
20:37les former, en fait, dans l'utilisation eux-mêmes. C'est chacun des responsabilités de chacun des
20:43entreprises mais chacun des utilisateurs de connaître, en fait, le moment où nous sommes,
20:50en fait, pour l'humanité eux-mêmes, pas juste pour les entreprises, pas juste dans une manière
20:57économique, mais en fait pour le développement de nous tous. Et justement, Laetitia, est-ce que
21:06vous implémentez certains outils? Est-ce qu'il y a un code d'éontologie qui est utilisé au sein
21:11de SNCF Gare et Connexion? Oui, alors au sein de SNCF, ce n'est pas un projet, mais de nombreux
21:17projets qui intègrent l'IA. Et donc, justement, pour avoir un peu un socle commun, on a développé,
21:24on a mis en place un code de conduite de l'éthique de l'IA qui est applicable à tous les
21:29collaborateurs, mais aussi aux prestataires avec lesquels on travaille et qui reprend les grands
21:35principes qui sont importants pour le groupe SNCF. Donc, on retrouve évidemment la transparence,
21:42l'intégrité des données, la sécurité, mais aussi, et c'est vraiment important,
21:48le respect de l'environnement, parce que pour avoir un développement de l'éthique qui soit
21:53raisonné et cohérent avec notre feuille de route RSE. Et puis, un accent aussi qui est mis sur
21:59l'humain. Les projets d'IA, ce sont des projets qui sont au service de l'humain avant tout. C'est
22:07un usage de l'IA avec l'humain in the loop. Oui, justement, vous parlez de l'humain. Est-ce
22:12qu'il y a des collaborateurs qui ont émis, fait part de leurs inquiétudes face à ces outils ? Oui,
22:19alors dans les directions juridiques, notamment, on fait partie, on voit, on entend beaucoup que
22:24l'IA va remplacer les juristes. Moi, je pense que c'est faux. En revanche, l'IA va devenir un outil
22:33que le juriste doit maîtriser. Et donc, le juriste de demain, comme il utilise Word et Excel
22:40couramment, eh bien, il sera prompté. Et donc, nous, on a fait beaucoup de formations de nos
22:47collaborateurs et particulièrement des juristes pour apprendre, justement, à prompter et à
22:53apprivoiser l'humain et lever toutes les réserves qu'il pourrait y avoir sur cet outil. Luc Ollerich,
22:59j'imagine que l'IA fait partie intégrante des outils que vous utilisez pour vos solutions. Est-ce
23:05que vous avez dû faire preuve de pédagogie envers vos utilisateurs ? En fait, on n'a pas dû faire
23:13trop de pédagogie chez nous. Étant une entreprise jeune et innovatrice, on a énormément de nos
23:19collaborateurs qui étaient enthousiastes pour en mettre en place. Donc, l'enjeu pour nous,
23:27c'est plutôt d'assurer qu'on suit bien l'évolution de ces technologies pour qu'on ne nous expose pas
23:35aux risques posés par l'IA génératif. Nous regardons l'arrivée de l'IA génératif plutôt
23:43comme une opportunité. Mais évidemment, ça vient avec les risques auxquels il faut être conscient,
23:48surtout étant un établissement réglementé comme Kanto. Quels sont les enjeux ? C'est vrai qu'on a
23:54parlé d'écologie, de confiance, etc. Comment vous faites pour fédérer tout ça aux entreprises ?
24:01On applique un cadre, on a mis en place un cadre qui respecte la réglementation,
24:09mais aussi qui est suffisamment souple pour permettre de l'innovation. Donc,
24:13on a ce qu'on appelle un « governance light » qui est un comité de risque qui a lieu chaque mois.
24:21L'IA est parmi les sujets discutés pendant ce comité. Et on a aussi un groupe d'ambassadeurs
24:28qu'on appelle les « AI Advocates » pour partager les nouveautés, pour suivre les
24:35déploiements de technologies dans chaque équipe interne chez Kanto. Justement, Carl et Nessi,
24:41l'objectif, c'est vraiment d'apporter de la confiance à ce cadre où l'enjeu,
24:47c'est vraiment d'être à la pointe de la technologie.
24:52L'art de composer un panel comme celui-ci est de trouver les gens qui ont si l'expérience,
24:58mais des points de vue légèrement différents, pour qu'on comprenne les points de vue,
25:04mais pour qu'on apprenne aussi des choses. Et moi, j'étais particulièrement capté par le fait
25:13que dans des conversations en préparation, et même dans la conversation d'aujourd'hui,
25:18j'ai appris plein de choses que je peux utiliser dans l'avancement des projets
25:24concernant l'IA et des autres choses aussi. Justement, au sein de vos équipes,
25:31est-ce qu'il y a des enjeux, des besoins qui vont arriver à l'avenir et vous allez
25:37devoir trouver une réponse qui peut être faite par l'IA? En interne, on a toujours
25:44une discussion avec les autres concernant les responsabilités qu'on prend avec le
25:51développement de cette technologie. Mais on fait partie d'une communauté plus grande,
25:55en interne, dans l'entreprise, mais avec les autres entreprises, avec les acteurs dans le
26:01secteur privé, mais public aussi, et avec les acteurs qui se sont dédiés à l'éthique,
26:11à l'utilisation des techniques. Il fallait une atmosphère ouverte à l'écoute. Et si on arrête
26:18d'écouter les autres, si on croit qu'on avance avec un avantage qu'on peut utiliser dans un
26:27sens compétitif, c'est le moment où cette technologie devient dangereuse entre les
26:33entreprises, entre les personnes physiques et entre les Etats. Jonathan, comment vous faites
26:42de la pédagogie aussi avec vos utilisateurs, avec lesquels vous travaillez? Absolument,
26:48c'est la partie la plus importante du déploiement d'un outil IA, c'est l'accompagnement des équipes,
26:53l'accompagnement des avocats, les juristes d'entreprise, les directeurs et directrices.
26:58Quelle tâche va-t-on confier à cet outil? Quel est l'objectif? Pourquoi veut-on le faire? Et
27:05puis de former et on va physiquement chez eux, on va dans les cabinets. Je passe beaucoup de temps
27:10dans les cabinets en ce moment. On va physiquement chez les gens pour les former sur place à
27:15l'utilisation, parce que c'est vraiment l'humain le plus important dans ce type d'outil. Siyem,
27:21est-ce que vous vous faites face plus à de la réticence ou comme Conto, il y a des gens
27:26avec lesquels vous parlez qui sont déjà très facilement embarqués par ces outils? Au fait,
27:30ça dépend des sujets, mais la réticence, on ne peut pas être réticent à quelque chose qui est
27:37là, qui se développe. Au contraire, il faut se l'approprier, comme on le dit depuis tout à
27:43l'heure aussi, l'aspect formation. Nous, ce qu'on fait, c'est qu'on fait beaucoup de fiches pratiques
27:48avec le Legal Design. On vient expliquer ce qu'est l'IA Act, toutes les recommandations de l'ACNIL,
27:55sur les protections des données personnelles, avec des fiches, avec le langage clair, avec des
27:59visuels, pour qu'on puisse diffuser au sein de nos clients aussi toutes ces notions pour enlever
28:06l'appréhension du sujet. Et in fine, l'IA Génératif reste un outil qui vient aider le
28:13juriste ou le professionnel du droit. Il ne le remplacera jamais. Merci beaucoup à tous les
28:18cinq pour votre analyse sur ce sujet-là. C'était notre émission au Sommet du droit, les 25 ans du
28:23Sommet du droit.

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