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##L_EDITO_POLITIQUE-2025-02-03##
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00:00— Avec vous, Chloé Morin. Bonjour, Chloé. — Bonjour. — Bonjour, Chloé. Nous parlons de François Bayrou, si vous voulez bien. Pourquoi ?
00:07Parce qu'il fait la une de la tribune dimanchière. Et il nous dit quoi ? Les Français ont besoin de stabilité.
00:12Il va utiliser le 49.3 cet après-midi. La semaine qui s'engage est cruciale pour lui. Alors la grande question que tout le monde se pose,
00:20c'est censure ou pas censure. — Oui. Après l'accord sur le budget en commission de mixte paritaire, il a donc annoncé qu'il allait engager
00:27la responsabilité de son gouvernement, ce qui veut dire que s'il n'y a pas une majorité de députés pour voter la censure, le budget sera considéré
00:34comme adopté. Et le Premier ministre dramatise. Il souligne l'enjeu. Et il dit qu'un pays comme le nôtre ne peut pas rester sans budget.
00:41Et puis ensuite, il se tourne vers le RN et le PS, qui sont les deux partis qui agitent la censure et sur lesquels il y a encore
00:50une incertitude. Et François Bayron nous dit que la concrétisation de ces menaces serait rejetée avec colère par les Français.
00:57Ces deux partis le savent aussi bien que moi. — En fait, il prend un témoin à l'opinion publique. Il dit les Français souhaitent une stabilité politique.
01:07Il veut contraindre ses oppositions à la responsabilité. Ça peut être efficace. — Ça n'est pas certain. Pour mieux répondre à votre question,
01:15je vous dévoile un sondage qui a été réalisé par OpinionWe jeudi et vendredi auprès de 2 000 personnes. Donc c'est un échantillon important.
01:22Et c'est vrai qu'une majorité de Français ne souhaite pas la censure. On a 59% des Français qui sont interrogés qui ne souhaitent pas la censure.
01:31C'est 3 points de moins qu'il y a 15 jours. Donc ça s'érode un peu. Mais c'est quand même encore une majorité très nette.
01:38Mais il y a deux « mais » dans cette affaire. Évidemment, ce qui est intéressant, c'est d'aller observer ce que disent les sympathisants RN et les sympathisants PS,
01:48puisque ce sont ces deux parties qui détiennent la clé. — Alors commençons avec le PS. Si l'on regarde votre sondage, qui est un sondage dont on n'a pas parlé...
01:57— Non. — Parce qu'il est resté secret. — Parce qu'il est resté secret. — Voilà. Tout simplement. Vous nous dévoilez ce matin, Chloé.
02:03Alors si l'on regarde ce sondage, 62% des sympathisants PS ne souhaitent pas la censure. Là, c'est plié. — Oui. Mais sauf que dans le parti, il y a une division.
02:15Il y a même une fracture. Jusqu'à présent, vous aviez le groupe de députés à l'Assemblée qui était plutôt contre la censure.
02:24Alors on va voir dans les heures qui viennent s'ils changent d'avis. Mais vous aviez le parti, les cadres du parti, les militants du parti,
02:31qui là est très nettement pour la censure. Et comme nous sommes dans une période de précongrès où le Premier secrétaire cherche à être réélu,
02:40il va calculer évidemment pour ne pas se mettre son parti à dos. — Évidemment, qui est toujours silencieux, que j'invite toujours Olivier Faure,
02:48mais qui ne vient plus, qui ne répond même plus, Olivier Faure. Regardons le RN, maintenant. Les sympathisants se partagent.
02:55Alors là, 50-50 sur la question de la censure au RN. — Marine Le Pen pourrait innover et laisser trancher ses députés, parce que ses députés,
03:04après tout, sont en contact avec le terrain. Et chacun doit avoir son avis. D'habitude, c'est quand même elle qui décide.
03:10Le plus logique pour elle, me semble-t-il, ce serait de ne pas censurer dans une situation comme celle-là, parce que vous avez
03:17notamment les entrepreneurs et les retraités, qui sont des électorats de conquête pour le RN, comme on dit, et qui sont particulièrement inquiets
03:27de l'instabilité politique, et qui nous disent à longueur d'enquête et puis à chaque fois qu'on les interroge à la radio ou à la télé
03:33que tout ça va très mal et que la situation économique se dégrade. Et en même temps... Je penche plutôt pour la non-censure.
03:43Et en même temps, elle nous a dit et répété encore la semaine dernière que c'était un très mauvais budget, comme pour se ménager
03:50une porte de sortie. Est-ce qu'on aura in fine une surprise avec un changement de pied de dernière minute ? Je ne sais pas.
03:59Mais je rappelle tout de même qu'elle l'a déjà fait sur la loi immigration, où elle avait d'un seul coup annoncé qu'elle allait la voter
04:06contre toute attente. Donc le suspense reste entier. — Bien. Merci, Chloé. Merci d'être venue. On vous retrouve tout à l'heure, évidemment.
04:13Il est 7 h 49.