Françoise Degois : "C'est le retour de la guerre des chefs chez LR !"

Sud Radio

il y a 5 jours

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00:007h47, Françoise Debois, bonjour Françoise.

00:02— Bonjour Jean-Jacques.

00:03— Françoise, ça nous avait manqué, la guerre des chefs à droite, c'est pas nouveau, mais ça y est, c'est reparti, la guerre aura lieu.

00:11— Oui, oui, on la sentait arriver en tapis mouin, elle couvait. Et désormais, même si c'est encore Medzhovoč,

00:16et voyez, ils sujettent pas encore les assiettes à la figure en public, elle prend forme entre Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau.

00:21Alors le premier, vous le savez, il tient l'appareil et le groupe. Le second commence à percer dans les sondages.

00:27Et revoilà la guerre des chefs, qui est une longue, longue tradition à droite. Pourquoi est-ce que c'est une longue tradition à droite ?

00:34Eh bien tout simplement parce que la droite fait pas mieux que la gauche en la matière. Qu'est-ce qui s'est passé l'autre soir ?

00:39Eh bien il s'est passé mardi soir que Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau ont dîné ensemble. Et Laurent Wauquiez a accusé

00:47Bruno Retailleau de ne pas jouer le jeu. Bruno Retailleau voudrait bien devenir chef du parti. Wauquiez lui a dit

00:52c'est pas ça le deal du départ mon cher ami. Le deal c'est moi le patron du parti, toi tu brilles au gouvernement, et moi j'organise le parti pour ma présidentielle.

01:00Ça c'est en sous-titres. Donc là, il y a eu une petite explication de peinture qui est sortie dans la presse. Mais je vous le dis, ça revient dans la longue tradition

01:08de la guerre des chefs. Est-ce qu'on peut se la refaire ? Allons-y, rembobiner les gens qui nous écoutent. 1995, Chirac-Baladur.

01:14Ah oui, ça je l'ai vécu. Je vous raconte une anecdote. J'étais, 1994, 31 décembre, j'étais à RTL à l'époque, je présentais le grand journal inattendu

01:26du samedi à 13h. Michel Sardou était mon invité. Michel Sardou veut inviter Jacques Chirac. On appelle Jacques Chirac. Il vient, incroyable.

01:36Il arrive, il reste 1h30 avec nous. C'était très sympa. Personne de la direction de RTL pour l'accueillir. Un mois après, les sondages avaient changé.

01:51Jacques Chirac remontait. Il revient pour une émission politique. Au bout de la rue, tout le bord et l'arrière-bord, la direction était là pour l'accueillir.

01:58Avec Ségolène Royal. Il n'y avait personne pour l'accueillir dans une ancienne radio. Et puis après, en 2006, il y avait tout le monde.

02:03Alors, la guerre des chefs, 1995. Les amis de 30 ans, 2005. Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin. Le premier répète à qui veut l'entendre qu'il va pendre un croc de boucher le second.

02:14Vous vous souvenez des mots entre Sarkozy et Villepin ? Et vous vous souvenez de cette image délirante, à la bolle, lors des universités d'été ?

02:22Vous avez Dominique de Villepin en statue grecque qui sort de l'eau absolument splendide. Avec Nicolas Sarkozy en mytho flé, un peu grassouillé, bedonnant, qui l'attend sur la place.

02:31Ça n'empêche pas Sarkozy de gagner en 2007. 2012, le paroxysme. Côté Fillon, avec la fameuse cocoé. La cocoé qui n'arrive pas à les départager.

02:41Ça vaut tous les congrès socialistes. Et puis comment oublier Éric Ciotti, retranché, si vous voulez, comme un forcené dans ses bureaux.

02:47Après le deal avec Marine Le Pen, finalement, Caïn Wauquiez et Abel Retailleau s'inscrivent dans une longue tradition de sport de l'éthique.

02:54Sur le papier, on aurait tendance à dire Retailleau. Il est plus neuf, il est frais, il est en pleine conquête, alors que Wauquiez ne décolle toujours pas.

03:02Mais avec le recul de l'expérience, Jean-Jacques, vous savez, vous et moi, que les cimetières politiques sont remplies de gens qui ont percé avant de disparaître.

03:10Wauquiez, lui, il est plus ombrageux, il est plus jaloux, destructeur de tout ce qui pourrait lui faire de l'ombre. Mais Wauquiez, il tient le parti.

03:17Et est-ce que je peux me replonger dans les souvenirs ? En une seconde, les souvenirs, ça me fait penser à 1919.

03:23Congrès de messe, je vais parler des socialistes. La presse a les yeux de Chimène, comme en ce moment pour Retailleau, pour Michel Rocard.

03:30Et Michel Rocard est la star de ce congrès. Et François Mitterrand arrive. Et il est acquis par des militants qui lui crient « les vieillards à l'hospice ».

03:41Tout le monde se dit « Rocard va gagner le congrès ». Mitterrand gagne le congrès et il gagne la présidentielle.

03:46— Ce n'est pas Mitterrand qui veut, non plus. Pardon. — Je suis d'accord avec vous. Mais les mécaniques en politique sont les mêmes. Donc je me mouille.

03:53C'est évidemment... — Je ne défends pas les politiques de François Mitterrand. Mais l'homme était quand même au-dessus.

03:59C'est pourquoi je dis que Laurent Wauquiez gagnera le parti, mais pas la présidentielle.

04:04— Bon. Eh ben il est seul. Nous verrons bien 7h50 et 1. Nos auditeurs sont là. 0826 300...