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Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.

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00:06On va s'intéresser aux idées reçues sur la douleur.
00:09Mais avant, il faut nous dire de quoi on parle.
00:11On s'est dit que ça va, la douleur, on sait ce que c'est.
00:15Pas toujours.
00:16La définition exacte, c'est une expérience sensorielle
00:19et émotionnelle désagréable,
00:22difficile à quantifier et difficile à qualifier.
00:26Comme vous le disiez, tout le monde a mal.
00:28C'est universel, on a eu mal une fois dans sa vie,
00:31mais elle est très individuelle.
00:32Je ne peux pas savoir comment vous souffrez
00:35et vous ne pouvez pas savoir comment je souffre.
00:38Si je consultais auprès de vous, vous me diriez,
00:40dans une échelle de 1 à 10, vous mettriez quelle note ?
00:44Et moi, je vous réponds, 4 ou 6 ou 8.
00:47Oui, mais vous allez à peu près la quantifier.
00:50Pour vous, ce sera 2,
00:51mais pour quelqu'un à la même douleur, ce sera peut-être 4,
00:54en fonction de sa culture, de son éducation.
00:57C'est une indication.
00:58Cette petite réglette, pour les enfants,
01:01c'est avec des smileys, on leur donne ça pour évaluer.
01:04C'est surtout pour savoir quand ça va mieux.
01:06A l'hôpital, on leur donne, on leur dit,
01:09c'est quel smiley, celui qui fait la tête ou pas,
01:12et c'est pour voir si les traitements sont efficaces.
01:15Quand ils ont un peu moins mal,
01:17c'est très difficile à quantifier.
01:19Les enfants ne griffent pas.
01:21Quand ils ont vraiment mal, ils le disent.
01:23Ce que je veux dire par là,
01:25c'est qu'il faut écouter celui qui souffre.
01:27On ne connaîtra jamais sa souffrance par une prise de sang.
01:30Il faut écouter le souffrant.
01:32C'est pour ça qu'on va faire le point sur quelques idées reçues.
01:36La première, la douleur, oui,
01:38mais c'est utile quand on veut faire un traitement.
01:41Vrai ou faux ?
01:42La douleur, vous n'allez pas aimer mes réponses,
01:45mais c'est utile, parfois,
01:47mais parfois, non.
01:48C'est vrai et faux.
01:49Je vous explique.
01:51Quand la douleur est aiguë,
01:53elle est utile, indispensable, vitale.
01:56Je m'explique.
01:57Vous avez une fracture de la jambe.
01:59Si vous ne sentez pas la douleur, vous continuez à marcher.
02:03Vous avez mal en bas à droite.
02:05Si vous n'aviez pas mal en bas à droite...
02:07Si vous n'aviez pas mal là, dans le coeur,
02:11que ça monte dans la gorge, etc.,
02:13vous ne sauriez pas que vous pouvez mourir.
02:15Quand je dis que c'est vital,
02:17il y a une famille en Italie qui a une maladie génétique
02:20qui n'a aucune douleur.
02:21C'est une horreur.
02:23Espérance de vie diminuée, mais non seulement ça,
02:26mais pour tout.
02:27Vous ne souffrez pas, vous allez dans le four,
02:29vous prenez le plat, vous brûlez quand même.
02:32Quand on apprend à faire du vélo...
02:35Pourquoi on apprend à faire du vélo ?
02:37Parce que quand on tombe, on se fait mal.
02:40Si vous ne vous faites pas mal, vous n'apprendrez jamais.
02:43Ils n'ont aucun signe pour une maladie,
02:45pour un problème, etc.
02:47Ils ont une déshospitalisation.
02:48Une seule famille comme ça ?
02:50On n'en connaît qu'une en Italie et c'est une horreur.
02:53Ils ont une espérance de vie diminuée.
02:55Cette maladie génétique, il faudrait qu'on arrive à...
02:59Je dis ça pour tous les gens qui disent
03:01que c'est bien de ne pas avoir mal.
03:03Douleur aiguë.
03:04En revanche, je vous disais vrai et faux,
03:06pour les douleurs chroniques, ça ne sert à rien.
03:09D'avoir mal à la tête en permanence,
03:11les douleurs de l'arthrose, de l'endométriose...
03:14Ca ne sert à rien.
03:15Ca sert à vous téléphoner en disant que vous avez mal là,
03:19que vous avez de l'arthrose.
03:20Autant la première, quand elle est aiguë,
03:23c'est un signal d'alarme, c'est une alerte, c'est utile,
03:26autant l'autre, si on pouvait s'en passer,
03:28des douleurs chroniques, ce serait bien.
03:31Autre idée reçue.
03:32Ca, c'est très intéressant.
03:34Ce qu'on appelle l'effet placebo.
03:36Ca fonctionne sur les douleurs ?
03:38L'effet placebo, vrai ou faux ?
03:40Il faut rappeler ce que c'est.
03:42Encore une fois, vrai et faux.
03:44Vrai, c'est sûr qu'on connaît tous le bisou magique.
03:48L'effet placebo, c'est ça.
03:51En fait, il n'y a rien, il n'y a pas de médicaments,
03:54il n'y a rien du tout.
03:55La poudre de perlimpinpin, si vous voulez.
03:58Mais en fait, ça fonctionne quand même.
04:00Ca existe pour tout.
04:01L'exemple classique, c'est l'enfant qui se fait mal,
04:04vous lui faites un bisou, il n'y a rien,
04:07mais pourtant, ça le calme tout de suite.
04:09Enfin, en général.
04:11Il y a aussi l'effet nocebo,
04:13c'est quand ça nuit, en fait.
04:14Je m'explique.
04:16Toujours le même enfant, il tombe, il se fait mal,
04:18très mal au genou.
04:19Il se relève, il est bien et tout.
04:21Tout d'un coup, il regarde son genou et il voit le sang.
04:24Il se met à hurler, ça va pas du tout.
04:26Mais c'est tellement important, l'effet placebo,
04:29qu'on ne mettra jamais un médicament,
04:31quel qu'il soit, et aussi les médicaments
04:34contre la douleur, sans comparer à l'effet placebo.
04:36Puisque l'effet placebo, de toute façon,
04:39il existe pour tout le monde.
04:40Donc, pour mettre un médicament sur le marché,
04:43il faut que son effet soit plus important
04:46que ceux qui ont eu le placebo.
04:49Si l'effet n'est pas plus important,
04:51on n'autorisera jamais la mise sur le marché.
04:53C'est intéressant, l'effet placebo.
04:56Il y en a deux, un qui est un vrai médicament
04:58et l'autre, c'est bidon.
05:00On donne un médicament bidon à quelqu'un,
05:02il fait que ça va mieux.
05:03C'est formidable.
05:05Notre cerveau, c'est un véritable labo,
05:07donc il faut pas oublier qu'il est capable
05:09de produire des produits comme de la morphine.
05:12C'est génial, ça. Pour l'avoir filmé,
05:14le patient lui disait,
05:15le médicament le nouveau, ça vous plaît ?
05:18Ah oui, ça va mieux, là, je sens que...
05:20Vous savez que ça marche, l'effet placebo ?
05:22Même sur les interventions.
05:24Maintenant, ce ne serait plus possible,
05:26éthiquement parlant.
05:28Arthrose du genou.
05:29On vous met le champ, on vous emmène au bloc,
05:31on vous fait une péridurale, etc.
05:33En fait, certains...
05:35Pour rien faire.
05:36On faisait les trous, évidemment,
05:37pour soi-disant passer les instruments.
05:40À certains, on touchait dans l'articulation,
05:42on enlevait ce qui provoquait l'arthrose,
05:45les autres, on ne le faisait pas.
05:46Ils étaient soulagés, quand même, d'avoir été opérés.
05:49Le cerveau, c'est quand même particulier.
05:52Tout est dans la tête, c'est ça, quoi.
05:54Alors, le cerveau, il peut donc contrôler la douleur ?
05:58Oui ou non ?
05:59Il peut pas contrôler toutes les douleurs.
06:02Mais il...
06:03Je vais vous donner un exemple
06:05que je trouve fou sur la puissance de notre cerveau.
06:09Imaginons une proie qui se fait attraper par un prédateur.
06:13Elle est cassée de partout, elle a des fractures, etc.
06:16Elle n'aura pas mal,
06:19parce que la seule chose qui compte,
06:21c'est s'enfuir, la survie.
06:23Donc, elle va partir,
06:25elle va réussir à s'échapper, sans aucune douleur.
06:28Et puis après, évidemment, elle aura mal.
06:31Pareil, quelqu'un coincé dans une voiture qui va exploser.
06:34Le cerveau va stopper toutes les douleurs,
06:36alors qu'il a des blessures de partout,
06:38pour qu'il puisse s'échapper de la voiture, s'en sortir.
06:41Il a mal, mais il se sauve.
06:43Dès qu'il sera éloigné du danger de l'explosion de la voiture,
06:47en revanche, là, les douleurs vont arriver.
06:49Voyez la puissance du cerveau.
06:51Je vais parler de quelque chose de terrible,
06:53mais ce qui s'est passé le 7 octobre,
06:55ou quand il y a un viol,
06:57il y a ce qu'on appelle la dissociation.
06:59En fait, quand c'est trop violent,
07:01quand le stress, le traumatisme est trop fort,
07:05le cerveau débranche les douleurs,
07:07et c'est comme si vous n'aviez rien senti.
07:09Et il active d'autres capacités.
07:12Voilà. Mais voyez l'importance du cerveau.
07:14C'est fabuleux, le cerveau.
07:16Ca, c'est 100 % des cas.
07:18C'est tout le monde...
07:19Non, on est tous différents.
07:21Là, je m'intéresse...
07:22On n'avait pas tous le même cerveau.
07:24Déjà, il faut avoir un cerveau.
07:26Oui, mais ça, c'est une autre chronique.
07:29Je vais m'intéresser à vous trois.
07:30Pas à Brigitte.
07:32C'est, paraît-il, une idée reçue.
07:35Va savoir, Charles.
07:36Les hommes sont plus douillets que les femmes.
07:39Oui, oui, oui.
07:41Moindre rumeur.
07:42Oui, oui, oui.
07:43Brigitte ?
07:45Alors, non.
07:46Mais si !
07:47Et non.
07:48Mais en revanche,
07:50l'observation courante de la vie quotidienne
07:53nous fait dire que...
07:54C'est un grand oui.
07:55...les mesures le dramatisent.
07:57Non, les hommes sont moins douillets
07:59parce que la testostérone, l'hormone masculine par essence,
08:02permet de bloquer une protéine de la douleur.
08:05Ils sont moins sensibles à la douleur.
08:07Ils sont moins sensibles que les femmes.
08:09Les femmes sont habituées à souffrir
08:11les règles, l'endométriose, les accouchements, etc.
08:14On ne s'habitue pas à la douleur.
08:16Plus on souffre...
08:18Tout ça pour vous protéger.
08:19Il est content de celle-là.
08:21Ah, oui.
08:22Il est terminé par ça.
08:23Ça ne range pas notre cas.
08:25Merci beaucoup.
08:26Au revoir, docteur.
08:28Il faudra nous parler de ce que j'ai entendu
08:30dans votre propre bouche ce matin sur une autre chaîne.
08:33Le miel...
08:34Le miel érectile ?
08:35Voilà.
08:36Qui n'en est pas un, ça n'existe pas.
08:39Voilà. Elle a expliqué ça ce matin.
08:41C'est rocambolesque.
08:42C'est cool.
08:43Une petite chronique avant la...
08:45Vous allez glousser.
08:46Merci beaucoup, docteur.

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