• le mois dernier
Avec Marie-Claire Carrère-Gee, ancienne ministre, sénatrice et conseillère de Paris, élue du 14e

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
______________________________________

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
______________________________________

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##C_EST_A_LA_UNE-2025-01-27##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Il est 7h12. Marie-Claire Carré-Hergé, bonjour. — Bonjour.
00:08— Merci d'être avec nous. Vous avez été ministre récemment, sénatrice, conseillère de Paris. Et vous êtes élue du XIVe.
00:14Je voudrais revenir... Et je voulais revenir sur la mort d'Elias. Il est décédé vendredi soir autour de 20 h.
00:21Il sortait de son entraînement de foot dans le sud du XIVe arrondissement. Votre arrondissement, vous connaissez bien les lieux.
00:27Vous savez exactement où il a été agressé par deux jeunes, 16 et 17 ans, qui ont voulu lui voler son portable.
00:33Il a résisté. Et que s'est-il passé ? L'un des deux jeunes l'a poignardé. Il lui a porté des coups de couteau.
00:38Il est mort à l'hôpital plusieurs heures après cette agression. Ces deux adolescents âgés de 16 et 17 ans habitent le XIVe.
00:49Marie-Claire Carré-Hergé. Ils habitent le XIVe. Ils sont connus dans l'arrondissement.
00:55Ils sont connus dans l'arrondissement parce qu'ils y habitent et parce qu'ils ont déjà commis des délits.
01:01La mort du jeune Elias, elle est terrifiante, mais elle est aussi révoltante, parce qu'on se dit que ces jeunes qui avaient déjà commis des vols...
01:14— Des vols avec violence. — Vols avec violence, vols en réunion, extorsions avec violence, port d'armes catégorie D, c'est-à-dire un couteau.
01:22Arme blanche. Donc vraiment, la mère du XIVe l'a d'ailleurs reconnue elle-même. Elle dit que depuis un an, on le savait, à Jules-Noël et dans les environs,
01:34il y avait eu des agressions avec violence, des extorsions avec violence. Mais tout allait bien depuis. Tous les moyens avaient été mis en œuvre.
01:42On a deux problèmes, je pense. Un problème quand même national qui dépasse le XIVe. Et ensuite, on a un problème pour Paris et le sud de l'arrondissement.
01:52Au plan national, la réforme de la justice des mineurs, c'est l'arlesienne. On en parle sans cesse. Il y a eu une réforme en 2021 qui a cherché à accélérer
02:03les procédures de façon à ce que les jeunes délinquants soient jugés plus tôt. Mais on n'est vraiment pas au bout du chemin. Et on s'est pas...
02:13Y compris dans nos têtes, en plus que dans nos lois, on s'est pas adapté au nouveau visage d'une certaine délinquance juvénile qui est de plus en plus violente.
02:23On oppose toujours les mesures éducatives et la détention. Or, il faudrait... Et on n'est pas doté en moyens suffisants pour éloigner,
02:34pour mettre à l'abri ces jeunes dans des centres de détention qui seraient adaptés.
02:43— Ou rien n'empêche d'éduquer. Je veux dire, la détention n'est pas incompatible avec l'éducation. — Mais est-ce que je comprends mal ? Pardon.
02:49Mais c'est pour ça que ça revient sur le devant de la scène. La comparution immédiate des mineurs devant le tribunal des mineurs.
02:57— Aujourd'hui, ce n'est pas possible. Il faut donc changer la loi. Parce que ces deux jeunes devaient comparaître en justice au mois de juin.
03:06Devant la justice au mois de juin 2025. — Ils avaient été déférés en octobre. Et ils devaient comparaître au mois de juin.
03:11— S'ils avaient été placés en détention en octobre après les faits qui leur étaient reprochés, il n'y aurait pas eu ce drame.
03:19— Bien sûr. Mais il faut savoir qu'en France, on a une poignée seulement d'établissements pénitentiaires réservés aux mineurs.
03:25Je crois qu'il y en a 6 seulement. Il y a une quarantaine de quartiers mineurs dans des centres de détention.
03:31Et les centres éducatifs fermés, on n'en a même pas un par département. Donc on n'a pas les moyens de se donner une réponse efficace
03:41en termes de protection des autres, de sanctions immédiates. Parce que quand même, face à ces jeunes, il faut une sanction dès le premier délit,
03:51des sanctions en cas de récidive beaucoup plus dissuasives. Parce qu'on a laissé se développer dans l'esprit de ces jeunes une culture de l'impunité.
04:05Ils se disent qu'en plus, compte tenu de l'excuse de minorité qui est dans nos textes depuis 1945 et qui a été écartée, je crois,
04:13par des juges à deux reprises depuis 1945, les peines encourues sont la moitié des peines encourues par les adultes.
04:23Et cette excuse de minorité, il faut aussi pouvoir la lever beaucoup plus simplement. — Mais beaucoup plus souvent.
04:31— Parce que ces jeunes-là... Enfin, la victime avait 14 ans et ses agresseurs... Enfin, ses agressés meurtriers avaient 16 et 17 ans.
04:40C'est extrêmement jeune. Il y a des années, un vol, une extorsion, ça a toujours existé. Mais on aurait pu prendre un coup de poing ou une légère blessure.
04:52Mais le gamin, il est mort, quoi. Il est mort. — Il a été poignardé. Marie-Claire Carragé, je regardais ce qu'a déclaré
05:00la maire du XIVe, qui est écologiste. Mais bon, peu importe, finalement, son opinion politique. Ce qui compte, c'est ce qu'elle a dit.
05:09En discutant avec les services sociaux et les associations sportives, on a identifié 5 jeunes. C'était fin 2023. Elle disait cela.
05:16On leur a apporté un soutien éducatif. On a aidé leur famille. Et depuis, tout va mieux. Oui, mais parmi ces 5 jeunes figurent les deux suspects, là,
05:25les deux assassins. Donc tout va mieux. Moi, je veux bien. C'est ce qu'elle disait en 2023. Tout va mieux. Mais ils ont poignardé un jeune de 14 ans
05:33de presque 15 ans. — Cette réponse était consternante. Et il y a une tendance de la part de certains élus à se voiler la face au motif qu'ils veulent dire
05:42que dans leur ville, tout va bien. En fait, tout va pas bien du tout. D'une part, le sud de l'arrondissement... Et c'est le cas dans d'autres
05:50arrondissements à Paris. On a laissé se ghettoiser des quartiers entiers. Là, on est en bordure du périphérique avec des quartiers où il y a plus de 90%
06:04de logements sociaux. Aucune mixité sociale. Le logement social lui-même est devenu pour certains... Évidemment, c'est une infime minorité.
06:16Mais dans le logement social, s'organisent du deal, s'organisent des violences, ce qui pourrit la vie déjà des habitants du logement social eux-mêmes,
06:25mais qui font que dans ces quartiers où le soir, il n'y a pas de vie, il n'y a pas des restaurants, des gens qui se baladent, etc., c'est très résidentiel.
06:35On est en bordure du périphérique. On a tous les équipements sportifs. Donc tous les gamins du XIVe arrondissement qui font du foot ou qui vont au conservatoire,
06:44ils vont dans ce quartier-là le soir pour prendre des cours ou faire leur entraînement. Il y a vraiment une mise en danger des jeunes Parisiens qui pratiquent du sport et de la musique.
06:59J'ajoute que la police nationale, elle fait ce qu'elle peut. Il y a des rondes de temps en temps de police, etc. Mais le commissariat central du XIVe, il est situé à 2 km de là.
07:12C'est quand même assez loin. La police municipale, elle est en effectif très insuffisante et elle n'est pas armée. Donc on laisse se développer des foyers de délinquance très violentes dans ces quartiers
07:29et on n'apporte pas les réponses efficaces ni au plan national ni local.
07:35— Merci beaucoup Marie-Claire Carragé. Vous connaissez parfaitement évidemment cet arrondissement. Vous y résidez. Merci. C'est un drame effroyable que la mort de cet ado de 14 ans.
07:45Il allait avoir 15 ans au mois de février, je crois. Il est 7h20. Merci d'être avec nous sur l'antenne de Sud Radio. Le rappel des titres de l'actualité. Laurie Leclerc.

Recommandations