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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2025-01-08##

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News
Transcription
00:00:00Merci Rémi André.
00:00:31Non, ça ne me choque pas.
00:00:33C'est pour ça que vous n'atteindrez jamais la grandeur de l'Amérique.
00:00:36Que des gens puissent faire une blague ou des rassemblements symboliques.
00:00:40L'ennemi, ce sont les chips.
00:00:42Nous sommes en guerre.
00:00:44Mais quelle guerre ! Quelle guerre avec un S, avec un grand pluriel. Quelle guerre !
00:00:50Eh bien d'abord, nous allons parler de cette guerre de l'information,
00:00:54ou plutôt de la désinformation, qui existe, hélas, depuis des siècles,
00:00:59mais qui s'est absolument explosée de façon exponentielle, je dirais,
00:01:04avec les réseaux sociaux, avec les grandes plateformes, etc.
00:01:09Et voilà-t-il pas qu'un vent, certains disent de liberté, d'autres disent attention, attention,
00:01:15souffle dans les voiles d'Elon Musk, de Trump, de X, etc.
00:01:20Et on voit la surprenante conversion de Mark Zuckerberg,
00:01:24oui, le fondateur et le créateur de Meta, Facebook, Instagram et compagnie,
00:01:30qui dit, terminez les fact-checkers, terminez tout ça, terminez la censure.
00:01:34Bon, qu'est-ce qui se passe ?
00:01:36On va parler avec Idriss Aberkhan.
00:01:38Et puis, qu'est-ce qui se passe avec l'Algérie ?
00:01:40L'Algérie, 1832, 60 ans d'indépendance, et la fièvre monte, monte des deux côtés.
00:01:52Et pour quelles raisons ?
00:01:54Et sans parler de Boilem Sansal, en prison, emprisonné en tout cas depuis,
00:02:00et je répète qu'il est souffrant d'un cancer depuis novembre dernier.
00:02:04Qu'est-ce qui se passe ?
00:02:06On en parlera avec l'ancien ambassadeur de France en Algérie,
00:02:09Xavier Triancourt, qui connaît très bien la question.
00:02:12Qu'est-ce qu'on peut faire ? Qu'est-ce qu'on doit faire ?
00:02:14Et c'est, encore une fois, un miroir qui réfléchit sur la situation de l'Europe en général,
00:02:19et de la France en particulier.
00:02:21Et puis, après les perles, effectivement, d'Elon Trump qui veut reprendre le Canada,
00:02:27de ce qui s'est passé hier, effectivement,
00:02:30les réjouissances sur la mort de Jean-Marie Le Pen,
00:02:34et bien, Jean-Marie Le Pen, nous l'écouterons de 13 à 14 heures,
00:02:38parce que nous avons réalisé la dernière interview qu'il a donnée.
00:02:43C'était en octobre 2023, nous étions allés chez lui à Rueil-Malmaison,
00:02:49et vous l'écouterez, vous l'écouterez ce qu'il a à dire,
00:02:51c'est la dernière interview qu'il ait accordée à l'immédiat,
00:02:55et puis nous en parlerons, avec vous.
00:02:57Je n'aime pas la blanquette de Veaux.
00:03:03Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:03:06Miracolo, ou viracolo, ou malédiction, ça dépend de quel côté on se place.
00:03:13Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg,
00:03:16Meta, Facebook, Instagram,
00:03:19un des très grands, un des géants de l'information,
00:03:24de l'information et des réseaux sociaux,
00:03:27et bien il regrette la censure sur Facebook et Instagram,
00:03:30et promet de rétablir la liberté d'expression.
00:03:33Qu'est-ce qui se passe en ce moment, et qui nous vient d'Amérique ?
00:03:38Une espèce de vent nouveau, dont on ne peut pas dire qu'on s'y attendait,
00:03:43et quelque chose est en train de se passer, on va en parler tout de suite.
00:03:48Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:03:51Le fait du jour.
00:03:52Journaliste pour ta première page,
00:03:56tu peux écrire tout ce que tu veux,
00:04:00je t'offre un titre formidable,
00:04:03la balade des gens heureux.
00:04:07Magnifique Gérard Lenormand,
00:04:09tu peux journaliste, tu peux écrire tout ce que tu veux,
00:04:12tu peux écrire tout ce que tu veux, c'est bien ça,
00:04:15pour un certain nombre de journalistes dans le monde entier,
00:04:18quand on leur dit tu peux écrire tout ce que tu veux,
00:04:20alors c'est une nouveauté, c'est bien, c'est bien, c'est bien,
00:04:23mais j'ai l'impression que c'est un peu nouveau,
00:04:26parce qu'écrire ce qu'on veut, dans certains pays,
00:04:29et pas seulement dans des pays dictatoriaux,
00:04:32ça peut amener et susciter quelques appels pas assez démocratiques que ça.
00:04:40Mais voilà ce que dit Mark Zuckerberg,
00:04:42lui sur les messages sur les réseaux sociaux avant-hier,
00:04:45nous allons débarrasser des fact-checkers,
00:04:47vous savez c'est les contrôleurs d'informations,
00:04:49et les remplacer par des notes de la communauté similaire à celle de X,
00:04:54en commençant par les Etats-Unis.
00:04:56Voilà, je rappelle très rapidement,
00:04:59Facebook s'est mis en place en 2016,
00:05:01quelques mois seulement après la première élection de Donald Trump en 2016,
00:05:05un dispositif de vérification par des tiers,
00:05:07des informations partagées sur ces plateformes,
00:05:10destinées à lutter contre les entre guillemets fake news.
00:05:13Ce programme, écoutez-moi bien, éditeur de Sud Radio, résident de Sud Radio,
00:05:18réunit plus de 80 médias à travers le monde,
00:05:21dont l'agence France Presse, dans l'Hexagone,
00:05:24ABC News et de la Société de presse aux Etats-Unis.
00:05:27Donc, l'agence France Presse était en partie financée par Mark Zuckerberg et Facebook.
00:05:34Alors, ce qu'il dit évidemment, il en fait, il en fait,
00:05:38il changeait un tout petit peu de...
00:05:41il retourne un peu sa veste, le fondateur de Facebook.
00:05:45Les récentes élections donnent l'impression d'un point de basculement culturel
00:05:49vers une nouvelle priorité accordée à, tenez-moi bien, à la liberté de parole.
00:05:53Alors, avant de critiquer les gouvernements et les médias traditionnels
00:05:56qui auraient poussé à censurer de plus en plus,
00:05:58c'est ce que dit Mark Zuckerberg.
00:06:00Les médias et les gouvernements traditionnels
00:06:02nous ont poussé à censurer de plus en plus.
00:06:05Un sacré changement sémantique, il faut le dire.
00:06:08Mais il ne s'arrête pas là, Mark Zuckerberg.
00:06:10Il dit qu'il allait supprimer certaines politiques de modération
00:06:13sur des sujets tels que l'immigration et le genre,
00:06:16qui se voulaient à l'origine inclusives,
00:06:18mais qui ont été, j'utilise toujours les paroles de Zuckerberg,
00:06:21qui ont été utilisées pour étoffer des opinions contraires.
00:06:24C'est allé trop loin, voilà.
00:06:26Donc, attention, les systèmes de modération automatisés
00:06:29sur l'évolution de grande gravité et tout ça, voilà.
00:06:33On va recontrôler les algorithmes, etc.
00:06:36Et il dit, et il termine là-dessus,
00:06:39il n'y aura plus de mauvaises choses sur Facebook et Instagram.
00:06:46La réalité, c'est un compromis.
00:06:48Nous allons intercepter moins de mauvais contenus,
00:06:51mais nous allons aussi réduire le nombre de comptes
00:06:53et de postes de personnes innocentes que nous supprimons par erreur.
00:06:56Et je rappelle d'ailleurs que Facebook avait supprimé Donald Trump
00:07:01en début 2021, avait supprimé la parole de Donald Trump.
00:07:05Et enfin, dernier mot, l'équipe de META,
00:07:09la grande équipe de META,
00:07:12déplace son équipe de sécurité et modération des contenus
00:07:16de Californie au Texas
00:07:18pour ne plus être accusé de parti pris pro-démocrate.
00:07:21Nous allons revenir à nos racines, etc., etc.
00:07:25Idrissa Berkane, bonjour.
00:07:27Bonjour.
00:07:28Bonjour.
00:07:29Heureux de vous recevoir, comme d'habitude,
00:07:31ici dans cette émission.
00:07:33Alors, qu'est-ce que c'est ?
00:07:34Coups de théâtre, ouvriers de la 11e heure,
00:07:36conversion tardive,
00:07:38et qu'est-ce que ça implique, à votre avis ?
00:07:42On est sur une vraie révolution, là.
00:07:44Ça parlait de, je citais notre président Emmanuel Macron,
00:07:48ça parlait d'international réactionnaire pour Elon Musk,
00:07:52alors que l'on sait que Facebook, au contraire,
00:07:54a participé à tout un tas de renversements de gouvernement,
00:07:57coups d'État, révolutions et autres.
00:07:59Et là, en fait, on a un Zuckerberg qui a parfaitement senti
00:08:02le vent tourner aux États-Unis,
00:08:04à savoir dans le sens de Donald Trump.
00:08:07Et ce n'est pas du tout une posture temporaire.
00:08:11En fait, d'une part, il a nommé à son conseil d'administration
00:08:14le patron de l'Ultimate Fighting, l'UFC,
00:08:18M. Dana White, qui est très proche de Joe Rogan,
00:08:21le podcaster conservateur,
00:08:23le podcaster le plus suivi au monde,
00:08:26qui avait été censuré aussi, qui avait été harcelé par les médias.
00:08:28On se rappelle que quand il avait parlé de l'hivermectine,
00:08:30CNN avait colorié son visage
00:08:32pour donner l'impression qu'il était malade.
00:08:34Ils avaient mis un filtre pour lui donner un teint gris,
00:08:36pour donner l'impression qu'il était malade.
00:08:38Et c'est Joe Rogan, bien sûr, qui a interviewé Donald Trump.
00:08:41Et Kamala Harris a refusé de passer chez lui,
00:08:45en disant que c'était lui qui avait refusé,
00:08:47ce qui était faux.
00:08:49Donc on en revient au problème des fact-checkers qui peuvent mentir.
00:08:51Donc, mettons les pieds dans le plat,
00:08:53oui, les fact-checkers ont menti.
00:08:55Plusieurs fois, on a plein d'exemples de ça.
00:08:58En France, on se rappelle d'un certain Julien Pain
00:09:00qui avait dit que le pass ne serait jamais vaccinal,
00:09:02je cite un verbatim avec l'argent public,
00:09:04ou que les myocardites se soignaient.
00:09:06Très bien, on est ravis d'avoir l'avis d'un non-médecin et non-scientifique
00:09:08sur ce point particulièrement technique.
00:09:10Mais au-delà de ça, on a eu des cas bien plus graves.
00:09:12Il a été révélé tout dernièrement
00:09:14que tout le monde savait, à Washington,
00:09:16pour la sénilité de Joe Biden.
00:09:18Dès le début de son mandat,
00:09:20tout le monde savait pour sa sénilité.
00:09:22Depuis 4 ans, on le savait, c'est le Wall Street Journal
00:09:24qui l'a annoncé récemment.
00:09:26Exactement, alors que les fact-checkers
00:09:28nous disaient que c'était une théorie du complot.
00:09:30On avait même des journalistes en France
00:09:32qui disaient, je cite, que M. Biden
00:09:34était un cadeau, un type extraordinaire
00:09:36du niveau d'Obama,
00:09:38dont je rappelle qu'il a fait plus de voix aux élections que lui.
00:09:40Biden a fait techniquement plus de voix
00:09:42qu'Obama aux élections.
00:09:44Donc les fact-checkers, disons que ce n'est pas
00:09:46parce que c'est eux qui le disent que c'est forcément faux,
00:09:48mais il faut tout vérifier. Il faut toujours repasser derrière eux.
00:09:50Il faudrait vérifier les vérificateurs.
00:09:52Ah oui, systématiquement.
00:09:54Et c'est pour ça que Glenn Greenwald,
00:09:56qui est peut-être le plus grand journaliste
00:09:58vivant aujourd'hui,
00:10:00c'est le héros du journalisme qui a révélé
00:10:02l'affaire Snowden. Tiens, ça aussi,
00:10:04on nous avait dit que c'était une théorie du complot.
00:10:06Avant que Snowden, en 2013, nous révèle
00:10:08que la NSA espionnait
00:10:10massivement le monde entier,
00:10:12en contravention de l'article 12 de la Déclaration
00:10:14des Droits de l'Homme.
00:10:16Oui, la National Security Agency, je rappelle, la NSA.
00:10:18Tout à fait. Donc, la NSA
00:10:20s'immisce dans les correspondances privées du monde entier,
00:10:22ce qui est une violation des droits de l'homme,
00:10:24tout simplement. Eh bien, Glenn Greenwald a révélé
00:10:26ça avec Snowden.
00:10:28Eh bien, avant, bien sûr, on disait, les fact-checkers
00:10:30disaient que ça, c'était de la théorie du complot,
00:10:32mais surtout, Glenn Greenwald a dit, sur X, Twitter,
00:10:34il a dit, c'est très simple,
00:10:36toute personne qui se décrit
00:10:38comme spécialiste
00:10:40de la désinformation est un escroc.
00:10:42Point. Pas de discussion.
00:10:44C'est le meilleur journaliste au monde qui parle.
00:10:46Il a dit, toute personne qui se présente
00:10:48comme spécialiste de la désinformation
00:10:50est un escroc.
00:10:52Ce métier, ce job, n'existe pas.
00:10:54Il y a journaliste, charte de Munich,
00:10:56ou pas charte de Munich. Et il n'y a pas d'entre-deux.
00:10:58Soit on respecte la charte de Munich, soit on la trahit.
00:11:00Donc, Zuckerberg s'est rendu
00:11:02compte de cela. Il est en train de changer
00:11:04complètement son image.
00:11:06Il est devenu plus accessible, il a changé même sa coupe
00:11:08de cheveux, il fait beaucoup de sport,
00:11:10il est devenu champion de jiu-jitsu brésilien,
00:11:12donc plus son intérêt pour
00:11:14les sports de combat.
00:11:16Et, en fait, il a donc bien senti
00:11:18le vent tourner, d'autant qu'aux
00:11:20États-Unis, une affaire antitrust n'était
00:11:22pas complètement exclue. Il faut rappeler que
00:11:24Donald Trump a plusieurs
00:11:26modèles sur le plan politique.
00:11:28Il a donc Andrew Jackson,
00:11:30qui est un des premiers présidents
00:11:32America First. Il a
00:11:34Grover Cleveland, auquel il est souvent comparé,
00:11:36qui était le président à l'époque
00:11:38de l'exposition
00:11:40universelle de Chicago, l'équivalent de l'exposition
00:11:42universelle de 1989, la Tour Eiffel.
00:11:44L'époque Tour Eiffel des États-Unis.
00:11:46Et il a, je voulais conclure là-dessus, il a
00:11:48Theodore Roosevelt. Theodore Roosevelt,
00:11:50c'est l'antitrust.
00:11:52C'est le président qui détruit les trusts
00:11:54avec la Standard Oil et qui fait
00:11:56appliquer le Sherman Antitrust Act de 1901
00:11:58et qui casse les trusts.
00:12:00Là, ça commence à arriver...
00:12:02Donc, vous dites que les plateformes,
00:12:04en fait, les GAFAM, ce qu'on appelle les GAFAM,
00:12:06c'est un trust qui va peut-être être
00:12:08démantelé ? C'est ça ce que vous impliquez, Idrissa Berkane ?
00:12:10Ça commence.
00:12:12Certains trusts sont en train d'être
00:12:14sur la sellette. Je pense à Google.
00:12:16Google s'est pris
00:12:18une décision qui va l'obliger
00:12:20à vendre Chrome,
00:12:22son navigateur Internet Chrome.
00:12:24Google contrôlait beaucoup trop les données
00:12:26des gens, avec ce navigateur
00:12:28plus le reste. Et donc, Google
00:12:30va être obligé de faire ça. Les utilisateurs
00:12:32d'iPhone ont vu arriver dernièrement
00:12:34une petite mise à jour
00:12:36où ils doivent valider
00:12:38que Safari sera leur navigateur
00:12:40par défaut. Et pour valider ça,
00:12:42quand ils sont sur leur téléphone, ils doivent
00:12:44défiler toute la liste des navigateurs,
00:12:46ça inclut Brave, ça inclut Firefox,
00:12:48etc., Opéra. Ils doivent défiler
00:12:50entièrement la liste pour bien prouver qu'ils sont
00:12:52conscients qu'il existe d'autres navigateurs
00:12:54et ensuite mettre, non, je veux
00:12:56rester à Safari ou pas.
00:12:58Ça c'est nouveau.
00:13:00Mark Zuckerberg sait très bien que ça pourrait
00:13:02lui arriver aussi, si
00:13:04pardonnez-moi, il décidait de jouer au con
00:13:06et qu'il a tout intérêt
00:13:08à se rapprocher de la politique
00:13:10actuelle aux Etats-Unis, parce que
00:13:12sinon il pourrait arriver malheur à sa société.
00:13:14Donc je pense que c'est une posture générale.
00:13:16Est-ce que vous pensez que ça peut atteindre un certain
00:13:18nombre de, par exemple, plateformes
00:13:20comme Youtube et autres,
00:13:22Youtube dépendant de Google, je crois.
00:13:24Est-ce que c'est
00:13:26en fait, au-delà
00:13:28de ce qui se passe
00:13:30chez telle ou telle Google
00:13:32ou autre, est-ce que
00:13:34c'est presque une théorie
00:13:36des dominos qui commence, c'est-à-dire ce qui se passe
00:13:38là, ou bien on sent déjà l'Europe
00:13:40un peu se rétracter en disant
00:13:42si X continue, eh bien écoutez,
00:13:44on va fermer, on va empêcher
00:13:46X, on va fermer
00:13:48les frontières, je ne sais
00:13:50quelles frontières, herdiennes ou
00:13:52satellitaires ou autres,
00:13:54à X et autres.
00:13:56Est-ce qu'on part vers là
00:13:58Idriss Aberkhan ?
00:14:00À votre avis ?
00:14:02L'Union Européenne n'a aucune carte à jouer.
00:14:04Vraiment, c'est même incroyable de voir à quel point
00:14:06elle est à poil en termes de poker
00:14:08et elle ne s'est pas bluffée non plus.
00:14:10Je vous donne un exemple simple.
00:14:12Pendant que Macron parlait d'une
00:14:14internationale réactionnaire,
00:14:16pour Musk,
00:14:18là on est dans le vrai dérapage conspirationniste
00:14:20pour le coup, eh bien
00:14:22on achetait des Starlink pour Mayotte ?
00:14:24Oui.
00:14:26On achetait des Starlink, bien sûr.
00:14:28Donc c'est très rigolo,
00:14:30comme disent les Marseillais, des paroles
00:14:32verbales, c'est marrant, mais bon
00:14:34on achète des Starlink à Mayotte parce qu'on
00:14:36est à poil et que
00:14:38si on veut déployer un réseau de
00:14:40télécommunication, Musk il a 40 ans d'avance.
00:14:42Donc il y a déjà ça.
00:14:44C'est pareil pour l'Ukraine, bien sûr. L'Ukraine
00:14:46sans Starlink, c'est que c'est terminé.
00:14:48Et puis en Allemagne, bon, parce que
00:14:50Musk a avertement critiqué Scholes.
00:14:52Et apparemment, en effet, les chefs
00:14:54d'État qui critiquent, ils ont tendance à dégager très peu
00:14:56de temps après. Eh bien,
00:14:58Musk il a construit la plus grosse usine d'Europe,
00:15:00la Gigafactory Berlin.
00:15:02Il n'y a même pas de numéro 2.
00:15:04La plus grosse usine d'Europe, c'est la Gigafactory
00:15:06Berlin qui fabrique les Tesla,
00:15:08en Europe. Donc bon, il a le bouton
00:15:10on-off de l'économie allemande, Pépère.
00:15:12Donc on ne peut pas, comme ça,
00:15:14dire qu'on va rentrer en bras de fer.
00:15:16On l'a bien vu avec Thierry Breton, encore une fois,
00:15:18qui avait tenté, et puis
00:15:20Ursula von der Leyen lui avait dit, arrête tes bêtises,
00:15:22parce qu'il a le bouton on-off de notre économie.
00:15:24Et justement,
00:15:26on va continuer, on va continuer
00:15:28juste après cette petite pause sur l'Issam Erkan,
00:15:30et on va essayer de terminer
00:15:32pour le moment un plateau très
00:15:34provisoire, un paysage très provisoire
00:15:36de la campagne, mais elle s'annonce
00:15:38extrêmement mouvementée.
00:15:40A tout de suite, après cette petite pause.
00:15:42Avec toute l'équipe
00:15:44des vrais voix de Sud Radio.
00:15:46Sud Radio Bercoff
00:15:48dans tous ses états, midi 14h.
00:15:50André Bercoff.
00:15:52Et nous sommes toujours avec Idriss Aberkane
00:15:54et ses listes, dont il faut lire tous
00:15:56les livres, notamment le triomphe de
00:15:58votre intelligence, l'édition Robert Laffont,
00:16:00son plus récent, et
00:16:02il faut se dire ceci,
00:16:04c'est intéressant, Idriss Aberkane,
00:16:06dans son
00:16:08t-shirt noir parlier,
00:16:10quand il a fait son message vidéo,
00:16:12il parle de l'Europe,
00:16:14il parle d'Amérique Latine, il parle de la Chine,
00:16:16il dit que l'Europe a un nombre
00:16:18croissant de lois qui institutionnalisent
00:16:20la censure et rendent
00:16:22difficile toute innovation.
00:16:24Et ce qui est intéressant, c'est que
00:16:26sur X,
00:16:28à l'annonce
00:16:30de Facebook
00:16:32Viral et Fact Checkers,
00:16:34Elon Musk a
00:16:36simplement répondu, c'est cool.
00:16:38Alors, ça amène
00:16:40à quoi en fait ? Ça amène au
00:16:42fond que
00:16:44c'est la grande bagarre aujourd'hui
00:16:46entre ceux qui veulent se dire
00:16:48là on va trouver des murs, il faut qu'on trouve
00:16:50des
00:16:52obstacles, c'est pas possible de laisser
00:16:54tout passer comme ça, et ceux qui disent
00:16:56écoutez, c'est quoi la
00:16:58liberté ? C'est quoi la liberté d'expression ?
00:17:00C'est quoi la liberté au-delà
00:17:02de la presse ? C'est quoi la démocratie ?
00:17:04Enfin, en tout cas, la question est vraiment posée
00:17:06là.
00:17:08Oui, en effet, en fait, il faut
00:17:10bien souligner que les Etats-Unis ont le premier amendement
00:17:12et que c'est constitutif
00:17:14sans mauvais jeu de mots, c'est dans leur
00:17:16constitution bien sûr, mais c'est constitutif de leur identité.
00:17:18Le premier amendement, ils rigolent pas avec.
00:17:20Beaucoup de gens disent que les Américains ont le premier
00:17:22et le second amendement, donc le premier amendement
00:17:24liberté d'expression, second amendement droit
00:17:26de porter les armes de guerre, de guerre, pas de chasse
00:17:28et que bien entendu, le second
00:17:30est là pour protéger le premier au cas où le premier
00:17:32n'aurait pas suffi.
00:17:34Et c'est l'identité même des Etats-Unis,
00:17:36le premier amendement, c'est comme ça
00:17:38qu'ils se sont constitués. Donc ils ne
00:17:40plaisantent pas avec ça.
00:17:42Aucun Etat en Europe n'a
00:17:44de premier amendement.
00:17:46Il y a certaines reconnaissances, certaines
00:17:48limites de la liberté d'expression qui sont très
00:17:50rapidement encadrables par la loi, mais
00:17:52ce niveau de sanctuarisation
00:17:54constitutionnelle, vous ne le trouvez qu'aux Etats-Unis.
00:17:56Et ça fait que tout un tas de
00:17:58lois de censure ne peuvent pas
00:18:00passer aux Etats-Unis pour cette raison.
00:18:02Mais est-ce qu'ils peuvent passer en Europe ?
00:18:04Est-ce que par exemple, très
00:18:06exactement, si par exemple on dit
00:18:08voilà, écoutez X
00:18:10comme disaient Thierry Breton et autres,
00:18:12s'ils commencent à exagérer, et bien
00:18:14la commission européenne ou autre, enfin
00:18:16les gouvernements européens disent, écoutez on va
00:18:18arrêter X. C'est faisable, en tout cas.
00:18:20Bien sûr. Alors il faut savoir
00:18:22que si jamais, là on parle légalement,
00:18:24légalement oui, bon maintenant
00:18:26pareil, en termes de bras de fer.
00:18:28Bernard Arnault
00:18:30reçoit un coup de fil de Donald Trump qui
00:18:32lui dit que la totalité des vins espiritueux
00:18:34vont choper 100% de droits de douane
00:18:36aux Etats-Unis. Je peux vous
00:18:38garantir que dans l'heure, parce qu'il faut se rappeler
00:18:40que Thierry Breton est aussi l'exécuteur
00:18:42testamentaire de Bernard Arnault, c'est quelqu'un de très
00:18:44proche du groupe Arnault.
00:18:46Dans l'heure, Thierry Breton
00:18:48arrête ses conneries. Que dis-je ? Dans la minute.
00:18:50Et Donald Trump l'avait évoqué
00:18:52puisqu'il y avait un autre cas, une négociation
00:18:54un peu épineuse avec des géants
00:18:56américains, entre
00:18:58Trump et Macron. Et Trump avait
00:19:00expliqué à la presse américaine, il avait dit
00:19:02voilà, Macron m'avait dit attention, on va interdire tel ou tel
00:19:04avec Bruno Le Maire.
00:19:06Et Trump avait dit bon, moi c'est très
00:19:08simple, je vais décrocher mon téléphone et je vais mettre
00:19:10100% de droits de douane pour les vins espiritueux français
00:19:12à l'échelle américaine. Et il lui a dit non, Donald
00:19:14non, don't do that.
00:19:16Voilà, don't do that. Et c'est là que Donald
00:19:18s'est en effet moqué de lui, en imitant son plus
00:19:20bel accent français, en disant please Donald
00:19:22don't do that. Donc ça prouve
00:19:24que les américains ne prennent au sérieux
00:19:26aucun pays de l'Union Européenne
00:19:28pour ce qui est des négociations commerciales
00:19:30et que si jamais l'UE venait à interdire
00:19:32X, surtout maintenant qu'il y a
00:19:34une proximité aussi importante entre
00:19:36Musk et Trump, ce serait une rétorsion
00:19:38sans pitié sur le plan douanier
00:19:40à laquelle aucun des pays
00:19:42de l'Union Européenne n'est prêt. Ensuite, je vais
00:19:44montrer un autre rapport de force. On avait
00:19:46donc le Royaume-Uni
00:19:48est parti, a pris un tournant full
00:19:50dictatorial, ils ont
00:19:52incarcéré un pauvre pépé
00:19:54pour avoir dit
00:19:56pour avoir manifesté contre la
00:19:58politique britannique. Il y a un type
00:20:00qui avait un t-shirt, it's ok to be white
00:20:02alors bon, moi je veux bien, it's ok to be
00:20:04white en soi, je suis juge
00:20:06il n'y a rien de criminel là-dedans. On peut
00:20:08toujours se dire, oui mais est-ce que le mec il n'est pas proche du
00:20:10Ku Klux Klan ? On vérifie, non pas du tout, il n'était pas proche du
00:20:12Ku Klux Klan ni rien, c'était un type tout à fait
00:20:14standard. Alors le gars a fait de la taule.
00:20:16Donc Musk s'en émeut.
00:20:18Plus de taule que les violeurs de Rotterdam
00:20:20et Alford. Exactement.
00:20:22Il a fait plus de taule en effet
00:20:24que les gangs aujourd'hui de violeurs
00:20:26au Royaume-Uni, dont on a la preuve qu'ils ont
00:20:28été protégés pour des raisons politiques, c'était pas
00:20:30simplement qu'ils se sont passés entre les mailles du filet,
00:20:32non, non, non. Les gens savaient, ils les ont protégés
00:20:34pour des raisons de bassement électoral, c'est absolument
00:20:36immonde. Eh ben,
00:20:38Musk en parle. Eh ben là, on a
00:20:40des députés britanniques qui disent, aha
00:20:42Musk, on va vous convoquer, vous allez voir ce que vous allez voir,
00:20:44on va vous convoquer. Et Musk dit
00:20:46non, vous avez pas compris dans quel sens va le rapport
00:20:48de force, c'est nous qui allons vous convoquer
00:20:50parce que vous avez intimidé des citoyens
00:20:52américains, sur le sol américain.
00:20:54On a les preuves
00:20:56que quand des citoyens américains ont
00:20:58posté, sur X, sur Twitter,
00:21:00ont posté, sur X, pour
00:21:02critiquer la situation de censure
00:21:04qui se passe chez vous,
00:21:06vous les avez intimidés, vous les avez menacés
00:21:08d'amende. Ça, ça s'appelle une
00:21:10conspiration contre les droits aux Etats-Unis,
00:21:12ça risque 10 ans de prison,
00:21:14ça rigole pas. Eh ben, ça, c'est une
00:21:16conspiration contre les droits, et vous, vous êtes, vous,
00:21:18membre du Parlement britannique, livré à
00:21:20une conspiration contre les droits fondamentaux américains,
00:21:22c'est moi, Elon Musk, membre de l'administration
00:21:24Trump, qui vais vous faire convoquer.
00:21:26Donc, d'entrée de jeu, il leur a
00:21:28tout de suite dit, pardonnez-moi,
00:21:30vous savez le bon vieil argot
00:21:32afro-américain, who's your daddy ?
00:21:34D'accord ? Qui c'est ton papa ?
00:21:36Et le rapport de force, il est comme ça
00:21:38tout le temps avec Musk, parce que je vous ai parlé
00:21:40de Starlink, je vous ai parlé
00:21:42de la Gigafactory, je vous ai parlé
00:21:44des droits de droite, et on aurait pu en parler encore
00:21:46et encore. Donc, ils n'ont aucune
00:21:48carte en main. La seule carte
00:21:50en main qu'ils ont, c'est le ministère de la Parole
00:21:52auprès d'une audience crédule, mais quand
00:21:54on analyse le rapport de force, le jeu
00:21:56est plié. C'est intéressant,
00:21:58c'est intéressant. Eh bien, bye-bye
00:22:00les fact-checkers, les fact-checkers qui n'étaient
00:22:02plutôt les fake-checkers,
00:22:04il faut bien le dire, et vous êtes bien
00:22:06placés pour le savoir, Idrissa Berkane.
00:22:08Écoutez la suite du feuilleton au prochain
00:22:10numéro. Merci.
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00:26:52étions brouillés avec le Maroc. Vous vous souvenez de l'affaire Pegasus, etc.
00:26:57– Tout à fait. Il faut le rappeler, oui, les histoires des renseignements,
00:27:01les espionnages, les écoutes téléphoniques, tout à fait.
00:27:04– Voilà, nous étions brouillés avec le Maroc. Donc, je pense que le Président,
00:27:08je n'en sais rien, mais j'imagine que le gouvernement et le Président
00:27:12se sont dit, bon, bah, décidément, il n'y a rien à attendre de l'Algérie.
00:27:16Et il faut bien qu'on sorte de l'impasse dans laquelle nous nous trouvons
00:27:20avec le Maroc. Et le Maroc a sans doute très habilement, subtilement négocié,
00:27:27en quelque sorte, il a dit, ce sera à condition qu'il y ait la reconnaissance
00:27:32du Sahara marocain. – Marocain, c'est ça.
00:27:34Donc, il y a eu ce qu'il y a eu, et ça a envenimé, enfin, pour vous,
00:27:38ça a envenimé. – Et les Algériens se sont sentis trahis.
00:27:40– Trahis, oui. Et d'où, là... Mais qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui,
00:27:45attendez, l'Algérie, c'est un pays riche, vous le savez mieux que moi,
00:27:49riche de ses minerais, enfin, c'est l'un des pays les plus riches d'Afrique,
00:27:53pas seulement d'Afrique du Nord. Mais qu'est-ce qui fait cette obsession française ?
00:27:58Qu'est-ce qui fait que depuis des semaines, des mois, voire des années...
00:28:02Alors, je veux bien le passé de l'Algérie et de la France, on le connaît.
00:28:06Mais qu'est-ce qui fait que c'est devenu à ce point obsessionnel,
00:28:10à ce point monocolore, je dirais ?
00:28:13– L'Algérie, c'est de la politique intérieure française,
00:28:16mais la France, c'est de la politique intérieure algérienne.
00:28:19– Ah oui, c'est toujours ça. – Voilà, il y a ça.
00:28:21Mais aujourd'hui, ça a atteint un degré très fort.
00:28:24Il y a une espèce de fuite en avant du côté algérien,
00:28:29parce que le pays est très fragile. Sur le plan intérieur, le pouvoir est fragile.
00:28:34Théboune a été réélu avec 10% de participation, mais quand même 85% des voix.
00:28:43– Mais 10% de participation, c'est hallucinant.
00:28:46– Et en Kabylie, il y a certains bureaux de vote qui n'avaient ni assesseur
00:28:51et qui avaient 0% de participation.
00:28:54– Mais monsieur l'ambassadeur, Xavier Dancour, c'est nouveau,
00:28:56est-ce que cette participation des Algériens...
00:28:59– Le taux de participation est le seul indice intéressant en Algérie,
00:29:03puisque les gens ne votent pas.
00:29:05– Oui, oui, oui.
00:29:06– Y compris les franco-algériens qui votent aux élections en France,
00:29:10mais qui ne votent pas aux élections algériennes.
00:29:12Donc le seul indice, c'est le taux de participation, et là, il était de 10%.
00:29:17Donc il a été réélu avec 85% des voix de ces 10%,
00:29:22et puis il y a depuis quelques semaines un hashtag sur les réseaux sociaux
00:29:26qui appelle à la révolte et qui dit « je suis mécontent ».
00:29:30Mécontent de qui ? Mécontent du pouvoir algérien.
00:29:33Et le pouvoir a très peur d'un nouveau Hirak, qui a fait chuter Bouteflika.
00:29:38Donc sur le plan intérieur, ils sont conduits à serrer les boulons.
00:29:42Et puis sur le plan international, l'Algérie est très isolée.
00:29:45Brouillée avec le Maroc, brouillée avec l'Espagne,
00:29:48brouillée aujourd'hui fortement avec la France,
00:29:51brouillée avec le Mali, d'où elle a été exclue, on l'oublie souvent.
00:29:55Alors que le Malaise, c'est l'arrière-cour de l'Algérie,
00:29:58Bouteflika y avait été pendant la guerre,
00:30:01Ou Yaria, Premier ministre algérien, avait été ambassadeur au Mali,
00:30:04quoi, il y a toujours un tropisme malien.
00:30:07Même chose pour le Niger, et puis, il y a l'affaire syrienne.
00:30:11Et la Russie a laissé tomber Bachar.
00:30:15Donc, voilà, il y a une sorte de crispation...
00:30:18– Oui, il y a un axe qui s'est effondré par rapport à la Syrie et tout ce qui s'est passé.
00:30:22– Il y a une crispation, une fuite en avant du pouvoir algérien,
00:30:25et on retrouve cette obsession française, comme vous avez dit.
00:30:29– Alors, on va continuer à en parler tout de suite après cette petite pause
00:30:32avec Xavier Driancourt, ancien ambassadeur de France en Algérie.
00:30:37Et qu'est-ce qu'on peut faire ? Jusqu'où ça peut aller ?
00:30:41On en parle tout de suite après cette petite pause.
00:30:50– Algérie française, France algérienne,
00:30:53en tout cas, l'attention, je ne dirais pas attention comble,
00:30:57mais elle va très, très, très loin.
00:30:59Nous en parlons avec Xavier Driancourt,
00:31:01ancien ambassadeur de France en Algérie.
00:31:03Et justement, quelques points quand même.
00:31:072022, après, donc, il y a deux ans, crise en Paris et Alger
00:31:11sur la question des visas accordés aux ressortissants algériens.
00:31:14Les chefs d'État français algériens avaient signé à Alger
00:31:16une prometteuse déclaration pour un partenariat renouvelé
00:31:20entre la France et l'Algérie.
00:31:21Et voici que le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barraud, dit
00:31:25« Mais nous observons des postures, des décisions de la part des autorités algériennes
00:31:29qui nous permettent de douter de l'intention des Algériens
00:31:32de se tenir à cette feuille de route.
00:31:34Parce que pour tenir la feuille de route, il faut être deux.
00:31:37Le dernier tango à Paris ou le dernier tango à Alger, je ne sais pas.
00:31:41Qu'en pensez-vous ?
00:31:42– Qu'en termes diplomatiques, ces choses-là sont dites.
00:31:46Non, parce que l'heure n'est plus aux doutes.
00:31:49C'est une certitude maintenant.
00:31:51Quand on a écouté le discours de Théboune, c'est de la certitude.
00:31:55Il n'y a aucun doute à avoir sur les intentions algériennes.
00:31:58Et on voit bien qu'aujourd'hui, il y a des relais algériens en France
00:32:03qui sont utilisés, les fameuses influenceurs, la mosquée de Paris,
00:32:08les consulats algériens.
00:32:09– Vous avez eu vous-même à y partir avec la mosquée de Paris.
00:32:12– Exactement, qui m'a cité comme étant connu pour mon hostilité aveugle
00:32:18à l'égard du pays où j'ai été en sanction.
00:32:21On pourrait dire du recteur de la mosquée de Paris,
00:32:24que lui-même est connu pour son hostilité aveugle
00:32:27pour le pays dans lequel il est en fonction.
00:32:30Mais donc voilà, aujourd'hui, la crise n'a sans doute jamais été aussi violente,
00:32:40aussi grave.
00:32:40– Depuis 60 ans, enfin depuis…
00:32:42– J'ai bien l'impression, oui.
00:32:44Il n'y a plus d'ambassadeurs d'Algérie à Paris depuis 6 mois.
00:32:49En fait, les canaux sont plus ou moins coupés avec l'Algérie.
00:32:53– À ce point, oui.
00:32:54– Et alors justement, et on va loin, parce que ce qui est quand même extraordinaire,
00:32:59c'est qu'on revive, vous savez, je rappelle que l'Algérie était indépendante,
00:33:02je le dis depuis 1962, si mes souvenirs sont bons et si ma mémoire est bonne,
00:33:09eh bien le président Tebboune dénonce les mensonges sur l'Algérie
00:33:12et il accuse la France d'avoir commis un génocide dans son pays.
00:33:15– Oui, tout à fait.
00:33:16– C'est pas loin, c'est génocide maintenant.
00:33:17– Oui, génocide, alors il a rappelé les enfumades de Bugeaud,
00:33:21les essais nucléaires, le génocide, tout y est passé.
00:33:25– Tout y est passé, oui.
00:33:26– On doit être maintenant, parce que chaque année ça augmente
00:33:28ou chaque mois ça augmente, on doit être à 5 ou 6 ou 6,5 millions de martyrs aujourd'hui.
00:33:36– Ah c'est-à-dire que le chiffre augmente ?
00:33:38– À chaque discours, oui, le chiffre est actualisé.
00:33:42– Et puis alors, autre chose, ça ?
00:33:44– Le génocide, ça a une signification juridique définie à Nuremberg.
00:33:49– Ça veut dire qu'il fallait éliminer le peuple algérien, enfin le peuple arabe algérien.
00:33:53– L'intention de l'éliminer, ce qui n'était pas le cas
00:33:56de la colonisation française et anglaise ou américaine.
00:33:59– Exactement, y compris…
00:34:00– C'est un phénomène du 19e siècle, du 18e siècle.
00:34:04– Et on peut dire tout le mal qu'on veut est justifié quelques fois,
00:34:08mais il n'y avait pas de génocide, il n'y avait pas l'intention de le tuer.
00:34:10– C'est pour ça que ce discours est quand même un tournant de la part des autorités.
00:34:15– Et à ce discours s'ajoute Paris, on demande à Paris de venir nettoyer les sites
00:34:21des essais nucléaires réalisés par la France dans le Sahara algérien entre 1960 et 1966.
00:34:27– Oui, parce qu'il y a eu des essais nucléaires, comme vous le savez, faits au Sahara,
00:34:31avec l'accord du gouvernement algérien.
00:34:35– Oui, c'est vrai.
00:34:36– Avec l'accord du gouvernement algérien, et le président Théboune me l'a rappelé lui-même
00:34:41dans un entretien que j'ai eu avec lui, il m'a dit
00:34:44« Oui, il y a cette question des essais nucléaires, mais je reconnais que c'était avec l'accord
00:34:49du gouvernement algérien, ça fait partie des accords déviants. »
00:34:53– Ah oui, et puis maintenant ils demandent…
00:34:54– Et maintenant ils disent, ce qui n'était pas dans les accords déviants, de payer ou de réparer.
00:34:59– Oui, c'est…
00:35:00– Donc on voit bien qu'il n'y a pas de pays qui n'a pas de territoire,
00:35:08il y a une institution qui est défendue par les territoires,
00:35:12et qui n'a pas de territoire actuel.
00:35:17– Et à votre avis, alors, on peut en sortir comment de cette histoire ?
00:35:22– Ça va être très compliqué, effectivement, soit nous…
00:35:26– Est-ce qu'on montre, est-ce qu'il y a un rapport de force à montrer,
00:35:32comme on le montre, on en a parlé plus tôt, pour les plateformes numériques,
00:35:36et le problème de X, la liberté, etc., ou qu'est-ce qu'on fait ?
00:35:39– Soit nous continuons dans l'espèce de non-dit actuel,
00:35:45encore que le Président de la République a parlé du déshonneur algérien,
00:35:50soit nous cherchons un rapport de force avec l'Algérie,
00:35:54mais est-ce que nous le voulons vraiment ?
00:35:56Et dans cette hypothèse, il y a un certain nombre de mesures pratiques
00:36:00que l'on pourrait prendre…
00:36:02– Comme par exemple ?
00:36:03– Par exemple, réduire le nombre de visas,
00:36:06on est aujourd'hui à peu près à 300 000 visas par an, on peut les réduire,
00:36:11alors évidemment, ce n'est pas très élégant, si je puis dire,
00:36:17parce qu'on prend les Algériens en otage,
00:36:19mais eux, ils prennent des otages également,
00:36:22et encore, il faudrait que l'Espagne et l'Italie n'accordent pas de visa,
00:36:26elles se mettent d'accord avec nous, parce que Schengen permet, voilà.
00:36:30– Mais on peut dénoncer un échange de lettres de 2007
00:36:34entre Kouchner et son homologue algérien,
00:36:37qui exempte de visa les titulaires algériens de passeport diplomatique,
00:36:42et ça, il peut être dénoncé avec un préavis de trois mois,
00:36:44on peut dénoncer l'accord de 68 dont on a déjà beaucoup parlé ici,
00:36:49on peut regarder un peu ce qui se passe du côté des circuits financiers,
00:36:53immobiliers algériens en France, le dinar algérien est inconvertible.
00:36:59– Inconvertible.
00:37:00– Inconvertible, vous allez dans un bureau de change ou une banque,
00:37:03vous achetez des dirhams marocains,
00:37:06mais demandez des dinars algériens, on vous dira qu'exaco.
00:37:09– Ah oui, c'est extraordinaire ça.
00:37:11– Donc il y a un cours parallèle sur le marché noir algérien,
00:37:16les chauffeurs de taxi algériens vous changent des dinars,
00:37:21mais le dinar est inconvertible,
00:37:23donc on pourrait regarder un peu tout ça, tous ces circuits financiers,
00:37:26il y a l'accord de sécurité sociale avec l'Algérie,
00:37:30qui jumelait avec l'accord de 68.
00:37:33– Il y a les milliers de centenaires qui sont de 223 ans
00:37:35qui sont encore à l'actualité.
00:37:37– Oui, il y a un certain nombre de dispositions.
00:37:40– Eh bien, écoutez, on en reparlera, hélas encore,
00:37:43parce que le feuilleton n'est pas fini et on aurait envie d'en rire,
00:37:49de peur d'être obligé d'en pleurer,
00:37:51merci beaucoup pour vos éclaircissements.
00:37:53– Voilà, merci, au revoir.
00:37:56– Ici Sud Radio, les Français parlent au français,
00:38:04les carottes sont cuites, les carottes sont cuites.
00:38:09– Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:38:13– Le 24 octobre 2023, nous étions avec Maud Koffler,
00:38:19nous étions pour Sud Radio à Ruey-Malmaison,
00:38:24pour un entretien avec Jean-Marie Le Pen.
00:38:28Nous ne savions pas à l'époque que c'était le dernier entretien
00:38:32qu'il allait accorder à un média avant d'être parti pour d'autres cieux.
00:38:42Nous voulions le voir, moi je voulais le voir parce que Jean-Marie Le Pen,
00:38:46quel que soit ce qu'on peut penser de lui,
00:38:48et Dieu sait s'il y a des choses qui nous séparent,
00:38:50eh bien c'était quand même un pilier de la vie politique française.
00:38:55Il avait dit des choses, et ce qui est intéressant,
00:38:57c'est qu'au-delà de ses excès, au-delà de ses errements,
00:39:00au-delà effectivement des choses extrêmement peut-être choquantes,
00:39:03même désagréables, dégueulasses pour certains,
00:39:08il a quand même été un lanceur d'alerte,
00:39:10il a quand même dit des choses qu'on a traitées de tous les noms,
00:39:15mais pendant 10 ou 20 ans, il a parlé de l'identité,
00:39:19il a parlé du métissage,
00:39:22il a parlé d'un certain nombre de choses qu'il fallait dire,
00:39:27et je dois dire que quand on l'accuse de tous les mots
00:39:30sur la guerre d'Algérie, et Dieu sait s'il a eu sa part de responsabilité,
00:39:35mais d'autres, comme François Mitterrand qui était à l'époque
00:39:37ministre de l'Intérieur, je rappelle,
00:39:39et d'autres personnes, puisqu'il était un gouvernement socialiste,
00:39:43ont eu également leur part de responsabilité,
00:39:45je rappelle, des peines de mort exécutées pendant la guerre d'Algérie,
00:39:50mais passons là-dessus, en tout cas sur la politique française,
00:39:54il fallait écouter Le Pen comme on en écoute beaucoup d'autres,
00:39:58quelles que soient les opinions, on honore quelqu'un,
00:40:02et surtout, quand il est mort, on sait ce qu'on doit faire.
00:40:07A tout de suite.
00:40:09Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
00:40:12le face-à-face.
00:40:14Jean-Marie Le Pen, bonjour et merci de nous recevoir chez vous.
00:40:20Je voulais vraiment, depuis quelque temps déjà,
00:40:22je voulais faire un point avec vous de cette situation tout à fait étonnante.
00:40:30Nous sommes en 2023, le monde est en train de basculer,
00:40:35on le voit, pour le meilleur ou pour le moins bon,
00:40:38on voit ce qui se passe en Russie-Ukraine,
00:40:41on voit ce qui s'est passé avec le Covid,
00:40:43on voit ce qui s'est passé en Arménie,
00:40:45aujourd'hui avec la guerre à Gaza, en Israël et ailleurs,
00:40:53et on voit ce qui se passe dans cette Europe en général
00:40:56et dans cette France en particulier,
00:40:58où l'impression que nous avons, mais vous me direz,
00:41:02c'est qu'on est à la fois spectateur,
00:41:05et je dirais un peu spectateur passif et un peu décomposé.
00:41:10Je voulais avoir votre sentiment là-dessus.
00:41:13Oui, l'Europe est passive en quelque sorte.
00:41:20Les événements qui se déroulent tout naturellement dans l'histoire du monde
00:41:29ne la laissent pas indifférente,
00:41:32mais ne l'impliquent pas toujours directement.
00:41:37Et qu'est-ce qui explique, selon vous, cette passivité ?
00:41:42Je crois que c'est l'affaiblissement progressif
00:41:45des différents gouvernements qui la composent.
00:41:48En l'occurrence, il n'y a pas de gouvernement européen,
00:41:53il n'y a même pas d'entente européenne, on peut dire,
00:41:58et donc chacun tire de son bord.
00:42:03Assez modestement, dans l'histoire du monde pour l'instant,
00:42:08l'Europe joue un rôle modeste,
00:42:11et malheureusement probablement plus de sujets ou de victimes
00:42:17que d'acteurs principaux.
00:42:20Et spécifiquement en France,
00:42:23vous considérez que cette espèce de sujétion,
00:42:27ou enfin de victimisation, je ne sais pas,
00:42:31vous qui avez connu cette France qui était quand même considérée
00:42:36de façon quand même comme un acteur du monde,
00:42:40qu'est-ce qui fait pour vous que nous sommes devenus spectateurs, et encore ?
00:42:44Je crois que c'est l'affaiblissement général de nos forces,
00:42:49aussi bien politiques, militaires, syndicales,
00:42:58qu'autre.
00:43:00Je pense qu'il y a un recul de l'influence européenne dans le monde,
00:43:08et que la France, en étant un des éléments principaux,
00:43:12elle en est à la fois responsable et victime.
00:43:19Et alors justement, vous vous êtes battu depuis plus de 50 ans,
00:43:25on le sait depuis bien avant,
00:43:27pour non seulement une certaine idée, il faut le dire, de la France,
00:43:31mais pour une France, et ce qui est très frappant aujourd'hui,
00:43:35que les gens s'en réjouissent ou le déplorent,
00:43:38mais beaucoup de gens, je vois, dans le personnel politique,
00:43:42même intellectuel, ou autres, reprennent ce que vous aviez dit
00:43:46il y a 30-40 ans.
00:43:48Je ne dirai pas mot pour mot, mais pas loin,
00:43:51il y a quand même quelque chose,
00:43:53ça vous fait réagir comment quand vous entendez
00:43:56tel ou tel homme politique, ou leader politique,
00:44:00ou intellectuel, ou autre, dire oui au fond,
00:44:04on aurait dû faire peut-être plus attention ?
00:44:07Oui, mais c'est un hommage posthume qui m'est rendu, en quelque sorte.
00:44:12Posthume, posthume.
00:44:14Je veux dire, un hommage passé.
00:44:19Oui.
00:44:20Je crois avoir été dans ma vie politique relativement lucide,
00:44:26en tous les cas, tout à fait libre de penser,
00:44:30et responsable donc de ce que je disais ou faisais,
00:44:35mais que ce que j'ai dit a pu quelquefois choquer,
00:44:40parce que justement, mes dires étaient en avance
00:44:45sur la perception qu'en avaient mes contemporains.
00:44:49Et il n'est pas toujours facile d'être un promoteur,
00:44:56ou un ouvreur de route.
00:44:58En tous les cas, c'est dangereux.
00:45:00C'est dangereux.
00:45:03Est-ce que, Jean-Marie Le Pen,
00:45:06est-ce que certaines choses que vous avez dites,
00:45:10en fait, vous aviez aussi un goût de la provocation ?
00:45:15Ou pas ?
00:45:17Je sais pas.
00:45:18À partir du moment où on énonce des vérités qui ne sont pas celles du commun,
00:45:26on est toujours provocateur.
00:45:28Je suis provocateur de quelqu'un.
00:45:31Non, je n'ai pas le sentiment.
00:45:33Je ne le faisais pas pour cela,
00:45:35encore que ça puisse être un procédé
00:45:37pour percer le barrage de l'indifférence.
00:45:42Oui.
00:45:44Eh oui.
00:45:44Donc, il y avait ça, et ça faisait partie de...
00:45:47Mais je voulais savoir,
00:45:49qu'est-ce que vous avez senti ?
00:45:50Une fois, une chose dont je me rappelle,
00:45:53et qui est...
00:45:54L'histoire est intéressante.
00:45:57En 1983,
00:45:59vous avez fait, je crois,
00:46:01corrigez-moi si je me trompe,
00:46:03votre première grande émission,
00:46:06en ce que l'on dit, les Américains,
00:46:08le jargon, le prime time à la télévision,
00:46:10dans l'heure de vérité,
00:46:11de François-Henri de Vérieux,
00:46:13où vous étiez passé,
00:46:15et ça avait fait une très grande impression,
00:46:18et après...
00:46:19Est-ce que c'était bien la première fois
00:46:22que vous passiez dans une émission de très grande audience,
00:46:25où vous aviez déjà votre...
00:46:27Ou pas ?
00:46:28Je dois dire que je ne me souviens pas,
00:46:31et que je n'inscris pas
00:46:33les différentes prestations que je fais,
00:46:36dans un schéma...
00:46:37Oui, bien sûr.
00:46:39Non, pourquoi je vous dis ça ?
00:46:41Je vais vous dire pourquoi pas,
00:46:43pour me resouvenir de l'émission de télévision.
00:46:45Mais François Mitterrand avait,
00:46:47paraît-il, exigé, c'était le service public,
00:46:51que vous passiez à une heure de grande écoute,
00:46:53et pratiquement deux mois après,
00:46:55il crée SOS Racisme.
00:46:58Dans la tradition de dire,
00:46:59on va faire un peu l'équilibre.
00:47:01Et quand vous avez senti
00:47:03qu'au fond, ce que vous faisiez vous,
00:47:07il y a eu après le choc de 2002,
00:47:09mais on en reparlera,
00:47:10quand vous avez senti que la France
00:47:13était en train de basculer dans quelque chose d'autre,
00:47:17est-ce que c'est il y a 40 ans,
00:47:18ou est-ce que c'est plus haut, plus avant ?
00:47:21Personnellement, vous-même.
00:47:23Je crois que c'est une évolution
00:47:25qui ne s'est pas démentie,
00:47:27il n'y a pas eu d'accélération particulière.
00:47:32Non, nous sommes dans un procédé de décadence
00:47:36de la puissance politique, économique, morale.
00:47:44Et il y a des moments plus ou moins rapides,
00:47:50mais imperceptibles, pour ainsi dire,
00:47:53au grand public.
00:47:55Mais alors, est-ce que c'était inscrit ?
00:47:56Pourquoi, selon vous ?
00:47:58Pourquoi cette décadence ?
00:47:59Pourquoi ce processus ?
00:48:00Est-ce que c'était inscrit ?
00:48:02Est-ce que c'était inéluctable ?
00:48:03Est-ce que c'était mectoube ?
00:48:05Ou pas ?
00:48:06C'est l'usure des institutions,
00:48:11quelles qu'elles soient,
00:48:13et des situations.
00:48:15Sont mouvantes, les équilibres se modifient,
00:48:19et ne dépendent généralement pas
00:48:24de nous.
00:48:26Nous en sommes donc pas conséquents les victimes.
00:48:31Mais, quelles qu'elles soient,
00:48:35nous devons en faire face.
00:48:37Et nous essayons de trouver des réponses
00:48:40à des questions dont nous ne connaissons pas toujours l'intitulé.
00:48:43Mais, vous, vous l'avez senti quand même,
00:48:45puisque vous en parliez très tôt.
00:48:48En tout cas, vous aviez pris position
00:48:50en disant, je me rappelle, votre chaîne d'arc SAUVE-NOUS.
00:48:53Je veux dire, vous aviez pris position en tout cas en disant,
00:48:56mais il faut casser ce processus,
00:48:58ou en tout cas, essayer de l'endiguer.
00:49:00C'est ce que vous disiez à maintes reprises.
00:49:04Oui, je ne devais pas dans ce domaine changer d'idée.
00:49:08Ma base de réflexion est principalement nationale.
00:49:15Je considère, même si le mot a perdu de sa force,
00:49:21que la nation reste un élément fondamental de la science politique.
00:49:27Et donc, des éléments de détermination,
00:49:31des volontés qui s'expriment.
00:49:37Cela étant, je n'ai pas le sentiment
00:49:42d'avoir été le promoteur de solutions particulièrement remarquables,
00:49:49si ce n'est que d'apporter à chaque fois la réponse
00:49:53que, tout naturellement, devaient donner
00:49:58les institutions politiques de défense de la nation,
00:50:04que je considère comme un élément fondamental de l'équilibre des sociétés.
00:50:10Après cette petite pause,
00:50:12la continuité de l'entretien, de mon entretien avec Jean-Marie Le Pen.
00:50:16A tout de suite.
00:50:18Le Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le face-à-face.
00:50:23Jean-Marie Le Pen, nous sommes toujours avec vous.
00:50:27Et il y a une question que je voulais vous poser,
00:50:29parce que vous avez traversé, je dirais,
00:50:34une bonne partie du XXe siècle et une bonne partie du XXIe.
00:50:38Et en fait, il y a quelque chose que je voulais vraiment vous demander.
00:50:46Comment vous avez côtoyé le personnel politique,
00:50:50pour ne parler que de celui-là, des années 50, 60, 70, etc., 80 ?
00:50:57Nous sommes en 2020.
00:50:59Et quand vous regardez le personnel politique d'aujourd'hui,
00:51:02pour ne parler que de la France, mais on pourrait aussi parler du reste,
00:51:05comme vous voulez,
00:51:07qu'est-ce que...
00:51:08Quand même, il y a quelque chose d'assez frappant sur les différences.
00:51:12Donc, qu'est-ce qui vous paraît frappant, vous ?
00:51:14– Ce qui me paraît frappant, c'est la baisse de niveau.
00:51:17– La ? – La baisse de niveau.
00:51:19La baisse de niveau, de personnalité, de stature, d'épaisseur, quand même.
00:51:25– Oui, oui, oui, oui, oui, oui.
00:51:28Ceci est en effet un des signes du temps.
00:51:35La vie politique, si j'ose cette formule,
00:51:40est moins vivante qu'elle ne l'a été en d'autres temps.
00:51:45Parce qu'aussi, notre capacité à agir, notre puissance,
00:51:51a diminué, s'est relativisée.
00:51:54Le rôle de la France en Europe et de l'Europe dans le monde
00:52:00n'a pas augmenté, au contraire.
00:52:04Et dans cette situation, je dirais d'attente des événements,
00:52:10parce qu'il y aura des événements déterminants,
00:52:16mais il y a de grandes chances qu'ils ne soient pas de notre fait.
00:52:20– Mais vous pensez qu'il y aura des éléments déterminants, on va en parler.
00:52:23Oui, mais ça, écoutez, c'est une explication, mais ça ne suffit pas.
00:52:27Qu'est-ce qui fait quand même, même si la France ou l'Europe
00:52:30a perdu de sa puissance, c'est évident,
00:52:33mais qu'est-ce qui fait que nous avions, allez, je vais prendre des exemples,
00:52:35et je ne vais pas vous citer à vous,
00:52:38qu'est-ce qui fait que nous sommes passés, qu'on aime ou qu'on n'aime pas,
00:52:43de De Gaulle, d'un Mitterrand, et encore une fois,
00:52:46je ne fais aucune préférence politique, d'un Pompidou,
00:52:49même d'un, je ne sais pas moi, d'un Pasquois,
00:52:53allez, je ne vais pas les citer, à nos petits marquis d'aujourd'hui.
00:52:58Oui, je le trouve rien que de très banal.
00:53:03Sans doute, les statures sont dessinées a posteriori.
00:53:13C'est-à-dire que chacun essaye d'y mettre ce qui convient à son équilibre personnel.
00:53:24Ah, vous pensez qu'on projette ?
00:53:27Je dois dire que la vie politique ne me surprend pas,
00:53:32si ce n'est qu'elle s'inscrit dans ce que je crois être, hélas,
00:53:36une décadence de nos institutions, de notre moral, de notre intelligence.
00:53:44Alors, je vous repose la question, Jean-Marie Le Pen,
00:53:47cette décadence, elle est due à la perte de puissance, elle est due à quoi ?
00:53:52Parce qu'on ne décadence pas comme ça, si je peux me permettre.
00:53:57Oui, elle est certainement liée à nos formules de savoir, c'est-à-dire d'éducation.
00:54:11Je crois que les différentes exigences ont baissé de niveau
00:54:23et qu'on tolère maintenant beaucoup de faiblesses
00:54:29que l'on n'aurait pas admises dans d'autres temps.
00:54:32Cette espèce d'indulgence à l'égard de l'effort, du travail, des valeurs
00:54:44qui étaient en quelque sorte jusqu'ici exigées de tous les états et de tous les gouvernements,
00:54:52c'est là qu'il y a, je pense, une différence.
00:54:56La demande est à la faiblisse, on se contente de peu.
00:55:04On est beaucoup moins exigeant.
00:55:06C'est ça.
00:55:07D'accord. Et donc, effectivement, il y a cette espèce de facilité qui règne, on le voit bien.
00:55:14Et en même temps, est-ce que vous pensez toujours qu'il y a cela ?
00:55:21Tout le monde le voit, enfin beaucoup de monde le voit, c'est clair.
00:55:24Est-ce que vous pensez aussi, pas pour employer des mots d'un certain tas général,
00:55:29est-ce qu'il peut y avoir pour vous, ce pays que vous avez toujours aimé, défendu, etc.,
00:55:35est-ce qu'il peut y avoir un sursaut ?
00:55:37Est-ce que c'est une pente inéluctable ou c'est quelque chose qui peut réagir ?
00:55:42Je pense que là, les éléments démographiques jouent un rôle capital.
00:55:51Nous sommes un petit pays, démographiquement,
00:55:56et nous n'avons pas de réel dynamisme dans ce domaine.
00:56:02Nous sommes donc conduits à des attitudes passives qui correspondent aux forces qui sont les nôtres.
00:56:14Le pays ne s'est pas renforcé dans le domaine de l'intelligence, de la qualité de vie, de l'exigence morale.
00:56:30Donc, nous allons de notre petit bonhomme de chemin, en espérant que le ciel ne nous tombera pas sur la tête.
00:56:40Encore une minute, M. Le Bourreau ?
00:56:42Oui.
00:56:43C'est un peu ça.
00:56:44Oui, c'est pas très... Mais juste, alors vous demandez par rapport à ce qui se passe aujourd'hui,
00:56:50parce que ça a été quand même un des moments forts de votre vie.
00:56:55J'étais, il y a deux jours, aux cinquante ans du cercle algérianiste qui se tenait à baiser.
00:57:04Il y avait les Bouadems Sansa, les Malika Sorel et tous ceux qui parlaient de tout ce qui s'est passé.
00:57:09On ne revient pas là-dessus, mais est-ce que vous pensez vraiment qu'aujourd'hui...
00:57:14Alors c'était... Il y avait, je vous le résume, il y avait des gens qui disaient
00:57:17mais si l'Algérie était française aujourd'hui, ce serait quand même...
00:57:22L'affrontement des civilisations sera encore plus fort.
00:57:26D'autres qui disent, bon c'est très bien que ça soit posé comme ça,
00:57:30mais le fait que par exemple, quand vous entendez un président de la République qui dit
00:57:35la colonisation était un crime contre l'humanité,
00:57:38Emmanuel Macron en 2017 pendant sa campagne,
00:57:41quand vous entendez que l'Algérie a effectivement interdit le français dans les écoles privées algériennes,
00:57:49mais quand vous entendez aussi un Bouadems Sansa qui dit
00:57:52mais quel dommage, ça a été un drame, cette histoire,
00:57:56parce qu'il y a une famille extrêmement importante qui devait être là et qui est partie,
00:58:02avec le recul, soixante ans ont passé, aujourd'hui un peu plus de soixante ans,
00:58:07vous le ressentez, vous le jugez comment ?
00:58:11J'ai été de ceux qui pensaient qu'il y avait un avenir de développement
00:58:19pratiquement sans limite pour la France, à partir de sa plateforme nord-africaine,
00:58:26et de l'Algérie française en quelque sorte.
00:58:30Et puis bon, j'ai déchanté de ce rêve,
00:58:34je me suis adapté moi aussi à la réalité banale d'un pays qui survit dans sa grandeur,
00:58:47grandeur dont il n'est souvent pas responsable, mais dont il est le bénéficiaire tout de même.
00:58:56Que dire, je survis comme la plupart de mes compatriotes à un grand rêve
00:59:07qui était celui d'une France occupant un rôle plus important dans l'histoire du monde,
00:59:14et je me résigne, enfin pour le moment, les événements peuvent eux-mêmes changer la donne,
00:59:20car ce sont selon moi plus les événements que les hommes
00:59:25qui déterminent l'avenir des sociétés, et pour l'instant,
00:59:31ils ne sont pas favorables à une explosion de la puissance française.
00:59:40Oui, si on regarde cela effectivement avec un oeil froid, je dirais,
00:59:47c'est vrai qu'on n'est pas très très encouragé.
00:59:51Mais je reviens à ce que vous disiez par rapport à quelque chose qui est arrivé,
00:59:58je franchis, on ne fait pas une chronologie du tout,
01:00:02mais je voulais savoir qu'en 2002, vous êtes arrivé second aux élections présidentielles,
01:00:08avec, je me rappelle très bien, les cris d'orfraie pour certains et de choix pour d'autres,
01:00:16mais disant, mais ce n'est pas possible, alors pour eux, ça y est, l'occupation arrive et tout,
01:00:21et d'autres, les cris de joie, est-ce que très franchement aujourd'hui,
01:00:25encore une fois avec le recul, ça fait 20 ans, est-ce que vous y attendiez ?
01:00:29C'était quelque chose qui était dans le cadre, à l'époque, normal et devait venir ?
01:00:36Oui, ça ne m'a pas étonné, c'était prévu, préveillible et prévu par nous,
01:00:44donc ça n'a pas été surprenant,
01:00:47et seulement avec la conviction aussi que les événements sont plus forts que les hommes,
01:00:57et que nous ne manœuvrons, contrairement à ce qu'on croit quelques fois,
01:01:03que sur une portion très légère de l'espace.
01:01:08Très intéressant, vous vous dites, la marge de manœuvre humaine est très étroite,
01:01:12la marge de manœuvre des hommes est très étroite.
01:01:15Bien sûr, ça paraît évident.
01:01:19Marge de manœuvre des hommes très étroite, et pourtant, et pourtant, le facteur humain joue.
01:01:25On va continuer avec Jean-Marie Le Pen dans cet entretien enregistré le 24 octobre 2023.
01:01:32A tout de suite.
01:01:34Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le face-à-face.
01:01:40Jean-Marie Le Pen, vous suivez l'actualité mondiale, vous regardez les journaux, la télévision, etc.
01:01:47Vous suivez tout cela, j'imagine, ou pas du tout.
01:01:50Je suis un observateur que j'espère aviser, mais de connaissances modestes de la réalité.
01:02:01Je n'ai pour me renseigner que les vecteurs habituels des citoyens,
01:02:08c'est-à-dire la radio, la télévision, les journaux.
01:02:13Oui, bien sûr.
01:02:16Et alors justement, parlons un peu, parce que je voudrais aborder cela,
01:02:19quand vous regardez ce qui se passe, l'actualité, à travers le monde, à travers tout ce qui se dit,
01:02:25justement, je voudrais avoir votre avis, parce que vous êtes arrivé dans un monde où, effectivement,
01:02:32il y a eu la guerre, il y en a eu 45, on sait ce qu'il y a eu après, la guerre froide, l'Amérique, l'URSS,
01:02:42ensuite l'effondrement de l'URSS, avec la fin de l'histoire que prévoyaient certains,
01:02:48comme Fukushima qui disait, ça y est, l'histoire est finie, tout va aller bien.
01:02:53Et puis, juste après, effectivement, le 11 septembre, ensuite, ce qu'il y a eu, toutes les guerres, etc.
01:03:02La Russie et l'Ukraine, aujourd'hui, et le basculement du monde avec les BRICS,
01:03:06avec la volonté de dé-dollariser le monde, et avec, effectivement, la volonté de bâtir une alternative aux dollars et à l'Amérique.
01:03:17Qu'est-ce que ça vous inspire ?
01:03:19Cela ne me transporte pas d'enthousiasme.
01:03:23Je suis observateur des événements politiques et de leur déroulement.
01:03:29Et cela ne me surprenne pas outre mesure.
01:03:33La toute puissance du dollar est mise en cause, mais elle l'est depuis longtemps.
01:03:40Et somme toute, elle n'a pas encore perdu sa guerre.
01:03:45Et je ne sais pas ce que l'avenir décidera de cela.
01:03:50Et je me borne à constater ce qui se passe,
01:03:54à observer, avec décontraction et relativement bienveillance,
01:04:00les déroulements des événements, en souhaitant qu'ils ne soient pas défavorables à mon pays.
01:04:07C'est le souhait que j'ai pu faire.
01:04:11Alors justement, revenons à la France et à l'Europe.
01:04:15Est-ce que, pour vous, l'euro, l'Union Européenne,
01:04:19aujourd'hui, quand même, on a 20 ans de recul avec l'euro, etc.
01:04:23ça a été une bonne chose, où les avantages importent sur les inconvénients
01:04:27et les bénéfices sur les risques, ou c'est le contraire ?
01:04:30Je crois que vouloir construire une Europe par-delà les nations
01:04:37et contre elle, était nuisible.
01:04:40Et donc, par conséquent, le déroulement, somme toute, banal de la vie,
01:04:47qui fait qu'on s'accommode des différentes situations,
01:04:52fait que je constate que la France,
01:04:58dans l'Europe actuelle,
01:05:01joue un rôle qui est plutôt favorable,
01:05:04à la fois à ses intérêts,
01:05:06et au général, aux intérêts de l'Europe elle-même.
01:05:10Donc pour vous, c'est un point positif ?
01:05:13Somme toute, oui, mais en plus,
01:05:16si j'ose dire,
01:05:18on ne nous demande pas notre avis.
01:05:20Nous sommes là des éléments acteurs, involontaires de la vie publique.
01:05:30Nous marchons avec notre temps,
01:05:32et celui-ci n'est pas particulièrement défavorable,
01:05:37je dois le dire, pour la France,
01:05:39qui essaye de sauver ses billes,
01:05:42avec assez de succès, je crois.
01:05:46Et donc, en fait,
01:05:48vous pensez que nous sommes plutôt
01:05:51pas mal lotis dans cette espèce d'évolution du monde ?
01:05:55Oui, somme toute, oui.
01:05:58Le rôle de la France
01:06:00est reconnu comme un des éléments
01:06:03fondamentaux de l'évolution de la société humaine.
01:06:06Et alors, par rapport quand même, parce que vous en avez aussi beaucoup parlé,
01:06:09Jean-Marie Le Pen, immigration, chômage, sécurité, insécurité,
01:06:15quel est votre...
01:06:16Là, je suis beaucoup plus pessimiste.
01:06:19Je pense que l'Europe
01:06:21va être submergée
01:06:24par l'immigration d'origine africaine, probablement.
01:06:29Et là, c'est un...
01:06:31Je crois que rien, pour l'instant en tout cas,
01:06:34n'est promu
01:06:35comme mesure de contrainte
01:06:39ou de règlement.
01:06:41Et c'est très inquiétant, car nous risquons d'être submergés
01:06:45humainement parlant.
01:06:47Tout à fait. Et donc, de ce point de vue, effectivement, c'est un vrai problème.
01:06:51Mais là, justement, est-ce qu'il n'y a pas contradiction
01:06:54avec le fait qu'on dit, bon, la France,
01:06:56voilà, bon, suit son chemin et on est dans une plutôt positive,
01:07:01mais de l'autre côté, il y a tous ces dangers, comme ça, d'ailleurs, européens aussi,
01:07:05et on ne sait pas où on va.
01:07:07Et vous vous dites,
01:07:08bon, écoutez, c'est intéressant, parce que vous revenez à dire, et toujours,
01:07:12les événements sont plus importants que les hommes.
01:07:15C'est ça. C'est-à-dire, ce sont eux qui modèlent, effectivement, notre avenir et tout.
01:07:20Voilà. C'est ce que je crois.
01:07:22Je crois que les événements
01:07:23sont plus importants
01:07:25que les hommes, même si, à certains moments,
01:07:28certains hommes
01:07:30peuvent jouer un rôle capital
01:07:33par rapport aux événements eux-mêmes.
01:07:36Mais je pense, tout de même,
01:07:39que l'évolution des temps
01:07:42conduit
01:07:44à un maintien
01:07:47du rôle de la France dans l'histoire du monde.
01:07:50Oui.
01:07:51Ben, écoutez, espérons-le. En tout cas, je pense que tout le monde sera d'accord avec vous là-dessus.
01:07:55Je vais vous demander, Jean-Marie Le Pen,
01:07:58que vous ayez connu ou pas,
01:08:00quels sont les hommes ou les femmes politiques ou autres, il ne s'agit pas,
01:08:04que vous avez le plus soit admiré,
01:08:07soit qui vous ont concerné ou bouleversé ?
01:08:10Est-ce qu'il y a...
01:08:11Quelles sont les personnes, disons,
01:08:14vous avez quand même côtoyé énormément de monde, vous avez rencontré énormément de monde,
01:08:18et rencontré ou pas, ça peut être
01:08:20des écrits ou des livres ou des œuvres
01:08:23qui vous ont, vous, particulièrement touché, influencé ou concerné ?
01:08:29Tout un trac, comme ça, je dois vous dire que
01:08:32il m'est difficile de vous répondre
01:08:34parce que, certainement,
01:08:38je suis, comme tout le monde,
01:08:40le sujet de l'évolution des problèmes.
01:08:46Mais, pour autant,
01:08:49comme je ne suis pas de ceux qui en décident,
01:08:53je me bande à observer...
01:08:58Non mais, vous avez été décideur à un moment donné.
01:09:00Quand je dis décideur,
01:09:02ça veut dire que vous avez pesé
01:09:04sur, à la fois, l'opinion publique, sur les rapports...
01:09:08Vous avez toujours été, quand même, Jean-Marie Le Pen,
01:09:10la personne avec laquelle on se démarquait ou on se marquait.
01:09:14Vous le savez très bien.
01:09:15C'est vrai, mais ça n'était pas déterminant dans la marche
01:09:21ni dans les pouvoirs.
01:09:25J'étais un observateur,
01:09:27souvent critique, d'ailleurs, de la situation
01:09:31politique et de l'avenir de notre pays.
01:09:34Et je disais mon sentiment,
01:09:40appelant toujours à la vigilance et à l'effort,
01:09:46qualité qui serait amoindrie, il faut le dire,
01:09:51dans l'histoire de notre temps.
01:09:54Oui, vigilance et effort, vous en parlez beaucoup
01:09:57et vous avez raison de...
01:09:58Je pense que vous avez raison d'en parler
01:10:01parce que rien ne se fait sans effort
01:10:04et dans tous ces pays émergents,
01:10:05on voit très bien ce qui se passe.
01:10:07Juste un mot.
01:10:08Est-ce que vous êtes concerné ou pas du tout
01:10:12par la transition écologique,
01:10:14l'environnement qui a pris une place énorme ?
01:10:17Vous avez vu comment le nucléaire, à un moment donné,
01:10:19on l'a presque mis de côté.
01:10:21Enfin, maintenant, ce n'est plus le cas
01:10:22parce qu'on disait que le nucléaire
01:10:24c'est quelque chose de très mauvais par rapport.
01:10:27Est-ce que, vous, vos préoccupations,
01:10:28ça a été quelque chose qui a joué ou pas du tout ?
01:10:31Maintenant, avec le recul.
01:10:32Oui, bien sûr que oui.
01:10:34D'un côté, ces éléments qui sont fondamentaux
01:10:37et en particulier ceux qui touchent l'énergie
01:10:43sont ses sources, son contrôle, son coût.
01:10:52Je pense que tous les hommes politiques responsables
01:10:56ont en présent à l'esprit
01:10:59les différentes constitutions d'intérêt ou de groupement.
01:11:10Ça fait partie de l'évolution du temps,
01:11:13ça fait partie de la vie des nations
01:11:16et comme tel, ça justifie l'attention évidente
01:11:22des dirigeants ou de ceux qui souhaitent l'être.
01:11:26Et vous, par exemple, justement,
01:11:28vous êtes née dans le pays breton, si je ne m'abuse.
01:11:33Oui.
01:11:35Est-ce que c'est quelque chose qui a toujours été important ?
01:11:40Parce que quand l'écologie est devenue politique,
01:11:49est-ce que c'est quelque chose...
01:11:50Vous avez vu croître le mouvement écologiste
01:11:53qui est devenu aujourd'hui un parti, etc.
01:11:56C'est quelque chose que vous considérez que l'écologie n'appartient-il pas ?
01:11:59N'appartient-elle pas, pardon, à tout le monde
01:12:02et pas à telle ou telle ou telle mouvance politique ?
01:12:05Non, je pense qu'il y a eu un enschluss de l'écologie par la gauche
01:12:14qui est tout à fait injustifié.
01:12:18Moi, je le considère tout naturellement comme un écologiste naturel,
01:12:23c'est-à-dire un défenseur des équilibres harmonieux d'une société.
01:12:30Et je crois que je ne me démentirai pas en disant que la France,
01:12:41somme toute, est restée relativement modérée et équilibrée dans ce domaine.
01:12:49Je ne sais pas si la France est restée modérée dans ce domaine.
01:12:56Comme dit Jean-Marie Le Pen, il parle de l'enschluss de l'écologie par la gauche.
01:13:02À boire, à discuter, à tout de suite pour la continuation de l'entretien.
01:13:09Parlons vrai.
01:13:11Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le face-à-face.
01:13:17Jean-Marie Le Pen aussi, il faut le dire, quand je parle de culture, je parle des mots.
01:13:21Vous êtes parmi les hommes politiques qui avaient le goût du français,
01:13:28le goût du français bien dit et le goût du français bien écrit.
01:13:31Même vos adversaires les plus récalcitrants et les plus résolus
01:13:36vous le reconnaissent.
01:13:38Et vous avez aussi le goût de la formule.
01:13:43Quelquefois la formule a un porte-pièce, alors qu'il déplait à certains, qu'il plaît à d'autres.
01:13:48Mais c'est quoi ? C'est votre goût, ça a toujours été, d'avoir une sens de la formule comme ça qui sort ?
01:13:54Oui, c'est instructif en l'occurrence.
01:13:56On émet une pensée et soit on la contrôle, soit on la laisse libre et soit on la contraint.
01:14:10Et moi je suis un homme de liberté et si j'ai pu rendre quelques services justement,
01:14:18c'est de dire les choses telles que je les voyais, telles que je les ressentais.
01:14:24Même si elles paraissaient choquantes comme c'est normal,
01:14:29chaque fois qu'une idée nouvelle ou apparentée à la nouveauté est produite.
01:14:40Non, j'ai vécu, j'ai survécu, puis-je dire, avec une bonne formation de base.
01:14:52J'ai eu cette chance.
01:14:54C'est quoi cette formation de base ? Jean-Marie Le Pen, c'était quoi ?
01:14:59J'étais au collège chez les jésuites, à Vannes, une formation très classique,
01:15:06à base de travail, d'effort, de discipline, toutes vertus qui sont amoindries dans le courant du siècle.
01:15:22Deux siècles, il y en a eu deux.
01:15:24C'est pas mal, mais oui, effectivement.
01:15:27Et vous dites que ça c'est la culture qui vous a vraiment fait ce que vous êtes.
01:15:32Oui, je pense que c'est l'apprentissage du latin, du grec, des pensées anciennes.
01:15:46Donc, la relative valeur des opinions selon les moments historiques,
01:15:56tout cela contribuait à former l'honnête homme, en quelque sorte, l'honnête homme du 21e siècle.
01:16:07Et oui, l'homme de la Renaissance, enfin, dans tout cas, si on peut dire cela.
01:16:14Mais en même temps, Jean-Marie Le Pen, c'est intéressant parce que la politique, en tout cas, la famille,
01:16:22que ce soit votre fille ou votre petite-fille, elles sont extrêmement présentes.
01:16:26Mais c'est intéressant, c'est-à-dire que vous, en tout cas, vous êtes un arbre,
01:16:32quel que soit ce qu'on peut penser, qui a porté des fruits.
01:16:37Bien sûr, mais ils ne les maîtrisent pas.
01:16:39Mais ils s'en réjouissent, d'ailleurs, en tout cas, je considère qu'ils sont plutôt flatteurs pour l'arbre de...
01:16:52Pour le chêne.
01:16:54Et je ne fais pas d'illusions sur la trace que nous laissons dans l'histoire du monde.
01:17:06Est-ce que vous êtes comme Giscard d'Estaing qui disait
01:17:10« La postérité ne gardera aucune image de moi ».
01:17:13Est-ce que vous pensez ça de vous ?
01:17:17Non, je pense que le fait d'avoir été contesté sera probablement la plus sûre garantie
01:17:26que mon nom ne sera pas tout à fait oublié.
01:17:30Oui, c'est vrai, c'est-à-dire que vous n'avez laissé personne indifférent, en tout cas, on peut le dire.
01:17:41Je vous contente du peu.
01:17:43Le peu, le peu.
01:17:45Écoutez, vous avez en tout cas, vous avez fait, vous avez tracé, vous avez fait...
01:17:52Alors, dernière chose, je ne veux pas vous redemander, les gens ou les écrivains que vous aimez, etc.
01:17:57Mais est-ce que vous pensez qu'un pays, c'est d'abord, entre autres, c'est d'abord sa langue,
01:18:04et que la maîtrise de la langue est vraiment l'une des conditions d'être français,
01:18:10et que je dis français puisque nous sommes en France,
01:18:12est-ce que c'est la langue le plus important pour vous ?
01:18:14Est-ce que c'est la mémoire ?
01:18:16Est-ce que c'est l'identité ?
01:18:18Qu'est-ce qui est pour vous constitutif ?
01:18:20Et c'est ma dernière question d'un pays.
01:18:22C'est l'ensemble de ses valeurs.
01:18:24Mais il est bien évident que la langue est capitale.
01:18:30Parce que d'abord, le capital intellectuel, moral, psychologique que contient la langue
01:18:44est en fait une poutre maîtresse de l'édifice de la pensée.
01:18:53C'est certain que les français sont d'abord des gens qui parlent le français ou l'écrivent.
01:19:01Et que s'ils apportent des modifications à l'état de cette langue,
01:19:11elle-même modifie l'état des psychologies de ceux qui s'en servent.
01:19:17Et le fait de parler le français, de le bien connaître, de l'étudier,
01:19:25sont des éléments fondamentaux de notre forme de civilisation.
01:19:31Et donc, l'écriture inclusive, ce n'est pas quelque chose qui vous attire beaucoup.
01:19:37Vous savez, on y met les points, les E, les points et les S.
01:19:41Vous avez suivi ces polémiques sur la cancel culture, sur le woke, sur le genre, etc.
01:19:49Oui, non. Je suis assez classique dans ce domaine-là.
01:19:53D'accord. Ce n'est pas vraiment quelque chose qui vous attire.
01:19:57Merci beaucoup Jean-Marie.
01:19:59Vous venez d'écouter le dernier entretien de Jean-Marie Le Pen accordé à la presse.
01:20:03C'était le 24 octobre. Vous pouvez retrouver cet entretien diffusé sur le YouTube de Sud Radio quand vous le voulez.
01:20:09C'est en ligne.

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