Les informés du matin du 8 janvier 2025
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00:09Bienvenue dans Les Informés, l'émission de décryptage de l'actualité de France Info.
00:13Renaud Dely est toujours à mes côtés.
00:14Nos informés du jour sont là.
00:16Victoria Coussat, journaliste au service politique de France Info, bonjour.
00:19Bonjour.
00:20Le Brief politique tous les matins à 7h24 sur France Info Radio.
00:23Bonjour aussi à Gilles Bernstein à vos côtés.
00:25Bonjour.
00:25Éditorialiste politique à France Info Télé.
00:28On prend la direction de Matignon, Renaud, puisque François Bayrou a commencé à recevoir les partenaires sociaux.
00:33Oui, le premier ministre a commencé hier à recevoir l'ensemble des partenaires sociaux
00:37pour, dit-il, entendre leurs demandes, évoquer avec eux l'actualité sociale.
00:40On sait qu'il y a évidemment la préparation du budget, d'un nouveau budget qui est toujours en cours,
00:45raison pour laquelle le ministre de l'Économie, Éric Lombard, lui, consulte les partis politiques.
00:53Les partenaires sociaux défilent donc à Matignon.
00:55Hier, François Bayrou a notamment reçu Patrick Martin, le patron du MEDEF, François Asselin des CPME,
01:00et puis Marie-Lise Léon de la CFDT.
01:04Marie-Lise Léon qui a noté, selon elle, une nette inflexion de François Bayrou
01:08sur un dossier majeur et explosif, la réforme des retraites.
01:11Nous, on a réitéré le fait qu'il fallait pouvoir réouvrir l'ensemble des sujets
01:17et qu'il ne devait pas y avoir de tabou, notamment sur la question de la pénibilité.
01:20Le Premier ministre nous a confirmé qu'il n'y aurait aucun tabou
01:25et que tous les sujets, tous les dossiers, toutes les thématiques afférentes aux retraites,
01:30y compris l'âge légal, étaient sur la table.
01:33Pas de tabou sur la réforme des retraites pour François Bayrou, selon Marie-Lise Léon.
01:37Une négociation devrait donc recommencer, une longue discussion de plusieurs mois,
01:41peut-être y compris sur l'âge légal de départ à 64 ans.
01:45Est-ce que François Bayrou peut, en quelque sorte, ressusciter le dialogue social
01:48qui avait été oublié et parfois même méprisé par Emmanuel Macron ces dernières années,
01:53notamment à propos de la même réforme des retraites ?
01:55En tout cas, aujourd'hui, il continuera de ressort voir d'autres organisations
01:58et notamment Sophie Binet de la CGT.
02:01Gilles ?
02:03On sent que le ton a changé, clairement, de tous les côtés.
02:06C'est-à-dire qu'il y a un mois, on avait eu des déclarations de principe
02:09de la part du Parti Socialiste de dire « Ok, nous, on est d'accord pour essayer
02:12de faire un pas vers le gouvernement et d'abandonner Jean-Luc Mélenchon.
02:15De la part du gouvernement, on avait la même chose.
02:17D'accord, nous, on ne veut plus dépendre de Marine Le Pen.
02:19On est donc d'accord pour plutôt essayer d'obtenir l'indulgence de la gauche.
02:24Mais enfin, il n'y avait aucun contenu.
02:26Chacun disait ça, mais ne changeait rien au fond.
02:28Le gouvernement voulait toujours garder la politique d'Emmanuel Macron
02:31et le PS, finalement, ne renonçait à rien, réellement,
02:35de ce qui était dans le programme du Nouveau Front Populaire.
02:37Là, il y a toujours la même déclaration d'intention,
02:39mais on sent que les uns et les autres ont compris
02:41que ça ne suffisait pas, qu'il fallait faire des gestes.
02:43Alors, le PS a l'air déterminé à abandonner un certain nombre de choses.
02:48Et le gouvernement, de fait, quand on lit Amélie de Montchalin dans Le Parisien
02:52ou la ministre du Budget lundi matin dans Le Parisien ou au 4V sur France 2,
02:56quand on entend les déclarations des socialistes au sortir,
02:59quand on a entendu sur France Inter Eric Lombard,
03:02on sent qu'il y a des différences.
03:03Alors, il y a cet éléphant dans la pièce qui est les retraites, effectivement.
03:07– Parce que ce n'est pas rien d'avancer sur les retraites,
03:09sachant qu'Emmanuel Macron ne veut pas qu'on détruise comme ça.
03:12– Alors, n'a pas de tabou, qu'est-ce que ça veut dire ne pas avoir de tabou ?
03:15Alors, d'abord, je constate quand même que la première chose
03:18que cite Marie-Lise Eléon, c'est la pénibilité.
03:20Qu'il y ait des avancées sur la pénibilité,
03:22il paraît assez évident que le gouvernement est prêt à faire un geste
03:26et que soit le PS, soit les partenaires sociaux sont prêts à le prendre.
03:29La vraie question, c'est effectivement l'âge légal.
03:32C'est une chose de dire on est prêt à en discuter,
03:35c'est autre chose de dire on va suspendre.
03:38Parce que la question, en fait, cruciale, c'est celle de la suspension.
03:41La suspension, c'est que si quelqu'un suspendre,
03:44ça voudrait dire que quelqu'un qui a 62 ans et qui a ses annuités,
03:47demain peut partir.
03:49Le gouvernement est-il prêt à ça ? Je n'en sais rien.
03:52Parce que rediscuter, y compris de l'âge légal,
03:55ce n'est pas la même chose de le faire en suspendant ou en ne suspendant pas.
04:00Donc, je pense que ce qui va se jouer maintenant,
04:02c'est le gouvernement est-il prêt, pendant la discussion,
04:05à suspendre ou pas le fait qu'il faille 64 ans pour partir
04:09ou qu'on puisse partir avant.
04:11Victoria ?
04:12On sent depuis la censure qu'il y a un changement aussi
04:15dans les rapports entre les uns et les autres.
04:18On sent une volonté de co-construction.
04:21Souvenez-vous de la tribune, le mois dernier,
04:23signée par la plupart des syndicats excepté la CGT.
04:26Cet appel à de la stabilité face à l'inquiétude
04:30qui a provoqué la censure.
04:33On sent que les partenaires sociaux sont aussi là
04:36pour avancer avec le gouvernement,
04:39que le gouvernement veut avancer avec les partenaires sociaux
04:41et que les forces politiques, notamment l'EPS,
04:43sont aussi à l'écoute.
04:45C'est ce qui a aussi changé,
04:47et c'est ce que permet François Bayrou,
04:49mais c'est surtout aussi le contexte.
04:51C'est le contexte qui oblige, il y a la méthode.
04:54Mais finalement, comme c'est un passage obligé
04:56de cette rencontre avec les partenaires sociaux
04:59et les syndicats, comme l'ont fait avant lui les premiers ministres,
05:02là c'est surtout aussi le contexte qui oblige
05:04les uns et les autres à avancer,
05:06notamment sur la réforme des retraites.
05:07Parce que François Bayrou est conscient de ça,
05:09de la fatigue des Français face à cette instabilité.
05:11Il y a clairement un intérêt commun, on le voit,
05:13entre François Bayrou et les partenaires sociaux.
05:15Les partenaires sociaux ont le sentiment légitime,
05:18au regard de l'épisode passé, d'avoir été négligés,
05:21oubliés, voire méprisés par l'exécutif
05:23sur plusieurs dossiers, à commencer par la réforme des retraites.
05:26Donc ils ont un intérêt à renouer le dialogue avec le gouvernement.
05:29Et François Bayrou, il y a intérêt, d'abord sur le fond,
05:31mais aussi, je pense, tactiquement.
05:33Parce que dès lors qu'il noue un vrai dialogue,
05:36on va voir s'il perdure,
05:37avec l'ensemble ou la quasi-totalité des partenaires sociaux,
05:40on va voir ceux qui y participeront ou pas.
05:42Ce sera intéressant de voir d'ailleurs la réaction de la CGT.
05:44En tout cas, visiblement, avec la CFDT,
05:46les discussions vont s'engager.
05:47C'est difficile, pour le Parti socialiste,
05:49sur le plan politique, de dire
05:51non, non, il ne faut pas discuter, il faut censurer tout de suite.
05:53Donc on voit bien que François Bayrou peut aussi
05:55envisager de s'appuyer sur ce dialogue social,
05:58éventuellement restauré,
05:59pour faire avancer le dialogue politique.
06:00Ça veut dire que si les partenaires sociaux font un pas,
06:02les politiques derrière vont devoir faire le même pas ?
06:05Ils ont déjà fait un petit pas.
06:06Si vous regardez bien, la gauche,
06:07lorsqu'elle est sortie, lorsque les socialistes ont sorti
06:09de Matignon, c'était lundi.
06:11De Bercy, pardon.
06:13Merci Gilles, je reconnais là.
06:15La précision de Gilles.
06:16Votre précision.
06:17Lorsqu'ils sont sortis de Bercy, lundi,
06:19ils ne réclamaient pas l'abrogation de la réforme des retraites,
06:22ni même le gel, la suspension.
06:23Patrick Cannaire, le président du groupe socialiste Sénat,
06:26se félicitait lui aussi, en attendant le détail,
06:28mais que le ministre de l'économie, Eric Lombard,
06:32en l'occurrence, n'est pas de tabou.
06:33Il se montre ouvert à des évolutions significatives.
06:36Et Olivier Faure, le premier secrétaire du PS,
06:38demande lui des concessions remarquables.
06:40Ce n'est pas la même chose que suspension et abrogation.
06:43Qu'est-ce qu'on met dans concessions remarquables d'ailleurs ?
06:45C'est la question.
06:46Il y a ce qui concerne les retraites,
06:48je crois que c'est de l'ordre du PLFSS.
06:50Là, ce qu'on construit, c'est le budget.
06:52Il y a d'autres choses.
06:53Par exemple, la suppression des 4000 postes de profs.
06:56Là, on a l'impression qu'il y a du grain à moudre.
06:59Elisabeth Borne elle-même,
07:00ministre de l'éducation nationale,
07:01a dit « je me battrai pour qu'il n'y ait pas de suppression ».
07:04La gauche peut essayer de toute façon.
07:06Là, comment dire ?
07:08La première censure,
07:09parce que ce qui se joue,
07:10c'est la censure ou pas sur le budget.
07:12La première censure,
07:13elle est gratos pour tout le monde.
07:14C'est cadeau.
07:15Vous censurez le gouvernement, très bien.
07:17Il n'y a plus de Michel Barnier.
07:18Vous trouvez un autre Michel Barnier.
07:20Ça commence par B.
07:21Il a 73 ans.
07:22C'est exactement la même chose.
07:23Barnier, Bayrou.
07:24Il y a Braquia, mais je ne suis pas candidate.
07:27Bornstein, je ne suis pas candidat non plus.
07:29C'est pour ça que Bernard Cazeneuve attend,
07:30mais ça doit arriver.
07:31C'est ça.
07:32Pour le PS, il a censuré.
07:35Il a montré à ses électeurs que c'était dans l'opposition.
07:37La deuxième, c'est beaucoup plus cher.
07:39Quand Olivier Faure dit « il faut à la France un budget »,
07:41c'est la première chose qu'il a dit hier matin à Sonia Devilleur.
07:44Il faut à la France un budget.
07:45Ça veut dire que chacun a compris
07:47que la deuxième censure était beaucoup plus compliquée.
07:50Pour le gouvernement, c'est Emmanuel Macron
07:52qui sera en première ligne immédiatement.
07:54Pour la gauche, ça serait assumer des responsabilités
07:56de désordre que les partis de gouvernement
07:58ne sont peut-être pas prêts à assumer
07:59parce que leur électorat n'y est pas prêt.
08:01Donc, chacun doit trouver les...
08:05En fait, la gauche doit trouver des concessions remarquables,
08:08a dit Olivier Faure.
08:09La gauche doit pouvoir se retourner
08:11à la fois vers Jean-Luc Mélenchon,
08:12enfin la gauche, nom et les filles,
08:14à la fois vers Jean-Luc Mélenchon et vers son électorat
08:16pour dire « ok, ça ne sera pas le programme
08:18du nouveau Front Populaire qui s'applique,
08:20ça ne sera même pas le budget du PS,
08:22mais on a obtenu en négociant mieux
08:25que ce qu'on a censuré sous Michel Barnier ».
08:28C'est aussi un moyen pour la gauche
08:30de justifier la censure.
08:31On n'a pas censuré pour rien.
08:32On a obtenu un peu, moyen, beaucoup,
08:35mais on a obtenu un certain nombre de choses.
08:37Donc, le gouvernement doit payer,
08:39doit faire les concessions suffisantes
08:42pour que la gauche accepte de ne pas le censurer
08:45parce qu'elle pourra dire à l'opinion publique de gauche
08:47« voilà, ce n'est pas le grand soir,
08:49ce n'est pas le grand soir,
08:51mais on a quand même gagné quelques postes de prof,
08:53on a gagné une réouverture des négociations
08:55sur les retraites,
08:56on a gagné peut-être une réindexation
08:58des retraites,
08:59voilà ce que sont les gestes remarquables
09:01qu'ils doivent essayer d'obtenir ».
09:03Mais si on fait l'état des lieux à l'instant T,
09:05il y a la négociation avec la gauche,
09:07nom et les filles,
09:08et les filles sont sûres de censurer.
09:09Du côté du RN, il y a un point d'interrogation.
09:12Oui, mais il y a plus d'enjeux
09:13si la gauche ne censure pas.
09:16Mathématiquement, c'est ce qu'il faut expliquer.
09:18Le RN souffle chaud et le froid aussi.
09:21Un jour ça va,
09:22un jour derrière, François Bayrou
09:24en prend pour son grade.
09:26Donc effectivement, c'est un équilibre compliqué
09:28et même avec la gauche,
09:29même avec le PS,
09:30parce que même si le PS obtient des petites victoires,
09:33des petites victoires,
09:34voire des moyennes victoires,
09:35il faut aussi que François Bayrou derrière
09:38puisse aller aussi dans leur sens
09:41et ne pas fragiliser ce qu'il est en train de gagner
09:44avec ses consultations et avec cette porte ouverte.
09:47Mais arithmétiquement, c'est vrai que LFI plus RN,
09:48ça ne fait pas de majorité.
09:49Donc il n'y a pas de quoi renverser un gouvernement.
09:50C'est-à-dire que si jamais il y a effectivement un accord,
09:53un compromis d'une façon ou d'une autre
09:54entre le gouvernement et le reste de la gauche
09:57hors LFI, en particulier les socialistes,
09:59ça démonétise totalement le RN d'une part
10:02et LFI d'autre part,
10:03qui n'a plus d'influence.
10:04Éric Lombard a été très net l'autre matin
10:06en disant qu'il n'y a plus ça à négocier avec la gauche
10:08qu'avec la droite.
10:09Il a dit, y compris les écolos,
10:11y compris le PC.
10:12Donc il mettait du contenu au fait,
10:14en fait, je veux négocier avec vous
10:15pour ne pas avoir à faire attention
10:19à ce que fera le RN.
10:209h16 sur France Info.
10:21Dans un instant, on va parler des réactions politiques
10:23à la suite de la mort de Jean-Marie Le Pen.
10:26Mais d'abord, c'est le Fil Info de Maureen Swignard.
10:28Pas de transport scolaire et interurbain
10:30aujourd'hui dans les Hauts-de-France.
10:32La neige et le verglas en cause.
10:34Une vigilance orange est déclenchée cet après-midi
10:36pour cinq départements.
10:37L'Oise, la Seine-Maritime, la Somme,
10:39le Pas-de-Calais et le Nord.
10:41Mathilde Panot dit ne pas être choquée
10:43par les rassemblements festifs organisés hier soir
10:46après la mort de Jean-Marie Le Pen à 96 ans.
10:48Il a insulté les personnes de confession juive.
10:51Musulmane a été multi-condamné pour haine raciale.
10:54« Raciale », dit la chef de file
10:56des députés de la France Insoumise.
10:57Les obsèques du fondateur du Front National
11:00auront lieu samedi à la Trinité-sur-Mer.
11:02Certaines sanctions contre la Syrie
11:04pourraient être levées rapidement.
11:06C'est ce que dit ce matin
11:07le chef de la diplomatie française.
11:09Et cela après le renversement de Bachar al-Assad
11:11et l'arrivée au pouvoir de l'islamiste Ahmad al-Shareh.
11:14Jean-Noël Barraud précise que la France
11:17ne fait pas de chèque en blanc au nouveau régime.
11:19Et puis le chef de la diplomatie française
11:21qui affirme aussi qu'il n'est pas question
11:23de laisser Donald Trump menacer
11:25les frontières souveraines de l'Union européenne.
11:27Le président américain élu vient d'affirmer
11:30qu'il n'excluait pas de recourir à la force
11:32pour prendre le contrôle d'abord du canal du Panama
11:35et aussi du Groenland,
11:36un territoire autonome du Danemark.
11:40France Info
11:44Les informés, Renaud Dely, Saliha Brakia
11:50Et les informés continuent avec Victoria Koussa
11:52journaliste au service politique de France Info
11:54Gilles Bernstein, éditorialiste politique à France Info TV
11:57Renaud Dely, on va maintenant parler des réactions politiques
11:59à la mort de Jean-Marie Le Pen.
12:01Elles sont intéressantes à analyser.
12:03Et des réactions évidemment extrêmement contrastées
12:05puisque Jean-Marie Le Pen même après son décès
12:07continue de diviser profondément le pays
12:09et le monde politique.
12:11A l'annonce de la mort de Jean-Marie Le Pen
12:13hier à l'âge de 96 ans, Emmanuel Macron
12:15s'en est tenu au strict minimum.
12:16Un très bref communiqué de l'Elysée
12:18renvoyant la charge à l'Histoire
12:20de juger les actes de cet homme politique
12:22d'extrême droite.
12:23François Bayrou, lui en revanche,
12:25a été vivement critiqué pour avoir écrit
12:27au-delà des polémiques qui étaient son arme préférée
12:29des affrontements nécessaires sur le fond.
12:30Jean-Marie Le Pen aurait été une figure
12:32de la vie politique française.
12:33On savait en le combattant quelle combattante il était.
12:35C'est un propos qui a été considéré comme étant
12:37trop élogieux par toute la gauche
12:39et pas seulement, y compris aussi par des responsables
12:41de la majorité qui ont vertement critiqué
12:43le Premier Ministre.
12:44La gauche, elle, a continué
12:46de dresser un réquisitoire de l'homme
12:48politique Jean-Marie Le Pen
12:50et des idées en expliquant qu'il s'agissait
12:52pour elle de continuer à combattre ces idées
12:54d'extrême droite.
12:55L'extrême droite justement, elle, a réagi
12:57globalement, a commué
12:59dans une ferveur pour saluer
13:01Jean-Marie Le Pen.
13:03C'est une œuvre qui a servi la France
13:05selon Jordan Bardella.
13:06Sa petite-fille Marion Maréchal s'est engagée
13:08à poursuivre la mission de son grand-père.
13:10Éric Zemmour, lui aussi, a applaudi
13:12l'œuvre et l'héritage de Jean-Marie Le Pen.
13:14Tous les élus RN l'ont fait, tous,
13:16sauf une pour l'instant qui est toujours silencieuse,
13:18Marine Le Pen, qui n'a toujours pas
13:20officiellement réagi.
13:22Mais il est vrai qu'elle a appris la mort
13:24de son père dans l'avion
13:26qu'il a ramené de Mayotte.
13:28Elle est arrivée en France hier soir
13:30en métropole,
13:32vers 21h hier soir.
13:34Marine Le Pen qui n'a toujours pas pris la parole, et justement,
13:36Pierrick Bonneau, journaliste au service politique de France Info,
13:38vous nous avez rejoint, puisque vous étiez dans l'avion
13:40avec Marine Le Pen.
13:42Vous avez atterri hier soir, effectivement,
13:44vers 23h30 à Paris.
13:46Elle a appris
13:48la nouvelle, la mort de son père,
13:50grâce aux journalistes.
13:52Oui, nous étions une délégation de journalistes
13:54et de députés, députés européens, avec
13:56Marine Le Pen. Elle revenait d'un voyage à Mayotte,
13:58deux jours auprès des sinistrés de l'ouragan
14:00Chido. Nous avons décollé
14:02vers 9h, heure locale,
14:04hier matin, et on avait une escale technique
14:06à Nairobi, au Kenya. Là, à Nairobi,
14:08on rallume nos téléphones, nous les journalistes,
14:10et très vite, au bout de dix minutes,
14:12tombe l'alerte de l'agence France Presse
14:14qui nous annonce que Jean-Marie Le Pen est mort.
14:16On se rend très vite compte que personne
14:18dans l'équipe de Marine Le Pen n'est au courant
14:20de la nouvelle. Alors, moi, je vais informer
14:22le conseiller presse du Rassemblement National, qui est assis
14:24juste devant moi,
14:26de la nouvelle. Je lui montre, en fait, la capture d'écran.
14:28Il n'était pas au courant ? Il n'était pas au courant. Il prend
14:30en photo mon téléphone, pour vous raconter un peu les coulisses
14:32de ce qui s'est passé dans l'avion.
14:34Et il va montrer la photo
14:36de l'alerte AFP sur mon téléphone
14:38à Marine Le Pen, qui se situait à l'avant de l'appareil.
14:40Elle est allée ensuite
14:42dans la cabine de pilotage, Marine Le Pen,
14:44pour pouvoir téléphoner à ses proches, car elle n'avait
14:46pas de réseau sur son téléphone. Et on a
14:48revu Marine Le Pen ressortir un quart d'heure plus tard
14:50de la cabine de pilotage en larmes.
14:52Elle s'est rassise, et on ne l'a pas
14:54revue du tout
14:56du vol. Ça a duré huit heures.
14:58A aucun moment, elle est venue vous parler ?
15:00Non. Elle ne souhaitait pas nous parler.
15:02Elle était très affectée à Marine Le Pen. On l'a vu
15:04à plusieurs reprises, effectivement, très émue
15:06en larmes. Même, je vous le disais, quand elle est sortie
15:08de la cabine de pilotage, on imagine que c'est très
15:10difficile pour une fille de perdre son père de façon générale.
15:12Donc là, derrière la femme politique,
15:14on a réellement vu une fille
15:16qui est endeuillée, qui est très affectée
15:18par la mort de son père. Ce qui est important dans ce
15:20que vous nous racontez ce matin, Pierrick Bonneau,
15:22c'est que, effectivement, c'est la famille
15:24qui a confirmé l'information à l'AFP
15:26et à l'agence France Presse.
15:28Marine Le Pen n'était pas dans la boucle.
15:30Non. Probablement les sœurs de Marine Le Pen,
15:32Marie-Caroline et Yann, l'une ou l'autre,
15:34aidée par Philippe Olivier,
15:36l'époux de
15:38Marie-Caroline Le Pen.
15:40Effectivement,
15:42elle n'était pas du tout au courant
15:44de Marine Le Pen. Alors, certes, il y avait eu des alertes de santé
15:46les jours et les heures qui ont
15:48précédé.
15:50Elle savait, en tout cas, que Jean-Marie Le Pen était
15:52à l'hôpital. Mais quand on est partis de Mayotte,
15:54hier matin, tout se passait bien,
15:56j'allais dire. En tout cas, il n'y avait pas d'alerte particulière,
15:58il n'y avait pas d'inquiétude particulière de la part de Marine Le Pen.
16:00Et, effectivement, on peut se poser
16:02la question. Est-ce que ce n'est pas
16:04une indélicatesse des membres
16:06de la famille qui ont prévu l'agence France Presse ?
16:08Est-ce qu'ils ne pouvaient pas attendre
16:10le soir même que Marine Le Pen
16:12rentre à Mayotte ? En tout cas, au Rassemblement national,
16:14on se pose clairement la question.
16:16Pourquoi est-ce que
16:18ça a été si précipité ? Ce que nous
16:20dit l'équipe de Marine Le Pen,
16:22c'est qu'ils voulaient, que la famille
16:24voulait éviter les fuites.
16:26Il commençait à y avoir des rumeurs, hier matin,
16:28qui nous parlaient d'une mort
16:30de Jean-Marie Le Pen. Mais ce n'est pas la première
16:32rumeur qu'on a eue ces dernières semaines.
16:34La version officielle, c'est qu'en fait,
16:36on a voulu éviter les fuites. Donc, on a annoncé
16:38dès que possible
16:40la mort de Jean-Marie Le Pen.
16:42Il reste quand même une question qui se pose.
16:44C'est ce que je vous disais. Pourquoi
16:46est-ce qu'on n'a pas attendu ? Pourquoi est-ce qu'ils n'ont pas attendu
16:48d'avoir, au moins, Marine Le Pen
16:50au téléphone ?
16:52C'est jamais agréable, j'imagine, de perdre un proche
16:54en la prenant dans la presse.
16:56Ils n'ont pas attendu, en tout cas.
16:58Est-ce qu'il est prévu qu'elle prenne la parole prochainement ?
17:00Hier soir, elle refusait de nous
17:02parler. On nous explique
17:04dans l'équipe de Marine Le Pen qu'il faut
17:06respecter une période de deuil. D'ailleurs,
17:08Jordan Bardella, le patron du parti,
17:10lui-même a tweeté
17:12sur X, hier, qu'il fallait respecter la période
17:14de deuil de Marine Le Pen.
17:16Je pense qu'elle n'est tout simplement pas capable,
17:18aujourd'hui encore, de s'exprimer publiquement
17:20sur la mort de son père. Ça viendra sans doute, mais pas
17:22tout de suite. – Le père de Marine Le Pen
17:24qui est aussi un homme politique,
17:26qui a marqué la politique française
17:28ces 30 dernières années,
17:30même plus, ces 50 dernières années.
17:32Les réactions politiques, on en parlait
17:34avec Renaud Delis, elles sont diverses. Et puis, il y a le
17:36tweet de François Bayrou, le Premier ministre,
17:38qui parle de polémique. Et ça, évidemment,
17:40ça fait polémique, en parlant de Jean-Marie Le Pen.
17:42– Notamment à gauche, qui
17:44ne comprend pas cette réaction.
17:46– Le mot choisi. – Le mot choisi, puisque polémique,
17:48il parle des propos, quand même,
17:50racistes,
17:52voire négationnistes,
17:54antisémites, qui ont été condamnés par la justice.
17:56Donc, en fait, factuellement,
17:58ce sont
18:00ces termes-là qui ont été retenus,
18:02aussi, par la justice. Et donc,
18:04effectivement, difficile pour la gauche,
18:06pour les adversaires politiques
18:08de François Bayrou,
18:10de ne pas y voir une main tendue
18:12à Jean-Marie Le Pen, au Rassemblement national,
18:14peut-être avec l'espoir, derrière, que
18:16la patronne des députés RN
18:18se souvienne, aussi, de ce
18:20message d'hommage,
18:22d'une forme d'hommage à Jean-Marie Le Pen.
18:24– Ce qui parle aussi d'un combattant, dans son tweet.
18:26– Quand on parle d'un combattant,
18:28il y a l'idée d'adversaires valeureux.
18:30Voilà. On a combattu
18:32à armes égales. Chose d'hommage
18:34viriliste entre deux hommes qui se sont
18:36combattus, et beaucoup, à gauche,
18:38mais aussi dans la majorité. Moi, j'ai vu des réactions
18:40off de députés de la majorité
18:42qui disaient, si Bayrou, il veut acheter la non-censure du RN,
18:44parce que c'est ceux dont parlait
18:46Victoria, s'il veut acheter la non-censure du RN
18:48comme ça, en valorisant
18:50Jean-Marie Le Pen, ça ne va pas
18:52dans la bonne direction. On peut dire que c'est un personnage
18:54important de la vie politique française.
18:56C'est ce qu'a dit Emmanuel Macron. C'est vrai que depuis
18:5870 ans, Jean-Marie Le Pen,
19:00peut-être un peu moins, est important. Mais on peut aussi,
19:02dans le même tweet, rappeler
19:04ses idées nauséabondes.
19:06Ce qu'il n'a pas fait.
19:08C'est vrai qu'il y a un certain malaise
19:10vis-à-vis de l'hommage
19:12aux militants valeureux
19:14rappelés, sans dire
19:16qui il était et ses idées.
19:18Parce que c'est vrai que des propos de l'antisémitisme,
19:20ce n'est pas une opinion, c'est encore moins une polémique,
19:22c'est un délit, point barre.
19:24Il eût été utile que
19:26le Premier ministre le rappelle.
19:28Je pense qu'il y a plusieurs choses. Il y a une faute politique,
19:30sans aucun doute, de ne pas avoir rappelé tout ça,
19:32le passé, le passif
19:34de Jean-Marie Le Pen.
19:36Je pense qu'il y a peut-être un calcul politique derrière.
19:38Est-ce que c'est une façon, une fois de plus, de ménager
19:40Marine Le Pen pour la suite ?
19:42Je pense que ça correspond aussi à la nature de François Bayrou.
19:44C'est-à-dire que c'est quelqu'un qui aime dire du bien de ses adversaires.
19:46Je l'ai entendu souvent,
19:48et je ne les mets pas sur le même pied d'égalité
19:50au regard de ce qu'ils ont fait dans l'histoire, bien entendu.
19:52Mais j'ai entendu souvent dire le plus grand bien de Jean-Luc Mélenchon.
19:54C'est quelqu'un qui dit beaucoup
19:56de bien des gens qu'il
19:58combat politiquement.
20:00Ça répond peut-être à cette nature
20:02de celui qui se veut rassembleur, etc.
20:04Dernier point, on comprend mieux
20:06d'ailleurs, y compris avec la faute de
20:08François Bayrou, pourquoi la plupart des responsables
20:10importants de la majorité sont aussi
20:12discrets. C'est-à-dire qu'il est
20:14difficile, sauf si
20:16on est vraiment une gauche
20:18engagée dans le combat
20:20anti-FN de longue date,
20:22d'évoquer
20:24la disparition de quelqu'un
20:26en l'accablant
20:28de façon extrêmement prononcée.
20:30On peut rappeler juste factuellement ce qu'on disait à l'instant,
20:32les condamnations, évidemment,
20:34pour incitation à l'haine raciale, antisémitisme,
20:36contestation de crimes contre l'humanité.
20:38Mais on comprend d'ailleurs
20:40le caractère extrêmement succinct
20:42du communiqué de l'Elysée et d'Emmanuel Macron.
20:44On n'a jamais vu un communiqué aussi bref.
20:46Envoyons à l'histoire la charge du juge Jean-Marie Le Pen.
20:48Un tout dernier point, la période de deuil
20:50pour justifier le silence de Marine Le Pen me semble
20:52un argument qui ne tienne pas la route.
20:54Ça n'empêche pas la douleur personnelle, intime,
20:56affective, parfaitement respectable et compréhensible
20:58et accentuée probablement par l'éloignement
21:00d'un communiqué ou un tweet.
21:02Ce qu'a fait sa sœur Marie-Caroline Le Pen,
21:04ce qu'a fait sa nièce Marion Maréchal, etc.
21:06Je pense qu'il y a aussi une difficulté politique.
21:08L'exercice est délicat pour elle de saluer
21:10l'œuvre et l'héritage de son père
21:12au moment où elle cherche depuis de nombreuses années
21:14à essayer de donner l'impression de s'en éloigner.
21:16Ça va faire partie des déclarations
21:18très importantes de la part de Marine Le Pen.
21:20Là, on juge le destin de quelqu'un parce que
21:22tout ce qu'elle essaye de gommer
21:24depuis des années va ressortir et déjà ressorti.
21:26Combien y a-t-il eu
21:28de sujets diffusés depuis hier 13h
21:30avec toutes les, ce qui ne sont pas des
21:32provocations, tous les délits, tous les
21:34propos qui ont été des délits
21:36prononcés par Marine Le Pen,
21:38par Jean-Marie Le Pen, elle va être
21:40confrontée à ça et il va falloir
21:42qu'elle commande ça.
21:44Assumer ou pas, les deux sont
21:46impossibles. C'est-à-dire ternir
21:48l'image de quelqu'un
21:50qui en plus est son père, c'est compliqué.
21:52De dire oui, ses propos étaient de l'antisémitisme,
21:54oui, ses propos sont inacceptables, c'est très
21:56compliqué pour elle, mais à l'inverse,
21:58toute complaisance vis-à-vis de ses propos
22:00serait aussi immédiatement
22:02condamnée. Donc, elle doit
22:04vraiment trouver les mots et c'est pas facile.
22:06Je pense qu'au-delà de l'émotion, c'est aussi
22:08pour ça qu'elle a attendu, qu'elle n'a pas voulu réagir
22:10sur le... Dans l'avion hier.
22:12Voilà, je pense que c'était trop tôt,
22:14il y avait trop d'émotion, il y avait surtout pas assez de préparation.
22:16Elle va prendre un petit peu de temps, je pense, pour effectivement
22:18peser chaque mot qu'elle emploiera
22:20pour rendre hommage à son père.
22:21Pierrick Bonneau, journaliste au service politique de France Info
22:23qui était dans l'avion avec Marine Le Pen
22:25quand elle a appris la mort de son père.
22:27Merci beaucoup à tous les quatre.
22:29Victoria Coussa, journaliste au service politique de France Info.
22:31On vous retrouve tous les matins pour le Brief Politique
22:33à 7h24. Merci Gilles Bernstein,
22:35éditeur réaliste politique à France Info TV.
22:37Vous revenez quand vous voulez. Merci Renaud.
22:39Merci à vous, salut. Les informés du soir,
22:41c'est donc ce soir à 20h avec Aurélie Herbemont
22:43et Jean-Rémi Baudot.