Plongez dans l’univers impitoyable des organisations où règnent le non-dit, le jargon managérial et les règles implicites. Empreint d’une ironie mordante et d’une plume incisive, loin des discours convenus des manuels de management, l'ouvrage de l'ingénieur Paul Tomassieu "Bullshit Corporation - Guide de survie en entreprise", révèle sans détour la face cachée du monde professionnel. L'auteur dévoile les rouages cachés des entreprises, les biais cognitifs qui nous piègent, les tactiques secrètes des managers et les dynamiques invisibles qui gouvernent les relations hiérarchiques. Après avoir mis en lumière ces mécanismes, il livre de véritables astuces pour déjouer les manipulations, décrypter les attentes implicites et explicites, et adopter des stratégies qui vous permettront d’éviter les pièges et de tirer votre épingle du jeu. Un livre pour affronter la complexité et les absurdités du monde de l’entreprise !
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans notre Zoom aujourd'hui en compagnie de Paul Thomassieu.
00:11Bonjour monsieur.
00:12Bonjour.
00:13Paul Thomassieu, ingénieur, essayiste, vous avez travaillé dans de grands groupes industriels
00:18français et vous publiez l'ouvrage dont on va parler dans un instant, Bullshit Corporation,
00:24guide de survie en entreprise, comme d'habitude à retrouver sur la boutique en ligne.
00:29Alors, la Bullshit Corporation, c'est la référence à ces anglicismes qu'on entend
00:36partout dans les entreprises françaises de nos jours.
00:40Qu'est-ce que ça veut dire le Bullshit, la Bullshit Corporation ?
00:43Alors, la Bullshit Corporation, en fait, c'est un peu l'entreprise dans laquelle
00:49on met en avant l'apparence et la politique avant les intérêts réels de l'entreprise.
00:59C'est une entreprise dans laquelle les gens vont progresser, non pas au mérite,
01:04mais au relationnel, les arrangements entre copains, les… Voilà.
01:10Bullshit Corporation, finalement…
01:12Est-ce que c'est forcément une grande entreprise, genre usine à gaz ?
01:16Alors, moi, j'ai connu beaucoup d'usines à gaz, donc je parle surtout de celle-là
01:20dans mon livre.
01:21Maintenant, j'imagine qu'on est capable de faire des Bullshit Corporation à beaucoup
01:25plus petite échelle, sans problème.
01:28Il suffit de tordre la réalité en… comment dire… en mettant des règles qui sont édictées
01:37sur le référentiel d'entreprise et qui ne sont en réalité jamais appliquées parce
01:40que ça n'arrange personne, pour que ça devienne facilement une Bullshit Corporation.
01:44Est-ce que la Bullshit Corporation… Alors, je ne sais pas si vous avez travaillé dans
01:47la fonction publique, mais on la retrouve dans les hautes sphères de la fonction publique.
01:52Est-ce que la Bullshit Corporation, aussi la Réunionite… Enfin, on va en parler,
01:56mais cet aspect de management, d'organisation, on peut le retrouver dans l'État ?
02:04Alors, certainement, puisque de toute façon, la Bullshit Corporation, c'est une organisation
02:09qui est créée par les biais cognitifs des êtres humains.
02:13Donc, les intérêts personnels qui priment sur les intérêts généraux.
02:18Donc, je n'ai pas travaillé dans la fonction publique, je n'ai pas travaillé dans ces
02:21instances-là, mais il est aisé de se dire que finalement, à partir du moment où les
02:26êtres humains cherchent à se faire une place au soleil au détriment de l'intérêt collectif,
02:30on va créer les conditions d'une organisation complètement trafiquée, qui en fait ne répondra
02:38pas à son objectif premier.
02:39Alors, vous citez les ouvrages de plusieurs personnes qui ont réussi dans les affaires,
02:46genre Elon Musk et tout, mais vous dites qu'au fond, il n'y a pas de méthode pour réussir
02:51que outre le courage de travailler, le succès serait pour bonne partie lié à la chance.
02:57Alors, vous allez en casser plus d'un qui un peu roule des mécaniques en disant, t'as
03:03vu ce qu'il y a sur mon compte en banque, c'est bibi.
03:05C'est vrai.
03:06A la chance, est-ce qu'elle se provoque finalement ?
03:09Alors oui, je pense qu'elle se provoque.
03:11Elle se provoque en faisant globalement rouler le dé de la chance, c'est-à-dire en travaillant.
03:18En travaillant, on fait bouger son environnement, on fait bouger les paramètres de sa vie et
03:25à force de tenter des choses, on finit par tomber sur le bon chiffre et donc à réussir.
03:32Mais là où en fait je critique les méthodes à succès, c'est qu'elles sont beaucoup
03:37basées sur le biais du survivant, c'est-à-dire que ceux qui ont réussi écrivent des livres
03:42en disant, voilà, j'ai réussi parce que j'ai fait comme ci et comme ça.
03:45Mais en fait, on n'a aucun livre qui sont écrits par les personnes qui ont échoué
03:50en faisant exactement la même chose.
03:51Donc ça, c'est aussi un biais très communément vu, c'est qu'on se base que sur les échantillons
03:59qui sont à notre disposition pour dire, ah bah oui, vous voyez, c'est comme ça que
04:02ça fonctionne, alors qu'on ne voit pas tous les échecs qui ont lieu.
04:05Ce biais du survivant, d'ailleurs, il y a une anecdote assez rigolote, c'est qu'au
04:10seconde guerre mondiale, on a mis au point un casque qui permettait de protéger la tête
04:16des soldats, et les médecins ont vu les statistiques de blessés à la tête augmenter de manière
04:22drastique.
04:23– Donc c'est de la faute du casque ? – La conclusion, voilà, le casque blesse
04:26les gens à la tête, sauf que sans casque, en fait, quand on est blessé à la tête,
04:29on meurt.
04:30Donc on ne revient pas dans les statistiques.
04:31Voilà, c'est ça le biais du survivant.
04:32– Mais alors, vous dites quand même qu'il y a l'environnement social et culturel,
04:37les caractéristiques personnelles, et le bon moment, agir au bon moment qui participe
04:43de l'élaboration de cette chance ? – Oui, tout à fait, alors il y a les conditions
04:48initiales, c'est ce qu'on appelle l'effet Mathieu, l'effet Mathieu ça vient de l'évangile
04:52qui dit on donnera à celui qui a et il sera dans l'opulence, et à celui qui n'a pas
04:57on lui retirera même ce qu'il a.
04:58Donc si vous naissez dans un environnement propice, déjà si vous naissez dans un pays
05:05pauvre, en guerre, etc, évidemment vous avez moins de chances de réussir que si vous
05:09naissez en France, à Paris, avec des parents riches et bien portants, mais après il y
05:15a aussi beaucoup, encore une fois, de biais cognitifs qui peuvent vous aider dans la vie,
05:21c'est complètement idiot, mais il y a une étude qui a montré qu'aux Etats-Unis,
05:25un centimètre de plus dans votre taille vous permettait de gagner en moyenne 300 dollars
05:29de plus par an, ou par mois, je ne sais plus, je crois que c'était par mois.
05:32Donc juger beau et grand, il y en aurait plus.
05:35C'est l'effet de halo, qui d'ailleurs statistiquement a fait élire des présidents
05:40américains statistiquement plus grands que la moyenne de la population américaine.
05:43Donc on juge les gens aussi sur leur apparence.
05:46En France ça ne marche pas, les trois derniers présidents, ils n'y dépassent pas le 1,70m.
05:50C'est vrai, c'est vrai, mais par ailleurs on voit aussi dans les jugements, dans les
05:54jugements si vous êtes beau, vous aurez des jugements plus cléments que si vous êtes
05:59moins clé.
06:00Tout ça, on ne peut pas dire que ce soit des paramètres qui sont à notre main, la
06:03beauté, la taille, l'environnement de naissance.
06:06Donc il faut quand même le reconnaître modestement.
06:08Il y a beaucoup de paramètres qui sont finalement de la chance et qui font que ça sera plus
06:14ou moins dur pour nous.
06:15Comme disait Coluche, il y en a qui naîtront petits, noirs et laids, ça sera plus dur
06:20pour eux.
06:21Alors à nos téléspectateurs qui travailleraient dans une Bullshit Corporation, vous leur
06:27conseilliez d'appliquer la philosophie des 5 C, et alors ça veut dire c'est con
06:31mais c'est comme ça.
06:32Qu'est-ce que ça veut dire ça ? Oui, alors ça veut dire économisez votre
06:35énergie en fait, choisissez vos combats.
06:37Si vous avez une idiocie qui est une règle officielle de votre entreprise, ne luttez
06:44pas contre elle, ne perdez pas votre énergie à travailler contre elle, vous allez non
06:48seulement vous faire des ennemis parce que votre management de base est constitué de
06:53personnes qui sont de nature conformiste, c'est d'ailleurs pour ça qu'ils sont
06:56dans ces postes-là parce qu'on promeut les gens qui ne vont pas à l'encontre
07:00des directives de la direction, puisque le but c'est quand même de diffuser aux employés
07:05les directives et que tout le monde marche d'un seul tenant.
07:08Et puis d'autre part, si vous faites ça, vous allez échouer parce que c'est impossible
07:17en fait de lutter contre une loi établie.
07:19Donc, appliquez la loi des 5 C quand vous êtes en face d'une idiocie qui est officielle,
07:24c'est-à-dire conformez-vous à cette idiocie, ou partez, mais si vous comptez rester salarié
07:31dans l'entreprise, appliquez les 5 C, c'est con, mais c'est comme ça, et passez à
07:35autre chose, et dépensez votre énergie autre part.
07:37Alors, dans la Bullshit Corporation, d'ailleurs comme dans toutes les entreprises en France,
07:43j'imagine, il y a deux types de managers, le manager en carton qui peut être toxique
07:48d'un côté, et puis de l'autre côté, il y a le manager en béton.
07:50Alors, comment on les reconnaît ces deux-là, ces deux types de managers ?
07:53Alors, le manager en carton, c'est simple, il va faire, il va montrer que c'est lui
08:00le chef en parlant plus fort, en imposant les choses, en fait, il a souvent des problèmes
08:07de légitimité par rapport à sa position.
08:09Donc, il va faire par exemple l'appel à la complémentation symbolique de soi, donc
08:13c'est une théorie qui dit que quand on ne se sent pas légitime sur quelque chose,
08:17ben on va utiliser des symboles pour montrer qu'on est le chef, ça peut être un stylo
08:23de très grande marque, bien sûr, les habits, des objets, une photo avec Emmanuel Macron
08:29dans le bureau, j'en sais rien, voilà, des choses comme ça, ça, ça vous montre que
08:33votre chef, en fait, il a vraiment besoin de légitimité dans...
08:36Des complexes infériorités.
08:37Oui, c'est ça.
08:38Et faites attention à celui-là parce que ça veut dire que quand il se sentira en insécurité
08:42par rapport à sa position, il va agir de manière violente et il sera très dur, en
08:47fait.
08:48Donc, il faut lui montrer plus de soumission à ce type de manager.
08:51Le manager en béton, à contrario, lui, il n'a pas de problème avec ses légitimités
08:56et je dirais que des choses qu'on peut assez facilement voir si votre manager est un bon
09:01manager, c'est qu'il aime travailler avec les gens.
09:04Déjà, de base, il aime le contact avec les gens.
09:06Donc, vous allez retrouver ces managers, en général, au sein de ses équipes.
09:10C'est-à-dire que s'il travaille avec une grande équipe, son bureau, il va être très
09:14proche, à proximité de ses équipes.
09:16Donc, il aime les gens et il comprend aussi que les gens sont guidés par leurs émotions.
09:21Les émotions, il considère ça comme une valeur managériale importante pour pouvoir
09:26comprendre qu'est-ce qui motive les gens, qu'est-ce qui les pousse aussi à agir dans
09:29un sens ou dans l'autre.
09:30Il va chercher ce qui est caché en eux et qui permet d'aller plus vite au but recherché.
09:36Et le dernier point, c'est qu'il gère son ego.
09:39Pour avoir une équipe performante, il faut que l'ego des collaborateurs soit préservé
09:45principalement et pas l'ego du chef, en fait.
09:48Donc, lui, il gère l'ego de ses collaborateurs pour s'assurer qu'eux ont confiance en eux,
09:53qu'ils vont pouvoir prendre des décisions, qu'ils vont pouvoir agir en leader.
09:55Alors, vous évoquez aussi, Paul Thomassieu, la progression salariale.
10:01Vous dites que c'est un obscur mélange de plusieurs facteurs.
10:05Alors, est-ce qu'un employé qui se donne à fond sera forcément mieux traité que son
10:11collègue qui n'en a jamais foutu une ramée ?
10:14Eh bien, non, malheureusement.
10:15C'est triste, mais c'est comme ça.
10:17Si vous travaillez bien et que vous êtes très performant à votre poste, c'est pas
10:21dit que vous allez avoir une promotion, puisqu'en fait, l'intérêt, c'est aussi de vous garder
10:25à votre poste parce que vous êtes performant à votre poste.
10:27Donc, ça, c'est la première chose.
10:29La deuxième chose, c'est que quelqu'un qui ne travaille pas bien, il peut très facilement
10:34être promu par la technique de la promotion patate chaude.
10:38En fait, il consiste à faire un excellent dossier pour cette personne afin de l'envoyer
10:48paître dans un autre service.
10:49C'est-à-dire que vous habillez la mariée en disant celui-là, il est super et puis
10:54quelqu'un d'autre qui recherche un profil de ce type-là, il va vous le piquer, il va
10:58être très content et puis il se rendra compte après qu'il s'est fait avoir en fait dans
11:02l'histoire.
11:03Donc, ça, malheureusement, c'est des choses qui sont appliquées en entreprise parce que
11:05c'est très difficile de licencier des gens, de se débarrasser de quelqu'un d'incompétent.
11:10Finalement, il est plus facilement mis au placard qu'en fait l'illoger pour insuffisance.
11:16Alors, les priorités d'une entreprise, vous dites, ça n'a rien à voir avec les
11:23besoins de l'être humain.
11:25Alors, entre le profit qui est la caractéristique, la recherche première d'une entreprise et
11:30l'éthique, comment l'entreprise va gérer son image ?
11:34Oui, c'est ça.
11:35L'image a une très, très forte influence et est très importante pour l'entreprise,
11:40mais c'est effectivement quelque chose, la réputation, c'est quelque chose qui est
11:47requis pour obtenir des marchés, pour recruter des gens.
11:51Mais dans la pyramide des besoins de l'entreprise, comme vous l'avez dit, le premier élément,
11:55ça s'appelle, c'est la pyramide de Carole, c'est M. Carole qui l'a créée au début
11:59des années 80.
12:00Le premier élément, c'est l'économie, c'est la rentabilité économique.
12:04Le deuxième élément, c'est la conformité à la loi.
12:06Effectivement, l'éthique et l'altruisme, qui sont les deux derniers niveaux, sont plutôt
12:11facultatifs.
12:12Alors, l'important, c'est de donner l'impression qu'on est éthique, puisque la loi, c'est
12:17obligatoire, la rentabilité économique, c'est obligatoire également, mais l'éthique,
12:21finalement, c'est juste une question d'image.
12:23Donc, comment on communique là-dessus ?
12:24Comment on communique là-dessus ? On fait des déclarations, on fait des règles
12:30internes, en disant aux employés, il faut absolument que vous fassiez de l'inclusion,
12:35que vous soyez gentils les uns avec les autres, etc., l'anti-harcèlement, l'anti-etc.
12:41Et puis, après ça, on se dédouane à partir de là, même si, au final, il va falloir
12:47bien gagner des marchés, donc il va falloir un peu piétiner des concurrents, il va falloir
12:51aussi se faire une place au soleil.
12:52Donc, on va en fait reporter sur l'employé la responsabilité de ne pas respecter des
13:01règles qui sont, comment dire, évidemment, de bon sens, mais en même temps, pas toujours
13:07applicables dans un monde férocement concurrentiel.
13:09La notion de bonheur, elle est aussi au centre de votre ouvrage.
13:13Comment on arrive à trouver le bonheur quand on travaille dans une Bullshit Corporation,
13:19dans une usine à gaz ?
13:21Alors là, je vais vous dire, déjà, la première chose, c'est de ne pas faire de son identité
13:27purement un employé.
13:29Ça, c'est la première chose.
13:31Oui, il faut arriver conditionné au travail, je me mets dans un…
13:35Si vous êtes dans une Bullshit Corporation, il n'y a pas le choix, c'est-à-dire que
13:38ou vous changez d'entreprise, ou alors il va falloir, effectivement, réussir à décorréler
13:44la personne que vous êtes de l'employé qui se trouve dans cette Bullshit Corporation.
13:48Parce que malheureusement, comme on l'a vu pendant la période du Covid, selon le gouvernement,
13:57il y avait environ 70% des emplois qui étaient non-essentiels pour la patrie, puisqu'ils
14:04avaient identifié clairement une liste d'emplois, de professions…
14:08Les caissières, les éboueurs…
14:09Voilà, tout ça.
14:10Malheureusement, qui sont très mal payés, mais qui sont essentiels au fonctionnement
14:14de la nation.
14:15Et tout le reste, en fait, c'est non-essentiel.
14:17Donc, il y a de bonnes chances que nos téléspectateurs fassent partie, comme moi-même, d'une profession
14:24non-essentielle pour faire marcher la nation.
14:27Donc, il faut quand même prendre un peu de recul par rapport à ce qu'on fait dans sa
14:31carrière professionnelle, pour que le jour où ça se passe mal, on n'ait pas l'impression
14:35que c'est sa personne qui est rejetée, mais uniquement une fonction par rapport à
14:41un besoin d'un marché, finalement.
14:44Et cette notion d'employé ou de personne non-essentielle dans l'économie, c'est
14:49quand même assez choquant, au final.
14:52On pourrait imaginer que, dans le cadre de cette mesure du revenu universel, on laisse
15:00les gens chez eux dont on n'a pas forcément besoin pour faire tourner l'économie, et
15:05qu'on emploie quelques millions de personnes pour faire tourner la France.
15:09Écoutez, oui, c'est peut-être une utopie, mais peut-être que c'est aussi un avenir
15:13possible.
15:14Quelque part, je ne sais pas si vendre, quand on voit sur Internet le nombre de services
15:21inutiles qui nous sont vendus dans les publicités qui arrivent avant les vidéos, on peut quand
15:26même se demander si la société ne se tournerait pas même mieux si on ne les avait pas, ce
15:30type de tentations qui ne servent pas à grand-chose.
15:32Alors, vous avez 23 stratagèmes pour survivre en entreprise.
15:37Aidez-nous, aidez nos téléspectateurs qui travailleraient dans une bouchée de corporation.
15:42Quels sont les 5 conseils que vous pourriez leur donner ?
15:45Déjà, il y en a un que vous n'allez pas aimer.
15:48Je vais l'aimer, je vous l'avais donné tout à l'heure et je ne me sens pas du tout là-dedans.
15:54Le stratagème numéro 4, c'est « Je parle BFM TV ».
15:59Ça veut dire quoi ?
16:00Ça veut dire parler consensuel.
16:03En fait, comme je le disais tout à l'heure, votre management est constitué de personnes
16:08qui sont très consensuelles et qui aiment la bien-pensance.
16:14Se couler dans le moule.
16:15Voilà, il faut être dans le moule.
16:17Donc, ne vous intéressez pas à faire de la politique en entreprise, même si vous avez
16:22raison, ne diffusez pas des idées de TV Liberté dans votre entreprise, ça va vous porter
16:27préjudice.
16:29Ça dépend dans quelle entreprise.
16:30Alors, quelqu'un ne s'insulte pas dans une bullshit corporation.
16:34Effectivement.
16:35Donc, effectivement, si vous avez des discussions à la machine à café, restez dans le consensuel,
16:41répétez ce que dit BFM TV, c'est pas mal pour vos discussions de la machine à café
16:45ou du repas de midi.
16:46Et ça vous évitera des ennuis et de froisser des gens qui peuvent vous aider à progresser
16:50dans l'entreprise.
16:51Ça, c'est un premier point.
16:52Le deuxième point, c'est… Alors, je suis désolé aussi pour cette fonction, mais
16:57il y a le stratagème « je parle au RH ». Alors, si vous devez parler à vos ressources
17:02humaines, malheureusement, je sais qu'officiellement, tout le monde vous dit que les ressources
17:05humaines sont là pour se préoccuper du bien le plus important de l'entreprise, à savoir
17:09les employés.
17:10Mais si vous allez voir les ressources humaines, dans la réalité, vous n'avez le droit de
17:13les voir que pour leur dire que vous allez bien, que vous êtes motivé dans votre travail,
17:18que tout se passe bien dans votre travail.
17:20RAS.
17:21Voilà, RAS.
17:22Donc, ne parlez pas de vos problèmes parce que les RH vont vous assimiler aux problèmes.
17:25Et alors, il faut leur dire au RH, j'ai l'intention de… Ça, c'est le stratagème
17:30numéro 13.
17:31Alors, le stratagème numéro 13, c'est un stratagème pour monter dans l'échelle
17:35du leadership.
17:36Alors, l'échelle du leadership, c'est effectivement un outil qui est très pratique
17:39quand vous êtes en responsabilité fonctionnelle, par exemple, que vous êtes chef de projet,
17:44si vous devez faire progresser vos collaborateurs vers plus d'autonomie.
17:48Le but, c'est de leur poser des questions pour que la formulation de vos questions les
17:53pousse à prendre l'initiative.
17:55L'échelle, le niveau 1 du leadership, c'est « je te dis quoi faire ». C'est
18:01la directivité.
18:02Bon, il faut que tu ailles chercher tel élément à tel endroit.
18:06Quand on veut monter dans l'échelle du leadership, c'est on lui demande « que
18:11penses-tu qu'il faudrait faire pour atteindre tel objectif ? ». Et si on veut commencer
18:14et continuer, qu'as-tu l'intention de faire ? Qu'est-ce que tu aimerais faire ?
18:18Et en fait, on va pousser le collaborateur à monter dans cette échelle et à prendre
18:22lui-même les décisions.
18:23Donc, j'ai l'intention d'être un bon début de phrase pour monter en leadership
18:32et montrer à votre chef que vous avez pris en charge un sujet et il vous foutra royalement
18:37la paix si vous commencez vos phrases comme ça parce que déjà, vous pensez à voix
18:41haute, vous lui donnez quel est votre raisonnement et vous lui dites « c'est bon, je prends
18:45en charge ».
18:46Donc, si vous voulez être tranquille avec votre chef, commencez vos phrases par « j'ai
18:49l'intention de faire ceci, cela parce que… », vous lui donnez votre raisonnement et
18:53vous serez tranquille.
18:54On peut peut-être en prendre encore deux « considérer le contrôle comme un besoin
18:58fondamental ».
18:59Oui.
19:00Alors, effectivement, le besoin de contrôle, le besoin de sens, c'est quelque chose…
19:03On va dire, c'est même à votre naissance, vous allez chercher le moyen de vous déplacer
19:09le plus rapidement.
19:10Donc, vous allez confronter vos actions à votre environnement et vous allez vous rendre
19:14compte à un moment donné que le bipédisme, c'est très pratique pour avancer, c'est
19:18mieux que le quatre pattes.
19:19Vous allez vous confronter à ça, à la réalité, vous dire « ça va plus vite, donc j'adopte
19:24cette méthode ». Et en fait, ça, c'est le sens, le contrôle et on est en permanence
19:28en train de se dire « si je fais ça, ça a telle conséquence ».
19:31Et donc, il faut vous dire que tous vos interlocuteurs, ils cherchent toujours à avoir une parle
19:35de contrôle.
19:36D'ailleurs, c'est même ce qui se passe dans la médecine.
19:38Dans la médecine, pour que les patients aillent mieux, on peut proposer aux patients de prendre
19:44son médicament sous forme effervescent ou par intraveineuse.
19:48C'est le même médicament, mais on lui donne une part de contrôle et ça aide le
19:52patient à guérir.
19:53Donc, dites-vous que tous vos interlocuteurs ont besoin d'une part de contrôle.
19:57Si vous la préparez à l'avance, si vous donnez des choix, si vous ouvrez des pots
20:04de miel, des honeypot, on a ça en cybersécurity, on donne, par exemple, des choix qui sont
20:09assez simples, assez triviaux, qui ne vont pas influencer le résultat final, mais qui
20:12permettent à votre interlocuteur d'avoir des parts de contrôle.
20:15Comme ça, au lieu que lui choisisse, si vous ne lui donnez aucune part de contrôle, il
20:20va les choisir lui-même.
20:21C'est comme avec les enfants, ce soir, on peut donner le choix au petit, ça sera soit
20:27ça, soit ça.
20:28Tu choisis.
20:29Mais au final, c'est nous qui avons le contrôle parce qu'on a sélectionné les choix au
20:32préalable.
20:33C'est ça, en fait.
20:34Justement, ça renvoie au stratagème d'automanipulation aussi.
20:37Ah, le stratagème d'automanipulation.
20:40Celui-là, c'est un stratagème pour se lancer dans l'action.
20:44En fait, la base, c'est de dire si vous n'êtes pas motivé pour accomplir une tâche
20:49difficile, gravir l'Everest, ne pensez pas à la montagne, sélectionnez une tâche la
20:55plus petite possible, quelle qu'elle soit, qui contribue à cet objectif.
21:00Dites-vous, si j'ai accompli cette tâche aujourd'hui, je serais fier de moi.
21:04Mais la manipulation vient du fait qu'en fait, vous allez faire ce contrat de manière honnête
21:10avec vous-même.
21:11Mais une fois que vous aurez entamé la machine, une fois que vous aurez entamé la démarche,
21:16vous allez naturellement aller plus loin.
21:18Vous serez un petit peu automanipulé parce que le plus dur dans la motivation, c'est
21:23le démarrage.
21:24Ce n'est pas de poursuivre une fois qu'on a démarré, c'est vraiment de démarrer.
21:26Comme c'est ça le plus dur, il faut se donner un objectif qui est vraiment minimal pour
21:31commencer ce livre.
21:32C'est pareil, je voyais la montagne devant moi.
21:36La première étape, c'est de se dire, attends, créez un fichier Word.
21:40Oui, déjà petit à petit, tâche par tâche.
21:42Mets-lui un titre et puis c'est tout.
21:44Tu auras déjà fait un début et ça sera bon pour aujourd'hui.
21:47Sauf qu'une fois que j'ai fait mon fichier Word, que j'ai mis mon titre, je commençais
21:50à dire, il faut que je mette telle idée.
21:52J'ai déjà avancé beaucoup plus que ce que j'avais prévu.
21:55Simplement parce que je me suis accepté ce contrat simple de me dire, je fais juste cette
21:59tâche d'ouvrir un fichier Word et de lui donner un titre.
22:02C'est un peu ça.
22:04Et alors, Paul Thomassieu, excusez-moi, vous terminez votre ouvrage avec le jeu, le bouche-itomètre.
22:10Donc, comment on joue ?
22:12Alors, le bouche-itomètre, c'est simple, c'est que vous allez avoir des cases à cocher
22:16tout au long de votre lecture avec des phrases ou des comportements.
22:21Si vous les reconnaissez, si c'est quelque chose que vous vivez dans votre entreprise.
22:26C'est pour savoir si on est dans une boule, dans une bouche-itomètre ou une compagnie.
22:29Vous allez pouvoir cocher les cases à la fin de l'ouvrage et savoir où est-ce que
22:33vous êtes.
22:34Est-ce que vous êtes plutôt dans une industrie ça va mieux ou dans une bouche-itomètre
22:38ou entre les deux.
22:39Et ça va vous aider à voir si votre entreprise mérite encore de vous compter dans ses employés
22:43ou s'il faut aller plutôt ailleurs pour exprimer vos talents.
22:47La bouche-itomètre, c'est l'ouvrage de Paul Thomassieu, guide de survie en entreprise
22:52que vous pourrez retrouver sur la boutique en ligne de TV Liberté.
22:56C'est vraiment un ouvrage vraiment marrant avec beaucoup de petites chroniques, beaucoup
23:01de petits résumés, des petites choses à part.
23:06C'est très bien fait, ça se lit vraiment très rapidement, c'est vraiment très drôle.
23:11Merci à vous d'être venu sur notre plateau.
23:12Merci M. Pierre.