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00:00Générique
00:0920h, 21h, France Info, les informés, Victor Mathe.
00:14Bonsoir à toutes et à tous et merci d'être avec nous sur France Info, à la radio et à la télé.
00:19Canal 27, de la TNT. Une certitude, pas d'annonce de la composition du gouvernement.
00:25Ce soir, Emmanuel Macron et François Bayrou, son Premier Ministre,
00:29sont pourtant vues à trois reprises aujourd'hui. L'attente continue donc.
00:33Qu'est-ce qui bloque ? Sur quels noms portent les tractations ? Les derniers
00:36réglages, nous allons largement en parler dans ces informés. Demain, journée de
00:40deuil nationale pour Mayotte, huit jours après le passage du cyclone Chido.
00:44Quelle est la situation sur place ? Quels sont les besoins ? Les responsables
00:47politiques vont-ils continuer sur le long terme à s'intéresser à ce drame ?
00:52Nous nous pencherons sur toutes ces questions. Et puis le tarif de la
00:54consultation qui augmente chez les médecins, 30 euros désormais pour aller
00:58chez le généraliste, qui paye vraiment entre les mutuelles et nous les
01:01patients, on vous explique tout, en fin d'émission. Nos informés ce soir,
01:06bonsoir Serge Thimineau, journaliste politique à France Télé,
01:09Patricia Ellemonnière, bonsoir Patricia, grand reporter à vos côtés Benjamin
01:13Morel, bonsoir, merci d'être avec nous, politologue, maître de conférences en
01:18droits publics à Paris 2, Panthéon, Assas, votre dernier livre, le Parlement,
01:22Temple de la République, et Gauthier Vaillant est également avec nous, bonsoir,
01:25grand chef adjoint du service France au journal La Croix.
01:30François Bayrou avait promis un gouvernement ce week-end ou bien avant
01:34Noël, du moins il l'espérait pour ce week-end, c'est raté, fin du suspense, pour
01:38le reste, il reste justement deux jours avant Noël. Serge Thimineau, est-ce
01:42qu'on aura un gouvernement sous le sapin, si j'ose dire ?
01:45En tout cas, c'est pas un cadeau, clairement on s'attendait à ça, pas forcément parce
01:50qu'on était impatients, mais parce qu'il y a deux, comme on dit, des fenêtres de
01:53tir. C'est ça, on s'était tous dit. On en parlera tout à l'heure, il y a la journée de deuil
01:57nationale, moi je vous le dis à titre personnel, je trouve ça très étonnant,
02:01alors c'est pas une journée, la France est à l'arrêt, mais ne serait-ce que pour
02:04respect pour Mayotte, quand on sait comment le voyage présidentiel s'est
02:07passé, on en reparlera sans doute tout à l'heure. C'est une journée changée de sens tout de
02:10même, le rapport Amberne, une minute de silence. Bien évidemment, et donc on pensait que ce ne
02:14serait pas mardi parce que beaucoup de personnels dans les ministères seront
02:16sans doute en congé, donc on pensait que ça pourrait être réglé
02:20aujourd'hui, après on sait que c'est jamais simple un gouvernement, mais à ce
02:23moment-là, qu'ils arrêtent de fixer des dates, parce qu'on se dit quoi dans ces
02:27cas-là, parce que quand on s'ennuie, on réfléchit, et on se dit que ça coince, et
02:32apparemment ça coince, mais où ça coince, je sais pas si on peut détailler un peu,
02:35il y a apparemment un problème au ministère des affaires étrangères, que
02:38monsieur Darmanin réclame pour re-rentrer dans le gouvernement, que monsieur
02:42Jean-Noël Barraud veut conserver, apparemment avec l'aval du président de
02:45la République, enfin tout ça est très compliqué, il y a quelques calages, alors
02:48on parle de l'auto-autorité, de la transparence à vie politique, ça c'est
02:51un classique, mais bon je pense pas que ce soit là que ça coince, donc voilà où on
02:54en est aujourd'hui, avec une annonce d'un gouvernement a priori demain, on verra,
02:59mais c'est vrai que tout ça ne fait pas très, pardon pour l'expression, mais très
03:04professionnel, à un moment où on n'arrête pas de nous dire, gouvernement
03:07d'intérêt général, il y a urgence, je rappelle que la France n'a pas de budget,
03:10aujourd'hui elle n'a toujours pas de gouvernement. On nous avait annoncé des
03:12derniers réglages, Benjamin Morel, entre François Bayrou et Emmanuel Macron, cet
03:17après-midi, ils se sont vus une fois, deux fois, une troisième fois en fin
03:20d'après-midi, on a l'impression que cela va au-delà de derniers réglages.
03:23Oui, et ce n'est pas en effet des derniers réglages qui seraient liés à l'HATVP,
03:27à l'auto-autorité pour la transparence de la vie publique, c'est des
03:30professions... Qui doivent vérifier les dossiers des futurs potentiels ministres... C'est ça, et donc
03:33ce faisant, on a visiblement deux points de blocage, qui sont un, Bercy, avec le
03:38ministère de l'économie, la question de savoir qui tiendrait Bercy, qu'elle peut
03:41être également le périmètre de Bercy, parce que ça c'est un point assez
03:44important, si vous prenez le précédent gouvernement, il y avait eu quelque chose
03:47d'assez intéressant, c'est que le budget avait été rattaché à Matignon.
03:50Michel Barnier contrôlait directement le budget, là, il s'agirait de voir si on a
03:54une tête à Bercy, si on en a deux, et si elle est macroniste ou pas. L'autre aspect,
03:58évidemment, c'est la question du quai d'Orsay et de la place de Gérald Darmanin,
04:01c'est des points qui sont des points de blocage, qui sont personnels. En d'autres
04:05termes, on n'est pas sur des questions de grands équilibres politiques, on ne perd
04:08pas du temps pour élargir la majorité, auquel cas ça se justifierait.
04:10Personnel, Benjamin Morel, mais tout en réfléchissant à l'environnement
04:14politique, tout autour aussi, également ?
04:17Oui et non, parce que ça ne va pas changer une ligne à l'Assemblée nationale. C'est-à-dire
04:21qu'aujourd'hui, on va devoir passer un budget au mois de février et mars, maximum.
04:26Ce budget, il dépendra de deux choses. Est-ce que les socialistes s'abstiennent sur un
04:3049 à INA3 ? Est-ce que le RN s'abstient sur un 49 à INA3 ? Vous comprenez bien qu'on
04:35mette Laurent Wauquiez, Laurent de Saint-Martin ou le Père Noël à Bercy, ça ne changera
04:40pas fondamentalement la donne en la matière, même si je vote pour le Père Noël.
04:43Patricien Lémonière, si on attend autant, c'est aussi peut-être que l'exécutif se
04:48dit qu'il n'a plus le droit à l'erreur après la censure de Michel Barnier ces dernières
04:53semaines ?
04:54Effectivement, il est difficile de faire une autre erreur et de se retrouver avec une censure.
05:00Mais je crois qu'au regard des Français qui préparent tout ce Noël, ils n'entendent
05:04parler que d'une valse de noms, des noms qu'ils connaissent depuis toujours, on fait
05:09même revenir l'ancien Premier ministre, Borne, Elizabeth Borne, Xavier Bertrand, etc.
05:16Ils ont l'impression qu'on agite des noms, que c'est des disputes de partis, des tripatouillages
05:24entre tendances différentes et tout ça participe un peu plus je crois encore à la décrédibilisation
05:30de notre démocratie.
05:31Ce que les gens ont envie, c'est d'autres choses, c'est de projets, c'est d'idées,
05:35c'est d'accords sur des idées de gouvernement et de là, on ne parle pas, on a l'impression
05:41que ces gens-là pensent déjà aux présidentielles, pensent déjà… Autant de préoccupations
05:47qui sont très loin de celles des Français et autant, à mon avis, de préoccupations
05:51et de discours qui décrédibilisent un peu plus notre démocratie.
05:55Il y a tous ces noms connus, Gauthier Vaillant, on en a évoqué certains, Gérald Darmanin,
05:59Elizabeth Borne, Xavier Bertrand, Pierre Moscovici aussi, son nom a circulé, l'actuel président
06:04de la Cour des Comptes.
06:06L'idée pour le gouvernement de François Bayrou, c'était de muscler justement ce
06:09gouvernement avec des personnalités pour donner un gage de sérieux, en quelque sorte,
06:14plus que le gouvernement Barnier ?
06:15C'était peut-être l'intention.
06:18Maintenant, effectivement, je partage un petit peu l'agacement autour de cette table.
06:23Aussi parce que quand vous raisonnez avec des personnalités, vous vous compliquez la
06:29tâche, parce que qui dit des personnalités dit des égaux, des égaux, des personnes
06:34qui estiment qu'au regard de leur carrière, de leur stature, de leur âge, certaines choses
06:40leur sont dues.
06:41Et je ne suis pas sûr qu'au final, ça se soit avéré être un très bon choix.
06:45On nous a parlé un temps, on a évoqué l'hypothèse d'un gouvernement technique avec peut-être
06:51des personnes, des hauts fonctionnaires, des experts qui, justement, auraient l'avantage
06:56de mettre de côté la question des égaux, la question des personnalités, la question
07:01des ambitions personnelles, au profit de travailler plutôt sur le fond des dossiers.
07:07Je ne sais pas s'il aurait été une très bonne solution, mais en tout cas, ici, on
07:10est effectivement très éloigné de ça.
07:12Et je crois qu'effectivement, dans cette valse des noms, il en ressort beaucoup plus
07:18cette question des jeux d'égaux, de personnalités, qu'une légitimité renforcée de ce gouvernement
07:23parce qu'on aurait des gens avec une stature incontestable.
07:25Qui pense que François Rebsamen, aujourd'hui, est quelqu'un qui apporterait une légitimité
07:32supplémentaire indiscutable à un gouvernement ?
07:34Tant est qu'il soit connu.
07:35Pas de gouvernement ce soir.
07:37On continue la discussion dans un instant.
07:38Le temps de dérouler le Fil info, puisqu'il est 20h10, Stéphane Milam.
07:43Matignon, encore des vérifications en cours.
07:46C'est l'argument qui est avancé ce soir par les services du Premier ministre pour
07:49retarder la publication des noms des nouveaux ministres.
07:53La liste de ces ministres doit notamment être analysée par la Haute Autorité de Transparence
07:57pour la Vie Publique.
07:58Pas de gouvernement ce soir, mais on ne sait pas s'il sera annoncé demain.
08:02Demain, c'est jour de deuil national en hommage aux victimes du cyclone à Mayotte.
08:06Il a fait 35 morts au moins et des milliers de blessés.
08:09L'hôpital de campagne est désormais installé dans l'archipel.
08:12Il va permettre d'aider le personnel hospitalier local alors que les bâtiments sont partiellement détruits.
08:19Neige dans les Alpes, en plaine et sur la route.
08:21Quatre départements restent en vigilance orange devant le risque de neige verglas en Isère, Savoie, Haute-Savoie,
08:27également le département de Lens et puis Météo-France met en garde maintenant face
08:31au risque d'avalanche, y compris près des routes de montagne.
08:34Déclenchement préventif demain entre 6h30 et 8h00 au pied du tunnel du Mont-Blanc, côté français.
08:42Plus de départements en vigilance vent, mais demain encore en Normandie.
08:45Certains trains resteront au dépôt jusqu'à midi.
08:48Pas de trains entre Caen et Grandville.
08:49Le trafic interrompu jusqu'à ce soir au moins entre Caen et Cherbourg.
08:53Et puis lance PSG à 21h05 pour clore les 32e de finale de la Coupe de France.
08:59C'est à suivre depuis le stade Bollard, avant cela Dunkerque a créé la surprise en sortant au Serres 1 à 0,
09:05la Ligue 2 plus forte que la Ligue 1.
09:16Et donc pas de gouvernement annoncé ce soir, on l'a bien compris,
09:19on parlait de l'ego, de chacun, des noms, des personnalités,
09:24il y a aussi un équilibre politique à trouver Serge Simineau pour ce gouvernement,
09:29c'est quoi la formule magique ?
09:31Déjà François Bayrou n'a pas réussi à élargir le socle commun,
09:36qui n'était déjà pas très commun et qui n'était pas un grand socle,
09:38donc on est sur des équilibres classiques,
09:41c'est-à-dire que peut-être qu'il y aura un rééquilibrage en faveur du Modem,
09:44puisque c'est le parti du Premier ministre,
09:46je crois qu'il y avait trois ministres dans le précédent,
09:48Mme Dariussecq, Ferrari et M. Barraud, dont on parlait tout à l'heure au quai d'Orsay,
09:53il se peut qu'il y en ait un ou deux qui rentrent,
09:55donc ça c'est les équilibres entre partis,
09:57mais sur quelle base programmatique ?
09:59On a l'impression qu'on est un peu plus politique que les politiques,
10:03c'est-à-dire qu'on se dit sur quel programme ?
10:05Pour l'instant apparemment il n'y a pas de feuille de route.
10:07– Ils l'ont réussi jusqu'au bout d'attirer des socialistes,
10:09sans succès on l'a dit, ou des anciens socialistes peut-être ?
10:11– Les socialistes, clairement, si on parle du Parti Socialiste,
10:13ils sont dans l'opposition,
10:15on verra après si on a le temps de parler,
10:17de comment ils se comporteront dans les débats,
10:19avec peut-être une non-censure
10:21jusqu'à la déclaration politique générale en janvier,
10:23voire jusqu'au budget,
10:25mais socialiste en tant que tel,
10:27la prise de guerre du dernier gouvernement Barnier,
10:29c'était Didier Migaud qui n'était plus au Parti Socialiste depuis 2010,
10:31si c'est M. Rebsamen,
10:33il s'est déjà rapproché de M. Macron en 2022,
10:37donc il n'y aura pas, sauf surprise,
10:39mais je n'en vois pas,
10:41de socialiste estampillé,
10:43socialiste encore aujourd'hui.
10:45– Ça n'emmènera pas des députés, en tout cas,
10:47dans le socle commun de l'Assemblée.
10:49– Oui, on a parlé de la gauche macroniste,
10:51il y avait Mme Borne, M. Attal, Mme Panosian-Bouvet,
10:53donc il y en avait, mais bon, c'était déjà du rose bien passé.
10:55Donc, quelle majorité,
10:57elle est là ?
10:59C'est le socle commun de M. Barnier,
11:01avec peut-être moins de républicains, ça c'est clair,
11:03mais avec, rapidement,
11:05une tête qui reste,
11:07de M. Retailleau, qui apparemment,
11:09vient avec son paquet cadeau, c'est-à-dire sa vision
11:11du ministère de l'Intérieur, c'est ce qu'il aurait négocié,
11:13c'est le premier que M. Bayrou a rencontré,
11:15donc vous voyez, les équilibres sont les mêmes,
11:17avec peut-être un rééquilibrage,
11:19on parlait des poids lourds, pour dire,
11:21il n'y a pas que M. Retailleau, qui était la star
11:23du gouvernement Barnier, avec Mme Borne,
11:25vous en parliez, M. Darmanin,
11:27M. Bertrand, j'en passe et des meilleurs.
11:29– À propos de Bruno Retailleau, justement,
11:31Benjamin Morel, les républicains, avec, on l'a entendu,
11:33Laurent Wauquiez, qui n'entre, lui, pas personnellement,
11:35a priori, dans ce gouvernement,
11:37les républicains ont fait le jeu,
11:39un peu, d'une sorte de mystère, allait-il y aller,
11:41ou pas, c'était évident qu'ils allaient rester,
11:43finalement. – C'était très probable qu'ils allaient rester,
11:45mais il faut comprendre, tout de même, au-delà des personnalités,
11:47qu'il y a un jeu pour les républicains, c'est pas si simple,
11:49parce que, qu'est-ce qu'on a vu aux européennes ?
11:51On a vu qu'une partie de l'électorat LR était capable
11:53de voter pour le Rassemblement National,
11:55et donc, rentrer dans un tel gouvernement,
11:57avec François Bayrou, c'est prendre le risque
11:59de donner à cet électorat LR,
12:01une forme de blanc-seing, pour aller voir le Rassemblement National,
12:03parce que, regardez, on a été au gouvernement,
12:05regardez, finalement, on n'a pas pu faire grand-chose,
12:07parce que le gouvernement, qui, finalement,
12:09était très très précaire, et donc,
12:11vous voyez bien que, eh bien,
12:13à quoi sert demain LR ?
12:15– Le discours, par exemple, d'un Bruno Retailleau, ce matin,
12:17dans le journal du dimanche, qui dit, ce n'est pas confortable
12:19pour nous, les LR, d'y aller, mais on y va,
12:21en clair, pour la France.
12:23– Alors, c'est pas confortable pour eux, en même temps,
12:25le fait d'être présent, leur permet de montrer
12:27qu'ils sont partie du gouvernement, donc, à partir de là,
12:29ils sont crédibles, mais ils sont crédibles à condition
12:31d'être très à droite, tout de même, c'est-à-dire
12:33qu'il faut arriver à parler à cet électorat-là,
12:35et donc, là, il y a une forme de hiatus stratégique
12:37pour François Bayrou, parce que si jamais
12:39vous voulez vraiment avoir les LR, il faut donner des gages
12:41à Bruno Retailleau, il faut lui permettre
12:43d'exister, et aux LR de ne pas être
12:45totalement marginalisés, et pas être trop en porte-à-faux
12:47vis-à-vis de Marine Le Pen, qui dira, regardez,
12:49ces gens-là ne servent à rien, la prochaine fois, votez pour moi.
12:51Mais, en même temps, si vous donnez des gages à Bruno Retailleau,
12:53vous rendez très difficile pour les socialistes
12:55le fait de ne pas vous censurer.
12:57Et donc, il y a une forme de quadrature du cercle,
12:59ce que vous gagnez à droite, vous le perdez en partie
13:01à gauche, ce que vous gagnez à gauche,
13:03vous risquez de le perdre à droite.
13:05Et cette situation-là a fait que l'élargissement
13:07du socle commun, qui a bien d'autres problématiques
13:09par ailleurs, est extrêmement compliqué,
13:11et qu'on se retrouve, a priori,
13:13sur une configuration barnier,
13:15c'est-à-dire LR plus macroniste,
13:17qui espère, en touchant du bois,
13:19que le RN ne censurera pas
13:21le budget sur un 49 à 1 à 3,
13:23ou bien que ce seront les socialistes
13:25qui leur feront le bon gré de laisser survivre.
13:27Il y a le cas de Laurent Wauquiez, qui est intéressant aussi,
13:29Benjamin Morel, il a posé ses conditions
13:31pour aller au ministère de l'économie, pour aller
13:33à Bercy, mais des conditions tellement
13:35impossibles à réaliser, que c'était comme s'il ne voulait pas y aller, finalement.
13:37Si vous voulez être président de la République,
13:39il faut être un père Noël,
13:41je plaisantais à peine, c'était la commande d'affaires de père Noël.
13:43Si jamais vous êtes à Bercy
13:45pour proposer un budget d'austérité,
13:47augmenter les impôts, ou en tout cas
13:49ne pas les baisser, votre chemin
13:51vers l'Elysée, il n'est pas tout à fait évident.
13:53Vous ne pouvez pas renoncer à un ministère, vous ne pouvez pas dire
13:55non, non, moi je ne rentre pas au gouvernement, parce que
13:57je ne suis pas responsable. Vous devez dire
13:59je veux au gouvernement, mais en revanche,
14:01vous ne devez pas non plus porter la charge d'un bilan
14:03qui sera un bilan compliqué à faire
14:05passer dans l'opinion. Dans ce cas-là, on est dans
14:07une bataille des récits et une stratégie de communication.
14:09Est-ce que vraiment Laurent Wauquiez
14:11a ambitionné à un moment d'aller
14:13à Bercy, quand même, même on sait de conditions
14:15qui ne pouvaient pas être possibles, au vu
14:17de la configuration budgétaire qu'il posait.
14:19Ça, j'en sais rien, mais en revanche, il est certain
14:21que dans les conditions actuelles, y aller
14:23pour lui n'aurait pas été très malin.
14:25D'ailleurs, le problème, il est là aussi, Patricia Lémonière, c'est que chacun
14:27vise un peu plus loin que ce
14:29gouvernement. Il y aura, on peut citer le
14:31congrès du PS, les municipales en 2026,
14:33et puis cette présidentielle, bien sûr, en 2027.
14:35Clairement, pas question de se
14:37griller pour un poste dans un
14:39ministère de trois ou six mois.
14:41Je ferai deux remarques à ce niveau-là.
14:43La première, c'est comment ces gens-là peuvent
14:45être un jour élus président de la République ?
14:47Quel égo peut-on avoir
14:49pour quand on s'appelle
14:51M. Retailleau, M. Attal
14:53ou M. Attal, penser qu'un jour,
14:55on puisse être élu président de la République ?
14:57Franchement, ça me désole pour nos hommes
14:59politiques qu'il reste chacun à leur place.
15:01Ça, c'est mon point de vue très personnel.
15:03Après ça, je ferme cette parenthèse.
15:05J'ai envie de dire que, par rapport
15:07au gouvernement qui va
15:09être nommé, il faut savoir
15:11que le budget, c'est
15:13mi-février, fin février.
15:15Donc, ça laisse quand même
15:17au Premier ministre un peu d'espace,
15:19un peu plus d'espace que n'en avait le
15:21précédent Premier ministre, qui a eu quand même
15:23un temps excessivement raccourci pour faire son budget.
15:25Et dans cet espace-temps,
15:27il peut essayer, avec
15:29ces réunions qu'il veut faire sur
15:31les retraites, ouvrir, discuter,
15:33il peut essayer de briser quelque chose,
15:35de jouer sur
15:37les failles des socialistes. Il a
15:39deux mois, à mon avis, s'il joue
15:41finement, pour organiser ces fameuses
15:43table-rendes avec les syndicats et les patronats,
15:45qui est très demandeur,
15:47de tous les rassembler
15:49et de casser un peu
15:51ces espèces de
15:53lignes rouges insupportables
15:55que chaque parti politique ne cesse de tracer
15:57devant nous, pauvres Français.
15:59Mais avec Gauthier Vaillant, toujours cette épée de Damoclès
16:01au-dessus de la tête qui va arriver très vite
16:03du risque de censure.
16:05Oui, c'est sûr que là, on parle parce qu'il faut
16:07attendre,
16:09mais effectivement,
16:11tout ça pour un gouvernement
16:13qui aura peut-être une espérance de vie
16:15de deux ou trois mois.
16:17Jean-Luc Mélenchon promet la censure dès le 16 janvier,
16:19deux jours après le discours de politique général.
16:21Moi, ce que je trouve frappant,
16:23c'est à quel point on enterre chaque jour
16:25un peu plus profondément les promesses
16:27initiales du macronisme de 2017.
16:29C'est-à-dire que le Nouveau Monde, on voit bien,
16:31on a fait la liste des
16:33anciennes gloires qui ont peut-être une chance
16:35de faire un comeback.
16:37Le dépassement, évidemment.
16:39Alors, il n'y a plus qu'effectivement, peut-être,
16:41les partenaires sociaux pour essayer
16:43de pousser un peu dans ce sens-là,
16:45mais on voit bien que la gauche veut rester dans l'opposition,
16:47la droite veut bien venir à condition de pouvoir être très à droite.
16:49Donc, effectivement, tout ça
16:53n'est pas porté idéologiquement.
16:55Et je me demande, moi,
16:57à titre personnel, ce que
16:59François Bayrou, qui a quand même été
17:01un soutien enthousiaste
17:03d'Emmanuel Macron en 2017, pense
17:05de ce qu'il est en train d'essayer de bricoler.
17:07Serge Simineau, vous avez une réponse,
17:09vous n'êtes pas dans la tête de François Bayrou, mais...
17:11Moi, je dirais qu'il n'a pas
17:13autant de temps que ça, puisque la déclaration de politique générale,
17:15c'est le 14 janvier, et c'est peut-être
17:17là, alors, censure ou pas,
17:19on verra bien, mais c'est peut-être
17:21dans ce moment-là, qui arrivera très vite,
17:23qu'il peut envoyer des gages au Parti socialiste.
17:25Alors, autour des mots
17:27de la retraite, mots dans
17:29les deux orthographes possibles,
17:31suspension,
17:33il y a peut-être des choses à voir, parce que la conférence sociale,
17:35si elle est donnée, ça peut être un temps
17:37de discussion, mais c'est aussi
17:39un délai qu'on donne à François Bayrou
17:41de neuf mois pour rester un matin.
17:43Donc tout ça, ça va vite,
17:45et à la fois, on lui reproche
17:47d'attendre le 14 janvier, puisqu'il y a
17:49déjà des textes qui vont passer le 6, je crois que c'est la loi spéciale
17:51Mayotte, donc il aurait pu
17:53avoir une déclaration de politique générale plus vite, mais bon,
17:55il se donne peut-être ce temps-là, et vous avez raison,
17:57mais ce n'est pas parti pour, puisque le Parti
17:59socialiste, qui avait fait des pas,
18:01les mots à la mode, c'est les bouger, mais était prêt au
18:03compromis, s'est refermé un peu
18:05en se plaçant dans l'opposition,
18:07mais en disant quand même en coulisses
18:09qu'il serait prêt à discuter. Mais sur quoi ?
18:11Je pense que l'un des points, c'est certainement
18:13de revoir la réforme des retraites,
18:15mais avec des mots, qu'ils soient des mots clairs
18:17de la part de François Bayrou, et il a dit
18:19depuis une semaine, c'est arrivé souvent,
18:21une chose et son contraire, et sur un texte pareil,
18:23je pense qu'on ne peut pas se le permettre trop longtemps.
18:25Et on va discuter des positions
18:27des uns et des autres. Dans un instant, le
18:29jour, il faut d'abord 20 heures et 21 minutes.
18:31Stéphane Milam.
18:33Pas de gouvernement Bayrou nommé ce soir.
18:35Pourtant, c'est la fin du week-end.
18:37Sera-t-il connu demain ? On ne le sait pas encore.
18:39Après cette annonce de l'Elysée,
18:41peu après 18h et nouvelle rencontre
18:43entre Emmanuel Macron et François Bayrou,
18:45y a-t-il blocage sur des noms ?
18:47Matignon se contente de répondre que la liste
18:49des ministres doit être analysée par la Haute
18:51Autorité de Transparence pour la Vie Publique.
18:53Enfin, enfin,
18:55enfin, la présidente du syndicat
18:57de médecins MGFrance se réjouit
18:59trois fois plus sur France Info.
19:01C'est aujourd'hui l'entrée en application de la hausse
19:03des tarifs des consultations médicales.
19:05De 26,50 euros à 30 euros
19:07pour un généraliste, de 56,50 euros
19:09à 60 euros pour un spécialiste.
19:11Les sanctions contre
19:13la Syrie doivent être levées dès que possible.
19:15C'est le ministre turc des Affaires étrangères
19:17qui le souhaite deux semaines
19:19après le renversement de Bachar el-Assad.
19:21Et puis le nouvel homme fort de la Syrie,
19:23Hamad al-Sharé, annonce, lui,
19:25que toutes les armes seront placées
19:27sous le contrôle de l'Etat.
19:29Les 32e finales de la Coupe de France de football
19:31s'achèvent ce soir avec l'Ance PSG
19:33à 21h05.
19:35Le tirage au sort pour les 16e vient d'avoir lieu.
19:37On apprend déjà que Marseille
19:39recevra Lille. Ce sera le 15 janvier prochain.
19:51Y aura-t-il un gouvernement
19:53avant Noël ? Une chose est sûre,
19:55cela ne sera pas pour ce soir. On évoquait
19:57le risque de censure de ce
19:59gouvernement Bayrou, qui n'est pas
20:01encore formé. Parlons du
20:03Rassemblement National. Pas de censure
20:05a priori, mais le parti de l'extrême-droite commence
20:07à trouver le temps long. C'est ce que dit
20:09la députée Eren Elvigias sur France Info.
20:11Il n'y a aucune censure
20:13a priori. Nous adoptons
20:15le même comportement responsable
20:17que nous avons eu à l'égard
20:19de M. Barnier. Ça dépendra
20:21d'eux, en définitive. C'est comment
20:23M. Bayrou va se
20:25comporter vis-à-vis du
20:271er parti de France, du 1er
20:29groupe parlementaire, du parti
20:31qui a recueilli 11 millions d'électeurs
20:33aux dernières législatives.
20:35Est-ce qu'il va nous respecter ? Est-ce qu'il va prendre
20:37en considération nos demandes ?
20:39Je trouve que ça devient un peu long. Nous
20:41avons été très désagréablement
20:43surpris par le fait que
20:45il y ait 4 semaines
20:47sans que l'Assemblée nationale siège
20:49alors qu'il y a des urgences
20:51à régler. Je trouve que
20:53M. Bayrou s'enlise.
20:55La députée Eren Elvigias
20:57sur France Info et France Inter ce dimanche.
20:59Benjamin Morel,
21:01le RN veut continuer à jouer
21:03les arbitres
21:05dans ce gouvernement
21:07comme cela a été le cas dans le gouvernement
21:09Barnier ? Oui, potentiellement.
21:11Le RN peut avoir intérêt à ne pas censurer.
21:13Là, il a montré qu'il était capable de censurer
21:15et qu'il était ancré dans l'opposition.
21:17Il a donné des gages à son électorat le plus radical.
21:19Maintenant, il a toujours le même problème.
21:21Il a besoin d'élargir cet électorat.
21:23Si au mois de février, il y a une possibilité
21:25pour lui de laisser passer le budget
21:27et de ne pas censurer en disant
21:29« Regardez, s'il y a un budget, c'est quand même grâce à nous »,
21:31il le fera de même que potentiellement les socialistes.
21:33Le problème, c'est l'engrenage, si vous voulez.
21:35C'est-à-dire que si vous avez
21:37un gouvernement qui est dans les choux
21:39du point de vue des sondages, si vous avez
21:41un gouvernement qui porte un budget
21:43sur lequel vous avez quelques points crispants
21:45que vont faire les insoumis qui, eux, voteront la censure
21:47quoi qu'il arrive. Ils vont mettre en haut de l'actualité
21:49« Regardez, il y a tel, tel et tel point
21:51qui sont des points antisociaux, qui sont dans le budget. »
21:53Les socialistes qui vont voter ça,
21:55on va faire des jolies affiches qu'on va placarder
21:57sur tous les murs de leurs circonscriptions
21:59en disant « Regardez, les sociotraîtres
22:01ont voté ça, la prochaine fois, ne votez pas pour eux. »
22:03L'ERN, soi-disant partie
22:05des classes populaires, etc., ils n'ont pas censuré ça.
22:07Et ça, on va avoir une pression
22:09sur l'ERN et sur les socialistes
22:11qui risquent de se dire
22:13que ne pas censurer le budget
22:15risque d'être relativement compliqué
22:17parce que là, on est pris en porte-à-faux vis-à-vis
22:19de nos électeurs. Si jamais ces deux parties
22:21pensent que clairement, ils ont un terrain
22:23à ne pas censurer, parce qu'ils peuvent jouer l'ordre,
22:25parce qu'ils peuvent jouer les partis de gouvernement,
22:27ils ne censureront pas. Si la pression
22:29est trop forte, comme c'était en partie le cas
22:31au mois de décembre, à ce moment-là, la censure
22:33pour eux, pourrait s'imposer.
22:35Et là, on rentre dans une situation beaucoup plus compliquée
22:37parce que si on n'a pas de budget au mois de décembre,
22:39on a les lois spéciales et en janvier-février,
22:41ce n'est pas la panacée,
22:43mais ça marche. En revanche, si on n'a pas
22:45de budget au printemps,
22:47là, d'un point de vue économique,
22:49ça devient beaucoup plus compliqué
22:51à gérer, du point de vue du fonctionnement de l'État
22:53aussi. Donc, si jamais on ne devait pas avoir
22:55de budget au mois de mars et pas de gouvernement,
22:57la situation serait quand même très complexe à gérer.
22:59Ce ne serait pas qu'une crise politique,
23:01ce serait une vraie crise de régime.
23:03Tout cela explique aussi, Serge Simineau, pourquoi
23:05François Bayrou a tenté à ce point-là
23:07de séduire les socialistes, son succès
23:09a priori en essayant d'offrir
23:11des gages, en étant coincé en même temps
23:13à droite. Ça a été très compliqué, mais c'était important
23:15d'essayer de les désamarrer,
23:17comme on dit, du Nouveau Front Populaire.
23:19Il était aux premières loges pour voir que
23:21ce qu'avait pas réussi Michel Barnier a conduit
23:23à sa propre censure.
23:25En plus, on laisse entendre que
23:27s'il y avait un échec du gouvernement Bayrou,
23:29quand il sera formé,
23:31c'est le président de la République qui s'expose
23:33encore un peu plus, si tant est qu'il ne soit pas
23:35déjà très exposé. Donc, au-delà
23:37de l'Assemblée Nationale, je rappelle qu'il n'y a pas eu
23:39de vote, ni hier, ni avant-hier,
23:41donc c'est le même paysage,
23:43donc il n'y a pas de raison qu'il n'y ait pas les mêmes
23:45effets, avec quand même des agendas
23:47différents. Rapidement,
23:49le Parti Socialiste, pourquoi il l'a bougé ?
23:51Parce qu'il a un congrès et qu'Olivier Faure
23:53veut aussi envoyer des gages
23:55aux militants, bien évidemment, mais aussi
23:57à son opposition très forte, le maire de Rouen,
23:59Nicolas Maillard-Rossignol, même Clarine Ouamran,
24:01maire de Saint-Ouen, Madame Geoffroy.
24:03Et ça, tous les communiqués, les derniers,
24:05ont été signés de l'ensemble
24:07de la direction du PS, qui est quand même
24:09assez récent et assez nouveau.
24:11Et puis, il y a l'agenda de Mme Marine Le Pen,
24:13puisque je rappelle quand même que la dernière censure,
24:15même s'il trouvait qu'il n'était pas
24:17assez chouchouté par Michel Barnier,
24:19ça a changé au moment où
24:21les réquisitoires sont tombés dans l'affaire
24:23des parlementaires européens.
24:25Et on est toujours dans ce même cadre, sauf que là, on n'attend pas
24:27les réquisitoires, mais le jugement qui arrive
24:29fin mars. Donc, je pense qu'il y a
24:31le Rassemblement National...
24:33Vous avez évoqué d'une présidentielle anticipée,
24:35rêvée, avant ce mois de mars...
24:37Elle est revenue dans le jeu, alors qu'elle était très occupée par le procès.
24:39Elle est revenue dans le jeu, et c'est quasiment elle
24:41qui a fait opter son groupe
24:43pour la censure, à un moment donné
24:45où ça hésitait beaucoup, ce que disait
24:47Benjamin Morel, entre certains militants
24:49et d'autres. Mais là,
24:51le paysage est le même. Elle ne peut pas
24:53aller vers une présidentielle anticipée dans le discours
24:55parce qu'elle n'est même pas sûre de pouvoir être candidate.
24:57Mais pour autant, cette bascule-là,
24:59je pense qu'elle est importante.
25:01On n'est pas vraiment dans les histoires d'un jada,
25:03et je rejure, Patricia, on ne parle pas beaucoup de politique
25:05pour les Français.
25:06Tous ces enjeux, justement, Patricia, ces enjeux
25:08politiques, tous ces jeux d'équilibre très compliqués
25:10à comprendre, aussi, pour ceux
25:12qui nous écoutent, qui nous suivent.
25:14On en parlait au début de ces infos, mais il n'y a plus
25:16de timing idéal, finalement. Demain,
25:18c'est la journée de deuil nationale. Après, c'est Noël.
25:20Ensuite, c'est le jour de l'an. Il y aura ce discours
25:22de politique général. On n'imagine pas Emmanuel Macron
25:24non plus souhaiter la bonne année aux Français
25:26sans avoir un gouvernement ?
25:28Alors, effectivement, on ne l'imagine pas demain,
25:30et j'espère que ça ne viendra pas demain, ne serait-ce
25:32que par rapport à Mayotte et au drame qui s'est passé,
25:34par respect, par rapport à ce que l'on dit,
25:36par rapport à cette population.
25:38Ceci dit,
25:40je crois qu'effectivement, maintenant,
25:42ben voilà, on peut faire
25:44attendre les Français, mais qu'est-ce
25:46qui se passe pendant cette attente et ce temps
25:48qui se prolonge ? C'est la détestation
25:50du président qui augmente. Moi, je suis frappée
25:52par... Je n'ai jamais
25:54rencontré de gens
25:56qui avaient une détestation
25:58aussi forte. Au début, on ne l'aimait pas,
26:00mais maintenant, c'est même plus ne pas l'aimer.
26:02Il est responsable, le pauvre,
26:04j'ai envie de dire le pauvre, de tout,
26:06de tout ce qui se passe, alors que même, il y a
26:08bon nombre de choses dont il n'est pas responsable.
26:10Il concrétise
26:12sur lui toute la
26:14rancœur, la frustration, le mécontentement
26:16des Français. Encore plus depuis la dissolution. Oui, encore
26:18plus, mais de plus en plus, chaque jour
26:20passant, je veux dire. Et là,
26:22si jamais le gouvernement ne
26:24devait pas marcher, effectivement, on était
26:26dans une crise de régime, mais
26:28la question que tout le monde se pose, c'est
26:30pourquoi ne tente-t-il pas
26:32un Premier ministre de gauche ?
26:34On en finirait avec cette histoire-là.
26:36Est-ce que c'est trop tard, Serge Chimineau, pour un Premier ministre
26:38de gauche, après avoir dit non à Bernard Cazeneuve,
26:40à Lucie Castex, cet été ?
26:42Ce n'est même pas... Vous le disiez, Victor,
26:44est-ce qu'il y a un timing ? Il n'y a plus de timing, parce que
26:46le péché originel,
26:48on peut dire que c'est la dissolution, c'est le fait
26:50de ne pas avoir nommé tanté, même si elle avait été
26:52censurée très vite, de nommer Lucie Castex.
26:54Le président de la République n'a pas envie
26:56de nommer un Premier ministre de gauche pour
26:58ne pas pouvoir appliquer une partie de
27:00la politique. Ça ne changerait certes
27:02pas la composition de l'Assemblée, mais
27:04symboliquement et politiquement, ça ferait tomber
27:06son dernier totem, par exemple
27:08la réforme des retraites. Donc, je pense
27:10que ce n'est même pas la
27:12nomination de la dernière chance, qui n'est pas très sympathique
27:14pour la gauche, si on le dit comme ça,
27:16mais plus sérieusement, il n'a pas l'intention
27:18de le faire. Donc, est-ce qu'il y aura
27:20un autre gouvernement après François Bayrou ?
27:22Et puis, un autre, un autre, et là, je rejoins
27:24Patricia là-dessus, ce sera
27:26vraiment, lui, le fusible.
27:28Et destitution des missions, c'est pas
27:30à nous de le dire, mais il s'expose de plus en plus
27:32si tanté, je vous le disais tout à l'heure, qu'il puisse encore
27:34s'exposer plus. – Allez, les informés reviennent
27:36dans un instant, nous parlerons
27:38de Mayotte, notamment dans la seconde partie.
27:40Il est 20h30 sur France Info.
27:42...
27:48Et l'info, c'est avec Stéphane Milhomme. – François Bayrou
27:50avait espéré un gouvernement nommé
27:52avant la fin du week-end, s'est raté.
27:54L'Élysée, vers 18h, a fait savoir
27:56qu'il n'y aurait pas de nomination ce soir
27:58sans préciser s'il y en aurait une demain.
28:00Le Président de la République
28:02et le Premier ministre se sont vus
28:04en fin d'après-midi. Matignon se contente
28:06de dire que la liste des ministres potentiels
28:08doit maintenant passer entre les mains
28:10de la Haute Autorité de Transparence pour la Vie Publique.
28:12À la veille de la journée nationale
28:14de deuil, le ministre démissionnaire
28:16des Outre-mer, François-Noël Buffet,
28:18dit qu'il faut être prudent sur les délais
28:20que pourra prendre la reconstruction
28:22dans l'archipel de Mayotte.
28:24Si on arrive à le faire en deux ans, c'est parfait,
28:26dit-il, mais ce sera peut-être trois.
28:28Un hôpital de campagne est désormais en place.
28:30Il doit compléter le travail de l'hôpital
28:32mis à mal par ce cyclone.
28:34Noël sous la neige, c'est joli,
28:36mais c'est risqué sur la route, en plaine
28:38comme en montagne. Météo France maintient
28:40quatre départements en vigilance orange
28:42pour Neige et Verglas, Lens,
28:44les Pays de Savoie et l'Isère,
28:46et l'île d'Avalanche en montagne.
28:48Les Hautes-Alpes sont en vigilance jaune,
28:50mais le préfet décide la fermeture
28:52du col du Lotaret cette nuit
28:54à cause de rafales dépassant
28:56les 100 km heure et le risque de congères.
28:58Benjamin Netanyahou menace
29:00d'agir avec force et détermination
29:02contre les Houthis. Le Premier ministre israélien
29:04réagit au lendemain d'une frappe des rebelles
29:06du Yémen ayant fait 16 blessés
29:08à Tel Aviv, dans le centre d'Israël.
29:10Les Etats-Unis disaient hier avoir
29:12frappé des cibles de ces rebelles yéménites
29:14soutenues par l'Iran.
29:16France Info
29:1820h,
29:2021h, France Info,
29:22les informés,
29:24Victor Mathais.
29:26Nos informés ce soir, toujours en studio, Serge Siminaud,
29:28journaliste politique à France Télévision,
29:30Patricia Allemonière,
29:32grand reporter, Gauthier Bayon,
29:34chef adjoint du service France
29:36au journal La Croix, et Benjamin Morel.
29:38Est-ce que vous restez avec nous ?
29:40C'est la question pour parler de Mayotte.
29:42Où est-ce que vous devez y aller ? Je ne sais pas.
29:44Je peux rester un peu. Alors restez avec nous,
29:46politologue, maître de conférences en droit
29:48public à Paris 2, Panthéon Assas.
29:50Je rappelle le titre de votre dernier livre,
29:52c'est Le Parlement, Temple de la République.
29:54Mayotte, avec ce deuil national,
29:56deux mains, des drapeaux en mer,
29:58d'une minute de silence, aussi prévue
30:00à 11h, qui ne changeront pas le quotidien
30:02des Mahorais, qui ont vu leur île dévastée
30:04et qui pour beaucoup attendent toujours
30:06les premiers secours. Je vous propose d'écouter
30:08Frédéric de Saint-Cernin, directeur général
30:10délégué de l'ONG ACNED.
30:12Donc ce qui compte aujourd'hui, c'est la chaîne d'approvisionnement.
30:14Parce qu'il y a une réalité
30:16dans cette île de
30:18Mayotte, dans cet archipel de Mayotte,
30:20c'est que vous avez évidemment les
30:22Mahorais, vous avez des gens qui ne sont
30:24pas officiellement présents à Mayotte,
30:26qui sont clandestins. Vous avez une population
30:28qu'on n'arrive pas à dénombrer. D'ailleurs, le nombre
30:30de morts, on n'arrive pas à les dénombrer. Donc vous avez peut-être
30:32400 000 personnes. Vous avez
30:34des gens qui seront soutenus, d'autres
30:36qui ne seront pas soutenus. Donc nous, nous aidons
30:38les Mahorais, nous aidons les autres.
30:40Nous essayons surtout d'atteindre les gens
30:42qui n'ont pas accès
30:44au service public.
30:46Voilà, un peu plus d'une semaine après le passage de ce
30:48cyclone Chido. Les secours qui arrivent donc au
30:50compte-gouttes, on le comprend, les témoins que l'on entend
30:52nous le disent sur France Info,
30:54que cela n'avance pas ou presque.
30:56Gautier Bayon, vous consacrez demain dans
30:58la Croix un grand dossier, la Une aussi,
31:00on en reparlera, à cette situation de crise
31:02à Mayotte. Eh bien oui,
31:04effectivement, il y a un...
31:06Il faut lire ce récit qui sera dans
31:08la Croix demain d'un reporter qui a passé
31:10la semaine sur place.
31:12Les personnes
31:14sont dans un état
31:16de dénuement qui
31:18est vraiment
31:20effrayant. C'est-à-dire que...
31:22Et effectivement,
31:24des gens, notamment dans le grand
31:26bidonville Kauini, le grand bidonville sur les hauteurs
31:28de Mamoudzou, la capitale,
31:30des gens qui, près d'une semaine
31:32après le passage du
31:34cyclone Chido, n'ont pas vu
31:36encore la couleur
31:38des secours.
31:40Ni police, ni pompiers,
31:42ni... Voilà. Alors on comprend
31:44que les secours
31:46arrivent au compte-gouttes. On comprend
31:48que la progression est difficile sur place
31:50parce qu'il faut
31:52pouvoir simplement accéder à des
31:54endroits qui sont jonchés
31:56de débris en tout sens.
31:58Mais enfin, effectivement,
32:00la lenteur
32:02avec laquelle les secours
32:04arrivent et agissent sur place, elle est inquiétante
32:06parce que pendant ce temps, on a
32:08vraiment des personnes qui n'ont pas
32:10à manger, pas à boire, pas où
32:12se loger, et avec des violences
32:14qui
32:16éclatent régulièrement sur l'île,
32:18avec des espèces de petits groupes
32:20armés qui
32:22s'en prennent à des victimes
32:24qui ont déjà tout perdu.
32:26Les journées de deuil national jusque-là, sous la Vème République,
32:28étaient réservées, soit après
32:30la mort de Président de la République,
32:32soit, on se souvient, après les attentats en 2015
32:34et 2016. Ce sera la première
32:36fois, Serge Siminaud, qu'une journée de deuil national
32:38est décidée après une
32:40catastrophe climatique, c'est-à-dire l'ampleur de ce drame ?
32:42Oui.
32:44Moi, je trouve qu'on
32:46a raison de parler d'une catastrophe climatique, bien évidemment,
32:48mais sur un territoire déjà
32:50tellement vulnérable, parce que
32:52il y a des exemples
32:54très simples à donner. Il y a un fond
32:56vert qui existe, qui a permis, par exemple,
32:58en Guadeloupe, en Martinique,
33:00de construire des bâtiments.
33:02Il n'a jamais été utilisé, ni pour la Guyane, ni pour Mayotte.
33:04Certains
33:06ont raison, parlent des problèmes
33:08avec les Comores, avec le risque
33:10migratoire, si on veut, mais
33:12si on parle là des habitants,
33:14qu'ils soient originaires des Comores,
33:16Comoriens ou Mahorais,
33:18il y a quand même un abandon institutionnel
33:20depuis que ce département
33:22est français, donc depuis 13 ans.
33:24Il y a des crises à répétition,
33:26il y a des sécheresses, on le sait,
33:28il n'y a pas d'investissement
33:30sur les infrastructures, donc c'est
33:32une catastrophe climatique, bien évidemment,
33:34on ne la conteste pas, mais sur un terrain vulnérable,
33:36et c'est pour ça que, pour répondre
33:38à votre question sur le deuil, c'est la moindre des choses.
33:40Et encore, on n'a pas un bilan,
33:42vous le disiez, il y a beaucoup d'endroits qui sont inaccessibles,
33:44on est à, je crois, 35...
33:4635 morts officiellement, pour l'instant.
33:48Alors que certains évoquent,
33:50je crois que c'était le préfet,
33:52plusieurs milliers. Donc voilà,
33:54ce deuil-là, c'est pour ça, tout à l'heure, qu'on était
33:56un peu indignés, et non pas informés,
33:58mais indignés qu'on puisse éventuellement
34:00nommer un gouvernement à ce moment-là. Donc,
34:02catastrophe climatique qui mérite largement
34:04que la France, ça rappelle
34:06aussi que Mayotte est un territoire français,
34:08que les victimes qu'on connaît
34:10et celles qu'on n'a pas encore dénombrées,
34:12on puisse leur rendre hommage, et aussi
34:14se sensibiliser sur le fait que
34:16il n'y a pas que donner des chiffres
34:18de reconstruction, 2 ans, 3 ans,
34:20moi je trouve que c'est presque indécent,
34:22c'est pas une cathédrale,
34:24c'est pas des artisans, c'est tout.
34:26Mais c'est François Bayrou, le premier, qui a parlé de l'espoir
34:28de remettre l'île sur pied, en quelque sorte, en 2 ans.
34:30En disant que ce serait un miracle, cela dit.
34:32Voilà, 3 ans, mais tout est à reconstruire,
34:34je pense que c'est ce qu'on lira dans votre journal,
34:36et surtout, tout est à reconstruire
34:38alors qu'il n'y avait pas de base solide,
34:40et ça, ça va prendre énormément de temps.
34:42Votre regard, Patricia Elémonière,
34:44sur ce qui se passe à Mayotte ?
34:46Quand il y a des catastrophes, c'est toujours compliqué
34:48d'organiser les secours, parce qu'il faut les coordonner,
34:50les faire arriver, on ne fait pas atterrir
34:52des avions comme ça, les bateaux...
34:54La coordination est quelque chose de très important
34:56à mettre en place. Mais au-delà de ça,
34:58ce que je voudrais dire, c'est que Mayotte,
35:00on a toujours géré ça sur un plan sécuritaire.
35:02On n'a jamais géré ça sur un plan
35:04de développement, ou même d'adaptation,
35:06alors même pas encore moins d'adaptation
35:08au changement climatique. C'était essentiellement,
35:10par rapport à ce péché originel,
35:12que j'ai envie de dire, des comores et des élections
35:14qui remontent au temps des indépendances,
35:16eh bien, par rapport à ce péché
35:18original, on a géré ça
35:20par rapport à, il y a trop de
35:22clandestins qui arrivent, donc ils se mettent
35:24dans des bidonvilles, donc il faut détruire les bidonvilles,
35:26donc il faut repousser les clandestins
35:28et éviter qu'ils arrivent en France.
35:30La seule perception que l'on avait
35:32des comores, mis à part les problèmes
35:34de l'eau qui, de temps en temps, nous rappelaient que,
35:36ma foi, c'était des êtres humains qui mangeaient, qui dormaient
35:38et qui avaient des besoins comme nous, et qui avaient
35:40un problème climatique, eh bien,
35:42à part ce problème de l'eau, le reste de la gestion
35:44a été essentiellement sécuritaire, et je crois
35:46qu'il faut que cette journée de demain,
35:48ça serait bien si notre regard
35:50sur les comores évoluait
35:52un peu, et si l'on posait le fond
35:54du problème, la problématique
35:56de fond, comment va-t-on pouvoir
35:58finalement, cette île qui est
36:00un territoire français, un département français,
36:02comment peut-on la gérer
36:04dans le contexte
36:06environnemental dans lequel
36:08elle se trouve, en étant
36:10département français ? Et ça, alors là,
36:12personne n'en parle, on parle
36:14de rebâtir, mais alors,
36:16le fond du problème, non.
36:18Benjamin Morel, il y a eu cette semaine les visites de Bruno Retailleau,
36:20ministre de l'Intérieur démissionnaire,
36:22celle d'Emmanuel Macron, bien sûr, avec
36:24la colère d'une partie des habitants
36:26de Mayotte, le risque
36:28c'est qu'après ces images, après ces visites
36:30officielles, il n'y ait plus rien ?
36:32Oui, le risque, c'est qu'il n'y ait
36:34plus rien, je vous rappelle qu'on avait quand même
36:36une urgence Mayotte avant la dissolution,
36:38et que l'urgence s'est évaporée avec la dissolution,
36:40avec un projet de loi comprometté qui finalement n'existait pas,
36:42etc. Et donc, ce faisant,
36:44il y a un sentiment, un vrai sentiment d'abandon sur place.
36:46Et je rejoins tout à fait ce qui a été dit,
36:48c'est-à-dire que Mayotte,
36:50c'est d'une certaine façon une promesse républicaine
36:52trahie. Lorsque les Mahorais
36:54décident de devenir département français,
36:56c'est pas rien, département français, c'est
36:58rentrer dans le droit commun, rentrer dans la
37:00promesse républicaine d'être un département
37:02aux côtés d'autres départements, d'être
37:04le département de Mayotte à côté du département
37:06des Puy-de-Dôme, du Puy-de-Dôme, ou du département
37:08du Barin, pour, eh bien,
37:10intégrer réellement cette promesse républicaine.
37:12Elle est où, la promesse républicaine ?
37:14Qu'est-ce qu'on en a fait depuis 13 ans ? Eh bien, aujourd'hui,
37:16on n'a en effet pas tenu. Et donc,
37:18dans ce cadre-là, ça crée une vraie frustration,
37:20ça crée une vraie demande.
37:22Si jamais on oublie encore Mayotte
37:24au vu de la situation,
37:26le risque, en effet, c'est que, in fine,
37:28vous ayez un territoire qui est un territoire
37:30qui soit d'autant plus à l'abandon, et que
37:32les moyens juridiques qui sont aujourd'hui les nôtres
37:34ne sont pas suffisants pour arriver
37:36à relever ce territoire. Les moyens économiques
37:38sont gigantesques, et si on ne se concentre
37:40concernant Mayotte que sur la sécurité,
37:42on manque le cœur du problème. Le cœur
37:44du problème à Mayotte, c'est cette promesse républicaine.
37:46Et ces promesses oubliées ne concernent
37:48que Mayotte, elles concernent finalement
37:50toute l'Outre-mer, ou presque ? Alors, oui,
37:52on a évidemment des questions
37:54d'inégalité territoriale en France, mais tout de même, par rapport
37:56à Mayotte, et c'est quelqu'un qui vient de la ruralité
37:58qui vous le dit, par rapport à Mayotte,
38:00on est quand même face à deux niveaux,
38:02je dirais. Et, encore une fois,
38:04il y a d'autres territoires d'Outre-mer,
38:06il y a d'autres territoires
38:08qui sont en difficulté. Mayotte est plus
38:10en difficulté que les autres, et pourtant, Mayotte
38:12a choisi un statut qui est un statut
38:14de droit commun, par rapport à des territoires très différents,
38:16Nouvelle-Calédonie, Polynésie, etc.
38:18Et donc là, il y a un choix
38:20qui était vraiment un choix de la France,
38:22et bien la France devrait l'honorer.
38:24Serge Siminaud ? Oui, je voulais rebondir
38:26sur ce que vous disiez, les inégalités, oui,
38:28effectivement, on peut faire un focus sur les différents
38:30territoires d'Outre-mer,
38:32et on voit que par rapport à la France hexagonale,
38:34les inégalités sont nombreuses.
38:36Si on prend qu'un exemple sur les prix alimentaires,
38:38on va de plus 37 à plus 42%,
38:40si on prend Mayotte, la Guadeloupe,
38:42la Martinique, et c'est
38:44bien évidemment comparaison-déparaison,
38:46puisque Mayotte ne peut pas être comparée à ça,
38:48mais il y a vraiment une question à se poser sur comment
38:50l'hexagone, certains disent métropole,
38:52moi je dis hexagone, se comporte avec
38:54ces territoires d'Outre-mer. Allez, on poursuit
38:56ces informés dans un instant,
38:5820 heures et 42 minutes, c'est le Fil Info
39:00avec Stéphane Milhomme.
39:02Le réseau France lève sa vigilance orange
39:04ce soir face au vent en Bretagne
39:06et Normandie, mais une grande partie
39:08du réseau ferroviaire reste à l'arrêt
39:10demain en région de Normande,
39:12les axes les plus touchés restent ce soir
39:14qu'en Cherbourg, qu'en Grandville, ce soir
39:16et demain. Pas de
39:18gouvernement Bayrou nommé ce soir, sera-t-il
39:20connu demain ? Telle est toujours la question
39:22après cette annonce de l'Elysée
39:24et une nouvelle rencontre entre Emmanuel Macron
39:26et François Bayrou, y a-t-il blocage sur des noms ?
39:28Matignon se contente de répondre
39:30que la liste des ministres doit être analysée
39:32par la Haute Autorité de Transparence
39:34pour la vie publique. A Gaza,
39:36la défense civile annonce la mort de
39:3828 personnes au moins après de nouvelles frappes israéliennes
39:40et notamment la mort de 4 enfants
39:42dans une école abritant des déplacés.
39:44Ce midi, le pape François
39:46a une nouvelle fois condamné la cruauté
39:48des frappes contre le territoire palestinien
39:50Israël, l'accusant hier de deux poids
39:52deux mesures après ses précédents propos
39:54sur Gaza. Le gouvernement
39:56de Olaf Scholz promet des explications
39:58après l'attaque de Magdebourg pour clarifier
40:00d'éventuelles erreurs des autorités allemandes
40:02dans l'attaque meurtrière vendredi
40:04sur le marché de Noël. Le bilan reste ce soir
40:06à 5 morts et plus de 200 blessés.
40:08Et puis les Lyonnais du Loup face au Stade Toulousain
40:10c'est à 21h05, le dernier match
40:12de la 12ème journée de Top 14
40:14les rugbymen rhodaniens avant-dernier
40:16les Toulousains désormais 2ème du classement
40:18après la victoire hier de Bordeaux-Begle.
40:22France Info
40:2420h, 21h
40:26Les Informés
40:28Victor Matel. Les Informés
40:30de ce dimanche soir, Serge Siminaud
40:32journaliste politique, Patricia
40:34Elémonir, grand reporter et Gautier Vaillant
40:36du journal La Croix. Je remercie
40:38Benjamin Morel, merci d'avoir été avec nous ce soir
40:40politologue. Je rappelle le titre
40:42de votre dernier livre à lire, le Parlement
40:44Temple de la République.
40:46Parlons à présent du tarif
40:48de certaines consultations qui augmentent
40:50à partir d'aujourd'hui.
40:52Ainsi le prix d'une consultation chez un généraliste
40:54passe de 26,50€
40:56à 30€, de 56,50€
40:58à 60€ pour un spécialiste.
41:00Des hausses liées au nouvel accord signé
41:02en juin dernier par l'assurance maladie
41:04et les syndicats de médecins libéraux
41:06pour définir leur relation sur la période
41:082024-2029. Une nouvelle
41:10qu'attendait Agnès Gianotti, c'est la
41:12présidente du syndicat de médecins MG France.
41:14Il était temps, donc
41:16enfin, enfin, enfin, les médecins
41:18généralistes avaient vraiment besoin de ça.
41:20On a des collègues qui ont des difficultés à payer les charges
41:22de leur cabinet et pourtant on est
41:24toujours là et on fait
41:26le travail. Les gens étaient
41:28tellement en colère face à la dégradation
41:30de leurs conditions de travail,
41:32face aux attaques contre la profession et au fait
41:34de ne pas être revalorisées. Je vous dis,
41:36c'est même pas une augmentation,
41:38c'est une remise à niveau compte tenu de l'inflation.
41:40Faut pas oublier ça. Voilà, plusieurs choses
41:42dans ce que l'on vient d'entendre. Bonsoir
41:44Frédéric Bézard. Bonsoir.
41:46Spécialiste en économie de la santé,
41:48auteur de ce livre, Les itinérants de la
41:50santé, aux éditions
41:52Michelan. On a entendu, Michelan, on entend
41:54le soulagement de cette médecin généraliste
41:56qui rappelle, dans le même temps que cette
41:58augmentation, finalement, ne fait que compenser
42:00l'inflation. C'est quoi, une sorte de rattrapage ?
42:02C'est un
42:04ajustement par rapport à l'inflation, mais
42:06jusqu'à 2024, c'est assez
42:08facile à comprendre. Le tarif de la
42:10consultation, de la principale consultation des
42:12médecins généralistes, qu'on appelle le GET
42:14a été à 25 euros
42:16de 2017
42:18à 2023, puis à 26,50 euros
42:20et puis, à partir d'aujourd'hui, à 30 euros.
42:22Donc, vous voyez que la différence entre 25 et 30 euros,
42:24c'est 20%. Et en fait,
42:26ces 20%, ça représente l'inflation
42:28sur cette période
42:30de 7 ans. Donc, en effet, c'est un ajustement
42:32à l'inflation, mais ce qui veut dire que, dès 2025,
42:34les médecins généralistes
42:36en euros constants, en pouvoir
42:38d'achat, je dirais, par rapport à ce tarif,
42:40vont perdre
42:42jusqu'à 2028, puisque
42:44l'accord court jusqu'à 2028, vont perdre
42:46l'ordre de 10% de la valeur de l'acte.
42:48Donc, je pense que tout effet un peu positif
42:50qui a été évoqué, notamment par
42:52cette médecin généraliste, va être de courte durée.
42:54En tout cas, ça ne devrait pas
42:56du tout avoir, malheureusement,
42:58d'effet booster
43:00pour les installations
43:02et la forme des médecins généralistes, dont
43:04un médecin sur deux étant Bernard Witt.
43:06Ça ne va pas créer plus de vocation, si on vous écoute ?
43:08Non. Non, non. En installation,
43:10si vous voulez, j'avais
43:12un petit peu dénoncé
43:14cet accord qui date de
43:16mai 2024 comme étant un petit
43:18accord.
43:20Tout est à revoir.
43:22On n'a pas revu
43:24les
43:26cabinets médicaux
43:28de l'avenir. On n'a pas parlé des innovations
43:30technologiques. On n'a pas parlé des
43:32ressources nécessaires pour prendre en charge
43:34les pathologies chroniques. On n'a pas parlé des ressources
43:36nécessaires pour développer la prévention.
43:38Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que quand vous payez
43:40un médecin d'abord 30 euros, il faut voir qu'il n'y a aucun
43:42autre pays développé qui
43:44paye aussi mal
43:46une consultation médicale.
43:48Avec 50% de charge,
43:50vous laissez à votre médecin généraliste
43:52l'équivalent de 15 euros quand vous allez
43:54le voir. Vous imaginez un peu
43:56la dévalorisation
43:58de cette prestation intellectuelle qui est quand même
44:00essentielle. Mais lorsque
44:02vous payez votre médecin généraliste,
44:04vous n'allez pas
44:06simplement lui laisser un revenu in fine.
44:08Vous allez normalement lui donner
44:10les possibilités de pouvoir
44:12engager des paramédicaux,
44:14de pouvoir moderniser son
44:16cabinet médical pour utiliser
44:18le numérique, l'intelligence artificielle,
44:20c'est tout ça. Or, il est strictement incapable
44:22aujourd'hui, avec cette valeur de l'acte,
44:24de réaliser tout ça. D'où cette
44:26perte d'à peu près 800
44:28médecins généralistes par an depuis 10 ans
44:30et cette chute des vocations
44:32pour s'installer en médecine de ville.
44:34Frédéric Bizarre, vous restez avec nous Serge Siminaud.
44:36Oui, je voulais vous poser une question
44:38puisque cette augmentation est liée
44:40à des engagements, et vous le disiez,
44:42à l'installation de médecins au cabinet de ville,
44:44mais aussi dans les déserts médicaux.
44:46Si ça ne suffit pas, c'est quoi ?
44:48C'est du perdant perdant cette augmentation ?
44:50Vous avez parfaitement raison.
44:52C'est du perdant pour tout le monde.
44:54Pourquoi ? C'est du perdant, je l'ai dit,
44:56pour les médecins qui ne s'y retrouvent pas.
44:58Encore une fois, ce n'est pas une question de revenus.
45:00C'est une question d'outils de travail,
45:02de qualité
45:04de vie professionnelle.
45:06C'est du perdant pour les patients
45:08puisque lorsque vous sous-tarifez
45:10une consultation,
45:12c'est la qualité de la médecine
45:14qui s'en ressort
45:16avec des consultations de courte durée
45:18et avec moins
45:20de technologies utilisées.
45:24C'est de mauvaises économies
45:26pour l'ACNAM.
45:28L'ACNAM a un peu de mal à comprendre ça.
45:30L'ACNAM a plutôt intérêt
45:32à beaucoup mieux payer
45:34ces soignants
45:36de façon à ce que les soignants fassent
45:38de la bonne médecine
45:40et qu'on ait de la prévention,
45:42c'est-à-dire qu'on limite le nombre de pathologies chroniques
45:44et lorsqu'il y a des pathologies chroniques,
45:46qu'on maîtrise les dépenses par une meilleure présentation.
45:48Ça veut dire quoi, Frédéric Bizarre ?
45:50Il faudrait la monter à combien, cette consultation ?
45:52Ce n'est pas comme ça,
45:54si je peux me permettre, qu'il faut raisonner.
45:56D'abord, il faut revoir l'ensemble des moyens
45:58de paiement parce que le paiement
46:00à l'acte ultramajoritaire tel qu'il est aujourd'hui
46:02n'est pas forcément la bonne solution,
46:04ce qui ne veut pas dire qu'il faut supprimer le paiement à l'acte,
46:06mais il faut diversifier les modes de paiement.
46:08Vous ne payez pas à l'acte la prévention
46:10et pourtant, c'est ce qu'on fait.
46:12Vous voyez, à la fois, on dénonce ce paiement à l'acte
46:14mais on a mis en place 4 consultations
46:16à 4 âges différents
46:18de prévention.
46:20Ce n'est pas ce qu'il faut faire. Il faut y aller par la capitation
46:22pour la prévention. Donc ça, c'est une première chose.
46:24Il faut repenser les modes de rémunération.
46:26Et ensuite, il faut faire
46:28de la santé publique. On ne fait que
46:30de la gestion comptable de la santé.
46:32Il faut faire de la santé publique, c'est-à-dire
46:34que l'État, le ministère de la Santé, définissent
46:36des grandes orientations de santé publique
46:38et que ces grandes orientations de santé publique
46:40soient déclinées
46:42par un plan de santé publique que l'on
46:44applique aux médecins généralistes
46:46et aux médecins de ville. Vous voyez, on est très loin
46:48de tout ça. Donc on a économisé
46:50à peu près 4 milliards d'euros de 2017
46:52à 2024 sans
46:54revaloriser la consultation
46:56puisque, encore une fois, cette valeur de la consultation
46:58euro-constante perdait de la valeur.
47:00Elle a perdu 20%. Mais
47:02ces 4 milliards d'euros se
47:04coûtent très très cher à la collectivité
47:06encore une fois par une explosion des pathologies
47:08chroniques et 10 millions de Français
47:10qui n'ont pas de médecins
47:12traitants face à eux. Et donc, ils vont
47:14avoir un diagnostic
47:16de leur pathologie bien trop tardif
47:18et qui, sans compter
47:20le mécontentement de la population
47:22qui se traduit aussi sur
47:24un plan politique par un développement
47:26du populisme et un certain
47:28dégagisme de la classe politique.
47:30Vous parliez des consultations
47:32particulièrement peu chères
47:34on va dire en France. Patricia Allémonia
47:36une question, vous qui avez parcouru le monde
47:38pour votre métier de
47:40grand reporter. Qu'est-ce que
47:42vous pouvez nous dire justement de ce que vous avez
47:44vu de la médecine des autres pays ?
47:46C'est très difficile
47:48de comparer les systèmes. Mais ne serait-ce
47:50que chez nos voisins allemands,
47:52nos voisins allemands ont une tarification
47:54bien plus élevée, même si ça procède
47:56différemment. Moi, la
47:58question que je me pose et que j'ai
48:00rencontrée très différemment dans les pays,
48:02c'est la diminution
48:04des vocations en France.
48:06Et ça, j'aimerais m'interroger
48:08votre invité, parce que
48:10comment refaire partir
48:12ces
48:14vocations quand on voit ce qui se passe dans les
48:16universités où les gamins qui sont les plus
48:18doués vont faire que des spécialisations
48:20du coup, parce qu'ils n'ont pas envie
48:22de se retrouver généralistes
48:24avec tous les ennuis qui leur
48:26incombent parce qu'il y a de plus en plus de
48:28judiciarisation.
48:30Et en plus, parce qu'ils sont obligés
48:32de faire six rendez-vous
48:34dans l'heure pour
48:36finalement s'en sortir un peu
48:38financièrement. Comment peut-on faire six rendez-vous
48:40dans l'heure à dix minutes par
48:42patient ? Ça, ça existe. Et puis il y a des secteurs
48:44en crise comme la psychiatrie. Comment peut-on
48:46faire ? Notre pays qui est très... Comment
48:48peut-on faire repartir justement toutes
48:50ces vocations dans ces domaines où il y a des
48:52pénuries majeures ? Frédéric Bizarre, vous allez
48:54nous répondre dans un instant. Le
48:56Fil-Info d'abord parce qu'il est 20h52
48:58déjà sur France Info. Stéphane Milhomme.
49:00Le PSG est déjà
49:02vainqueur à quinze reprises de la Coupe de France
49:04de football. Leur rencontre dans moins de dix minutes.
49:06Le Hercéland, c'est à suivre
49:08depuis le stade Bollard. Le dernier match
49:10des 32e de finale et puis en
49:1216e de finale. Marseille
49:14recevra Lille le 15 janvier. Résultat du
49:16tirage au sort pratiqué il y a
49:18quelques minutes. Combien de ministres autour
49:20de François Bayrou et surtout quand
49:22seront-ils nommés ? En tout cas pas ce
49:24soir selon l'Elysée. A ce stade
49:26nous en sommes aux vérifications de
49:28patrimoine selon Matignon.
49:30De la neige, du verglas en pleine
49:32et en montagne, de la jolie neige en
49:34station mais aussi un risque d'avalanches
49:36et de rafales pouvant atteindre les 100 km
49:38heure dans les quatre départements
49:40des Alpes. Météo France
49:42maintient sa vigilance orange. Les
49:44deux Savoies, l'Isère mais aussi le département
49:46de l'Ain. Des dizaines de milliers
49:48de personnes ont manifesté cet après-midi
49:50à Belgrade. Elles exigeaient que
49:52les dirigeants serbes assument leur
49:54responsabilité dans l'effondrement le mois dernier
49:56du toit d'une gare ferroviaire du
49:58nord de la Serbie. Il a causé la mort
50:00d'au moins une quinzaine de personnes. Et puis
50:02à 26 ans, Léo Anghenaud décroche
50:04son premier podium en coupe du monde
50:06de ski alpin. Le skieur au Savoyard
50:08termine deuxième du slam géant d'Alta Badia
50:10en Italie. Deuxième derrière le
50:12grand Marco Odermatt.
50:1620h,
50:1821h, les informés,
50:20Victor Matel.
50:22Et poursuivons la discussion autour
50:24de cette augmentation du tarif
50:26de la consultation chez le généraliste
50:28à partir d'aujourd'hui qui passe de 26,50€
50:30à 30€. Frédéric Bizarre est
50:32toujours avec nous, spécialiste en
50:34économie de la santé. Frédéric Bizarre,
50:36comment répondre à Patricia Allémoniere
50:38qui se demandait justement comment
50:40aujourd'hui attirer les plus jeunes,
50:42faire plus de vocation ?
50:44C'est une question fondamentale
50:46que pose Patricia Allémoniere.
50:48D'abord, sa comparaison avec l'Allemagne est excellente
50:50parce que l'Allemagne est un des pays
50:52qui a un système comparable. Il faut faire attention
50:54dans les comparaisons parce que si vous comparez
50:56par exemple l'Angleterre et la France,
50:58ça n'a tellement rien à voir avec d'une part un système
51:00étatiste payé par l'impôt
51:02et qui marche
51:04sur la gratuité. Donc ça n'a
51:06rien à voir. Mais l'Allemagne, c'est comparable.
51:08Et pour vous donner
51:10le sens, c'est que l'Allemagne a réformé son système
51:12de santé au début des années 2000
51:14comme elle a réformé son marché du travail
51:16au début des années 2000. Alors tout ne
51:18fonctionne pas de façon parfaite
51:20en Allemagne. Mais ils n'ont pas
51:22ce problème de chute de l'attractivité
51:24et donc de désertification médicale
51:26en ville. Je vais vous donner un exemple.
51:28Le médecin généraliste, il gagne à peu près
51:3050% de plus
51:32en Allemagne, c'est-à-dire à peu près
51:344 fois et demi le salaire moyen
51:36contre 3 francs en France. Il travaille 10%
51:38de moins au nombre d'heures,
51:40à peu près 48h contre 55h.
51:42Et il embauche
51:44dans son cabinet 5 équivalents
51:46temps pleins, là où le médecin généraliste
51:48embauche 0,5 équivalent
51:50temps plein en moyenne.
51:52Donc ça, ça vous donne un petit peu le chemin
51:54qu'il y a à parcourir si on veut faire
51:56de la médecine de ville un des piliers de la prise
51:58en charge, ce qui devrait être le cas, parce qu'aujourd'hui
52:00les patients ne sont plus couchés
52:02mais sont en grande partie debout, les patients chroniques.
52:04Donc ce virage ambulatoire que la
52:06plupart des pays ont pris et que nous, nous ne l'avons
52:08pas pris. Donc ça, ça explique un petit peu
52:10les choses. Mais les Allemands, dans leurs
52:12réformes, on n'est pas obligé de le faire
52:14mais c'est une manière, par exemple, ont
52:16intégré la notion de temps.
52:18C'est-à-dire que vous avez un
52:20socle de financement de la consultation
52:22mais vous avez aussi une partie
52:24variable en fonction du temps. Les Suisses
52:26ont fait ça aussi parce qu'évidemment,
52:28la valeur d'une consultation,
52:30de la fixer comme ça
52:32sans considérer le temps de la consultation
52:34est un petit peu aléatoire et donc les Allemands
52:36ont mis en place une
52:38amélioration variable en fonction du temps.
52:40Frédéric Bézard, je me permets de vous couper
52:42parce que le temps passe. Gauthier Vaillant
52:44avait également une question à vous poser.
52:46Oui, c'était plus un étonnement
52:48lié au fait que je trouve
52:50qu'on dépeint depuis tout à l'heure
52:52un tableau particulièrement noir de la situation
52:54des médecins en France.
52:56On a l'impression que ce sont des travailleurs
52:58précaires qui quasiment n'arrivent pas à
53:00joindre les debouts et qui seraient les
53:02seuls à subir, à souffrir de l'inflation
53:04qui dévalue leurs revenus.
53:06Est-ce qu'il n'y a pas
53:08quand même une petite
53:10exagération dans la manière
53:12dont vous décrivez leur situation
53:14et est-ce qu'on peut se redire que les médecins
53:16en France, les médecins généralistes,
53:18ne sont pas des travailleurs
53:20pauvres ?
53:22Si je peux me permettre,
53:24une petite erreur de raisonnement, c'est que vous liez
53:26directement la valeur de la consultation
53:28quasi uniquement dans votre raisonnement
53:30aux revenus. Les revenus des médecins
53:32ne se plaignent pas de ne pas
53:34gagner assez d'argent, ils se plaignent d'avoir
53:36des conditions de travail et donc
53:38d'avoir une qualité de la prise en charge des patients
53:40qui n'est pas à la hauteur de leurs attentes.
53:42C'est ça la problématique, c'est de
53:44pouvoir investir dans leur outil professionnel
53:46lorsque vous êtes médecin libéral, vous payez
53:48vos charges et donc de pouvoir offrir
53:50une médecine de qualité à la hauteur
53:52des attentes des Français et à la hauteur
53:54de leurs attentes. C'est ça la problématique
53:56principale. Il n'y a pas
53:58beaucoup de revendications, en tout cas
54:00ce ne sont pas les revendications principales
54:02de gagner plus. Si vous voulez gagner beaucoup d'argent
54:04je vous rejoins, ce n'est pas tout à fait
54:06dans la médecine qu'il faut aller.
54:08Juste pour la réponse de Patricia Lemonnier avant
54:10il y a eu un autre phénomène qui a détruit
54:12l'attractivité de l'installation
54:14en France, c'est l'ultra-bureaucratisation.
54:16On a étatisé le système
54:18dans les années 2000 avec
54:20les agences régionales de santé, on a
54:22considéré qu'il fallait
54:24démonétiser le médecin en matière
54:26de capacité d'organisation des soins.
54:28C'est vrai à l'hôpital,
54:30je rappelle que la desertification a démarré à l'hôpital
54:32avec plus de 30% de taux de vacances
54:34pour les médecins hospitaliers
54:36et maintenant on le voit en ville parce que vous n'avez
54:38quasiment plus aucune
54:40marge de manœuvre en matière
54:42d'organisation des territoires de santé
54:44pour les soins, il faut demander
54:46l'autorisation permanente
54:48à des technocrates qui sont les agences
54:50régionales de santé.
54:52On entend la petite
54:54musique des informés qui nous indique que c'est
54:56déjà la fin, vous aurez bien écouté
54:58plus longtemps, spécialiste en économie
55:00de la santé, je rappelle votre livre Les itinérants
55:02de la santé chez Michel Ong. Merci
55:04à tous les trois d'avoir été là ce soir.
55:06Serge Cheminot, journaliste politique à France Télé,
55:08Patricia Lémonière, grand reporter, Gautier Vaillant
55:10du journal La Croix à la Une demain ?
55:12Mayotte, dévastée pour longtemps avec ce
55:14grand reportage vraiment à lire
55:16parce que pour nous, depuis la métropole
55:18c'est compliqué de prendre vraiment la
55:20mesure de la situation sur place et je crois que
55:22ce grand récit de Laurent Larcher, notre reporter, peut y aider.
55:24Merci beaucoup, merci également à tous
55:26ceux qui ont préparé et réalisé cette émission.
55:28Les informés reviennent demain.
55:30Très bonne soirée à tous.