Avec William Thay, Président du think tank Le Millénaire & Nicolas Corato, Président fondateur du think tank Place de la République
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NewsTranscription
00:00Avec nos deux débatteurs du dimanche, William T est avec nous, bonjour à vous.
00:07Bonjour.
00:08Fondateur du Think Tank le millénaire, Nicolas Corato est avec nous également, bonjour.
00:12Bonjour Jean-Marie.
00:13Fondateur du Think Tank Place de la République, des mots qui ne vous ont pas laissé insensible,
00:17que je viens de prononcer, une ouverture à gauche.
00:19Pourquoi pas François Rebsamen au gouvernement Bayrou ?
00:22Est-ce que ce serait un bon signe pour l'homme de gauche que vous êtes ?
00:25Mais le bon signe pour l'homme de gauche que je suis, qui considère que la gauche,
00:30c'est-à-dire, quand je parle de gauche, je parle du Nouveau Front Populaire,
00:34est arrivé en tête des élections législatives.
00:37Le seul bon signe politique que j'attendais, c'est qu'un premier ministre du Nouveau Front Populaire,
00:43issu du Nouveau Front Populaire, soit nommé à Matignon.
00:46Ça fait depuis juillet qu'on dit ça, donc je reste vraiment cohérent avec ma ligne.
00:50Après que des femmes et des hommes dits de gauche, que vous qualifiez de gauche,
00:54et qui sont certainement de bonne foi des gens de gauche...
00:57– François Rebsamen a été maire socialiste de Dijon pendant des décennies.
01:01– Bien sûr, entre dans le gouvernement, je dirais que ça fait partie du spectacle et du show qu'on nous offre.
01:07Mais ça n'a rien de structurant pour ce futur Nouveau Gouvernement.
01:11Ce qui est structurant pour ce futur Nouveau Gouvernement, s'il veut éviter la censure,
01:14c'est de trouver un accord avec le Nouveau Front Populaire.
01:17Or, M. Rebsamen n'est pas issu du Nouveau Front Populaire,
01:20et tous les partis composant le Nouveau Front Populaire ont été très clairs, jusqu'au Parti Socialiste.
01:24– Oui, mais pas tous sur la même ligne, on y reviendra.
01:26– Jusqu'au Parti Socialiste.
01:27Il n'y a pas d'accord politique entre M. Bayrou et ce que vous appelez la gauche.
01:31– Ce que j'appelle la gauche, justement.
01:34Alors, William T, vous étiez heureux d'avoir un gouvernement barnier,
01:38c'était un homme membre des Républicains, vous vous en êtes même proche,
01:41avec le Think Tank, le Millénaire.
01:43Aujourd'hui, vous avez un centriste à Matignon,
01:45qui vous annonce l'arrivée possible de socialistes ou d'anciens socialistes,
01:48vous avez raison de le préciser, Nicolas Corateau, au gouvernement.
01:51Est-ce que ce virage à gauche vous inquiète ?
01:53– Je ne sais pas si c'est inquiétant ou pas, de toute façon,
01:55il y a deux gauches, comme le rappelait Nicolas,
01:57il y a une gauche avec qui je pense qu'on peut discuter et mettre en place des projets,
02:02et puis il y a la gauche sectaire, c'est celle de Nicolas,
02:04celle qui pense qu'on peut dominer le pays avec uniquement 25% des voix,
02:08qu'on peut dominer le pays avec uniquement un tiers de l'Assemblée Nationale,
02:11et qu'on peut imposer ses vues malgré le fait qu'on soit minoritaire dans les urnes,
02:14et à l'Assemblée, mais après…
02:16– William, vous m'avez expliqué que M. Barnier était légitime,
02:19et M. Barnier n'était pas à 25% des voix.
02:21– C'est uniquement ce premier point.
02:24Ensuite après, sur Epsamen spécifiquement, je pense qu'il a un sujet,
02:27ce n'est pas ses qualités personnelles,
02:29le problème des prises de gauche que pourrait prendre Bayrou,
02:32c'est qu'en fait, elles ne font pas déplacer une voix à l'Assemblée Nationale,
02:34ce sont des gens qui coûtent cher idéologiquement,
02:36c'est-à-dire que ça empêchera une action éventuelle
02:39d'un éventuel arrêtailleau à l'intérieur ou d'un ministre de droite à Bercy.
02:42– François Epsamen peut empêcher, en tout cas un ancien membre du PS,
02:45peut empêcher le gouvernement de prendre des mesures,
02:47par exemple sur l'immigration, si c'est de ça que vous parlez.
02:49– Moi je pense qu'en termes de tactique, il faut être très clair,
02:51vous prenez des gens qui ne font pas déplacer une voix,
02:54ni dans les urnes, ni à l'Assemblée Nationale,
02:57et ce sont des gens qui vous bloquent en termes d'action de l'autre côté,
03:00c'est-à-dire que comme ils sont là, vous n'êtes pas en capacité
03:03de pouvoir mener une politique pour éventuellement
03:05obtenir la neutralité du Rassemblement National.
03:08– Donc vous demandez à François Bayrou de ne pas prendre d'hommes de gauche ?
03:12– Non, sinon s'il prend des hommes de gauche,
03:14il faut qu'il obtienne la non-censure du Parti Socialiste,
03:17sinon ça ne sert strictement à rien, parce qu'en fait c'est quand même très fort,
03:20c'est là où on voit bien que la gauche est dominante culturellement dans ce pays.
03:23C'est-à-dire qu'un type de droite, pour entrer au gouvernement,
03:25il doit ramener 150 sénateurs, 50 députés et des tas de mairies
03:30pour pouvoir espérer avoir une petite place dans un gouvernement,
03:33si possible cinquième ou sixième, dans une place tout au fond de la salle.
03:36Un type de gauche qui ne ramène rien du tout,
03:39aucune voix, aucun sénateur, aucun député,
03:42il doit obtenir une place de choix, poser ses conditions,
03:44poser ses lignes rouges et obtenir un tapis rouge,
03:47et éventuellement une bénédiction s'il part quand on se met à genoux devant lui
03:50et qu'on écoute toutes ses convictions même les plus loufoques
03:52pour que Nicolas Corato soit content alors qu'il ne ramène rien.
03:54– Oh Nicolas Corato, quand j'entends ça,
03:56je me dis que vous auriez pu vous-même entrer au gouvernement.
03:58– L'objectif ce n'est pas que je sois content mon cher William,
04:00l'objectif c'est que le pays soit bien gouverné et on en est loin.
04:04On en est loin quel que soit d'ailleurs ce qui se passe
04:06ou ce qui ne se passera peut-être pas aujourd'hui,
04:09parce que la vraie question c'est un gouvernement non pas pour faire quoi,
04:14mais pour faire quand ?
04:16Ce que je veux dire par là c'est qu'on est en train de parler
04:18de plein de personnalités qui vont rentrer, des poids lourds,
04:22on nous annonce Xavier Bertrand, on nous annonce Madame Borne,
04:25pourquoi pas, très bien, moi j'ai absolument rien contre toutes ces personnalités,
04:28mais on fait comme si, ou M. Bayrou fait comme si,
04:31ou M. Macron fait comme si,
04:33le monde politique était un monde politique normal.
04:36On va avoir 25 ministres mais qui ne pourront pas passer
04:39un seul projet de loi à l'Assemblée Nationale.
04:41– Mais dans ce cas-là on fait quoi ?
04:43– À quoi ça sert de nommer, moi je pose la question du format du gouvernement,
04:47à quoi ça sert dans le contexte institutionnel qui est le nôtre,
04:51de faire comme s'il fallait tout autant de ministres
04:53que quand on a une majorité relative ou absolue à l'Assemblée Nationale ?
04:56À quoi ça sert de mettre en place des équipes gouvernementales
04:59qui ne vont pas produire, et je rejoins ce que dit UWMT,
05:01la moindre proposition, le moindre projet de loi,
05:04parce que c'est vraiment ça, il faut dire la vérité aux Français,
05:07il ne faut pas s'imaginer à quoi ça sert.
05:09– Un gouvernement qui ne peut pas gouverner en gros.
05:11– C'est un gouvernement, il faut des très bons administrateurs
05:14parce qu'on va gouverner par décret, par arrêté ministériel, par circulaire,
05:18peut-être parfois par…
05:19– Parce que rien ne passera à l'Assemblée Nationale.
05:21– Mais quasiment rien, on l'a vu, donc à quoi ça sert ?
05:25Moi je veux bien que M. Rebsamen vienne, mais pour quoi faire ?
05:27Qu'est-ce qu'il va faire ? Il va signer des décrets ?
05:29– Je pense que c'est ça le sujet, par exemple,
05:32l'avantage d'un ministre politique, c'est de pouvoir mener une politique.
05:35Si Marcave voulait juste gérer le ministère de l'Intérieur,
05:37qu'est-ce que ça change de mettre Retailleau ou Stefanini,
05:40qui n'est pas forcément politique ?
05:41– Pourtant Bruno Retailleau ce matin dans le JDD dit clairement,
05:44je cite, « mes convictions ne sont pas à vendre »,
05:47il veut toujours porter des mesures sur l'immigration,
05:50ça il aura besoin de les faire voter.
05:51– Oui, mais le texte ne passera pas pour une simple et bonne raison,
05:54que la tactique de Bayrou n'est pas cohérente idéologiquement.
05:57Moi je pense que ça se défendait de prendre des Rebsamen
06:00ou des gens plus à gauche que Rebsamen,
06:03pour éviter un pacte de non-censure avec les socialistes
06:06et se dire on a des priorités consensuelles
06:08comme ce qui se passe au Parlement européen,
06:10des textes qui peuvent transcender les clivages gauche-droite,
06:12et se dire on ne se met pas dans la main du Rassemblement national
06:14et on fait des textes qui peuvent avancer ensemble de la gauche à la droite.
06:18Si par cas vous ne faites pas ça et que le parti socialiste
06:20ne veut pas accepter un pacte de non-censure,
06:24la seule solution possible pour faire avancer le pays,
06:26c'est de proposer des textes qui obligeront le Rassemblement national
06:29soit à les voter, soit à s'abstenir, soit à ne pas voter la motion de censure.
06:33Et donc à ce moment-là, je pense que la politique la plus cohérente
06:36c'était de mener une politique très ferme sur le plan régalien,
06:39en disant on laisse à Bruno Retailleau l'occasion de mener sa grande loi,
06:43une sur le narcotrafic pour lutter contre le trafic de drogue,
06:45et faire en sorte que partout sur l'ensemble du territoire
06:48c'est la loi de la République qui s'applique
06:49et pas la loi des caïds et des trafiquants de drogue,
06:51et enfin reprendre le contrôle de la politique migratoire
06:53pour faire en sorte que les Français ne subissent pas l'immigration,
06:56ne puissent pas contrôler et se dire qu'on maîtrisait les flux migratoires,
06:59on maîtrisait les frontières, on mettait en place éventuellement un blocus naval,
07:02on faisait en sorte que la France soit pas un paradis pour les migrants
07:05et que ce soit pas la terre la plus favorable,
07:07et que les gens quand ils font un benchmark ne se disent pas
07:09bah tiens on va en France plutôt que dans un autre pays européen.
07:11Alors ce que vous vouliez, si je reformule ce que vous venez de dire,
07:13c'est un gouvernement plus tourné vers le Rassemblement national
07:16que vers le Parti socialiste.
07:17Non, moi je dis très clairement...
07:19C'est devenu l'alliance naturelle, DLR, Rassemblement national,
07:22c'est le Rassemblement national, c'est ce que vous dites.
07:24Je dis très clairement, si vous ne pouvez pas obtenir de Ford et de Boris Vallaud
07:30un pacte de non-censure comme ils avaient éveillé l'idée avant que Bayrou soit nommé...
07:34Il fallait l'obtenir de Marine Le Pen.
07:36Il faut l'obtenir de Marine Le Pen.
07:37Donc un accord avec le Rassemblement national.
07:39Non pas un accord, vous faites en sorte qu'ils ne le votent pas.
07:41Nicolas Corato.
07:42Non mais c'est intéressant, M. Retailleau dans le JDD
07:45est un très grand illusionniste, mais comme les autres.
07:48Qui peut imaginer aujourd'hui qu'on va pouvoir voter une loi sur l'immigration,
07:52quelle qu'elle soit, à l'Assemblée nationale ?
07:54Pourquoi pas ?
07:55Avec qui ?
07:56Avec le RN et la majorité.
07:57Ah bon ? Avec RN et LR ?
07:58Parce que vous croyez que la majorité macronienne votera comme un seul homme
08:02le texte de M. Retailleau ?
08:03Non, c'est vrai que beaucoup sont anciens socialistes.
08:05Je ne suis pas persuadé que vous obtiendriez la moindre majorité.
08:08De la même manière, M. Bayrou qui nous parle de la proportionnelle,
08:11mais enfin a-t-il une majorité à l'Assemblée nationale
08:13pour voter un projet de loi sur la proportionnelle ?
08:15Je ne le pense pas.
08:16Bref, tous ceux qui sont en train de vous dire qu'on a besoin
08:19de cadors politiques, d'hommes forts, de poids lourds comme on les entend,
08:24d'hommes ou de femmes, poids lourds, pour entrer au gouvernement,
08:27encore une fois sont dans l'illusion.
08:29Ça ne sert à rien de mettre en ordre de marche un gouvernement de poids lourds
08:34alors qu'il n'y a pas les moyens à l'Assemblée nationale de mener la moindre politique.
08:37Est-ce qu'on peut quand même, quand on parle d'accords à négocier
08:40ou de négociations politiques, revenir sur le fait qu'aujourd'hui
08:44ça coûte plus cher politiquement et économiquement à un Premier ministre
08:48qui soit centriste ou de droite, d'obtenir un accord avec la gauche
08:51que de l'obtenir avec le Rassemblement national.
08:53Les concessions sont plus lourdes exigées de la gauche
08:56que celles qui sont exigées de l'URL.
08:58Surtout, elles ne sont pas compatibles avec deux choses.
09:00D'une part, avec ce que veulent la grande majorité des Français
09:03et ce que vous avez besoin de faire en termes de réalité.
09:05C'est-à-dire qu'aujourd'hui, imaginez que vous voulez faire un accord avec la gauche,
09:09ça veut dire que vous mettez à dos 65% à 75% des Français
09:13qui veulent des mesures qui sont plus fermes sur la sécurité
09:16et sur les questions migratoires.
09:17Et de la même manière, si vous voulez faire un accord avec la gauche
09:20sur les questions budgétaires, vous mettez à dos 66% des Français
09:23qui ne veulent pas augmenter les impôts.
09:25Et autre point, c'est quand même un chose qui est importante,
09:27ça s'appelle la réalité du terrain.
09:29C'est-à-dire que Nicolas vit dans une bulle avec ses 25% d'amis
09:32et qu'il pense qu'ils sont majoritaires en France.
09:34Non, je vis dans une urne, dans une urne électorale
09:36où des citoyens sont exprimés.
09:38Mais il y a quand même une réalité, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
09:40vous avez des vagues migratoires qui sont de plus en plus importantes.
09:42Vous avez d'autres pays qui n'ont pas été sur la même ligne que nous,
09:46comme l'Allemagne qui commence à mettre des mesures d'exception
09:48pour limiter et pour protéger leurs frontières.
09:50Et même sur le plan économique et sur le plan budgétaire,
09:52Nicolas peut dire qu'on vit sur une île, etc.
09:55On a quand même 7% de déficit, soit 180 milliards d'euros.
09:58On est sous processus de déficit excessif.
10:00Il y a plus de 3200 milliards de dettes.
10:02Les indicateurs sont exactement dans le rouge.
10:06Donc ce n'est pas avec les mesures de Nicolas
10:09et des augmentations d'impôts continues
10:11et qui vont matraquer jusqu'à la réalité
10:13que vous pouvez sauver le pays.
10:14– L'absurdité que vous dénoncez mon cher Jean-Marie,
10:16elle provient d'une seule chose,
10:17c'est que c'est ceux qui ont perdu les élections législatives
10:19qui sont au pouvoir aujourd'hui.
10:21M. Retailleau, dont on parle à longueur de temps,
10:23pardon, M. Retailleau, il a fait 7% aux élections législatives.
10:26M. Bayrou, qui est à Matignon, a perdu les élections législatives
10:29en même temps que le camp présidentiel.
10:31Et vous êtes en train de nous expliquer que tout ça,
10:33c'est parce que l'EPS qui est arrivée en tête avec ses amis du NFP…
10:36– Non, pardon, c'est la France Insoumise qui est arrivée en tête à gauche.
10:39– L'EPS qui est arrivée en tête avec ses amis du NFP,
10:41c'est-à-dire le NFP, serait responsable de la situation politique.
10:44Mais que font ces gens au pouvoir ?
10:46Quelle est la légitimité électorale de M. Retailleau ?
10:49– Pourquoi ?
10:50– Pourquoi est-ce que le programme de M. Retailleau,
10:52qui a recueilli 7% dans les urnes,
10:54serait d'un coup majoritaire électorale ?
10:56– Pourquoi Nicolas Corralio, si la gauche est si majoritaire que ça ?
10:59– Si vous avez raison mon cher William,
11:00pourquoi les Français n'ont pas voté massivement pour les Républicains ?
11:02– Non mais il faut expliquer clairement à Nicolas que…
11:05– Respectez les électeurs.
11:06– Parlez-vous directement d'ailleurs.
11:07– Non mais comme tous ses amis de gauche,
11:09ils ont besoin d'une calculette.
11:10La première, c'est que vous avez fait uniquement 26% des voix
11:13aux élections de l'île chelatine,
11:14vous n'avez pas fait une grande majorité incroyable.
11:17– Et ça fait un peu plus que 7,25.
11:19– Le deuxième élément…
11:20– Je sors ma calculatrice avec des grosses touches.
11:22– Le deuxième élément, c'est qu'avec 26% des Français,
11:24vous ne pouvez pas gouverner le pays.
11:25Le troisième élément, c'est que vous avez une réalité qui est comptable,
11:28c'est qu'aujourd'hui vous avez 193 députés et avec 193 députés…
11:31– Il n'y a rien qui passe.
11:32– Vous avez moins de députés que le socle commun.
11:36– Nous sommes d'accord sur les chiffres.
11:37– Mais comment m'expliquez-vous que M. Bayrou soit Premier ministre aujourd'hui ?
11:43– Bayrou, c'est pas…
11:44– Bayrou, c'est trop bien de division.
11:45– William, attendez.
11:46Nicolas Corato, comment on explique si la gauche…
11:49Nicolas Corato, c'est ce que vous rappelez, vous avez raison,
11:51elle a eu le plus de députés au soir du second tour.
11:53Si elle est si majoritaire que ça dans ce pays,
11:55si elle a si envie de gouverner avec les autres,
11:57pourquoi elle n'a pas réussi à apporter l'un de ses membres
12:00à la présidence de l'Assemblée nationale ?
12:02– Non mais attendez…
12:03– Pourquoi André Chassagne, qui est un communiste respecté de tout le monde,
12:07n'a pas pu être élu ?
12:08– Pourquoi Mme Yael Brown-Pivet a-t-elle été élue à l'Assemblée nationale ?
12:11Elle a été élue à l'Assemblée nationale grâce à un accord
12:13avec le Rassemblement national.
12:14– Non, c'est faux.
12:15– Et qui a justifié derrière que le Rassemblement national bénéficie du vice-président.
12:19– Non, non, vous réécrivez l'histoire, c'est pas vrai.
12:21– Il y a eu zéro vice-président RN.
12:23– Arrêtez, on ne va pas refaire l'histoire.
12:25– Il y a eu zéro vice-président RN.
12:26– Je ne vais pas la refaire parce que vous la réécrivez.
12:27– Pourquoi est-ce qu'il n'y a pas de Premier ministre de gauche aujourd'hui ?
12:30Parce que le Président de la République ne le veut pas.
12:33– Non, c'est pas vrai.
12:34– Et qu'il assume cette décision en nous entraînant dans une relation
12:38complètement absurde de Premier ministre en Premier ministre
12:41qui ne sont pas illégaux, qui sont à mon sens illégitimes,
12:45c'est-à-dire qui ne correspondent en rien, mais en rien du tout,
12:48au résultat qui est issu des urnes.
12:50Je vais vous dire une chose, il aurait nommé Marine Le Pen ou Jordan Bardella à Matignon,
12:54j'aurais pu vous dire que le premier parti, je ne parle pas le mouvement,
12:58arrivant en tête des urnes étant le Rassemblement National, pourquoi pas ?
13:01– Tu vis dans une réalité parallèle.
13:04– Je ne le souhaite pas Nicolas Corrado.
13:05– Mais d'une certaine manière ce serait plus logique,
13:07j'essaye de vivre dans un pays d'absurdie, j'essaye de vivre avec vous dans cette absurdie.
13:11– Pour vous, Marine Le Pen a plus sa place à Matignon que François Bayrou.
13:14– Mais bien sûr, politiquement, électoralement, si vous respectez les électeurs,
13:18si vous respectez les résultats des urnes, vous prenez à Matignon le parti
13:23ou le mouvement qui est arrivé en tête des élections électives.
13:26– Et si vous respectez les électeurs, est-ce que vous dites,
13:27quand vous avez 25% des voix, tout mon programme, rien que mon programme ?
13:30C'est ce qu'a dit le Nouveau Front Populaire.
13:32– J'ai toujours dit que c'était une erreur.
13:33– Mais oui, peut-être, mais ça part de là.
13:35– Mais commencez par nommer le premier ministre et puis ensuite on verra quel programme il applique.
13:38– Mais commencez par nommer Jean-Luc Mélenchon et ensuite on voit quel programme il applique.
13:41– On a nommé M. Bayrou, vous savez quel projet il va appliquer M. Bayrou ?
13:43On a nommé M. Barnier, on savait quel projet il allait appliquer M. Barnier ?
13:46– Non mais on savait quel projet...
13:48– On savait quel projet Jean-Luc Mélenchon aurait appliqué à Matignon et on n'en voulait pas.
13:53– La réalité, c'est un réflexe de classe dans ce pays.
13:55On ne veut pas qu'un programme social arrive à Matignon.
13:58Voilà c'est tout.
13:59Et il faudra le dire et l'assumer vis-à-vis des Français.
14:01On ne veut pas régler la question du plan d'achat pour les Français.
14:04On ne veut pas revenir sur la réforme des retraites pour les Français.
14:07Et ce sont des minoritaires qui sont en train d'opposer à la majorité du pays,
14:10le fait par exemple qu'on ne revient pas sur la réforme des retraites.
14:13Les Français sont majoritairement contre la réforme des retraites.
14:16– Et la gauche n'a pas fait un accord avec le Rassemblement National,
14:18dans ce cas-là, qui est d'accord avec elle pour supprimer cette réforme ?
14:20– La gauche ne fera jamais d'accord avec le Rassemblement National.
14:22– Et sur la réforme des retraites, vous êtes d'accord ?
14:24– Et j'espère bien, parce que là, je vous rappelle que le Rassemblement National
14:26était favorable à la réforme des retraites in fine.
14:28Et que le Rassemblement National soutiendra toujours la cause patronale en matière de retraite.
14:33– Non mais moi je pense que Nicolas vit dans un monde parallèle.
14:35– Vous l'avez déjà dit, avançons un petit peu.
14:37C'est vous qui soutenez M. Bayrou, pardon,
14:40mais c'est goodbye Lénine où il gastait tous les dingers.
14:42– Je me réveille et vous m'expliquez que l'UMP existe, que l'UDF existe,
14:46mais arrêtez de dire que je vis dans un monde absurde,
14:48c'est vous qui justifiez un monde complètement absurde.
14:50– Mais attends, tu as réussi à soutenir un programme
14:52qui était encore plus keynésien, encore plus absurde,
14:54que celui de Mitterrand en 1981.
14:56Donc ce n'est pas de ma faute, c'est une réalité parallèle.
14:58– Bon, en attendant, on a quand même l'impression de ne pas avoir…
15:00– Non, le point qui est précis, c'est de se dire concrètement
15:03que tous les blocs sont minoritaires,
15:05et que le seul bloc qui a le plus de députés,
15:07c'est celui du socle commun, allié avec les Républicains.
15:10À partir de là, vous avez deux solutions possibles,
15:13et c'est les deux seules solutions sur lesquelles on peut avancer.
15:15On avait pu penser qu'il aurait pu y avoir un pacte de non-censure
15:18avec le Parti Socialiste, or le Parti Socialiste s'est fait tirer dessus
15:22par Tendelier qui joue double jeu depuis le début.
15:25– La patronne des écologistes.
15:27– Donc le seul moyen qu'on peut avoir dans les semaines à venir,
15:30c'est qu'éventuellement, Bayrou a deux solutions.
15:33Moi je pense que sa première solution, c'est de faire voter des textes par test,
15:36enfin de trouver des majorités textes par test,
15:38c'est-à-dire qu'en fonction des textes,
15:40ils obtiennent soit un accord de non-censure avec le Parti Socialiste,
15:43soit un autre avec le Rassemblement National.
15:45– Pour l'instant on n'y est pas, le PS a demandé des conditions,
15:47il les a pas remplies.
15:48– Oui mais ça peut se négocier, parce que les deux conditions
15:50qu'ils ont demandées, c'est de ne pas être Z49-3,
15:52et le deuxième c'est de pouvoir mettre une réforme de la réforme des retraites.
15:56– C'est vraiment le rêve de la Combination.
15:59– Donc on peut pouvoir le faire, et avec le RN,
16:01moi je pense, contrairement à Nicolas, que le RN est prêt à voter deux lois,
16:04celle de l'immigration et celle sur les narcotrafics.
16:06– Si c'était un avant-goût de vos repas de fête avec toute votre famille,
16:09on est rarement tous d'accord politiquement en famille,
16:11c'est ce qui se passera probablement cette semaine à la table de Noël.
16:14Merci à tous les deux d'être venus débattre ce matin sur Sud Radio.
16:17Nicolas Corrato, président du Think Tank Place de la République,
16:20et William Thé, président du Think Tank le Millénaire.
16:23Je vous dis à l'année prochaine, on va le dire comme ça, chers amis.
16:26Vous retrouverez Laurence Garcia la semaine prochaine dans Le Grand Matin.