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Emmanuel Macron cherche toujours un successeur à Michel Barnier. Le Président de la République multiplie les consultations, comme hier où il a reçu à l'Elysée les responsables des différentes formations politiques hors RN et LFI. Proche de la première heure, François Patriat et les sénateurs issus de la majorité ont été reçus ce midi par Emmanuel Macron. Les a-t-il mis dans la confidence de son choix de Premier ministre ? Écoutez le président du groupe RDPI-Renaissance au Sénat, sénateur de la Côte-d'Or.
Regardez L'invité de Yves Calvi du 11 décembre 2024.

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Transcription
00:00RTL Soir, Yves Calvi et Agnès Bonfillon.
00:03Il est 18h19, bonsoir François Patria.
00:05Bonsoir.
00:06Vous êtes sénateur Macroniste de Côte d'Or et vous présidez le groupe Renaissance au sein de la Haute Chambre.
00:10Hier Emmanuel Macron affirmait qu'il allait trouver un Premier Ministre en 48 heures.
00:13La fumée blanche c'est pour quand ?
00:15Écoutez, moi je ne suis pas dans ceux qui se pressent à la fois sur le cas casting et sur les noms.
00:20Parce que ce que je pense c'est qu'il faut trouver une forme de stabilité.
00:25Et si ça doit prendre quelques heures ou quelques jours pour qu'on trouve un Premier Ministre capable de parler avec la droite, avec la gauche,
00:32de préparer un budget, de faire une stabilité,
00:34vaut mieux peut-être qu'on attende 24 ou 48 heures plutôt que de se précipiter.
00:38Mais si je vous pose la question, pourquoi devons-nous attendre à ce point la nomination d'un Premier Ministre,
00:42vous me répondez, parce qu'il faut faire les choses, voilà, en respectant le temps et en respectant les individus ?
00:48Non, en trouvant la bonne personne.
00:50Trouver la bonne personne, aujourd'hui,
00:52parce qu'on a vu hier, vous avez vu une journée à l'Elysée, où il y avait tout le monde,
00:55il y a eu des ouvertures hier.
00:57Hier il y a eu des ouvertures de la part de la gauche, de la part de certaines personnes de droite aussi.
01:01Ces ouvertures, elles peuvent ouvrir des perspectives.
01:03Aujourd'hui, moi je ne connais pas le choix du Premier Ministre, du Président de la République.
01:07Mais ce que je pense, ce que je...
01:09Quoi qu'il soit, je soutiendrai, que les choses soient claires, je veux qu'ils réussissent.
01:11Mais je préfère avoir un Premier Ministre, ou une Première Ministre,
01:15ou un Premier Ministre qui puisse vraiment tenir dans le temps,
01:20faire voter le budget, faire les réformes, faire voter les lois,
01:23que de me dépêcher parce qu'il y aurait une forme d'urgence,
01:27dans l'opinion publique, à ce qu'on le nomme.
01:29Non, non, mais l'urgence, elle n'est pas dans l'opinion publique,
01:31elle est éventuellement dans l'économie et le devenir du pays.
01:33Il y a quand même un aspect, j'ai envie de vous dire, dépassé, du style,
01:36notre bon roi décide de prendre son temps pour nommer son bon Premier Ministre.
01:40Pendant ce temps-là, le bon peuple attendra.
01:42Alors, d'abord, je vais vous dire, pour ce qui est de l'avenir du pays,
01:45on ne peut pas faire autre chose, quoi qu'il arrive,
01:47que le Premier Ministre soit nommé aujourd'hui, demain ou la semaine prochaine,
01:50pour résoudre le problème budgétaire du prélèvement des impôts,
01:53du paiement de tout le monde, il faut une loi spéciale.
01:56Une loi spéciale, l'intérêt du pays, c'est ça aujourd'hui.
01:59Il faut qu'on puisse avoir les recettes.
02:01Donc, la loi spéciale, elle est prête,
02:03elle est passée au Conseil des ministres ce matin,
02:05elle comporte trois articles,
02:07elle n'est pas amendable à ce que dit le Conseil d'État,
02:09et elle sera votée à l'Assemblée la semaine prochaine.
02:12En matière de budget, on ne peut rien faire d'autre.
02:15La loi spéciale, en quelques mots, s'il faut l'expliquer à nos auditeurs.
02:17Elle permet d'abord de prélever l'impôt,
02:19donc d'avoir des recettes,
02:21de la continuité de tout ce qui est les soins à la santé,
02:24le paiement, le dépassement de l'article social aujourd'hui,
02:27et puis de permettre à l'emprunt aujourd'hui,
02:30de permettre à l'emprunt pour pouvoir boucler le budget.
02:32Donc elle permet à la France de fonctionner.
02:34Mais, quoi qu'il arrive,
02:36que le Premier Ministre soit nommé
02:38demain, après-demain, plus tard,
02:40ça ne changera rien pour les trois semaines qui viennent.
02:42Bon, alors, allons-y et soyons directs.
02:44François Bayrou, c'est une bonne idée ?
02:46Écoutez, moi, je regarde
02:48tous les candidats putatifs que je vois passer autour.
02:50Ce soir, je ne vous donnerai pas de nom,
02:52ni de préférence, parce que...
02:54Est-ce que François Bayrou, c'est une bonne idée ?
02:56C'est une idée parmi d'autres. François Bayrou, je le connais bien.
02:58Je l'ai vu hier, j'en ai parlé avec lui.
03:00Il pense qu'il est capable de rassembler.
03:02Maintenant...
03:04Ah ben donc, pardonnez-moi, là, vous êtes en train de nous dire qu'il vous a dit finalement
03:06qu'il souhaitait devenir Premier Ministre, pour que vous ayez eu cette conversation.
03:08Il ne me l'a pas dit comme tel, mais j'ai compris
03:10dans ses propos, qu'il était prêt,
03:12qu'il était disponible,
03:14qu'il cherchait des solutions aujourd'hui,
03:16que je crois qu'il consulte autour de lui pour le faire.
03:18Mais, je ne sais pas...
03:20Le Premier Ministre nommera,
03:22mais il nommera en fonction, je vous l'ai dit,
03:24de la durabilité, de la stabilité qu'il pourra créer.
03:26Et il veut s'assurer avant.
03:28Donc, peut-être François Bayrou, peut-être une femme,
03:30peut-être un autre, je n'ai pas...
03:32Je pense qu'aujourd'hui, le secret est tellement bien gardé que personne ne sait.
03:34Vous pensez
03:36que personne ne sait,
03:38sauf, je l'espère, le Président de la République ?
03:40Bien sûr.
03:42Donc, il a fait son choix.
03:44Je pense que s'il n'a pas donné son choix,
03:46c'est qu'il hésite encore.
03:48Entre qui et qui ?
03:50La dernière liste, Catherine Vautrin,
03:52Sébastien Lecornu, Jean-Yves Le Drian, Bernard Cazeneuve
03:54et François Bayrou.
03:56Il me semble que Jean-Yves Le Drian
03:58a dit qu'il ne souhaitait pas,
04:00qu'il a même dit que je crois qu'il fallait prendre
04:02François Bayrou. Bernard Cazeneuve
04:04a aussi opté dans ce sens-là.
04:06Mais c'est une bonne opinion, c'est une bonne option.
04:08Que ce soit Bernard Cazeneuve, François Bayrou
04:10ou Catherine Vautrin, si demain,
04:12ils sont capables de faire en sorte de n'être pas censurés
04:14dans les deux mois qui viennent,
04:16je les soutiendrai.
04:18Bayrou-Barnier,
04:20quelle est la différence ? Vous pouvez m'expliquer ?
04:22Écoutez...
04:24Imaginons que ce soit François Bayrou.
04:26Barnier vient de chez les Républicains.
04:28Il avait le soutien total des Républicains.
04:30Nous avons réussi, et j'y ai participé,
04:32à faire un socle commun qui,
04:34au Sénat, a fait en sorte que nous
04:36ayons un budget, et que ce budget
04:38soit adopté en commission
04:40mixte paritaire, ce qui n'était pas arrivé depuis très longtemps.
04:42Ça veut dire qu'on était arrivé à un équilibre
04:44avec l'Assemblée Nationale.
04:46D'un autre côté, je pense qu'il a...
04:48Est-ce sur la méthode ?
04:50Moi, je trouve qu'il a essayé de lever
04:52la ligne d'horizon, comme il l'a dit.
04:54Est-ce que le rapport, aujourd'hui, dans les 60 milliards,
04:56est-ce que c'était trop ? Pas assez ?
04:58Fallait-il trouver plus ? Est-ce que le rapport 40-20,
05:0040 économies,
05:0220 prélèvements, était-il là ?
05:04Est-ce que, peut-être, allait-on vers
05:06trop de prélèvements ? Moi, je suis de ceux qui pensent,
05:08aujourd'hui, qu'il ne faut pas,
05:10peut-être sauf pour les tranches les plus élevées, il l'avait dit,
05:12de ne pas augmenter les impôts
05:14et de ne pas augmenter les charges. Parce que,
05:16il y va de la réussite économique du pays.
05:18Le socle commun a-t-il vraiment
05:20aidé M. Barnier dans son travail ?
05:22En tout cas, moi, je ne juge pas pour l'Assemblée Nationale,
05:24c'est compliqué. À l'Assemblée Nationale, ils sont dans une
05:26configuration qu'on n'a jamais
05:28connue. Ils ont des extrêmes
05:30qui leur pourrissent la vie. C'est difficile autour.
05:32Ils cherchent leur place.
05:34Donc, il y a
05:36sans du tout des luttes d'influence
05:38pour savoir qui obtiendrait le plus. Je pense que
05:40ce n'est pas vraiment ce qu'il fallait faire
05:42aujourd'hui. Ce n'était pas d'obtenir le plus, c'était d'obtenir
05:44un budget. Et pas dedans qu'il y ait des vainqueurs
05:46et des vaincus. Mais que tout le monde soit vainqueur
05:48à partir du moment où le budget a été
05:50voté. Quoi qu'il arrive, le budget n'aurait pas
05:52été voté puisque la droite et la gauche, l'extrême-droite
05:54et l'extrême-gauche, ont voté la censure au
05:56Sénat. Je peux vous dire, au Sénat,
05:58qu'on nous a même surnommé la bande des quatre,
06:00avec les Lys, avec les
06:02Philippes, avec l'équipe d'Edouard Philippe, avec
06:04les centristes, avec les républicains et avec
06:06nous. Nous avons fait en sorte,
06:08bien qu'on ait eu des désaccords, nous avons eu des désaccords.
06:10Il m'est arrivé de dire que je ne
06:12votais pas à ce que proposaient les républicains. Je me suis
06:14abstenu sur le PLFSS à la fin. Donc, on
06:16avait des accords. Mais, nous sommes arrivés
06:18au bout à un accord, à des amendements communs
06:20sur les économies et affaires.
06:22On y est arrivé.
06:23Bon. Qui est le responsable de cette crise politique que nous vivons ?
06:25C'est quand même le chef de l'État à l'arrivée.
06:27J'ai du mal à vous le faire dire.
06:28C'est les gens qui ont voté pour les extrêmes.
06:30Ce n'est pas Emmanuel Macron
06:32qui a voté.
06:33Vous renversez la situation.
06:35Ce n'est pas Emmanuel Macron qui a voté pour l'extrême-droite
06:37ou l'extrême-gauche. Je vais vous donner
06:39une parabole, si vous voulez.
06:41Imaginez que je sois père de famille.
06:43Et puis que je dise à mon fils, mon fils me dit, je prends la voiture.
06:45Bon, très bien. Ok, tu prends la voiture,
06:47mais t'es responsable. Et que, 20 kilomètres plus
06:49loin, il la met dans le décor. Il me dit, t'avais
06:51qu'à pas me prêter la voiture. C'est de ta faute.
06:53C'est ce qu'a fait Emmanuel Macron. Il a dit aux Français,
06:55prononcez-vous. Il leur a dit, prononcez-vous.
06:57Allez-y. Et bien, ils ont choisi.
06:59Donc, moi, je ne fais aujourd'hui de
07:01grief à personne. Les Français ont voté
07:03comme ils le souhaitent. Il y a aujourd'hui des problèmes
07:05dans ce pays. Il y a des problèmes. Je m'entends bien.
07:07Mais, les extrêmes,
07:09ça ne vient pas du fait qu'Emmanuel Macron est dissous.
07:11En 30 secondes, c'est ma dernière question. Le Président
07:13de la République avait-il vraiment besoin de
07:15dissoudre l'Assemblée nationale ?
07:17On en a parlé avec lui aujourd'hui.
07:19A ce déjeuner à midi. On l'a rencontré à midi.
07:21Il y a d'autres. Que vous a-t-il dit ?
07:23Il a dit que sur ce sujet, aujourd'hui,
07:25la montée des extrêmes ne date pas d'aujourd'hui.
07:27Et que si la dissolution avait été
07:29intervenue sur un budget,
07:31en plein budget aujourd'hui, la solution,
07:33la situation, eût été pire et peut-être
07:35même irréversible.
07:37Merci beaucoup, François Patria, d'avoir pris la parole ce soir
07:39en direct et avec franchise dans cette émission.
07:41Sénateur macroniste de Côte d'Or,
07:43je le rappelle. Dans un instant, toute l'actualité
07:45dans le journal de 18h30, puis à 18h40,
07:47nous nous demanderons si les caméras de
07:49surveillance dans nos villes ont une réelle efficacité
07:51contre la délinquance. La question se pose
07:53sérieusement et nous serons avec Dominique Legrand,
07:55de l'Association Nationale de la Vidéo Protection.
07:57A tout de suite sur RTL.

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