Au lendemain d'une censure historique, Michel Barnier a été reçu durant plus d'une heure à l'Élysée ce jeudi matin pour présenter sa démission à Emmanuel Macron. Le chef de l'État va s'exprimer à 20 heures à la télévision pour tenter de fixer un cap alors que s'ouvre une nouvelle période politique d'une rare incertitude.
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00:00— Ça fait maintenant une heure que Michel Barnier est arrivé et donc dans le bureau d'Emmanuel Macron pour présenter sa démission.
00:08— Et on aimerait bien être une petite souris et savoir ce que ces deux hommes ont à se dire ce matin. Ils partagent tous les deux cet échec de la censure,
00:16une première historique en 62 ans qui s'est déroulée hier soir à l'Assemblée nationale. On se demandait si ce rendez-vous aurait pu être express,
00:24une remise de démission, et puis au revoir. Visiblement, non. Michel Barnier, Emmanuel Macron ont des choses à se dire.
00:30Cela fait donc une heure précisément qu'ils discutent dans le bureau du président de la République. Que va-t-il se passer ensuite ?
00:37C'est évidemment la question que l'on se pose. Tout laisse penser qu'Emmanuel Macron veut aller vite pour nommer un Premier ministre,
00:44qu'il veut avoir nommé un Premier ministre avant la réouverture de Notre-Dame pour ne pas apparaître en pleine crise politique samedi
00:52lorsqu'il recevra des dirigeants du monde entier, et notamment Donald Trump, le futur président américain, le président américain élu,
01:00qui fera le déplacement à Paris, qui sera un partenaire mais qui ne fera aucun cadeau à la France lorsqu'il sera en place à la Maison-Blanche.
01:09Ça fait partie des enjeux. Les marchés financiers aussi qui mettent la pression sur les épaules du président de la République, l'agence de notation Moody's.
01:16Et puis, plus proche de lui, il y a Elbron Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale, qui lui demande publiquement de ne pas faire traîner les choses.
01:23Elle sera d'ailleurs elle aussi dans le bureau du président de la République à 12h15. Gérard Larcher, le président du Sénat, sera également reçu à 15h.
01:32En revanche, on n'a pas l'impression que le président ait l'intention de lancer un grand cycle de consultations.
01:40Vous savez, comme il l'avait fait il y a 3 mois en recevant tous les chefs de parti de la majorité ou de l'ex-majorité et de l'opposition,
01:49il aurait décidé de décider seul, si on peut le dire ainsi, et donc d'annoncer un nouveau Premier ministre, peut-être avant 20h,
01:57avant son allocution solennelle depuis l'Élysée à 20h.
02:01– Effectivement, on est là tous. Merci Mathieu. Vous nous appelez évidemment dès que vous avez les coulisses,
02:05dès que cet entretien est terminé parce que ça signifiera donc que le gouvernement n'est plus un gouvernement de plein exercice.
02:11Guillaume Durand nous rejoint à l'instant. Bonjour Guillaume.
02:13– Bonjour à tous.
02:14– Merci d'être là. Neyla, je veux simplement qu'on rappelle pour les téléspectateurs ce qui est en train de se passer.
02:18D'abord donc effectivement cet entretien, ensuite il y a un autre rendez-vous. Emmanuel Macron, 20h, pour dire quoi, pourquoi ?
02:24– Emmanuel Macron, 20h, dans le meilleur des cas, pour expliquer son choix de Premier ministre.
02:29Pourquoi tel profil choisi, la mission qui lui est confiée.
02:34Revenir aussi sur ce qui s'est passé ces derniers jours.
02:38On sait qu'en Arabie Saoudite, Emmanuel Macron a échangé avec des journalistes,
02:40par exemple sur le scénario de la censure, sur l'après, etc.
02:43Mais il n'a pas pris la parole pour les Français.
02:46Pour l'instant, les propos du chef de l'État ne se font que par journalistes interposés.
02:51Donc il y a évidemment ce premier point-là, sans doute aussi pour accabler un peu les oppositions,
02:58et c'est un peu le sens de l'agacement qui a été le sien et qui nous a été relaté
03:01dans l'avion de retour d'Arabie Saoudite,
03:03fustigeant l'alliance des contraires entre le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement National.
03:08Et puis sans doute encore pour expliquer la dissolution, si j'ose dire, le péché originel
03:13qui conduit à la situation dans laquelle nous sommes,
03:16puisque au moment de la dissolution, Emmanuel Macron avait déjà à diverses reprises
03:20pris la parole devant les Français pour expliquer que l'idée était d'éviter une censure au moment du budget.
03:26Nous y sommes.
03:27Il le dit aussi à chaque rendez-vous avec des députés qu'il reçoit à déjeuner régulièrement à l'Assemblée Nationale.
03:32Il réexplique cette dissolution, sauf que l'on voit que le résultat escompté, vraisemblablement, n'y est pas.
03:38Une chose, une petite idée surprise ce matin, je ne sais pas si visiblement vous avez des infos,
03:43le député Vogeta, député de l'Inscrit, qui au vu des blocages de l'Assemblée,
03:49de l'absence de majorité claire, dit « et si l'Assemblée s'autodissolvait ? ».
03:53Voilà ce qu'il dit, l'autodissolution ou la démission collective des 577 députés qui forment l'Assemblée Nationale
03:59est une option de déblocage que personne ne mentionne, pourquoi encore une fois Stéphane Vogeta est député,
04:03député des Français et de l'étranger, car ces députés qui exigent la démission de Macron,
04:07faute d'alternative pour débloquer la situation, car pas de dissolution possible avant juillet 2025,
04:11sont des menteurs et des lâches. C'est possible ça ?
04:13Je vous demanderai à Alexandre Hasson si vous avez l'intention de suivre Stéphane Vogeta là-dedans,
04:17mais c'est possible ça ?
04:18Disons que comme Emmanuel Macron ne peut pas dissoudre, il faut effectivement essayer de trouver des solutions alternatives,
04:23donc la France Insoumise parle de la démission, Stéphane Vogeta dit que dans ce cas-là,
04:27puisqu'on est dans la politique fiction, allons-y gaiement, si chacun des députés,
04:31chacun des 577 députés de l'Assemblée Nationale, un petit peu moins parce qu'il y a des élections partielles en réalité en ce moment,
04:36il y a trois sièges qui ne sont pas pourvus, mais si tous les députés démissionnaient en même temps,
04:40il suffirait alors que le Conseil Constitutionnel décide d'organiser 577 élections partielles le même jour,
04:46pour que cela donne une nouvelle Assemblée, alors que ça tient constitutionnellement,
04:50ça se fracasse sur le mur de la politique, parce qu'on ne voit pas les réponses des autres députés qui disent « Vas-y Stéphane, on te suit ! »
04:57C'est ce qu'il y a en dessous ?
04:59Oui, de manière un peu ironique.
05:00Qu'est-ce que vous lui dites, Alexandre Masson, à ce député Vogeta ?
05:03Bon, le député Vogeta, je ne lui dis pas grand-chose, par contre, ce qui est très intéressant,
05:06et Marine l'a rappelé le PN hier soir quand elle a fait son émission,
05:10c'est qu'on a quand même des institutions en granit, elle a dit,
05:12et c'est vrai que cette constitution nous permet en réalité beaucoup d'hypothèses encore qui n'ont pas été finalement mises là sur la table.
05:20Moi, ce que je crois surtout, c'est que maintenant, il faut travailler et avancer.
05:24On a perdu beaucoup de temps cet été, on voit que ce temps qu'on a perdu,
05:28il a été répercuté là avec finalement peu de temps, à Michel Barnier, il l'a dit hier,
05:33peu de temps finalement pour constituer un budget,
05:35des blocages en interne dans son propre gouvernement pour discuter avec toutes les oppositions,
05:40et aujourd'hui, je crois qu'il faut en urgence surtout avoir un gouvernement et se remettre à travailler.
05:45C'est ce que je crois que la plupart des députés souhaitent aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
05:49– Dis une députée qui a censuré hier quand même, si ça vous rend, d'une certaine manière.
05:52– Mais non, ce n'est pas ça, je vais vous donner un exemple très concret.
05:56Je suis en commission Affaires étrangères, hier matin, comme tous les mercredis matin,
05:59nous sommes en commission, il y avait une loi entre autres importante
06:02qui est passée sur l'audiovisuel et Média France.
06:0511 parlementaires du Rassemblement national, 5 de la NUPES, 1 de la majorité gouvernementale, 1 LR.
06:14– Donc vous dites tout le monde est au travail ?
06:15– Non, mais nous on était au travail, qui c'est qui a fait passer cette loi hier ?
06:18Parce que c'est une loi importante, c'est les députés du Rassemblement national.
06:22Donc il faudrait un peu dire à l'ancienne majorité gouvernementale et à la future,
06:27arrêtez un peu de papoter, venez travailler parce que pendant ce temps-là,
06:30il y a des textes qui ne sont pas votés et dont on a besoin.
06:33– Merci Alexandre Amasson d'être venu sur son plateau en direct ce matin.
06:35Anthony Leboz à l'Assemblée, est-ce que ça discute ce matin entre les différents groupes ?
06:39J'ai bien dit entre les différents groupes, pas dans les groupes,
06:42entre les différents groupes pour essayer de trouver une majorité, Anthony.
06:44– J'ai bien remarqué la nuance Maxime, ça ne discute pas entre les différents groupes,
06:48par contre ça discute dans les groupes, ça c'est très clair,
06:50il y a une flopée de réunions ce matin.
06:52À 11h, il y a une réunion autour de Gabriel Attal qui réunit ici à l'Assemblée nationale
06:57les cadres du parti présidentiel Renaissance, notamment Élisabeth Borne, Gérald Darmanin,
07:01Bruno Le Maire ou encore Yael Bourne qui avait la présidence de l'Assemblée nationale.
07:04Les socialistes vont se revoir aussi en réunion de groupe,
07:06même chose pour les écologistes,
07:08hier soir c'était la France Insoumise en réunion de groupe aussi,
07:11autour de Jean-Luc Mélenchon.
07:12Alors il y a effectivement des initiatives, des propositions
07:15qui sont portées par un certain nombre de groupes parlementaires,
07:17notamment celle de Gabriel Attal qui demande une sorte d'accord de non-censure
07:21excluant le Rassemblement national.
07:24LFI veut en fait un accord, une sorte de pacte de stabilité
07:27qui va du parti socialiste au républicain
07:30avec cinq, six mesures assez consensuelles
07:32qui peuvent mener à bien un gouvernement jusqu'à la prochaine dissolution,
07:37c'est-à-dire peut-être à l'été prochain.
07:39Le socialiste Boris Vallaud lui veut aussi un accord de non-censure
07:42excluant le RN mais avec LFI.
07:44Ce que je peux vous dire Maxime,
07:45c'est qu'il n'y a aucun contact entre le groupe de Gabriel Attal
07:49et le groupe de Boris Vallaud,
07:50seulement des contacts internes au sein de ces groupes-là
07:53mais pas de discussion clairement établie entre ces deux groupes parlementaires.
07:57Donc au fond vous pouvez aussi reprendre les mêmes lettres d'intention,
08:00les mêmes appels au compromis de l'été dernier,
08:02vous changez juste la date d'envoi à aujourd'hui,
08:05c'est à peu près la même chose,
08:06tout le monde veut se tendre des perches mais personne ne les saisit.
08:09– Merci à vous Anthony Lemos en direct de l'Assemblée.
08:11On parlait d'institution en granit,
08:13c'était l'expression employée Guillaume Durand par Marine Le Pen
08:16et par Alexandra Masson, est-ce que le granit s'effrite ce matin ?
08:18– Le granit ne s'effrite pas concernant Emmanuel Macron
08:21parce que si le pari consiste à le pousser dehors,
08:24connaissant Emmanuel Macron, vous avez lu l'article du Monde
08:27où on le décrivait il y a encore trois semaines comme mélancolique,
08:29enfermé dans son bureau etc.
08:31Mais alors évidemment là ce n'est pas un jugement de défense,
08:35c'est un jugement de journaliste qui connaît un peu,
08:38plus vous lui tapez dessus, plus il a envie de rebondir.
08:41Et plus vous lui tapez dessus, il a vu que la méthode Barnier,
08:43c'est-à-dire quelqu'un qui était un peu trop extérieur à lui,
08:45ne fonctionnait pas, plus il pense que c'est quelqu'un qui sera proche de lui,
08:49qui pourra amener un certain nombre de changements.
08:53– Donc vous misez ce matin sur le cornu Bayrou à la matinée.
08:55– Je pense plutôt sur le cornu, d'ailleurs on l'a déjà vu
08:57en train de donner des noms partout.
08:59Mais attention, un proche ça ne veut pas dire des proches partout.
09:03Il ne faut quand même pas oublier que le fonctionnement de Macron
09:05depuis le début, c'est en 2017 jeudi, la catastrophe de la France elle est partie.
09:10Donc ce soir, comme je le disais, il est là,
09:12non seulement il va s'adresser aux Français,
09:14mais il va accabler ceux qui ont mis, d'après lui, la France dans cet état.
09:19Mais ça n'empêche pas d'avoir recours à Gabriel Attal venu du Parti Socialiste,
09:23Olivier Véran venu du Parti Socialiste,
09:24Elisabeth Borne venu du Parti Socialiste,
09:27des premiers ministres, vous allez en recevoir un ce soir,
09:31qui est Édouard Philippe qui venait des LR,
09:33de travailler avec Jean Castex,
09:35de travailler avec Bruno Le Maire et Darmanin.
09:37Donc ça veut vouloir dire que dans le contrat qui peut être donné à un proche,
09:43il y aura dans le contrat qu'il faut prendre des gens
09:46qui ne sont pas forcément proches de vous,
09:47et éventuellement, à titre individuel,
09:50puisque le PS ne veut pas se décoller de LFI,
09:52prendre des gens du PS qui, à titre individuel, viendraient.
09:56– On va reparler de tout ça, mais on accueille sur ce plateau Anne Geneté.
09:58Bonjour Madame la Ministre, vous êtes Ministre de l'Éducation Nationale.
10:02On va vivre quelque chose, je ne sais pas si c'est inédit ou pas,
10:05mais dans quelques secondes,
10:07on risque d'apprendre que vous n'êtes plus Ministre,
10:09en tout cas plus Ministre de plein exercice.
10:12C'est quand même quelque chose d'un peu particulier ce que l'on va vivre là.
10:15– Quand vous acceptez un poste,
10:16et je remercie Émile Chalbarnier, le Président de la République,
10:19de m'avoir fait confiance en septembre dernier,
10:21on sait très bien que le poste est un contrat à durée déterminée
10:23dont on ne connaît pas la date de fin.
10:25C'est vrai pour tous les gouvernements et à chaque fois, c'est la même chose.
10:27– Mais ça veut dire que pour l'instant, vous êtes toujours Ministre ?
10:29– Absolument.
10:30– De plein exercice, et vous parliez de date de fin,
10:32c'est même la minute de fin qui va arriver,
10:33parce qu'on nous dit que c'est imminent la fin de l'entretien
10:36entre Michel Barnier et Emmanuel Macron.
10:39– C'est la fin de l'entretien et nous resterons Ministres en charge
10:41des affaires courantes jusqu'à la nomination du prochain gouvernement.
10:43Vous savez, moi je me suis engagée pour servir les Français
10:45et je resterai au service des Français
10:47pour ce qui me concerne au service de mon ministère.
10:49– Qu'est-ce qui domine chez vous ce matin après la censure ?
10:51C'est de la frustration ?
10:52– Non, c'est de la combativité, de la détermination.
10:56Ce qui s'est passé hier, c'est très simple,
10:57on a vu la France insoumise d'un côté et le Rassemblement national de l'autre
11:01se faire la courte échelle pour appuyer sur le bouton censure,
11:03une censure qui au bout du compte, il faut dire la vérité aux Français,
11:06c'est eux qui en paient la facture, c'est eux qui vont en payer la facture très chère.
11:09Le budget n'était peut-être pas parfait,
11:11mais il y avait des avancées, il y avait des progrès,
11:13il y avait des réponses à leurs attentes, c'était par exemple plus de policiers,
11:16c'était des gendarmerie en plus, c'était plus de moyens pour la justice,
11:19pour l'école c'était plus de moyens également,
11:21un budget qui augmentait, qui permettait d'ouvrir de nouvelles missions
11:24au service des plus fragiles, c'était ça l'arrivée de ce budget,
11:26tout ça, ça s'arrête.
11:27– Sauf que tous ces arguments que vous nous donnez ce matin,
11:29ils n'ont pas vraiment convaincu les députés qui avaient l'intention de voter la censure
11:33et qui à la fin ont voté la censure, les 331 qui ont voté la censure hier,
11:40ça veut dire que Michel Barnier s'est trompé, s'est planté ?
11:42– Non, ça veut dire surtout qu'il y a une irresponsabilité
11:45et du Rassemblement National et de la France Insoumise,
11:47parce que derrière, ce matin-là, quand on se réveille,
11:50l'Assemblée Nationale, elle n'a pas changé, c'est la même,
11:52elle a la même composition, il faut vraiment là aussi dire la réalité.
11:56Madame Le Pen, qui elle, a décidé de s'allier, de donner ses voix
12:00à la France Insoumise avec laquelle elle est rarement d'accord,
12:02elle est commandée, elle est dictée par son agenda judiciaire,
12:05c'est ça qui commande son agenda aujourd'hui politique,
12:08c'est son agenda judiciaire, elle a le 31 mars 2025 en ligne de mire
12:12et on sait que d'ici-là, elle va faire exploser les institutions,
12:15c'est ça la réalité, c'est ensemble.
12:17– Juste pour expliquer ce qui est en train de se passer,
12:19les images que vous voyez là, en réalité,
12:21Michel Barnier a feinté et passé visiblement par une autre sortie pour l'Elysée,
12:25donc l'entretien est terminé à l'Elysée,
12:27on attend maintenant de savoir officiellement,
12:30normalement la démission a été remise et c'est terminé pour ce gouvernement-là Barnier,
12:34mais on attend officiellement,
12:35mais l'AFP nous dit que Michel Barnier a donc quitté l'Elysée.
12:38– Il n'est pas vrai.
12:39– Et c'est le convoi que l'on voyait au loin et il retourne à Matignon.
12:42Charles.
12:43– Oui Madame la Ministre, je me permets de rebondir,
12:45en fait je ne comprends pas bien, qu'est-ce que la censure,
12:48alors vous dites que cette censure est liée au calendrier judiciaire de Marine Le Pen,
12:52en quoi la chute de votre gouvernement a comme conséquence
12:57sur le calendrier judiciaire de Marine Le Pen ?
12:58Ce n'est pas parce que Michel Barnier n'est plus à Matignon
13:01que Marine Le Pen va être condamnée ou non ?
13:03Qu'elle va avoir une exécution provisoire à sa peine d'inéligibilité ?
13:06Non, je ne comprends pas bien.
13:08– Elle l'a clairement, elle l'avait dit au départ
13:11qu'elle ne voterait pas forcément la censure,
13:13elle s'est ralliée à France Insoumise,
13:15encore une fois ils se font la courte échelle l'un l'autre,
13:17on voit bien que l'un et l'autre sont des agitateurs,
13:19sont des artisans du désordre,
13:21je suis désolée, sont des artisans du désordre.
13:23Franchement, mettre la France en situation d'instabilité comme ça,
13:29pourquoi est-ce que brutalement, il faudra lui demander,
13:31vous lui demanderez, pour nous à l'évidence,
13:33elle a un agenda judiciaire qui commande son agenda politique,
13:39c'est ça la réalité, pourquoi mettre du désordre
13:41pour ces gens qui voulaient avoir tellement de respectabilité,
13:44il faut le dire à leurs électeurs qui attendaient,
13:46d'ailleurs on l'entend bien maintenant quand on les interroge,
13:49c'est assez surprenant de votre part,
13:51et de la part d'une manière générale du Bloc Central,
13:56parce qu'on entend beaucoup le mot responsable,
13:57il y aurait des irresponsables et des responsables,
13:59et vous seriez la représentante des personnes qui sont responsables,
14:02mais qui gouverne ce pays depuis ces temps maintenant ?
14:05Qui nous amène dans la situation dans laquelle on est ?
14:07Vous dites, il y a la France Insoumise et le Rassemblement National
14:10qui avancent ses mains dans la main,
14:12enfin il y a 331 députés qui ont voté la censure,
14:14c'est quand même énorme,
14:16à aucun moment vous faites un mea culpa,
14:18quand vous vous dites, nous ne sommes plus légitimes,
14:19il faut qu'il y ait une autre alternance,
14:21il faut qu'il y ait une autre fonction.
14:22– Vous allez pouvoir répondre à l'ingénuité,
14:23j'ai simplement une image à vous montrer,
14:25une image de Mathieu Kohach,
14:27c'est Alexis Kohach le Secrétaire Général de l'Élysée
14:30qui raccompagne Michel Barnier à sa voiture,
14:33le Premier Ministre qui est donc venu remettre sa démission
14:36à Emmanuel Macron comme le vote de la motion de censure hier l'exigeait,
14:41voilà pour ces images.
14:42– L'interprète tout au fond de la grille, le Secrétaire Général de l'Élysée.
14:45– Voilà absolument, le Secrétaire Général de l'Élysée Alexis Kohach
14:47avec Michel Barnier, je vous laisse répondre à Pierre-Jacques Mangenté.
14:51– Je veux vraiment revenir sur la censure qui s'est passée hier,
14:54c'est vraiment ça, avoir appuyé sur le bouton de la censure,
14:56c'est la plongée et la France dans ce moment très difficile, très grave,
15:00c'est une mauvaise nouvelle encore une fois pour la France cette censure.
15:03– Emmanuel Macron lui-même s'apprête à nommer un Premier Ministre,
15:06les marchés boursiers se portent bien…
15:08– Je ne vous ai pas dit que…
15:10– Je ne comprends pas pourquoi vous dites, l'argument du chaos,
15:13y compris vos alliés, des François Bayrou etc.
15:15On dit non mais il faut arrêter, c'est un moment grave, ok,
15:17mais ce n'est pas non plus la catastrophe.
15:19– Exactement, je viens de vous dire, c'est un moment difficile pour la France,
15:22c'est une mauvaise nouvelle pour la France,
15:23c'est une mauvaise nouvelle pour les Français.
15:25On peut trouver, le Premier Ministre l'a dit hier,
15:27on peut trouver que le budget a été imparfait,
15:29qu'il était encore amendable, qu'il était peut-être modifiable,
15:31ça a été le cas pendant les quelques semaines de discussions autour du budget,
15:35mais au bout du compte il y avait quand même des avancées pour les Français.
15:37Quand je vois, si vous voulez, la gauche, le gouvernement,
15:39notamment du côté du Parti Socialiste qui en appelle par exemple
15:42à travers la voix de Monsieur Jérôme Guedj,
15:43à ce qu'on donne plus de moyens à nos EHPAD,
15:45et il a raison, on le sait tous, on est tous d'accord là-dessus,
15:48et que ce budget prévoyait d'embaucher 6500 personnels supplémentaires,
15:52et qu'au bout du compte ils votent la censure,
15:54la censure c'est un acte très fort.
15:56– Mais le prochain Premier Ministre peut reprendre cette même copie
15:58et faire les mêmes avancées.
15:59– Je ne dis pas le contraire, mais pendant ce temps-là,
16:01vous privez la France du gouvernement, vous privez la France du budget,
16:03vous la plongez dans une forme d'instabilité politique,
16:06c'est ça la réalité, franchement,
16:07vous croyez vraiment qu'en ce moment la France a besoin d'instabilité politique ?
16:10– Mais pour avoir les voix de la gauche…
16:11– Ce n'est pas ce que les Français en ont dit.
16:13– Pour avoir les voix de la gauche et discuter avec la gauche,
16:15il aurait fallu faire le choix de discuter avec la gauche,
16:16ce n'est pas le choix que vous avez fait,
16:17vous avez fait le choix de discuter avec le Rassemblement national,
16:19qui vous a coûté justement cette censure,
16:21parce que sinon vous seriez encore ministre aujourd'hui.
16:25– Je ne peux pas entendre ça,
16:26on a discuté avec la gauche depuis le départ,
16:28le Premier Ministre l'a redit hier,
16:29je voudrais vraiment souligner son courage, son humilité.
16:30– M. Barnier a reçu le président du groupe socialiste de l'Assemblée nationale
16:33le lendemain de son intervention sur une chaîne…
16:35– Et il avait demandé à recevoir M. Ford dès le départ,
16:39qui dès le départ lui a dit, je voterai la censure,
16:41moi j'en appelle vraiment aujourd'hui, l'Assemblée n'a pas changé,
16:43les Français nous ont demandé de discuter, on a discuté avec eux,
16:46d'ailleurs il y a un certain nombre de textes transpartisans
16:48qui ont été votés à l'unanimité,
16:50moi j'ai défendu un texte au Sénat sur l'enseignement scolaire,
16:53c'était il y a quelques jours,
16:54il y a eu unanimité sur plusieurs amendements qui ont été déposés,
16:57donc il y a possibilité de converger,
16:59ça veut dire aussi que chacun doit être capable
17:00de faire des petits renoncements pour pouvoir avancer,
17:03et c'est ça qu'on demande aujourd'hui,
17:04la seule majorité qui vaille aujourd'hui,
17:06c'est celle qui va depuis la gauche républicaine
17:08jusqu'à la droite républicaine en passant par le bloc central,
17:11c'est ça, il n'y a pas d'autre plan, il faut le faire.
17:13– Et vous imaginez, Anne Geneté,
17:14et ensuite je laisserai la parole à Guillaume Durand,
17:15vous imaginez un gouvernement possible justement
17:19entre la gauche de gouvernement et la droite de gouvernement
17:21en passant par les macronistes, c'est possible, ça tient ?
17:25– Un gouvernement possible, en tout cas une majorité à l'Assemblée
17:27qui, dès qu'elle soit sur cet ensemble-là,
17:30et sur cette plateforme-là, qui permet de soutenir le gouvernement
17:33qu'aura choisi le Président de la République
17:34en qui je fais entièrement confiance.
17:35– Parce que je donne deux exemples,
17:37vous disiez on peut s'entendre, il peut y avoir une animité effectivement,
17:40éventuellement sur des sujets moins sensibles,
17:43mais si vous voulez faire tenir dans une même pièce
17:45les socialistes et Laurent Wauquiez chez les LR,
17:49les socialistes vont vous dire abrogation de la réforme des retraites,
17:51LR, et vous, vous allez dire c'est hors de question,
17:53LR va dire on veut une nouvelle loi immigration,
17:56les socialistes vont dire ah non ça ne sert à rien.
17:58Donc quand on s'intéresse et quand on s'attaque
18:00aux gros sujets, aux sujets lourds, ça devient beaucoup plus compliqué.
18:03– Il faut tenir le son de ce qui s'est produit,
18:06et je viens de le dire, il faut pouvoir se parler
18:09et pouvoir accepter des compromis, donc des renoncements,
18:11il faut certainement aller plus loin, et encore une fois aujourd'hui,
18:14moi j'en appelle notamment à la gauche républicaine
18:16qu'elle puisse s'affranchir de la France insoumise,
18:18quand j'entends un panneau qui continue à dire
18:21qu'elle veut être Premier ministre, enfin pas elle,
18:24mais quelqu'un issu de ses rangs et son programme, rien que son programme,
18:26je ne vois pas où elle trouve sa majorité,
18:27elle n'a pas de majorité, même que le Rassemblement national
18:30n'a pas non plus la majorité à l'Assemblée,
18:31le seul plan possible, c'est une majorité à l'Assemblée,
18:34parce que l'Assemblée n'a pas changé, aujourd'hui on se réveille,
18:37c'est eux qui ont appuyé sur le bouton de l'ascension
18:39et qui doivent avoir la gueule de bois,
18:40écoutez les discours qu'ils ont prononcés hier,
18:42tous vous prenez-t-elle grand soir pour ce matin ?
18:44Je suis désolée, ce matin l'Assemblée est strictement la même,
18:47il va bien falloir qu'elle travaille, au service des Français.
18:50– Quelle est la question ?
18:51– Aucune, je pensais que vous vouliez interroger la ministre Jeuneté,
18:55c'est pour ça que je vous ai posé la parole,
18:57parce que sinon c'est Pierre Jacquemin qui prend toutes les questions.
19:00– Je vais reposer la même question, parce que ça me paraît important,
19:03est-ce que vous ne vous dites pas, compte tenu de l'échec,
19:05même si vous rejetez la faute aux oppositions aujourd'hui,
19:07de la situation, est-ce que vous ne vous dites pas,
19:09quand même il y a une coalition qui est arrivée en tête en juillet dernier,
19:12ça ne plaît pas à tout le monde, c'est certain,
19:13elle n'est pas majoritaire, tout le monde l'a bien compris,
19:15mais est-ce que vous ne vous dites pas, la balle est dans le camp
19:17du Nouveau Front Populaire, c'est à eux de formuler une proposition
19:20qui discute avec vous, c'est logique,
19:21je veux dire à un moment donné il ne faut qu'il n'y ait pas de censure
19:23si un gouvernement de gauche veut tenir,
19:25donc est-ce que vous ne vous dites pas, bon M. Macron, M. le Président,
19:28il faut prendre la gauche à Matignon.
19:30– Mais les Français ont clairement dit qu'ils le rejetaient aussi,
19:32puisqu'ils ne les ont pas non plus mis en tête que je sache,
19:35et ils ont un point… – Personne, vous n'avez rien dit personne.
19:37– Et Mme Pannot a encore pris la parole hier en disant
19:38qu'elle ne voulait pas bouger de son programme,
19:40je ne vois pas comment on peut avancer, l'Assemblée elle est la même,
19:42elle n'a pas bougé, la solution se trouve depuis la gauche républicaine,
19:49et j'espère bien que le parti socialiste au sein duquel
19:51même Marine Tendelier hier s'est exprimé,
19:53a proposé qu'on se mette autour de la table,
19:55tout comme Gabriel Attal l'avait fait dès le mois de juillet d'ailleurs,
19:57il avait dès le mois de juillet proposé de se mettre autour de la table
20:00pour trouver sur quoi on pouvait converger et avancer,
20:02parce que c'est ce que les Français nous demandent,
20:03on a besoin d'appuyer.
20:04– Carte de question, puisque vous évoquez Marine Tendelier,
20:06son parti a mis sur la table 11 centrées prioritaires,
20:08parmi eux revenir sur la réforme des retraites, oui ou non pour vous ?
20:11– Ce n'est pas à moi de discuter, c'est moi qui serai là.
20:13– Non mais est-ce que vous êtes favorable ?
20:14Vous allez retrouver les rangs de l'Assemblée ?
20:16– J'entends ces positions, vous connaissez les nôtres sur la retraite,
20:19je crois qu'il faut, nous avons à l'évidence des divergences,
20:22ce n'est même pas des nuances, c'est des divergences sur ce sujet-là,
20:24mais au bout du compte, il faut répondre à l'attente des Français.
20:27– Mais donc on ne revient pas sur la réforme des retraites ?
20:29– Il faut arrêter de prendre les Français pour des idiots,
20:31les Français savent très bien qu'il faut qu'on travaille plus,
20:33les Français savent très bien qu'il faut qu'on travaille plus,
20:35qu'on ne peut pas trouver de l'argent magique,
20:37et nous avons toujours été, et je défends,
20:39et nous défendons une politique de croissance
20:41dans laquelle nous distribuons l'argent que nous avons
20:43et pas l'argent que nous n'avons pas, ça c'est la réalité.
20:46– Donc vous ne revenez pas sur la réforme des retraites ?
20:47– Je veux revenir, dans le budget, ce n'est pas la réforme des retraites,
20:51le budget c'est répondre aux attentes des Français,
20:53en matière de sécurité, en matière d'école, en matière de santé,
20:56c'est ça la réalité, en matière de justice fiscale.
20:58– Vous parlez de ce qui va s'écrire à partir de maintenant ?
21:00– Je vais vous donner un exemple, sur la taxation des plus fortunés,
21:03notamment des grandes entreprises,
21:04vous vous rappelez qu'on était tout à fait opposé à ça,
21:06et finalement on a bougé là-dessus,
21:08donc comme quoi il y a des sujets sur lesquels
21:10on peut faire des compromis, on peut avancer,
21:12c'est ça qu'il faut trouver, je n'ai aucun doute que
21:14quand on est engagé en politique et qu'on a envie de servir la France,
21:17en tout cas comme moi je le fais depuis le début,
21:18je suis certaine que c'est ce que l'ensemble de ceux
21:21qui sont depuis la gauche républicaine jusqu'à la droite républicaine
21:23pensent aujourd'hui, et c'est ce qu'il faut faire,
21:25écouter les Français et leur répondre, tous les Français, sans exception.
21:29– Je retente ma chance, Guillaume Durand ?
21:31– Quelle est la question ?
21:32– Bon alors moi j'ai une question, Anne Gentay,
21:36est-ce que vous dites, notamment comme Yael Broun-Pivet ce matin,
21:40que le Président de la République doit aller vite pour trouver un Premier ministre ?
21:44– Je fais confiance au Président de la République
21:46qui saura définir quel est le calendrier à choisir,
21:49vous savez aujourd'hui, la durée qui m'inquiète beaucoup plus,
21:51c'est la durée jusqu'à laquelle on pourra enfin avoir une loi
21:53de finances et un budget pour l'année 2025,
21:56et là on sait que constitutionnellement,
21:58à part la loi spéciale qui n'est pas un vrai budget,
22:00le vrai budget doit attendre plusieurs mois, jusqu'à trois mois,
22:03donc c'est ça, la durée…
22:04– Mais en gros, le choix il est assez clair,
22:06c'est soit Emmanuel Macron nomme tout de suite un Premier ministre,
22:10on vous soumettra peut-être des noms dans un instant,
22:12mais nomme tout de suite un Premier ministre,
22:14ou alors laisse se faire ce qui est en train de se passer,
22:17éventuellement est-ce qu'appelle de leur vœu un certain nombre
22:19qui disent peut-être qu'il faut qu'on discute,
22:20du côté de Gabriel Attal, du côté de Marine Tondoli, etc.
22:23Peut-être laisser le temps à cette discussion-là de se faire
22:25avant de choisir un Premier ministre.
22:27Quelle est votre préférence ?
22:28– C'est le choix du Président de la République et de lui seul,
22:32et de lui seul, moi je n'ai pas de conseil à lui donner.
22:33– Mais il n'est pas là, donc il vous pose la question.
22:36– Mais vous pouvez avoir une préférence.
22:37– Mais je n'ai pas à mettre de préférence,
22:39moi je suis à la disposition, enfin quand même,
22:40ce n'est pas moi qui vais lui dicter sa conduite,
22:42c'est lui et lui seul qui le sait et qui saura faire.
22:46– Vous ferez avec le Premier ministre qu'il vous donnera.
22:48– Mais je lui fais entièrement confiance.
22:51– Mais ce n'est pas ma question,
22:51vous ferez avec le Premier ministre qu'il vous donnera.
22:53– Je lui fais entièrement confiance,
22:54je lui ai fait confiance pour M. Barnier,
22:56dont je veux saluer encore une fois l'engagement,
22:58franchement il était très courageux,
23:00parce qu'on prend des coups quand on est là,
23:02ça ne nous aura pas échappé,
23:03au bout du compte il a présenté un budget certain parfait,
23:06mais qui quand même répondait à beaucoup des attentes.
23:08– Est-ce que vous estimez que vous pourriez,
23:09compte tenu de la situation, continuer à être ministre ?
23:12– Je vous réponds vraiment, et c'est vraiment ma conviction profonde,
23:14moi je me suis engagée pour servir mon pays,
23:16je me suis engagée parce que je voulais lutter
23:19contre le Rassemblement National,
23:20pouvoir dire à mes enfants plus tard,
23:21à mes petits-enfants, les yeux dans les yeux,
23:23j'ai essayé quelque chose, je me suis engagée,
23:25j'ai essayé, je reste sur cette ligne-là.
23:27– Vous ne vous posez pas la question de votre légitimité
23:28compte tenu de la situation dans laquelle on est ?
23:30– Ma petite personne importe peu, ce qui compte c'est l'intérêt des Français,
23:33c'est l'intérêt de notre pays,
23:35et aujourd'hui la censure qui a eu lieu hier,
23:37encore une fois, c'est une très mauvaise nouvelle pour le pays,
23:40très mauvaise nouvelle, enfin vraiment,
23:41regardez simplement la une de Vie Économiste ce matin,
23:45ça vous dit tout ?
23:45– Ah ben regardez, alors là c'est formidable,
23:47on vient de me dire la une est prête,
23:48ben regardez, la une de Vie Économiste effectivement,
23:51se merde à la une du magazine anglo-saxon,
23:55et qui explique que la France fait un pas vers l'inconnu,
23:58on a d'autres unes ce matin,
24:00donc il y a Vie Économiste, il y a El País également,
24:02que l'on va voir apparaître au journal espagnol,
24:04la France reste sans gouvernement,
24:07parce que oui, je parle espagnol, Guillaume Durand,
24:08je vous remercie, la France se retrouve sans gouvernement.
24:12– Eux sont des spécialistes.
24:13– Oui, vous parlez des Belges, pour le soir ?
24:16– Non, je parle des Espagnols.
24:18– Des Espagnols aussi, parce que les Belges aussi,
24:20un renversement historique,
24:21un renversement historique nous dit le soir,
24:23on va écouter ce qu'ils disaient ces dernières heures
24:26du côté des chaînes italiennes,
24:28allemandes, Sky News en Italie, et la RD en Allemagne, écoutez.
24:32– A la une de notre journal, la crise politique profonde en France.
24:39L'Assemblée nationale a voté hier, pour la première fois depuis 1962,
24:43une motion de censure à l'encontre du gouvernement
24:46dirigée par le Premier ministre Michel Barnier.
24:48Il était en poste depuis seulement 3 mois.
24:53– Bonjour à tous, voici le journal.
24:59Le gouvernement français de centre droit a été renversé.
25:02L'Assemblée nationale a voté une motion de censure
25:04déposée par l'opposition de gauche.
25:06Le Premier ministre Michel Barnier avait auparavant
25:08lié l'adoption du budget à un vote de confiance.
25:13– On est évidemment gardés, Anne Gentil.
25:15Qu'est-ce que vous craignez pour la place, pour le poids de la France ?
25:19– Il est évident que c'est beaucoup d'inquiétude.
25:21Vous savez, on était depuis plusieurs années le premier pays
25:24en termes d'investissement étranger en France.
25:26Ce sont des investissements qui, derrière, créent de l'emploi en France,
25:29créent de la valeur, créent de la richesse,
25:30répondent aux attentes de nos concitoyens.
25:32Et là, aujourd'hui, évidemment, vous êtes investisseur étranger,
25:35vous vous posez des questions.
25:36Vous vous posez des questions sur l'avenir, sur la stabilité du pays.
25:39Ça n'est pas le chaos, on est bien d'accord,
25:41mais les questions se posent, elles sont légitimes.
25:43Et donc, je pense qu'en ce moment, quand on a été capable
25:45de donner une telle image positive au moment des Jeux olympiques,
25:48quand on est capable de donner une telle image
25:50au moment de la réouverture de Notre-Dame,
25:51il est normal que l'étranger se pose des questions sur le pays.
25:55Notre pays, vous savez, moi, en voyageant, j'ai vu des endroits,
25:58au plus loin, dans des contrées les plus retirées,
26:00la France fait rêver.
26:02La France fait rêver, il faut qu'on puisse continuer à faire rêver.
26:04Rêver aussi nos concitoyens, j'en reviens à eux,
26:06car aujourd'hui, l'image de la France à l'étranger,
26:08il y a beaucoup de questions qui se posent,
26:10mais nos concitoyens s'en posent aujourd'hui.
26:12Ils ont besoin, encore une fois, en juillet dernier,
26:13que nous ont-ils demandé ?
26:14Alors, quelles questions, justement, se posent-ils ?
26:16On va aller avec Vincent Vieillard dans le Nord,
26:18à la rencontre d'un certain nombre de Français.
26:20Vincent, vous leur avez posé la question de savoir, effectivement,
26:23comment ils se sentaient, ce matin, après ce qui s'était passé hier.
26:28Eh bien, ici, à Éther, sur le marché,
26:30c'est vrai qu'il y a plusieurs avis différents.
26:31D'un côté, on a ceux qui sont déçus,
26:34qui auraient aimé que Michel Barnier ait plus de temps à Matignon.
26:36Et puis, il y a ceux qui attendaient cette censure,
26:40cette démission du Premier ministre.
26:41C'est le cas, ici, de pas mal d'électeurs du Rassemblement national,
26:44qui disent qu'il n'avait pas été entendu
26:48au moment de la nomination de Michel Barnier à Matignon.
26:51Et eux, eh bien, pour eux, ce budget qui n'est pas voté,
26:54ce gouvernement censuré,
26:56et peut-être même un nouveau Premier ministre,
26:58ça annonce un avenir.
27:00Eh bien, ils ne savent pas vraiment le définir.
27:02En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'ici,
27:04tout le monde ne voit pas les prochains jours d'une même façon.
27:07Écoutez, c'est Nordis, rencontré par Pauline Delevoye.
27:10On va repartir dans une période d'instabilité.
27:14Et c'est quand même dommage que les élus
27:18ne pensent plus à leur petite personne
27:21qu'à l'avenir de la France et des Français.
27:23Moi, je serais Emmanuel Macron, je renommerais Michel Barnier.
27:27Oui, parce que je trouve qu'il a fait des concessions,
27:30il a essayé de bien faire le job.
27:32Il n'y a aucune inquiétude.
27:33Pour moi, les gens, ils sont facilement impressionnables
27:37avec ce qu'on entend à la télé.
27:39Mais pour moi, il n'y a aucune inquiétude, il n'y a rien.
27:41De toute façon, à partir du moment où les Français ont voté
27:44pour le renseignement national à plus d'11 millions d'électeurs,
27:48de votants, je ne vois pas pourquoi on a eu un gouvernement de droite.
27:53Ils s'assemblaient tous pour avoir quelque chose de concret.
27:58Mais là, ils n'ont pas voulu s'assembler.
27:59Voilà, c'est fini.
28:01Et vous l'avez bien compris, ici, le grand jeu ce matin,
28:03c'est les pronostics, à savoir quel nom sera celui du prochain Premier ministre.
28:07Ils attendent tous en tout cas de le savoir.
28:08Merci à vous, Vincent Vieillard.
28:10Guillaume Durand, vous voulez que je vous repose une question ?
28:13Non, mais je vais faire un petit commentaire sur, par exemple, la presse internationale.
28:17N'oubliez pas, par exemple, quand on parle de The Economist,
28:19de ce qui s'est passé en Angleterre après la décision de Cameroun,
28:22qui était un peu l'erreur de Macron sur la dissolution.
28:25Cameroun, c'était le Brexit.
28:26Oui, c'était le Brexit.
28:27Qu'est-ce qui s'est passé ?
28:28Je parle en termes de Premier ministre.
28:30Vous avez eu Lee Strauss, vous avez eu Boris Johnson,
28:32vous avez eu Richie Sunak, vous avez Keir Stammer.
28:34Donc, tout d'un coup, il y a eu une carrielle de Premier ministre
28:37pour essayer de surmonter la crise.
28:38Donc, on va rentrer dans une logique qui est à peu près la même que celle-là.
28:42Maintenant, pour poursuivre, j'allais dire, la page Barnier,
28:47malheureusement, je pense qu'elle est d'abord et avant tout tournée, la page Barnier,
28:51et que du point de vue d'Emmanuel Macron,
28:52qui n'a pas eu toujours de très bonnes relations avec Michel Barnier,
28:55je parle en termes de travail,
28:58ce qu'il va essayer de faire, c'est probablement reprendre les mêmes dossiers,
29:01reprendre les mêmes problèmes, la dette,
29:05reprendre les mêmes problèmes que ceux de la majorité parlementaire,
29:08mais avec quelqu'un avec qui il a peut-être plus de confiance,
29:10ce qui veut dire qu'il s'est trompé,
29:12et avec quelqu'un qui mènera,
29:14ou en tout cas avec quelqu'un qui tentera de mener à bien cette mission
29:18qui est celle de l'arc républicain dont vous parliez tout à l'heure,
29:20c'est-à-dire une mission qui consiste à retrouver des gens
29:24dans un gouvernement et dans une majorité,
29:26à l'exception d'une Front Nationale et à l'exception de l'État.
29:29Parce que je pense à ce que disait tout à l'heure notre ami,
29:34concernant pourquoi on ne reprend pas justement la gauche
29:37telle qu'elle s'est présentée au départ,
29:38c'est-à-dire en gros l'ouvernement luthique aztèque.
29:40C'est parce qu'à l'intérieur du Parti Socialiste,
29:42historiquement, on sait très bien qu'il y a des gens
29:45qui sont pro-libéraux et socio-démocrates,
29:48et des gens qui sont sur la même ligne économique que LFI.
29:52Et c'est de ceux-là dont Emmanuel Macron ne veut pas.
29:55Mais à l'intérieur du Parti Socialiste,
29:56ceux qui acceptent la loi du marché,
29:59et ça a été le cas de tous ceux qui ont été au pouvoir,
30:01Lionel Jospin, François Hollande et François Mitterrand,
30:03à partir du moment où tu lui tournes en de la rigueur en 1983.
30:06Il n'y a aucune raison qu'ils ne les mettent pas dans un gouvernement.
30:08Je rappelle que, pour ce qui est du débauchage,
30:11on a tout à l'heure cité ceux qu'avait fait Emmanuel Macron,
30:16mais Nicolas Sarkozy est allé chercher Bernard Kouchner,
30:18François Mitterrand, c'est le vieux qui parle,
30:20il est allé chercher Jean-Pierre Soissons.
30:22Vous savez, ce n'est pas une nouveauté cette affaire-là.
30:25La nouveauté, c'est de trouver quelqu'un qui,
30:28pour reprendre la fameuse franchise de qui vous savez,
30:32c'est-à-dire quelqu'un qui va aboutir à une mission impossible.
30:36Et celui-là, vous avez une liste tout à l'heure magnifique d'ailleurs.
30:40C'est comme ça que va se présenter la discrimination
30:46et le choix du président de la République.
30:47Mais lui, je parle sous le contrôle de Léa,
30:50qui connaît ça par cœur et qui les voit toute la journée.
30:53Lui, aujourd'hui, plus on ne titille pas, plus il est mélancolique,
30:59plus on le cherche, plus il est en forme.
31:01Donc, il a beau encaisser les défaites,
31:04c'est-à-dire les européennes, les législatives et cette censure.
31:08Il n'a absolument pas l'intention,
31:10et d'ailleurs les Français lui reprocheraient, de quitter le pouvoir.
31:13Il pourrait être amené à quitter le pouvoir,
31:15s'y reperder après une deuxième dissolution.
31:17Mais on n'en est pas là.
31:19– Adjunté, est-ce que vous seriez prête
31:21à être dans le même gouvernement que des socialistes, par exemple ?
31:25– Si le président de la République me demande d'y être,
31:27je répondrai à sa demande.
31:28– Vous n'auriez pas de problème avec ça ?
31:30– C'est le président de la République à qui je répondrai.
31:31– Vous n'auriez pas de problème avec ça ?
31:33– À être avec des socialistes et des écologistes ?
31:35– Si le président de la République valide un gouvernement
31:38et choisit un gouvernement dans lequel on a effectivement
31:40toutes ses personnalités, depuis la gauche républicaine
31:43jusqu'à la droite républicaine en passant par le Bloc central,
31:45nous avons chacun notre place sur un projet qui, encore une fois,
31:48répond à la capacité de l'Assemblée qui n'a pas changé de valider,
31:53d'accompagner les projets que le gouvernement lui présentera.
31:56– On va retrouver Loïc Besson en direct de Matignon.
31:58Loïc, j'ai quand même une question.
32:01On a bien vu tout à l'heure Michel Barnier quitter l'Elysée
32:04et retourner là où vous êtes, à Matignon.
32:07Il a démissionné ou pas ?
32:11– C'était un rendez-vous pour remettre sa démission.
32:14Alors officiellement, silence radio de Matignon.
32:16Je ne pourrais donc pas vous le confirmer du côté de Matignon.
32:20Ça ne saurait tarder dans quelques minutes.
32:22Mais enfin cet entretien, il a été quand même relativement long,
32:24plus d'une heure en tête à tête avec Emmanuel Macron,
32:27le président de la République qui a ensuite raccompagné
32:30Michel Barnier sur le perron de l'Elysée.
32:32Et puis Michel Barnier s'est entretenu plusieurs minutes
32:36avec le secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler
32:40avant de rentrer dans sa voiture et de rentrer dans son cortège.
32:42Et en quelques minutes, hop, c'était fait.
32:44Retour à Matignon.
32:46Michel Barnier qui semble donc avoir remis sa lettre de démission à Emmanuel Macron.
32:49On vous donnera bien sûr plus d'informations dès qu'on en aura.
32:52Il est désormais en charge de gérer les affaires courantes.
32:54Maintenant, il reste à savoir pendant combien de temps.
32:57Tous les signaux indiquent que cela devrait se faire rapidement.
32:59En tout cas, Michel Barnier, les cartons devraient être rapidement faits.
33:02Il n'a pas d'affaires personnelles ici parce qu'il n'a jamais habité à Matignon.
33:05Il n'habite pas loin et il savait son temps, son bail compté, quoi qu'il arrive.