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Le match France-Israël se déroulera ce soir au Stade de France sous très haute surveillance et en présence de nombreuses personnalités politiques : le président de la République Emmanuel Macron et son Premier ministre Michel Barnier, les deux ex-chefs d'État Nicolas Sarkozy et François Hollande, l'ancien Premier ministre Manuel Valls ou encore la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse. Manuel Valls, ancien Premier ministre est l'invité de RTL Soir.
Regardez L'invité de Yves Calvi avec Yves Calvi du 14 novembre 2024.

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Transcription
00:00Yves Calvi, Aude Vernutio, RTL Soir, jusqu'à 20h.
00:04Bonsoir Manuel Valls. Bonsoir.
00:06Ancien Premier Ministre et Ministre de l'Intérieur, grand amateur de football,
00:09vous nous confirmez que vous serez ce soir présent à Saint-Denis pour le match ?
00:12Oui, je serai présent parce que je pense que c'est important d'y être,
00:15peut-être moins pour des raisons sportives que pour des raisons politiques.
00:19C'était impératif ?
00:21Sans doute, après les événements d'Amsterdam,
00:24et puis avec ce que nous connaissons dans notre pays,
00:26c'est-à-dire un tsunami d'actes anti-juifs,
00:29il faut être présent à chaque fois que l'on peut dire notre opposition,
00:34notre résistance absolue à cette vague de haine des Juifs et d'Israël
00:41que nous connaissons depuis longtemps, mais notamment depuis le 7 octobre 2023.
00:45Donc vous nous dites que ce match n'est pas un match comme les autres,
00:48vous amateur de football,
00:49parce qu'il s'agit d'un moment de mobilisation contre l'antisémitisme.
00:52C'est comme ça que vous le percevez ?
00:54Je suis sceptique parce que je veux être sincère
00:56sur le symbole que le sport ou le football peut jouer.
01:02Rappelez-vous de la France, Black Blamber de 1998,
01:07annulée par les sifflets d'un autre match de football en 2001,
01:11un match amical entre la France et l'Algérie.
01:14On veut faire dire parfois des choses au sport,
01:16et notamment au foot qui dépasse ce sport.
01:19Et puis soyons sincères,
01:21ce n'est pas ce match de foot
01:22et la présence des plus hautes autorités de l'État,
01:26dans une enceinte hyper protégée,
01:28avec, semble-t-il, peu de supporters,
01:30qui va arrêter cette vague antisémite
01:34que nous connaissons depuis un an.
01:36Et puis je ne voudrais pas que ceux qui n'étaient pas présents
01:39à la manifestation du 12 novembre 2023,
01:42je pense au président de la République,
01:43par leur présence ce soir,
01:45d'une certaine manière,
01:47empochent le point.
01:48C'est la première pique de votre intervention, je vais y revenir.
01:50Mais pardonnez-moi, je m'adresse à l'ancien ministre de l'Intérieur.
01:53Êtes-vous préoccupé par les questions de sécurité
01:56autour du match France-Israël,
01:58il y a le stade bien sûr,
01:59mais aussi les transports pour y arriver
02:00et les alentours du stade,
02:02où des violences peuvent avoir lieu à chaque moment ?
02:03Est-ce que vous avez une inquiétude de ce type ?
02:05Il y a forcément une inquiétude, d'ailleurs,
02:06que ressentent sans doute
02:08beaucoup de supporters de l'équipe de France
02:09qui ont décidé de ne pas y aller,
02:10parce qu'ils ont sans doute des craintes.
02:13Je fais confiance au ministre de l'Intérieur
02:15et au préfet de police
02:16et surtout à nos forces de sécurité.
02:19Ce que je crains, c'est tout ce qui peut se passer,
02:21parfois loin du stade de France,
02:23dans les transports, vous l'avez dit,
02:25demain ou après-demain.
02:26C'est ça qui m'inquiète.
02:27Il y a tous les jours des actes violents
02:30à l'égard de nos compatriotes juifs.
02:31Depuis le départ,
02:32la France Insoumise demande le report de ce match.
02:34Que leur répondez-vous ?
02:36Non seulement la France Insoumise
02:37a demandé le report de ce match,
02:39c'est d'ailleurs depuis plusieurs jours,
02:40mais des parlementaires,
02:42une députée notamment de la France Insoumise,
02:44ont nié pratiquement les actes antisémites,
02:46anti-juifs d'Amsterdam il y a quelques jours,
02:50les justifiant même d'une certaine manière.
02:53C'est la stratégie de la France Insoumise,
02:56depuis longtemps,
02:57plus particulièrement depuis les attaques atroces du Hamas
03:00contre les Israéliens.
03:01Ça a été toute la campagne des élections européennes.
03:04On fait de la Palestine, du palestinien,
03:07un élément de campagne électorale.
03:08Pour la première fois au fond depuis l'affaire Dreyfus,
03:10me semble-t-il,
03:11dans notre pays, dans notre démocratie,
03:14dans notre République,
03:15on utilise la figure du juif à des fins politiques.
03:17C'est particulièrement ignoble.
03:19Donc la France Insoumise a une responsabilité
03:23puissante
03:24dans cette vague antisémite,
03:26dans cette haine qui s'est levée un peu partout dans notre pays.
03:29La France Insoumise a une responsabilité
03:31importante dans l'antisémitisme
03:34tel qu'il s'exprime aujourd'hui dans le pays.
03:35Essentiel, cet antisémitisme, cette haine des juifs,
03:38elle vient aujourd'hui essentiellement
03:40de l'islamisme.
03:41Elle vient de l'islam radical.
03:43Elle essaie de prospérer
03:45dans les populations arabo-musulmanes
03:47qui existent en France ou en Europe.
03:49Et puis il y a les complices.
03:51Il y a les idiots utiles.
03:52Il y a notamment l'extrême gauche, le NPA,
03:55et évidemment Jean-Luc Mélenchon
03:56et ses amis de la France Insoumise.
03:58Oui, bien sûr, d'ailleurs,
04:00c'est tout un mouvement
04:01qu'on retrouve à la gauche de la gauche
04:03un peu partout en France, en Espagne, en Italie,
04:06mais qui renforce
04:08la haine du juif et d'Israël
04:09qui sont intimement liés.
04:11C'est presque d'ailleurs un antisémitisme de confort,
04:14vertueux,
04:15parce qu'au fond, voilà,
04:16non, non, on n'est pas antisémite,
04:17mais nous sommes antisionistes.
04:19Ce qui ne va pas, c'est Israël
04:21et tout ce qu'il représente.
04:22Même pas le gouvernement, d'ailleurs.
04:23Les étudiants juifs qui ne peuvent pas assister
04:25à des réunions à Sciences Po.
04:27L'équipe d'Israël qui joue au foot ce soir.
04:30L'antisionisme et l'antisémitisme
04:32sont de la même nature ?
04:33C'est la même chose.
04:34C'est la même chose ?
04:35C'est exactement la même chose.
04:36C'est la négation d'Israël.
04:37Il y a une très belle phrase de Vladimir Yenkelevich,
04:40un grand philosophe, mais de 1967,
04:42qui disait précisément
04:43que l'antisionisme était la manière confortable
04:46d'être antisémite.
04:48On va terminer cette interview comme on l'a commencé.
04:51Parlons du chef de l'État.
04:52On lui a beaucoup reproché de ne pas avoir participé
04:54il y a un an à la grande marche civique.
04:56Vous l'avez évoqué au début de cet entretien.
04:57Pensez-vous qu'il y a une rupture, aujourd'hui,
04:59entre Emmanuel Macron et la communauté juive en France ?
05:02Peut-être, sans aucun doute.
05:04Mais il y a, pour moi, une rupture, en tout cas,
05:07dans la manière de traiter de ces questions-là
05:09de la part d'Emmanuel Macron
05:11sur des sujets qui, pour moi, sont essentiels.
05:14Ce que je pourrais espérer,
05:16c'est que sa présence ce soir
05:17soit le début d'un changement,
05:19d'une inflexion.
05:20Depuis un an,
05:21son absence à la manifestation,
05:23ses propos à l'égard d'Israël ou des guerres du Proche-Orient,
05:27ses zigzags, ses maladresses,
05:29ont fait perdre beaucoup de crédit à la France.
05:31C'est le rôle d'un président d'aller à une manif ?
05:34Ce n'est pas tellement sa présence
05:37ou son absence à la manifestation
05:39qui, à l'époque, m'avait choqué.
05:40C'est les explications qu'il avait données.
05:42C'est-à-dire qu'il avait dit qu'il ne voulait pas
05:44diviser le pays.
05:45On ne divise pas sur l'antisémitisme.
05:47On rassemble les Français
05:49sur la République, sur les valeurs.
05:50Au fond, vous savez, l'islamisme
05:52s'attaque à nos valeurs fondamentales.
05:54Républicaine, laïque, on voit bien.
05:56Il y a actuellement le procès
05:58des responsables de l'assassinat de Samuel Paty.
06:00C'est la même chose.
06:02Ne pas vouloir affronter
06:03cet antisémitisme, cet antisionisme,
06:05ne pas comprendre que ce qui se joue en Israël
06:08est essentiel pour nous,
06:09c'est ne pas comprendre fondamentalement
06:11ce qui se passe aujourd'hui dans notre pays.
06:12C'est le principal reproche sévère
06:14que j'adresse au président de la République.
06:15Donc ce soir, c'est le match retour pour le président de la République ?
06:18Je ne le vois pas comme ça.
06:19Moi, je me félicite de sa présence et de la mobilisation,
06:22de la présence aussi de deux anciens présidents de la République,
06:24du chef du gouvernement, de beaucoup de ministres.
06:26Mais il faut qu'ils comprennent
06:27que le mal est bien plus profond,
06:29que c'est l'islamisme qui nous pose,
06:31en Europe et en France, un défi considérable
06:34et que le meilleur moyen de lutter contre l'haine des Juifs,
06:36c'est aujourd'hui de soutenir Israël.
06:38Pas seulement le soir d'un match de football,
06:39mais d'une manière générale.
06:40Ce sont des propos ou des échanges
06:42que vous avez déjà eu avec lui en tête à tête ?
06:44Pas en tête à tête, parce que je n'ai pas eu l'occasion
06:45de le voir depuis très longtemps en tête à tête.
06:47J'ai échangé.
06:48Mais vous savez, sur ce sujet-là,
06:50et encore les propos, il y a peu de temps,
06:51rapportés par le journal Le Parisien
06:53et jamais démentis en Conseil des ministres,
06:55sur la barbarie que serait en train d'accomplir Israël au Liban,
06:58une forme d'équidistance permanente
07:00entre d'un côté le Hezbollah et le Hamas
07:02et de l'autre côté un État démocratique,
07:04un allié qui est Israël,
07:06m'ont amené à considérer que,
07:07oui, de ma part, il y avait une forme de rupture,
07:08en tout cas avec Emmanuel Macron,
07:10sur ce sujet-là, mais sur une certaine conception de la France.
07:12Vu le sérieux de notre entretien,
07:14je terminerai avec une question plus légère.
07:15J'ose vous demander un pronostic.
07:17On parle quand même football ce soir.
07:18Oui, c'est bien évidemment.
07:20Je suis un supporter de l'équipe de France
07:22et nous savons que l'équipe de France
07:24est très largement supérieure à Israël.
07:26Mais ce soir, on y va tous pour soutenir les Bleus.
07:28C'est mon équipe.
07:29Mais aussi le bleu et le blanc de l'équipe d'Israël,
07:32c'est-à-dire d'une très belle idée qu'est le sionisme
07:34et qui a amené à la construction de cet État d'Israël.
07:38Match à suivre en direct sur RTL.
07:40Merci beaucoup, Manuel Valls,
07:41d'avoir pris la parole ce soir dans cette émission.
07:42Merci à vous.
07:44Des alertes rouges, des alertes oranges incessantes.
07:46Depuis plus de deux semaines,
07:47la côte est de l'Espagne n'en finit pas,
07:49n'en finit plus d'ailleurs avec les pluies torrentielles.
07:51À Valence, les secours sont toujours mobilisés
07:53pour retrouver des victimes sous les décombres.
07:55Notre envoyé spécial, Hermine Leclech,
07:57est aux côtés des pompiers français.
07:59À tout de suite.

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