• l’année dernière
Jacques Pessis reçoit Dylan Rocher. Il participe demain aux championnats du monde de pétanque qu’il a gagnés neuf fois. Il se raconte avec précision, modestie, sans jamais perdre la boule.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-12-04##

Category

Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie. Celles de mon invité.
00:06Vous avez partagé votre vie entre pointer chez vos employeurs
00:10et tirer sur des terrains qui vous ont permis de remporter
00:139 titres de champion du monde de pétanque.
00:16Vous récidivez avec la rigueur d'un sportif qui moralement
00:19mais aussi concrètement ne doit jamais perdre la boule.
00:22Bonjour Dylan Rocher.
00:23Bonjour.
00:24Alors c'est vrai que vous êtes 9 fois champion du monde de pétanque.
00:27Demain, ce sont les nouveaux champions du monde de pétanque.
00:29On va en parler aussi.
00:30Et la pétanque est un sport connu de tous mais finalement
00:33peu connu du grand public, en tout cas son histoire.
00:35Donc ce que je vous propose aujourd'hui, c'est à travers des dates clés de raconter.
00:39Ecoutez avec plaisir.
00:40Alors, j'ai trouvé une première date qui est très lointaine,
00:42qui remonte bien avant la naissance de vos grands-parents.
00:45Le 8 mars 58, c'est le jour où la pétanque est devenue internationale.
00:49C'est-à-dire qu'il y a à Marseille une fédération internationale de pétanque qui est créée
00:54alors que les bases avaient été curieusement jetées à Spa en Belgique un an plus tôt.
00:58Tout à fait.
00:59C'était important une fédération ?
01:01Tout à fait, c'est la base pour pouvoir après organiser des concours, avoir des licenciés.
01:06Mais c'était loin le 19e siècle, ça existait depuis longtemps ?
01:09Ça existe, la pétanque, depuis 1907.
01:13Voilà, la vraie, ça on va en parler.
01:15Alors, quand on parle de la pétanque, bien sûr, il y a une chanson qui revient aussitôt.
01:19Une partie de pétanque, ça fait plaisir.
01:25Est-ce qu'on peut imaginer un concours de pétanque sans cette chanson d'Ilan Rocher ?
01:30Maintenant, c'est vrai qu'on l'entend un petit peu moins, mais à ma jeunesse, je l'ai beaucoup entendue, oui.
01:36C'est vrai que ça a commencé pendant les concours de pétanque ou comme ça, ça arrivait ?
01:40Pas spécialement, peut-être lors de fêtes foraines ou autres, quand il y avait 2-3 jets de boules, il y avait cette musique-là, oui.
01:49Alors, le créateur, bien sûr, il y a Alibert, Fernandel, mais c'est Darcelis le créateur, je ne sais pas si vous le savez.
01:55C'est un Marseillais qui est monté à Paris en 1926 pour créer des chansons de bonne humeur marseillaise.
02:02Et celle-là était à la première.
02:03Oui, il a réussi.
02:05Alors, la pétanque, ça vient de quoi ? Je crois que ça vient du Provençal.
02:08Ça vient du Provençal, de ce que j'ai entendu parler.
02:11C'est un monsieur qui était handicapé et qui ne pouvait pas jouer à la Provençal
02:15parce que la Provençal, il faut courir pour pouvoir tirer et ça joue entre 15 et 20 mètres.
02:21Et il y avait un monsieur qui était en chaise roulante, donc il ne pouvait pas courir, le pauvre,
02:25et ils ont décidé de faire un cercle et de mettre les deux roues dans le cercle.
02:33Et donc, du coup, pétanque, pieds tanqués, et voilà, c'est parti comme ça.
02:37Voilà. Alors, la première société officielle de pétanque, je crois qu'elle date de 1850, je ne sais pas si vous savez,
02:42s'appelait le Clos Jouve à Lyon.
02:45Il se trouve qu'il y avait une famille qui avait un terrain.
02:48Ce terrain, c'était des vignes, il a été vendu au ministère de la Guerre pour des manœuvres.
02:55Il y avait une caserne et on a commencé sur ce terrain à jouer à la pétanque, à la boule lyonnaise.
03:00D'accord.
03:01La boule lyonnaise, c'est différent, vous la connaissez ?
03:03Oui, je connais très bien, j'ai pratiqué deux, trois fois, mais c'est complètement différent de la pétanque.
03:07C'est-à-dire ?
03:08C'est-à-dire qu'on joue avec des plus grosses boules.
03:10C'est toujours un terrain assez lisse, ça joue très loin, pareil, je crois, entre 16 et 20 mètres.
03:16Et pour tirer, il faut courir.
03:18Je crois qu'on a le droit à cinq pas pour courir, tandis que la Provençale, on a le droit à trois pas.
03:24Mais vous avez joué à la boule lyonnaise dans des concours ou comme ça ?
03:26Non, non, comme ça, pour m'amuser, pour essayer, oui.
03:29Voilà. Et ce terrain de boule lyonnaise qui était le premier, il a été remplacé en 2020 à Lyon par un jardin public.
03:34Ah, d'accord.
03:35Lyon, au Sud Radio, est très écouté, je le sais.
03:38Alors, au départ, la pétanque, Dylan Rocher, c'est un sport amateur.
03:42Oui, tout à fait. Il n'y a pas de professionnels encore actuellement à la pétanque.
03:46On a le statut de sportif de niveau, mais on n'est pas encore pro.
03:50Mais même le grand public, pour le grand public qui ignore qu'il y a des concours, ça a toujours été un jeu de détente en famille.
03:56Oui, pour la plupart, c'est un sport populaire, mais au fil du temps, on devient plus médiatique.
04:04Voilà, c'est très apprécié à la télé.
04:08Ça commence à se médiatiser et ça évolue de plus en plus.
04:11Oui, mais ce qui est étonnant, c'est que les joueurs de boule, il y en a tellement
04:14que j'ai trouvé un tableau de Gustave Doré de 1860,
04:17où on voit, dans l'avenue de l'Observatoire à Paris, des joueurs de boule.
04:21Déjà, on jouait au 19e siècle sur des terrains.
04:25Tout à fait. Je crois qu'ils jouaient même à l'époque avec des boules en bois, des boules cloutées.
04:29Et oui, ça existe depuis très longtemps.
04:31Vous, ce n'est pas Paris, ce n'est pas Marseille, c'est le Mans.
04:34Vous avez grandi au Mans. Ça n'a rien à voir avec Marseille et la pétanque, théoriquement ?
04:38Oui, contrairement à ce qu'on puisse penser.
04:41On ne joue pas que dans le sud à la pétanque.
04:43Toute ma famille est originaire du Mans.
04:46Ils y sont encore d'ailleurs.
04:48J'ai commencé la pétanque là-bas.
04:50Oui, et pas 24 heures par jour, mais beaucoup d'heures par jour.
04:53Je crois que ça a commencé à trois ans, la pétanque, pour vous.
04:56Oui, parce que je suis issu d'une famille de pétanqueurs.
04:59Mon grand-père était champion de pétanque.
05:02Mon papa était champion du monde.
05:04Mes frères, ma maman, on est la famille la plus titrée au niveau pétanque.
05:08Et comment c'est né au départ, votre grand-père, votre père, qu'ils se sont mis à la pétanque ?
05:12Mon grand-père, c'est que lui, il était professionnel de vélo.
05:16Et il y a un moment où il s'est blessé.
05:19Il a dû arrêter le vélo et il s'est mis à la pétanque.
05:23Et puis après, de fil en aiguille, mon papa a fait pareil.
05:27Et moi, c'est exactement pareil.
05:29Quand j'ai vu mes parents, mes grands-parents jouer,
05:31depuis tout petit, c'est ce qui me plaisait.
05:34Tirer, jouer à la pétanque.
05:36C'était de faire au départ, comme papa, maman.
05:39Et après, c'était vraiment ce qui me plaisait.
05:42Jouer devant du monde, du public.
05:44Au départ, quand on a trois ans, on joue avec des boules plus petites, non ?
05:48Oui, on joue même avec des cochonnets.
05:50On joue avec ce qu'on peut, ce qui est rond.
05:52On s'amuse comme ça au départ.
05:54Personne ne vous a poussé à jouer à la pétanque ?
05:56Pas du tout.
05:57Mes parents nous ont laissé libre choix de faire le sport qu'on voulait.
06:02Avec mes frères, c'était la pétanque.
06:06On jouait tous les jours.
06:08On rentrait de l'école, on jouait.
06:10On n'avait que la pétanque dans la tête.
06:12En progressant régulièrement, en observant vos parents et vos grands-parents ?
06:15On a eu les bases par les parents, les grands-parents.
06:18Mais pas plus que ça, honnêtement.
06:21C'est venu de fil en aiguille, de faire à mesure dans les écoles de pétanque.
06:26Surtout après, en faisant les compétitions.
06:29C'est comme ça qu'on progresse énormément.
06:31Les bases, c'est quoi ?
06:32Les bases, c'est de bien tenir la boule dans la main.
06:34C'est-à-dire que tous ceux qui jouent la main ouverte, ce n'est pas bon.
06:37Si vous êtes droitier, votre pied d'appui, ça va être votre pied droit.
06:41C'est toute une coordination du corps, du bras, qui fait que vous avez le bon geste.
06:47Ça, c'est des mois de travail, même quand on est enfant ?
06:50Des mois et des années, oui.
06:51Après, j'ai envie de vous dire, on était à droit naturellement avec mes frères, avec mes parents.
06:58À tous les sports, je suis à droit.
07:01J'ai envie de dire, ceux qui ne sont pas à droit, c'est un petit peu plus compliqué,
07:05même si on a les bonnes bases, de progresser.
07:08Je crois quand même qu'à l'école, vos camarades se moquaient de vous.
07:11Vous faisiez un sport de vieux.
07:12Oui, exactement.
07:13C'est vrai qu'au collège ou même en primaire, je n'osais pas dire le sport que je faisais
07:18parce que ce n'était pas vu comme un sport.
07:21J'ai beaucoup souffert dans ma jeunesse de ça.
07:25Et puis, au fur et à mesure, j'ai réussi à gagner cette image-là.
07:34Ce qui est extraordinaire d'Yann Rocher, c'est que votre premier concours, vous l'avez gagné à 10 ans.
07:38Je crois que c'est un record.
07:39Oui, j'ai accompagné mon papa qui faisait une compétition en senior.
07:45Au lieu de le regarder, ils m'ont inscrit à cette compétition-là.
07:48Comme ça ?
07:49Comme ça.
07:50J'ai gagné une partie, deux parties, trois parties.
07:53Finalement, j'ai gagné le concours à la fin, qui était un des plus grands concours en senior, en individuel à l'époque.
07:59Ça a été exceptionnel.
08:01Ah, vous n'étiez pas senior à l'époque.
08:03Je n'étais pas senior, j'étais minime, mais j'avais gagné en senior.
08:06C'était pour ça que c'était encore plus exceptionnel.
08:09C'est là où votre père a compris qu'il y avait quelque chose à faire ?
08:11Il s'est dit, on va voir de près quand même, on va suivre ça.
08:16Il y a eu beaucoup de concours auxquels vous avez participé d'année en année.
08:20Ça a évolué en triplette ou en tête-à-tête ?
08:23Oui, on a vu que ce n'était pas une surprise que j'ai gagné ce concours-là en individuel.
08:28J'en ai gagné un autre par-ci et par-là.
08:32J'ai gagné des grosses compétitions.
08:34Au fur et à mesure, j'étais vraiment installé dans le haut niveau senior,
08:39alors que j'étais encore minime, cadet, voire junior.
08:42Je crois que le premier championnat du monde que vous avez gagné,
08:45c'est le championnat du monde junior en 2005, Dylan Rocher.
08:49Tout à fait, au Canada.
08:50J'étais dernière année cadet, j'étais déjà surclassé à l'époque.
08:54C'était le début d'une belle série.
08:57Et vos études là-dedans ?
08:59Honnêtement, je n'étais pas trop scolaire.
09:01J'étais plutôt pétanque.
09:04J'ai fait un apprentissage dans une boutique de sport à plaisir,
09:09qui était liée à la pétanque.
09:11C'était une boutique qui vendait des boules, des coupes,
09:14tout ce qui était lié à la pétanque.
09:16Ça me permettait aussi de me libérer assez facilement pour aller faire les compétitions.
09:21Vous avez devenu aussi le plus jeune joueur à entrer dans le dernier carré d'un championnat de France.
09:26C'est vrai.
09:27La première année qu'ils ont autorisé un junior à participer au championnat de France senior,
09:34je suis arrivé en finale du championnat de France devant 5000 personnes.
09:39C'était à Dijon, déjà à l'époque.
09:41C'est un bon souvenir parce que j'avais perdu en finale, on avait ramassé.
09:47Mais j'étais avec mon papa et c'était chouette à l'époque.
09:52Vous étiez considéré comme un phénomène parce qu'être aussi jeune et faire tant de compétitions, Dylan Rocher ?
09:56Oui, c'est vrai que depuis tout petit, j'ai toujours été assez précoce au niveau pétanque.
10:02J'étais le petit phénomène.
10:04Je crois que la première vraie consécration nationale, c'est le trophée du Mondial de la Marseillaise à 18 ans.
10:11Oui, tout à fait. C'était en 2010.
10:14Imaginez-vous le petit morceau qui arrive à Marseille dans le sud.
10:19C'est le must de la pétanque, la Marseillaise.
10:22Tout Marseillais rêve de gagner la Marseillaise.
10:26Et moi j'arrive, plus jeune vainqueur de la Marseillaise.
10:30Le petit morceau, il ne savait même pas qu'on jouait à la pétanque là-haut.
10:34Ça a fait un grand boom médiatique.
10:36Et surtout, au niveau de l'image, je pense que ça a donné un bon petit coup de jeunesse.
10:41Yves Moreau aussi l'a appelé le Roland-Garros des boules.
10:45Michel Montanal a beaucoup fait pour cette épreuve.
10:48J'ai bien connu, oui.
10:50Cette épreuve a été créée, on ne le sait pas, sur une île jointe à la Marseillaise.
10:53Le directeur national des ventes de l'époque, c'était un certain Charles Pasqua,
10:57qui est devenu ministre de l'Intérieur.
10:59C'est assez étonnant.
11:01Comme quoi, on peut passer de la pétanque à beaucoup d'autres choses.
11:05Ça, c'est la première date de votre parcours.
11:07Il y en a une autre qui est importante aussi, qui n'est pas directement liée à vous,
11:11mais qu'on va évoquer.
11:12C'est le 26 octobre 1990.
11:14À tout de suite sur Sud Radio, avec Dylan Rocher.
11:17Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
11:20Sud Radio, les clés d'une vie.
11:22Mon invité est Dylan Rocher, neuf fois champion du monde de pétanque.
11:25Demain, c'est un nouveau championnat, on va en parler tout à l'heure.
11:28Mais on revient à notre parcours, à votre parcours.
11:31Et il y a un film qui a marqué finalement l'histoire de la pétanque,
11:35qui est sorti le 26 octobre 1990.
11:38Le château de ma mère, d'Yves Robert, adapté du temps des amours de Marcel Pagnol.
11:47Et c'est vrai que ce film, on parle de pétanque dedans.
11:50Je ne sais pas si vous l'avez vu.
11:51Je l'ai vu, mais ça date.
11:53Et c'est vrai qu'Yves Robert a mis des années à obtenir les droits,
11:56car Jacqueline Pagnol s'en méfiait.
11:58Et la voix qui assure le commentaire qui joue Marcel Pagnol, c'est Jean-Pierre Larras,
12:03qui était un comédien qui était du Midi, justement,
12:06et qui a pris l'accent du Midi, qui était celui de son enfance, pour jouer ce personnage.
12:10Et c'est vrai que Pagnol et la pétanque, c'est lié.
12:12D'ailleurs, je crois qu'à la Marseillaise, il y a un prix Marcel Pagnol.
12:15Exactement.
12:16Et c'est vrai que, je ne sais pas si vous avez vu des films de Marcel Pagnol,
12:19Diane Rocher met la pétanque partout.
12:21Ah oui, il y met la pétanque, c'est clair.
12:23Après, le château de ma mère, oui, je l'ai vu.
12:26Après, j'en ai vu deux, trois, mais c'est moins de ma génération, honnêtement.
12:30Il faut savoir que les souvenirs de Marcel Pagnol, qu'il faut lire un jour ou l'autre,
12:34ils sont nés par hasard.
12:35C'est-à-dire qu'un jour, on demande à Marcel Pagnol une chronique pour le journal Elle.
12:39Il dit oui, oui, comme ça.
12:41Hélène Gordon-Lazareff, la directrice, le relance sans arrêt.
12:44Un coursier arrive, il n'a rien écrit.
12:46Il écrit quelques pages et ça a tellement de succès
12:48que finalement, il va faire trois livres qui vont être des classiques,
12:51ses souvenirs d'enfance.
12:52C'est une belle histoire.
12:53Alors, il se trouve que les méridionaux, au départ, se sont passionnés pour la longue.
12:58Car finalement, dans ce film, comme dans Pagnol, c'est la longue qui est toujours présente.
13:03C'est très différent aussi.
13:04Oui, déjà, les distances sont différentes.
13:07Et puis, c'est vachement plus physique.
13:11C'est très sudiste.
13:14D'ailleurs, au jour d'aujourd'hui, on joue beaucoup à la longue dans le sud,
13:17mais beaucoup moins dans le nord.
13:20Vous avez, vous, appris à jouer à la longue ensuite, après vos premières compétitions ?
13:24Oui, parce que j'aime bien tous les sports de boule en général.
13:29Et j'aime bien essayer.
13:31Et c'est vrai que je suis parti vivre dans le Var il y a quelques années.
13:36Et ça joue énormément là-bas.
13:38Donc, j'ai commencé à faire mes premiers concours là-bas.
13:41Et j'ai appris un petit peu les bases.
13:43Justement, la longue, ce sont des règles simplifiées.
13:45Il faut expliquer à celles et ceux qui ne savent pas.
13:47Alors, la longue, c'est toujours en 13 points, voire en 11 points.
13:51Ça dépend des concours.
13:52Et puis, c'est une distance de 15 à 20 mètres.
13:56On peut jouer en doublette, triplette, même en individuelle.
14:00Et c'est assez long quand même.
14:03On a le droit de tirer à 50 devant la boule.
14:06Si on tombe par exemple à 60 centimètres, la boule n'est pas bonne.
14:10Donc, on la remet en place.
14:12Et c'est un jeu qui est quand même assez long.
14:15Une partie en moyenne dure entre 3 et 4 heures.
14:18Et pourquoi justement des parties différentes dans le nord et dans le sud, à votre avis ?
14:22Je pense que dans le sud, tout s'y prête plus.
14:26Il y a le soleil déjà.
14:29Il y a des grandes places assez lisses.
14:32Que nous, dans le nord, c'est des terrains avec beaucoup de cailloux.
14:37Ça s'y prête moins.
14:39Et puis, le climat, je pense, il fait beaucoup à la base.
14:42En même temps, Pagnol, on ne le sait peu,
14:45pendant ses films, quand il tournait un film,
14:47il y avait le déjeuner le matin, on digérait après.
14:50Et souvent, avant le tournage, et on ne savait pas si le tournage aurait lieu,
14:53il y avait la partie de pétanque obligatoire où on s'engueulait.
14:56Car la tradition, c'est de s'engueuler à la pétanque.
14:58Pas que, mais ça arrive souvent.
15:00C'est une façon de désarçonner l'adversaire ?
15:03Oui, un petit peu.
15:05C'est vrai que ça se joue beaucoup dans la tête.
15:07La pétanque, c'est beaucoup mental.
15:09Et le fait de s'engueuler ou de lancer 2-3 paroles,
15:15ça peut déstabiliser l'adversaire.
15:18Il se trouve aussi, on parlait tout à l'heure de ce garçon
15:20qui a inventé justement la pétanque, la longue.
15:23Ça s'est passé sur un terrain de boules
15:25qui s'appelait la boule étoilée,
15:27en référence aux boules cloutées de l'époque.
15:29Car les boules étaient cloutées pendant un certain temps.
15:31Oui, tout à fait. J'en ai vu.
15:33Je n'ai pas eu l'occasion de jouer avec,
15:35mais dans un musée, j'ai vu des boules cloutées.
15:37Qu'est-ce que c'était des boules cloutées ?
15:39C'était du bois.
15:41Ils avaient mis des cloutes partout pour recouvrir le bois.
15:45Et en fait, ils jouaient avec ça.
15:47Mais c'était super gros, super lourd.
15:49Je me demande comment ils arrivaient à être précis avec ça.
15:52Je sais que c'est un Alsacien
15:54qui s'appelle Philippe Roffrich
15:56qui a inventé ces boules bleues
15:58dans son atelier de la rue des Fabres à Marseille.
16:00Un Alsacien à Marseille.
16:02Ça s'appelait la boule bleue,
16:04et c'était les premières boules cloutées
16:06qui ont été indispensables, qui ont marché pendant des années.
16:08C'est magnifique.
16:10Le premier concours de pétanque,
16:12où le mot est officialisé, c'est à La Ciotat, je crois.
16:14Oui, tout à fait.
16:16C'est le berceau de la pétanque,
16:18et c'est là que ça a commencé, la pétanque.
16:20Il me semble, du coup,
16:22c'est cette histoire que je vous ai racontée tout à l'heure,
16:24où ils jouaient à la Provençale,
16:26et le monsieur qui ne pouvait pas jouer
16:28parce qu'il était dans un fauteuil,
16:30ça s'est créé là,
16:32et il s'est resté.
16:34Mais ce qui est étonnant, c'est que des écrivains
16:36très célèbres ont parlé, non pas de la pétanque,
16:38mais des parties de boules.
16:40J'ai trouvé un texte d'Honoré de Balzac,
16:42je ne sais pas si vous le savez, en 1863,
16:44qui écrit dans Ferragus,
16:46« Les joueurs de boules, vieilles figures grises,
16:48pleines d'homonomies, braves gens,
16:50dont les physionomies ne peuvent être comparées
16:52qu'à celles de leur public. »
16:54Et ça, c'est l'image du joueur de pétanque retraité.
16:56Exactement.
16:58Ça existait déjà.
17:00Et cette image du joueur de pétanque
17:02ou de boules retraitée,
17:04elle est conforme à la réalité ?
17:06Non, je pense que l'image a changé.
17:08C'est vrai qu'aujourd'hui,
17:10c'est devenu vraiment un vrai sport.
17:12On a des contrôles d'antidopage,
17:14des contrôles d'alcoolémie.
17:16À ce point-là ?
17:18Oui.
17:20On est confronté à tout ça.
17:22Tout est cadré.
17:24À l'époque, ils jouaient sur des places
17:26où il n'y avait pas de planches.
17:28Le terrain n'était pas tracé.
17:30On pouvait jouer partout.
17:32On pouvait jouer entre les arbres.
17:34Maintenant, c'est fini,
17:36mis à part un petit peu à la marseillaise
17:38lors des deux ou trois premiers jours.
17:40Mais maintenant, tout est cadré.
17:42Mais il y avait aussi
17:44beaucoup de triches à l'époque, non ?
17:46Je n'ai pas connu,
17:48mais on me l'a dit.
17:50On m'a raconté pas mal d'histoires là-dessus.
17:52Qu'est-ce qu'il y avait par exemple ?
17:54On me disait qu'il y en a beaucoup
17:56qui arrivaient avec des boules fadées.
17:58C'est-à-dire qu'ils mettaient du mercure
18:00dans les boules avec une petite aiguille.
18:02Quand la boule tombait sur un caillou
18:04ou sur des terrains difficiles,
18:06elle restait.
18:08Elle ne partait pas dans tous les sens.
18:10Elle restait sur place.
18:12Est-ce que c'est repérable, ça ?
18:14Je pense oui, parce que suivant les terrains
18:16qui sont très difficiles,
18:18on voit tout de suite si la boule
18:20on dirait du plomb ou pas.
18:22Vous repérez une boule, vous, immédiatement ?
18:24Ah oui, direct.
18:26Je me suis un peu renseigné
18:28sur la naissance du jeu de boules.
18:30Il semblerait que les premiers jeux de boules,
18:32c'est pendant la conquête de la Gaule.
18:34Ça remonte quand même lointain.
18:36Les boules étaient en argile,
18:38ensuite en pierre, en bois et en acier.
18:40Les boules en acier, je crois que c'est très récent,
18:42c'est 1927.
18:44C'est possible.
18:46On voit les premières boules en acier
18:48à Saint-Bonnet-le-Château,
18:50où il y a un musée international de la boule de pétanque.
18:52Tout à fait.
18:54C'est mon partenaire depuis de longues années.
18:56Qu'est-ce que c'est, ce musée ?
18:58C'est un musée avec toute l'histoire de la pétanque,
19:00avec les premières boules,
19:02les boules cloutées, comme vous avez dit,
19:04jusqu'à maintenant,
19:06les machines qui ont servi
19:08à fabriquer ces boules-là.
19:10Et puis, toute l'histoire
19:12de la pétanque,
19:14avec les figures de ce sport
19:16d'antan à maintenant.
19:18Je crois que les boules en acier
19:20ont remplacé les boules cloutées,
19:22et c'est un monsieur qui s'appelait Jean Blanc
19:24qui a fait cette évolution.
19:26Qui était Jean Blanc, vous le savez ?
19:28C'était l'arrière-arrière-grand-père
19:32du PDG aujourd'hui,
19:36qui s'appelle...
19:38Monsieur Blanc, de toute façon.
19:40Non, le PDG maintenant,
19:42Jean Blanc, c'était la marque JB,
19:44et après ça a été racheté par Obute.
19:46Voilà, exactement.
19:48Il faut des partenaires quand on fait ce métier,
19:50ou cette passion ?
19:52Bien sûr, parce que c'est vrai
19:54qu'on ne gagne pas énormément d'argent,
19:56donc le fait d'avoir des partenaires
19:58qui nous suivent, c'est toujours plus facile
20:00pour pouvoir jouer un peu de partout en France,
20:02voire à l'étranger,
20:04et surtout, une maison comme Obute,
20:06à Saint-Bonnet-le-Château,
20:08c'est le must de la pétanque,
20:10et honnêtement, si un jour vous avez l'occasion
20:12d'aller visiter ce musée ou l'usine,
20:14la fabrication, ça vaut le coup d'oeil.
20:16Pourquoi ?
20:18Parce que c'est magnifique, c'est vrai qu'on ne se rend pas compte
20:20tout le travail qu'il y a pour une triplette de pétanque.
20:22On se dit, voilà, c'est un morceau de ferraille,
20:24un morceau d'acier,
20:26sauf qu'il y a énormément de machines,
20:30il y a énormément de savoir-faire,
20:32et en plus, ils se mettent au goût du jour,
20:34ils ont des machines de folie,
20:36de dernière technologie,
20:38pour des boules de pétanque,
20:40c'est vraiment incroyable.
20:42Et au fil du temps,
20:44la pétanque a toujours été très populaire,
20:46j'ai trouvé dans l'Encyclopédie d'Hydrault
20:48un texte sur le jeu de boules,
20:50et ce qui est extraordinaire,
20:52et surtout, il y a eu une époque
20:54où le jeu de boules a été interdit
20:56pendant peu de temps,
20:58et il a été rétabli par la Révolution française.
21:00C'est extraordinaire,
21:02on ne pouvait pas jouer à la pétanque pendant des décennies.
21:04Et pourquoi ?
21:06On n'a jamais su, c'était quelque chose de très bizarre,
21:08c'est des raisons qui sont restées obscures.
21:10Et vous, vous arrivez de disputer des parties entre amis,
21:12quand même, en dehors de compétitions ?
21:14Oui, ça m'arrive un petit peu,
21:16bon, maintenant, c'est vrai que le rythme est tellement élevé,
21:20que quand je peux éviter de jouer à la pétanque chez moi,
21:24je fais plutôt d'autres choses,
21:26je fais du vélo, du foot,
21:28je fais beaucoup de pétanque dans mes moments en livre.
21:30Alors, il y a quelqu'un qui lui parlait beaucoup de pétanque,
21:34et on va l'évoquer à travers la date du 15 août 1964.
21:38A tout de suite, sur Sud Radio,
21:40avec Dylan Rocher, champion du monde de pétanque.
21:42Sud Radio, les clés d'une vie.
21:44Jacques Pessis.
21:46Sud Radio, les clés d'une vie,
21:48celle de mon invité Dylan Rocher,
21:509 fois champion du monde de pétanque.
21:52Demain, je crois, c'est à Dijon,
21:54c'est une nouvelle édition,
21:56j'ai regardé votre parcours,
21:58on a vu comment vous aviez débuté au Mans,
22:00vos premières épreuves très très jeunes,
22:02et puis j'ai trouvé un fan célèbre
22:04qui a toujours adoré la pétanque,
22:06il en a parlé, et le 15 août 1964,
22:08il en parle pour la première fois à la télévision,
22:10après avoir interprété cette chanson,
22:12et vous allez deviner son nom.
22:14Le travail c'est la santé,
22:18rien faire c'est la conserver.
22:22C'est vrai qu'Henri Salvador, dans cette émission,
22:24c'est la première fois, et il l'a souvent fait ensuite,
22:26où il dit qu'il joue à la pétanque,
22:28qu'il ne fout rien dans la vie,
22:30mais que sa seule vraie passion c'est la pétanque.
22:32C'est vrai, j'ai eu la chance de jouer avec,
22:34il jouait pas mal,
22:36il était vraiment mordu de pétanque,
22:38et puis très appliqué.
22:40Et mauvais perdant.
22:42Il était de mauvaise foi aussi.
22:44Vous vous trouvez dans des tournois comme ça ?
22:46Oui, dans des tournois des partenaires,
22:48people,
22:50on a eu l'occasion de jouer ensemble.
22:52D'ailleurs, il y a un très beau bouleau de Rome,
22:54qui est l'un des plus grands de France, à Saint-Pierre-les-Elbeuf,
22:56et je connais aussi bien sa femme,
22:58Catherine,
23:00qui adore la pétanque.
23:02Effectivement, elle défend sa mémoire
23:04avec beaucoup de brio,
23:06et c'est vrai qu'il était faussement décontracté,
23:08il rigolait sans arrêt,
23:10mais c'était pour vous décontenancer, non ?
23:12Oui, il était malin, il aimait pas perdre,
23:14mais il était accrocheur,
23:16il aimait ça.
23:18Il a gagné avec vous ?
23:20On a dû gagner une fois,
23:22et on a perdu une fois.
23:24Et quand vous avez gagné, il n'était pas content ?
23:26Quand on a gagné, il était heureux, mais quand on a perdu, moins.
23:28Parce que vous étiez avec lui ?
23:30Voilà, exactement.
23:32Il avait des boules très particulières,
23:34je crois qu'il a même fait fabriquer des boules
23:36à son nom, ce qui n'était pas simple non plus.
23:38Oui, c'est vrai qu'à l'époque,
23:40il avait fait sa paire de boules
23:42qui avait fait vraiment le buzz,
23:44et malheureusement,
23:46ça n'existe plus, mais j'ai eu la chance,
23:48quand j'ai gagné la Marseillaise,
23:50qu'ils ont fait une réplique, une oeuvre d'art
23:52avec ces boules, donc j'ai ça à la maison,
23:54et tous les jours,
23:56quand je vais dans ma salle de sport,
23:58c'est mis en valeur.
24:00Il avait fait un commerce de ces boules
24:02marquées Henri Salvador, je crois qu'il a gagné
24:04presque autant d'argent qu'avec les disques,
24:06tellement ça a marché.
24:08C'était un grand succès à l'époque.
24:10C'est vrai,
24:12Dylan Rocher, que le choix des boules
24:14est essentiel.
24:16Comment on fait pour choisir
24:18sa bonne paire de boules ?
24:20Je dirais qu'il n'y a pas
24:22de science exacte,
24:24c'est souvent au feeling,
24:26au niveau de la taille de la main.
24:28Moi, je joue avec des boules
24:30de 73 ou 74 de diamètre,
24:32680 grammes,
24:34parce que je joue énormément,
24:36et du coup, je ne joue pas trop lourd
24:38pour ne pas trop fatiguer.
24:40Du coup, il y a deux types de boules,
24:42carbone ou inox.
24:44Moi, je choisis le carbone,
24:46surtout quand il fait froid, quand il pleut,
24:48pour éviter que ça glisse.
24:50Et quand il fait beau et qu'il y a un petit peu de soleil,
24:52je prends de l'inox,
24:54parce que c'est plus adapté au soleil.
24:56Pour le tir, c'est mieux.
24:58Il y a beaucoup de poids, beaucoup de taille.
25:00Oui, ça va de 70 de diamètre
25:02à 80,
25:04et ça va de 600 grammes à 800 grammes.
25:06Et pourquoi ?
25:08Il en faut un peu pour tous les goûts.
25:10Pour toutes les mains, surtout.
25:12Et c'est vrai que
25:14souvent, on a plusieurs paires de boules devant les yeux,
25:16et il faut choisir la bonne.
25:18Ce n'est pas facile, c'est vrai.
25:20Après, c'est vraiment au feeling,
25:22à la force de s'entraîner, à la force de jouer,
25:24on voit ce qui nous correspond ou pas.
25:26Pareil pour le poids.
25:28J'invite
25:30ceux qui veulent essayer
25:32d'essayer plusieurs diamètres
25:34et plusieurs poids différents.
25:36Et on le sent à la main, comment ça se passe ?
25:38Honnêtement, pour un diamètre près, je le sens.
25:40Et pour 10 grammes près,
25:42pareil, je sens la différence.
25:44Même, on peut faire deux parties
25:46avec la même paire, ou est-ce qu'il faut
25:48à chaque fois changer ?
25:50On peut faire tout un concours avec la même paire,
25:52mais si jamais vous n'êtes pas en forme,
25:54le joueur de pétanque est très superstitieux.
25:56Des fois, il va changer les boules,
25:58il va prendre les autres boules dans le coffre
26:00et il change les boules à l'autre partie.
26:02Parce que vous avez plusieurs paires ?
26:04Oui, en général, je viens avec
26:063-4 paires de boules dans la voiture.
26:08Et des paires dont vous avez surveillé
26:10la fabrication, vous savez d'où elles viennent ?
26:12Oui, elles viennent d'Aubute,
26:14Saint-Bonnet-le-Château, et je sais très bien
26:16que c'est les numéros 1,
26:18c'est les leaders au niveau des boules de compétition,
26:20donc là, je ne me fais pas de soucis.
26:22Je sais que les joueurs de haut niveau
26:24choisissent de préférence, dit Lan Rocher,
26:26des boules tendres.
26:28Oui, non, des boules tendres
26:30plus parce qu'au niveau
26:32de l'impact, ça rebondit moins.
26:34Même au niveau du point,
26:36on peut faire les deux avec,
26:38on peut tirer, on peut pointer.
26:40Moi, je suis plus boule dure,
26:42parce que ça ramasse
26:44un peu plus, c'est un peu plus dure,
26:46donc ça fait que quand elle touche le sol,
26:48elle a tendance à fuser,
26:50que par rapport à la boule molle,
26:52elle va plus s'écraser.
26:54Après, c'est les goûts et les couleurs,
26:56mais moi, en tant que tireur,
26:58j'ai toujours aimé les boules dures.
27:00Et beaucoup de champions font comme vous ?
27:02La boule tendre a l'air de plaire à beaucoup de gens.
27:04C'est sûr que la boule tendre,
27:06elle plaît à 80-90% des gens.
27:08Après, c'est les goûts
27:10et les couleurs, c'est toujours pareil.
27:12Moi, j'ai toujours été habitué à ça
27:14et j'ai du mal à changer.
27:16Et les boules tendres, en plus,
27:18fusent très vite, je crois.
27:20Par exemple, une boule tendre peut vous faire
27:22deux-trois ans, qu'une boule dure
27:24va vous faire le double.
27:26Et vous avez chez vous plusieurs collections
27:28de paires de boules ?
27:30Tout à fait, je dois avoir une vingtaine
27:32de boulettes chez moi.
27:34Je suis très nostalgique.
27:36J'ai beaucoup de paires qui n'existent plus
27:38de l'époque.
27:40Et on voit aussi l'évolution
27:42du marquage, de la gravure,
27:44du métal.
27:46Et oui, c'est chouette.
27:48Comment ça évolue et pourquoi ?
27:50Je pense que ce n'étaient pas du tout les mêmes machines
27:52que maintenant.
27:54A l'époque, c'était beaucoup à la main.
27:56Maintenant, ils ont des machines de folie.
27:58Le métal était différent d'aujourd'hui.
28:00Voilà.
28:02Il y a les chiffres correspondant au poids
28:04qui doivent être lisibles, c'est une obligation.
28:06Oui, tout à fait.
28:08Parce qu'ils ont peur qu'il y en ait
28:10peut-être qui trichent
28:12en mettant du mercure, peut-être.
28:14Souvent, le nom du joueur
28:16est marqué sur la boule.
28:18Oui, c'est plus personnel.
28:20C'est personnel et ça permet
28:22de reconnaître facilement ses boules.
28:24Lorsque vous jouez une partie de pétanque
28:26où il y a douze boules
28:28sur le terrain,
28:30avec le nom ou le prénom
28:32qu'il y a sur la paire de boules,
28:34vous pouvez la reconnaître facilement.
28:36Moi, par exemple, j'ai le prénom de mes enfants dessus.
28:38Carrément ?
28:40C'est un peu de la superstition aussi.
28:42On dit que ça va nous porter chance.
28:44Ce n'est pas spécialement pour les reconnaître aussi.
28:46Mais c'est plus dans le cœur.
28:48Il y a beaucoup de superstition
28:50chez les joueurs de pétanque ?
28:52Beaucoup, non, mais un petit peu quand même.
28:54Un petit peu, oui.
28:56Il y a aussi des boules creuses.
28:58Des creusés, justement.
29:00Des boules creuses.
29:02Je dirais que moi,
29:04au but, c'est des boules creuses
29:06parce que dedans,
29:08si vous coupez la boule en deux,
29:10il n'y a rien dedans. Alors qu'il y a des boules,
29:12notamment les boules de Lyonnaise ou autres,
29:14ils ont des élastiques dedans
29:16pour éviter que ça rebondisse.
29:18Ou alors, vous prenez des boules de loisirs,
29:20des boules de camping.
29:22Les boules que vous trouvez dans les magasins
29:24de camping,
29:26vous ouvrez la boule, c'est de la terre dedans ou du sable.
29:28Mais ces différences,
29:30ça ne permet pas de réussir
29:32plus ou moins à se rapprocher du cochonnet ?
29:34Non, non, non.
29:36C'est vraiment l'adresse qui fait le travail.
29:38Il y a aussi, dans l'image des people,
29:40ces parties de pétanque pendant des années
29:42qu'Élie Barclay a s'entropé
29:44avec Élie Michel, Daniel Echter
29:46qui tous les soirs se retrouvaient à 18h
29:48place d'hélice et qui jouaient pour le plaisir
29:50mais aussi pour être vus par les autres
29:52estivants.
29:54Oui, tout à fait. J'ai pas eu la chance de connaître
29:56ces parties-là avec Élie Barclay
29:58mais j'ai habité dix ans
30:00sur Draguignan, dans le Var.
30:02Régulièrement, j'ai fait des championnats
30:04sur la place d'hélice ou même à côté
30:06et c'est vrai que
30:08cette place, elle est magique.
30:10Le terrain est particulier ?
30:12Très particulier. Les hélices, ça roule
30:14beaucoup.
30:16C'est assez spécial. En plus,
30:18avec les bars,
30:20ce qu'il y a autour, c'est vrai que ça reste
30:22un endroit assez magique
30:24et spécial. A chaque fois, ce qui me
30:26surprend, l'heure aujourd'hui
30:28où l'on parle de la parité, c'est que
30:30finalement, la pétanque, c'est un sport
30:32masculin. Je crois qu'il y a seulement 15%
30:34des licenciés en France qui sont des femmes.
30:36Oui, c'est vrai.
30:38Il y a beaucoup plus d'hommes que d'femmes
30:40mais ça commence à évoluer petit à petit
30:42et je serais curieux
30:44d'avoir le dernier
30:46relevé au niveau des licenciés
30:48mais je pense qu'il y a
30:50de plus en plus de femmes qui s'y mettent maintenant.
30:52Comment ça se fait ?
30:54Due à la médiatisation,
30:56à la retransmission des parties
30:58sur des chaînes télé
31:00ou les réseaux sociaux.
31:02Je pense que ça donne envie
31:04de jouer aux femmes.
31:06Je crois que la pétanque est l'un des
31:08rares sports où les compétitions sont
31:10mixtes.
31:12Oui, c'est vrai qu'on peut mélanger
31:14les hommes, les femmes.
31:16Alors, ça reste quand même
31:1815-20%
31:20des compétitions.
31:22La majorité, c'est quand même
31:24séparé.
31:26Mais c'est sympa.
31:28Moi, ça m'arrive de jouer avec ma femme
31:30dans des compétitions.
31:32C'est sympa.
31:34Et par galanterie, on la laisse gagner ?
31:36Il faut parce que sinon, le soir,
31:38on ne mange pas.
31:40C'est vrai que quelques fois,
31:42les hommes aussi discutent entre eux
31:44et ça donne une formule très célèbre.
31:46Tu pointes ou tu tires ?
31:48Moi, je fais les deux. Je pointe comme pas un
31:50et je tire comme 36.
31:52Oh non, mais des fois, dis !
31:54Est-ce que tu aurais la prétention de me faire embrasser Fanny ?
31:56Et voilà, Fanny
31:58de Marcel Pagnol
32:00avec cette réplique de Rému.
32:02Tu tires ou tu pointes, c'est rentré dans la légende.
32:04La Fanny, c'est vrai que
32:06pour tout pétanqueur,
32:08c'est ce qu'on ne veut pas.
32:10Prendre Fanny, embrasser les fesses de Fanny,
32:12c'est faire zéro point.
32:14C'est faire zéro point, ouais.
32:16Et d'ailleurs, pendant des années,
32:18je crois qu'il fallait
32:20embrasser les fesses d'une statue.
32:22Exactement, qui s'appelait Fanny.
32:24Et je crois qu'elle s'appelait Fanny,
32:26justement à Lyon, quand l'au-jour va démarrer.
32:28Il y avait une fille là-bas, une fille du quartier
32:30qui s'appelait Fanny.
32:32Ils ont fait sa statue et c'est comme ça que c'est né.
32:34Vous m'apprenez quelque chose là, c'est chouette.
32:36Et je crois aujourd'hui
32:38que c'est plutôt une tournée générale.
32:40Oui, ou il y a encore des clubs
32:42ou des clos qui ont leur Fanny
32:44dans les bureaux.
32:46Et vraiment,
32:48nous on aime bien chambrer,
32:50donc quand il y a quelqu'un qui prend Fanny,
32:52souvent on fait la photo.
32:54Et tu pointes ou tu tires, c'est une formule que vous avez entendue
32:56mille fois, dit Alain Rocher.
32:58C'est la base, ouais.
33:00Remu, au départ, je ne sais pas si vous le savez,
33:02il ne voulait pas tourner le dernier film de Pagnol,
33:04César, donc il fait savoir
33:06qu'il veut une augmentation,
33:08mais il ne le fera pas. Pagnol l'apprend,
33:10le convoque dans son bureau, Pagnol fait semblant
33:12d'être absent, Remu s'installe
33:14et il voit le scénario de César devant.
33:16Curieux, il ouvre, il voit
33:18le film commence par la mort de César.
33:20Pagnol arrive à ce moment-là et Remu dit
33:22je signe à n'importe quel prix.
33:24Tellement il avait peur de ne pas jouer le film.
33:26C'est vrai que ces gens-là ont fait
33:28beaucoup aussi pour la pétanque.
33:30Bien sûr, c'est vrai qu'en termes d'image,
33:32c'est vrai que
33:34quand on va à la Marseillaise par exemple,
33:36on va tout de suite à l'ambiance de Pagnol
33:38et ça donne des souvenirs.
33:40Il y a des expressions que je ne connaissais pas
33:42et que le grand public ne connaît pas non plus.
33:44Il y a faire un biberon,
33:46faire un tétard, faire un bec,
33:48qu'est-ce que c'est que tout ça ?
33:50Faire un biberon, c'est votre boule
33:52qui touche le cochonnet.
33:54Faire un bec, c'est-à-dire que c'est
33:56votre boule qui touche une autre boule
33:58qui la touche de côté
34:00pour arriver dans le bouchon.
34:02Un tétard, c'est comme un
34:04bouchon aussi, c'est pareil.
34:06Il y a tirer au fer aussi, ou tuer le chien.
34:08Tirer au fer,
34:10c'est-à-dire que votre boule
34:12arrive sur la boule de l'adversaire directement
34:14sans toucher le sol.
34:16Tuer le chien, c'est que là, vous avez
34:18blessé quelqu'un.
34:20Vous avez vraiment fait un crochet
34:22ou vous avez été maladroit.
34:24Il y a faire la musique ou faire la chanson.
34:26C'est quelqu'un qui essaye de déstabiliser
34:28par les paroles,
34:30en faisant un peu la musique.
34:32Vous connaissez tous ce vocabulaire ?
34:34Je connais parfaitement, oui.
34:36Parce que ça fait partie du quotidien ?
34:38Ça fait partie du quotidien et puis
34:40beaucoup dans le Sud aussi,
34:42c'est ancré.
34:44Les Marseillais, ils aiment bien en jouer.
34:46Ce n'est pas dans le Sud, mais à Dijon
34:48que se déroule le Championnat du monde
34:50qu'on va évoquer à travers sa date,
34:52le 5 décembre 2024.
34:54A tout de suite sur Sud Radio avec Dylan Rocher.
35:02Demain, c'est le championnat du monde
35:04de triplette à Dijon,
35:06au Zénith, c'est-à-dire
35:08un événement important,
35:10beaucoup de monde. C'est quoi ce championnat du monde
35:12Dylan Rocher ? Alors, c'est le championnat du monde
35:14en triplette et tir de précision.
35:16C'est-à-dire ?
35:18C'est-à-dire qu'en triplette,
35:20c'est trois,
35:22c'est des parties de trois.
35:24Vous êtes un tireur, un milieu, un pointeur
35:26contre trois autres personnes.
35:28Et le tir
35:30de précision, en fait,
35:32c'est une discipline un peu à part.
35:34Là, c'est des ateliers vraiment
35:36de précision. Vous avez
35:38une cible, quatre distances
35:40et
35:42cinq ateliers complètement différents.
35:44C'est-à-dire que vous tirez la boule seule,
35:46vous tirez la boule à l'assauté, le cochonné,
35:48c'est vraiment de la précision.
35:50Justement, cette triplette, on sait peu
35:52qu'il y a trois personnes différentes.
35:54Quels sont les rôles de ces trois personnes ?
35:56On va dire que tout le monde a un peu
35:58un rôle différent.
36:00Il y a un tireur qui est là,
36:02lui, pour dégommer les boules
36:04adverses. Il y a un milieu
36:06qui sait un peu tout faire, le point, le tir
36:08qui est très important puisqu'à chaque fois,
36:10en général, à 90% du temps,
36:12c'est lui qui a les boules importantes,
36:14qui tire pour le
36:16pactole à la fin. Et t'as le pointeur
36:18qui, lui, est là pour
36:20arriver le plus près du cochonné et essayer
36:22de désarmer le tireur adverse.
36:24Après, le milieu et le
36:26pointeur, en général, c'est eux qui
36:28gèrent la tactique,
36:30la technique.
36:32C'est eux qui gèrent un petit peu l'ensemble de la partie.
36:34Donc, il faut une équipe constituée
36:36de trois talents différents ?
36:38Oui, en général. Par exemple, si vous mettez trois tireurs
36:40ensemble, ça ne fait pas
36:42spécialement une belle équipe.
36:44Mais il faut les trouver, ces gens-là ?
36:46Après, c'est pour ça qu'il y a une équipe
36:48de France. C'est pour ça qu'il y a
36:50un Team France avec un groupe
36:52de deux personnes.
36:54Et vous êtes, il faut le dire,
36:56le capitaine de l'équipe de France.
36:58Je fais partie d'un des capitaines.
37:00C'est vrai que, petit à petit,
37:02ils essaient de me donner la main
37:04à ce niveau-là. Mais je joue encore
37:06au Championnat du Monde avec des
37:08légendes comme Suchaud, Lacroix
37:10et le petit nouveau qui vient d'intégrer
37:12l'équipe, Jean Feltin.
37:14Suchaud et Lacroix, ça fait 30 ans
37:16de haut niveau. Ils ont gagné
37:1814, 15 fois les Championnats du Monde.
37:20Vous êtes un petit joueur,
37:22si j'ose dire, avec 9 victoires.
37:24Oui, je me rapproche petit à petit.
37:26On n'a pas le même âge.
37:28J'ai eu mon premier titre
37:30avec eux en 2012.
37:32Ce qui est extraordinaire, c'est la précision
37:34que vous avez. Vous êtes plutôt le tireur
37:36dans l'équipe.
37:37Oui, complètement. Je suis tireur.
37:39Je sais un petit peu pointer.
37:41Mais vraiment, ma discipline
37:43préférée, c'est le tir.
37:45Le concours de précision à côté, ça se passe comment ?
37:47Ça, c'est spécial.
37:49Tous les grands tireurs
37:51ne sont pas spécialement bons
37:53au tir de précision.
37:55C'est une discipline que j'aime beaucoup.
37:57D'ailleurs, je suis 3 fois Champion du Monde
37:59en titre.
38:01Ça se joue
38:03en deux phases. Il y a la phase qualificative
38:05où là, il faut faire le meilleur score.
38:07Et après, à partir des quarts finales,
38:09c'est un duel, un contre un
38:11où là, il faut aussi faire
38:13le meilleur score que son adversaire.
38:15Mais ça se joue plus dans la tête.
38:17C'est-à-dire ?
38:19Ça joue beaucoup au regard,
38:21au mental.
38:23On n'est pas là
38:25pour déstabiliser l'adversaire.
38:27Par contre, on fait voir qu'on ne se laisse pas marcher
38:29dessus et qu'on est là pour gagner.
38:31Ça a toujours été
38:33plus dur pour moi de me qualifier en quarts finales
38:35parce qu'on ne sait pas le score qu'il faut
38:37faire de qualif.
38:39Par exemple, je fais 51 points.
38:41C'est un très beau score.
38:43Mais si l'adversaire fait 52,
38:45il n'est qualifié qu'en duel.
38:47Si il fait 30 points
38:49et qu'il fait 29, j'ai gagné.
38:51Et comment on compte les points ?
38:53Un carreau compte 5 points.
38:55Une frappe, c'est-à-dire qu'on touche la boule
38:57mais la boule ne reste pas, c'est 3 points.
38:59Et si juste on effleure la boule
39:01mais qu'elle ne sort pas du cercle,
39:03c'est 1 point. Et si on manque, c'est 0.
39:05Les juges sont très attentifs à ça.
39:07Il y a plusieurs juges ?
39:09Il y a un juge qui regarde
39:11la boule.
39:13Il y a un juge qui regarde les pieds aussi
39:15pour voir si on ne mord pas le cercle
39:17et si on ne sort pas du rond.
39:19C'est très regardé.
39:21Ils sont très attentifs.
39:23Ce qui est fascinant, c'est que c'est à Dijon
39:25mais au Zénith.
39:27Le grand public n'imagine pas
39:29qu'on puisse faire un championnat du monde
39:31de pétanque près de Noël
39:33au Zénith.
39:35Au Zénith, il va y avoir 5000-6000 personnes.
39:37C'est complet.
39:39Les places se sont vendues en 24 heures.
39:41C'est énorme.
39:43Le dernier championnat du monde qui a eu lieu
39:45en France, ça remonte à 2012.
39:47Il y a 12 ans, c'était à Marseille
39:49au Palais des Sports.
39:51C'était mon premier championnat du monde en senior.
39:53Il y a un vrai engouement.
39:55C'est vrai qu'en plus,
39:57on a perdu le titre l'année dernière
39:59au Bénin en triplette.
40:01Il faut le reconquérir.
40:03Je pense que ça va être
40:05une belle fête de la pétanque.
40:07Mais pour nous, on n'a pas le choix.
40:09Il faut gagner.
40:11Il y a des amateurs, des professionnels ?
40:13Je dirais qu'il y a un peu de tout.
40:15Des amateurs, des professionnels.
40:17J'ai beaucoup de personnes de ma famille
40:19qui vont venir.
40:21Une grande famille pour remplir le Zénith.
40:23Mais ils viennent à 15-20 personnes.
40:25Il y a mes parents, mes frères,
40:27ma femme, tout le monde qui vient.
40:29Ça va être chouette.
40:31Vous remettez ce titre en jeu à chaque fois ?
40:33Le tir de précision, je le remets en jeu.
40:35Le triplette, on l'avait perdu l'année dernière
40:37au Bénin en demi-finale.
40:39On va le reconquérir.
40:41Vous êtes très célèbre dans votre univers.
40:43J'ai même trouvé une chanson qui vous est dédiée.
40:53Anthony Joubert qui joue actuellement
40:55la photo de mon pote
40:57avec Anthony Dupré au Théâtre Edgar
40:59comme comédien avec Rosalie Hamet
41:01qui est de Arles, qu'on a découvert d'un incroyable talent.
41:03Et il a chanté une chanson
41:05au Dylan Rocher.
41:07Anthony, c'est un copain.
41:09On s'est rencontrés
41:11sur des terrains de pétanque.
41:13Ça a tout de suite se matché.
41:15Il se trouve qu'il adore la pétanque.
41:17Il m'a dit un jour
41:19je vais te faire ta musique,
41:21ta chanson.
41:23Je lui ai dit pourquoi pas.
41:25Il était associé à Frank Polo
41:27à l'époque.
41:29Ils ont créé cette chanson-là.
41:31Il se trouve qu'elle a
41:33bien cartonné.
41:35C'est sympa et marrant.
41:37Maintenant, on peut l'entendre sur les terrains de pétanque.
41:39Sur les terrains de pétanque, sur Youtube.
41:41A chaque fois, vous avez obtenu
41:43des titres dans des pays différents.
41:45Je crois qu'en 2018,
41:47vous avez remporté le titre de champion
41:49du monde de tir de précision au Canada.
41:51C'est très différent de jouer
41:53sur des terrains auxquels vous n'êtes pas
41:55forcément habitué.
41:57C'est ça la force d'un pétanqueur.
41:59On s'adapte à tout style
42:01de terrain, à tout environnement.
42:03Il faut savoir s'adapter.
42:05Contrairement à la lyonnaise que je parlais tout à l'heure.
42:07Là, c'est toujours le même terrain.
42:09C'est lisse.
42:11A la pétanque, on peut jouer
42:13sur des cailloux, sur du sable, sur des graviers.
42:15Pas sur de l'herbe.
42:17Il ne faut pas que ce soit une blindane non plus.
42:19On s'adapte.
42:21On repère le terrain comme un champion cycliste
42:23repère le parcours.
42:25J'ai tellement d'années de pratique, d'entraînement
42:27que tous les terrains,
42:29je les connais par cœur.
42:31Je sais comment il faut jouer,
42:33avec quelle boule il faut jouer.
42:35Ça devient une routine.
42:37On a beaucoup parlé de Léon Marchand
42:39qui a remporté plusieurs titres olympiques sur deux jours.
42:41C'est le cas aussi des joueurs de pétanque
42:43parce que vous pouvez gagner un titre le jour même
42:45et remporter un autre le lendemain.
42:47C'est chouette.
42:49C'est vrai qu'en un jour, on peut avoir deux titres.
42:51Ça serait bien
42:53que ça m'arrive à Dijon d'ailleurs.
42:55Parce qu'il y a le tir et le triplet.
42:57Je crois que c'est arrivé en 2021.
42:59Vous avez gagné le deuxième titre mondial de précision
43:01et le lendemain,
43:03avec vos coéquipiers,
43:05vous avez remporté le championnat du monde de triplet.
43:07Oui, mais ça m'est arrivé aussi au Canada.
43:09C'est très différent.
43:11Comment on fait pour passer de l'un à l'autre ?
43:13Il y a la tension.
43:15C'est ça qui n'est pas facile.
43:17Le tir de précision, ça demande énormément d'énergie.
43:19C'est une discipline un petit peu à part.
43:21On est tout seul.
43:23On est fatigué.
43:25Au bout de 3-4 jours de compétition,
43:27on laisse énormément d'énergie.
43:29Pour l'instant, ça va.
43:31Ça s'est bien goupillé pour moi
43:33puisqu'à chaque fois, j'ai gagné le titre.
43:37Du coup, j'arrive dans le triplet
43:39avec une bonne dynamique.
43:41Mais c'est vrai que si jamais je perds
43:43ce tir de précision,
43:45il faut renchaîner tout de suite avec le triplet.
43:47Ce n'est pas facile du tout.
43:49Surtout au niveau de la forme physique.
43:51Si on n'est pas au top, c'est compliqué.
43:53Comment on fait pour être au top ?
43:55Pour garder le régime, le rythme ?
43:57Il faut s'entraîner physiquement.
43:59Je fais beaucoup de vélo.
44:01Je fais beaucoup de foot.
44:03Je fais gaffe à ce que je mange, à ce que je bois.
44:05Je pense que c'est la base.
44:07Il faut faire gaffe
44:09à ce qu'on mange, à ce qu'on boit.
44:11Il faut être très carré
44:13sur les séances d'entraînement au niveau cardio.
44:15Dès que j'ai un petit peu
44:17de moments de repos
44:19chez moi,
44:21je ne m'entraîne pas à la pétanque,
44:23je fais du sport.
44:25Tout type de sport est bon pour avoir la bonne condition.
44:27Il faut aussi une complicité totale
44:29avec ses partenaires, au regard près.
44:31Oui, ça arrive
44:33à la force de jouer avec ses partenaires.
44:35Comme je disais tout à l'heure,
44:37les gars comme Quinté, Suchaud,
44:39Lacroix.
44:41Ça fait 15-20 ans que je joue avec eux.
44:43On a vécu des super moments,
44:45des très bons souvenirs, comme des moins bons,
44:47des défaites.
44:49On se connaît par cœur dans le jeu.
44:51Quand son adversaire est en forme,
44:53on sait si on est bien ou si on est moins bien.
44:55C'est important.
44:57Les années passent, il faut garder le rythme.
44:59C'est ça ou c'est compliqué ?
45:01C'est ça.
45:03Malgré tout, on vieillit.
45:05La pétanque évolue,
45:07il y a plein de choses qui évoluent, le rythme évolue.
45:09Par exemple,
45:11on prend une année type,
45:13tous les week-ends de l'année,
45:15il y a des compétitions. En semaine,
45:17il y a 3-4 jours de pétanque aussi.
45:19L'hiver, il n'y a plus de trêve.
45:21Alors qu'il y a une dizaine d'années,
45:23de novembre à février,
45:25on ne jouait plus, c'était fini.
45:27Tout a évolué.
45:29Bien sûr, il faut rester en forme
45:31physiquement.
45:33Vous jouez tous les week-ends et dans la semaine,
45:35vous travaillez à la mairie de Draglignan.
45:37Maintenant,
45:39j'ai déménagé. Je suis revenu
45:41sur Valence parce que j'ai ma femme qui a toute sa famille
45:43sur Valence. J'ai deux filles aussi,
45:456 ans et 3 ans.
45:47Ils jouent à la pétanque déjà ?
45:49On essaie de les faire jouer,
45:51mais pour l'instant, c'est plus la danse,
45:53la gym que la pétanque.
45:57Vous avez un travail à côté.
45:59Je travaille à l'agglomération de Valence-Romand
46:01au service RH.
46:03Je bénéficie d'un statut de sportif
46:05de niveau de 70 jours
46:07qui me permet de me libérer
46:09dans mon emploi.
46:11Là, petit à petit,
46:13comme les choses ont bien évolué,
46:15j'ai créé mon société, mon SRL
46:17pour développer tout l'à côté au niveau pétanque.
46:19On ne l'imagine pas,
46:21mais la pétanque est un sport
46:23qui n'est pas professionnel.
46:25Un championnat que vous gagnez,
46:27c'est 500 ou 4000 euros au maximum ?
46:29Oui, je veux vous dire
46:31une idée comme la Marseillaise
46:33qui est le plus grand concours au monde.
46:35Si vous gagnez la Marseillaise, vous gagnez 2000 euros chacun.
46:37Ça dure une semaine et il n'y a pas d'invitation.
46:39Vous payez votre repas,
46:41votre hôtel,
46:43les déplacements.
46:45C'est vraiment de la passion.
46:47Par contre, ça commence à se développer
46:49sur le côté séminaire,
46:51événementiel, animation.
46:53Là, ça commence à bien évoluer.
46:55Je crois que tout ça a failli s'arrêter en 2009
46:57quand vous avez eu un accident de moto
46:59au-delà de Rocher.
47:01Oui, je m'étais cassé les deux bras
47:03dans un accident de moto.
47:05Et alors ?
47:07À ce moment-là,
47:09j'étais au lycée.
47:11C'était ma vie pour moi.
47:13Je revenais d'une compétition à l'étranger
47:15en Allemagne avec l'équipe de France.
47:17Et le matin, en allant au lycée,
47:19je n'ai pas fait gaffe.
47:21La voiture devant moi a pilé et je me suis pris la voiture.
47:23Je me suis cassé les deux bras.
47:25Cubitus radius.
47:27J'ai eu de la chance.
47:29Je n'ai pas eu de broche,
47:31mais j'ai été plâtré pendant un mois
47:33sur les deux bras.
47:35Pendant un mois, je ne savais pas si j'allais pouvoir
47:37reprendre la pétanque, si j'allais retrouver mon niveau.
47:39Ça a été une période compliquée.
47:41Finalement,
47:43quand j'ai repris la pétanque,
47:45c'était une bonne rééducation.
47:47Je suis revenu encore plus motivé qu'avant.
47:51On vous a surnommé le fédéraire des boulodromes.
47:55Oui, le fédéraire ou l'albatros
47:57ou l'idilafood.
47:59Un peu tout.
48:01Il y a le championnat demain et après l'avenir.
48:03Il y a vous et la relève ?
48:05Oui, il y a beaucoup de jeunes qui arrivent.
48:07Il y a énormément
48:09d'écoles de pétanque qui se sont créées.
48:11Il y a beaucoup de jeunes qui arrivent.
48:13Après,
48:15de l'arriver
48:17encore au niveau, il y a du chemin.
48:19C'est des années et des années
48:21d'entraînement, de compétition.
48:23Il faut de la régularité.
48:25Il faut être carré.
48:27Heureusement,
48:29il y a des jeunes qui arrivent.
48:31L'avenir, pour moi,
48:33honnêtement, ça a bien évolué.
48:35On voyage beaucoup
48:37pour démocratiser la pétanque
48:39à l'étranger.
48:41C'est un peu plus médiatique qu'avant.
48:43Malheureusement, on a raté
48:45l'IGEO qui nous aurait
48:47fait énormément de bien, surtout à Paris.
48:49Je reste convaincu
48:51que ça évolue bien
48:53et que la pétanque
48:55a de beaux jours devant elle.
48:57C'est tout le mal qu'on vous souhaite.
48:59On pensera à vous demain jusqu'au 8 décembre
49:01en espérant que vous ajouterez
49:03quelques titres
49:05à votre patrimoine personnel.
49:07Merci.
49:09Merci Dylan Rocher.
49:11On se retrouve bientôt.
49:13Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.

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