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Ce film immersif, relatant des histoires vraies, vous plonge en plein coeur des pompiers professionnels du 06, de leur passion, de leurs émotions, de leurs fragilités, de leurs doutes... loin du cliché des Héros infaillibles. L'exercice de leur métier les expose à de nombreux risques et produits toxiques. Un matin, ces soldats du feu, dans la force de l'âge ou à l'aube d'une retraite bien méritée, souffrent brusquement d'un mal inattendu : le CANCER. Comment apprennent-ils la nouvelle ? Comment l'affronter dans une profession intransigeante et avec un système décevant ? Quel est leur devenir et celui de leur famille ? Après « Sauver ou Périr » et « Courage ou Dévouement », « Vivre ou mourir » devient leur devise, symbole d'un combat injuste et silencieux au milieu d'une tourmente administrative. Laure, Thierry, Damien, Frédéric, Florent, Sylvain, Julien et Stéphane vous livrent, avec un immense courage, ce fléau qui consomme et qui tue !
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Transcription
00:00Et on se dit bon je vais mourir, je vais pas mourir, c'est l'abrication elle est là.
00:23Et il mourra dans son coin s'il veut mourir et il y aura zéro reconnaissance,
00:28il n'y aura rien du tout. Quand on apprend la nouvelle qu'on a un cancer,
00:31il y a le monde qui s'écroule autour de nous. Et là du coup en 48 heures ma vie bascule.
00:38Et il me dit tu vois c'est pas juste maman parce que papa c'était un pompier,
00:42pompier il sauve des vies quoi, il risque sa vie pour sauver des vies et il est mort de ça quoi.
00:47T'as toujours un risque, tu sais très bien qu'à un moment ou à un autre on peut t'échapper le feu.
00:50Quand j'aime les gens, je les protège.
00:52On a une preuve absolue que le métier de sapeur-pompier augmente le risque de cancer.
00:57Pas quelque chose qu'on jette une fois qu'on en a plus besoin.
00:59Nous sommes bons à aller au feu quel que soit le risque et si nous sommes plus bons, nous sommes mis de côté.
01:05Première chose que les gens veulent faire quand il y a le feu, c'est sortir, non y rendre.
01:30Donc ça peut paraître paradoxal, on a envie de vivre des émotions et on a envie de faire notre
01:34job du mieux possible pour limiter tous les dégâts que ça peut engendrer et protéger tout ce que
01:40les gens laissent en fuyant. Voilà, nous on est là pour ça.
01:44Dans ma carrière, j'ai eu la chance de faire deux sauvetages sur feu.
01:49Un premier dans un feu de sous-sol et un deuxième un feu d'appartement.
01:54Assez fier d'avoir réussi à accomplir ça, de leur avoir donné une chance de prolonger leur vie.
02:00Plusieurs reprises j'ai su que les personnes n'avaient pas eu de séquelles,
02:02donc oui, là il y a un sentiment de fierté incroyable.
02:04Quand on arrive à faire une intervention qui sort de l'ordinaire, qui est un peu exceptionnelle,
02:11on reçoit une sensation qui est indescriptible. On est sur nos petits nuages et il n'y a plus rien
02:16qui peut nous toucher. C'est un sentiment qu'on ne peut pas décrire. On est dans un bien-être mais
02:22total. Souvent, c'est le plus flagrant, c'est le matin, aux premières heures du jour, où nous
02:34on est encore dans le calme, on est encore en train de dormir. On part en intervention et dans
02:39les trois minutes qui suivent, on se retrouve face à des gens qui sortent de leur immeuble
02:42en courant affolé, avec une situation qui n'est pas normale pour eux, de la crainte, de la peur.
02:48On voit la peur chez eux et ça ne va pas qu'en faire, les gens qui sortent au balcon,
02:52qui demandent de l'aide. Et nous là, en fait, on doit être calme, chercher les priorités et notre
03:00priorité c'est de sauver les gens. Voilà, nous on est là pour ça et on veut vivre ces émotions-là.
03:05Et puis malheureusement, si une personne est coincée, on ira la chercher parce que c'est
03:10notre métier, parce que c'est quelque chose qu'on a choisi de faire avec passion. Je pense
03:15qu'on a ça dans le sang. Je veux dire, un pompier n'est pas là par hasard. On voit des choses qui
03:21sont terribles. Très jeune, on voit la mort, on voit des choses qu'on ne peut pas s'imaginer. Et
03:26comme tout le monde vit ces mêmes choses, c'est ce qui fait notre force parce qu'on est unis par
03:30ces moments difficiles et l'union fait la force. Je pense qu'il y a des secrets que ça ne va pas dans
03:38ton coup, tu vas le voir. Tu tapes à deux heures du matin, ton enfant il est malade, il t'appelle,
03:44tu as plus de relations entre guillemets limite qu'une relation plus privée que ta femme. Tu as
03:52des choses que tu dis à tes potes que tu ne diras pas à ta femme. On cloisonne en fait un peu le
03:59travail et la vie de famille. On n'a pas des choses habituelles en permanence. Je ne me
04:06rappelle pas que notre père nous racontait des intentions marquantes ou on s'est laissé
04:12participer. C'est quand il y avait dans les journaux, quand c'était des événements graves,
04:16en fait, que ça apparaissait dans les journaux. Ils n'en avaient pas plus d'informations que ça.
04:20Tom, il n'était pas très causant, donc il ne rentrait pas dans les détails parce que déjà,
04:28il me disait que souvent il voulait me protéger parce que le quotidien de pompier dans les
04:33interventions, parfois c'est des choses un petit peu qui peuvent heurter les sensibilités. Donc il
04:39ne me parlait pas vraiment, mais ce n'était pas tabou non plus. Quand il y a des décès lors des
04:47interventions, ça nous touche toujours parce que nous, on va aider les gens. On sait que ça pourrait
04:51être nos familles, ça pourrait être nos proches et si la famille est proche de quelqu'un. Tu ne vas
04:56pas dire à ta femme quand tu rentres du boulot, un bébé, j'ai massé un nourrisson qui avait
05:01juste accouché il y a trois semaines. Tu ne peux pas lui dire ça. Ce qu'il faut remercier le plus,
05:05ce n'est pas nous, c'est les personnes qui nous entourent au quotidien parce que nous,
05:10on vit de notre passion, mais les personnes qui vivent avec nous, elles subissent notre passion.
05:15Je sais qu'en tout cas, c'est un métier qui le passionnait vraiment. Il était hyper fier d'être
05:23pompier. J'ai compris pourquoi par la suite, parce qu'il y avait une vraie vie en communauté et ça,
05:28c'était vraiment quelque chose de très important pour lui, cette fraternité entre les gars. Et ça,
05:34c'était ce qui le mettait en joie, ce qui le motivait, ce qui le portait.
05:40J'avais envie ensuite, une fois que j'étais pompier volontaire, d'aller au-delà. J'ai passé un
05:49concours pour devenir pompier pro et depuis, je ne regrette pas. J'ai vécu beaucoup de belles
05:54choses avec beaucoup de gens que j'ai rencontrés, très sympas, une famille. C'est une famille,
06:03les pompiers. Ce que j'adore, c'est bête, mais nous, c'est les flammes. C'est tout ce qui est
06:17feu d'appartement, c'est l'adrénaline qui monte. C'est une fascination. Quand tu regardes le
06:28mouvement de la flamme, c'est vrai que c'est quelque chose d'exceptionnel. J'ai trouvé le
06:33feu, j'ai pu l'éteindre. T'es le premier. Tes collègues sont un peu jaloux parce que tu as fait
06:37ton feu. Il y a quelque chose entre le feu et nous, et on aime le feu, mais on le combat.
06:47On combat quelque chose qu'on aime. C'est un risque qu'on doit traiter et pour moi,
06:54c'est très technique. J'essaie de bien me former à ça, de toujours travailler en réflexion,
07:01ne pas prendre de risque. T'as l'air de montrer que tu le sais. C'est ton métier, tu le sais,
07:05t'as des risques. Tu peux tomber dans un feu de cave où il y a des bouteilles de gaz, ça peut
07:10péter. Un feu de garage avec une voiture GPL, ça peut péter. Tu sais très bien que t'as des risques,
07:14mais on y va. On y va, on sait qu'on est fait pour ça. Tu y vas et jusqu'au bout,
07:29tu es avec des collègues. Tu y vas, t'es pas seul, mais t'as toujours ce risque derrière qui te craint.
07:44Thomas était en bonne santé, il n'a jamais eu de problème majeur, ni de grosses opérations,
08:08ni de traitement de fond de quelque maladie que ce soit. Et un peu avant ses 40 ans,
08:13pendant plusieurs mois, il se plaignait de douleurs au dos. Quand je me suis réveillé pour aller
08:17travailler, j'avais une petite douleur au dos, douleur anodine en apparence. J'ai pris sur moi,
08:23je suis allé travailler. Au bout de quelques jours, je me suis rendu compte que ça n'allait
08:28pas. Donc je suis allé voir mon kiné pour qu'ils me remettent un peu tout en place puisque je
08:31sortais d'un déménagement. Trois jours après, rebelote, je retourne voir parce que ça n'allait
08:35pas. Il me dit, Fred, là, il y a un problème, ce n'est pas normal. J'étais en train de conduire
08:43sur l'autoroute et en fait, je me suis dit, en fait, j'ai les intestins qui se sont déchirés
08:48ou quelque chose qui ne va pas à l'intérieur ou l'appendicite qui a éclaté. Je ne savais pas,
08:52tellement c'était douloureux. Je me suis dit, où est l'hôpital le plus proche ? J'ai commencé
08:56à réfléchir en me disant, si je m'arrête et que j'appelle mes collègues pompiers, combien de
08:59temps ça va mettre ? Et puis finalement, comme j'étais à deux minutes d'asservice d'urgence,
09:03j'ai continué à rouler. Quand je suis arrivé, ils m'ont pris en charge tout de suite parce que
09:06je ne devais pas avoir une belle tête. Il y a maintenant un peu plus de quatre mois,
09:13j'avais malheureusement un peu de sang dans les urines. Je vais uriner régulièrement. Je ne suis
09:19pas inquiet, je suis en pleine forme, je fais beaucoup de sport, j'ai vraiment la patate,
09:22donc je ne suis vraiment pas inquiet. Au départ, je n'y ai pas cru, je me suis dit que c'était
09:26probablement quelque chose que j'avais mangé, bu, qui colore. Ça dure et puis c'est de plus en
09:30plus régulier. J'en parle à mon épouse qui me condamne à aller voir un médecin. Je vais voir
09:37mon médecin et là, en 48 heures, tout s'emballe, c'est-à-dire que je me retrouve à faire une
09:42échographie, un scanner, une prise de sang, une analyse d'urine. Et à la tête, vu les yeux que
09:48me faisaient l'échographe et les gens au scanner, j'ai compris qu'il se passait quelque chose.
09:53Là, on est pris dans un mouvement où d'habitude, c'est nous qui aidons les autres. Et là,
10:00j'étais passé de l'autre côté de la barrière, j'étais devenu victime. Et sans comprendre quoi
10:05que ce soit, je subissais le parcours qui s'annonçait, que je ne savais pas encore.
10:11On se sent un peu perdu parce qu'on ne nous dit pas ce qu'on a, parce qu'en fait, personne ne sait,
10:16parce qu'ils ne veulent pas nous dire, même si je pense qu'ils en sont convaincus,
10:21que c'est cette maladie-là avant d'être sûr. C'est le coup de nature parce que je ne m'attendais
10:25pas à ça. J'ai vraiment été surpris du diagnostic. Et voilà, le verdict est tombé. Et en fait,
10:33c'était un adénocarcinome de stade 4. Ça veut dire cancer du poumon de stade 4.
10:41Je ne comprends rien. Je me suis dit, moi, on part pour une boule de graisse. J'ai un liposarcom,
10:47donc elle t'explique, c'est un cancer des tissus mous, donc qui a dégénéré en fait. Cette boule a
10:53dégénéré. Et grade 3, donc grade 4, c'était, tu regardes après, comme tout le monde, tu regardes sur
10:59Internet, grade 4 te laisse une espérance de vie de 6 mois. Ça a été très rapide. Après, en décembre,
11:05il a commencé après à rentrer toute en chambre stérile pendant des mois, sous chimio permanente,
11:11donc ça a été vraiment compliqué. Et c'est vrai que ça a été très rapide, très rapide.
11:17On m'a diagnostiqué un cancer de la moelle osseuse et j'ai su plus tard que c'était en stade 4.
11:23Donc théoriquement, je ne devrais même pas être devant vous pour vous parler.
11:26Quand les examens reviennent et qu'on connaît la dénomination précise et le stade surtout,
11:34à partir de là, ils peuvent envisager le protocole à suivre. Chimiothérapie. Direct.
11:47Et c'est vrai que quand la maladie s'est vraiment emballée et qu'il commençait vraiment à beaucoup
12:04mécréer, à être très affaibli, parce que forcément la chimiothérapie a endommagé d'autres organes de
12:11son corps et notamment il a perdu presque l'usage de la marche à la fin parce que ça agressait la
12:19racine des nerfs qui permet de marcher vite. C'était un traitement très agressif parce que
12:25son cancer était très agressif aussi. Où j'ai eu la chance, c'est que Thierry a eu le cancer deux
12:33mois avant moi et il m'a quand même conseillé pas mal de choses. Dès que j'avais faim, j'allais
12:38au bout sans regarder ce que c'était, vraiment pour reprendre du poids. Parce que le poids,
12:42je faisais le yo-yo, j'ai perdu, je prenais, c'était entre 0 et 10 kg sur trois mois. C'était
12:48vraiment compliqué. Donc lui, le fait qu'il soit passé avant moi, ça m'a bien aidé.
12:53Moi j'ai eu un traitement de chimiothérapie qui a été très agressif où en neuf semaines j'ai perdu
13:03presque 20 kg et je me suis retrouvé sans cheveux, sans poils. C'était très très difficile
13:11physiquement. Puis on se sent faible, on se sent à l'impression de prendre 50 en un coup. Tu prends
13:19plus l'escalier parce que tu n'y arrives plus. Tes gros efforts, c'est de passer du canapé au lit.
13:23Pendant une période, je n'arrivais même plus à boire de l'eau. En fait, l'eau me dégoûtait.
13:28Je buvais de la menthe ou du coca parce que l'eau, je n'y arrivais plus. C'était certains
13:32aliments que je n'arrivais plus à manger. Je me régalais avec McDo, avec de la malbouche,
13:35je prenais plaisir. Mais je ne pouvais pas manger de légumes, je ne pouvais pas manger. C'est
13:40vraiment étrange, le sentiment est bizarre. Puis la nausée, énormément de nausée,
13:44l'envie de revivre. C'était terrible parce qu'il faut l'accepter très vite puisque c'est là. Il
13:51faut bien écouter. C'est très dur. Il faut puiser au plus profond de soi de l'énergie qu'on ne pense
14:00pas forcément avoir, mais qu'on a tous au fond de nous. Quand on est au pied du mur, on n'a pas le
14:05choix. C'est soit ça, soit on meurt. Ce deal-là, ce n'est quand même pas cool. C'est un moment un
14:13peu difficile. Soit on décide de lâcher, soit on se bat. Je pense qu'avec tous les collègues,
14:22on a décidé de se battre. Quand il est rentré à l'hôpital, on avait décidé qu'on se marierait
14:30fin du mois d'août. Du coup, on avait envie, il était content, on avait envie de regrouper
14:38notre famille, nos amis, vraiment faire quelque chose qui nous tenait à cœur. Moi aussi, ça m'a
14:45sorti la tête de l'eau parce que ça commençait à être très dur. Son état s'était tellement
14:58dégradé qu'on n'a pas pu se marier à l'extérieur. On a dû le faire dans les jardins de l'hôpital
15:06l'archer.
15:30Et ça a été d'ailleurs très rapide parce qu'ils nous ont dit qu'il fallait faire vite.
15:35Donc on s'est mariés dans les jardins. C'était magnifique, c'était rempli d'amour,
15:47c'était génial. Et je pense que ça lui a fait du bien, donc c'est cool.
16:05C'est génial parce qu'on dit qu'on va se marier, on va se marier, on va se marier.
16:14On se pose la question pourquoi moi et pourquoi le cancer ? Et juste avant moi,
16:38il y avait un collègue dont je pense à lui, puisque moi j'ai eu la chance de m'en sortir
16:43lui non, qui a eu une tumeur au niveau du cerveau. Je pense à toi Loïc. Il avait eu ce
16:51genre de problème, donc on le soutenait. Et tout d'un coup, je me rendais compte que j'étais en
16:56soin en même temps que lui. Il avait réussi à s'en sortir temporairement. Il avait pu reprendre
17:03le travail. Il s'était acharné pour reprendre sa passion parce que ce n'est pas un travail,
17:11c'est une passion. Avec beaucoup de chance, je m'en suis sorti, j'ai pu reprendre au bout de
17:15neuf mois. Malheureusement, Loïc n'a pas eu la chance de s'en sortir. Et des fois,
17:24on a ce sentiment de culpabilité, on se dit pourquoi moi je m'en suis sorti et lui non.
17:29Donc moi, j'ai eu la chance de pouvoir rebondir et de refaire entièrement ce métier. On se prouve
17:37qu'on existe. En travaillant, en retournant au travail, on se prouve qu'on existe et qu'on a
17:42encore la possibilité d'aider notre prochain malgré tout. Mais on a toujours une petite pensée
17:48pour ceux qui n'ont pas réussi à s'en sortir. C'est la première réflexion que j'ai eu quand
18:05on m'a dit ça peut être ça. Je dis mais non, ce ne sera pas ça. Et puis quand on me dit oui,
18:11c'est ça, vous êtes sûr ? Oui, on en est sûr. J'ai eu ce sentiment d'injustice, c'était terrible.
18:20Avant 40 ans, être malade comme ça, c'était tellement injuste. Personne ne s'attend à être
18:26malade et avoir le cancer. Et quand on est concerné par la maladie, on réfléchit évidemment à pourquoi,
18:32comment, qu'est-ce que j'ai fait de mal, ainsi de suite. Et on trouve des cas similaires à nous
18:38que dans ma profession, en tout cas beaucoup. Le cancer a toujours existé dans notre profession.
18:54Cette problématique a été mise en lumière après les attentats du World Trade Center où des centaines
18:59de sapeurs-pompiers ont déclaré des cancers. Il était 8h56 à New York.
19:10Presque 15h à Paris, 9h du matin là-bas, c'est l'heure où l'Amérique démarre sa journée. 9h14,
19:16un deuxième avion de ligne éventre la tour sud. Les deux tours géantes du World Trade Center
19:25s'effondrent. Beaucoup de gens dans mon entourage sont tombés malades et on n'a pas forcément toujours
19:31fait le lien. Beaucoup de gens sont tombés malades alors qu'ils étaient en activité,
19:35beaucoup de gens sont tombés malades tout de suite après avoir arrêté leur activité, donc à la retraite.
19:40Après le décès de notre papa, quand on a vu qu'il y avait d'autres cancers qui se développaient dans
19:44la même caserne, on a vraiment commencé à se poser des questions. Et surtout que c'était des gens
19:49qui étaient quand même en bonne santé physique et de plus en plus jeunes. On apprend que de plus
19:55en plus jeunes, on a des collègues qui développent des cancers. J'en ai parlé aux cancérologues en
20:01disant que j'ai des enfants, j'ai un frère, ils sauraient tout. Est-ce qu'ils doivent surveiller
20:05leur vessie ? Est-ce qu'on n'est plus sujet ? Est-ce qu'on est sensible ? Est-ce qu'il y a un lien
20:09héréditaire ? Et là, le cancérologue me dit que dans le cancer de vessie, il n'y a aucun lien
20:14héréditaire. C'est un cancer provoqué, qui est provoqué soit par la fumée de
20:20cigarettes, de drogue, soit par l'exposition aux produits chimiques. Moi, je n'ai jamais fumé de
20:27ma vie. Je n'ai jamais pris de drogue. L'exposition aux produits chimiques, pas plus que les autres.
20:32Donc, j'ai mis ça dans un coin de ma tête. Les semaines passant, on a beaucoup, beaucoup de
20:41questions. Et c'est vrai que ce point-là de lien métier de pompier, cancer, parce qu'on se dit
20:47merde, 40 ans, cancer, sportif, le mec qui ne fume pas, il y a un truc qui cloche. Le cancérologue,
20:55je lui ai demandé, vous en pensez quoi ? Qu'est-ce que ça peut être ? Et lui me dit, on n'a rien
21:01qui est officiel là-dessus, mais c'est possible, c'est même probable que ça puisse être ça,
21:07puisque on est exposé à beaucoup de produits chimiques. Le cancer des testicules, c'est un
21:13cancer qui peut être provoqué par l'exposition à des nanoparticules, à des produits chimiques,
21:19à plein de choses comme ça. Tous les nouveaux produits mis dans les matériaux, donc tout ce
21:30qui est retard d'oeuvre de flammes, donc plein de produits, je ne pourrais pas te citer lesquels,
21:35mais qui se mettent dans les suives, dans les poussières d'incendie, qui se répandent sur les
21:40tenues, qui traversent les parois des tenues, les pores de la peau pendant l'effort avec la
21:46chaleur, tout ça, sont dilatés et des nanoparticules rentrent dans le corps et se stockent dans les
21:52différents organes et créent des cancers. Ils sont en train de mettre en lien que ces
21:57microparticules en fait sont cancérigènes et qu'en fait, si on ne les nettoie pas bien,
22:01de manière, je répète, industrielle, donc ça, ça a été énormissime. Pour moi, ça a été une bombe,
22:08cette annonce, parce qu'en fait, là, on est face à une réelle problématique.
22:21Attends, pourquoi on est plus touché que les autres ? Pourquoi ?
22:24Je n'ai pas de doute scientifiquement sur cette problématique et d'ailleurs, jusqu'à présent,
22:29il y avait ce doute puisque le Centre international de recherche contre le cancer,
22:33qui avait réfléchi sur la question en 2007, avait positionné le métier de pompier comme
22:41probablement cancérigène pour l'homme. Ils ont refait une étude en 2022, donc là,
22:45fort de l'ensemble des études que moi-même, j'avais eu la modeste capacité en lecture et là,
22:50c'est plutôt des gens beaucoup plus armés que moi sur ce thème, 25 spécialistes de huit pays
22:56différents qui ont relu des études de grande qualité scientifique sur les 15 dernières années
23:01et qui, du coup, ont upgradé la classification du métier de sapeur-pompier en cancérogène certain.
23:06On est passé du groupe 2B au groupe 1. Donc, depuis juin 2022, il n'y a plus aucun doute.
23:12Scientifiquement, on a une preuve absolue que le métier de sapeur-pompier augmente le risque cancer.
23:19D'abord, nos autorités nous disent que la fumée française est différente des autres fumées.
23:34Ensuite, nos autorités nous disent que les études scientifiques menées par d'autres scientifiques ne
23:40sont pas applicables en France. Ce déni de la part de ceux qui nous emploient n'est pas acceptable.
23:45Je le dirais simplement, c'est dégueulasse.
23:46Pourquoi ?
23:48Pourquoi ? Je veux dire, on n'est pas moins malade. On est constitué exactement de la même façon
23:53qu'un pompier aux Etats-Unis, qu'un pompier canadien, qu'un pompier suédois, belge. Voilà,
23:58il n'y a pas de différence. On est tous des êtres humains et on est tous confrontés au même
24:02polluant, au même retardateur de flammes, au même toxique. Donc, il n'y a pas de raison que nous,
24:09en France, on ne soit pas concernés également.
24:12Moi, je sais que mon cancer, au Canada, il est reconnu en tant que maladie professionnelle.
24:16Je me dis, attends, peut-être que c'est les fumées aussi.
24:18Pendant des années, j'ai fait des feux. Je suis rentré chez moi, j'avais la gueule noire.
24:22Je mouchais noir régulièrement. Donc, ça ne peut venir que de là. Donc, je me suis vite fait une raison.
24:29On reste dans une forme de dynamique, d'interrogation. Est-ce que le cancer, réellement,
24:33chez le pompier, ça existe ? En 2009, ils ont fait une étude qui s'appelle l'étude CEPRIM,
24:39qui faisait un comparatif sur 30 ans. Ils ont pu conclure que, finalement,
24:44il y avait probablement une augmentation du nombre de décès liés à certains cancers,
24:49en l'occurrence, testicules, vessies, prostates.
24:53On n'en a rien fait. On a cet élément qui a été amené en réflexion franco-française
25:00avec des limites liées simplement au fait qu'on n'a pas beaucoup de sapeurs-pompiers en France.
25:07On n'a pas assez de nombre de sapeurs-pompiers pour avoir des chiffres qui, statistiquement, sont valides.
25:12C'est pour ça que ce sont les États-Unis et le Canada qui amènent leurs chiffres.
25:15Nous, on n'est que dans des augmentations, mais qui ne sont pas statistiquement fiables.
25:20Mais ça reste des augmentations. Ça, c'était très net.
25:23Évidemment, à la fin de cette étude, intelligemment, il avait été demandé de poursuivre cette étude,
25:28mais elle n'a pas été poursuivie.
25:30Aujourd'hui, la procédure pour pouvoir faire reconnaître cette maladie en tant que maladie professionnelle,
25:37c'est très compliqué. C'est vrai que je mène plusieurs combats.
25:41Je mène un combat physique, je mène un combat moral, parce que c'est dur, j'en ai parlé.
25:46Psychologiquement, ce n'est pas évident. Il faut l'accepter.
25:50Et je mène un combat administratif.
25:52C'est tout un protocole très administratif, avec des explications,
25:58avec des expertises, des contre-expertises.
26:01Il a dû se déplacer à tout le monde, je crois, malgré son état qui se détériorait.
26:06Et ça ne lui tenait vraiment à cœur que d'essayer de trouver s'il y avait un lien.
26:13Ça commence par des expertises.
26:15Je vais voir un médecin, et lui va expertiser avec ses connaissances,
26:20savoir si le cancer que j'ai eu peut être dû à mon exposition,
26:25mon métier, les activités professionnelles que j'ai.
26:29Le premier que j'ai vu, il ne s'est pas prononcé.
26:32En cinq minutes, il a plié l'affaire et m'a renvoyé chez moi,
26:35en me disant qu'il n'y avait pas de raison.
26:37Le gars me reçoit pendant dix minutes.
26:39Il me pose trois questions.
26:40J'avais tout un dossier sur les interventions,
26:43sur ce qui était produit par les fumées, mais ça ne m'intéresse pas.
26:47Il met un avis négatif sur la reconnaissance de ma vie professionnelle.
26:51Il m'a amené vers un autre médecin qui m'a expertisé.
26:54Quand j'ai été le voir, je lui ai amené suffisamment de documents et de matières
26:59pour qu'il soit incapable de répondre,
27:04et qu'il m'envoie vers un autre médecin expert.
27:07Entre-temps, je déménage en Gironde.
27:09Et là, le SDIST m'envoie voir un médecin généraliste à Arcachon.
27:13Un médecin généraliste pour savoir si un cancer est reconnu maladie professionnelle chez les pompiers.
27:18Le pauvre gars me dit qu'il est complètement incompétent pour ça.
27:23Ça me dépasse.
27:25Personne n'est prêt.
27:26Aucun médecin n'est prêt, n'est formé pour dire
27:30« Oui, ce monsieur est atteint d'un cancer qui est lié à son travail. »
27:33Aujourd'hui, rien n'est fait pour ça.
27:36C'est insurmontable.
27:38Rien n'est fait pour nous faciliter la tâche.
27:43C'est incroyable.
27:47Il est vrai qu'aujourd'hui, il n'y a aucun accompagnement pour nos malades.
27:51La maladie professionnelle est couverte par des tableaux d'identification.
27:54Si vous n'êtes pas dans le tableau, vous n'êtes pas pris en charge.
28:01Au début, il y a des médecins qui n'étaient pas très optimistes.
28:06Et en fait, il n'a rien lâché.
28:08Et nous, on ne l'a pas lâché non plus.
28:11Et la bonne nouvelle, c'est qu'en juin 2020,
28:17un an et demi que Thomas était malade,
28:20on a eu l'incroyable nouvelle que la nouvelle était tombée.
28:26La maladie de Thomas, son cancer des poumons,
28:29a été reconnue maladie professionnelle pour la première fois en France.
28:36J'ai très envie qu'elle soit reconnue en tant que maladie professionnelle.
28:39Pourquoi ?
28:40Parce que j'aurai probablement un sentiment de reconnaissance aussi
28:46de toutes ces années de service.
28:50Je l'ai dit, je vais le redire, on n'est pas du consommable.
28:54Je veux dire, on n'est pas un sapeur-pompier.
28:57Ce n'est pas quelque chose qu'on jette une fois qu'on n'en a plus besoin.
29:02Jamais le ministre de l'Intérieur ne pourrait imaginer
29:04engager ses forces de police sur des théâtres d'attentats
29:07ou de risques divers sans arme.
29:09Non.
29:11Alors pourquoi considérer le pompier comme de la chair à canon ?
29:14Déconsommable.
29:16Nous sommes bons à aller au feu, quel que soit le risque.
29:19Et si nous sommes plus bons, nous sommes mis de côté.
29:27Il y a encore toujours la menace qui plane de nous dire
29:30si vous êtes malade et si vous êtes reconnu en maladie professionnelle,
29:33vous ne serez plus pompier.
29:35Alors en fait, ça n'a rien à voir.
29:37Ce n'est pas parce qu'on a une maladie professionnelle, qu'on a un handicap,
29:40qu'on ne peut plus être pompier.
29:43C'est un truc, moi je trouve ça un peu difficile
29:46de nous proposer ça comme solution.
29:49De nous repunir de la maladie qu'on a eue à cause du travail.
30:00Alors j'ai commencé une démarche il n'y a pas longtemps.
30:04Parce que j'avais peur aussi, entre guillemets,
30:06tu te dis je passe un temps malade professionnel à cause des fumées.
30:11Mais est-ce qu'ils vont m'enlever du feu aussi ?
30:14C'est mon stress entre guillemets.
30:16Et j'en ai bien réfléchi, j'en ai parlé avec ma femme.
30:19Et c'est vrai qu'elles sont là, les épouses de tes pôles,
30:21elles sont là aussi pour t'écouter.
30:23Elle m'a dit fais-le, c'est pour l'avenir, c'est pour les jeunes.
30:26Tu es là pour les jeunes.
30:41Encore une fois, ce témoignage doit pouvoir faire avancer les choses.
30:44Aujourd'hui, je ne sais pas si ça va être le cas,
30:47si mon cancer va être connu comme une maladie professionnelle.
30:51Je ne sais pas si on va trouver un expert
30:53qui va pouvoir définir si cette maladie va être connue.
30:57Tout ça, c'est un stress supplémentaire que je vis,
31:00que d'autres collègues à moi vivent.
31:04On n'a pas besoin de ça.
31:06On a suffisamment de choses à penser.
31:08Je ne peux pas être sur tous les fronts.
31:10Il y a un moment ou un autre, je vais devoir lâcher.
31:14Je dois faire des choix et penser à moi, malheureusement.
31:18Ce combat, je le mène parce que je pense aussi aux autres.
31:22Malheureusement, il risque qu'il y en ait d'autres.
31:25Je veux que ces gens-là, lorsque ça leur arrivera,
31:30et je ne le souhaite absolument personne,
31:32puissent se dire qu'il y a des gens avant qui ont fait ce qu'il fallait
31:36pour que les choses se fassent naturellement
31:39et qu'on reconnaisse rapidement
31:41sans qu'il y ait une montagne administrative de choses à faire.
31:44C'est ce qu'il faut faire.
31:56Une phrase que m'a dit mon fils, qui pour moi résume bien tout ça,
32:00il m'a dit, quelques temps après que son père soit parti,
32:03il me dit, tu vois maman, c'est vraiment injuste la vie.
32:06Forcément, un petit garçon, même pas aux ans qu'il perd son père,
32:09qu'il le voit se détériorer,
32:11c'est juste insurmontable, insupportable.
32:14Et il me dit, tu vois, c'est pas juste, maman,
32:16parce que papa, c'était un pompier.
32:18Un pompier, il sauve des vies.
32:20Il risque sa vie pour sauver des vies.
32:22Et il est mort de ça.
32:24C'est ça, il faut essayer d'avoir les bons mots derrière
32:27pour dire, oui, non, qu'est-ce qu'on dit ?
32:31C'est hyper complexe.
32:33Et du coup, j'ai trouvé que le fait d'avoir mis en avant,
32:39ça, c'est pour mon avis personnel et mon histoire de famille.
32:43Je trouve que c'était important que je dise à mon fils,
32:46ouais, mais ton père, il a été pompier 15 ans,
32:49il s'est régalé, il a kiffé sa vie.
32:51Et c'était un métier qu'il adorait, qu'il passionnait.
32:54Et tu peux être fière de ton père, parce que c'était un super pompier.
32:57Mais tu sais, après, en tout cas, ton père n'a rien fait de mal.
33:02Il s'est pas mis en danger lui-même.
33:04Donc, il peut rien...
33:07On n'a rien à lui reprocher, mais lui, il se reproche pas.
33:09Du coup, ça m'a aussi, moi, un petit peu...
33:13Pas être trop dans la colère, en fait.
33:15Parce qu'on est...
33:17C'est normal qu'on soit dans la colère.
33:20Quand on perd son mari, qui a 41 ans,
33:23enfin, c'est pas juste.
33:26Et après, on doit élever l'enfant toute seule.
33:29Et qui, effectivement, verbalise ce genre de choses.
33:33Parce que, voilà, les pompiers, c'est des héros, et c'est vrai.
33:36Pour moi, c'est des héros, les pompiers, parce qu'ils font un super job.
33:39Je suis quand même convaincu que ce combat-là,
33:42il faut le porter, il faut le continuer.
33:44Parce que c'est trop dur.
33:46C'est trop dur pour les familles, c'est trop dur pour les collègues.
33:49Et malheureusement, je suis convaincu
33:52qu'il y a encore plein de gens qui vont être malades.
33:54Parce que la solution, elle est pas si simple.
33:57C'est que la reconnaissance de maladies professionnelles
33:59va imposer à l'administration
34:02un vrai travail.
34:05Oui, parce que ça coûte cher
34:07de rembourser à la Sécurité sociale une maladie professionnelle.
34:09Ça coûte très cher.
34:11Et c'est pas la rente qui coûte cher.
34:13C'est le remboursement des frais et des soins.
34:15Puisqu'on serait dans un équivalent d'accident de service,
34:18l'administration serait pleinement responsable.
34:21Et c'est probablement pour ça qu'on reconnaît peu de maladies professionnelles
34:24dans la fonction publique.
34:26Parce que la fonction publique, elle va exploser.
34:28Elle n'aura pas la capacité de payer.
34:30Mais si elle n'a pas la capacité de payer,
34:32alors elle fera de la prévention.
34:34Elle nous donnera du temps,
34:36elle nous donnera de la formation,
34:38elle nous donnera des moyens de dépister des cancers plus précocement
34:41pour qu'ils coûtent moins cher,
34:43non pas à eux, mais à la société.
34:45Peu importe, ça ira dans le bon sens.
34:50On est à un carrefour de générations
34:53où les techniques changent,
34:56les mentalités changent,
34:58les connaissances changent
35:00et le service, tout se suit en fait.
35:03Ce serait bien que le service santé prenne cette direction,
35:06de suivre un peu plus,
35:08tant au niveau préventif
35:10qu'au niveau suivi
35:12de tout ce qui se passe à l'heure actuelle par rapport aux personnes.
35:15Parce que c'est vrai que pendant longtemps,
35:17on se sent très seul.
35:22On a une visite médicale tous les ans, c'est vrai.
35:24Mais par exemple, au début, quand on est rentré,
35:26on faisait une radio des poumons tous les deux ans ou tous les trois ans.
35:29Maintenant, on n'en fait plus du tout.
35:32On fait des tests à l'effort régulièrement.
35:34Maintenant, on ne le fait plus.
35:36Maintenant, ils attendent 45 ans.
35:38J'ai l'impression que...
35:40Oui, on a un suivi, on a une visite médicale,
35:42mais j'ai l'impression qu'elles ne voient pas grand-chose.
35:48Quand on est dans une caserne et qu'on est pompiers,
35:50on dit voilà, ils ont brûlé,
35:52c'est une caserne, on est content.
35:54Mais c'est tellement évident.
35:56Et les jeunes d'aujourd'hui ont encore ce réflexe.
35:58Mais j'ai envie de leur dire non.
36:02Dans le passé,
36:04le commandement nous faisait faire n'importe quoi.
36:06L'appareil respiratoire isolant,
36:08c'était une option.
36:10Au plus, on respirait de la fumée,
36:12au plus, on était considéré comme un vrai pompier.
36:15On dirait que t'es en train de faire du feu à l'époque.
36:17Tu sentais le feu encore deux jours après,
36:19dans les cheveux, dans tout.
36:21Moi, je me rappelle, à l'époque, je t'ai logé quand même.
36:23Je me disais, putain, j'ai ramené toute cette fumée.
36:25Même si tu laissais les trucs sur le palier,
36:27mais t'en avais sous les ongles,
36:29dans le noir, tu mouchais,
36:31tu embrasses ta femme le matin,
36:33mais il fallait bien deux jours pour que ça s'enlève.
36:35Et tu te dis, putain, j'ai ramené tout ça à la maison.
36:37Ta femme, tes enfants,
36:39ils ont eu toutes ces particules.
36:47On est content quand ça s'en la suit.
36:49Ça veut dire qu'on a fait quelque chose.
36:51Mais il ne faut pas respirer ça,
36:53il faut faire quelque chose.
36:55Et pour faire ce qu'il faut,
36:57il faut qu'on nous donne les moyens.
36:59Il y a des choses qui doivent revoir dans leur système.
37:01C'est pas eux les responsables.
37:03Il me semble qu'il y a des choses
37:05qui doivent être modifiées
37:07pour éviter
37:09que des maladies se développent.
37:11Et on n'est pas trop entendu,
37:13parce qu'on sait que si on doit
37:15changer notre manière de travailler,
37:17si on doit mieux se protéger,
37:19si on doit mieux protéger tous les pompiers de France,
37:21ça coûte une fortune.
37:23Et il y a toujours ce problème économique
37:25qui est là.
37:29Et puis les gens qui n'ont pas vécu la maladie
37:31ne peuvent pas comprendre.
37:33Derrière tout ça, il y a une obligation de recherche.
37:35Il va falloir mettre en place des dispositifs
37:37de protection de toutes nos voies de contamination.
37:39Mais il y a aussi
37:41le coût financier.
37:43Ce coût financier qui est souvent mis à l'avant de la scène.
37:45On nous explique que tout ce que l'on demande,
37:47ça coûte trop cher.
37:49Énormément cher.
37:51Mais pour autant, la vie n'a pas de prix.
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