La sénatrice LR des Hauts de Seine, Christine Lavarde a réagi au micro de Public Sénat à la nomination de François Bayrou et esquisse le défi qui l’attend. « Il faut que chacun mette de l’eau dans son vin et accepte des choses qui ne sont pas forcément dans son ADN propre.
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00:00à avoir lieu à 17h entre Michel Barnier et François Bayrou.
00:04Une réaction à cette information et la nomination de François Bayrou à Matignon ?
00:10Enfin, nous avons un Premier ministre.
00:12Il aura quand même fallu plus d'une semaine,
00:14alors qu'initialement, la nomination devait être faite très rapidement.
00:19C'est un nom qui circulait quand même depuis le début.
00:23C'est pas une surprise, quoi.
00:24C'est pas une surprise, c'est-à-dire que c'est pas un nom tiré du chapeau, inconnu.
00:29Il faisait partie vraiment des outsiders qu'on pouvait jouer gagnant.
00:34Alors, est-ce que sa position politique,
00:36lui qui se revendique du centre du centre, est-ce qu'elle vous convient ?
00:39Est-ce que les LR pourraient toper ?
00:41Par exemple, est-ce que vous pourriez entrer au gouvernement Bayrou ?
00:45Alors, déjà, je ne peux pas avoir un avis pour les LR dans leur globalité.
00:50Moi, je peux vous dire qu'à titre personnel, de toute façon,
00:54il fallait d'urgence un nouveau Premier ministre.
00:57Ensuite, je pense que dans la configuration actuelle
01:00et au regard de tous les défis qui attendent notre pays,
01:04chaque parti politique, chaque famille politique
01:08doit déjà prendre conscience de l'urgence d'aujourd'hui
01:10avant de penser aux prochaines échéances 2027 pour ne pas la citer.
01:16Et que là, il est temps que chacun mette un peu d'eau dans son vin
01:20et finalement, accepte des choses qui n'est pas forcément dans son ADN propre,
01:25mais de manière à trouver un consensus
01:26pour qu'on arrive au moins à avoir un budget voté en tant que tel.
01:30Parce que la loi spéciale, elle va permettre de fonctionner,
01:32mais ce n'est pas un budget.
01:33Et donc ça, ça appelle en fait, pas des renoncements,
01:36mais au moins d'accepter d'aller un peu en dehors de ce qui est sa ligne politique
01:43pour trouver un consensus national.
01:44Bruno Retailleau, qui était votre chef de file ici au groupe LR au Sénat,
01:48qui a bien imprimé sa marque avec le gouvernement Barnier,
01:51est-ce qu'il peut rester et être compatible avec une ligne François Bayrou selon vous ?
01:56De toute façon, aujourd'hui, je pense qu'aucun Premier ministre
02:00n'a vraiment la capacité de pouvoir mener une politique qui serait la sienne,
02:05puisqu'on voit bien que de toute façon,
02:07il existe toujours l'épée de Damoclès de la censure.
02:10Dès lors que deux groupes, à savoir le Rassemble national et le NFP,
02:16décident de censurer.
02:17Donc aujourd'hui, on voit, et c'était aussi un peu l'idée de savoir
02:20si on devait faire ou pas un gouvernement de coalition.
02:22Je ne suis pas sûre que ce soit forcément la bonne chose à faire,
02:26mais il faut.
02:27Et après, aujourd'hui, on voit bien que Bruno Retailleau a dit
02:31qu'il était prêt à continuer sa mission.
02:34En ce moment, il travaille sur un sujet qui est largement transpartisan,
02:40puisqu'il émane d'une commission, le narcotrafic.
02:44Et là, je ne vois personne qui s'oppose à ce qu'on prenne enfin des mesures
02:47un peu répressives pour lutter contre ce fléau.
02:50Donc vous, vous êtes plutôt conciliante avec la ligne Bayrou,
02:53mais on sait que dans votre groupe LR,
02:55il y en a d'autres qui, aujourd'hui, sont peut-être moins contents
02:59de cette nomination, vous nous le dites.
03:00Disons que moi, j'ai pris ma carte dans un parti politique
03:03à l'époque où l'UDF n'existait plus.
03:05Mais naturellement, au sein de la famille UMP,
03:08moi, j'appartenais plutôt à ce courant de l'UDF.
03:11Donc je suis effectivement certainement plus proche de la politique
03:16telle que François Bayrou a pu la définir par le passé
03:19que certains de mes collègues qui viendraient du RPR ou autres.
03:23Mais après, je sais qu'on va...
03:25Enfin, je ne suis pas d'accord avec toutes les propositions
03:29qu'il a pu faire dans le passé.
03:31Et après, voilà, aujourd'hui, ce qui est certain,
03:33c'est que demain, on ne pourra ni mettre en place une politique 100% libérale,
03:37ni mettre en place une politique qui repose par uniquement
03:41des hausses de fiscalité pour financer encore plus de dépenses.
03:45Donc on voit bien que ni le programme du Nouveau Front Populaire,
03:48ni un programme à la Milaye, pour ne pas le citer,
03:52peuvent trouver sa place parce que sinon,
03:54automatiquement, le gouvernement sera censuré.
03:57– Et une dernière question très rapide,
03:59quelle doit être la prochaine étape pour François Bayrou ?
04:02Qu'est-ce qu'il doit faire, très concrètement ?
04:04Il doit faire rassembler tout le monde autour de la table à Matignon ?
04:07Qu'est-ce que vous lui demandez ? Qu'est-ce que vous lui conseillerez ?
04:10– Je pense qu'aujourd'hui, vraiment,
04:13là, on va voter la loi spéciale la semaine prochaine.
04:15Alors, il va peut-être y avoir des soubresauts entre certains
04:17qui veulent faire fi de l'avis du Conseil d'État et aller déposer…
04:21– Avec d'ailleurs un gouvernement démissionnaire
04:22et un Premier ministre nommé, ça va être particulier comme moment.
04:25– Après, le Premier ministre peut toujours porter le texte.
04:29J'ai compris qu'il souhaitait que Laurent Saint-Martin reste.
04:31Alors, après, est-ce que Laurent Saint-Martin peut rester
04:34dans le même poste ministériel ou autre ?
04:35En tout cas, il a montré sa compétence dans les débats parlementaires.
04:40Mais la vraie échéance, c'est de construire un budget.
04:43Et effectivement, si jamais on veut y arriver,
04:45en tout cas, je pense qu'il va falloir écouter chacun des groupes politiques
04:51pour savoir les lignes rouges et ensuite voir ce qu'on peut glisser
04:56entre ces lignes rouges.
04:57Et puis, peut-être dire à certains que la ligne rouge,
04:59elle peut peut-être devenir orange parce que sinon, on n'y arrivera pas.
05:02– Eh bien, merci.