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Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Bonjour Bruno Retailleau.
00:01Bonjour Sonia Mabrouk.
00:02Bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1.
00:04Vous êtes le ministre de l'Intérieur,
00:06il reste encore quelques heures avant la très probable censure du gouvernement.
00:10Michel Barnier croit encore possible de ne pas être censuré.
00:13Emmanuel Macron ne peut croire, a-t-il fait savoir, qu'il y aura une telle censure.
00:18Vous nous avez habitué, monsieur le ministre, à un discours de vérité.
00:21Est-ce que c'est déjà terminé tout cela ?
00:23Rien n'est terminé tant qu'on n'a pas voté et décompté les votes.
00:27Mais on voit bien qu'on s'achemine vers une censure.
00:30Pourquoi se le cacher ?
00:31Chacun se disait mais non, on va rester dans un cadre où la raison prédominera.
00:36Non, on a quitté ce cadre pour l'irrationnel
00:39et on va voir le Rassemblement national voter une motion de censure de LFI,
00:45des insoumis qui les insultent.
00:46Ils vont voter une motion de censure des insoumis qui les insultent
00:51puisque dans cette motion de censure, le Premier ministre l'a indiqué hier soir,
00:55il y a cette phrase qui est terrible, puisqu'il l'accuse notamment par la motion de censure.
01:00LFI accuse le Premier ministre d'avoir cédé aux pires obsessions de l'extrême droite.
01:05Ici, d'ailleurs, des textes que je porte, une loi immigration
01:09et notamment la modification de l'aide médicale d'État.
01:13Vous avez été l'un des premiers, Bruno Rotaillot, à dénoncer cette collusion supposée ou réelle
01:17entre le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire.
01:20Le Rassemblement national qui affirme qu'une motion de censure,
01:23ça ne vaut pas une alliance en réalité. Que leur répondez-vous ?
01:26On ne mêle pas ces voix, les voix du RN, aux voix des insoumis.
01:31Les insoumis qui, il y a quelques jours, je veux le rappeler,
01:33ont déposé une proposition de loi sur le bureau de l'Assemblée nationale.
01:36Cette proposition de loi a pour objectif d'abroger, pardonnez-moi,
01:40d'abroger le délit d'apologie de terrorisme.
01:43C'est cela. Il faut se rappeler ce qu'était le projet politique,
01:47notamment pendant les législatives de la gauche, de cette gauche-là,
01:50où il fallait revenir sur la loi séparatiste qui combat l'islamisme,
01:54où il fallait ouvrir toutes les portes, toutes grandes d'ailleurs,
01:57pour faire place à une immigration de masse, etc.
02:01Moi, je pense que la politique, ce sont des convictions.
02:04Et il n'y a pas pire en politique que de voter contre ces convictions.
02:07C'est très important ce que vous dites, mais alors que répondez-vous
02:09à ce qui renvoie le camp présidentiel à l'alliance qui s'est formée
02:11à l'entre-deux-tours des législatives entre Macroniste et LFI,
02:15les mêmes LFI dont vous avez rappelé, si je puis dire, le pédigré et le parcours à l'instant ?
02:19Je ne suis pas comptable de cette alliance.
02:20Vous avez participé à un gouvernement sous l'autorité aussi d'un président, Emmanuel Macron.
02:25Non, mais je participe à un gouvernement dont le chef du gouvernement, c'est Michel Barnier.
02:31Ce n'est pas du tout le même cas de figure où précédemment,
02:34Emmanuel Macron a été président de la République, un hyper-président,
02:37mais il cumulait aussi finalement la fonction de chef de gouvernement.
02:41Ce qui a rendu possible pour moi l'entrée au gouvernement,
02:44c'est que désormais, les institutions étaient remises en place,
02:47le président qui préside, un chef de gouvernement qui,
02:50selon l'article 20 de la Constitution de la Ve République,
02:54finalement, conduit, détermine et conduit la politique de la nation.
02:57Monsieur Artaud, nous sommes à un moment important.
02:58Certains diraient grave, on va parler des conséquences.
03:01L'une des questions fondamentales, me semble-t-il, est de savoir
03:04à qui on va imputer la situation à partir de ce soir et demain.
03:08Qui sera comptable et responsable d'un probable chaos, selon vous ?
03:12C'est le chaos, c'est le danger, mais cette curieuse alliance
03:16de la Carpe et du Lapin, je l'ai dit hier à l'Assemblée nationale,
03:19aux questions d'actualité, entre les Insoumis, l'extrême gauche
03:23et le Rassemblement national.
03:24C'est finalement une mélenchonisation du Rassemblement national.
03:29Et le Rassemblement national, écoutez-moi bien, c'est terrible,
03:32parce qu'il y a deux motions de censure.
03:33Il y a la motion de censure du Rassemblement national
03:35et la motion de censure de LFI, et de la gauche.
03:38Eh bien, c'est le Rassemblement national qui va voter la motion de censure de LFI.
03:43Ça veut dire qu'ils apportent du crédit, une victoire à monsieur Mélenchon.
03:47Oui, c'est la mélenchonisation de madame Marine Le Pen.
03:50Et Marine Le Pen accepte donc, finalement, la domination politique
03:55et idéologique des Insoumis en apportant les voix de son groupe.
03:59Vous voulez dire que Marine Le Pen est soumise aux Insoumis ?
04:02Bien sûr, il y a deux motions, encore une fois.
04:04Celle qui est rédigée par le Rassemblement national
04:06et l'autre qui est rédigée par les Insoumis.
04:08Par monsieur, sous la dictée de monsieur Mélenchon.
04:10Et madame Le Pen apporte son crédit à la motion de censure.
04:13Ce n'est pas LFI qui va voter la motion de censure
04:17déposée par Marine Le Pen, par le Rassemblement national.
04:20C'est l'inverse.
04:21C'est donc bien une victoire qu'elle va donner ce soir.
04:24Et j'invite les électeurs du Rassemblement national et les Français.
04:27Si cette motion de censure est votée,
04:29ils écouteront les commentaires de madame Pannot et des autres ce soir.
04:33Et ils verront, ils vont plastronner, ils vont crier leur victoire.
04:36Cette victoire aura été possible par ce fait que Marine Le Pen
04:40et son groupe auront mêlé leur voix à celle des Insoumis
04:44qui veulent le chaos.
04:45C'est un principe politique pour eux.
04:46Qui a permis cette situation ?
04:48Qui est à l'origine de telle situation ?
04:50Qui est, selon certains, l'artisan du chaos, l'ingénieur de cette...
04:53L'ingénieur du chaos, ce sont d'abord les Insoumis.
04:56Ils ont théorisé...
04:57Certains croient qu'Emmanuel Macron est l'erreur originelle de la dissolution.
05:00Alors, ce n'est pas moi qui vais justifier,
05:01ce n'est pas mon rôle d'ailleurs, cette dissolution,
05:04cette inexplicable dissolution.
05:06Mais on sait parfaitement qu'ils ont un but, les Insoumis,
05:09par la désobéissance civile, par exemple,
05:11c'est-à-dire le non-respect de la loi,
05:13par la brutalisation du débat politique.
05:15Vous estimez que Marine Le Pen est dans cette logique aujourd'hui,
05:17elle qui, pendant des mois, voire des années,
05:19a mis en place, théorisé une stratégie de la respectabilité ?
05:21Exactement.
05:22On passe de la respectabilisation à la mélenchonisation.
05:26C'est un moment que je déplore.
05:28Je pense que c'est une faute politique.
05:29La pire des fautes politiques, j'y reviens,
05:31c'est quand on n'est pas sincère.
05:33Pourquoi est-ce que les Français sont dégoûtés ?
05:36Pourquoi est-ce que la politique désespère les Français ?
05:38C'est parce qu'ils sentent que quelque chose sonne faux.
05:41Quand on apporte son vote à d'autres convictions
05:45que celles que l'on porte,
05:47alors on participe à la dévalorisation,
05:50à la dévaluation de la parole et des actes politiques.
05:52Rappelons quand même ce qui est à l'origine de tout cela,
05:54c'est le budget, Bruno Rotailleau.
05:56Est-ce que si, comme on l'entend beaucoup à droite,
05:59et peut-être que vous le pensez vous-même,
06:01si Michel Barnier avait vraiment adopté une posture
06:03tchertchélienne, voire même tachérienne,
06:05avec une véritable politique de réduction des dépenses publiques,
06:08avec une réduction des agences doublons,
06:10est-ce que peut-être le socle commun
06:12ou la majorité présidentielle, et ce qu'il en reste,
06:14l'aurait suivi et salué pour son courage ?
06:16Nous n'en serions pas là aujourd'hui.
06:18Moi, je crois...
06:21J'ai des idées qui sont plutôt libérales.
06:23Et je considère que le problème de la France,
06:25ce n'est pas un problème que nous ayons trop peu d'impôts,
06:28on a trop d'impôts.
06:29Je considère qu'il y a trop de dépenses publiques.
06:31Donc ce budget était un problème ?
06:32Je pense que ce budget n'était pas parfait.
06:34Ce n'est pas moi qui le dis.
06:35Vous savez parfaitement que Michel Barnier lui-même...
06:37Un obstacle ?
06:38Non, mais on l'a très bien vu.
06:40D'ailleurs, en réalité,
06:42le Rassemblement national s'est allié avec la gauche,
06:45notamment à l'Assemblée,
06:46lorsqu'il s'est agi de voter le budget
06:49pour ajouter des impôts aux impôts
06:51et de la dépense à la dépense, évidemment.
06:54Par exemple, vouloir voter l'abrogation des retraites,
06:56c'est 20 milliards de dépenses supplémentaires.
06:58Et c'est surtout l'amputation du pouvoir d'achat des retraités.
07:02Ce que je veux dire par là,
07:03c'est que la copie n'était pas parfaite.
07:05Simplement, c'était un budget d'urgence.
07:07Qu'est-ce qu'il fallait éviter ?
07:08Le Premier ministre, à juste raison, s'est expliqué.
07:11Il y avait 15 jours pour le faire.
07:12Il y avait 15 jours pour éviter à la France
07:15une grave crise financière.
07:17Et maintenant, nous sommes déjà dans l'après.
07:19Vous-même, vous avez tiré la sonnette d'alarme,
07:20Bruno Rotailleau, sur une crise financière.
07:22On a entendu les mots de chaos, de chien en lit.
07:25Et voilà qu'hier, Emmanuel Macron,
07:27depuis Riyad en déplacement,
07:28affirme qu'il ne faut pas faire peur aux Français
07:31et parler de crise financière.
07:32Est-ce qu'il ne va bien pas ruiner tout votre argumentaire ?
07:36Écoutez, moi, je ne veux pas sonder les reins et les cœurs.
07:39Simplement, je pense qu'il voit parfaitement,
07:44parce qu'il est lucide, le problème arrivé.
07:47Mais que le rôle du président de la République en France,
07:50c'est d'être un stabilisateur des institutions.
07:53Il apporte cette parole qui vise à stabiliser,
07:57à conjurer finalement l'apport.
07:59Mais je vous le dis, le risque, le danger d'une censure,
08:04c'est qu'on dévisse et que les marchés financiers,
08:07tout simplement parce qu'on a une dette astronomique,
08:09et je veux le rappeler à nos auditeurs,
08:11c'est que la majorité de la dette française,
08:14elle est détenue, non pas par des Français,
08:16mais par des fonds de pension américains,
08:18par des fonds de pension japonais, etc.
08:21La majorité de cette dette ne dépend pas de nous.
08:24Vous êtes en train de dire que nous avons perdu notre souveraineté,
08:26que ça va s'aggraver.
08:27Bien sûr, bien sûr.
08:29C'est quand même un constat grave.
08:30Bien sûr, parce que les marchés financiers vont prendre peur.
08:33Vous savez, depuis le début de l'année déjà,
08:36la valeur de nos grandes entreprises, du CAC 40,
08:39c'est comme ça qu'on mesure, a diminué de 4%.
08:41Les Allemands, c'est plus 20%.
08:43Les Espagnols, c'est plus 18%.
08:45Les Américains, c'est plus 30%.
08:46Et nous, c'est moins 4%.
08:48On voit cet appauvrissement.
08:49Si jamais les marchés prennent peur, qu'est-ce qui se passera ?
08:52Il y aura une augmentation des taux.
08:53On l'a vu la semaine dernière.
08:55Les Français, souvent, quand je disais moi-même
08:57qu'on risquait une crise à la grecque,
08:59mais dès la semaine dernière,
09:01la dette française coûtait plus en termes de taux d'intérêt
09:05que coûtait la dette grecque.
09:07C'est-à-dire que le crédit de l'économie grecque
09:10était supérieur au nôtre pour ce qui concerne la dette.
09:13Donc, il y a vraiment un danger.
09:15Et ceux qui vont vanter la censure ce soir, en réalité,
09:18sont en train de jouer le destin de la France
09:19et des Français à la roulette russe.
09:21Je devrais même dire à la roulette belge
09:23puisque la roulette belge, c'est quand il y a,
09:25dans chaque creux du barilet, une balle.
09:28Et on voit la situation.
09:28Mais pourquoi, selon vous ?
09:30On a entendu certainement une partie des Français qui nous écoutent,
09:32auditeurs, téléspectateurs, ce matin sur CNews Europe 1,
09:35sont inquiets de cette situation.
09:36Et une autre ne croit pas au chaos,
09:38affirmant ou en tout cas constatant que le chaos budgétaire,
09:41c'est déjà le cas.
09:42Le dérapage déficit, c'est déjà le cas.
09:44La perte de souveraineté, c'est déjà le cas.
09:46Les mauvais chiffres sur tous les tableaux, c'est déjà le cas.
09:48Que répondez-vous à ces Français qui disent qu'en tenu de la situation,
09:51ça ne pourrait pas être aussi grave ?
09:52Si, ça peut être pire.
09:53Si, si, ça peut être bien pire.
09:55On l'a vu en Grèce, on l'a vu en Espagne.
09:57Quand vous avez des marchés financiers qui se vengent,
09:59c'est-à-dire que vous avez une dette donc il faut emprunter.
10:02Je rappelle qu'on va emprunter 300 milliards l'an prochain.
10:05300 milliards pour payer, justement,
10:08une partie de cette dette et les dépenses de l'État.
10:10C'est énorme.
10:11Je veux redire qu'en 2027,
10:13la totalité de l'impôt sur le revenu des Français
10:16ne servira uniquement qu'à déponger les intérêts de la dette.
10:19Eh bien, si les taux d'intérêt augmentent,
10:21comme c'était le cas en Espagne, comme c'était le cas en Grèce,
10:23qu'est-ce qui se passe ?
10:24Eh bien, vous avez un problème de pouvoir d'achat.
10:25C'est-à-dire que c'est les pensions, c'est les salaires,
10:28c'est le pouvoir d'achat qui trinque.
10:29C'est donc ce...
10:30Quelle situation paradoxale où Marine Le Pen affirme être le bouclier,
10:33le défenseur, justement, de ce pouvoir d'achat des Français.
10:36Vous-même, vous nous dites que si elle précipite la France ce soir,
10:39eh bien, ce serait être le faux soyeur, si je puis dire.
10:42Elle la fragilise.
10:44Je vais vous donner des choses très concrètes
10:45pour ce qui concerne le ministère de l'Intérieur.
10:48Moi, s'il n'y a pas de budget,
10:50il me manque plus de 220 millions pour payer les policiers.
10:53Il me manque de l'argent pour faire les nouvelles casernes.
10:55Et si vous avez le budget d'année arrière ?
10:57Mais non, justement.
10:58Précisément, avec le budget de 2024,
11:01il me manque, moi, globalement 751 millions d'euros
11:06pour déployer des brigades de gendarmerie dans le territoire,
11:08pour payer des policiers, pour faire des nouveaux commissariats,
11:11pour mener la politique, notamment migratoire,
11:14que je souhaite mener. 751 millions d'euros.
11:17Donc, quand j'entends que les uns ou les autres disent
11:20mais ce n'est pas grave, ce n'est pas grave, ce sera le budget de 2024.
11:23Mais le budget de 2024, ça veut dire pas d'économie.
11:26Il fallait faire 60 millions d'euros d'économie.
11:29On ne les ferait pas.
11:30C'est pour ça que les marchés vont s'affoler.
11:32Je ne le souhaite pas. Qu'on m'entende bien, moi, je ne le souhaite pas.
11:35Simplement, je préviens, je suis un homme politique
11:38et je pense qu'un homme politique doit prévenir et surtout anticiper.
11:42Justement, puisque vous êtes déjà dans l'après, si je peux dire,
11:45on va parler de votre action qui va être entravée avec la censure votée.
11:48Mais tout d'abord, il y a une phrase qui est passée inaperçue hier de Michel Barnier.
11:52Il a bien sûr évoqué la situation des marchés financiers, ce que l'on risque.
11:55Mais il a aussi évoqué, le Premier ministre, l'état de tension dans le pays,
11:59a-t-il dit, avec de multiples colères, dont celle des agriculteurs
12:02et plus largement un pays sous tension.
12:03Vous êtes ministre de l'Intérieur.
12:04Vous avez sous vos yeux tout le tableau de bord,
12:07si je puis dire, de l'état et de l'état de nerfs de la France.
12:09Si le gouvernement chutait, est-ce que vous êtes inquiet ?
12:12Est-ce que vous êtes inquiet parfois de bouffer de violence ?
12:15Nous avons des grèves qui arrivent.
12:16Est-ce que vous êtes inquiet d'une situation aussi qui peut devenir incontrôlable ?
12:19Je pense que dans les mécanismes de crise, il y a toujours une étincelle.
12:25C'est le principe de la poudre.
12:27Il faut une petite étincelle.
12:28On pense que ça n'est qu'une étincelle, que ça ne va pas aller très loin.
12:30Mais c'est comme ça qu'il peut y avoir des réactions en chaîne.
12:33Moi, ce que je crains, et c'est ailleurs, je l'ai bien vu hier à l'Assemblée nationale,
12:37qu'est-ce que veulent les Insoumis ?
12:39Ils veulent d'abord créer une situation, une sorte de chaos économique
12:43et ensuite contraindre le président de la République à démissionner.
12:47Ils veulent enchaîner les crises, vous voyez ?
12:48Et c'est ça qui est très, très dangereux.
12:50Il y a une dynamique révolutionnaire.
12:51C'est pour ça que ça m'étonne.
12:53Alors, de la part des Insoumis, ils le disent, ils l'acceptent, ils l'assument.
12:57C'est d'autant plus curieux.
12:58Ils le théorisent, pour certains.
12:59Ils le théorisent, évidemment.
13:01Par exemple, avec la philosophe belge, madame Chantal Mouffe.
13:04Cette brutalisation, cette violence dans le débat politique, ils l'ont théorisée.
13:08Ce qui est incroyable, c'est que désormais, ils trouvent des alliés
13:11sur les bancs de la droite, de la droite, dans l'hémicycle.
13:14Donc Marine Le Pen cherche, derrière la censure, la démission d'Emmanuel Macron.
13:18Il y a d'autres agendas.
13:19Ça n'est pas rationnel, bien sûr, bien sûr.
13:21Mais vous expliquez totalement l'hypothèse.
13:24C'est une censure pour rien.
13:25C'est ça qui est terrible.
13:26Un coup d'épée dans l'eau ?
13:27C'est une censure pour rien.
13:28Pourquoi ?
13:29Parce qu'il n'y a pas de débouché politique.
13:31Parce que demain, il y a censure.
13:32Il y aura un nouveau gouvernement.
13:34Vous en êtes sûr ?
13:34Ça fragilisera.
13:35Bruno, est-ce que vous excluez vraiment définitivement l'hypothèse
13:38d'une présidentielle anticipée ?
13:39Je pose la question politiquement et techniquement, parce que je le dis,
13:42ce sera les femmes et les hommes du ministère de l'Intérieur
13:45qui auront à organiser, finalement, cette élection anticipée.
13:47Comme nous avons eu à organiser, dans des délais très, très courts,
13:50après la dissolution, les élections législatives.
13:53Ce que je veux dire, quand je dis c'est une censure pour rien,
13:56deux choses.
13:57D'abord, il ne peut pas y avoir de débouché en matière de législative,
14:01parce que l'Assemblée ne peut être dissoute qu'un an après
14:03qu'elle ait été dissouie une première fois, c'est-à-dire à l'été prochain.
14:06Donc, il n'y aura pas d'élection législative.
14:08Il n'y aura pas non plus d'élection présidentielle.
14:10Le président, encore une fois, est élu pour cinq ans.
14:13Il a été élu démocratiquement, légitimement, et moi qui tiens à l'État.
14:17Vous savez, moi, je me suis engagé en politique pour un certain nombre de...
14:21Vous affirmez ce matin, Bruno Retailleau, qu'Emmanuel Macron
14:23n'est pas le problème, pour poser la question directement.
14:26Vous pouvez le dire, Emmanuel Macron n'est pas le problème aujourd'hui.
14:29Mais dans cette censure, on voit bien que l'objectif de ceux qui vont...
14:31Plus largement, j'ai compris ma question.
14:33Bien sûr, bien sûr.
14:34Moi, je tiens à l'État.
14:35Je vais vous dire pourquoi.
14:36Je voudrais parler à ceux qui croient à la France.
14:39Je voudrais leur rappeler qu'en France, c'est différent de l'Allemagne, de l'Espagne.
14:44C'est l'État qui a fait la nation.
14:46L'État précède la nation.
14:48Moi, j'ai ce métier que j'exerce aujourd'hui, cette responsabilité.
14:52Le régalien, c'est le cœur de l'État.
14:54Et je vois bien qu'il y a une instrumentalisation.
14:56On veut déstabiliser le président de la République, déstabiliser les institutions
15:00et déstabiliser l'État.
15:01Moi, je suis garant de la stabilité aussi de l'État.
15:04Mais ça vient de certaines voix de la droite.
15:05Je pense à un chiracien comme Jean-François Copé.
15:07Oui, mais bien sûr.
15:07Je pense à un centriste comme M. Hervé Morin.
15:09Bien sûr, qui sont des amis, bien sûr.
15:11Mais je leur dis attention parce que c'est un processus que j'estime révolutionnaire.
15:15Et vous avez raison.
15:16La France est sous tension.
15:18Il y a un état de colère.
15:19Faisons très, très attention de ne pas déclencher un chaos
15:22qui ne serait pas seulement un chaos économique,
15:24mais qui serait un chaos politique qui menacerait jusqu'à la concorde civile.
15:29Bruno, jusqu'à la concorde civile ?
15:31Jusqu'à la concorde civile, puisque quand il y a un certain nombre de manifestations
15:35qui peuvent déboucher sur des violences, bien sûr, c'est la concorde civile.
15:38C'est la raison pour laquelle j'ai toujours indiqué, pour ma part,
15:41que la concorde avait pour préalable l'ordre, l'ordre républicain.
15:46Donc, je suis garant de cet ordre républicain au ministère de l'Intérieur.
15:50Donc, je veux que chacun se mette en face de ses responsabilités.
15:54Nos institutions sont importantes.
15:56Moi, je suis attaché aux institutions, non pas parce que je suis macroniste.
16:01Je ne suis pas converti.
16:02Vous êtes gaulliste.
16:03Je suis gaulliste, mais c'est parce que je suis gaulliste
16:05que je suis attaché aux institutions de la Ve République.
16:08Les institutions de la Ve République, voilà la clé de doute,
16:11c'est le président de la République.
16:13Et je ne veux pas que ces institutions soient brutalisées.
16:16Je les accepte parce que je suis démocrate et républicain.
16:20À l'instant, Jordan Bardella confirme la censure.
16:22Il dit que ce serait même un devoir de voter cette censure vis-à-vis de ses électeurs.
16:27Il affirme que le Premier ministre et plus largement le gouvernement
16:30sont totalement déconnectés.
16:31En réalité, il vous appelle à la responsabilité.
16:33Aujourd'hui, ils se perdent dans le désert.
16:36La responsabilité, c'est de faire en sorte, comme l'avait fait Michel Barnier,
16:39de faire un budget qui permette à la France d'éviter une crise financière.
16:42Monsieur Rotaillot, parlons-nous en vérité, en franchise.
16:45Il reste quelques heures.
16:46Le RN vient de fermer la porte. C'est terminé.
16:49Mais on le voit bien, d'ailleurs.
16:50Michel Barnier a fait des concessions, a cherché le compromis jusqu'au bout.
16:54Je vous rappelle, pas de taxes sur l'électricité, pas d'augmentation de la taxe.
16:58Une réforme de l'aide médicale d'État.
16:59Qu'est-ce qui n'a pas marché ?
17:01Ah non, mais je pense que tout ça...
17:02Quelle est la question ? C'est vraiment une question de psychologie.
17:04C'est Madame Le Pen qui a essayé d'être méprisée.
17:06Vous auriez dû davantage tenir compte de ce qu'elle incarne.
17:09Ce sont des prétextes, la preuve.
17:11Alors, dites-nous, selon vous, qu'est-ce qui n'a pas marché ?
17:13À chaque concession, on en voulait un peu plus.
17:16Donc, vous auriez beau couvrir le sapin de Noël de multiples cadeaux,
17:22que de toute façon, c'était irrévocable.
17:24Je pense qu'on a quitté le champ du rationnel pour le champ de l'irrationnel.
17:29Mais encore une fois, une censure,
17:32ça ne permet pas d'étancher une soif de colère, une soif de vengeance.
17:36Je pense que quant aux intérêts de la France,
17:38vous savez, c'est dans les périodes les plus graves, les plus difficiles,
17:43qu'on voit finalement le sens de l'État, le sens de l'intérêt général.
17:47Et qui l'incarne aujourd'hui ?
17:50Je pense que Michel Barnier, on l'a vu hier soir,
17:53incarne un sens de l'État, de l'intérêt supérieur de la nation.
17:58C'est un éloge avant un au revoir.
18:01Parlons concrètement, ce matin, sur CNews et Europe 1,
18:03Monsieur Rotaillot, de tout ce que vous avez prévu,
18:06qui risque d'être balayé, le rétablissement du délit de séjour irrégulier,
18:09le parquet anticriminalité, une grande loi,
18:12la loi immigration, est-ce que tout est déjà par terre, à l'eau ?
18:16Je ne l'espère pas.
18:18Sur le narcotrafic, je voudrais féliciter nos enquêteurs.
18:20Vous savez qu'on gagne des points.
18:22Dans les 15 derniers jours, lundi, c'était 21 individus présumés
18:27appartenant à la DZ Mafia de Marseille.
18:3015 jours auparavant, c'était une vingtaine, idem pour la DZ Mafia.
18:33Un de ses dirigeants qui était pourtant en prison.
18:36On pense qu'il a commandité depuis la prison des homicides.
18:39Vous vous rendez compte ? En prison.
18:41Ce qui veut dire qu'il faut réformer notre système carcéral.
18:45Mais aussi l'immigration.
18:47La semaine prochaine, j'espère pouvoir annoncer
18:49qu'en matière d'éloignement, on a déjà les premiers résultats.
18:52En matière d'interpellation des étrangers en situation irrégulière.
18:56Un premier bilan d'État ?
18:57Il y a des résultats.
18:58Très rapidement, je suis ministre de l'Intérieur,
19:00que depuis deux mois, mon prédécesseur avait mené des politiques aussi de fermeté.
19:04Mais je pense qu'on peut y arriver.
19:06Moi, ce que j'ai voulu faire, ce que je veux faire au ministère,
19:09c'est montrer aux Français que la politique, elle n'est pas impuissante.
19:11Qu'on peut faire bouger les lignes.
19:13Et c'est aussi montrer qu'on peut être sincère.
19:16C'est-à-dire qu'on peut aligner des convictions, des mots et des actes.
19:20Pour que les Français croient à nouveau en la politique.
19:22Une grande partie des Français reconnaissent votre volontarisme.
19:25D'ailleurs, on sent pointer votre frustration,
19:27si vous ne pouviez pas justement mener à terme et à bien votre action.
19:31Est-ce que vous pensez que vous avez été un élément
19:32dans la désignation de censure de Marine Le Pen ?
19:34Le RN. A-t-il tout intérêt, Monsieur Retailleau,
19:37à ne pas vous voir réussir à l'intérieur sur des sujets éminemment régaliens,
19:40comme l'immigration, la sécurité ?
19:42C'est une petite musique que j'ai entendue,
19:44qu'a traduit d'ailleurs un certain nombre de vos confrères journalistes,
19:48qui rapportaient des propos de tel ou tel dirigeant du Rassemblement national,
19:52en disant, oh là là, il faut vite tirer le tapis sous les pieds de ce gouvernement.
19:56Parce que si pour une Retailleau qui est en train de convaincre,
19:58obtenait des résultats, pour nous, ce serait terrible.
20:01Mais j'espère que ces propos n'ont pas été tenus.
20:04Parce que ce serait d'un cynisme pur, ça voudrait dire que...
20:06Mais ça vous étonnerait, ça vous étonne, s'ils ont été tenus ?
20:09Plus rien ne m'étonne, plus rien ne m'étonne, plus rien ne m'étonne,
20:11parce que nous vivons une époque terrible d'effondrement quelque part,
20:16d'effondrement d'un certain nombre de valeurs,
20:18d'effondrement d'une tenue, je dirais, civique.
20:21Donc rien ne m'étonne.
20:22Simplement, dans cette période de trouble,
20:24je pense qu'on a besoin d'hommes et de femmes qui se tiennent debout,
20:27d'hommes et de femmes qui croient, qui ont des convictions,
20:29qui appliquent leurs convictions.
20:31Ces convictions, on ne les partage pas,
20:33mais au moins que les convictions, on les applique
20:36et qu'on ne se vende pas à des gens qui sont des adversaires politiques.
20:40Vous vous êtes forgé une certaine image auprès de nombreux Français,
20:43Bruno Rotailleux, qui reconnaissent votre volontarisme
20:45en matière de sécurité et d'immigration,
20:47même si probablement vous n'aurez pas le temps de décliner votre action.
20:51Vous êtes considéré aujourd'hui comme un vice-premier ministre
20:54et demain comme un premier ministre ?
20:55Non, non, je suis ministre de l'Intérieur.
20:57Ce que je veux dire aux Françaises et aux Français qui nous écoutent,
21:00c'est que si, pendant ces deux mois,
21:03j'ai pu appliquer une politique de rupture, de fermeté,
21:06j'ai clairement dit que l'immigration,
21:07ça n'était pas une chance pour la France ni pour des immigrés
21:10qu'on envoie se noyer en Méditerranée ou dans la Manche.
21:13Je l'ai assumé.
21:14Mais si j'ai pu le faire, c'est parce que derrière moi
21:17et au-dessus de moi, il y avait un premier ministre qui m'a couvert,
21:20qui a accepté le cap avec lequel nous avions discuté
21:25et pour lequel je faisais cette politique.
21:28Je vous pose la question différemment,
21:29parce que vous avez compris que ma question,
21:30c'est est-ce que vous accepteriez Matignon ?
21:32Qui est en capacité aujourd'hui de ne pas provoquer la censure du RN
21:36et de ne pas effrayer le socle commun,
21:39ce qu'il y a en commun encore de ce bloc central ?
21:41Quelle personnalité ?
21:42Je ne suis pas capable de répondre à votre question.
21:44Il n'y en a pas beaucoup, M. Rotailleux ?
21:45Vous, le corps nu, M. Bayraud ?
21:48Oui, mais je ne sais pas qui peut ne pas risquer une censure,
21:50parce que dès lors que vous quittez le champ...
21:52C'est grave, s'il n'y a pas de personnalité, on va vers...
21:54Mais si vous quittez le champ de la raison,
21:57si tout cela échappe à la raison, au rationnel,
22:00alors c'est difficile d'anticiper.
22:02Bon, simplement, moi, j'ai un job.
22:05Je l'ai commencé et je m'y suis jeté à bras le corps.
22:09Et je veux réussir.
22:11Je pense qu'on peut réussir.
22:12Il me faut un peu de temps et je veux poursuivre ce travail.
22:15Je vous pose la question différemment.
22:17Il y a deux possibilités.
22:17Soit vous continuez à la place Beauvau,
22:19soit vous continuez à Matignon,
22:22soit vous prenez du champ,
22:23parce que vous vous dites que c'est le moment de partir pour penser à plus tard.
22:28Un, je vois la question.
22:29Un, je vous l'ai déjà dit,
22:31je ne suis pas dévoré par le virus de la présidentielle.
22:34Je vais même aller plus loin.
22:36Je pense que c'est parce que je ne suis pas dans le coup d'après
22:38que j'ai eu cette force et cette liberté.
22:40Parce que rien ne m'atteint.
22:41Comme, à titre personnel, je n'attends rien du lendemain,
22:46que j'essaie de me dévouer pour la France,
22:47pour l'idée que je me fais du service de l'intérêt général.
22:51Écoutez, je n'attends rien.
22:52Donc un, je ne suis pas dévoré par le virus de la présidentielle.
22:55Première chose.
22:56Deuxième chose, ce qui m'intéresse pour moi,
22:58c'est d'avoir des résultats.
23:00C'est ça.
23:01Et très franchement, il y en a plein d'autres qui pensent à la présidentielle.
23:05Donc qu'ils y pensent.
23:06Ils font partie normalement de ce socle commun,
23:08Laurent Wauquiez, Gabriel Attal.
23:10Quand même, vous avez un regard sur cette majorité très relative.
23:14Est-ce qu'elle a soutenu Michel Barnier comme la corde soutient le pendu ?
23:18Non, c'est trop loin.
23:19Le problème, on a le problème structurel après la dissolution,
23:23c'est que les Français n'ont pas envoyé à l'Assemblée nationale,
23:26une vraie majorité.
23:27Il y avait donc un socle commun composé de quatre partis
23:30qui, jadis, se sont combattus.
23:32Vous ne pouvez pas, très franchement, en quelques semaines,
23:35rabibocher des problèmes entre les uns ou les autres,
23:39avec des lignes politiques qui sont différentes.
23:41Je pense que ça a tenu, d'ailleurs,
23:43parce qu'on a pu faire un certain nombre de choses.
23:45Des textes ont pu, malgré tout, progresser.
23:48Mais là, il faut en tirer une conséquence.
23:50Il faudra aussi, si demain, ce socle commun devait perdurer,
23:54voir une plateforme programmatique minimum
23:57sur laquelle on pourrait s'entendre.
23:59Vous y croyez à cette grande coalition ?
24:00Certains en parlent, de François Hollande à Laurent Wauquiez.
24:03Non, je ne crois pas.
24:05Vous êtes lucide ?
24:06Moi, je crois...
24:07Vous êtes un homme de droite ?
24:08Je suis un homme de droite.
24:10Ça ne veut pas dire que je ne respecte pas les uns ou les autres.
24:12Simplement, je pense qu'en même temps, le problème, c'est l'impuissance.
24:16Puisque si vous essayez de faire un calcul
24:19avec un tout petit démunéateur commun, vous n'arrivez pas...
24:21Mais c'était ma dernière question, M. Rotoy.
24:23Vous venez de dire qu'en même temps, c'est le problème.
24:25On a eu M. Rotaillot, M. Migaud, Mme Jeuneté, M. Alexandre Partier.
24:30Des convictions vraiment parfois antinomiques.
24:32Est-ce que c'est la fin du en même temps et donc du macronisme ?
24:34Moi, j'appelle la reconstitution du clivage droite-gauche.
24:38Le problème, comment dirais-je, d'un entre deux,
24:41où vous aviez un bloc central avec deux ailes radicales,
24:45c'est que ça pose un problème.
24:46C'est que vous radicalisez les deux ailes.
24:48La démocratie étant la possibilité d'une alternance,
24:51l'alternance ne peut être que radicale.
24:53Non. Moi, je pense qu'il faut, pour pouvoir réformer la France,
24:56avoir des idées claires.
24:57Et donc, c'est ou de droite ou de gauche, mais pas l'un et l'autre.
25:00C'est pour ça, quand vous me disiez,
25:01est-ce que vous croyez à quelque chose qui irait de la gauche jusqu'à la droite ?
25:05Je n'y crois pas.
25:06Pour des raisons arithmétiques, on voit bien l'intérêt.
25:08Mais pour des raisons de conviction et de politique,
25:10je n'y vois pas l'intérêt.
25:12Moi, je pense que pour réconcilier...
25:13Et en quelques semaines, je pense qu'on a vu, d'ailleurs,
25:17ces fermements de réconciliation des Français avec la politique.
25:20Il faut, encore une fois, aligner ces convictions profondes
25:23avec les paroles et les actes.
25:25Merci, Bruno Retailleau.
25:26Je ne sais pas si je dois dire merci encore au ministre de l'Intérieur.
25:29Merci au potentiel premier ministrable.
25:31Merci au potentiel candidat en 2027.
25:33Peut-être merci à tous les trois ce matin.
25:35Bonne journée à vous.
25:35Merci.

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