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Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Bonjour Jean-Noël Barraud.
00:03Bonjour Sonia Mabrouk.
00:04Bienvenue à la grande interview sur CNews Européen.
00:06Vous êtes le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères.
00:08Merci d'être sur nos antennes dans un moment crucial de la guerre en Ukraine.
00:12Après les tirs de missiles en profondeur sur le sol russe,
00:15il s'agit de missiles américains tirés par des Ukrainiens,
00:17Moscou prévient qu'il y aura une réponse appropriée
00:20et cela intervient au moment où Poutine a élargi le recours à la doctrine nucléaire.
00:24Emmanuel Macron, M. le ministre, l'appelle à la raison
00:27en dénonçant aussi l'implication des Nord-Coréens.
00:29Tout d'abord, est-ce que vous prenez au sérieux cette nouvelle menace nucléaire de Poutine
00:33ou est-ce que c'est de l'ordre de la rhétorique selon vous ?
00:36C'est de l'ordre de la rhétorique, une rhétorique nucléaire
00:39qu'agit Vladimir Poutine depuis deux ans et demi pour inquiéter.
00:43Et ce n'est pas tout à fait une surprise puisque, il y a quelques semaines déjà,
00:46il avait annoncé cette modification de cette doctrine.
00:49Alors, ne nous laissons pas intimider.
00:52Et comme le président de la République l'a dit hier,
00:55il faut que la Russie revienne à la raison et à la responsabilité.
00:58La responsabilité d'un pays doté de l'arme nucléaire.
01:01La responsabilité d'un pays membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies.
01:05La France a jugé dans un premier temps bonne la décision de Biden
01:08d'autoriser ses missiles à longue portée.
01:10Frappez la Russie avec des missiles américains.
01:12Est-ce que vous réaffirmez clairement ce matin que la décision est bonne
01:15alors que la Russie pourrait y voir aussi une agression de l'OTAN ?
01:19Mais qui est l'agresseur ?
01:21L'agresseur, Sonia Mabrouk, c'est la Russie de Vladimir Poutine
01:24qui a violé à de multiples reprises le droit international.
01:27Qui est poursuivi par la Cour pénale internationale
01:30pour crime de guerre après avoir déporté les enfants de l'Ukraine.
01:33L'agresseur dans cette affaire, c'est Vladimir Poutine.
01:36Et la seule escalade, c'est celle de la Russie.
01:38Mais donc vous réaffirmez qu'il y a la possibilité de ces missiles
01:41à longue portée qui pourraient toucher la Russie ?
01:44Dans une logique de légitime défense pour nos amis ukrainiens
01:47qui se battent courageusement pour défendre l'intégrité de leur territoire
01:50mais aussi la sécurité des Européens.
01:52C'est pourquoi d'ailleurs, en mai dernier,
01:55le président de la République en Allemagne avait évoqué
01:58la possibilité que ça puisse être le cas.
02:00Que dans le cas où des cibles militaires seraient identifiées en Russie,
02:04qu'elles puissent être frappées pour éviter qu'elles soient utilisées
02:08pour agresser les Ukrainiens.
02:10Là, on parle de cibles à 300 km de Moscou.
02:12Oui, on parle de cibles sur le territoire russe
02:15qui sont utilisées par les Russes pour agresser les Ukrainiens.
02:18Donc clairement, la France est favorable à ces attaques-là.
02:20Le principe de légitime défense qui est d'ailleurs consacré
02:22par le droit international.
02:23Malgré ces menaces et ce moment paroxystique, Jean-Noël Barreau,
02:26on a l'impression d'entrer dans un temps qui précède malgré tout
02:29d'éventuelles négociations avec l'arrivée prochaine
02:31effective de Trump aux manettes.
02:33La question est de savoir comment chacun va arriver à la table de négociations.
02:36Emmanuel Macron dit souhaiter la paix qui ne soit pas la capitulation.
02:40Est-ce que vous pouvez nous dire ça consiste en quoi,
02:42une paix sans capitulation ?
02:44Ça consiste à laisser aux Ukrainiens le choix du moment
02:47et des conditions dans lesquelles vont s'ouvrir ces négociations de paix.
02:50D'ici là, notre responsabilité, la responsabilité des Européens,
02:53au premier chef, mais la responsabilité des alliés de l'Ukraine,
02:57c'est de leur permettre d'aborder cette ouverture des négociations de paix
03:02le moment venu en position de force.
03:04Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
03:06C'est pourquoi nous continuons à les aider.
03:08Dans quelques jours, les 2300 soldats ukrainiens
03:11qui ont été formés et équipés sur le territoire national
03:14vont regagner l'Ukraine et rejoindre la ligne de front.
03:17Et dans quelques semaines, c'est le mirage français
03:19qui volera dans le ciel de l'Ukraine.
03:21Monsieur le ministre, qui croit encore aujourd'hui
03:22que l'Ukraine va récupérer certains territoires,
03:24la Crimée, le Donbass ?
03:25Est-ce qu'il n'y aura pas des concessions territoriales
03:27qui sont déjà en réalité actées ?
03:30Ce que nous voulons, c'est que l'Ukraine soit en position de force
03:33pour aborder les prochaines semaines et l'année 2025.
03:36Pourquoi ?
03:37Parce que le combat des Ukrainiens, c'est aussi le nôtre.
03:40Il faut bien avoir à l'esprit que chaque fois que la Russie
03:43gagne un kilomètre carré, c'est la menace qui se rapproche de nous.
03:47C'est pourquoi nous nous mobilisons depuis deux ans et demi
03:49et c'est pourquoi nous allons continuer de le faire.
03:51Mais qui est en position de force aujourd'hui ?
03:52Il a été dit, Jean-Noël Barrault, que l'économie russe serait à terre
03:57et finalement, on voit que les sanctions occidentales
03:59ne l'ont pas mise à terre.
04:00Il a été dit que Poutine serait isolé.
04:02On l'a vu lors d'un sommet des BRICS et Olaf Scholz l'a appelé.
04:06Qui est en position de force aujourd'hui ?
04:08D'une certaine manière, je suis assez d'accord avec vous.
04:10La Russie de Vladimir Poutine n'est pas ce que l'on dit
04:12parce que depuis deux ans et demi, Poutine a englouti
04:15toutes les ressources de son pays dans cette guerre d'agression.
04:18Il a asphyxié son économie avec aujourd'hui des taux d'intérêt
04:21extrêmement élevés, des pénuries de main-d'oeuvre,
04:24un déficit public abyssal.
04:25Il est même obligé d'aller supplier la Corée du Nord
04:28au mépris du droit international pour aller chercher là-bas
04:31les soldats qu'il n'arrive plus à mobiliser chez lui.
04:34Donc la Russie n'est pas en position de force.
04:36Mais d'une certaine manière, ça n'est pas notre problème.
04:40C'est ça que vous voulez voir.
04:42Parce que quand on le voit au sommet des briques à Kazan,
04:44on le voit quand même entouré avec le président chinois.
04:46Quand l'allemand Olaf Scholz l'appelle, on se dit quand même
04:49que maintenant il y a deux Europes, l'une qui ne veut pas lui parler
04:52et puis une autre qui lui parle.
04:53Est-ce qu'il est vraiment aussi isolé et affaibli ?
04:55Je regarde les chiffres de l'économie russe,
04:57la santé économique russe qui est vacillante.
05:01Et dans ce contexte, ce que nous donnons aux Ukrainiens
05:05pour les aider, c'est à la fois un soutien financier.
05:08Je rappelle que 50 milliards de dollars, 45 milliards d'euros
05:12vont parvenir aux Ukrainiens dans quelques semaines,
05:14tirés des actifs russes que nous avons sanctionnés
05:16et immobilisés en Europe.
05:18Ce sont ces formations et ces équipements que j'évoquais.
05:21Mais ce sont aussi les sanctions à l'encontre de la Russie
05:24qui contribuent de manière très nette à réduire,
05:27à assécher les ressources de la Russie.
05:30Mais aussi les sanctions à l'encontre de tous ceux
05:32qui aident aujourd'hui la Russie par des voies déterminées.
05:35Et si Donald Trump, quand il va arriver de manière effective aux manettes,
05:38le robinet peut être fermé ? Dans ce cas-là, c'est terminé.
05:41Je ne suis pas de ceux qui croient que Donald Trump
05:44abandonnera les Ukrainiens en race campagne.
05:46Pourquoi ? Parce que ce serait consacrer définitivement la loi du plus fort.
05:52Ce serait, d'une certaine manière, autoriser tous les autocrates,
05:55tous les dictateurs dans ce monde à envahir leurs voisins en toute impunité.
06:01Donc vous pouvez dire peut-être, je ne sais pas si vous allez jusqu'à dire,
06:04que Donald Trump serait l'homme de la paix, en tout cas du deal
06:07entre les Russes et les Ukrainiens aujourd'hui ?
06:09Je souhaite en tout cas qu'il poursuive d'une certaine manière
06:13ce que nous avons cherché à faire depuis deux ans et demi,
06:16c'est-à-dire à faire échec à l'une des plus graves violations
06:20du droit international de la période récente.
06:23Mais quoi qu'il en soit, nous, Européens, allons continuer à soutenir l'Ukraine.
06:27Et quel que soit le moment où interviendra la paix,
06:29nous allons renforcer nos moyens pour assumer et assurer notre propre sécurité.
06:35Il y a aussi une guerre hybride Jean-Noël Barreau qui est menée,
06:37qui se traduit par la rupture de câbles sous-marins en mer Baltique,
06:40deux câbles en 48 heures.
06:42Le ministre de la Défense allemand estime que c'est un sabotage.
06:45Est-ce que vous y voyez ce matin la main russe ?
06:48Ce ne serait pas la première fois, mais une enquête est en cours
06:50et nous regarderons les résultats.
06:52Mais vous voyez bien, au travers des déclarations de nos partenaires allemands,
06:56que cette guerre d'agression, que cette agressivité de Vladimir Poutine
07:01ne se limite pas à la ligne de fond ukrainienne.
07:04Elle nous touche déjà.
07:06Et c'est la raison pour laquelle nous soutenons les Ukrainiens.
07:08Parce qu'ils assurent aussi, en se battant, notre propre sécurité.
07:10Soutien, si on vous entend bien, ce matin sur CNews et Europe 1,
07:12monsieur le ministre des Affaires étrangères,
07:14inconditionnel de l'Europe et de la France.
07:16Mais le rapport de forces militaires, il est en faveur de qui aujourd'hui, sur le terrain ?
07:19Les Ukrainiens résistent aux assauts multiples de la Russie.
07:26Et après tout, la Russie a échoué, après deux ans et demi,
07:29à atteindre ses buts de guerre.
07:31Je vous rappelle qu'on nous annonçait, au mois de février 2022,
07:34la conquête intégrale et définitive de l'Ukraine par la Russie.
07:37Ceci étant dit, sur la ligne de fond, la situation est très compliquée,
07:41très dure pour les Ukrainiens.
07:43C'est pourquoi nous redoublons nos efforts.
07:45Encore une dernière question sur les concessions territoriales.
07:47Donbass et Crimée, si véritablement elles restaient dans l'escarcelle russe,
07:52ce serait une défaite en race campagne, une capitulation ?
07:54C'est une décision.
07:56Le moment, les conditions, les paramètres de la paix qui appartient aux Ukrainiens.
08:01Si nous les défendons, c'est parce que nous défendons l'idée
08:03que les pays ont droit à la souveraineté.
08:07Ils ont le droit de décider de leur propre avenir.
08:09Jean-Noël Barreau, vous êtes aussi le ministre de l'Europe, bien sûr.
08:11Et la colère est vive de nos agriculteurs.
08:14On a vu hier des scènes de tensions, de blocages,
08:17d'incendies devant des agences de l'État à Agen,
08:19dans le viseur notamment le Mercosur.
08:21Le gouvernement français a annoncé qu'il y aura un débat au Parlement,
08:24suivi d'un vote, mis à part une belle image d'unité à l'Assemblée,
08:27qui est assez rare, il faut le dire.
08:29A quoi ça sert ?
08:30Je crois que c'est très utile, que c'est très sain,
08:33d'associer le Parlement, les forces politiques du pays,
08:36à de telles discussions.
08:38Parce qu'au fond, le problème...
08:41C'est sain sur le plan démocratique, mais sur le plan concret.
08:43Ça permettra de démontrer l'unanimité
08:48des forces politiques françaises.
08:50Et à la fin, c'est la Commission européenne qui décide.
08:52Sur une idée simple, nous avons besoin d'accords de commerce
08:57avec les pays d'Amérique du Sud.
08:59Parce que nous avons besoin que nos agriculteurs,
09:01nos industriels, nos entreprises puissent exporter là-bas.
09:04Mais nous ne voulons pas de cet accord, parce qu'il est injuste.
09:07Parce qu'il n'impose pas aux producteurs là-bas
09:10les exigences environnementales que nous imposons aux nôtres.
09:13Et donc, nous demandons à ce que la Commission européenne
09:15revoie sa copie.
09:17Et nous progressons.
09:18Alors, parlons de ces progrès,
09:19puisque Emmanuel Macron a affirmé hier, Jean-Noël Barraud,
09:21avoir des alliés pour assurer cette fameuse minorité de blocage.
09:24Est-ce que vous pouvez nous dire clairement ce matin
09:26quels sont les pays avec la France
09:28qui seraient en mesure de bloquer la signature de cet accord ?
09:30D'abord, il faut rappeler que si cet accord n'a pas encore été signé,
09:34c'est parce que le président de la République, Emmanuel Macron,
09:37a mis tout son poids dans la balance.
09:39Ça fait des mois, des années qu'il est en cours de négociations.
09:43Vous aurez pu le bloquer depuis belle durête.
09:45La Commission européenne avait évoqué son souhait
09:48d'avancer avec une signature.
09:50Et c'est grâce à la résistance du président de la République
09:53que ça n'a pas été fait.
09:54Ensuite, le gouvernement est pleinement mobilisé.
09:56Le Premier ministre, lui-même, est allé jeudi dernier à Bruxelles
09:59pour réaffirmer nos positions à la présidente de la Commission européenne,
10:03en lui demandant instamment de ne pas signer cet accord.
10:06Moi-même, j'étais lundi et mardi
10:08avec mes homologues et ce que je constate,
10:10c'est qu'un certain nombre de grands pays,
10:12qui, comme nous, ne souhaitent pas sacrifier leurs agriculteurs,
10:15commencent à exprimer des réserves,
10:17commencent à relever leurs exigences.
10:19J'ai rencontré mon collègue italien, mon collègue polonais,
10:22qui m'ont fait part de leur inquiétude,
10:24ce qui est une bonne nouvelle.
10:26Je m'en félicite, parce qu'il n'est hors de question
10:29que nous faisions de nos agriculteurs,
10:32qui ont déjà, au-delà du Mercosur et en parallèle du Mercosur,
10:36un grand nombre de difficultés à affronter,
10:39que nous en faisions la variable d'ajustement de nos relations.
10:42Nous l'entendons ce matin, monsieur le ministre,
10:44mais si la Commission européenne, comme elle en prend le chemin,
10:47scinde l'accord en deux et qu'il est signé début décembre,
10:50ce serait un terrible symbole de notre impuissance.
10:52Ça fait des années, vraiment, que cet accord est sur la table.
10:55Est-ce que nous avons perdu définitivement notre souveraineté ?
10:58Vous rentrez dans les détails et vous avez raison.
11:00Moi, je ne souhaite pas que la Commission scinde cet accord,
11:03puisque le mandat qui lui avait été donné,
11:05c'est celui d'un accord d'association.
11:07Pouvez-vous l'expliquer à nos auditeurs et téléspectateurs ce matin ?
11:09Pourquoi, s'il est scindé, ce serait une défaite pour nous ?
11:12Ce qui avait été demandé à la Commission par les États membres de l'Union européenne,
11:15c'est un accord d'association qui englobe la dimension commerciale,
11:18les droits de douane, etc., mais aussi la dimension politique.
11:21Un accord d'association, c'est un accord exigeant
11:24qui suppose l'unanimité des États membres
11:26et qui va ensuite être ratifié dans tous les parlements nationaux.
11:29Si l'on scinde cet accord dans sa partie commerciale et sa partie politique,
11:33et que la Commission présente uniquement l'accord commercial,
11:36alors, pour obtenir l'assentiment,
11:39il lui suffit de réunir la majorité qualifiée des États membres.
11:44C'est beaucoup plus facile à obtenir que l'unanimité, évidemment.
11:47Et pour nous y opposer, nous travaillons avec un certain nombre de pays européens
11:52à former ce qu'on appelle une minorité de blocage
11:54pour que, si la Commission a décidé de scinder cet accord
11:57et de ne proposer que le volet commercial,
11:59nous soyons en mesure, s'il ne nous satisfait pas, de le bloquer.
12:02C'est important, votre précision est bienvenue,
12:04parce que c'est vraiment un enjeu fondamental.
12:07S'il y a scission de cet accord, quelles seraient les mesures de rétorsion ?
12:10De quoi encore la France est-elle capable ?
12:12Est-ce que vous êtes pour la politique de la chaise vide ?
12:15Est-ce que vous pourriez remettre en cause d'autres accords, le CETA par exemple ?
12:18Elle est capable de réunir autour d'elle suffisamment de pays
12:21pour que le vote, le moment venu, soit défavorable.
12:24Mais s'il intervient ce vote, qu'est-ce qu'il se passera après ?
12:26Vous n'excluez pas ce scénario, malheureusement, monsieur le ministre.
12:28Je ne me place pas dans ce scénario,
12:30parce que je constate que les réserves exprimées par la France
12:33sont aujourd'hui partagées par un certain nombre d'autres Etats membres.
12:38Je veux saluer d'ailleurs la mobilisation de tous.
12:41Le gouvernement, bien sûr, je l'ai dit, le président de la République aussi.
12:44Mais c'est le cas des parlementaires qui sont beaucoup mobilisés,
12:46c'est le cas des agriculteurs,
12:48qui ont constitué avec les syndicats européens
12:51une force qui finit par être entendue.
12:54Vous les soutenez sans condition, malgré ce qu'on a vu hier comme image
12:58et ces points de tension, notamment à Gendre ?
13:00J'entends la détresse et les difficultés
13:04auxquelles les agriculteurs au quotidien sont confrontés.
13:06Je veux redire qu'aucun gouvernement n'a fait autant pour le monde agricole
13:11que celui de Gabriel Attal et celui de Michel Barnier.
13:13Il y a une liste de promesses non tenues.
13:15Non, ça avance, ça progresse.
13:17Mais pourquoi sont-ils dans la rue ?
13:19Ils n'ont pas compris que vous avez tenu leurs promesses ?
13:21Parce qu'ils attendent, d'une part,
13:23que les engagements qui n'ont pas encore été tenus le soient,
13:26et ça progresse, on aura une loi d'orientation agricole
13:29qui sera discutée en début d'année.
13:31Ils attendent aussi de faire entendre,
13:33non seulement à la France, mais dans le reste de l'Europe,
13:35leur opposition au Mercosur.
13:37Et je veux leur dire qu'il y a une unanimité des Français
13:39pour les soutenir sur le point du Mercosur,
13:41et je les invite évidemment à ne pas paralyser le pays.
13:44Il nous reste quelques secondes, minutes.
13:46Monsieur le ministre, c'est important de parler du Proche-Orient.
13:48La France continue de demander un cessez-le-feu.
13:50Alors il y a la guerre Israël-Hamas, et puis il y a Israël-Hezbollah.
13:54Il y a en ce moment, malgré la situation paroxystique,
13:56un plan de cessez-le-feu franco-américain,
13:59mais porté aussi par les Etats-Unis.
14:00Est-ce que vous croyez en ce plan de cessez-le-feu,
14:02alors qu'il y a une intensification des frappes sur le Liban ?
14:05Je veux rester prudent, mais il me semble qu'aujourd'hui,
14:08oui, une fenêtre d'opportunité s'ouvre
14:11pour un cessez-le-feu durable au Liban,
14:14qui permettrait le retour des déplacés,
14:16qui permettrait de garantir la souveraineté du Liban
14:19et la sécurité d'Israël.
14:21J'invite toutes les parties prenantes
14:24avec lesquelles nous sommes en contact étroit
14:26à se saisir de cette fenêtre d'opportunité.
14:28Dernière question de politique nationale,
14:30mais elle est essentielle pour la survie de votre gouvernement
14:33et de votre action.
14:34Marine Le Pen a déclaré que le RN allait voter la motion de censure
14:37si le pouvoir d'achat des Français allait être amputé.
14:40On voit bien que Marine Le Pen et le RN se dirigent
14:42vers cette motion de censure de la gauche,
14:44donc votée par le RN.
14:45Qu'est-ce que vous dites ce matin à ce sujet ?
14:47Je dis tout simplement qu'il n'y a aujourd'hui
14:50aucune majorité alternative au socle qui soutient le gouvernement
14:54et que celui ou celle qui renversera le gouvernement
14:58privera le pays d'un budget
15:01et le précipitera dans le désordre et la chienlit.
15:04C'est vous ou le chaos ?
15:05C'est cette responsabilité-là qui sera sur les épaules
15:08de celui ou celle qui renversera le gouvernement.
15:10Donc c'est vous ou le chaos ?
15:12C'est priver le pays d'un budget
15:14et se le précipiter dans le désordre,
15:16et c'est donc la chienlit.
15:17Merci Jean-Noël Barreau,
15:18merci d'avoir été notre invité et je vous dis à bientôt.
15:20Merci.

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