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Alexis Corbière, député Écologiste et social de la 7e circonscription de la Seine-Saint-Denis, était l'invité de BFMTV Story ce mardi 3 décembre. Il s'est exprimé sur la motion de censure du gouvernement déposée par la gauche après le déclenchement de l'article 49.3 par le Premier ministre, Michel Barnier, pour tenter de faire adopter, sans vote, le budget 2025 de la Sécurité sociale.

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Transcription
00:00Ah non, mais j'ai compris que sa feuille de route qui a été donnée, d'une façon...
00:03Là on fait de la vraie politique.
00:04Je vais être magnanime.
00:05Là on fait de la vraie politique.
00:06Ah oui, mais moi aussi je fais de la vraie politique.
00:07Non, non, non, je dis, là c'est de la vraie politique,
00:09parce que les milliards que vous voulez prélever sur les Français,
00:12c'est pas du tout, ne répondent pas du tout aux mêmes exigences
00:16que les milliards que lui voulait prélever.
00:18Oui, j'ai compris que la feuille de route qui est la sienne,
00:20c'est surtout de ne pas toucher au plus privilégié de ce pays,
00:23et de faire en sorte, voilà, non mais on a compris qu'il est de ce point de vue-là,
00:25vous avez raison de le pointer.
00:26D'ailleurs c'est sa feuille de route qui a été confiée par qui ?
00:28C'est celui dont il faut parler, il s'appelle Emmanuel Macron.
00:32Emmanuel Macron est le responsable.
00:33C'est lui qui a choisi de faire cette contre-lecture des élections de juin,
00:37en disant on va choisir quelqu'un qui est totalement minoritaire
00:39au sein de l'Assemblée nationale, M. Barnier.
00:41En exigeant de lui qu'il maintienne tous les choix budgétaires
00:43qui sont faits par Emmanuel Macron depuis 2017
00:45et qui ont été sanctionnés par les Français.
00:47De lui dire surtout de ne pas toucher à la réforme des retraites
00:49qui est largement rejetée par les Français.
00:51Dans ces conditions, il s'est mis dans la main de Mme Le Pen,
00:54avec une certaine cruauté, un certain savoir-faire,
00:56la situation de l'humilier politiquement.
00:58Mais c'est une certaine logique, parce que même l'électorat Le Peniste
01:01ne veut pas cette continuité-là.
01:02Et on a un exercice qui était totalement impossible.
01:05On est dans une situation politique de grave crise,
01:07je ne sous-estime pas, dont le responsable est M. Macron.
01:10Mais moi j'ai envie de dire, on va vivre demain un moment historique,
01:14on ne va pas y échapper.
01:15Un moment historique, un moment chaotique ?
01:18Historique.
01:19Et vous savez, l'histoire de la Ve République,
01:22ça a commencé en 1962, la première motion de censure,
01:27qui marquait en quelque sorte l'entrée dans le présidentialisme
01:30de la Ve République, sur la question du mode de désignation
01:32du président de la République.
01:33D'accord ?
01:34C'est là-dessus que Georges Compidou est battu par l'Assemblée nationale,
01:37parce que les députés nommaient le président de la République.
01:39Mené par qui l'Assemblée nationale ?
01:40Par Paul Reynaud, le dernier président du Conseil de 1940,
01:43qui a passé la vingtaine ans.
01:44Ce qui permet au général de Gaulle de dire je dissous,
01:46comme le général de Gaulle a réglé la question algérienne
01:48et qui a une certaine autorité,
01:49c'est l'entrée, si je puis dire vraiment,
01:51seulement en 1958, du présidentialisme.
01:53La motion de censure demain, c'est la fin du présidentialisme.
01:55Et le début de quoi ? On va essayer de se projeter un peu.
01:58Quelle est la suite ? Comment vous imaginez le lendemain ?
02:00Précisément, ce que je suis en train de dire,
02:01c'est qu'on est dans un moment de crise extrêmement profonde
02:03où il serait bon, c'est pas à côté de la discussion,
02:05de réfléchir aussi à quelles institutions
02:07permettent de rendre les choses plus vertueuses.
02:09Par exemple, on parlait de la Corée.
02:10Je découvre en Corée que, par exemple,
02:12le président de la République, si les députés le demandent,
02:14il ne peut pas faire tout et n'importe quoi,
02:16les députés en Corée du Sud.
02:17Je vais arrêter de parler de cet exemple.
02:18On pourrait imaginer qu'on n'a pas un président tout puissant
02:20qui peut dissoudre l'Assemblée nationale,
02:21mais qui reste irresponsable quoi qu'il arrive.
02:23Parce que ça permettrait de dénouer la situation.
02:25On pourrait imaginer qu'on ne cesse d'utiliser le 49-3
02:28et de reparlementariser la vie politique.

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