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Michel Barnier a engagé la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale en ayant recours à l'article 49.3 de la Constitution. Alors que les députés de la France insoumise ont quitté l'hémicycle, le groupe RN a annoncé qu'il "votera la censure" contre le gouvernement. Si une des motions de censure déposées rassemble les voix de la gauche et du RN, le gouvernement de Michel Barnier pourrait ainsi tomber.

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Transcription
00:00Mercredi, en tout cas, Michel Barnier devra affronter une motion de censure de la gauche et donc il est probable, en effet, qu'il chute par sa propre irresponsabilité, oui.
00:08Mais en tant qu'homme de gauche, ça ne vous dérange pas quand même de mêler votre voix avec celle du Rassemblement national ?
00:15J'ai posé la même question au président de la République quand il a dit Michel Barnier doit être Premier ministre parce que la gauche serait censurée par une alliance des macronistes et du RN.
00:24Donc le premier à avoir fait ce calcul, il s'appelle Emmanuel Macron, alors même qu'il a été élu avec le Front républicain.
00:29Nous, ce qu'on dit, c'est que, certes, le gouvernement trompera parce qu'il a trop d'opposants, la gauche et le Rassemblement national, mais qu'une alternative est possible.
00:36Et je le dis parce que j'entendais Mme Speedboot sur votre plateau. Une alternative est possible. C'est un gouvernement de gauche avec une non-censure du centre et de la droite.
00:44C'est la logique que nous proposions cet été et c'est la logique dans laquelle mon président de groupe, Boris Vallaud, a proposé que nous nous engagions dès à présent,
00:51c'est-à-dire en négociant les conditions d'une non-censure. Ce qu'a refusé de faire Michel Barnier vis-à-vis de la gauche, on le propose aujourd'hui vis-à-vis des macronistes et de la droite
01:00parce que c'est notre responsabilité. Nous, on ne veut pas être, comme l'a fait Michel Barnier, en état de négocier avec le Rassemblement national en permanence assis sur un château de cartes ou sur un volcan.
01:09— D'accord. Mais c'est quoi l'après-Barnier, alors ? — L'après-Barnier, il commence dès aujourd'hui. Il commence dans la préparation.
01:15La préparation, c'est de se dire 1. Quels sont les thèmes sur lesquels nous sommes d'accord ? Quelles sont nos priorités pour le budget ?
01:20— Avec qui ? D'accord avec qui ? — Avec les forces de l'arc républicain. Moi, je le dis très clairement.
01:24— Donc pas l'URN. — Pas du RN. C'est une évidence. — Attendez. L'URN, il est dans l'arc républicain pour voter la censure.
01:29Mais il n'est plus dans l'arc républicain en ce qui concerne... — Ah non. Non, non, non, non, non, non.
01:33— Je comprends. Alors... — Non, non, non, non, non. Qu'on soit très clair. Non, non, non, non.
01:35— Oui. Il y a besoin de clarté. Vous avez raison. — Attendez. Moi, je dirais que l'arc républicain, ça ne concerne pas le Rassemblement national.
01:40Moi, j'ai fait le Front républicain. J'ai appelé à... — Mais il va voter avec vous, quand même.
01:43— Oui. Mais attendez. Je vous le redis. Ceux qui... Si demain, on avait un gouvernement de gauche, les macronistes, pour faire tomber la gauche,
01:48seraient bien obligés de voter avec le Rassemblement national. C'est pas parce que vous votez avec le Rassemblement national
01:53que vous êtes en accord avec lui et que vous voulez gouverner avec son soutien. Moi, je ne veux pas gouverner avec le soutien du RN.
01:59C'est ce qu'a fait Michel Barnier. Oui, mais c'est ce qu'a fait Michel Barnier depuis 3 mois. Vous savez, à l'Assemblée nationale,
02:04on a 3 blocs d'X1. Donc si vous voulez, un bloc à lui seul ne peut pas gouverner s'il n'a pas le soutien des autres blocs.
02:10Celui qui a soutenu le président de la République aujourd'hui, c'est le Rassemblement national. — Est-ce que vous êtes prêt ? D'accord.
02:16Est-ce que vous seriez prêt à gouverner avec un bloc, c'est-à-dire le Bloc central, ce qui n'était pas le cas ? Visiblement, vous étiez opposé.
02:23Et le Parti socialiste avait dit non à Cazeneuve, notamment, qui pouvait incarner une alliance ou en tout cas une majorité de non-censure.
02:30Est-ce que là, maintenant, vous êtes prêt à le faire et peut-être à vous séparer de vos amis insoumis ? — Je vais vous dire, il faut simplement transposer
02:36ce qui s'est passé maintenant depuis 3 mois entre le macronisme et le RN. Ils étaient au gouvernement. Ils avaient le soutien sans participation du RN.
02:44Ce soutien était fragile. On l'a vu et on le voit aujourd'hui. Nous, ce qu'on propose, c'est à l'inverse quelque chose de plus stable.
02:50C'est un soutien sans participation des macronistes. Mais pour le coup, on négocierait avec eux par exemple le fait de ne pas employer le 49-3,
02:58le fait de respecter le Parlement, le fait de porter ensemble des projets. Et tout ceci serait négocié en amont et pas au fil de l'eau
03:04comme l'a fait Michel Barnier, le prétendu excellent négociateur du Brexit. Aujourd'hui, il a montré qu'il était en incapacité de vraiment négocier
03:12parce que s'il avait voulu négocier, la semaine dernière, quand il nous a reçus à Matignon, nous, les socialistes, il nous aurait dit
03:17« Qu'est-ce qu'il faut pour que vous ne me censuriez pas ? » Et il m'a dit « Je ne peux rien négocier avec vous ». Nous, on dit au contraire.
03:23Nous voulons que la gauche gouverne. Mais la gauche devra négocier au Parlement. Et c'est ce que nous devons dès à présent entamer.

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