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Les informés de franceinfo

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00:00...
00:0820h21, Les Informés, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
00:13Bonsoir à tous, bienvenue dans Les Informés du soir.
00:15C'est votre rendez-vous de décryptage de l'actualité,
00:18votre rendez-vous de débat autour de l'information
00:20sur France Info, la radio et le canal 27, France Info TV.
00:24Bonsoir, Agathe Lambret.
00:25Bonsoir.
00:26Quel est le programme ce soir ?
00:27Sommes-nous en train de vivre les dernières heures
00:29de ce gouvernement chaos, scénario à la grecque ?
00:32L'exécutif dramatise l'enjeu, en tout cas pour mettre
00:35les oppositions face à leurs responsabilités
00:38et tenter d'éviter une censure.
00:41Que feront les socialistes ?
00:43Et Marine Le Pen, elle qui veut se responsabiliser,
00:46prendra-t-elle le risque de provoquer à minima
00:49une crise politique ?
00:51Marine Le Pen, dont l'avocat aujourd'hui a tenté
00:53de convaincre le tribunal qu'elle est innocente
00:56dans l'affaire des assistants parlementaires européens,
00:59risque-t-elle l'inéligibilité ?
01:01Pourra-t-elle éviter ce qu'elle qualifie
01:04de mort politique ?
01:05Enfin, l'accord de cesser le feu entre Israël et l'Ouest,
01:08bola, signe-t-il le retour de la diplomatie française
01:12au Proche-Orient ?
01:12Est-ce enfin une victoire sur ce terrain
01:15pour Emmanuel Macron ?
01:16Sur ce sujet, l'éclairage de Frédéric Ancel,
01:18docteur en géopolitique et Christian Chenau,
01:21grand reporter à la rédaction internationale de Radio France.
01:23Et pour parler de tous ces sujets,
01:25nos informés du soir,
01:26Elisabeth Pinault, journaliste correspondante
01:28Elysée et Matignon pour l'agence Reuters.
01:30Marion Mourgue, rédactrice en chef
01:33au service politique du Parisien aujourd'hui en France.
01:36François Reynard, journaliste, chroniqueur au Nouvel Obs,
01:38auteur de La grande histoire de la Russie
01:41aux éditions Flammarion.
01:42Et Roland Quirol, politologue, directeur conseil
01:44de Région Magazine.
01:45Merci à tous les quatre d'être là ce soir.
01:48Les informés, c'est parti.
01:51Et on commence, Agathe, avec Michel Barnier
01:53qui poursuit ses consultations avec les socialistes
01:57dans la journée, dans l'espoir d'éviter la censure.
02:00Oui, la stratégie est assez limpide.
02:02Dramatiser, responsabiliser ou culpabiliser les oppositions
02:06et prendre l'opinion à témoin.
02:09Hier soir, Michel Barnier a pris la parole aux 20 heures
02:12pour mettre en garde solennellement
02:13contre les risques d'une censure, lui ou le chaos.
02:17En somme, ce matin, c'est la porte-parole du gouvernement
02:20qui a interpellé les oppositions.
02:23Écoutez le Premier ministre et puis Maude Bréjon.
02:26Il y aura une tempête probablement assez grave
02:30et des turbulences graves sur les marchés financiers.
02:32Nous en prenons déjà très haut.
02:34Nos taux d'intérêt, les taux d'intérêt que nous sommes obligés
02:37de respecter pour financer notre dette avec des investisseurs
02:41chinois ou américains, ils sont actuellement
02:44presque au niveau de la Grèce.
02:45Il sera du devoir de celles et ceux qui voteront cette censure
02:51d'en assumer les conséquences devant les Français
02:53et devant leurs électeurs dans chacune
02:55des 577 circonscriptions de France.
02:57Est-ce que cette stratégie peut avoir de l'effet
03:00sur le Rassemblement national ou sur les socialistes,
03:02les deux faiseurs de roi de cette motion de censure ?
03:06Où Michel Barnier vit-il ces derniers jours à Matignon ?
03:09Marion Mourgle, Parisien aujourd'hui en France.
03:11Comment vous sentez cette stratégie de Michel Barnier
03:14de dire c'est le chaos au mois ?
03:16Alors, elle n'est pas venue tout de suite cette stratégie.
03:18Il y a eu depuis plusieurs jours des députés,
03:21des proches de Michel Barnier qui lui ont dit
03:23il faut s'exprimer parce que justement on a senti
03:25une sorte de basculement ces dernières heures
03:28où on sentait qu'on allait vers la motion de censure,
03:30que les Français voyaient ce qui se passait
03:33et qu'il fallait expliquer.
03:34Donc il a pris cette décision.
03:35Il est plutôt content d'ailleurs de l'avoir prise
03:37et d'avoir fait le 20h hier.
03:40On verra la semaine prochaine si ça a apporté ses fruits.
03:42Ces prochains jours, les parlementaires vont retourner
03:45en circonscription, ça veut dire qu'ils vont aussi
03:47rencontrer leurs électeurs.
03:49Et c'est peut-être ça qui peut changer.
03:50Est-ce que les Français qui auront vu Michel Barnier
03:52diront à leurs députés,
03:53ah oui, mais j'ai compris que quand même ça pouvait être grave.
03:55Est-ce que ça pourra changer ?
03:58C'est très difficile aujourd'hui de le savoir.
04:00Et je ne suis même pas sûr que Marine Le Pen ait
04:02définitivement pris sa décision.
04:04Vous pensez que ça peut marcher comme stratégie, Roland Quairole ?
04:08Je pense qu'on est dans la suite d'un très mauvais film.
04:12Et donc c'est à qui inventera une nouvelle façon
04:15pour que le film soit de plus en plus mauvais.
04:19On a un Premier ministre qui n'a jamais eu de cap,
04:24il n'a jamais, même dans sa déclaration de politique générale,
04:27dit exactement où il allait aller.
04:30On a des partis politiques qui se chamaillent entre eux,
04:33jusque dans la majorité.
04:35Le principal adversaire des macronistes,
04:37c'est devenue la droite républicaine.
04:39On a un rassemblement national qui hésite entre
04:43« Bougeons pas, on va être sérieux. »
04:44Et puis il y a quand même, après ce procès,
04:47« Il faut qu'on cogne. »
04:49Voilà, on est devant une situation absolument incompréhensible
04:54pour les Français qui ne voient que le mauvais film.
04:57Et donc tout ça, d'une certaine façon,
04:59moi je suis là carrément contre l'autisme.
05:02Je pense qu'ils se sont tous mis d'accord
05:04pour être le plus mauvais possible.
05:06Et ils sont arrivés.
05:07C'est exceptionnel d'arriver à ça.
05:10Il y avait, sous la Quatrième République,
05:12où il y avait des histoires comme ça,
05:14il y avait quand même des stratégies,
05:16des gens d'un certain niveau
05:18qui essayaient de sortir les choses de l'embarras et du chaos.
05:22Là, non.
05:23Chacun essaye de contribuer au chaos.
05:26Donc le chaos peut continuer.
05:27Ça n'a pas une extrême importance.
05:30Je crois que les gens s'en fichent complètement.
05:33On reviendra à cette question de savoir si les gens s'en fichent
05:35et si ça n'a peut-être pas d'importance.
05:36Mais Elisabeth Pinot, vous qui travaillez,
05:38qui avait un bureau à l'Elysée,
05:40un bureau à Matineau, dans les salles de presse,
05:41bien évidemment, cette idée de barner le chaos au moins,
05:44comment est-ce que c'est perçu dans les couloirs ?
05:47En tout cas, cette culture d'un compromis
05:50qui devait émerger de cette dissolution,
05:52de cette assemblée de toutes les couleurs,
05:57voilà, on n'en est pas là.
05:58Et voilà, là, l'heure est grave.
06:01Moi, j'ai passé la journée à l'Assemblée hier.
06:02Et comme disait Marion, en effet,
06:04on sentait que la censure n'était vraiment pas loin,
06:07que le RN, qui avant disait
06:08« oui, on ne censurera pas », vraiment se préparait.
06:11Il y a cette tribune dans le Figaro de Marine Le Pen
06:13où elle dit que ce ne serait pas si grave,
06:15que les fonctionnaires seront payés, etc.
06:17Voilà, elle ne disait absolument pas ça,
06:19encore la semaine dernière.
06:20Il y avait les socialistes,
06:22on sentait, il y a quelque temps,
06:23François Hollande qui penchait plutôt pour l'abstention.
06:26Là, hier, toute la gauche semblait unie
06:28pour dire « on peut censurer ».
06:30Donc, il fallait allumer des contrefeux
06:31du côté du gouvernement.
06:33Déjà, la semaine dernière, Emmanuel Macron à Rio,
06:35où j'étais, a plaidé pour la stabilité.
06:38Et puis, ensuite, hier, voilà,
06:40Michel Barnier a pris la décision hier soir,
06:42et ça ne m'étonne pas,
06:42avec l'ambiance à l'Assemblée qu'il ait prise cette décision,
06:45d'allumer les contrefeux, d'avoir des mots forts
06:47sur le danger d'une censure de son gouvernement.
06:51Et puis, mot de Bréjon aujourd'hui,
06:52on sent que la grosse machine de l'exécutif est en marche,
06:57mais ça reste évidemment une machine extrêmement fragile.
07:02François Arnade, ça marche, ces contrefeux, selon vous ?
07:04Non, ce que je voulais rappeler,
07:05c'est une question de principe,
07:06parce que j'ai l'impression qu'on l'oublie
07:08dans la politique politicienne, là, du moment.
07:09Là, la France, c'est partiellement une démocratie parlementaire.
07:13Partiellement, on est semi-parlementaire, semi-présidentiel.
07:16Et le principe même d'une démocratie parlementaire,
07:19c'est la responsabilité gouvernementale.
07:20Ça veut dire que le gouvernement est responsable devant l'Assemblée.
07:22Donc là, l'Assemblée a le droit de le renverser.
07:25Mais effectivement, si, comme le disait Roland Quairole,
07:27c'est pour aller au chaos,
07:28c'est une catastrophe pour notre pays.
07:30Et il y a des pays, des démocraties voisines des nôtres,
07:33qui ont inventé quelque chose contre ça.
07:34L'Allemagne, par exemple.
07:36En Allemagne, il y a quelque chose qui s'appelle
07:37le vote de défiance constructif,
07:39ou la motion de censure constructive.
07:41Je peux même vous le dire,
07:42« Konstruktives misstrauen votum ».
07:44C'est le seul truc dont je me souviens de mes cours d'allemand.
07:45À Strasbourg, il y a cette chose-là.
07:48Cette chose-là, c'est très important.
07:49Ça veut dire, on a le droit de renverser un gouvernement
07:52si on a un gouvernement pour le remplacer.
07:53D'ailleurs, ça ne s'est jamais produit.
07:55En Allemagne, parce qu'il y a cette idée-là.
07:59Et là, ce qui me gêne dans cette motion de censure,
08:01c'est que c'est les alliances des contraires,
08:03c'est-à-dire la gauche et le Ration nationale,
08:05qui n'ont rien à proposer.
08:06La gauche, le Nouveau Front Populaire s'estime lésé
08:09en disant, on était les premiers aux élections,
08:11on voudrait Lucie Castex,
08:12mais Lucie Castex, elle est renversée tout de suite.
08:14Donc, il faudrait, alors à ce moment-là,
08:16la gauche peut le faire si elle ouvre au centre,
08:18si elle réussit à construire une majorité.
08:19Mais là, personne ne veut construire une majorité.
08:21C'est ça qui est désespérant pour le pays.
08:23– Non mais je suis d'accord avec vous,
08:25et je suis d'accord avec ce que disait Roland Caron.
08:27On a l'impression que c'est le concours de l'argument
08:29le plus médiocre de la part de la classe politique.
08:32Chacun a une bonne raison de ne pas soutenir Michel Barnier,
08:34mais à aucun moment, l'argument, c'est l'intérêt général
08:37ou l'intérêt des Français, que ce soit à droite
08:41ou chez les macronistes, il y a une ou deux personnalités
08:44qui visent l'élection présidentielle,
08:46donc ils n'ont pas trop intérêt à miser sur un succès de Michel Barnier
08:50parce qu'ils jouent leur propre agenda.
08:51Jean-Luc Mélenchon, lui, il mise sur une dissolution,
08:53donc le chaos, ça l'arrange.
08:55Le parti socialiste, il est obsédé par son petit nombril
08:59et sa reconstruction, et c'est combien il compte,
09:03combien il pèse et avec qui il va,
09:05donc en fait, il n'a pas le temps de s'occuper vraiment
09:07de la France et des Français.
09:08En fait, chaque parti a son petit intérêt,
09:11et la France, les Français, dans tout ça, on s'en fiche.
09:13Après, Michel Barnier, on peut dire que le verre était dans le fruit
09:17depuis le début, Emmanuel Macron a choisi quand même
09:21le Premier ministre, personne ne s'imposait, ça c'est certain,
09:24mais il a quand même choisi celui qui s'imposait le moins,
09:27celui qui avait le moins de légitimité
09:29parce qu'à la tête d'un des plus petits partis de l'Assemblée.
09:32Voilà, alors c'est vrai que Michel Barnier a quand même
09:35tenté d'élargir un petit peu, en tout cas sur la forme,
09:37il a fait des gestes à la gauche et tout,
09:39tout le monde a refusé, mais c'est vrai que depuis le début,
09:42ce gouvernement était vicié, donc aujourd'hui…
09:45C'est juste qu'il a la majorité sénatoriale.
09:47Il a la majorité sénatoriale, c'est vrai,
09:49et donc c'est un point que d'autres n'auraient pas.
09:52Et enfin, la classe politique qui est aujourd'hui
09:54mise sur l'échec de Michel Barnier, effectivement, ne propose rien,
09:57et c'est affligeant, comment on peut prendre la responsabilité
10:00de renverser un gouvernement dans un contexte pareil,
10:02alors qu'on a déjà eu deux mois et demi sans gouvernement,
10:04et derrière être incapable de proposer un nom,
10:08une idée viable de gouvernement qui tienne la route,
10:11c'est pas très réjouissant.
10:12En fait, ce que vous disiez tout à l'heure, François,
10:14c'est que le Parlement, il a le droit de renverser le Premier ministre,
10:18c'est évidemment sa prérogative,
10:20mais comme le but démocratique,
10:21c'est d'obtenir ce qu'on appelle la responsabilité gouvernementale.
10:23On est bien d'accord, mais comme le soulignait Agathe à l'instant,
10:25on est dans un contexte particulier,
10:27et ce contexte, Roland Quairol, est-ce que les Français,
10:30est-ce qu'ils le perçoivent, la question d'une éventuelle crise économique
10:33qui suivrait, parce que crise économique, parce qu'instabilité,
10:36et qu'en gros, au bout d'un moment, les marchés financiers nous disent
10:38nous, on arrête de vous prêter de l'argent pas trop cher.
10:40Est-ce que les Français y voient ça ?
10:41Non, mais visiblement, on essaye de leur faire comprendre ça,
10:44et ça marche pas.
10:46C'est très incompréhensible.
10:48Pourquoi il faut aller sur les marchés financiers ?
10:51Pourquoi c'est si important ?
10:54Comment ça se fait qu'il y a une telle différence,
10:56le fameux spread entre la France et l'Allemagne ?
10:59Comment ça se fait qu'on emprunte au même taux que les Grecs aujourd'hui ?
11:04C'est parce que dans toute la politique, la seule chose qui compte,
11:07c'est pas la technique économique, c'est la confiance.
11:12Vous me demandez de l'argent, si j'en ai, je veux bien vous en prêter,
11:16mais il faut que j'ai confiance dans le fait que vous allez me rembourser.
11:20Et ça, les gens font pas le lien, aujourd'hui, dans les sondages,
11:25les gens font pas le lien entre ce petit jeu parlementaire
11:29où chacun joue son propre match,
11:31et cette affaire des marchés financiers,
11:34et des conséquences que ça peut avoir.
11:36On nous en parle, on voit pas très bien comment ça marche.
11:39Et on risque de reponger dans une grande période d'incertitude là,
11:42si jamais la censure se concrétisait.
11:44Et éventuellement de ne pas avoir de budget.
11:47Aux Etats-Unis, ça peut exister, ce qu'on appelle le « shutdown ».
11:50Oui, mais en France, ça ne fonctionne pas comme ça.
11:51En France, ça ne peut pas fonctionner comme ça,
11:52parce qu'il y a la continuité de l'État,
11:54et forcément, le gouvernement pourra faire son budget par décret,
11:57mais sur les bases du budget de l'année dernière.
12:00Donc, par exemple, les fonctionnaires seraient pas augmentés.
12:02Mais ce qui est intéressant, le terme de confiance que vous utilisiez,
12:05à l'instant, Roland Mariamour,
12:07on n'a pas l'impression que cette confiance,
12:09elle soit aussi tissée au niveau politique,
12:10puisque Michel Barnier, qui est arrivé au réolé de cette idée
12:13que c'était le grand négociateur,
12:15notamment parce qu'il avait travaillé
12:17à la négociation autour du Brexit.
12:19Est-ce qu'il a vraiment travaillé en coulisse
12:21pour tisser quelque chose avec ses oppositions ?
12:23Alors, pour l'instant, on ne connaît pas la fin de l'histoire.
12:25Donc, on va peut-être se dire, dans une semaine,
12:26c'était brillantissime.
12:28Il a toujours un peu la même technique.
12:30C'est comme pendant le Brexit, c'est-à-dire qu'il dit
12:32« Vous pouvez ne pas vous mettre d'accord,
12:34ce n'est pas grave pour moi. »
12:35C'est ce qu'il avait fait avec la Grande-Bretagne.
12:36Et je me retirais.
12:39Là, il met aussi les oppositions
12:41devant leurs propres responsabilités en disant
12:43« Si ça ne marche pas, vous porterez aussi
12:46les conséquences de cet échec. »
12:48Marine Le Pen et Jean-Philippe Tanguy,
12:50qui travaille à ses côtés de la Redi aujourd'hui,
12:53elle est toujours dans la négociation.
12:54Donc, elle est aussi dans un rapport de force politique.
12:57Elle fait monter les enchères,
12:59comme l'ont fait les autres partis.
13:01Mais pour l'instant, elle n'a pas cessé les négociations.
13:03Donc, il se peut aussi que ça marche à la fin,
13:06parce qu'elle aurait aussi beaucoup à perdre.
13:07Bon, les informés, on va continuer
13:09à débattre de ces questions-là
13:10et essayer d'expliquer aussi à nos auditeurs
13:11ce qui se trame derrière ces négociations
13:14et ces menaces de faire tomber le gouvernement.
13:15Il est 20h16, l'heure de faire un nouveau tour
13:17de l'actualité avec Laura Dulieu.
13:21On connaîtra le jugement de Marine Le Pen
13:23le 31 mars 2025 dans l'affaire
13:26des assistants parlementaires du Front national.
13:28Le procès s'est terminé tout à l'heure.
13:30Deux ans de prison ferme et une peine d'inéligibilité
13:33de cinq ans avec application immédiate
13:35ont été requis par le parquet,
13:37ce qui empêcherait la chef de file du RN
13:39de se présenter à la prochaine présidentielle.
13:42868 postes supprimés chez Valeo
13:44dans huit de ses sites français.
13:47L'équipementier automobile annonce également
13:49la fermeture de l'usine de la Suze sur Sarthe
13:52ainsi que celle de la Verrière dans les Yvelines.
13:55Israël fait appel des mandats d'arrêt
13:57de la Cour pénale internationale
13:58contre Benyamin Netanyahou
14:00et son ex-ministre de la Défense, Yoav Galant,
14:03le Premier ministre israélien,
14:04qui ne serait pas arrêté s'il venait en France.
14:07Il serait protégé par l'immunité
14:09des États non partis à la CPI,
14:11ce qui est le cas d'Israël.
14:12Une annonce du Quai d'Orsay
14:14qui provoque la colère, notamment de la gauche.
14:173650 personnes ont été contaminées
14:20par le VIH en France en 2023,
14:22selon le ministère de la Santé.
14:24Et c'est un chiffre stable depuis deux ans
14:26après une longue période de diminution.
14:39Retour des informés avec Roland Quairole
14:41de Région Magazine,
14:42François Reynard du Nouvel Obs,
14:44Marion Mourgue du Parisien.
14:45Aujourd'hui en France, c'est Elisabeth Pineau
14:46de l'agence britannique Reuters.
14:48On parlait à l'instant des risques
14:50et des menaces de faire tomber le gouvernement.
14:53Et dans toute cette affaire,
14:55une question principale, Agathe,
14:57que va faire Marine Le Pen ?
14:58Tout le monde a cette question en tête.
15:01Que va faire Marine Le Pen ?
15:02Puisque c'est elle, enfin,
15:03c'est l'une de celles qui détient
15:05les clés de cette motion de censure.
15:06Si ses troupes votent la censure,
15:08Michel Barnier tombe,
15:10puisque les voix de la gauche
15:11et celles du RN le renverseront.
15:13C'est certain.
15:14Si elles sont au complet,
15:16Marine Le Pen,
15:18qu'il a assuré tout à l'heure
15:19en sortant du tribunal de Paris
15:21où se terminait son procès
15:23dans l'affaire des assistants
15:24parlementaires européens.
15:25En tout cas, la décision judiciaire
15:27n'a aucun impact sur sa politique.
15:30Écoutez Marine Le Pen.
15:32Zéro conséquence politique.
15:35Il y a zéro conséquence politique
15:37au fait d'attendre le résultat
15:40d'un jugement.
15:42Et si j'ai pu lire de ci, de là,
15:45des analyses indiquant
15:47que les choix politiques
15:49que j'ai à faire comme chef
15:52de présidente de groupe
15:54à l'Assemblée nationale
15:57seraient impactés
16:01par ce délai.
16:02Je tiens à vous rassurer tout de suite.
16:04Ceci est totalement faux.
16:06Ceci est totalement faux du Marine Le Pen.
16:08On n'est pas obligé de la croire.
16:09Est-ce que vous la croyez,
16:10Elisabeth Pinot ?
16:10Est-ce que vous décelez
16:12dans cette prise de parole
16:13de Marine Le Pen
16:13des indices sur ce qu'elle va faire
16:15dans les jours qui viennent ?
16:16Ce serait être un peu présomptueuse.
16:18En tout cas, on a une date, 31 mars.
16:20C'est le jour du jugement.
16:22Donc d'ici là, il n'y a pas d'élection,
16:23mais il peut se passer beaucoup de choses.
16:24Et là, on la sent très combative,
16:26Marine Le Pen.
16:26Et en effet, elle répond
16:27à tous ces détracteurs
16:28que j'ai entendus moi-même.
16:30Même les analystes politiques
16:31disaient oui, elle change sa stratégie
16:33parce que maintenant,
16:34c'est la seule chance qu'elle ait
16:35de renforcer le gouvernement
16:36avant d'être rendue inéligible.
16:38Voilà, elle répond à ça
16:39en disant non, je suis là, je décide.
16:42Ce n'est pas la justice qui décide.
16:43Et en plus, ils sont dans le déni
16:46au Rassemblement national
16:47quand on essaye de leur faire dire
16:48voilà, est-ce que quand même ça tente ?
16:49Est-ce que vous êtes au minimum inquiet ?
16:50Est-ce que Jordane Bardella se prépare ?
16:52Enfin voilà, il ne faut surtout pas dire ça.
16:54Elle fait comme si elle n'était pas sous pression.
16:55Absolument.
16:56Et puis elle fait...
16:57Enfin, on la retrouve
16:58telle qu'en elle-même.
16:59Voilà, c'est la chef de file.
17:02La mise, alors,
17:02pour ceux qui nous écoutent à la radio,
17:03ça va être plus compliqué,
17:04mais peut-être vous l'avez entendu
17:05dans sa tonalité, la mise en image,
17:06la politique, c'est aussi des mots
17:07et c'est aussi des gestes.
17:09La manière dont Marine Le Pen
17:11s'est présentée tout à l'heure
17:12au tribunal devant la presse,
17:14Marion Moncq, c'est un avant et un après
17:17par rapport à la manière
17:18dont on l'a vue ces dernières semaines.
17:19Oui, quand il y a eu
17:21les réquisitions du parquet,
17:22on l'a vue sonner.
17:23Déjà, on l'a vue assez seule.
17:25Là, elle était bien plus combative.
17:28En effet, bien plus,
17:29je ne dirais pas renfort,
17:30mais en tout cas, bien plus solide
17:31et d'ailleurs bien plus entourée.
17:34Il y a eu un mot d'ordre
17:35passé au Rassemblement national
17:36que les députés viennent la soutenir,
17:37qu'il y ait un peu plus de monde
17:38autour d'elle, parce que sinon,
17:39on voyait une femme seule qui était
17:42un peu, on avait l'impression
17:43de la fin d'une histoire.
17:45On reviendra sur la partie politique,
17:46enfin, sur la partie de ce procès,
17:48mais quand même sur...
17:49La censure, est-ce qu'elle va censurer ?
17:51Est-ce que ça nous dit quelque chose
17:52de sa détermination ?
17:53Je crois qu'elle-même ne le sait pas
17:55et que jusqu'au bout,
17:56elle laisse les options sur la table.
17:59Elle fait de la politique,
18:00elle en fait depuis longtemps,
18:01elle connaît les conséquences
18:02de ce geste, elle voit aussi
18:04les sondages et les remontées
18:06des électeurs et donc,
18:07je pense qu'elle attendait aussi
18:09qu'il y ait la fin de cette étape
18:10judiciaire, même si évidemment,
18:12on n'a pas le jugement définitif.
18:14Mais maintenant, pour revenir
18:16à la politique et peser les dernières,
18:18voire les dernières négociations
18:20aussi avec le gouvernement
18:21et sous-peser dans les dernières heures.
18:23Ils sont connus pour être imprévisibles.
18:25Le Rassemblement national,
18:26ils ont décidé de voter une motion
18:29en le disant un quart d'heure après,
18:32un quart d'heure avant le vote.
18:34Le contraire de ce qu'ils avaient dit
18:35le matin, enfin, je veux dire,
18:36ils sont très connus pour cela.
18:38Ce n'est pas la première fois
18:39en 2022, octobre 2022,
18:41donc il y a pile deux ans.
18:42Le RN dépose une motion de censure
18:44contre le gouvernement.
18:45La gauche dépose sa propre
18:47motion de censure.
18:48Dans les jours précédents,
18:49l'examen, le RN dit
18:50on votera la nôtre,
18:51mais on ne votera pas
18:52celle de la gauche.
18:53Et le jour même, coup de théâtre,
18:55le RN décide de voter
18:56celle de la gauche.
18:57Personne ne s'y attendait.
18:59La loi immigration, pareil,
19:01il y a eu un retournement de stratégie.
19:02Donc Marine Le Pen,
19:03jusqu'à la dernière minute,
19:04tout le monde sait qu'elle peut
19:05changer d'avis, soit par stratégie,
19:07soit par opportunisme.
19:09Voilà.
19:10Donc, en tout cas,
19:10c'est très difficile de savoir
19:12ce qu'elle va faire,
19:13même si elle a quand même
19:14donné des indices,
19:15préparé les esprits.
19:16Elle a publié une tribune
19:17dans le Figaro hier pour dire
19:19c'est pas vrai qu'une censure
19:21provoquerait un shutdown.
19:22Le gouvernement nous ment.
19:24Donc, d'une certaine façon,
19:26elle disait même si on censure,
19:27ne vous inquiétez pas.
19:29Ce ne sera pas le cas.
19:31J'ai l'impression qu'elle préparait
19:32un peu les esprits pour essayer
19:34de censurer de manière
19:35responsable, disons.
19:36Je ne sais pas si elle ira au bout,
19:38mais bon, voilà.
19:39Elle l'a fait.
19:40Donc, maintenant, la question...
19:43Tout à l'heure, on parlait du fait
19:44qu'elle essaie de s'afficher libre.
19:46Elle a beaucoup de pression
19:47sur les épaules.
19:48Est-ce que maintenant qu'elle a
19:50toute cette pression sur elle,
19:51elle peut renoncer à la censure ?
19:53Il faudrait vraiment qu'elle
19:53obtienne des choses très concrètes
19:55de Michel Barnier.
19:56Ça va être difficile.
19:57Pour en savoir, la première
19:57question qui était, est-ce qu'elle
19:59est sincère quand elle dit ça ?
20:00Imaginez qu'elle dise le contraire.
20:01C'est juste impossible.
20:02Elle dirait, puisque c'est comme ça,
20:04puisque la justice m'embête,
20:05eh bien, c'est comme ça,
20:06je vais censurer le gouvernement.
20:07C'est évidemment impossible.
20:08Ce qu'il faut rappeler,
20:09c'est que la grande stratégie,
20:10le truc qu'elle répète
20:12continuellement depuis des mois,
20:14depuis le procès, etc.,
20:16c'est qu'on essaie de baillonner,
20:18on essaie d'empêcher les électeurs
20:19de pouvoir voter.
20:20Il faut rappeler que dans une démocratie...
20:22On y reviendra sur sa stratégie
20:24par rapport au procès.
20:26En tout cas, il faut rappeler
20:28que personne n'interdit
20:29la Ration nationale.
20:30Les gens ont le droit de voter pour elle,
20:31pour lui, pardon,
20:33pour la Ration nationale.
20:34Elle, si elle est condamnée,
20:35elle est condamnée.
20:36Mais là, on parle de la censure.
20:37Oui, d'accord.
20:38Mais en tout cas,
20:38parce que le plan machiavélique
20:39qu'on pourrait lui reprocher,
20:40il faut rajouter un élément,
20:42c'est qu'elle crée la censure
20:44dans l'espoir que le pays
20:46devienne ingouvernable
20:47et que Macron démissionne.
20:48Et donc qu'il y ait une élection
20:50présidentielle et qu'elle se présente
20:51avant d'être interdite.
20:52C'est ça, l'idée.
20:53Roland Quiroz, si je peux me permettre,
20:54vous êtes un peu le vieux sage
20:55de ce plateau ce soir.
20:57En tout cas, votre mémoire
20:59de la vie politique.
21:00Ce n'est pas si souvent quand même qu'un...
21:02Alors là, on ne sait pas
21:03ce qui va se passer,
21:03mais ce n'est pas si souvent
21:04qu'un gouvernement
21:05sous la Ve République est censuré.
21:08Ah non, ça, c'est vrai.
21:09Ce serait la deuxième fois
21:10depuis 1962.
21:11Quand même, ça dit quelque chose
21:13du contexte.
21:14Absolument.
21:15C'est pour ça qu'il faut y réfléchir
21:16à deux fois.
21:17Et moi, je ne suis pas
21:19absolument sûr de l'intérêt
21:22du Rassemblement national
21:23dans cette affaire.
21:24Je vois bien qu'elle a été
21:25très énervée par son procès.
21:28On y reviendra peut-être.
21:29Mais voilà, il fallait
21:30qu'elle marque le coup,
21:31qu'elle attaque.
21:33Bon, mais ça ressemble peut-être
21:36un peu à Retiens-moi,
21:38sinon je fais un malheur.
21:40Parce qu'ils ne sont pas prêts
21:41au Rassemblement national.
21:43Elle n'est pas prête
21:44à affronter la suite.
21:45Bardella ne l'est pas.
21:47Et les députés de base,
21:49encore moins,
21:50ils sont là, c'est paumé.
21:51Donc, qu'est-ce qui est
21:52le plus difficile pour elle ?
21:54Expliquer que finalement,
21:56elle ne vote pas la censure
21:57parce qu'elle a obtenu des choses
21:59qu'elle présentera comme décisives.
22:01Et il y aura bien
22:02quelques bricoles
22:04qui seront dans le budget
22:06sur lesquelles elle pourra
22:07s'appuyer pour dire,
22:08voilà, on a gagné
22:10et donc, on ne vote pas la censure.
22:12Est-ce que c'est ça
22:13qui est le plus difficile ?
22:14Ou est-ce que c'est,
22:15eh bien, finalement,
22:16on a décidé de faire une alliance
22:18dans les urnes avec LFI,
22:20qui est quand même
22:23l'épouvantail
22:24des sympathisants
22:27du Rassemblement national.
22:28Moi, je crois que
22:29toutes choses égales par ailleurs,
22:31alors elle fera ce qu'elle voudra
22:32et elle fera en effet
22:33au dernier moment ce qu'elle voudra.
22:36Mais objectivement,
22:37je ne vois pas son intérêt.
22:39Marion Bourguin.
22:39Surtout qu'on a une période
22:40très particulière, c'est Noël
22:42et ça reste encore une trêve
22:44dans la tête des gens.
22:46Noël, on est en famille
22:48pour ceux qui peuvent.
22:49C'est une fête
22:50à laquelle tiennent les gens
22:51et notamment les enfants.
22:52Donc, il y a aussi
22:53cette dimension-là à prendre en compte.
22:54Ça joue à ça, la politique aussi ?
22:56Ça fait partie
22:57des considérations en politique,
22:59surtout quand on sent
23:00une société très fracturée
23:02et puis très explosive.
23:03Et surtout, il y a le choix
23:04entre deux dates pour censurer,
23:06soit dès la semaine prochaine,
23:07vers le 4 décembre,
23:08soit vers le 20 décembre,
23:09c'est-à-dire vraiment
23:09à quelques jours du repas de Noël.
23:12Provoquer la chute d'un gouvernement
23:14à cinq jours de Noël,
23:15franchement, c'est très moyen.
23:17Et on se souvient
23:17de ce que ça avait donné
23:19la dernière fois, la dissolution,
23:20juste avant l'été.
23:21En fait, le pays avait été
23:22totalement paralysé
23:23parce que, pendant les vacances,
23:25il y a quand même
23:25une sorte de trêve.
23:26Mais si ça recommence...
23:27On n'avait plus respirer
23:28avec les Jeux olympiques,
23:29là, il n'y a plus rien.
23:30On pourra respirer avec la dinde
23:32et les marrons, c'est tout.
23:32Là, effectivement,
23:33on n'aurait rien du tout.
23:34Donc, c'est vraiment pas évident
23:36de prendre cette responsabilité-là.
23:37Il faut que Marine Le Pen
23:39fasse en sorte, le cas échéant,
23:41qu'elle ne soit pas la responsable
23:42du chaos.
23:42Et ça, c'est pas évident
23:44parce que son électorat
23:45ne veut pas le chaos.
23:46Et, paradoxalement,
23:47il ne comprend pas très bien
23:48pourquoi elle soutient
23:49le gouvernement Barnier.
23:50Donc, il y a beaucoup de pression
23:52de la part de la base
23:53que lui rapportent les députés.
23:55Et si elle obtenait des gages ?
23:56On a entendu, par exemple,
23:57hier soir, le Premier ministre
23:58Michel Barnier dire
23:59qu'il demandait une mission,
24:00un rapport sur les proportionnels,
24:02qui est un message très clair
24:03envoyé au Rassemblement national
24:04sur peut-être avoir des gages
24:07vers des réformes qui...
24:08Peut-être est-ce qu'elle obtient
24:09en coulisses des gages.
24:10Peut-être est-ce que,
24:11comme disait Marion tout à l'heure,
24:12peut-être que Michel Barnier
24:14va arriver avec une solution
24:15clé en main, un 49-3
24:17qui convient à peu près
24:18à pas mal de gens ?
24:19En tout cas, hier,
24:19il a distribué des petits cailloux.
24:21Ça ne s'est pas forcément vu.
24:22Mais quand il parle de 4 milliards
24:24qui peuvent être trouvés
24:26au niveau de l'État,
24:27dans les agences de l'État,
24:29c'est mot pour mot ce que souhaitait
24:31le Rassemblement national
24:32dans son contre-projet.
24:34En parlant de ce chiffre
24:35des 4 milliards,
24:36donc là, c'est directement
24:37un message qui est envoyé
24:38au Rassemblement national
24:39en disant, vous voyez,
24:41je suis prêt à négocier
24:42sur ce que vous demandez.
24:44C'est vraiment une demande
24:45de longue date
24:46du Rassemblement national.
24:47Donc là, oui, on sent qu'il y a
24:48vraiment un dialogue
24:50entre ces deux camps.
24:51Et la possible taxation
24:53des sessions d'action,
24:54qui est aussi une demande
24:55de Marine Le Pen.
24:55Donc, mine de rien,
24:56il a quand même trouvé
24:57sa prise de parole
24:58de petits signaux.
25:01La proportionnelle,
25:01qui, rappelons-le, amènerait
25:03à une Assemblée qui serait
25:04encore plus ingouvernable,
25:05puisque s'il y a la proportionnelle,
25:06il y aura encore plus
25:06de morcellements.
25:08On aura encore plus de mal
25:09à faire une majorité.
25:10Après, c'est un vaste débat.
25:10On dit souvent qu'en proportionnelle,
25:12la campagne n'est pas la même
25:14et que les gens sont plus en clé
25:15à travailler les uns avec les autres.
25:16Elisabeth Pinault.
25:17Hier, à l'Assemblée,
25:19j'ai parlé avec plusieurs députés
25:20du Rassemblement national.
25:21Il y a quand même une grande partie
25:22qui parlait plutôt de décembre
25:24pour une éventuelle censure
25:25et pas la semaine prochaine.
25:26Laissez le temps au gouvernement
25:29de négocier, de répondre
25:30aux demandes du Rassemblement national.
25:31Voilà.
25:32Ça ressemblait à un enterrement
25:33de voter la censure
25:35parce qu'elle votait le 20 décembre.
25:37Oui, vous avez eu les éléments.
25:39Néanmoins, Elisabeth Pinault,
25:40vous qui voyez souvent
25:42l'entourage de Michel Barnier
25:45à Matignon,
25:46est-ce qu'il vous dit,
25:47est-ce qu'il laisse entendre
25:48que ces discussions,
25:49elles existent en coulisses
25:50avec le Rassemblement national ?
25:52Peut-être aussi, par exemple,
25:53avec les socialistes ?
25:56Avec les socialistes,
25:57plus difficilement.
25:57Enfin, officiellement,
25:59de toute façon,
25:59tous les partis politiques
26:00sont reçus à Matignon.
26:01On l'a un peu oublié.
26:02Ils ont été reçus aujourd'hui,
26:04hier, toute la journée,
26:05encore demain.
26:06Donc, il y a quand même un dialogue.
26:08Alors après, quand ils ressortent,
26:09généralement, comme tout à l'heure,
26:10Boris Vallaud et M. Cannaire,
26:12c'était pour dire,
26:12voilà, on a présenté,
26:13on nous a dit,
26:14on a posé une fin de non recevoir.
26:16Mais enfin,
26:16ne serait-ce que cette discussion,
26:17cette semaine,
26:18c'était quand même
26:19pour essayer d'avancer
26:20et pour essayer de voir
26:21les forces en présence.
26:22Bon, les informés,
26:23on va continuer à parler
26:24de toutes ces négociations,
26:25peut-être de ce qui se passe en coulisses.
26:26On reviendra peut-être
26:27de quelques mots sur
26:28la manière dont la gauche
26:30se place
26:32dans cette perspective
26:33d'une éventuelle
26:35motion de censure
26:35à l'encontre du gouvernement Barnier,
26:37mais pour l'heure,
26:37dans une poignée de secondes.
26:38Il sera 20h30,
26:39l'heure d'un nouveau journal.
26:47À 20h30,
26:48bonsoir Sophie Echenne.
26:49Bonsoir Jean-Rémi,
26:50bonsoir à toutes et à tous.
26:51C'est un coup de massue
26:52pour les salariés de Valeo.
26:53L'équipementier automobile
26:55compte supprimer
26:55près de 900 postes
26:57sur 8 de ses sites en France.
26:59La direction dit souffrir
27:00de la baisse
27:01des ventes de voitures en Europe.
27:03L'usine Valeo de la Suze,
27:04sur Sarthe,
27:04va complètement fermer.
27:06Mais voilà totalement de retour
27:07dans un combat politique
27:08qui est en train d'atteindre
27:09son paroxysme.
27:10Les mots de Marine Le Pen
27:11tout à l'heure,
27:12à la fin du procès
27:12des assistants d'eurodéputés
27:14du Rassemblement national.
27:15Tout à l'heure,
27:16le jugement est attendu
27:17le 31 mars.
27:18Le parquet a notamment requis
27:19cinq ans d'inéligibilité
27:20avec application immédiate
27:21contre la chef de file du RN.
27:23Il y a zéro conséquence politique
27:25au fait d'attendre un jugement.
27:27A-t-elle réagi,
27:28se disant toujours sereine ?
27:30Il est soupçonné d'être impliqué
27:31dans deux affaires non résolues
27:33en Isère.
27:33Un homme d'une soixantaine d'années
27:35est actuellement en garde à vue
27:36à Grenoble, suspecté d'avoir donc
27:38joué un rôle dans la mort
27:39d'une adolescente de 15 ans,
27:40retrouvée égorgée en 1988
27:43et dans celle d'une mère de femme
27:44intuée par balle en l'an 2000.
27:46C'est le pôle Cold Case de Nanterre
27:48qui a rouvert ces deux dossiers
27:49et qui a permis d'identifier
27:51le suspect via son ADN.
27:52Après l'instauration du cessez-le-feu
27:54au Liban entre Israël et le Hezbollah,
27:56l'État hébreu demande la suspension
27:57du mandat d'arrêt
27:58de la Cour pénale internationale
27:59contre Benyamin Netanyahou
28:01et contre aussi son ancien ministre
28:03de la Défense, Yoav Galant,
28:04la CPI qui siège à l'aile
28:06aux Pays-Bas, a émis ses mandats d'arrêt
28:08la semaine dernière pour crimes
28:09contre l'humanité et crimes de guerre
28:11à Gaza, où la guerre se poursuit
28:12toujours depuis plus d'un an.
28:15France Info, 20h, 21h,
28:19les informés, Agathe Lambret,
28:21Jean-Rémi Baudot.
28:22Retour sur le plateau des informés
28:24avec ce soir Elisabeth Pinot,
28:25journaliste correspondante
28:26Élisée Matignon pour l'agence Reuters,
28:28Marion Mourgue, rédactrice en chef
28:30du service politique du Parisien
28:32Aujourd'hui en France.
28:33François Reynard, journaliste
28:34chroniqueur au Nouvelle Hopse,
28:35auteur de La Grande Histoire de la Russie,
28:37chef Lamarion et Roland Quairole,
28:39politologue, directeur conseil
28:40de Région Magazine.
28:42On continue de parler
28:43de cette éventualité,
28:44de cette épée de Damoclès
28:45au-dessus de la tête
28:46du Premier ministre Michel Barnier.
28:48On a parlé longuement
28:49de la stratégie du Rassemblement
28:50national et la gauche dans tout ça.
28:52Agathe, la gauche, les gauches,
28:55peut-être beaucoup de nuances
28:57de gauche, il y a les socialistes
28:58sur lesquels tous les yeux sont rivés,
29:00parce qu'eux aussi détiennent
29:01la clé de cette motion de censure.
29:03La majorité fait pression sur eux.
29:05Leur rappel qu'ils sont censés
29:07être un parti de gouvernement
29:08qui a été au pouvoir
29:09il n'y a pas si longtemps
29:10et donc qu'ils ne sont pas censés
29:12être responsables du chaos.
29:14Et puis, il y a eu des mots
29:16plutôt sympathiques de François Ruffin,
29:19l'ex-insoumis ce matin sur BFM TV.
29:21Alors, pas sur le fond,
29:22il n'est pas d'accord avec Michel Barnier,
29:23mais il y a quand même un consensus
29:26dans une partie de la classe politique
29:27sur le fait que Michel Barnier
29:29est un homme plutôt courtois.
29:30On aime bien sa méthode.
29:31Écoutez François Ruffin.
29:33Un mot de sympathie
29:34pour Michel Barnier.
29:35Ça vous paraît peut-être étrange,
29:37mais moi, quand je l'entends
29:38dans l'hémicycle,
29:39j'ai quelqu'un qui est calme
29:41face à nous et quelqu'un
29:43qui n'agit pas avec mépris.
29:46Maintenant, je vous dis,
29:46un gros souci, c'est qu'il faut
29:49qu'il y ait du compromis.
29:50Or, il est tout le temps
29:52tourné vers la droite
29:53et en vérité, vers l'extrême droite.
29:55Et hier encore, ça déclarasse.
29:56C'est à eux qu'il s'adresse.
29:57Et c'est à eux qu'il s'adresse.
29:58Et c'est pour eux qu'il fait un budget.
30:00Et il sait que si ça peut passer,
30:02c'est grâce à eux.
30:04François Reynard,
30:05est-ce que Michel Barnier a pour lui,
30:07vis-à-vis de la gauche,
30:07au moins une certaine méthode ?
30:09Et puis, est-ce que ça pourrait
30:12marcher, en fait ?
30:13Est-ce qu'il pourrait convaincre
30:14les socialistes ?
30:14En tout cas, il me semble que,
30:15comme vous le disiez tout à l'heure,
30:16le PS, c'est un parti de gouvernement
30:18dans lequel il y a un député
30:19qui est un ancien président
30:21de la République.
30:21Donc, il doit avoir l'esprit
30:22de responsabilité.
30:24Comme le disait Roland Quairol
30:25tout à l'heure, c'est sûr que le chaos,
30:27c'est mauvais pour la France
30:28sur le plan économique.
30:30Là, on entend, il y a les plans
30:31sociaux partout, etc.
30:32C'est évidemment que tout ça
30:33est très mauvais et que ça rajouterait
30:34du chaos.
30:35Moi, j'entends bien.
30:36Moi, je suis un homme de gauche.
30:38J'entends parfaitement que la politique
30:40de Barnier ne peut pas correspondre
30:42à la gauche.
30:42Mais on peut aussi attendre
30:44jusqu'aux prochaines élections
30:45pour que les choses soient clarifiées.
30:47Et en attendant, la France
30:49continue d'avancer.
30:50Enfin, si j'étais député,
30:51ce serait ma position, en tout cas.
30:53Il y a des Français qui nous écoutent,
30:53qui doivent se dire
30:55ça ne correspond pas,
30:57il ne taxe pas, il ne veut pas
30:58assez taxer les riches
30:59et les grandes entreprises.
31:00Enfin, après, il y a du fonds quand même.
31:02Oui, tout à fait, bien sûr.
31:03Mais on est d'accord.
31:04Mais encore une fois,
31:05s'il y avait un plan de remplacement,
31:06là, il n'y aurait aucun problème.
31:08Tout à l'heure, je parlais
31:09de ce vote de défense constructif.
31:10C'est celui qui en était
31:11le grand promoteur en France.
31:12C'était Jaurès.
31:13Jean Jaurès, il a écrit des articles
31:15dans les années 1890 pour dire,
31:17pour éviter, on était à la Troisième
31:18République, pour éviter ces gouvernements
31:19qui tombent, il faudrait ça.
31:21Il défendait ça.
31:22Et donc, si le PS sort avec un plan
31:26en disant, eh bien, on va s'allier
31:27avec le centre et on va mettre,
31:29je ne sais pas quel, peut-être
31:31Lucie Casté ou n'importe qui d'autre.
31:32Très bien, mais le LFI ne voudra pas.
31:34C'est l'éternel problème.
31:35C'est parce que, évidemment,
31:37à LFI, il y a quelqu'un qui s'appelle
31:39Mélenchon, qui est l'éternel
31:40partisan de la bordélisation.
31:42Lui, ce qu'il espère, c'est que tout
31:43s'effondre pour quitter comme ça,
31:45qu'il marche sur les cadavres
31:46en avançant vers l'Elysée.
31:47Je trouve assez intéressant qu'on ait
31:48réécouté un refrain parce que tout à
31:50l'heure, votre invité à 18h30,
31:51c'était Rémi Féraud, le sénateur
31:54socialiste qui est candidat
31:55à l'Amérique de Paris.
31:56Et quand vous lui avez demandé ce
31:58qu'il pensait de Michel Barnier,
31:59il était assez prudent et il aimait
32:00bien sa posture.
32:01Et on sent donc qu'il y a quand même
32:02des compliments.
32:03Et donc, on sent quand même qu'il y a
32:05du monde à gauche qui n'est pas
32:06aussi, je dirais, tranché
32:09sur la personnalité et sur, peut-être,
32:10sa capacité à trouver des compromis.
32:12Sauf que la réalité, elle est plus
32:13compliquée, Elisabeth Pinault.
32:14Oui, mais il y a un côté old school
32:16qui plaît. Voilà, c'est quelqu'un
32:17que les Français connaissent, en plus,
32:18Michel Barnier.
32:20Moi, quand je parlais à l'entourage
32:21de Michel Barnier ces deux derniers
32:23jours, là, il ne me parlait pas du
32:25Rassemblement national, il me parlait
32:26des socialistes.
32:27Donc, le groupe socialiste, c'est 66
32:29députés. Ils peuvent, en effet, avoir
32:30la clé d'une motion de censure.
32:32Et il me parlait de la responsabilité
32:34d'un groupe qui, en effet,
32:36a en son sein un ancien président
32:37de la République, qui sait ce que c'est
32:39d'avoir un monde où il y a deux guerres
32:40avec un président américain
32:42parfaitement imprévisible qui sera
32:43au pouvoir fin janvier et qui peut
32:45bien menacer la France.
32:46Voilà, il mettait vraiment
32:48les socialistes devant leur
32:49responsabilité.
32:50Beaucoup faisaient aussi référence
32:53à la proposition de la France
32:55insoumise de changer
32:58le délit d'apologie du
33:00terrorisme, qui a fait scandale et qui
33:03a scandalisé, y compris jusqu'au
33:04dans les rangs du Parti socialiste.
33:06Marion Mourguet.
33:07Le pari de Michel Barnier depuis le
33:08début, c'est d'essayer de décrocher
33:10une partie des socialistes
33:13et de laisser la France insoumise
33:15de côté.
33:16J'en accrois pour lui.
33:17Pardon ?
33:18Comme le camp Macron avant lui.
33:19Oui, mais là, encore plus puisqu'il n'y a
33:21pas de majorité à l'Assemblée.
33:23On voit qu'il y a des socialistes
33:25qui sont de plus en plus partagés
33:28sur la stratégie à suivre, mais qui
33:30aujourd'hui n'assument pas de
33:31travailler avec le socle commun en
33:33se disant s'il y a des législatives
33:35anticipées, notre base électorale
33:37est quand même assez proche de celle
33:38des insoumis et donc on se
33:40fera rattraper et on perdra.
33:42Mais la question, c'est de savoir
33:45si dans les prochains jours, est-ce
33:46que des socialistes se disent quand
33:47même bon, justement,
33:49on a travaillé avec François Hollande,
33:51on est un parti de gouvernement,
33:52on ne va pas miser sur le chaos et
33:54donc on lui laisse un peu une
33:56survie, en tout cas pour quelques
33:57mois.
33:58Un dernier mot là-dessus, Roland-Carolle.
33:59Oui, je crois que le problème n'est
34:00pas Michel Barnier, il est courtois.
34:03Il est d'autant plus courtois qu'il
34:04se rêve sûrement en
34:06candidat à la présidence de la
34:07République quand on
34:09aura constaté qu'il y a une dizaine
34:11de candidats de droite ou du centre
34:13et qu'on n'a pas de procédure pour
34:15en sortir.
34:16Pourquoi pas lui ?
34:17Puisqu'il aura montré qu'il a géré
34:19habilement et courtoisement.
34:20Il dit exactement l'inverse, il dit
34:22qu'il n'a pas d'ambition.
34:22C'est bien pour ça que je suis
34:23persuadé du contraire.
34:26La dénégation en politique.
34:27Mais le problème de la gauche,
34:28c'est pas ça, le problème de la
34:29gauche, vous l'avez évoqué, c'est
34:31les relations entre le Parti
34:32Socialiste et LFI.
34:34Au dernier congrès du Parti
34:35Socialiste, ils étaient moitié-
34:37moitié, à peu près à la voix près,
34:39moitié pour continuer l'alliance
34:42indéfectible avec la France
34:43insoumise, moitié pour s'en
34:45dégager.
34:46Mais au niveau du groupe
34:47parlementaire, ce n'est pas le cas.
34:49Au niveau du groupe parlementaire,
34:50ils ont été élus avec les voix
34:53de LFI, grâce à l'accord avec LFI.
34:56Et la vocation d'un député, c'est
34:58d'être réélu.
34:59Donc, courir le risque de ne pas
35:02avoir l'alliance LFI, c'est un
35:04risque qu'ils ne peuvent pas
35:06courir.
35:07Donc, on est devant un problème
35:08insoluble.
35:09Tous les autres groupes de
35:10l'Assemblée espèrent qu'il y aura
35:12enfin cette cassure entre la
35:15gauche radicale, bruyée-fureur,
35:18et la gauche réformiste, plus
35:19sérieuse, socialiste.
35:22Elle ne peut pas se produire,
35:23parce qu'on ne sait pas à quel
35:24moment il y aura des élections
35:26législatives.
35:27Si ça se fait, il y aura une
35:28nouvelle dissolution dans quelques
35:30mois.
35:31Et on ne peut pas courir le risque
35:33pour les socialistes
35:34parlementaires de base.
35:35On ne peut pas courir le risque
35:37d'y aller sans LFI.
35:38Oui, Roland, bien sûr, c'est très
35:41juste ce que vous dites, mais
35:42puisqu'elles seront forcément à
35:44minima dans quelques mois, puisqu'on
35:45ne peut pas dissoudre avant juin
35:46prochain.
35:47Donc, d'ici là, pourquoi mettre
35:49le pays dans le chaos ?
35:50Encore moins.
35:51Mais c'est la preuve que les
35:52intérêts ne sont pas ceux des
35:53Français, en fait.
35:54On n'a pas besoin d'un Internet
35:56pour créer le chaos.
35:59J'aime la France.
36:00Allez, chers amis, je voudrais
36:01qu'on va refermer cette page de
36:04cette éventuelle motion de
36:05censure. On va en ouvrir une
36:06autre qui est liée plutôt à de la
36:07politique, mais à de la justice.
36:08Car aujourd'hui, Agathe, dans le
36:10procès des assistants
36:11parlementaires européens, c'était
36:12parole à la défense de Marine
36:14Le Pen.
36:14Oui, une longue plaidoirie de
36:16l'avocat de Marine Le Pen qui
36:18s'en est pris au principal enjeu
36:19pour elle aujourd'hui.
36:20L'inéligibilité avec exécution
36:22provisoire qui la menace.
36:24Une inéligibilité qui s'appliquerait
36:27immédiatement et l'empêcherait de
36:29se représenter en 2027.
36:31Une arme de destruction massive
36:34du jeu démocratique, a dénoncé
36:36l'avocat du Rassemblement
36:39national.
36:40Le procès, en tout cas, est
36:41terminé.
36:42Les prévenus seront fixés le 31
36:44mars prochain.
36:45Marine Le Pen a donné d'ailleurs
36:47rendez-vous dans quatre mois à la
36:49sortie.
36:49Écoutez ses quelques mots à l'issue
36:52de son procès.
36:54C'est très lourd.
36:55Je suis contente que ce soit
36:56terminé parce que j'ai une activité
36:58de présidente de groupe intense.
37:00Donc, c'est vrai qu'être,
37:03comment dire, écarté en quelque
37:04sorte pendant trois après-midi par
37:06semaine de cet objectif
37:09qui a conduit ma vie et qui continue
37:11à le conduire, ça a été peut-être
37:13pour moi une forme de souffrance.
37:15Mais voilà, me voilà totalement
37:19et à 100%
37:21de retour.
37:24Marine Le Pen est de retour.
37:26Roland-Kérol, ça l'a vraiment
37:27entravé ce procès ?
37:29Écoutez, ça l'a vraiment choqué
37:31énormément, d'autant qu'elle
37:32ne s'attendait pas à ce que ce soit
37:34aussi dur.
37:35Elle va être condamnée le 31 mars.
37:37Il n'y a pas l'ombre d'un doute
37:38là-dessus.
37:39Si on a suivi les débats,
37:42les délits sont établis.
37:44Elle sera condamnée.
37:45Est-ce qu'il y aurait de l'inégibilité
37:47avec ?
37:48C'est possible, mais ça n'est pas
37:50très important, l'inégibilité en
37:51soi.
37:53Il y en a qui ont résisté.
37:54Rappelez-vous, ça peut changer en
37:56appel.
37:57Juppé avait été condamné à dix ans
37:59d'inégibilité et l'année d'après,
38:01ils ont ramené ça à un an.
38:04Donc, tout ça n'est pas forcément
38:06si grave.
38:07Le problème, c'est est-ce que c'est
38:08exécutoire immédiatement ?
38:10Et les juges, en ce moment, sont
38:12en train de pratiquer pas mal ça.
38:13Ils l'ont même fait pour Pierre
38:14Palmade, en dehors de la politique.
38:16Toutes choses égales par ailleurs.
38:17Voilà, toutes choses égales par
38:18ailleurs, bien sûr.
38:19Mais ça pose un problème terrible
38:21du point de vue des principes
38:22généraux du droit français, parce
38:23que l'exécution provisoire, ça veut
38:25dire qu'on n'attend pas l'appel.
38:27Donc, c'est privé, en fait,
38:29l'appel, puisqu'on va déjà exercer
38:31la peine.
38:32Et là, je pense que
38:35ce qu'elle peut espérer, c'est
38:36qu'aucune cour, aucun tribunal.
38:41Les tribunaux sont indépendants,
38:42bien sûr.
38:43Mais je pense qu'aucun tribunal
38:44n'osera prononcer une exécution
38:47provisoire.
38:49J'en prendrai volontiers le pari,
38:51parce que c'est tout de même
38:52extrêmement grave de prendre
38:54une décision pareille et de
38:56priver une personne très
38:58importante de la vie politique
38:59française, la priver d'un
39:01véritable appel.
39:03Sachant que la décision est déjà
39:04là.
39:07Avec tout le respect que je dois
39:08avoir dans le parole, que j'aime
39:09beaucoup. Non, je ne suis pas
39:10d'accord avec ça.
39:12Il faut juste rappeler une chose
39:13de base que les gens ont oublié
39:15et que Marine Le Pen passe son
39:17temps à faire oublier.
39:18Elle dit que c'est un combat
39:19politique.
39:20C'est d'abord une affaire judiciaire.
39:21Est-ce qu'elle a réussi à faire
39:23oublier le fond de l'affaire ?
39:24A savoir, et peut-être on va le
39:25rappeler, que pendant des années,
39:26que pendant des années, le Front
39:28national, puis Rassemblement
39:29national, a fait, enfin à l'époque
39:31c'était le FN, a fait rémunérer
39:33ses assistants parlementaires
39:35pour des tâches en France,
39:37pour le parti, au frais du
39:39Parlement européen, ce qui est
39:40interdit.
39:41Ça s'appelle détournement de
39:42fonds publics.
39:424,5 millions d'euros.
39:454,5 millions d'euros, c'est
39:46énorme. Quand on a des fonds
39:47publics, il faut les attribuer à
39:48ce pour quoi ils sont faits.
39:50Ils ont fait le contraire.
39:51La loi prévoit que dans ce cas-là,
39:53il y a des peines dont 5 ans
39:55d'inégibilité.
39:56C'est la loi Sapin 2 votée
39:58en 2016, me semble-t-il, ou je
39:59crois à peu près à la fin du
40:01Hollande.
40:02Et par ailleurs, il faut rappeler,
40:03il y a eu un très bon papier de
40:04France Info, sur le site de France
40:06Info, que tous les gens peuvent
40:07aller voir, qui sont depuis 30
40:09ans. Marine Le Pen,
40:10systématiquement, dit qu'il faut
40:12que les hommes politiques
40:13condamnés soient inéligibles.
40:15Elle le répétait tout le temps.
40:16Elle l'a répété pour Juppé, etc.
40:18Donc, c'est valable pour tout le
40:19monde et pas pour elle.
40:21Ils n'arrêtent pas de dire aux
40:22Ration nationale, ils n'arrêtent
40:23pas de dire, c'est quand même
40:24scandaleux.
40:25Maintenant, on est condamné.
40:26On repart chez soi.
40:27On ne va pas en prison, etc.
40:28Ça veut dire qu'ils passent leur
40:29temps à dire que la justice n'est
40:30pas appliquée.
40:31Là, la justice est appliquée.
40:32Ce n'est pas parce qu'elle a eu
40:33tort, elle, dans ses propos par
40:35le passé, qu'elle doit aujourd'hui
40:37subir les conséquences.
40:38Mais non, on pourrait aussi
40:39se penser de ce point de vue-là.
40:41Là, la peine requise par le
40:43procureur est sévère.
40:44L'exécution provisoire, c'est en
40:45plus.
40:46Oui, les faits sont très graves.
40:48Et d'ailleurs, la peine requise
40:49est grave.
40:50Est-ce que le procureur était
40:51obligé ?
40:51Est-ce qu'il y a vraiment un risque
40:53de réitération, de détournement
40:54de fonds publics ?
40:56Est-ce que, vraiment, la société
40:57doit être protégée d'une
40:58candidature de Marine Le Pen ?
40:59Non, mais la question se pose.
41:00Ces histoires d'exécution
41:01immédiate, ça monte de plus en
41:03plus.
41:03Il y a de plus en plus comme ça.
41:05Et ensuite, c'est quoi l'idée ?
41:06C'est qu'elle fait un appel.
41:08Et dans cet appel, puisqu'il est
41:10manifeste, comme le disait
41:11Roland, qu'elle a violé la loi.
41:13Enfin, ça, je ne peux pas le dire
41:16puisque la justice n'a pas tranché.
41:17Mais en tout cas, les faits sont
41:20accablants sur le détournement.
41:21Donc, en appel, eh bien, la loi
41:24doit être appliquée et elle doit
41:25être inéligible.
41:27Mais si l'exécution provisoire,
41:28ça suspend l'appel.
41:29Ça neutralise l'appel.
41:30Qu'est-ce qu'elle espère ?
41:31C'est d'être élue avant.
41:33C'est-à-dire, c'est Trump.
41:34C'est-à-dire, je retarde la
41:36justice pour pouvoir être au
41:37pouvoir avant.
41:38C'est un détournement de la
41:39démocratie.
41:41Je ne sais pas si c'est Trump.
41:43En tout cas, il y a une vraie
41:45question démocratique et il y a
41:46une vraie question pour les
41:47électeurs.
41:49Quelle que soit la décision du
41:51tribunal, il y aura des
41:52répercussions politiques.
41:54Et c'est ça qu'on a du mal aussi
41:56à mesurer.
41:57Si elle est condamnée, je ne sais
41:59pas si elle sera condamnée ou pas.
42:01Quelle sera la réaction de ces
42:03électeurs ? Et c'est peut-être que
42:04là, on rejoint ce que vous disiez
42:06sur Trump. Est-ce qu'il y aura une
42:07réaction de ces électeurs ?
42:09De dire bon, finalement, on ne se
42:10reconnaît pas, on ne se retrouve
42:12plus dans le champ démocratique.
42:13Donc, on réagit autrement
42:15avec un phénomène façon
42:18le Congrès aux Etats-Unis où on
42:19prendrait d'assaut les
42:20institutions. Ça, c'est très
42:21difficile à mesurer et on verra
42:23le 31 mars.
42:24Mais de toute façon, il y aura des
42:25conséquences politiques.
42:26Juste un dernier mot pour revenir
42:27à la question qu'on évoquait tout
42:29à l'heure, Marion Mong.
42:30Est-ce que vous avez l'impression
42:31qu'elle a réussi à faire un peu
42:32diversion sur le fond, à faire
42:33oublier le fond de l'affaire,
42:34notamment aux yeux d'une partie
42:35de l'électorat français ?
42:37Oui, mais parce qu'aussi, il y a eu
42:39l'actualité politique qui a été
42:40tellement présente qu'une
42:42actualité chassant une autre et
42:44que les gens n'ont pas forcément
42:45le temps de suivre tout.
42:46Là, ils ont plutôt en tête
42:48le côté Marine Le Pen, chef de
42:51clan à l'Assemblée.
42:52Juste un petit détail.
42:54Allez, François, un dernier mot.
42:55Un mot. Il y a eu un excellent
42:56éditorial de Patrick Cohen sur
42:58France Inter qui rappelait que le
43:00Ration nationale et les Télé,
43:01CNews, etc. en avaient fait des
43:03tonnes sur les migrants qui
43:04viennent se faire recoller les
43:05oreilles. Vous savez, vous
43:06vous souvenez de cette histoire-là.
43:07Ça représentait 12 personnes et
43:09je crois que ça a coûté peut-être
43:1010 000 euros. Et en plus, c'était
43:11des recollements d'oreilles, non
43:12pas esthétiques, mais c'est des
43:14gens qui sont faits arracher les
43:15oreilles. Et ça représente à
43:17peu près 0,2 % des
43:20sommes détournées par le Fonds
43:21national. D'accord ?
43:22C'est juste pour rappeler qu'il
43:24y a l'opinion publique,
43:26débat sur des sujets.
43:27Et là, il y a 5 millions d'euros.
43:28Moi, je serais content que tous les
43:30pays les aient, ces 5 millions
43:30d'euros. Je note que vous citez
43:31plusieurs fois le travail du
43:33service public et je vous en
43:34remercie. Allez, les informer
43:35continue dans un instant.
43:37On va parler de la situation au
43:39Proche-Orient et de ce cessez-le-
43:40feu qui a été conclu et
43:43accepté hier soir entre Israël
43:45et le Hezbollah libanais.
43:47On en parle dans un instant.
43:48Pour l'heure, il est bientôt 20
43:49heures 47. Un nouveau Fininfo
43:50avec Laura Dulieu.
43:52Sénateurs et députés trouvent un
43:54terrain d'entente et s'accordent
43:56sur une baisse des exonérations
43:57de cotisations patronales en
43:58commission mixte paritaire.
44:00Et c'est une des mesures choc du
44:02budget de la Sécu-Mesure et qui
44:03revient à augmenter le coût du
44:05travail pour les employeurs.
44:07Marine Le Pen sera fixée sur son
44:09sort le 31 mars 2025.
44:11Le procès des assistants
44:12parlementaires du FN est désormais
44:14terminé.
44:14Cinq ans d'inéligibilité avec
44:16application immédiate ont été
44:18requis contre la chef de file du
44:19Rassemblement national, ainsi que
44:21deux ans de prison ferme.
44:23Un procès qui, selon Marine Le
44:24Pen, n'entre aucunement en
44:26considération pour une éventuelle
44:27censure du gouvernement de
44:29Michel Barnier.
44:30Israël va restreindre les
44:31mouvements de population la nuit
44:33prochaine dans le sud du Liban,
44:35alors que des dizaines de
44:36milliers de Libanais chassés de
44:37leur domicile à cause de la guerre
44:39commencent à rentrer chez eux
44:41quelques heures après l'entrée en
44:42vigueur de la trêve avec le
44:44Hezbollah.
44:45L'armée libanaise renforce sa
44:46présence dans le sud du pays.
44:49Et puis, fin de garde à vue en
44:50France pour le policier parisien
44:52municipal perquisitionné hier.
44:54Perquisitions à son domicile où
44:56plusieurs drogues ont été
44:57retrouvées, dont du cannabis et
44:59de la cocaïne, mais aussi une
45:00fausse grenade et un fusil à
45:02canon scié.
45:14On parle maintenant de la
45:15situation au Proche-Orient.
45:16Les informés, on le rappelle,
45:17Élisabeth Pinault, Marion Mourgue
45:19du Parisien, aujourd'hui en
45:19France, François Reinhardt du
45:21Nouvel Obs, Roland Quairole, le
45:23politologue, et on accueille
45:24aussi, et on en parlera dans un
45:26instant, Frédéric Ancel et
45:26Christian Chenot.
45:28Agathe, on parle de la situation
45:30au Proche-Orient au lendemain de
45:31cet accord qui a donc été conclu
45:33entre Israël et le Hezbollah
45:35libanais.
45:36Oui, un accord au terme duquel
45:37l'armée israélienne a 60 jours
45:39pour se retirer progressivement
45:41du Liban.
45:42Le Liban doit aussi se retirer
45:43de la frontière sud du pays,
45:46remonter à une trentaine de
45:48kilomètres.
45:49Un accord, et après, est-ce qu'il
45:51sera appliqué sur le terrain ?
45:53Et est-ce qu'il signe à cet accord
45:55un succès pour la diplomatie
45:57française dans la région ?
45:58Fait rare, le président américain
46:00en personne a remercié.
46:02Emmanuel Macron a écouté Joe Biden.
46:05Je tiens à remercier le président
46:06français Macron pour son
46:07partenariat qui nous a permis
46:09d'en arriver là.
46:10Avec la France et d'autres pays,
46:11nous fournirons l'assistance
46:12nécessaire pour que cet accord
46:14soit mis en œuvre de manière
46:15complète et efficace.
46:17Bonsoir, Frédéric Ancel.
46:19Bonsoir.
46:20Vous êtes docteur en géopolitique,
46:21maître de conférences à Sciences
46:22Po Paris, auteur des petites
46:24leçons de diplomatie aux éditions.
46:27Autrement, quel rôle a joué la
46:29France dans ces négociations ?
46:30Un président américain qui
46:31remercie Emmanuel Macron,
46:32ce n'est pas banal.
46:35Non, c'est vrai, ce n'est pas
46:37si fréquent, d'où d'ailleurs la
46:39volonté de ne pas bouder notre
46:41plaisir.
46:41Il ne s'agit pas d'être chauvin,
46:43mais de rappeler ce que je fais
46:44depuis de longues années, que si
46:46on se trouve loin derrière les
46:48États-Unis en matière de
46:50capacité à faire bouger les
46:52lignes au Moyen-Orient, si tant
46:53est que les Américains y
46:54parviennent toujours, d'ailleurs,
46:55entre parenthèses, eh bien, on
46:56est quand même, la France est
46:58sans doute la principale puissance
47:00occidentale à pouvoir
47:02obtenir un certain nombre de
47:04changements.
47:05Alors, je rappelle, mais vous le
47:06savez, qu'il y a quelques semaines
47:07de cela, c'est la France qui a
47:08réussi à réunir autour d'une
47:09table ronde des donateurs
47:12pour le Liban.
47:13Enfin, Liban qui récupère un peu
47:14plus d'un milliard de dollars.
47:16Ce n'est pas mal.
47:16Seule la France pouvait le faire.
47:18Nous avons 800 casques bleus
47:20au sol. Tous les États du monde
47:22n'ont pas autant de troupes dans
47:24le cadre de la Finulbis qui va
47:25devoir jouer un rôle plus
47:27important encore que ce qui était
47:28le cas jusqu'à maintenant.
47:29Je pense qu'on va y revenir.
47:30Et enfin, nous avons la France
47:32entretient de bons, voire
47:34d'excellents rapports avec pas
47:36mal d'acteurs régionaux.
47:37Ça va des Émirats arabes unis qui
47:38sont alliés militairement à la
47:40Jordanie, en passant par
47:42des chefs de clan ou des chefs de
47:44grandes familles au Liban même.
47:46Et au fond, en dépit des bisbis
47:48de ces derniers mois, même
47:50Israël, en réalité, est un
47:51partenaire diplomatique et
47:52économique assez important de la
47:53France. Donc, ce n'est pas
47:55totalement étonnant ce qui s'est
47:56passé, mais c'est positif que
47:58les États-Unis ne soient pas les
47:59seuls garants de ce cessez-le-fait.
48:01Mais si je peux me permettre,
48:02Frédéric Ancel, Macron remercié
48:04par Biden, pas du tout remercié
48:05par Benyamin Netanyahou hier soir.
48:08Non, il ne faut pas exagérer
48:09non plus. Non, si vous voulez,
48:12entre Netanyahou et Macron...
48:14Expliquez-nous pourquoi !
48:16Mais non, mais alors ce qui est
48:17intéressant, c'est que je
48:19parlais il y a un instant des
48:20bisbis, mais en réalité,
48:23Netanyahou a finalement, sans
48:24doute, c'est mon hypothèse, je
48:26crois que c'est la plus
48:27vraisemblable, a finalement
48:28accepté que la France soit
48:30coparraine de ce cessez-le-feu.
48:33Moyennant quoi, on a vu un
48:36rétropédalage sur les questions
48:38de la CPI et d'une éventuelle
48:40immunité qui serait accordée à
48:42Benyamin Netanyahou s'il foulait
48:44le sol français, et cela en
48:45dépit de sa mise en cause par
48:47la CPI.
48:48Frédéric Ancel, c'est
48:50intéressant ce que vous dites,
48:51vous dites la même chose que
48:52Mathilde Pannot de la France
48:53Insoumise qui pointait ce
48:56revenu de la diplomatie
48:57française, même si la position
48:58n'était pas très claire, mais
49:00effectivement, la diplomatie
49:02française, le quai d'Orsay, a
49:03dit aujourd'hui, Israël n'étant
49:05pas signataire de la Cour pénale
49:07internationale, si je ne
49:08m'abuse, la décision de justice
49:10ne s'appliquera pas et donc on
49:11n'arrêtera pas Netanyahou s'il
49:13met le pied sur le sol français.
49:15Et certains se demandaient si ça
49:16avait un lien avec cette
49:18implication d'Emmanuel Macron.
49:20Vous vous dites, oui, il y a
49:21peut-être eu un deal entre la
49:22France et Israël sur ce point.
49:24Oui, c'est une hypothèse qui me
49:26paraît tout à fait probable.
49:27Et pour ma part, je ne sais pas
49:29ce qu'a dit madame Pannot, pour
49:29ma part, je la salue parce que
49:31si vous voulez que la France
49:32soit co-parraine de Marraine en
49:35l'occurrence...
49:36C'est Marine Tondelier peut-être
49:36qui le disait, pardon.
49:38Très bien, que la France soit
49:40partie prenante de ce selfeu est
49:43extrêmement important.
49:44Je le répète, pour ne pas laisser
49:45les Etats-Unis seuls gérer
49:47cette crise, entre parentels,
49:49les Etats-Unis à partir du 20
49:50janvier au soir, on ne sait pas
49:51du tout quelle sera leur
49:52politique dans la région et il
49:54n'est pas du tout certain que
49:55monsieur Trump accorde une
49:56importance fondamentale aux
49:57Proches-Orients, c'est même le
49:58moins qu'on puisse dire.
49:58Un, et deux, il est très
50:00important que la France reste
50:03garante de l'intégrité
50:05territoriale du Liban, même si,
50:07entre parenthèses, et je le dis
50:08d'un mot, depuis la dernière
50:10guerre Israël-Hizbollah qui
50:12s'était conclue le 14 août 2006
50:14par la résolution 1701,
50:18en réalité, ni la France ni les
50:19autres puissances occidentales,
50:20malheureusement, n'avaient imposé
50:22au Hizbollah de respecter cet
50:24accord et le Hizbollah était
50:26descendu bien au sud du fameux
50:28fleuve Litany jusqu'à la
50:30frontière israélienne et de ce
50:32point de vue-là, on revient en
50:33quelque sorte à ce qui prévalait,
50:35ce qui aurait dû prévaloir en
50:372006.
50:38Christian Cheneux, rédaction
50:39internationale de France Info,
50:41on comprend qu'il y a eu de la
50:42diplomatie, il y a aussi, il va
50:43y avoir en fait sur le terrain,
50:45très concrètement, à travers
50:46cet accord qui a été scellé hier
50:48soir, la France aura un rôle
50:50particulier, notamment au Liban.
50:52Oui, parce que comme on vient de
50:54le dire, 800 soldats sur place,
50:55on a des généraux au Anakoura,
50:57donc au QG de la Finule dans le
50:59sud de Liban, la France qui a
51:01promis 200 millions d'aides à
51:03l'armée libanaise parce que
51:04l'idée maintenant, évidemment,
51:06c'est de prendre position sur le
51:09terrain, que l'armée libanaise,
51:10à peu près 4 000 hommes, vont se
51:11déployer progressivement, par
51:13phase, dans le sud du Liban et
51:15là, l'armée française va aider
51:16en termes de déminage, en termes
51:18de génie, en termes de formation.
51:20Il y a 1 500 soldats libanais qui
51:22vont être formés, donc il y a
51:23vraiment ça. Et puis, pour
51:24compléter ce que disait Frédéric
51:26Ancel, c'est-à-dire que pourquoi
51:27la France a un rôle important ?
51:28Parce que la France parle au
51:29Hezbollah, qui est l'acteur
51:30majeur, c'est-à-dire que si on
51:31ne parle pas au Hezbollah,
51:32comment on va vérifier les
51:33choses sur le terrain ?
51:34Et puis, les Libanais n'avaient
51:36pas une grande confiance,
51:37évidemment, avec les Israéliens,
51:38mais avec les Américains. Donc,
51:39la France était vraiment la
51:40partie importante pour,
51:41finalement, ficeler tout cela.
51:43Donc là, oui, il va y avoir une
51:45partie maintenant qui va se jouer.
51:47Il y a eu l'annonce et maintenant,
51:48toutes les difficultés vont
51:49commencer parce qu'on va voir
51:51quel rôle va jouer le Hezbollah.
51:52Est-ce qu'il va vraiment cesser
51:54des armées ? Je pense qu'il y aura
51:55quelques doutes là-dessus.
51:56Ils ne vont pas tout livrer.
51:57Et puis, si la finule tombe sur
51:59des dépôts d'armes, qu'est-ce
52:00qui se passe ? Est-ce que l'armée
52:01libanaise les prend en charge ?
52:02Est-ce que le Hezbollah,
52:03finalement, les garde, etc.
52:05Et puis, l'accord ne concerne que
52:07le sud du Liban, c'est-à-dire la
52:09partie sud de l'Italie, c'est-à-dire
52:10l'Abeka, le nord, où sont
52:12stationnés les plus grands
52:13missiles de Hezbollah,
52:15l'arsenal le plus puissant
52:16du Hezbollah. On n'y touche pas.
52:18Et puis, il y a le problème de la
52:19frontière avec la Syrie, où
52:20effectivement, avec le Liban,
52:22là, effectivement, les Israéliens
52:23regardent ça de très près.
52:24Où transitent beaucoup d'armes.
52:26Elisabeth Pinault.
52:27Oui, on retrouve Emmanuel Macron.
52:29Si les gens ne retiennent qu'une
52:30chose, c'est qu'Emmanuel Macron a
52:31été l'un des acteurs de ce
52:33cessez-le-feu, avec tous les
52:35morts que l'on compte tous les
52:36matins. Je pense que les
52:38Français vont sans doute au moins
52:39retenir ça.
52:40J'étais avec lui à Rio la semaine
52:42dernière. Il est comme extrêmement
52:43déterminé sur la scène
52:45internationale et il
52:47continue à vraiment
52:49avoir des interlocuteurs,
52:51que ce soit le président chinois,
52:53le président indien.
52:54D'ailleurs, il fait très attention
52:55à parler aux grands émergents et
52:57pas seulement au
52:59camp du G7, par exemple.
53:00Il sera en Arabie saoudite toute
53:02la semaine prochaine.
53:03Donc, je pense qu'Emmanuel Macron
53:04reste quand même un acteur du
53:06moins déterminé, sinon important,
53:08de la scène internationale.
53:09C'est incontestable.
53:09Mais vous qu'il suivez au quotidien
53:11pour Reuters, vous avez constaté
53:12qu'il n'a pas eu beaucoup de
53:13succès ces derniers temps.
53:14Absolument.
53:15Peut-être que ça a de quoi lui redonner un peu des couleurs.
53:16On imagine qu'à l'Élysée, là, ils
53:18ne sont pas peu fiers.
53:19Bien sûr.
53:21Un mot rapidement, Frédéric Ancel.
53:23Vous êtes optimiste sur le
53:25succès de ce cessez-le-feu ou pas ?
53:28Oui, je le suis, d'autant plus
53:30qu'on a affaire à un cessez-le-feu
53:33qui a eu le fruit, comme toujours,
53:34comme pour tout cessez-le-feu,
53:35d'un rapport de force.
53:36Mais ce rapport de force,
53:38ces dernières semaines,
53:39il était devenu écrasant,
53:41en défaveur du Hezbollah.
53:42Et je le dis souvent,
53:43d'ailleurs, je l'avais dit à votre micro
53:45encore récemment, le Hezbollah
53:47est dirigé par des fanatiques,
53:48mais pas par des imbéciles.
53:49Ce sont des gens qui connaissent
53:50bien les rapports de force.
53:51Et là, les coups portés au Hezbollah,
53:53d'une part, mais également
53:55les coups portés à l'Iran,
53:57d'autre part.
53:58Et le fait que l'espace aérien
54:00iranien, aujourd'hui,
54:02est à peu près vulnérable
54:04à n'importe quel chasseur-bombardier israélien,
54:07fait que, me semble-t-il,
54:09le Hezbollah et l'Iran,
54:10parce que si le Hezbollah a accepté
54:11cet accord, c'est évidemment,
54:13de toute façon, sous l'ordre de Téhéran,
54:15comme toujours,
54:16fait que ces deux,
54:17que le tandem, en quelque sorte,
54:19doit absolument reprendre des forces.
54:21Et il n'est, me semble-t-il,
54:23pas crédible d'imaginer un Hezbollah
54:25s'amusant à transgresser ici ou là
54:28le cessez-le-feu.
54:30C'est d'autant plus vrai que
54:31l'un des points du cessez-le-feu
54:35est très explicite.
54:36Celui qui le transgresse
54:38se verra confronter au représaille légitime
54:41de celui qui a été transgressé.
54:43Merci beaucoup, Frédéric Ancel,
54:45docteur en géopolitique,
54:46maître de conférences à Sciences Po Paris.
54:48Je rappelle qu'on peut vous lire en librairie.
54:49Petite leçon de diplomatie
54:50publiée aux éditions.
54:52Autrement, merci d'avoir été ce soir
54:54parmi nos informés.
54:55Christian Genot, un grand merci
54:56de la rédaction internationale
54:57de Radio France.
54:58Et puis, on va faire le tour des unes ce soir.
55:01À la une du Parisien en France,
55:02Marion Mourc, demain.
55:03Ce sera le boom des boissons énergisantes.
55:05Ah tiens !
55:0612% depuis le début de l'année.
55:08C'est les enfants, les sportifs,
55:09les seigneurs qui consomment.
55:10De quoi nous donner la pêche.
55:11François Renard, autre ambiance
55:13à la une de Nouvel Obs.
55:14La maladie de Parkinson,
55:15mais je voulais juste dire un mot.
55:16Il y a un cessez-le-feu.
55:17Il faut se souvenir que dans cette guerre,
55:19Israël a fait la guerre avec le Hezbollah
55:20qui lui faisait la guerre.
55:22Ça, ça s'entend.
55:22Il y a des centaines de milliers de gens
55:24qui ont souffert de bombes, etc.
55:26Et 45% du sud de Liban est détruit.
55:28Il ne faut pas l'oublier.
55:29Il faut respecter cette mémoire-là.
55:31Et voilà qui est dit.
55:32Merci beaucoup, François Renard.
55:33Élisabeth Pinault, un grand merci.
55:34Correspondante Élisée Matignon
55:36pour l'agence Reuters.
55:37Et on salue Roland Quairole,
55:39le politologue.
55:40Régio Magazine, peut-être une une ?
55:42Vous savez ce qui est à la une ?
55:43Oui, ça paraît que tous les deux,
55:45moi, j'ai le temps de le savoir.
55:47C'est un dossier sur la décarbonation
55:50qui est un sujet, évidemment,
55:51extrêmement important pour l'avenir.
55:52Un grand merci les informés.
55:53Merci beaucoup.
55:54Agathe, on se retrouve demain ?
55:55À demain.
55:5618h-20h, à la radio,
55:57on sera en direct de l'Assemblée nationale
55:58pour suivre les débats sur les retraites
56:00et aussi essayer de comprendre
56:01ce qui se passe dans cette Assemblée
56:04et dans ce moment politique.
56:0518h30, évidemment, votre interview
56:08et les informés qui reviennent demain à 20h,
56:10évidemment, et dès demain à 9h.

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