Les informés de franceinfo du lundi 25 novembre 2024
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00:00Générique
00:0920h, 21h, les informés, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
00:15Bonsoir à tous, bienvenue dans les informés, votre rendez-vous du soir, rendez-vous de décryptage et de débat sur l'actualité à la radio France Info et sur le canal 27 à la télévision.
00:27Bonsoir Agathe Lambret.
00:28Bonsoir.
00:28On parle de quoi ce soir ?
00:29Un Premier ministre campé sur ses positions.
00:32Ce sont les mots de Marine Le Pen à la sortie de Matignon ce matin.
00:36Alors que Michel Barnier consulte tous les groupes politiques pour tenter de sortir de l'impasse sur le budget,
00:42le RN fait-il un pas de plus vers la censure ?
00:45Pourquoi Marine Le Pen hésite-t-elle ?
00:48Quelles sont les cartes dont dispose encore le Premier ministre pour l'éviter ?
00:52Quelles conséquences si le gouvernement tombait ?
00:55LFI veut abroger le délit d'apologie du terrorisme dans le code pénal et réveille les vieux démons de la gauche qui se divisent.
01:02Encore une fois, que cherchent les Insoumis ?
01:05Veulent-ils tester les socialistes sur le fond ?
01:09La question du dévoiement de ce délit d'apologie du terrorisme peut-elle malgré tout être posée ?
01:14Pour en parler ce soir, François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'Opinion,
01:19Franck Boisy, journaliste à Libération,
01:22Mickaël Darmont, éditorialiste à E24 News,
01:25et Patrice Moyon, journaliste à Ouest France.
01:28Merci à tous les quatre d'être là ce soir les informés. C'est parti !
01:34Et on commence avec Michel Barnier qui consulte en espérant éviter la censure.
01:39Le Premier ministre a commencé ce matin ses consultations avec le RN,
01:43puis la France Insoumise en fin d'après-midi.
01:45Il recevra notamment les socialistes mercredi.
01:49Quelles sont ses marges de manœuvre pour convaincre ?
01:52La menace est en tout cas prise très au sérieux ces derniers jours.
01:56Les membres de la fragile majorité du Premier ministre sont montés au front
02:00pour mettre en garde contre les effets d'une censure,
02:03même s'ils ne sont pas forcément convaincus non plus eux-mêmes par le budget.
02:08Signe que la tâche sera rude.
02:10Écoutez Gabriel Attal tout à l'heure en marge d'un déplacement.
02:14On ne joue pas pile ou face avec l'avenir du pays.
02:16Michel Barnier, il n'a pas besoin qu'on le censure,
02:18il a besoin qu'on l'aide à réussir.
02:20Ça veut dire évidemment être exigeant, et je le redis ici,
02:22augmenter le coût du travail pour la première fois depuis 30 ans,
02:25comme c'est prévu dans ce budget, me semble être dangereux,
02:28et il y a d'autres chemins qui existent.
02:29On a fait des propositions avec les députés EPR.
02:32Michel Barnier peut-il encore éviter la censure ?
02:36Alors on va essayer de comprendre ce qui se joue notamment dans la cour
02:39et dans les couloirs de l'hôtel de Matignon.
02:41François-Xavier Bourbeau, à quoi servent ces consultations cette semaine ?
02:45C'est pour essayer de trouver des points de passage,
02:47pour éviter la censure justement.
02:48Chaque représentant vient réclamer, demander des aménagements dans le budget
02:53en fonction de ses revendications.
02:55Et l'enjeu pour Michel Barnier, c'est de trouver le point d'équilibre
03:00qui lui permette de ne pas se faire censurer.
03:02Là, on est dans un moment de tension très forte,
03:05parce qu'on arrive sur la fin.
03:07Donc le bras de fer se tend,
03:09avec derrière aussi l'idée que si Michel Barnier réussit malgré tout
03:14à passer l'épreuve du budget,
03:16il y a quand même une voie qui se dégage pour lui,
03:18où il pourra mettre en place son plan de réforme à 5 ans pour la France.
03:22Enfin en gros, à s'installer à Matignon,
03:24et essayer de s'ancrer un peu.
03:25Donc il y a vraiment une tension qui est extrêmement forte.
03:27Mais là, à l'issue des premières consultations,
03:30avec notamment Marine Le Pen ce matin,
03:32on a quand même plutôt l'impression d'un train qui est lancé tellement vite
03:36qu'on ne voit pas comment il pourrait éviter la censure.
03:38On va revenir dans le détail évidemment,
03:40mais Patrice Moyon, on a l'impression que...
03:43En fait, on se demande vraiment à quoi ça sert.
03:45Est-ce qu'on est dans une forme de théâtralisation
03:47de la vie politique depuis ce matin,
03:49ou est-ce qu'il y a vraiment des choses qui peuvent bouger ?
03:50Du théâtre, oui.
03:52L'Assemblée nationale ressemble tout de même à un bateau ivre,
03:55et lucide devant les maires,
03:57Michel Barnier a dit,
03:58je ne sais pas de combien de temps je dispose,
04:00ça dépend d'une éventuelle coalition des contraires.
04:03Donc on ne sait pas très bien ce qui peut se passer.
04:05D'où la volonté de Michel Barnier d'essayer de trouver
04:10un accord tout de même pour éviter la censure.
04:12Avec une tension très forte,
04:14la tension dont nous parlait François-Xavier.
04:17Oui, c'est une tension qui est en fait à plusieurs motivations,
04:20à plusieurs raisons.
04:22D'abord, maintenant la méthode Barnier est connue.
04:25Elle agace profondément parce que c'est le secret.
04:28Il ne dit jamais rien, il écoute,
04:30il laisse le sentiment,
04:32il donne le sentiment encore à l'entendu avec Marine Le Pen
04:34qui ne bouge pas sur ses positions,
04:35mais peut-être va-t-il bouger à la fin,
04:37en surprise.
04:39Et puis, comme on l'a dit effectivement,
04:41cette assemblée,
04:43elle est tellement laissée à la dérive
04:46qu'au fond chacun joue sa partie.
04:48Et chacun vient aujourd'hui avec son calendrier,
04:52ses arguments,
04:54ses calculs,
04:56politiques, personnels, collectifs.
04:59Et de ce point de vue-là,
05:00on sent que tout n'est qu'un prétexte
05:02pour en fait, en réalité,
05:03continuer à positionner,
05:06les uns et les autres,
05:07en fonction des agendas à venir,
05:09des scrutins à venir,
05:10des échéances diverses et variées.
05:13Donc oui, c'est un peu perturbant
05:15parce qu'on ne sait pas vraiment
05:16sur quoi cela peut déboucher aujourd'hui.
05:18– Chacun joue son agenda,
05:19Franck Boisis, mais lui joue un peu
05:21sa survie politique en tout cas,
05:23Michel Barnier, à Matignon.
05:24– Indiscutablement,
05:25on a juste oublié quelque chose,
05:26me semble-t-il,
05:27d'un tout petit peu important
05:28autour de cette table,
05:29et le budget dans tout ça,
05:30c'est-à-dire cet acte fondateur…
05:31– J'attendais que vous l'abordiez !
05:33– Voter par le Parlement,
05:35au bas mot 492 milliards d'euros de dépenses,
05:38ce qui fait fonctionner la machine de l'État,
05:41qui se retrouve de jour en jour décalé,
05:44jusqu'au moment où on va arriver
05:45à la dette butoir.
05:46Et quand on voit le positionnement de chacun
05:48et les écarts de conception
05:50de ce que devrait être le budget,
05:52si jamais il réussit à le faire passer,
05:55je pense qu'on pourra,
05:56hors de tout propos politique,
05:57lui dire chapeau !
05:58– Pour l'instant, on n'en est pas là,
06:00et j'ai un peu le sentiment
06:02que c'est un grand retour en arrière,
06:04si tant est qu'on est beaucoup avancé
06:06ces derniers mois,
06:07mais on a l'impression qu'on est en train
06:08de se poser exactement les mêmes questions
06:09qu'au lendemain des législatives.
06:11Comment gouverner ?
06:12Avec quelle majorité ?
06:13Quel budget ?
06:14Sauf que ça fait maintenant
06:16un peu plus de deux mois
06:18que Michel Barnier est en place,
06:19qu'il y a un gouvernement qui existe,
06:21qu'il y a un budget qui est sur le point
06:23d'être voté ou non à l'Assemblée,
06:25et c'est quand même assez inquiétant
06:27de se dire que peut-être
06:28qu'il s'est passé tout ça,
06:29mais pour rien,
06:30que la France est déjà dans une situation,
06:32on est observé par les marchés financiers,
06:34par les agences de notation,
06:36on a vu que les plans sociaux se multiplient,
06:38la situation économique est mauvaise,
06:40le moral des Français n'est pas bon.
06:42Ajouter par-dessus ça
06:44une nouvelle crise,
06:46une nouvelle censure,
06:47quand on a vu qu'il a fallu
06:48deux mois et demi à Emmanuel Macron
06:49pour choisir Michel Barnier,
06:51mais qu'est-ce qui va se passer demain ?
06:53Je pense qu'il y a énormément d'incertitudes,
06:55le problème c'est qu'aujourd'hui,
06:57force est de constater qu'il y a aussi
06:59des Français qui soutiennent
07:01cette motion de censure, 53%,
07:03et donc Michel Barnier
07:05et les membres de la majorité ont conscience
07:07que c'est quelque chose qui est vraiment
07:09en train de se concrétiser,
07:10alors ils essayent de faire peur en disant
07:12on va déclencher une crise financière,
07:14tout ça si ça se produisait,
07:15pour dissuader les opposants
07:17de la voter,
07:18mais on a l'impression quand même
07:19d'une machine qui est lancée,
07:21que rien ne pourra arrêter,
07:22et derrière, aucune solution,
07:23et personne d'ailleurs qui propose
07:25aucune solution crédible pour la suite.
07:27Avec des marges de manœuvre qui sont quand même
07:29assez faibles pour Michel Barnier.
07:31Oui parce qu'en fait,
07:33ce qu'on vit dans cette période,
07:35dans une tendance plus lourde,
07:37et pour reprendre la formule
07:39des politologues
07:41sondeurs Frédéric Dhabi,
07:43on vit l'éclipse du politique,
07:45c'est-à-dire qu'on sent que le politique
07:47n'a aucune capacité de pouvoir
07:49imprimer,
07:51gérer et pouvoir
07:53diriger les choses.
07:55Donc de ce point de vue-là,
07:57oui, il est lui-même dans une difficulté,
07:59parce qu'en plus,
08:01le critère de sa nomination,
08:03en tout cas le critère de choix
08:05qui a été si longtemps à faire
08:07par Emmanuel Macron,
08:09c'était de trouver un Premier ministre
08:11qui n'était pas censurable,
08:13qui pouvait passer ce cap.
08:15Or, effectivement, comme vous dites Agathe,
08:17il est absolument au pied du mur,
08:19et on n'a jamais été aussi près
08:21de cette possibilité-là,
08:23sur la formule du RN,
08:25il est sur le chemin
08:27de la censure,
08:29de la motion de censure et de la censure du gouvernement
08:31et ça chute.
08:33Donc oui, si on entend les uns et les autres,
08:35aujourd'hui, on ne sait pas comment effectivement
08:37ce budget peut exister,
08:39sinon avec tout ensuite
08:41les artifices et les filets
08:43de sécurité que prévoit
08:45la Constitution.
08:47Est-ce que ce serait si grave ?
08:49Edouard Philippe disait
08:51si il y a une crise financière, si il y a une motion de censure,
08:53on en est là ?
08:55Il y a une forme de dramaturgie, certains parlent de scénario à la grecque,
08:57non, ce n'est pas dramatique, c'est fâcheux.
08:59Le premier rendez-vous, ça va être
09:01vendredi 29, c'est le jour où
09:03Standard & Poor's va noter la France à nouveau
09:05et on peut imaginer que la note
09:07ne sera peut-être pas géniale.
09:09Et après, ça va se payer sur les marchés financiers,
09:11c'est-à-dire que les investisseurs,
09:13ceux dont le métier est de prêter de l'argent à la France
09:15pour faire les fins de mois,
09:17s'ils observent que le budget n'est pas voté,
09:19le risque France va grimper de quelques dégrés.
09:21Vous dites que ce n'est pas fâcheux ?
09:23C'est fâcheux, ce n'est pas dramatique.
09:25Enfin, si les marchés se réveillent
09:27et que les marchés attaquent la dette française,
09:29ça va être un peu plus que fâcheux quand même.
09:31Est-ce qu'ils vont attaquer la dette française
09:33ou est-ce qu'ils vont simplement
09:35faire payer plus cher le risque France ?
09:37C'est-à-dire que pour chaque
09:39emprunt nouveau qui sera contracté
09:41par Bercy, le taux d'intérêt sera
09:43plus élevé et le différentiel avec l'Allemagne,
09:45ce qui est toujours notre baromètre, sera encore plus grand.
09:47Mais ça, ça a des conséquences sur le pouvoir d'achat des Français.
09:49Ça a des conséquences déjà
09:51sur les finances de ce pays.
09:53C'est-à-dire que la charge de la dette, ce qu'il va falloir rembourser
09:55pour payer le capital et les intérêts
09:57de la dette, va être de plus en plus important
09:59dans le budget qui n'a toujours pas été voté.
10:01Il est un peu détente, notre ami
10:03Boisid, l'assumpteur de la dette.
10:05Oui, Patrice Moyen.
10:07C'est plus que fâcheux parce que la France est déjà
10:09dans une situation extrêmement difficile.
10:11Elle a peu de visibilité.
10:13Il y a une partie de son socle
10:15industriel qui est fragile.
10:17Il y a la grande transformation.
10:19On voit les licenciements qui sont annoncés par ArcelorMittal.
10:21On voit les difficultés
10:23dans l'industrie automobile.
10:25Donc, si la France doit
10:27consacrer plus d'argent au remboursement
10:29de sa dette, oui,
10:31c'est dramatique quand même.
10:35Sans oublier toutes les conséquences
10:37sur l'emploi et également sur l'attractivité
10:39du pays.
10:41Ça met le pays sur une pente glissante.
10:43Il est déjà sur le toboggan.
10:45Mais là, ça risque d'accélérer.
10:47Mais il a lâché du lest un peu quand même
10:49Michel Barnier pour essayer de rallier
10:51à son budget les oppositions.
10:53Enfin, il a lâché du lest notamment à la droite.
10:55Est-ce qu'il pourrait lâcher du lest aux autres ?
10:57Oui, parce qu'en fait, effectivement,
10:59la situation est quand même extrêmement compliquée pour lui.
11:01Mais il y a deux voies de passage.
11:03Parce que cette motion de censure, elle ne passe que si
11:05le RN la vote avec LFI
11:07et si le
11:09parti socialiste accepte de la voter
11:11avec LFI aussi. Il y a quand même deux groupes
11:13avec qui il peut discuter.
11:15C'est plutôt du côté du RN
11:17qu'il faut obtenir de la bienveillance
11:19pour Michel Barnier avec
11:21Marine Le Pen qui a posé des conditions
11:23très claires, notamment le taxe
11:25sur l'électricité. On en parlera tout à l'heure.
11:27Mais il y a
11:29du grain à moudre. Il y a objet à négocier
11:31ou en tout cas pour obtenir la clémence
11:33de Marine Le Pen.
11:35Marine Le Pen, effectivement, elle dit aussi
11:37mais ça, on va l'aborder,
11:39elle dit aussi que
11:41s'il y a, au fond,
11:43la motion de censure et qu'on est obligé
11:45de prendre le budget, de se reporter sur le
11:47budget 2024, parce que ce serait
11:49quand même, à ce moment-là,
11:51la conséquence réglementaire,
11:53c'est le budget 2024 qui s'appliquerait,
11:55il serait moins dramatique, au fond, que celui
11:57de cette version-là parce qu'il y a moins d'impôts
11:59pour les classes populaires et les classes moyennes, dit-elle,
12:01une manière de commencer à tenter
12:03peut-être de dédramatiser ce qui pourrait arriver.
12:05Bon, puisque vous avez tous envie
12:07de parler de Marine Le Pen et de sa stratégie
12:09dans cette affaire, on va en parler dans un instant.
12:11Pour l'heure, il est 20h15, c'est l'heure
12:13du Fil Info avec Stéphane Milhomme.
12:15Les discussions sur un
12:17cessez-le-feu au Liban ont avancé
12:19significativement sur la ligne bleue,
12:21c'est-à-dire au sud du pays. C'est l'Elysée
12:23qu'il annonce ce soir. La France
12:25appelle Israël et le Hezbollah à se
12:27saisir au plus vite de cette opportunité
12:29et les Etats-Unis évoquent un accord
12:31proche. Il y aura
12:33un avant et un après masant les mots de
12:35Michel Barnier en précisant ses mesures
12:37contre les violences faites aux femmes. Le Premier
12:39ministre redit la possibilité de déposer
12:41plainte bientôt dans chaque hôpital.
12:43L'aide d'urgence passe de 13
12:45à 20 millions d'euros et puis des kits de
12:47dépistage permettront de savoir si la personne
12:49a été victime de soumission
12:51chimique. Derrière le slogan
12:53la culture n'est pas un luxe, 3000
12:55personnes manifestées ce matin à Nantes.
12:57Ces comédiens, chanteuses ou techniciens
12:59protestent contre cette décision du Conseil
13:01Régional des Pays de la Loire, une baisse d'environ
13:0375% de son budget
13:05consacré à la culture. Et puis la
13:07fin de la vigilance orange après le passage de
13:09la tempête Berthe, le Rhône et la
13:11Loire étaient les deux derniers concernés
13:13par le vent violent. Les records du jour
13:15c'est 143 km heure à Saint-Chamond
13:17et 125 km heure à Lyon.
13:21France Info
13:2320h21
13:25Les informés
13:27Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot
13:29Retour sur le plateau des informes avec
13:31Mickaël Darmand, I 24 News, Franck
13:33Boisis de Libération, Patrice Moyon de
13:35Ouest France et François-Xavier Bourmeau
13:37de l'opinion. On continue à
13:39parler de ces consultations à l'hôtel de
13:41Matignon, de ce que ça veut dire et de
13:43la question du budget. Et c'est
13:45dans ce contexte que les yeux sont braqués
13:47notamment depuis ce matin mais depuis plusieurs jours sur
13:49Agathe, le Rassemblement National.
13:51Et c'est sans doute l'un des objectifs de
13:53Marine Le Pen, revenir sous les feux
13:55des projecteurs mais pour parler d'autre chose
13:57que son procès. Marine Le Pen
13:59à l'issue de son rendez-vous à Matignon
14:01a répété qu'elle censurait
14:03le gouvernement si ses lignes rouges
14:05étaient franchies. Écoutez.
14:07Nous avons évoqué tous les sujets qui sont
14:09des sujets d'importance
14:11mais le Premier
14:13ministre
14:15m'est apparu en même temps courtois
14:17et campé sur ses positions.
14:19Si le budget reste en état, nous l'avons
14:21toujours dit. Encore une fois, nous ne
14:23prenons personne de cours.
14:25Nous avons dit la même
14:27chose depuis trois mois. Nous avons
14:29exposé qu'elles étaient pour nous
14:31des éléments non négociables.
14:35Je crois que nous sommes vraiment
14:37loyaux dans la démarche politique
14:39qui est la nôtre.
14:41Nous sommes loyaux dans notre démarche, dit Marine Le Pen
14:43mais que va-t-elle faire ? Est-ce qu'elle
14:45le sait elle-même ? Quel est
14:47son dilemme ? Est-ce que ça a
14:49fait avancer les choses, François-Xavier
14:51Beaumont, cet entretien ce matin ? En tout cas,
14:53elle a posé ses conditions. Il faut bien comprendre que
14:55Marine Le Pen est dans un dilemme
14:57parce que la grande majorité
14:59de son électorat et de ses sympathisants
15:01lui demandent de censurer le gouvernement.
15:03À l'opposé, il y a
15:05l'électorat qu'elle veut séduire, l'électorat
15:07de droite raisonnable,
15:09allergique au chaos et à l'instabilité.
15:11Elle doit choisir entre
15:13deux options, censurer et solidifier
15:15son socle ou
15:17ne pas censurer et
15:19essayer de conquérir d'autres électeurs.
15:21On voit bien à travers
15:23ce dilemme-là qu'il y a
15:25deux réponses qui se posent à elle en fonction de ce qu'elle
15:27anticipe ou pas. Il y a une réponse de
15:29long terme, élection
15:31présidentielle en 2027, à ce moment-là
15:33il vaut mieux essayer d'aller séduire un électorat
15:35et de s'étendre,
15:37de séduire la plus grande
15:39part des Français et à ce moment-là c'est la non-censure,
15:41un gage de respectabilité et la
15:43poursuite de la stratégie de dédiabolisation
15:45qu'elle a lancée
15:47depuis dix ans.
15:49Ou alors stratégie à court terme,
15:51elle parie sur une élection présidentielle anticipée
15:53suite à un blocage politique
15:55et à ce moment-là
15:57il faut jouer la stratégie du premier tour, c'est
15:59on rassemble son camp et donc on censure.
16:01Et elle n'a pas encore arbitré entre
16:03ces deux options, il lui reste
16:05trois semaines pour le faire.
16:07Oui et puis il y a
16:09aussi deux autres
16:11critères qui apparaissent
16:13quand on parle avec des cadres du RN,
16:15ils attirent l'attention sur le fait
16:17qu'il est censuré trop tard, c'est-à-dire
16:19plus tard, c'est-à-dire en se rapprochant
16:21des élections
16:23municipales, ce serait un problème.
16:25Parce qu'il compte également
16:27sur des campagnes
16:29dans des villes où il pourrait avoir
16:31des résultats donc il ne veut pas être empêché
16:33par cela. Et puis l'idée
16:35aussi de l'autre argument qui consiste à dire
16:37il faut censurer assez rapidement, c'est
16:39qu'il y a un nouveau problème qui est apparu pour eux, il s'appelait
16:41Bruno Retailleau, qui
16:43en réalité commence vraiment à les inquiéter,
16:45les ministres de l'Intérieur, dont le positionnement,
16:47les prises de position, la popularité,
16:49c'est le seul poids lourd du gouvernement,
16:51c'est celui qui est au fond positionné sur le terrain
16:53également de la
16:55matrice politique idéologique
16:57notamment sur les questions
16:59régaliennes, immigration,
17:01du RN et il commence
17:03à poser aussi un peu un problème
17:05au cadre du RN donc il dit il faudrait
17:07tout de suite arriver quand même
17:09à lui couper l'arbre sur le pied.
17:11Mais tout ça est une histoire de fond,
17:13de forme de débat politique
17:15mais il y a aussi quelque chose qui se joue sur le fond
17:17dans les propositions, en gros de ce qu'on comprend de ce qu'elle demande
17:19Marine Le Pen sur le pouvoir
17:21d'achat, sur le prix de l'énergie,
17:23sur le prix de l'électricité, sur les proportionnels, est-ce qu'il n'y a pas
17:25des choses sur lesquelles elle peut
17:27obtenir gain de cause ou obtenir des trophées ?
17:29Peut-être cela.
17:31En mettant des lignes rouges aussi,
17:33je pense qu'il y a un autre arbitre, c'est l'injustice
17:35c'est-à-dire qu'en cas de condamnation
17:37et avec une décision exécutoire,
17:39elle sortirait
17:41du jeu politique
17:43pour l'élection présidentielle.
17:45Donc ça aussi, ça peut peser dans le rapport
17:47de force qu'elle est aujourd'hui
17:49en train d'introduire avec le Premier ministre.
17:51C'est-à-dire que peut-être qu'elle, aujourd'hui,
17:53a intérêt
17:55à ce qu'il y ait effectivement une motion de censure et qu'elle soit
17:57votée.
17:59Monsieur Bernier est un peu embêté quand même,
18:01parce que l'une des revendications principales de Marine Le Pen,
18:03c'était pas touche aux retraités, et cette victoire-là,
18:05il l'a donnée à Laurent Wauquiez.
18:07Il a reculé un petit peu sur la non-indexation
18:09des retraites sur l'inflation, mais il a donné
18:11ce gain à Laurent Wauquiez,
18:13qui a pu se targuer d'en être à l'origine,
18:15et Marine Le Pen, en compensation, pour l'instant,
18:17elle n'a rien eu. Alors ces derniers jours,
18:19Matignon a fait passer le message
18:21qu'avec Marine Le Pen, ils voulaient parler
18:23d'autres sujets que les sujets économiques.
18:25Sous-entendu, on pourrait lâcher du laisse
18:27peut-être sur la proportionnelle,
18:29ou sur d'autres sujets.
18:31Il y a aussi le sujet de l'immigration.
18:33Marine Le Pen appelle aussi à plus de fermeté sur l'immigration.
18:35Donc peut-être qu'il pourrait trouver
18:37un compromis sur l'immigration,
18:39sur les institutions, le mode de scrutin.
18:41Ce n'est pas sûr, mais en tout cas,
18:43financièrement, ça paraît
18:45difficile pour Michel Barnier d'aller
18:47beaucoup plus loin.
18:49Ça coûte très cher.
18:51Marine Le Pen est profondément ennuyée.
18:53Je pense qu'elle ne sait pas elle-même
18:55si elle va aller au bout de cette censure ou pas.
18:57Parce qu'elle avait essayé au début,
18:59elle faisait tout pour se distinguer de la France insoumise,
19:01mais elle a vu que ça ne marchait pas,
19:03que sa base était pour...
19:05Les sympathisants du RN voulaient la censure
19:07à 67%,
19:09et même les Français, à 53%,
19:11selon ce sondage d'Ipsos
19:13par la Tribune, souhaitent cette censure.
19:15En fait, la stratégie de Marine Le Pen,
19:17pour l'instant, elle ne lui a rien apporté.
19:19Elle n'a obtenu aucun gain
19:21et elle risque de passer pour trop
19:23complaisante et trop bienveillante
19:25avec un gouvernement dont les Français ne veulent pas.
19:27Aujourd'hui, elle est en train de réfléchir.
19:29En même temps, on parlait des milieux économiques.
19:31Marine Le Pen est aussi dans une offensive
19:33de séduction vis-à-vis des milieux économiques.
19:35Provoquer la censure,
19:37être celle qui provoque
19:39ce chaos économique-là,
19:41n'est pas non plus dans son intérêt.
19:43On n'a pas de réponse très claire à savoir
19:45si elle a intérêt, si elle va le faire,
19:47si elle pourrait le faire.
19:49Si on a une lecture judiciaire des choses...
19:51Souvenons-nous de son visage
19:53le soir du réquisitoire au tribunal
19:55judiciaire de Paris.
19:57Elle était quand même assez marquée,
19:59un peu abattue.
20:01J'allais dire, dans un mauvais jeu de mots,
20:03peut-être qu'elle a intérêt à obtenir
20:05une exécution provisoire de Michel Barnier
20:07le temps du budget,
20:09quitte à ce qu'il soit renommé après.
20:11Mais elle aura envoyé un message
20:13sur sa capacité de neutraliser
20:15un gouvernement, ce qui serait pour elle,
20:17dans son esprit, une sorte de réponse
20:19du berger la bergère.
20:21N'oublions pas que les réquisitions du parquet
20:23au procès, le parquet est aux ordres du ministère de la Justice.
20:25Donc quand des réquisitions sont prises
20:27dans un sens, notamment sur la demande
20:29d'exécution provisoire sur une éventuelle sanction,
20:31cette hypothèse-là est remontée
20:33jusqu'au ministère de la Justice.
20:35C'est presque existentiel comme question pour Marine Le Pen,
20:37cette censure, parce que c'est être ou ne pas être
20:39la première opposante, la femme
20:41un peu anti-système des origines,
20:43ce qu'elle a toujours prétendu être,
20:45c'est ça la question qui se pose à elle aujourd'hui.
20:47Et juste pour vous dire, je vais juste dire,
20:49Michel Barnier lui a donné un tout petit gage,
20:51parce qu'elle voulait aussi être considérée,
20:53parce qu'il y a aussi des histoires d'égo et de statut.
20:55Elle estimait qu'elle était maltraitée par Matignon.
20:57Matignon a reçu deux caciques
20:59du RN le 15 novembre, c'était révélé
21:01notamment par la tribune dimanche hier.
21:03Deux très proches de Marine Le Pen
21:05ont été reçus pour discuter avec des conseillers
21:07de Michel Barnier.
21:09Peut-être que la situation pourrait se débloquer
21:11sur certains points, on ne sait pas ce qui s'est dit en coulisses,
21:13mais c'est déjà un petit signe.
21:15Et le fait qu'elle ait été reçue en premier
21:17ce matin, c'est aussi une forme de...
21:19Voilà, ça pose
21:21quelque chose.
21:23Le seul sujet pour l'instant sur lequel
21:25à chaque fois qu'elle rappelle, elle a encore fait
21:27de Matignon, c'est la hausse
21:29de la taxe sur l'électricité qu'elle refuse absolument
21:31parce que pour elle, ça revient à amputer
21:33le pouvoir d'achat des Français.
21:35Or, le pouvoir d'achat des Français,
21:37c'est sur ce point qu'elle a réussi à faire
21:39cette différence, notamment
21:41avec ses différents concurrents,
21:43en particulier avec Éric Zemmour,
21:45lors de la dernière campagne présidentielle.
21:47Et elle veut rester celle qui garantit
21:49le pouvoir d'achat des Français.
21:51Donc la mesure sur laquelle
21:53elle est arc-boutée, c'est celle-là.
21:55Récemment, dans une interview
21:57il y a quelques jours, quand on lui a dit alors c'est tout ou rien,
21:59elle a dit mais pas du tout, on sait très bien
22:01qu'il ne peut pas tout prendre, Michel Barnier.
22:03Mais il y a des points sur lesquels on peut discuter.
22:05Donc en fait, c'est là-dessus.
22:07Et quand on dit que Michel Barnier a la méthode
22:09du secret et de la carte abattue au dernier moment,
22:11on n'est pas à l'abri que finalement
22:13il puisse, peut-être, abattre cette carte
22:15pour pouvoir, au fond, donner
22:17ce point, on va dire,
22:19à Marine Le Pen et calmer. Mais ça,
22:21une fois de plus, aujourd'hui, on est quand même
22:23rendus aux spéculations
22:25parce qu'on ne sait pas ce qu'ils vont décider.
22:27S'il lâche sur le point de la taxe de l'électricité,
22:29précisément, ça a deux inconvénients. D'abord, ça coûte 6 milliards.
22:31Donc le ministre du Budget va se dire
22:33il faut que je retrouve 6 milliards d'un autre côté
22:35pour essayer de respecter autant que faire se peut
22:37l'objectif des 5% de déficit.
22:39Et puis, le deuxième élément,
22:41c'est que s'il lâche de ce côté-là,
22:43j'imagine que sur le socle commun,
22:45on ne va pas être complètement heureux
22:47de voir que des gages ont été donnés
22:49sur la taxe sur l'électricité.
22:51François-Xavier Bonneau, vous voyez Michel Barnier
22:53lâcher sur l'électricité ou à Gabriel Attal
22:55sur les allégements de charges ?
22:57Il faut bien trouver
22:59à un moment une voie de passage s'il veut éviter la censure.
23:01Alors effectivement, il peut y avoir avec Marine Le Pen
23:03des discussions annexes
23:05sur la loi immigration
23:07ou sur la proportionnelle,
23:09mais il faut lui donner un trophée
23:11sur le budget. Et effectivement,
23:13le trophée sur le budget est
23:15quelque chose en rapport avec le pouvoir d'achat
23:17qui est l'identité de sa dernière campagne.
23:19Donc, les discussions se poursuivent,
23:21mais effectivement,
23:23si Marine Le Pen obtient
23:25une concession de Michel Barnier, il va falloir aussi
23:27contenter la majorité des sortantes
23:29des macronistes, qui, eux, sont quand même
23:31le groupe le plus nombreux, mais qui n'ont rien obtenu
23:33jusqu'à présent.
23:35Alors, il ne faut pas oublier dans cette histoire que
23:37Michel Barnier était quand même le négociateur du Brexit,
23:39donc peut-être que ça va se débloquer
23:41dans la dernière ligne droite,
23:43mais on a l'impression quand même
23:45que quelque chose s'est noué aujourd'hui,
23:47en tout cas dans les discussions
23:49et l'identification
23:51des accords, d'ailleurs,
23:53entre eux, mais que des passerelles
23:55sont posées.
23:57Alors, moi, je vous écoute, j'ai l'impression que le truc est totalement inextricable,
23:59que ça ne peut pas fonctionner,
24:01que chacun a tellement des intérêts
24:03divergents, que chacun a sa propre stratégie,
24:05que Michel Barnier essaie de survivre dans tout ça,
24:07que je ne vois pas très bien comment ça pourrait fonctionner.
24:09Non, mais c'est comme les négociations
24:11syndicales. Il y a une part de
24:13mise en scène et de dramaturgie
24:15qui fait que les négociateurs
24:17restent jusqu'au bout de la nuit,
24:19sortent de la pièce en claquant la porte,
24:21hurlent qu'ils ne remettront plus jamais
24:23les pieds et finissent au petit matin par
24:25signer l'accord parce que le coup de pression a marché.
24:27Ça peut se terminer comme ça aussi.
24:29Est-ce que Marine Le Pen sera seule à décider
24:31l'issue de
24:33ce qui est acceptable ou pas,
24:35Michael Darmanin ?
24:37Oui, c'est pas l'ERN qui va décider,
24:39c'est elle. Parce qu'elle joue.
24:41Parce qu'elle joue tout pour elle en ce moment.
24:43Effectivement, on l'a vu, on connaît
24:45sa situation vis-à-vis de la
24:47justice, son dilemme
24:49vis-à-vis de son électorat, sa
24:51capacité à pouvoir rester
24:53la principale opposante. Tout ça, on l'a
24:55parfaitement identifié. Donc oui, c'est
24:57elle qui va décider
24:59et qui arrive d'ailleurs à
25:01faire bouger un petit peu aussi Jordan Bardella
25:03ces jours-ci, qui lui aussi commence à dire
25:05de plus en plus, eh bien,
25:07on prend le chemin de la censure, on ne voit pas comment on peut l'éviter.
25:09Donc, c'est elle qui va
25:11imposer ce rapport de force
25:13au sein de ses troupes.
25:15Après, pour reprendre ce que disait François-Xavier
25:17sur les points de passage, imaginons que dans
25:19une discussion, un peu à l'image d'une discussion syndicale,
25:21Michel Barnier lui accorde
25:23une demi-taxe sur l'énergie, c'est-à-dire
25:253 milliards. C'est un peu une discussion de marchands
25:27de tapis, je suis désolé, mais c'est comme ça que
25:29les entraves budgétaires se passent.
25:31D'un côté, Marine Le Pen s'offrait la face
25:33parce qu'elle aurait obtenu quelque chose,
25:35et de l'autre, Michel Barnier, sur le plan des grands équilibres
25:37budgétaires, ne pénaliserait pas trop
25:39son budget et réussirait peut-être à passer
25:41comme ça. Il y a un autre sujet dont
25:43on parlait aussi, François-Xavier Beaumont,
25:45c'est ce que veulent les macronistes.
25:47Ils pourraient accorder un petit peu
25:49à Marine Le Pen et un petit peu sur
25:51la remise en cause des allégements de charges
25:53aux macronistes ? De la même manière, sur une sorte de
25:55demi-mesure, c'est-à-dire que l'idée maintenant, je pense,
25:57pour le Premier ministre, dans un laps de temps
25:59qui est très court, en plus, pour ne pas oublier le calendrier,
26:01c'est d'accorder, non pas
26:03des demandes pleines et entières,
26:05mais des aménagements,
26:07des accommodements raisonnables, dirait
26:09nos amis canadiens.
26:11On va dire la chose comme elle est, ce que veulent les macronistes,
26:13c'est que Michel Barnier tombe.
26:15Donc, tout cela,
26:17les arrange.
26:19Quand on entend, effectivement,
26:21Gabriel Attal qui dit, il faut aider,
26:23il faut être exigeant dans la manière d'aider
26:25Michel Barnier. Il faut aider, mais ce budget est très mauvais.
26:27On a bien compris, il faut l'aider
26:29en envoyant quand même le ministre de l'économie
26:31à la une de la presse pour dire, attention,
26:33on ne touche pas aux entreprises.
26:35Être aidé comme ça, on ne s'en passe volontiers.
26:37Donc, il joue aussi
26:39en hypracoulisse,
26:41après, ce qui nous revient, pour faire en sorte
26:43aussi que s'il pouvait le voir trébucher,
26:45il ne serait pas mécontent.
26:47– Un dernier mot, Patrice Moyon, sur cette histoire, sur ce dossier.
26:49– En fait, je pense
26:51que personne ne sait exactement ce qui peut arriver.
26:53Il y a un jeu de poker menteur
26:55des uns et des autres, mais la situation
26:57est tellement tendue
26:59qu'on peut aboutir à un moment
27:01à une situation de chaos, de toute façon.
27:03– Le jeu de poker menteur, peut-être qu'il se joue,
27:05merci pour cette conclusion, parce que peut-être qu'il se joue
27:07peut-être pas à l'extrême droite, mais peut-être à gauche
27:09et notamment chez les socialistes.
27:11On va en parler dans un instant, juste après
27:13le journal de 20h30.
27:15Générique
27:17Générique
27:19Générique
27:2120h30, bonsoir Damien Mestre.
27:23– Bonsoir à tous. L'Elysée appelle Israël
27:25et le Hezbollah à se saisir au plus vite
27:27de l'opportunité d'un cessez-le-feu.
27:29Un accord est imminent,
27:31selon plusieurs observateurs, il est proche,
27:33disent ce soir les Etats-Unis.
27:35Impossible de cesser le feu alors qu'Israël continue
27:37pour l'instant ses bombardements sur le sud
27:39de la capitale libanaise.
27:41Certaines victimes d'agressions sexuelles
27:43pourront bientôt se faire rembourser en pharmacie.
27:45Un kit pour savoir si elles ont été
27:47droguées à leur insu.
27:49C'est l'une des mesures annoncées aujourd'hui par le gouvernement
27:51pour lutter contre la soumission chimique
27:53et les violences sexuelles.
27:55Une expérimentation qui doit avoir lieu dans plusieurs départements.
27:57L'Office français de la biodiversité
27:59va porter plainte à Guéret dans la Creuse.
28:01Les locaux de l'OSB ont été
28:03vandalisés la semaine dernière
28:05par des agriculteurs lors d'une action
28:07de la coordination rurale.
28:09Une porte a été brisée,
28:11certaines pièces saccagées des agriculteurs
28:13qui étaient à nouveau mobilisés.
28:15Aujourd'hui, demain, c'est la FNSE1
28:17qui doit se mobiliser à nouveau et jusqu'à jeudi.
28:19Les syndicats de la SNCF
28:21confirment la grève prévue
28:23le 11 décembre. Ils demandent toujours
28:25un moratoire sur le projet de démantèlement
28:27de l'entreprise de fret de la SNCF.
28:29Une grève reconductible
28:31qui pourrait se poursuivre
28:33plusieurs jours. Et puis le vent
28:35a arrêté de souffler en France
28:37après des pointes jusqu'à 125 km heure
28:39aujourd'hui à Lyon,
28:41111 à Saint-Etienne,
28:43plus aucun département en vigilance orange
28:45mais plus de 16 000 foyers
28:47sont toujours privés ce soir d'électricité.
28:57Le retour des informes
28:59et deuxième grande partie avec
29:01François-Xavier Bourmont, journaliste politique à L'Opinion,
29:03Patrice Moyon, chroniqueur
29:05à Ouest France,
29:07Franck Boisise, journaliste au service éco
29:09de Libération et Mickaël Darmon,
29:11éditorialiste à E24 News.
29:13On parlait des négociations autour
29:15de ce budget, des négociations qui ont lieu
29:17notamment à l'hôtel de Matignon,
29:19de la stratégie de Marine Le Pen,
29:21il n'y a pas que le RN pour qui ça n'est pas si évident,
29:23les socialistes aussi réfléchissent.
29:25Oui, certains ont quand même
29:27des états d'âme dans ce moment.
29:29Seront-ils capables,
29:31par exemple, de faire tomber le gouvernement
29:33de concert avec le RN ?
29:35RN et PS, même combat.
29:37Est-ce pour jouer la responsabilité
29:39que Boris Vallaud, le patron
29:41des députés PS, a proposé hier
29:43une sorte de sortie de crise
29:45en cas de censure votée ?
29:47Le fait que tous les présidents groupes
29:49de l'arc républicain se réunissent
29:51pour poser la question des conditions
29:53de non-censure de celui ou celle
29:55qui succéderait à Michel Barnier,
29:57est-ce que ça veut dire que le PS
29:59est capable aujourd'hui de parler avec
30:01les macronistes ? Écoutez, j'ai interrogé
30:03Olivier Faure, le patron du PS
30:05sur ce sujet tout à l'heure sur France Info.
30:07Si nous étions demain matin
30:09au gouvernement, que se passerait-il ?
30:11Aurions-nous une majorité absolue à l'Assemblée ?
30:13La réponse est non. Et donc,
30:15pour tous les textes que nous voudrions faire passer,
30:17il faudrait forcément que nous cherchions
30:19le compromis. Et c'est ce que nous avons dit
30:21dès le départ. Nous sommes, évidemment,
30:23favorables à l'idée de trouver des convergences.
30:25Moi, ce que je dis, c'est que je suis
30:27prêt à ce que les 193 voix
30:29des députés du Nouveau Front Populaire
30:31se voient adjoindre
30:33d'autres voix, parce qu'il faudra aussi
30:35s'engager sur la voie
30:37du combat, de la lutte déterminée contre
30:39le réchauffement climatique. Sur tous ces points-là,
30:41tous ceux qui sont prêts à nous rejoindre sont les bienvenus.
30:43Le PS pourra-t-il
30:45joindre ces voix à celles du RN ?
30:47Et que signifie cette nouvelle
30:49proposition ? Est-ce qu'on va vers
30:51un nouveau socle commun social-démocrate ?
30:53François-Xavier Bourbon,
30:55avez-vous le décodeur
30:57du petit Parti Socialiste ?
30:59Est-ce que vous comprenez ce qui se passe,
31:01ce qui se trame actuellement au Parti Socialiste ?
31:03C'est un des scénarios
31:05possibles si la motion de censure
31:07est votée. Lequel ?
31:09Emmanuel Macron, après avoir regardé sur sa droite
31:11et nommé un gouvernement barnier,
31:13se tourne sur sa gauche et nomme un gouvernement
31:15case-neuve, disons, pour aller vite.
31:17Mais ça suppose quand même deux choses,
31:19parce que ce serait tout aussi instable,
31:21que
31:23le PS rompe avec LFI,
31:25première chose,
31:27et que le PS bénéficie
31:29de la bienveillance des Républicains,
31:31ce qui n'est pas non plus gagné.
31:33Et pour obtenir quoi, au bout du compte ?
31:35Une majorité qui serait...
31:37À supposer que ce soit un bloc central, un accord entre le PS
31:39et les macronistes, et l'ancienne majorité
31:41macroniste,
31:43on aurait une majorité qui ne serait gonflée que de
31:4519 voix, dans un tel
31:47cas de figure. Donc c'est beaucoup
31:49d'efforts pour un petit gain,
31:51mais qui permettrait à Emmanuel Macron
31:53de gagner du temps, en tout cas dans la
31:55route qui le mène vers
31:57une nouvelle dissolution possible.
31:59Il y a eu des
32:01bougées ce week-end,
32:03effectivement, de Boris Vallaud, qui a
32:05entrouvert la porte à l'idée
32:07de pourquoi pas
32:09aller au gouvernement,
32:11au cas où, mais il y a quand même
32:13beaucoup de conditions suspensives.
32:15Il y a plus que 19 députés
32:17qui pourraient faire basculer les choses, non ?
32:19Je disais que la
32:21majorité passerait de
32:23213 aujourd'hui à
32:25232. 213 avec LR,
32:27majorité macroniste avec LR.
32:29232 si jamais c'était une majorité...
32:31Donc ça ne ferait grossir la majorité
32:33que de 19 députés.
32:35Bon, ça fait beaucoup sourire, Franck Boisise. Pourquoi ?
32:37Parce que sur le deuxième critère évoqué
32:39par François-Xavier Bourbeau, c'est-à-dire
32:41par une rupture entre LFI et LPS,
32:43on a l'impression quand même qu'on est juste
32:45à 3,5 mm de cette rupture.
32:47Et après, je suis beaucoup moins informé que vous
32:49sur ce qui se passe à l'hôtel Matignon
32:51et à l'Assemblée, mais on a l'impression que quand je voyais
32:53Boris Vallaud sur un plateau,
32:55qu'outre les appels qu'il faisait
32:57à imaginer plein de choses, il avait
32:59déjà enfilé la veste, la cravate et le pantalon
33:01pour aller à Matignon. On le sentait
33:03dans un habit potentiel de Premier ministre.
33:05Alors la question
33:07d'une éventuelle scission
33:09et d'un éventuel
33:11de chacun reprendre un peu ses billes,
33:13ça m'a frappé quand même tout à l'heure
33:15Olivier Faure pendant
33:17votre interview à Gattes, parce que
33:19il a dégauché plusieurs flèches quand même
33:21assez précises sur Jean-Luc Mélenchon
33:23tout en disant, non, non, mais on continue un peu
33:25à travailler ensemble. C'est quand même particulier.
33:27Olivier Faure est absolument incapable
33:29d'assumer une rupture
33:31avec LFI. Il ne veut pas le dire.
33:33Donc en fait, il dit, oui, on pourra
33:35discuter avec les macronistes. Il y a une volonté de se montrer
33:37quand même plus ouverte. Judith Ellet
33:39a l'air, il ne dit pas non. Il dit, on peut se mettre
33:41tous autour de la table sur certains
33:43sujets pour justement
33:45gonfler notre majorité, pour
33:47rejoindre 193 députés
33:49davantage. Mais
33:51à aucun moment, il est question de rompre avec LFI.
33:53Et en fait, c'est le PS
33:55qui est coupé en deux aujourd'hui.
33:57Et certains font l'analyse que si
33:59Boris Vallaud fait cette proposition
34:01qui se veut
34:03assez responsable de mettre tout le monde autour de la table
34:05pour discuter en cas de censure, c'est parce
34:07qu'en ce moment, il y a un mal-être au sein
34:09du Parti socialiste sur le fait de voter
34:11la censure avec le RN.
34:13En fait, beaucoup ont
34:15des états d'âme. Ils se disent, nous
34:17partis historiquement de gouvernement,
34:19qu'est-ce qu'on irait faire dans cette galère
34:21avec les voix de Marine Le Pen pour renverser
34:23le gouvernement ? Ils ne sont absolument pas
34:25tous d'accord. Et Boris Vallaud, qui essaye
34:27d'être le plus petit dénominateur
34:29commun entre tous et qui se verrait bien succéder
34:31à Fort, veut
34:33prendre le plus haut de la responsabilité et rassurer
34:35tout le monde en disant, non mais regardez, on est aussi
34:37force de proposition,
34:39on ne fait pas que s'opposer bêtement, on ne va pas que
34:41semer le chaos. Voilà. Certains l'analysent
34:43comme ça. Les divisions socialistes, Michael Darmanin ?
34:45Alors vous avez aussi le leader
34:47masqué, d'ailleurs, tout ça. Le leader masqué ?
34:49C'est François Hollande.
34:51En ce moment, ce qui se joue, c'est le
34:53congrès. J'ai vacciné.
34:55C'est le congrès. Petit masque.
34:57C'est le congrès qui est en train de se jouer et
34:59l'idée étant de
35:01sortir, d'arriver
35:03à sortir Olivier Fort
35:05de la direction du PS, de faire
35:07en sorte d'acter une rupture
35:09totale avec
35:11LFI ne se fera qu'au congrès.
35:13J'en ai parlé hier soir avec un
35:15ponte socialiste qui me disait, premièrement,
35:17avec Jean-Luc
35:19Mélenchon, jamais ils ne reviendront au pouvoir.
35:21Donc c'est évident, c'est clair.
35:23Et tout se jouera au congrès.
35:25Et c'est là que, effectivement,
35:27cette capacité ou pas du PS à
35:29reprendre une autonomie se jouera.
35:31Et celui qui, évidemment,
35:33en sous-main et à la
35:35manœuvre du matin au soir, c'est François Hollande.
35:37Ce qu'a dit Boris
35:39Vallaud, c'est aussi un message
35:41qu'il envoie
35:43au camp social-démocrate qui,
35:45si on écoute
35:47les camps les uns et les autres,
35:49prendrait un peu plus d'ampleur,
35:51réussirait à récupérer de plus en plus
35:53de leaders locaux
35:55et de barons
35:57régionaux au PS pour pouvoir
35:59faire basculer la majorité au congrès
36:01et, à ce moment-là, acter
36:03totalement la rupture avec LFI.
36:05Mais sauf que le Parti Socialiste, il existe,
36:07sans le Nouveau Front Populaire, sans LFI.
36:09Olivier Faure, dans sa circonscription,
36:11il est élu, s'il n'est pas soutenu, en un minimum,
36:13par la France Insoumise ?
36:15Je pense que c'est toute la difficulté aussi.
36:17C'est-à-dire que le PS,
36:19même s'il continue à bénéficier
36:21d'implantations territoriales fortes,
36:23il est quand même faible.
36:25Deuxième remarque, il y aurait tout de même
36:27quelque chose de paradoxal, avoir le
36:29PS voter une motion de censure
36:31avec le RN,
36:33après avoir
36:35défendu le Front Républicain devant les électeurs.
36:37Je pense
36:39que les Français aussi vont être
36:41de plus en plus décontenancés
36:43par rapport à ces manœuvres qui sont
36:45très loin de leur vie quotidienne.
36:47En tout cas, on peut remarquer
36:49qu'il y a un changement de ton,
36:51François-Xavier Bourmeau.
36:53Le discours du Parti socialiste
36:55aujourd'hui, il est quand même assez différent
36:57de celui de la pré-législative
36:59à l'époque.
37:01On revient dans le discours qui était
37:03pré-dissolution, où la rupture entre
37:05LFI et le PS était déjà quasiment
37:07actée, et ce n'est que la dissolution qui leur a
37:09permis de se rapprocher.
37:11Parce qu'avant la dissolution,
37:13ils restaient ensemble
37:15parce qu'il y avait l'idée que
37:17le premier qui saute du train
37:19a perdu.
37:21Il serait responsable
37:23de la désunion de la gauche et donc
37:25de la défaite de la gauche. On en revient
37:27à peu près à la même situation aujourd'hui,
37:29c'est la rupture entre le PS et
37:31LFI. Elle est écrite. C'est qu'une
37:33question de timing. Alors effectivement, il y a l'échéance du...
37:35Ça fait six mois qu'on le dit, non ?
37:37Que c'est une question de timing.
37:39Là, la
37:41censure va forcer
37:43le PS à se positionner.
37:45Parce que soit ils
37:47ne votent pas la censure,
37:49donc ils montrent
37:51parti de gouvernement responsable, enfin en évoquant
37:53ce genre d'argument, et à ce moment-là, c'est la rupture
37:55immédiate, puisque c'est une motion de censure que veut
37:57LFI. Soit ils la votent,
37:59Michel Barnier tombe...
38:00C'est ce qu'ils disent aujourd'hui.
38:01Aujourd'hui, ils disent on va la voter.
38:02Et derrière, ils sont en train de
38:04préparer un accord de gouvernement, et donc ils
38:06vont au gouvernement, mais sans LFI.
38:08Elle est de toute façon écrite, cette rupture.
38:10Elle sera actée dans les textes
38:12du parti au Congrès, mais
38:14la fin est proche, en tout cas, de cette...
38:16Est-ce que dans ce scénario
38:18néanmoins, il n'y a pas un élément qui peut faire
38:20réfléchir ou bloquer la rupture,
38:22qui n'est pas le Congrès, qui sont les élections
38:24municipales de 2026 ?
38:26C'est-à-dire que, est-ce que,
38:28dans l'hypothèse d'une rupture...
38:29Vous voyez loin, quand même.
38:302026, c'est loin.
38:32Dans l'état actuel, c'est loin, mais...
38:33Les états-majors, ils en parlent tous les jours.
38:35Le parti socialiste, c'est très bien
38:37que certaines villes lui échapperont
38:39dans l'hypothèse, et certaines villes de taille
38:41notale, peut-être Marseille par exemple,
38:43lui échapperont dans l'hypothèse d'une rupture
38:45et d'une non-candidature commune
38:47aux élections municipales.
38:48Et certains veulent en profiter aussi pour acter
38:50la rupture des lits municipaux.
38:52Même s'il y a la question du Congrès
38:54qui se posera avant, et cette question
38:56est sur toutes les lèvres et intéresse tout le monde,
38:58parce qu'Olivier Faure pourrait
39:00paradoxalement peut-être être renforcé
39:02à ce Congrès, parce qu'en fait, le parti socialiste
39:04ne s'est jamais aussi bien porté que ces
39:06derniers mois. Ils ont eu plus
39:08d'adhésion, on a plus parlé d'eux,
39:10ils ont réussi à rééquilibrer un peu
39:12le rapport de force avec la France insoumise,
39:14même s'ils sont toujours quand même...
39:16Enfin, les critiques d'Olivier Faure
39:18disent qu'Olivier Faure est toujours
39:20sous la coupe de Jean-Luc Mélenchon,
39:22tout de même un peu moins qu'avant.
39:24Donc, peut-être que la surprise
39:26du Congrès serait un Olivier Faure
39:28renforcé. Et pour l'instant, il n'y a pas
39:30vraiment d'alternative à Olivier Faure,
39:32à part Boris Vallaud, je le citais,
39:34mais Boris Vallaud, c'est un peu la Suisse.
39:36Lui, il n'est ni vraiment
39:38anti-Faure, ni pro-Faure,
39:40ni anti-Jean-Luc Mélenchon, ni pro-Jean-Luc Mélenchon.
39:42Il essaie de ne pas trop se mouiller
39:44et d'être un peu neutre
39:46pour essayer d'incarner
39:48un consensus. Mais sinon,
39:50les opposants à Faure,
39:52les Méliès-Rossignol,
39:54les Carole Degas,
39:56les social-démocrates, les Bernard Cazeneuve,
39:58les Raphaël Glucksmann, on ne les entend pas trop
40:00dans cette bataille et ils n'ont pas l'air
40:02d'être prêts pour l'instant à
40:04s'opposer clairement à Olivier Faure.
40:06Et si le gouvernement
40:08tombe, est-ce que
40:10les socialistes, est-ce que la gauche
40:12est prête à se remettre d'accord sur
40:14un nom ? On a tout à fait
40:16senti tout à l'heure qu'Olivier Faure, l'idée de
40:18faire revenir Lucie
40:20Castey dans la
40:22boucle... Il l'a écartée, il a été
40:24clair. Il a été relativement clair. Il a dit on ne va pas rejouer
40:26ce jeu-là. On ne va pas rejouer, exactement.
40:28Michael Darmon, est-ce qu'on imagine que la gauche
40:30pourrait se mettre d'accord sur un nom ? Ça sera
40:32difficile. C'est vrai que Lucie Castey
40:34cette fois-ci est écartée, qu'elle va vraiment
40:36se mettre à chercher du travail,
40:38on l'entend, mais surtout
40:40dans votre interview, le mot qui me frappe
40:42c'est qu'il dit avec le NFP,
40:44on est prêt à ajouter des voix.
40:46Donc lui, il ne sort pas
40:48de l'alliance NFP.
40:50Et de ce point de vue-là, c'est-à-dire avec la France insoumise.
40:52Franck Boisid.
40:54Si c'est avec la France insoumise, donc le nom
40:56qui sort du chapeau, ce n'est pas Bernard Cazeneuve,
40:58comme vous l'entendez de manière
41:00non-dite autour de sa table.
41:02Ce ne sera pas Bernard Cazeneuve parce qu'il a demandé
41:04en plus aussi que ça ne soit jamais
41:06Bernard Cazeneuve, donc de toute façon il n'y a pas de...
41:08Et donc par le jeu des éliminations,
41:10si ça n'est pas Lucie Castey
41:12dont vous disiez qu'elle allait devoir trouver
41:14un autre destin, et que Bernard
41:16Cazeneuve ne réunit pas de consensus,
41:18quelle est la dame ou le monsieur
41:20providentiel qui pourra incarner
41:22cet espoir de gauche ?
41:24Et surtout, on peut imaginer que si c'est avec le
41:26NFP, il y ait tout de suite une censure
41:28de l'autre côté.
41:30Donc on va se retrouver dans une situation
41:32complètement bloquée.
41:34On tourne en haut,
41:36mais vous le disiez bien tout à l'heure,
41:38le moment est compliqué à décrire
41:40parce qu'il est au carrefour de tous les enjeux.
41:42Municipal,
41:44congrès du PS, élections présidentielles,
41:48gouvernement également.
41:50Donc tous ces enjeux se mêlent et s'entrecroisent,
41:52chacun développant son propre agenda,
41:54rendant la situation illisible.
41:56Et le nom d'un premier ministre de gauche
41:58encore plus compliqué à sortir.
42:00Le joker à peu près de tout le monde sur cette question.
42:02Les informes, on se retrouve dans un instant,
42:04il est 20h45, il est l'heure de faire un nouveau tour
42:06de l'actualité avec Stéphane Milhomme.
42:08Cette embellie judiciaire pour
42:10Donald Trump, à moins de 50 jours
42:12de son entrée à la Maison Blanche, à Washington,
42:14le procureur spécial recommande
42:16l'arrêt des poursuites fédérales contre lui
42:18pour ingérence électorale en 2020.
42:20Le magistrat refuse de le poursuivre
42:22pour rétention de documents classés.
42:24Son motif, il est élu
42:26président des Etats-Unis.
42:28Un nouvel accord de cesser le feu au Liban est proche,
42:30estiment les Etats-Unis, deux mois
42:32après le début de l'opération d'Israël contre le Hezbollah.
42:34La France appelle les deux
42:36parties à saisir au plus vite cette opportunité.
42:38L'Elysée constate
42:40que les discussions ont avancé significativement
42:42pour incesser le feu sur la ligne bleue
42:44au sud Liban.
42:4620 ans de réclusion criminelle, c'est à la fois
42:48beaucoup, mais c'est aussi trop peu
42:50au regard de la gravité des faits.
42:52Les mots de l'avocat général lors de son réquisitoire
42:54à l'encontre de Dominique Pellicot
42:56au procès des viols de Mazan.
42:58Une cinquantaine de co-accusés qui attendent de leur peine.
43:00A la SNCF, l'intersyndical
43:02maintient son appel à la grève
43:04reconductible à partir du 11 décembre.
43:06Les cheminots contestent la réforme
43:08du fret SNCF et l'ouverture
43:10de lignes régionales à la concurrence.
43:12Le PDSG Jean-Pierre Farandou
43:14estime qu'il y a quelques jours,
43:16il n'y a pas de raison
43:18pour qu'il y ait grève à Noël.
43:20France Info
43:2420h, 21h
43:26Les informés
43:28Agathe Flambray, Jean-Rémi Baudot
43:30Allez, dernière partie
43:32de ces informés du lundi soir
43:34avec François-Xavier Bourmeau de l'Opinion,
43:36Franck Boisis de Libération,
43:38Patrice Moyon de Ouest-France
43:40et Mickaël Darmon, D24 News.
43:42On parlait à l'instant de la stratégie
43:44du Parti Socialiste, censurera,
43:46censurera pas, congrès,
43:48congrats pas, c'est pas très français tout ça,
43:50mais bref, vous voyez ce que je veux dire.
43:52Le PS qui est d'autant plus embarrassé dans la période
43:54que les Insoumis les provoquent à nouveau, Agathe.
43:56Oui, les Insoumis qui ont déposé
43:58une proposition de loi visant à
44:00abroger le délit d'apologie du
44:02terrorisme du code pénal.
44:04Cette loi, c'est la gauche qui l'avait
44:06votée et cela
44:08survient dans le contexte
44:10que l'on connaît, alors qu'on vient de commémorer
44:12les attentats du 13 novembre,
44:14alors que les actes antisémites
44:16explosent, qu'on est en plein
44:18procès de l'assassinat
44:20terroriste de Samuel Paty.
44:22Qu'est-ce que cela implique,
44:24cette proposition ? Écoutez Richard Malca,
44:26l'avocat de Charlie Hebdo, c'était ce matin
44:28sur France Info.
44:30Ça voudrait dire que, pour Eléphie,
44:32il faudrait vivre dans un monde
44:34où l'on pourrait dire concrètement
44:38les massacres du Bataclan
44:40c'est merveilleux, assassiner
44:42des profs d'histoire-géo, c'est bien,
44:44et rafaler
44:46des jeunes sur les terrasses,
44:48c'est parfait.
44:50C'est ce qui arriverait,
44:52pourquoi pas, c'est le monde qui propose.
44:54Que cherche la France
44:56Insoumise ? Le parti de Jean-Luc Mélenchon
44:58peut-il ignorer le symbole
45:00de cette proposition ?
45:02Peut-on s'interroger légitimement
45:04sur le fond, sur le fait de revoir
45:06les contours de cette loi ?
45:08Enfin, est-ce que l'alliance avec
45:10les socialistes peut encore durer après cela ?
45:12Michael Darman, ce qui est intéressant, c'est qu'il y a
45:14le texte, il y a ce qui est proposé sur le fond, et on va y
45:16revenir, et il y a quand même le contexte dont parlait
45:18Agathe à l'instant, la période dans lequel
45:20tout ça est proposé, Michael.
45:22Oui, en fait,
45:24l'idée
45:26qui sous-tend
45:28cette proposition
45:30de LFI, en fait, du député
45:32Hugo Bernalessis,
45:34c'est tout simplement
45:36également de continuer à
45:38cliver, à conflictualiser
45:40et à tendre le débat, et à donner
45:42le sentiment que le seul débat qui peut exister
45:44en France, c'est une opposition entre
45:46la droite et l'extrême-gauche, parce que ça n'a pas loupé.
45:48Quelques secondes plus tard,
45:50après avoir fait cette proposition, immédiatement,
45:52Bruno Retailleau
45:54qualifie cette proposition
45:56d'ignoble, Eric Ciotti
45:58renchérit en disant que c'est abject, et tout le monde enchaîne
46:00derrière. Donc en fait, la manière de
46:02retendre ce débat, de façon
46:04absolument cynique, absolument
46:06perverse sur le plan, parce que
46:08vous avez parfaitement reconstitué
46:10le contexte dans lequel ces déclarations interviennent,
46:12au fond, montre
46:14à quel point, là, pour le coup, l'enjeu
46:16est de faire de
46:18la politique, de continuer à tendre
46:20le débat, à sortir, à montrer que
46:22le débat se passe entre ces deux pôles,
46:24et à également envoyer, au passage,
46:26un message à la clientèle électorale,
46:28à rester obsessionnel sur
46:30Israël et sur l'antisémitisme. De ce point de vue-là,
46:32l'LFI reste dans son épure
46:34et continue à faire de la politique.
46:36Oui, d'ailleurs, juste sur ce point, puisque vous dites rester obsessionnel vis-à-vis
46:38de l'LFI et de l'antisémitisme, c'est aussi ce que dit
46:40Richard Malka, ce matin. Il dit
46:42qu'après les attentats de 2015,
46:44il y avait eu aussi énormément de poursuites et de condamnations
46:46pour apologie
46:48du terrorisme. Donc, il dit
46:50que ça n'est pas réservé aux faits
46:52qui se sont passés le 7 octobre.
46:54Alors, pourquoi c'est aujourd'hui,
46:56après le 7 octobre, que LFI
46:58se saisit de cette proposition ?
47:00En gros, il dit qu'il y a peut-être un biais,
47:02une obsession avec ce qui est lié
47:04à Israël et avec
47:06l'antisémitisme. Ça n'exclut pas
47:08de remettre en cause, peut-être,
47:10les contours de la loi.
47:12Il n'y a pas un amendement. C'est ça qui est intéressant.
47:14Ils ne font pas un amendement.
47:16Là, ils enlèvent tout.
47:18Ils disent qu'ils déplacent, mais...
47:20C'est bien le problème, parce que si on revient
47:22sur le fond du dossier, sur le droit,
47:24ce texte adopté en 2014, dans le contexte
47:26que vous venez d'évoquer,
47:28LFI aurait pu demander, par exemple,
47:30une évaluation, comme ça se fait souvent,
47:32au bout de 10 ans, des sanctions qui ont été
47:34prononcées au titre de cette loi, puisqu'on a mis en avant
47:36le fait que certains militants écologistes
47:38ont été incriminés à partir de ce texte.
47:40OK, mais, comme vous le disiez
47:42tout à l'heure, le nombre
47:44de propos particulièrement violents
47:46qui ont pu être ainsi qualifiés
47:48grâce à ce texte est extrêmement important.
47:50Ensuite, il y a un deuxième point, c'est la notion
47:52de prescription. Si on
47:54écoute LFI et qu'on réintègre
47:56ce délit dans la loi de 1881
47:58sur la presse, la loi sur la diffamation,
48:00ça se prescrit au bout de 3 mois,
48:02ce qui est extrêmement court. Dans le texte
48:04actuel sur l'apologie
48:06de terrorisme, il faut 3 ans pour prescrire
48:08ce délit. Ça veut dire concrètement que dans
48:10la multitude de messages qu'on observe sur les réseaux
48:12sociaux, il suffit qu'on en loupe un
48:14qui soit particulièrement violent, particulièrement
48:16gratiné, qu'on s'en rende compte juste
48:18un petit peu plus tard, le temps de lancer une procédure,
48:20eh bien, on est prescrit.
48:22On ne peut plus sanctionner.
48:23Mais il n'y a pas un toilettage à faire, si je me fais
48:25un peu la vocabulaire, il n'y a pas un toilettage à faire de ce dispositif
48:27quand on voit, par exemple, que Mathilde
48:29Panot a été
48:31entendue par la police
48:33pour un communiqué,
48:35quand on voit qu'un leader CGT qui depuis
48:37a fait appel a été condamné
48:39pour un tract, est-ce que
48:41si on écoute bien le député
48:43insoumis, il n'y a pas des choses à changer ?
48:45Et c'est là où on aurait pu éventuellement
48:47procéder par amendement,
48:49c'est-à-dire sans remettre en cause
48:51l'essence même du texte, mais en faisant d'abord
48:53une évaluation et éventuellement
48:55des mesures qui l'auraient
48:57entouré, encadré, certains poids.
48:59Il y avait une autre hypothèse aussi qui était
49:01de donner peut-être une marge de manœuvre plus large
49:03aux procureurs, de manière à leur donner
49:05une appréciation sur poursuite
49:07ou pas poursuite, mais là quand même
49:09on a LFI qui veut en faire ce qu'on appelle la niche parlementaire
49:11c'est-à-dire la seule capacité qu'ils ont
49:13de proposer un texte
49:15ce sera peut-être pas sur les retraites visiblement
49:17mais c'est un geste politique.
49:19C'est un geste également politique.
49:21Si on reste quelques instants sur le droit
49:23on entend les analyses qui consistent
49:25à dire qu'il y a une différenciation que l'on peut
49:27établir justement à partir des
49:29déclarations
49:31après le 7 octobre
49:33versus les appels
49:35à soutenir le djihad qui avait
49:37à l'époque motivé cette loi.
49:39Il y a eu aussi des déclarations de la part
49:41de responsables de la France insoumise
49:43qui considéraient que
49:45le Hamas considéré comme une organisation
49:47terroriste était un
49:49mouvement de résistance.
49:51Est-ce que ça ne pouvait pas aussi tomber
49:53sous le coup de cette
49:55loi contre
49:57l'apologie du terrorisme ? On voit bien
49:59qu'une fois de plus c'est à la fois
50:01une réponse
50:03et une manière encore
50:05d'enfoncer un coin dans ce débat
50:07lié au 7 octobre et aux
50:09relations entre LFI
50:11et Israël
50:13et de décaler une fois de plus
50:15le débat. Moi ce qui me frappe
50:17quand même c'est que
50:19on est face à des
50:21personnalités qui disent se soucier
50:23de l'humanitaire,
50:25liberté d'expression. On ne les a pas entendues
50:27sur Waleem Sonsal
50:31L'auteur franco-algérien
50:33qui est emprisonné par
50:35les Algériens. Il y a des millions
50:37en ce moment de morts dans
50:39les massacres au Soudan où des musulmans massacrent
50:41des musulmans. On n'entend pas non plus
50:43ni la France insoumise ni
50:45aucune autre ONG. Donc
50:47les indignations à double
50:49mesure et à double
50:51géométrie variable, on les entend
50:53aussi du côté de LFI. On ne les entend pas
50:55Par exemple, les
50:57MeToo aussi est un mouvement qui présente
50:59des abus. Si à chaque fois qu'il y a des abus, parce qu'il y a
51:01une possibilité de porter plainte, qu'il y a un délit qui existe
51:03on dit on va supprimer le délit.
51:05Ce n'est pas comme ça qu'on fera avancer
51:07la société. Qu'il y ait
51:09des abus c'est possible
51:11et effectivement comme disait Franck Boisis
51:13une évaluation de la loi
51:15aurait permis de le
51:17préciser noir sur blanc. Mais là
51:19il y a l'idée quand même un peu
51:21de décrédibiliser
51:23une cause
51:27et dans un contexte
51:29qu'on l'a décrit
51:31de recrudescence des actes antisémites
51:33commémoration des attentats du 13 novembre
51:35il y a cette idée que
51:37ce sont les seuls
51:39avec leur position
51:41très dure et très clivée à se saisir
51:43des problèmes et que tous les autres seraient forcément
51:45des mous et on se demande pourquoi
51:47ils font ça. Est-ce que Bernard Cazeneuve
51:49pointait l'électoralisme de LFI ?
51:51Quel est l'intérêt
51:53de cette proposition là aujourd'hui ?
51:55On a vraiment du mal à
51:57comprendre quel est l'objectif
51:59à part peut-être de
52:01l'électoralisme ou je ne sais pas.
52:03Parce que c'est un geste politique François-Xavier Beaumont.
52:05C'est avant tout un objet politique
52:07effectivement la loi
52:09s'il y avait une évaluation effectivement peut-être
52:11qu'elle mériterait d'être dépoussiérée
52:13en tout cas évaluée. Mais l'intention
52:15politique dans le geste
52:17empêche cela justement parce qu'elle est
52:19avant tout présentée comme un objet qui vise
52:21à conflictualiser dans la stratégie
52:23de Jean-Luc Mélenchon. La forme qui a été choisie.
52:25Tout conflictualiser
52:27ça empêche la réflexion.
52:29Et la stratégie de Jean-Luc Mélenchon
52:31depuis plus de dix ans maintenant c'est
52:33de tout conflictualiser pour effectivement
52:35comme le disait Mickaël faire
52:37apparaître un unique clivage qui soit
52:39entre lui et
52:41la droite et entre les deux rien d'autre.
52:43Donc le geste politique
52:45en tout cas est inutile ou
52:47inefficace sur la question
52:49qui pouvait se poser, pas forcément en tout cas
52:51dans ce timing-là, mais sur l'efficacité
52:53du texte ou pas.
52:55Oui, tout conflictualiser
52:57c'est ce que fait effectivement la France insoumise
52:59mais au résultat on passe à côté aussi
53:01d'une réflexion sur les libertés publiques.
53:03Il suffit d'écouter
53:05ce que disait François Surault
53:07qui est à l'Académie française mais qui est aussi avocat
53:09au Conseil d'État et qui est un grand défenseur
53:11des libertés publiques et qui s'inquiète en fait de la dérive
53:13des politiques sécuritaires
53:15qui sont conduites depuis une vingtaine
53:17d'années. Donc ça vaudrait quand même le coup de s'interroger
53:19sur cette accumulation de textes
53:21qui finit par nuire aussi
53:23à la liberté d'expression.
53:25Les informer peut-être un dernier mot là-dessus
53:27Michael Darmanin.
53:29Ce que l'on constate une fois de plus
53:31c'est qu'il y a une question
53:33qui se pose sur au fond la
53:35capacité ou la volonté réelle
53:37de la France insoumise
53:39au fond de s'occuper des problèmes des Français.
53:41Parce que tout cela
53:43est très loin
53:45de ceux qui sont
53:47qui vivent avec 1200 euros par mois
53:49qui attendent des politiques publiques
53:51qui pourraient éventuellement
53:53améliorer leur quotidien
53:55et au fond on a le sentiment
53:57que seule la conflictualisation
53:59seule l'idéologie
54:01les intéresse et de ce point de vue là
54:03je pense que quelque part il y aura un effet boomerang.
54:05Dernier mot, Franck Bozid.
54:07Sur la notion de liberté d'expression je pense qu'on est tous autour de cette table
54:09attachés à ce concept. Attention simplement
54:11au dévoiement de ce concept, je fais référence
54:13au premier amendement de la constitution américaine
54:15c'est à partir de la liberté d'expression
54:17qu'on voit des factions
54:19comme le Klu Klux Klan ou des partis néo-nazis
54:21avoir droit de citer dans la
54:23vie politique américaine. Franck Bozid
54:25je vous laisse la parole pour la une de
54:27Libération demain matin. Nous sommes
54:29sur de toutes autres considérations
54:31nous sommes sur le mercosur dans Libération
54:33demain et nous disons
54:35à nos lecteurs pourquoi la France dit non
54:37dans un consensus qui est assez intéressant
54:39qui va des parlementaires
54:41en passant par les agriculteurs, en passant
54:43par une partie de l'industrie. Il y a vraiment
54:45un front commun contre cet accord de libre-échange.
54:47Libération donc à lire demain.
54:49Patrice Moyon dans Ouest-France
54:51Très loin de l'Assemblée nationale
54:53une lettre ouverte de l'association Rura
54:55qui a accompagné 13 000 jeunes
54:57de la ruralité depuis
54:592016 et qui s'adresse au Premier
55:01ministre et qui dit de ne pas oublier les territoires.
55:03N'oublions pas les territoires.
55:05Merci beaucoup Patrice. François-Xavier Bourbon
55:07à la une de l'opinion demain ?
55:09On est en plein dans l'Assemblée nationale avec la motion de censure
55:11et on fait barnier dans la mécanique du chaos.
55:13Merci beaucoup Mickaël Darmon.
55:15Un grand merci éditorialiste.
55:17Yves-Enquête News. Agathe on se retrouve demain ?
55:19A demain. A 18h20 à la radio
55:2118h30 vote interview politique
55:23les informés qui reviennent demain matin
55:25et notez que demain matin à 8h30
55:27c'est Bruno Retailleau le ministre de l'Intérieur
55:29on en parlait tout à l'heure. Il sera l'invité
55:31du 830 France Info.