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Chaque vendredi, zoom sur un sujet qui fait l'actualité à l’étranger. Aujourd'hui, Charles Luylier fait le point sur la colère des agriculteurs face au MERCOSUR et aux excès de normes qui pèsent sur les agriculteurs.
Retrouvez "Chronique de l'étranger" sur : http://www.europe1.fr/emissions/chronique-de-letranger

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Transcription
00:00Mais d'abord, comme chaque vendredi, l'enquête de la rédaction d'Europe 1 à la ferme, ce matin, après cinq jours de mobilisation,
00:06ça se détend un petit peu ce matin sur le front agricole, la coordination rurale, un syndical plus engagé dans la contestation,
00:12a annoncé qu'elle levait ce matin son blocage du port de Bordeaux.
00:15Elle considère que le Premier ministre l'a entendu quand elle déplore l'excès de normes qui pèsent sur les agriculteurs.
00:22Bonjour Charles Lullier.
00:24Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:25Vous êtes, Charles, le correspondant d'Europe 1 en Occitanie. Vous avez passé une journée avec deux agriculteurs sur leurs exploitations.
00:32Ils vous ont montré en pratique ce qu'est le cauchemar réglementaire des agriculteurs.
00:37Oui, alors déjà, passons sur le cas des haies dont on a beaucoup parlé l'an dernier.
00:41Les agriculteurs n'ont, pour rappel, pas le droit de les tailler pendant plusieurs mois de l'année pour ne pas déranger les oiseaux.
00:47Il y a en réalité des exemples encore plus kafkaïens parmi les 400 000 normes que compte la France.
00:52Florian Maronez est agriculteur près de Toulouse. Il possède un désherbeur.
00:56C'est un engin qui épand des produits phytosanitaires dans les champs.
01:00Du matériel qui, vous l'avez compris, ne va jamais sur la route, mais qui pourtant doit subir un contrôle technique tous les trois ans
01:06pour quelques millilitres de débit de produits en trop. C'est la contrevisite et c'est ce qui est arrivé à Florian.
01:11Ça, c'est mon pulvée qu'on appelle. C'est la pompe à désherber. On y met de l'insecticide.
01:15Donc, c'est 400 euros le contrôle. Il faut qu'il y ait, je ne sais plus, 0,9 litres de débit et ça correspond à une quantité hectare épandue.
01:23Là, cette année, je vais avoir une contrevisite parce que mon appareil, on a trouvé qu'il y avait une panne.
01:26Un problème des débits de pompe. Je vais perdre quand même deux heures à râteler mon appareil.
01:30Mais notre tal, il n'est pas facturé. On fait des heures pour la gloire et derrière, le retour qu'on en a, c'est les accords du Mercosur.
01:36Voilà alors ce qu'exprime Florian, c'est que les agriculteurs argentins ou brésiliens,
01:40peut-être ses futurs concurrents demain, n'ont pas à montrer patte blanche sur le débit d'épandage.
01:45Et des exemples de normes comme celle-ci, il y en a beaucoup.
01:48Deuxième étape justement, Charles, vous avez rencontré une agricultrice près de Castelnaudary, dans l'Aude,
01:53qui n'a pas le droit de labourer quand elle le souhaite ses 200 hectares de terre.
01:57Oui, leur serre est, elle aussi, contrainte chez elles, dans ses champs.
02:01On n'a pas le droit de labourer avant le 15 octobre, sauf si on a plus de 31% de taux d'argile dans nos terres.
02:08Ce qui implique des analyses de terre pour connaître la teneur en argile.
02:12Donc voilà, on ne laboure plus, on a laissé tomber.
02:15Ne pas prendre de risques en effet, sous peine d'être privé des aides de la PAC.
02:19Du coup, l'or est obligé de faire appel à des prestataires pour l'aider à remplir les documents les plus techniques.
02:24Le remplissage d'un seul formulaire peut lui coûter jusqu'à 300 euros.
02:28Alors la paperasse, on y vient, Charles, c'est évidemment la conséquence de ces normes.
02:33Oui voilà, alors le bureau de l'or ressemble à un véritable bureau de ministre avec des piles de formulaires
02:38aux thèmes plus ubuesques les uns que les autres.
02:40Puis-je avoir un panneau photovoltaïque sur mon toit si je n'ai pas de point d'eau à proximité
02:45pour permettre aux pompiers d'intervenir en cas d'incendie ?
02:48Dois-je payer une taxe foncière sur un terrain que je suis obligé de garder en jachère et qui ne me rapporte rien ?
02:54Et puis il y a ces plans très complexes qu'il faut savoir déchiffrer.
02:59Alors, toute la partie verte qu'on voit de part et d'autre du côté de Monchamps,
03:04parce qu'on n'a pas le droit d'épeindre des produits au bord des cours d'eau qui sont répertoriés,
03:09tout ça ce sont des zones de non-production.
03:11Et la paperasse c'est un calvaire pour l'or ?
03:13Ah la louche, c'est un jour par semaine minimum.
03:16Ça nous dégoûte même de notre métier.
03:18Et justement, un texte fait trembler les agriculteurs actuellement.
03:21Il s'agit du pacte vert dont le but est d'atteindre la neutralité carbone en 2050 dans l'UE.
03:27C'est un texte qui risque d'augmenter encore plus le nombre de normes.
03:30Elles vont dans certains cas se superposer à l'actuel millefeuille administratif français.
03:35Voilà, le cauchemar réglementaire des agriculteurs raconté par Charles Huillier,
03:39le correspondant d'Europe 1 en Occitanie.
03:41A noter que la FNSEA promet de remettre un peu le couvert quand même la semaine prochaine.
03:44Mardi, mercredi et jeudi, vient de dire Arnaud Rousseau,
03:48le président du premier syndicat agricole français.
03:50Merci beaucoup Charles.
03:52Il est 7h46.

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