Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
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00:0013h-14h, l'Europe 1 13h, avec Céline Giraud sur Europe 1 et aujourd'hui l'écrivain et philosophe Nathan Devers et le journaliste politique au journal du dimanche, je te reste Céline.
00:09Et avant 14h, j'avais envie de parler avec vous de ce qui se passe actuellement entre l'Ukraine et la Russie.
00:13On est au lendemain du début de l'utilisation par l'Ukraine d'armes américaines longue portée sur le territoire russe.
00:19La tension est montée d'un cran dans le conflit. Vladimir Poutine a signé hier un décret élargissant les possibilités de recours à l'arme nucléaire.
00:27Emmanuel Macron a appelé le président russe à la raison, tout comme Jean-Noël Barraud ce matin au micro de Sonia Mabrouk. On l'écoute.
00:34La Russie n'est pas en position de force. Il y a quelques semaines déjà, il avait annoncé cette modification de cette doctrine.
00:41Alors, ne nous laissons pas intimider et comme le président de la République l'a dit hier, il faut que la Russie revienne à la raison et à la responsabilité.
00:50La responsabilité d'un pays doté de l'arme nucléaire. La responsabilité d'un pays membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
00:57Voilà Jean-Noël Barraud ce matin à la grande interview 8h10 sur Europe 1. La voix de la France, la voix d'Emmanuel Macron ne pèse pas beaucoup.
01:04Non.
01:05En ce qui se passe sur la scène diplomatique actuellement.
01:07Et le problème surtout c'est que, hélas, ce que fait la Russie est extrêmement rationnel.
01:11Ils ont vu que Donald Trump a été réélu aux Etats-Unis. Les positions de Donald Trump vis-à-vis de Vladimir Poutine, du pouvoir du Kremlin depuis bien longtemps sont connues.
01:23Au point qu'il y a beaucoup d'enquêtes, d'investigations et de questionnements sur la nature des liens entre Poutine et Trump.
01:29Sur ce que Poutine pourrait savoir même de la vie personnelle de Donald Trump. Ce qui peut le faire chanter, etc.
01:34Bon, mais en dehors de ça, Donald Trump a fait clairement savoir pendant toute sa campagne qu'il n'en avait rien à faire de l'Ukraine.
01:40Elon Musk regardait sur X ce qu'il publie. Il publie des tweets où il se moque de Zelensky.
01:46Zelensky va avoir peur maintenant qu'on est réélu, qu'on revient bientôt au pouvoir.
01:49Zelensky qui a donné une interview dans la foulée à Fox News, la très conservatrice chaîne américaine.
01:55Exactement. Et Vladimir Poutine a réagi de manière malheureusement très rationnelle en lançant, juste après la réélection de Trump, une des attaques les plus spectaculaires contre l'Ukraine pendant une nuit entière depuis le début de l'invasion.
02:09Ce que fait Vladimir Poutine depuis qu'il est au pouvoir, depuis 20 ans, c'est d'une rationalité absolue.
02:15Il commet des massacres, des barbaries. Il s'empare de pays, la Géorgie, la Syrie, la Tchétchénie, qu'il rase, il rase des villes, il tue des civils, etc.
02:24En comptant sur la faiblesse de l'Occident ou sur la lâcheté de l'Occident ou sur le nihilisme de l'Occident.
02:29Et chaque fois, stratégiquement, il réussit à gagner. Et là, aujourd'hui, moi je ne suis pas devin.
02:34Mais en tout cas, ce qui est absolument certain, c'est que sans être devin, on peut le dire, c'est que Vladimir Poutine sort de cette histoire en se disant
02:40Finalement, j'avais bien raison, puisque les Occidentaux ont montré les muscles pendant quelques années.
02:45Et finalement, il va y avoir cette paix par la diplomatie, c'est-à-dire cette paix à mes conditions.
02:49Et demain, quand il recommencera avec un autre pays, s'il désire recommencer, il sera dans cette logique de se dire
02:55Depuis que je suis arrivé au Kremlin, les Occidentaux ne m'auront montré que de la faiblesse, de manière chronique, parfois un peu de courage.
03:02Mais globalement, la position occidentale, c'est ça, c'est la faiblesse.
03:05Sur la voie de la France, moi je pense évidemment qu'Emmanuel Macron et Jean-Noël Barraud sont complètement inaudibles.
03:10Pour dire, le 20 novembre 2024, alors qu'on est à 1000 jours de guerre, que Poutine doit revenir à la raison et à la responsabilité,
03:19c'est qu'on n'a visiblement pas compris ce qui s'est passé depuis deux ans.
03:23C'est-à-dire que non, Poutine ne pourra pas revenir à la raison. Non, Poutine n'est pas quelqu'un de responsable.
03:30On est à plusieurs dizaines de milliers de morts depuis maintenant 1000 jours.
03:34Donc la question aujourd'hui, ce n'est pas d'en appeler à la raison ou à la responsabilité de Vladimir Poutine.
03:39C'est, est-ce qu'on peut, oui ou non, arriver à une solution diplomatique pour que cesse ce désastre, ce champ de ruines qui est aujourd'hui l'Ukraine.
03:50Et honnêtement, Nathan l'a bien rappelé, sur Donald Trump, c'est sûr qu'on peut avoir toutes les craintes du monde, les Ukrainiens peuvent avoir toutes les craintes du monde.
03:58Mais Joe Biden est un petit peu tir au flanc sur cette histoire.
04:04C'est-à-dire que c'est pour se mettre en contraste de Donald Trump.
04:08Deux mois avant de quitter la Maison Blanche, ça n'aura quasiment aucun impact sur la réalité du conflit.
04:16C'est une escalade des mots.
04:18On voit bien que plusieurs pays européens, notamment l'Italie, se désolidarisent de la sortie unilatérale des États-Unis.
04:26Aucune voix ne pèse, et celle des États-Unis ne pèse même plus.
04:30Et comment est-ce que vous interprétez, Jules Torres, la poignée de main un peu furtive d'Emmanuel Macron lors de la photo de famille du G20 à Sergei Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe ?
04:38Il est respectueux, enfin pas des institutions, mais quand il croise quelqu'un, il lui serre la main.
04:45Sergei Lavrov, tout le monde l'a connu, ça fait 20 ans qu'il est ministre des Affaires étrangères.
04:51Sous Charak, il était déjà là.
04:53C'est quelqu'un qui est connu par les représentants français.
04:57On peut serrer la main à quelqu'un tout en étant opposé à ce qu'il pratique et la barbarie qu'il pratique aujourd'hui en Europe.
05:04Mais la réalité, et ça pour le coup, il n'y a que quelques personnalités comme Nicolas Sarkozy ou François Fillon qui le réclament,
05:11c'est que tant qu'on n'ira pas sur le terrain diplomatique, tant qu'on n'essaiera pas de trouver une paix stable dans cette région-là,
05:17aux conditions et de l'Ukraine et malheureusement celle de la Russie,
05:21parce que je ne crois pas qu'aujourd'hui la Russie puisse perdre la guerre,
05:24eh bien on n'arrivera à rien, donc il nous faut vite, vite, après 1000 jours de guerre, un plan diplomatique pour sortir de ce conflit.
05:30Effectivement, l'inquiétude manifestée par Zelensky lors de cette interview à Fox News.
05:34Allez, c'est déjà fini, merci beaucoup Nathan Devers, Jules Torres, c'est passé très vite encore une fois avec vous.
05:39On se retrouve demain, bien sûr, et ce soir, 19h, comme d'habitude, c'est Pierre Bellino.
05:45C'est vrai, c'est gentil, merci, c'est le travail d'équipe, je remercie toute l'équipe d'ailleurs en régie avec qui on travaille,
05:49avec un niveau d'exigence qu'on relève sans cesse et grâce à vos expertises toujours pointues.
05:53Merci à tous et à demain.
05:54C'était Céline Giros sur Europe 1 et demain matin, comme chaque jour du lundi au vendredi,
05:59retrouvez Pascal Praud pour deux rendez-vous par jour sur Europe 1.
06:02D'abord avec l'heure des pros, de 9h à 9h30 en co-diffusion avec CNews,
06:06et ensuite de 11h à 13h pour vous donner la parole, alors n'hésitez pas pour participer à l'émission demain de 11h à 13h.
06:12Vous connaissez le numéro du standard d'Europe 1, vous pouvez réagir avec Pascal Praud au 01-80-20-39-21.
06:18Restez bien avec nous.
06:19La suite de votre mercredi après-midi, c'est avec Christophe Fond.
06:22La Tente de la Traconte, 14h-15h sur Europe 1.