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Quelques années après l’obtention de leur diplôme, un nombre croissant de jeunes commissaires-priseurs choisissent de créer leur propre structure. Cette tendance s’explique en partie par la facilité qu’offrent les outils numériques, qui permettent de réduire considérablement les coûts d’installation et de fonctionnement. Par ailleurs, le paysage de se métier évolue avec une féminisation et une meilleure répartition territoriale.

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Transcription
00:00Le syndicat national des maisons de vente volontaire, le CIMEV, tient sa journée de conférence annuelle autour des enjeux de la profession.
00:12Maître Vincent Sarrou est notre invité, vous êtes commissaire priseur et vice-président du CIMEV. Merci beaucoup d'être avec nous.
00:17Avec plaisir, bonjour.
00:19Alors une des premières tables rondes de cette journée concerne la nouvelle génération des commissaires priseurs.
00:25Est-ce que vous remarquez une différence générationnelle entre les professionnels du métier qui sortent d'école et...
00:33La différence c'est qu'ils sont plus jeunes que moi.
00:36Non, non, ce qu'on remarque c'est qu'il y a beaucoup de jeunes qui s'installent.
00:39Et ça je crois que c'est une bonne chose par rapport à des jeunes qui pouvaient rester assez longtemps dans une maison de vente ou aller d'une maison de vente à une autre.
00:47Et je crois que c'est bien d'avoir sinon le courage, du moins l'enthousiasme et l'envie de s'installer.
00:53Quand vous dites s'installer, c'est-à-dire qu'ils sont indépendants...
00:56Créer sa propre maison de vente et voler de ses propres ailes et ne pas avoir de supérieur et donner le ton qu'on a envie de donner à sa maison de vente.
01:06Avec tous les outils qui sont offerts aujourd'hui, que ce soit des ventes en ligne, que ce soit des ventes en présentiel, chacun peut choisir.
01:15Et je crois que les jeunes gens qui ont leur diplôme sont tout à fait à même de se lancer.
01:23Vous pensez qu'il y a à quoi ? Au fait qu'il y ait plus d'outils ?
01:27Ou aussi que les grandes maisons font un peu moins rêver les jeunes parce qu'ils veulent leur propre indépendance ?
01:32Je ne peux pas parler pour eux, mais je pense que l'outil Internet est souple.
01:39Peut-être plus souple que l'outil traditionnel de la salle de vente tel qu'on l'entend chez un commissaire priseur ou à Dro, dans une grande maison de vente.
01:50Je pense que cette souplesse peut-être incite davantage les nouveaux entrants à se lancer.
01:58Il n'y a pas beaucoup de frais de fonctionnement, donc il n'y a pas d'investissement pécuniaire très important.
02:05Et je pense que c'est certainement un facteur qui favorise l'installation immédiate.
02:11En termes de paysage des commissaires priseurs, est-ce que vous avez quelques éléments à nous donner ?
02:17Peut-être sur la répartition géographique ? Est-ce qu'il y a une plus grande féminisation ?
02:22Comment se développe le métier en 2024 ?
02:27Sur la géographie, je crois que je serai un peu en peine pour vous répondre.
02:32Quant à la féminisation, oui, il y a peut-être un peu plus de filles qu'avant.
02:39Mais j'ai le souvenir, malgré tout, qu'il y avait déjà beaucoup de filles commissaires priseurs qui avaient du talent et qui s'installaient également.
02:50Après, peut-être que la part est un petit peu plus importante, mais ça a toujours été assez égal.
02:59En termes de nombre de commissaires priseurs, ça pour le coup, on reste…
03:02Oui, on reste à peu près stable, parce qu'il y a beaucoup de maisons qui se créent. Après, malheureusement, il y en a quelques-unes qui ferment également.
03:07Mais on reste à peu près stable. On aurait pu penser qu'il y aurait une explosion à la suite de la libéralisation, mais il n'y en a pas tant que ça en réalité.
03:17Est-ce que… Je remarque qu'il y a eu beaucoup d'actualités sur, par exemple, Millon et Bonhams qui ont fait une croissance, un gros développement,
03:27pour essayer peut-être d'avoir des poids lourds plus forts à Paris. Est-ce que c'est important ça ?
03:34Vous voyez que chaque maison de vente aux enchères doit peut-être se consolider plus pour rendre Paris comme une place vraiment…
03:41C'est ce que j'allais vous dire. Ce qui est important, c'est que Paris se porte bien.
03:44Après, que ce soit une maison, une autre, une première, une deuxième, une troisième, je pense que c'est important qu'il y ait des maisons de vente effectivement fortes.
03:51Après, chaque commissaire priseur envisage sa façon de travailler et son développement comme il l'entend.
03:57Mais je pense que le plus important, effectivement, c'est que Paris soit une place de plus en plus importante.
04:04Et je crois que les quelques dernières années sont assez encourageantes en ce sens.
04:10Et effectivement, après, ça dépend encore une fois de la façon dont vous envisagez ce métier.
04:18Et c'est bien qu'il y ait une offre aussi pour les particuliers, les collectionneurs,
04:23qui souhaitent aller dans une maison plus ou moins prestigieuse ou, au contraire, intime ou, en tout cas, discrète,
04:31en fonction de ce qu'ils pensent être le plus efficace et le mieux pour eux, en tout cas, et pour leur vente.
04:40Pareil, il y a aussi des développements, peut-être…
04:44– Là, j'ai vu Drouot qui s'ouvre à l'immobilier, peut-être sous-viser encore plus à même de travailler des produits de luxe.
04:52C'est important, cette sorte de diversification de chaque maison ?
04:56C'est justement pour avoir un poids encore plus fort ?
05:00– Je crois que l'ambition, c'est le leitmotiv commun de toutes les entités.
05:05Effectivement, Drouot, pour parler de ce que je connais, a voulu lancer un Drouot immobilier qui commence à fonctionner très correctement.
05:20Effectivement, il y a eu un tournant qui a été pris pour faire que l'accueil et l'offre qui est proposée par Drouot soient un peu plus luxueuses.
05:33Et après, le virage que chacun prend est personnel, encore une fois, à chacun ou à chaque groupe.
05:41Mais ce qui est important, je crois que c'est qu'il y ait une liberté de chaque commissaire-président de travailler comme il l'entend,
05:48et qu'il y ait encore une fois une offre qui soit offerte, qui soit diversifiée.
05:52– Mais c'est bien du coup, donc Paris propose plus d'offres qu'avant, et ça c'est sûrement un point pour la compétitivité.
05:57– Je crois que c'est très positif.
06:00– Et pour terminer cette interview, il y a deux acteurs qui représentent les commissaires-préseurs, si je comprends bien.
06:04Il y a le CIMEV et le Conseil des Maisons de Vente, donc le CMV.
06:07– Vous comprenez bien.
06:08– C'est ce que je dis, justement, la différence de casquette entre ces deux représentations.
06:13– Vous avez employé le terme de représentation.
06:16En fait, le CIMEV est un syndicat de commissaires-préseurs qui répond aux questions
06:20que peuvent se poser les commissaires-préseurs au quotidien.
06:23C'est un syndicat qui oeuvre au quotidien par l'intermédiaire de son action.
06:29Et également à moyen et long terme pour défendre la profession.
06:36Le Conseil des Maisons de Vente s'occupe également du moyen et du long terme de la profession,
06:49mais est aussi un organe de réglementation, est aussi un organe de contrôle de la profession.
06:56Donc, ce n'est pas tout à fait la même casquette, comme vous le dites.
07:00– Eh bien, merci beaucoup Vincent Sarraud.
07:02– Mais l'entente est excellente.
07:03– J'imagine bien.
07:04Merci beaucoup Vincent Sarraud.
07:05Je rappelle que vous êtes commissaire-préseur et vice-président du CIMEV.
07:08– Avec plaisir.
07:09– Et quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau numéro d'Art et Marché.
07:12– Sous-titrage Société Radio-Canada

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