• la semaine dernière
Avec Maud Lelièvre, présidente de l'UICN France (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) et déléguée générale des Eco-Maires / Michel Duplessier, directeur des éditions Marque-Pages

Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.

---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?...
▪️ Instagram : / sudradioofficiel
▪️ Twitter : / sudradio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : • 😤 Bercoff dans tous ses états

##LE_FACE_A_FACE-2024-11-19##

Category

🗞
News
Transcription
00:00Alors, et bien la biodiversité. La biodiversité, pourquoi ?
00:05Pourquoi ? Parce qu'évidemment, il faut en parler, ça fait des dizaines d'années, voire plus, qu'on en parle.
00:10On ne va pas remonter à René Dumont, on ne va pas remonter à Rachel Carlson,
00:13on ne va pas remonter à tous ces gens qui, dans les années 50, sonnaient déjà l'alarme.
00:18Mais aujourd'hui, c'est la première édition du Salon de la biodiversité et du génie écologique,
00:23organisé au cœur du Salon des maires et des collectivités, qui se tient en ce moment, d'ailleurs Sud Radio y sera,
00:28aujourd'hui et demain. Alors, la biodiversité, effectivement, on en parle,
00:35et on va en parler avec vous, Maud Lelievre, et avec vous, Michel Duplessier.
00:39Et juste quelques chiffres, quelques chiffres, on ne va pas accumuler parce qu'il y en a beaucoup,
00:44mais il y a un mois, à un calais en Colombie, la COP16 sur la biodiversité constate des experts
00:54sans appel, les terres, les mers, les êtres vivants qu'elles abritent sont menacés par la destruction de l'humanité.
01:00Il y a eu des accords, alors 75% de la surface terrestre aurait été dégradée de manière significative par l'humanité, etc.
01:09Enfin, beaucoup de choses à dire sur le CO2, sur la qualité de l'air, sur les zoonoses, sur la menace du potable.
01:16Alors, tout ça, on ne va pas rentrer dans les contestations ou pas, mais incontestablement,
01:21il y a un problème, et ce problème, il est posé.
01:23Alors, Maud Lelievre, vous êtes président de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature,
01:28et délégué général des Écommer, est-ce que vraiment, est-ce qu'on n'a pas,
01:34je vous pose la question un peu pas provocatrice, mais est-ce qu'on n'a pas tendance à, je dirais, à dramatiser la situation ?
01:43Est-ce que c'est vraiment, est-ce que la biodiversité est en voie, je ne dirais pas d'acharnement thérapeutique, mais presque ?
01:51On n'a peut-être pas pris conscience, au contraire, assez tôt de la disparition de la biodiversité,
01:57parce que, contrairement à la question du climat, c'est plus difficile à mesurer, ça ne se voit pas,
02:01et puis, parler à la fois de coraux, d'antilopes saïgas, d'écosystèmes ou d'oiseaux, c'est compliqué à comprendre et à appréhender.
02:09Le constat aujourd'hui, c'est qu'on a une disparition des habitats naturels,
02:14une pollution des océans, que vous avez évoqué, qui est de plus en plus importante,
02:17une pression sur la biodiversité à travers le réchauffement climatique, la fragmentation des habitats, la surpêche, le trafic,
02:25qui est de plus en plus importante, et on a ce tour accéléré des espèces.
02:29Et on a cette accélération de pression et donc de risque d'extinction des espèces,
02:35que nous on mesure avec une sorte de baromètre à l'UICN, ce qu'on appelle la liste rouge,
02:39les gens en ont entendu parler parce que parfois on l'a sur le poisson de supermarché ou d'autres choses.
02:43Il y a vraiment risque d'extinction des espèces, enfin de beaucoup d'espèces ?
02:47Sur 8 millions d'espèces qu'on ne connaît pas toutes, on aura 1 million d'espèces qui vont disparaître,
02:53et pour celles qu'on évalue, on a des espèces qui sont aujourd'hui quasiment disparues.
02:59On pourra peut-être également en parler avec votre autre invité,
03:03des espèces qui n'existent plus qu'aujourd'hui dans des centres de conservation,
03:06ou qui n'existent plus à l'état naturel, ou de façon tellement parcellaire qu'on n'arrive plus à les identifier.
03:11Donc il y a un vrai risque pour la biodiversité, et la solution c'est d'inverser,
03:16c'est-à-dire d'arrêter la pression trop importante,
03:18comme il est nécessaire d'émettre trop de CO2 pour la planète.
03:23On peut faire la comparaison, simplement c'est un peu plus complexe pour la biodiversité.
03:26C'est vrai, en France on n'est pas les mauvais élèves en matière de CO2, c'est pas nous, vous le savez.
03:33Pas sur le carbone, mais pour la biodiversité on n'est pas forcément bons, d'abord parce que...
03:38Sur le carbone on est bons, la biodiversité justement on est là pour en parler.
03:42Alors justement, Michel Duplessier, vous êtes éditeur, vous êtes éditeur de marque page,
03:47vous avez fait plusieurs livres, on va parler notamment du livre sur le Congo,
03:51parce que ça touche justement à la protection de la biodiversité.
03:54Vous avez fait beaucoup d'autres livres, notamment un sur Martial Solal,
03:58qui est un très grand pianiste de jazz, que personnellement j'aime beaucoup,
04:01et que je crois que beaucoup d'éditeurs connaissent.
04:03Mais vous avez aussi, je rappelle, vous dirigez, vous occupez, vous gérez les terres de Nataé en Bretagne.
04:12J'y suis allé, je voudrais commencer très intéressant et exemplaire,
04:17par rapport à dire, vous avez commencé quelque chose qui est déjà là,
04:21en tout cas qui se visite déjà, qui se visite beaucoup.
04:24Qu'est-ce que ça veut dire, conserver ces espèces menacées ?
04:29Alors, conserver les espèces menacées, c'est vraiment devenir une sorte de sanctuaire.
04:34On a changé complètement le paradigme.
04:36Avant, on visitait des zoos avec des animaux dans des petites cages, etc.
04:39Tout ça, c'était évidemment à bannir.
04:41Aujourd'hui, on est plutôt dans un centre de protection, de préservation d'espèces en voie critique d'extinction.
04:50Et le rôle, évidemment, ultime des terres de Nataé, que je ne dirige pas,
04:55je suis partie prenante, mais c'est Sébastien Musset,
04:58à qui je rends hommage pour son travail formidable depuis trois ans.
05:01Le Feuseau de Ponce-Corps est devenu les terres de Nataé.
05:04Et aujourd'hui, évidemment, en Bretagne, à côté de Lorient,
05:07l'ambition ultime, c'est le Graal, c'est d'avoir un jour du ré-ensauvagement
05:14à partir de centres de préservation comme les nôtres.
05:17Alors, on est aussi enclin à récupérer des animaux de cirque,
05:21des animaux de compagnie qui n'en sont pas,
05:23des animaux blessés, enfin, il y a une notion de refuge qui est quand même aussi très importante.
05:28Ah oui, des animaux victimes.
05:31Ça peut être des animaux victimes ou des animaux, notamment aujourd'hui,
05:35le vrai sujet, les animaux de cirque.
05:38C'est important parce que c'est interdit aujourd'hui dans un cirque d'avoir des animaux.
05:41Donc, il faut bien trouver les bons capacitaires, les bons vétérinaires, les bonnes expertises.
05:46C'est terrifiant de voir des animaux, des tigres ou des lions dans des cages.
05:50On se rappelle, on les a tous vus, mais c'était quelque chose de terrible.
05:54Justement, on va prendre le temps de parler de tout cela.
05:57Mais, mot de lièvre, en fait, pratiquement, vous dites,
06:00les gens quand même ont assez conscience de ça, mais c'est loin.
06:04Vous savez qu'on dit, oui, la biodiversité, ça se perd et tout ça.
06:07Mais il y a eu quand même, il y a eu une formidable prise de conscience depuis 20 ans, 30 ans.
06:12Il y a quand même des gens qui utilisent des moyens, enfin, c'est une autre chose.
06:17Je ne vais pas parler des gens qui jettent des pots de peinture sur de la grande peinture.
06:21Je ne vais pas parler des gens qui bloquent les routes.
06:23Mais il y a eu une prise de conscience quand même, générale.
06:26Le grenelle de l'environnement qui avait réuni toutes les parties prenantes,
06:30à la fois le monde de l'entreprise, les associations environnementales, l'État, les collectivités locales,
06:35a permis, en fait, de changer de paradigme, d'arrêter de faire des programmes,
06:40notamment pour les villes, villes vertes, villes fleuries, avec des plantations d'arbres,
06:44de travailler en corridor, les uns sur la mobilité, les autres sur l'énergie.
06:48Donc aujourd'hui, on sait qu'il est nécessaire d'avoir de la nature en ville, par exemple,
06:52parce que c'est mieux pour le bien-être mental.
06:56On l'a vu pendant le Covid, c'est plus difficile.
06:58C'est mieux pour la respiration avec la pollution atmosphérique.
07:01C'est nécessaire pour garder et maintenir du vivant dans la ville.
07:05Et puis c'est bien pour les habitants.
07:07Donc on a des programmes comme ça qui, en 20 ans, ont vraiment progressé.
07:11On a utilisé la nature pour lutter contre, par exemple, les inondations,
07:16comme qui ont été connues récemment à Valence.
07:19Par contre, il y a encore des domaines où on détruit la biodiversité
07:23pour faire des grandes infrastructures.
07:24On utilise trop de pesticides dans l'agriculture.
07:27On a des compagnies aériennes, parfois françaises,
07:31qui importent à la hauteur de 1 tonne par semaine des animaux trafiqués
07:35qui arrivent en France, qui arrivent d'Afrique et qui arrivent en France
07:39dans des bagages parce qu'ils sont revendus ou consommés à l'état de viande de brousse.
07:43Donc on a cette prise de conscience, mais la nature est à l'heure.
07:46Combien vous dites par an ?
07:47Une tonne par semaine, c'est-à-dire plus de 50 tonnes par an.
07:50C'est des animaux qui arrivent à l'état de viande, ou bien encore vivants
07:55parce qu'il est de bon ton, grâce à Internet, d'avoir des jolis scorpions
08:00ou des serpents dans ses aquariums.
08:01Et le trafic des armes, le trafic de drogue, le trafic des humains,
08:03et puis le trafic des animaux.
08:04Le trafic des animaux, alors évidemment l'ivoire, mais la viande de brousse
08:08et les animaux sauvages rapportent aujourd'hui plus que le trafic d'êtres humains.
08:11Et c'est pour des groupes terroristes une manne importante.
08:14C'est pour ça qu'il faut travailler avec les populations locales
08:17pour éviter qu'elles soient soumises à ces pressions.
08:21Vous faites bien d'en parler.
08:22On reprend juste après cette petite pause avec Michel Duplessier et Maude Le Lièvre.
08:28Aujourd'hui dans le face-à-face André Percoff et ses invités
08:31de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente
08:38Sud Radio, Percoff dans tous ses états.
08:42Maude Le Lièvre, on parle justement de ce salon de la biodiversité et du génie écologique.
08:47Vous pouvez y aller si vous êtes ailleurs à Paris ou si vous visitez Paris
08:51puisque le salon des mères et des collectivités est ouvert depuis aujourd'hui, 19-20-21 novembre.
08:56Mais dites-moi, est-ce qu'il ne s'agit pas un peu, là je provoque aussi un peu,
09:00mais pas tellement, que qui tombe trop en brasse mal étreint.
09:05Je veux dire, quand on vous parle de végétaliser les villes, c'est vrai,
09:08mais en même temps je pense à tous ces agriculteurs et vous savez en ce moment ce qui se passe.
09:13Ceux qui vivent, et ils sont nombreux, à 800 euros par mois.
09:17Ceux qui se suicident tous les deux jours et ce n'est pas une figure de style.
09:21Est-ce que franchement, est-ce que la priorité au lieu de végétaliser les villes
09:25et de s'occuper peut-être un peu plus du désencombrement,
09:32ce que vous faites aussi bien sûr,
09:34mais est-ce qu'il ne s'agirait pas de retrouver aussi la nature telle qu'elle est,
09:39de protéger les gens qui protègent la nature par les compagnies.
09:43C'est-à-dire, est-ce que souvent on a l'impression que cette biodiversité,
09:46je ne parle pas spécifiquement de vous,
09:49c'est-à-dire que si vous voulez, on a l'impression, en tant qu'on regarde le paysage,
09:53que voilà, nous on fait des efforts formidables pour le carbone et compagnie,
09:57mais la Russie, la Chine et l'Inde, c'est 65% de l'émission de carbone.
10:01Et vous savez très bien, le carbone, il ne connaît pas les frontières.
10:04Le CO2, il passe, le gaz à effet de serre.
10:06Donc, est-ce qu'il n'y a pas de priorité à avoir et à reprendre par rapport à ce qui se passe ?
10:12Je voudrais avoir votre avis.
10:13Vous savez, moi je suis fille et petite-fille d'agriculteur du Maine-et-Loire.
10:16Donc, j'ai vu mon grand-père planter des haies, des arbres fruitiers,
10:20les déplanter parce qu'il y avait des subventions européennes,
10:23devoir s'adapter sans arrêt à de nouvelles réglementations.
10:26Je pense qu'il faut faire confiance à nos agriculteurs,
10:29les aider dans la transition parce qu'on ne peut pas vouloir une société
10:32qui mange des produits bourrés de pesticides,
10:35qui vont demain donner des cancers à des enfants, jouer sur la neurologie.
10:40Donc, il faut aider les agriculteurs, leur aider à retrouver leur métier,
10:44les soutenir pour leur donner des bonnes conditions d'exercice.
10:48Plus personne n'a envie de travailler 80 heures par semaine,
10:51ne pas avoir un seul jour de congé, même le jour de Noël.
10:53Et le sujet, c'est qu'il ne faut pas laisser l'Europe décider de tout en matière d'agriculture.
10:58Il faut avoir une autre vision et de l'alimentation et de l'accompagnement.
11:04Moi, je crois beaucoup au travail entre les territoires, les collectivités locales et les agriculteurs.
11:10On a, par exemple, dans des villes, des cantines, des maisons de retraite
11:14qui sont nourries par des ceintures vertes, c'est-à-dire des agriculteurs
11:17qui travaillent main dans la main avec les collectivités locales,
11:20qui les payent au vrai coût de production et pas à des bas coûts.
11:23Et il faut arrêter de tirer sans arrêt les prix vers le bas
11:26parce que, de toute façon, ça joue sur la santé,
11:28ça joue sur la biodiversité et l'environnement de façon générale.
11:31Et puis, ça joue sur l'humain.
11:32Si on n'a plus d'agriculteurs demain, on va dépendre de pays étrangers pour nous alimenter.
11:37C'est déjà le cas.
11:39Et puis, le sujet opposé ville à campagne, moi, je pense qu'on a des sujets communs.
11:43Aujourd'hui, on a des villes trop denses.
11:45D'ailleurs, les gens sont partis.
11:47C'est ces générations de gens qui ont dû rejoindre les villes parce qu'il n'y avait pas de travail.
11:50Ils vivent dans des villes trop denses qui, demain, vont être des villes surchauffées.
11:53Moi, j'ai beaucoup travaillé sur le sujet canicule.
11:55Aujourd'hui, le sujet, ce n'est pas de savoir combien va coûter l'immobilier.
11:58C'est de savoir si les villes vont être encore habitables quand il fera 50 degrés à Paris.
12:02Est-ce que les gens pourront vivre dans des 20 mètres carrés ?
12:05Il va faire 50 degrés à Paris.
12:07Il va faire 50 degrés à Paris parce que, de toute façon, vous l'avez souligné,
12:10mais en fait, les pays, pas la France, les autres pays continuent à émettre.
12:14La température continue à se réchauffer.
12:16Quand il fera très chaud dans des villes avec des gens qui vivront dans trop petits,
12:19les villes seront inhabitables.
12:21Donc, une des solutions, c'est de croire à la nature en ville
12:23et c'est de croire à la nature à la campagne.
12:25Alors, on va voir.
12:27L'histoire du réchauffement climatique, il y a beaucoup de choses à dire.
12:29Effectivement, c'est très, très discuté.
12:31Mais c'est bien de poser le problème, effectivement.
12:34Et on va en parler par rapport à la biodiversité.
12:37Michel Duplessis, vous avez sorti, vous avez publié, là, très récemment,
12:42un livre très beau, sur le Congo, le Congo-Brazzaville, enfin la République du Congo.
12:48Et je voudrais savoir, vous y allez très, très souvent,
12:52puis vous n'êtes pas allé que là, vous avez parcouru l'Afrique.
12:55Qu'est-ce que se fait là-bas, à propos, ce qui se fait par rapport à la biodiversité ?
13:00Est-ce qu'il y a une vraie prise de conscience ?
13:02Alors, il y a une prise de conscience parce que, déjà,
13:06il y a un président de la République qui est sensible à ces sujets,
13:09le président Sassou Nguesso,
13:11qui a une vraie sensibilité à l'afforestation.
13:16Il a initié une journée de la plantation de l'arbre depuis 1984 ou 1986.
13:21Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'il est sensible.
13:23Et pourquoi un beau livre sur le Congo ?
13:26Parce que, un, c'est un pays magnifique,
13:28c'est un pays magique et à la fois mystérieux.
13:32Et c'est un peu ce type de pays qu'on pourrait mettre en exergue aujourd'hui,
13:37au moment des discussions à Bakou, dans la COP 29,
13:40on se parle des discussions nord-sud, africains, pays occidentaux.
13:47Parce que, pour mémoire, la pollution atmosphérique,
13:50c'est plus de 90% l'hémisphère nord
13:52et moins de 10% les pays d'hémisphère sud.
13:55Donc, ce pays cristallise bien par saison.
13:58– Attendez, l'Inde et la Chine font partie de l'hémisphère sud ?
14:00– Nord. – Nord ?
14:01– Oui, nord.
14:02– Ah d'accord, vous ne mettez pas les…
14:04– Non, non, mais c'est l'hémisphère nord.
14:05– D'accord, d'accord, je veux bien.
14:07– Cher André.
14:08– Correction géographique admise.
14:10– Non, ce qui est intéressant, c'est que,
14:11qu'est-ce qu'on fait d'un pays de 5 millions d'âmes,
14:14de 350 000 kilomètres carrés,
14:16avec une biodiversité assez analogue à celle du Costa Rica,
14:19avec 8 à 10% de la biodiversité mondiale.
14:22C'est un vrai sujet, puisque le pays n'est pas une vaste plaine.
14:27Ça abrite quand même la deuxième plus grande forêt du monde
14:30après l'Amazonie, la forêt du bassin du Congo.
14:33Il faut savoir que les forêts abritent 65-70% des mammifères
14:39et qu'en supprimant les forêts à hauteur de 4, 5, 6 millions d'hectares par an
14:45en fonction des années, vous limitez l'habitat naturel
14:49comme c'était évoqué tout à l'heure.
14:51Donc ce pays-là, aujourd'hui, a besoin forcément de subventions.
14:57C'est tous les enjeux des pays africains, c'est de pouvoir,
15:00suite à la COP de Paris, d'avoir des subsides,
15:04d'avoir des financements pour à la fois quitter progressivement
15:07les énergies fossiles dont ils dépendent,
15:10et avoir un financement pour préserver leurs forêts,
15:14leurs tourbières et leur biodiversité.
15:19Il y a un certain nombre de pays d'Afrique qui ont,
15:22par l'exploitation de leurs énergies souterraines,
15:26beaucoup d'argent. J'espère qu'ils utilisent une partie de leur argent
15:30à développer cette biodiversité. On peut l'espérer.
15:33Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais j'imagine.
15:36– Alors, vous imaginez, et vous avez raison.
15:38Justement, on va parler de ça.
15:40Alors, biodiversité, juste une question au Michel Duplessis.
15:44Est-ce qu'on a des chiffres ?
15:47Parce qu'on parle beaucoup de ce qui s'est passé en Amazonie,
15:50ce qui se passe en Amazonie aujourd'hui.
15:52Malheureusement, une destruction terrestre.
15:54Est-ce qu'il y a vraiment, vous citiez un million d'espèces,
15:57est-ce qu'il y a vraiment, on voit au fil des années,
16:02l'extinction, je dirais, de certaines faunes et flores ?
16:07– Alors, tout dépend des pays, mais d'une manière générale,
16:10c'est un peu comme le temps d'aujourd'hui,
16:12les chiffres sont assez maussades, sont assez anxiogènes.
16:15On a perdu 70% de la biodiversité sur les 60-70 dernières années.
16:22– 70% ?
16:23– Ah oui, oui, carrément.
16:24– Carrément ?
16:25– Carrément.
16:26Et si vous étiez à One Forest Summit de Libreville,
16:30ou au sommet des trois bassins forestiers à Brazzaville,
16:33en octobre l'année dernière, on sait qu'aujourd'hui,
16:36la déforestation, c'est vraiment central
16:40dans la disparition de la biodiversité.
16:4490% de cette déforestation est liée à l'alimentation humaine,
16:49à la manière de se nourrir.
16:51Ça, c'est aussi très important,
16:53parce qu'on focalise beaucoup sur le carbone, etc.
16:56La manière dont les humains se nourrissent est extrêmement clé.
17:00Quand vous êtes ému de voir les forêts amazoniennes brûler
17:04devant votre côte de bœuf,
17:06c'est que vous n'avez pas complètement compris
17:08la manière dont sont nourries les animaux aujourd'hui.
17:10– Donc il ne faut plus manger de la côte de bœuf ?
17:12– Il faut en manger la très bonne et très peu.
17:15– D'accord.
17:16– Parce que la surconsommation d'animaux,
17:18c'est 90% de la déforestation sur les 5 dernières années.
17:22Alors ça ne plaît pas beaucoup,
17:24parce qu'aujourd'hui, dans le monde,
17:26on tue 215 millions de poulets par jour.
17:28Ce sont des chiffres astronomiques,
17:31et la plupart de ces animaux ont besoin de compléments alimentaires,
17:34notamment pour les pays d'Occident et d'Amérique du Nord.
17:38Et ces viandes, ces animaux que nous mangeons,
17:41sont nourris avec de la farine de tourteau de soja,
17:44qui est plantée malheureusement au détriment de la forêt amazonienne.
17:48Donc du peu, cher André, mais du bon.
17:51C'est l'ouverture du capitalisme mondial.
17:53On peut le dire ça quand même.
17:55– En France, on a doublé quasiment notre consommation de viande
17:57depuis 1970 et aucune raison.
17:59– Oui.
18:00– Alors qu'est-ce que vous en pensez, moi, de le lièvre ?
18:02– Je partage le constat.
18:04Surpêche, surchasse et contrebande d'animaux
18:07font partie de près de pressions importantes sur la biodiversité.
18:11Et je vous rejoins, en fait, on n'a pas encore réussi à faire passer
18:15dans l'opinion publique le lien entre son mode de déplacement,
18:19son mode de consommation, le t-shirt qu'un ado va acheter à pas cher
18:23sur un site internet et le lien avec les populations locales.
18:27Parce qu'il y a la destruction de la biodiversité,
18:29mais il y a aussi toute la destruction des écosystèmes sociaux,
18:33des villages à la joie.
18:34Nous, ce qu'on constate, avec l'UICN, on intervient
18:36dans beaucoup de pays d'Afrique, directement à la source,
18:38pour accompagner les populations locales.
18:40C'est que quand une grande majeure de l'industrie déforeste
18:43pour faire des plantations, pour faire des crédits carbone
18:46ou parce qu'elle va importer de façon massive du riz
18:50pour nourrir sa population, dans le même temps,
18:53la population s'en va, elle migre, elle va faire des favelas
18:57et des bidonvilles autour des grandes capitales africaines.
19:00Et on a les mêmes phénomènes en Amérique du Sud.
19:03Donc ce qui est essentiel, c'est de se dire que si on veut
19:05que les gens aussi puissent continuer à vivre sur leur territoire,
19:08c'est qu'il faut accompagner, avoir des programmes locaux
19:11et prendre conscience qu'il y a forcément un lien
19:13entre cette destruction, notre consommation à nous
19:15qui est beaucoup trop élevée, et puis la vie des gens
19:18dans le futur et dans les prochaines années,
19:20et le taux d'extinction effectivement dramatique.
19:22Mais justement, vous parlez de ça, donc en fait,
19:26tous les deux, ce que vous dites, je dirais, en in petto,
19:32c'est que c'est politique tout ça.
19:34C'est des choix politiques par rapport à tel ou tel choix
19:38sur l'extinction, sur l'alimentation, etc.
19:41C'est politique, au sens large du terme,
19:43je ne dis pas au sens droite-gauche du terme.
19:45Économique surtout.
19:51Pour reprendre un exemple concret, nous on travaille au Sénégal,
19:55au sud de la Gambie, vous avez des populations
19:59qui vivent dans des zones où pour cultiver du coton pas cher
20:03et très blanc, on met beaucoup de pesticides,
20:06ce coton va être exporté, va être filé, va faire des t-shirts
20:09au Bangladesh et va revenir à 1,50€ sur des sites chinois
20:14ou sur des grandes majors de la distribution.
20:17L'acte premier pour la population, c'est l'acte de consommation,
20:21et puis pour les Etats, c'est de faire des négociations
20:23qui ressemblent à quelque chose.
20:25Il y a une chose dont je voudrais parler, qui m'a beaucoup choqué,
20:27c'est la façon dont s'est terminée la COP16,
20:29qui était la COP Biodiversité en Colombie.
20:31C'est la première fois que c'est arrivé,
20:33mais une partie des gens qui n'étaient pas d'accord
20:36avec les textes finales sont partis,
20:38comme dans une assemblée générale d'étudiants,
20:40et ils ont fait tomber le quorum,
20:42parce que pour qu'une assemblée puisse délibérer,
20:44il faut un nombre suffisant de pays.
20:46Et au lieu d'essayer de trouver des accords,
20:48ça arrive tout le temps, donc c'est compliqué de mettre en place
20:50tous les accords, ils sont partis de la salle
20:52et la COP s'est arrêtée sans qu'il y ait de texte final.
20:54Et en fait, ça c'est très révélateur de ce qui se passe aujourd'hui,
20:57c'est qu'il y a une individualisation des Etats
21:00sur replier sur leur population, sur leur nationalisme,
21:03sur l'idée de préserver à tout prix leur économie nationale,
21:06sans voir cette interconnection.
21:08On ne peut pas vouloir des grands accords
21:10et sortir de la salle.
21:12– Oui, mais vous posez la contradiction,
21:14hélas, qui est fondamentale,
21:16et j'aimerais avoir aussi l'opinion de Michel Dublessier,
21:19parce qu'effectivement, on a entendu d'ailleurs,
21:21et moi j'avais interrogé des responsables indiens et chinois,
21:26et autres, qui vous disent,
21:28attendez, vous êtes bien gentils, vous les occidentaux,
21:30vous avez vos frigos, vos trucs,
21:32votre niveau de consommation,
21:34et nous, on n'est pas là, et vous voulez que,
21:36voilà, vous nous disent CO2 et compagnie.
21:38Je veux dire, je ne dis pas qu'ils ont raison ou pas,
21:40mais vous entendez beaucoup ça,
21:42et ceux qui sont partis, malheureusement,
21:44il y a de ça.
21:46Est-ce que ce n'est pas vraiment l'un des problèmes fondamentaux ?
21:48C'est-à-dire qu'ils disent, attendez, vous êtes bien gentils,
21:50vous les bons occidentaux,
21:52les français, les anglais, les américains,
21:55et nous, on n'en est pas à ce stade.
21:58Donc vous voulez que nous franchissions l'impact,
22:00franchissions les sacrifices de consommation
22:02que vous, vous ne faites pas.
22:04Alors, dans les pays du Sud,
22:06malheureusement, souvent, il n'y a pas un grand choix.
22:08Les sacrifices sont faits de fait,
22:10puisqu'il y a un niveau de vie,
22:12il y a plus d'un milliard de gens
22:14qui vivent avec un dollar par jour.
22:1680% des êtres humains
22:18n'ont jamais pris l'avion.
22:20Donc, il faut le rappeler.
22:22Il faut le rappeler.
22:24Dans l'hémisphère Sud,
22:26il y a évidemment certains problèmes
22:28dont nous débattons chez nous.
22:30Ils aimeraient avoir ce type de problèmes également.
22:32Mais ils n'en sont pas encore arrivés,
22:34ce qu'on peut, nous, avoir comme soucis.
22:36Mais pour en revenir à la biodiversité,
22:38la manière de s'alimenter sera clé.
22:40Et aujourd'hui, ce n'est pas dans le débat public.
22:42Consommer une tomate au mois de décembre,
22:44c'est une ineptie.
22:46Qu'elle soit, qu'elle pousse ou serre
22:48à côté de Nantes,
22:50ou qu'elle vienne par avion du fin fond d'Amérique du Sud,
22:52ça reste une ineptie.
22:54Une ineptie économique, écologique,
22:56et une ineptie
22:58parce que votre corps n'en a pas besoin
23:00au mois de décembre.
23:02C'est pour s'hydrater.
23:04C'est une espèce de luxe.
23:06En fait, la nature, quel que soit l'endroit
23:08où vous vivez sur Terre, vous approvisionne
23:10en produits
23:12dont vous avez besoin pour votre alimentation.
23:14La nature vous permet de vivre
23:16où que ce soit,
23:18dans n'importe quelle attitude.
23:20L'hiver, vous faites des soupes,
23:22ça tombe bien, les légumes,
23:24les plantes racinaires poussent
23:26et on n'écoute plus assez la nature.
23:28On veut se nourrir
23:30de manière homogène toute l'année
23:32et ça c'est une catastrophe.
23:34Je pense que c'est peut-être étatique,
23:36ce sera demain peut-être coercitif,
23:38il y aura peut-être des taxes de loi qui légiféreront,
23:40mais le premier bulletin de vote
23:42en ce qui concerne la préservation,
23:44c'est la carte bleue.
23:46La manière dont vous consommez,
23:48vous avez directement un impact.
23:50En fait,
23:52dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es.
23:54C'est totalement vrai.
23:56C'est ça.
23:58On va se retrouver juste après cette petite pause
24:00et on continue
24:02et c'est passionnant sur cette biodiversité
24:04qui doit être une dimension
24:06de notre prise de conscience.
24:08Et pour toute réaction
24:10ou pour une question, n'hésitez pas à appeler
24:12au 0826 300 300.
24:14Terre de France.fr
24:16Le premier site d'articles français
24:18et patriotes présente
24:20Ici Sud Radio.
24:24Les Français
24:26parlent au français.
24:28Les carottes sont cuites.
24:30Les carottes sont cuites.
24:32Sud Radio Bercov
24:34dans tous ses états.
24:36Biodiversité, que nous allons
24:38commet en ton nom, mais c'est pour la bonne cause.
24:40Donc, avec
24:42Maud Lelière, président
24:44de l'Union Internationale pour la Conservation
24:46de la Nature et O,
24:48pour combien elle a besoin d'être conservée
24:50et déléguée générale des Écomers.
24:52M-I-R-E-S, bien sûr.
24:54Et Michel Duplessis, directeur des éditions Marque Page.
24:56Ce livre aussi
24:58que vous venez de sortir
25:00sur la biodiversité du Congo
25:02à la découverte de la République du Congo au fil de l'eau
25:04et puis les terres de Nataïe.
25:06Juste un mot
25:08Maud Lelièvre.
25:10L'éducation, est-ce qu'elle est, à votre avis
25:12au niveau de ce qu'elle devrait être
25:14au niveau de nos écoles,
25:16au niveau de nos maternelles, de lycées, de collèges
25:18ou pas ?
25:20M-P-L-E-I-R-E-S. Pas suffisamment. Je pense qu'il faut vraiment
25:22faire trop
25:24de choses théoriques. Il faut recréer
25:26ce lien avec la nature. On a parlé tout à l'heure
25:28de l'alimentation. Moi, je serais
25:30assez favorable à ce qu'on ait des cours de cuisine aujourd'hui
25:32dans les écoles qui permettraient
25:34de travailler avec les produits
25:36de saison. Il faut que les enfants soient impliqués
25:38sur le travail de proximité,
25:40ce qu'ils peuvent faire à proximité. On a des
25:42exemples, par exemple un exemple très réussi à Saumur
25:44où c'est les étudiants qui ont replanté
25:46une forêt avec l'association
25:48Jane Goodall et qui s'occupent d'entretenir
25:50de la forêt depuis deux ans. Concrètement,
25:52ils voient qu'il faut arroser les arbres, sinon ils meurent.
25:54Il faut désherber de temps en temps,
25:56etc. Donc, il faut créer un lien,
25:58mais un lien qui ne soit pas que théorique.
26:00Aujourd'hui, le problème, c'est qu'on met tout
26:02et n'importe quoi dans les programmes.
26:04On fait trop de choses. Les enseignants n'ont pas
26:06forcément le temps. La nature, ça ne doit pas
26:08être juste un item accroché
26:10sur une case, sur une liste.
26:12En fait, il faut vraiment remettre ça au cœur
26:14des programmes et du lien éducatif
26:16parce que la nature, on en a partout.
26:18On en a dans ses projets de vie,
26:20on en a dans son alimentation et dans
26:22la façon dont on va élever ses enfants plus tard.
26:24Tout à fait. Je vais vous dire aussi, moi je dirais
26:26autocritique au niveau des médias,
26:28enfin, vraiment,
26:30on devrait beaucoup plus parler, vous avez parlé de l'exemple
26:32de Saumur, on devrait beaucoup plus parler
26:34des choses qui se font. On a l'habitude,
26:36on bavasse pendant des heures
26:38sur tel ou tel homme politique ou autre
26:40et ses éléments de langage
26:42au lieu de parler des réalisations.
26:44Je crois que sans faire, ce n'est pas les good news
26:46simplement, c'est qu'il y a des gens qui créent
26:48qui font et que c'est très important
26:50d'accompagner et de faire savoir.
26:52Savoir faire, oui, mais faire savoir,
26:54c'est quand même pas mal. Michel Duplessis,
26:56par rapport à la nature,
26:58vous parliez hors antenne,
27:00vous disiez justement que cette
27:02déforestation, enfin le drame
27:04mondial, la déforestation,
27:06est-ce que quand même
27:08aujourd'hui, par rapport à
27:10il y a 20 ans, 30 ans,
27:12je me rappelle ce film,
27:14le soleil vert extraordinaire
27:16qui montre ce qui peut se passer,
27:18est-ce qu'il y a quand même une prise de conscience ?
27:20Est-ce qu'on a même pu, que ce soit
27:22en Amazonie ou en Afrique ou ailleurs,
27:24on a pu stopper la dégradation
27:26ou pas, pour le moment ?
27:28Alors, on la stoppe
27:30absolument pas.
27:32On la dégrade moins vite.
27:34C'est là où c'est subtil.
27:36Avant Bolsonaro,
27:38c'était déjà très dégradé,
27:40on lui incombe
27:42aujourd'hui la destruction complète d'une partie
27:44de l'Amazonie, mais en réalité,
27:46c'était plus important,
27:48même avant son arrivée, et ça reste...
27:50Avec Lula, il y a une vraie prise
27:52de conscience, de nouveau,
27:54mais on continue
27:56de détruire les forêts
27:58dans le monde, et une forêt qui s'assèche,
28:00c'est une forêt...
28:02La forêt est très intelligente,
28:04elle s'auto-humidifie,
28:06par exemple, en Amazonie,
28:08vous avez plus d'humidité dans la canopée
28:10que même dans le fleuve intrinsèquement,
28:12et quand vous coupez des arbres,
28:14les forêts s'assèchent, si elles s'assèchent, elles brûlent,
28:16et c'est aussi pour ça qu'on constate
28:18qu'il y a un nombre de feux de forêt en augmentation dans le monde.
28:20Ne touchons pas la nature.
28:22Oui, c'est-à-dire, protégeons-la,
28:24protégeons-la, et...
28:26Protégeons-la pour nous protéger, nous.
28:28Il y a une espèce de lien consubstantiel
28:30entre l'humain et la nature,
28:32mais pas le faire,
28:34je dirais, de façon religieuse,
28:36de faire de façon pragmatique et pratique.
28:38C'est tout le problème.
28:40Absolument.
28:42Maud Lelievre,
28:44sur les déviles, vous êtes conseillère de Paris,
28:46et en France en général,
28:50est-ce qu'il n'y a pas eu, justement,
28:52je me demandais,
28:54ce chapitre de la biodiversité,
28:56parce que c'est vrai que les problèmes que vous posez
28:58sont extrêmement importants et réels, bien sûr,
29:00est-ce qu'il n'y a pas aussi
29:02ce côté, je ne sais pas ce que vous pensez,
29:04de ces manifestations,
29:06où on a vu des manifestations un peu spectacles,
29:08un peu intempestives,
29:10est-ce qu'elles ne détournent pas l'attention des vrais problèmes ?
29:12Je voudrais avoir votre avis là-dessus.
29:14Les jeunes qui
29:16manifestent souvent,
29:18c'est leur façon d'expression,
29:20en se disant qu'il y a quand même une urgence
29:22qui n'est peut-être pas partagée,
29:24alors après on peut avoir un point de vue dérivé varié,
29:26mais en tout cas, ce qu'on constate
29:28de côté des villes, c'est que les citoyens
29:30sont quand même impliqués, jeunes
29:32et moins jeunes, justement,
29:34et revendiquent le fait de pouvoir participer
29:36aux affaires publiques, un exemple
29:38c'est pouvoir avoir des jardins partagés
29:40à côté de chez soi,
29:42ou entretenir des friches,
29:44ou travailler, animer
29:46des ateliers, faire des ateliers d'éducation
29:48à l'environnement, construire, il y a un
29:50programme que j'aime beaucoup, c'est celui de la LPO,
29:52de la Ligue de Protection des Oiseaux, qui dit en gros
29:54faites un refuge, même si vous avez
29:56juste un petit balcon, évidemment si vous avez un jardin,
29:58mais faites un refuge, un lieu accueillant
30:00et puis nourrissez les animaux
30:02l'hiver, protégez-les,
30:04on voit qu'il y a des milliers
30:06de citoyens qui s'engagent,
30:08donc il y a plein de formes d'engagement
30:10et je crois que
30:12avec ce soutien citoyen,
30:14avec aussi la prise de conscience, on a des maires
30:16qui essaient d'imaginer des solutions
30:18pour demain, de trouver des solutions
30:20assez innovantes, c'est ce qu'on met en
30:22exergue
30:24à travers le Salon de biodiversité,
30:26c'est qu'il y a 20 ans, on n'avait pas tous les outils techniques,
30:28on ne savait pas forcément, on n'avait pas forcément
30:30les outils et les indicateurs qui permettent
30:32d'évaluer, parce que la biodiversité comme le reste
30:34ça s'évalue, aujourd'hui on a
30:36des atlas de la biodiversité dans les communes
30:38qui sont une méthodologie qui
30:40permet de préserver l'environnement,
30:42on a des solutions alternatives pour
30:44faire les pavés plutôt que de faire
30:46uniquement du revêtement goudron,
30:48on a des possibilités d'aménagement des façades,
30:50donc tout ça c'est un projet commun,
30:52parfois il faut plus que l'échelle d'un mandat
30:54pour le mettre en oeuvre, mais l'exemple
30:56de la manifestation de Porte de Versailles
30:58c'est qu'il y a plein de solutions, il faut mieux les faire
31:00connaître et parler des choses positives,
31:02parler des exemples réussis,
31:04montrer que ce n'est pas que du gadget ou des plaidoyers
31:06et qu'il faut pouvoir associer
31:08sa population locale pour que ce soit efficace
31:10dans le temps. Alors justement,
31:12avec l'éternel dataï
31:14Michel Duplessis, je voudrais savoir, vous dites
31:16que vous avez reçu 200 000 personnes
31:18en gros, jusqu'ici. Cette année, oui.
31:20Qu'est-ce qu'ils vous disent ?
31:22Je veux dire, qu'est-ce que,
31:24vous savez, quand ils viennent
31:26là, ils regardent, etc.,
31:28quelles sont leurs réactions,
31:30qu'est-ce que vous entendez,
31:32ce qui manque, ce qu'ils n'ont pas, qu'est-ce qu'ils vous disent ?
31:34Déjà il y a la magie du lieu
31:36et le fait de voir des animaux,
31:38c'est fondamental, notamment
31:40pour les plus jeunes, la magie opère.
31:42Et ce qu'ils disent en sortant du
31:44parc, souvent c'est qu'on a pris conscience
31:46de la fragilité de la nature,
31:48des espèces
31:50qu'on n'imaginait pas menacées.
31:54C'est ça,
31:56sans que ça soit un discours
31:58qui soit
32:00pénalisant,
32:02on souhaite juste
32:04faire passer des messages
32:06sur le rôle de chaque
32:08espèce,
32:10chaque animal.
32:12C'est un grand orchestre, la planète,
32:14et chaque animal joue sa partition.
32:16Et quand on a une intervention
32:18de l'homme, souvent,
32:20ça se termine de manière désastreuse,
32:22et parfois indirectement,
32:24sans grande prise de conscience.
32:26Vous avez par exemple aux Etats-Unis,
32:28plusieurs millions,
32:30les gens ont beaucoup de chats, les Américains ont beaucoup de chats,
32:32il faut savoir que c'est plusieurs milliards d'oiseaux qui sont tués
32:34grâce aux chats domestiques, ou à cause
32:36des chats domestiques aux Etats-Unis.
32:38Il faut qu'on soit moins interventionnistes,
32:40on fait partie de la nature, la nature ne nous appartient pas.
32:42Je pense qu'on aura franchi un grand pas
32:44quand on aura pris vraiment conscience de ça.
32:46En même temps, il faut dire,
32:48je crois qu'il ne faut pas aussi tout mettre sur l'homme,
32:50je pense que l'homme a pu, à certaines reprises,
32:52protéger la nature.
32:54Il y a eu quand même des actions extrêmement bénéfiques.
32:56Bien sûr, bien sûr. On le voit
32:58par exemple en République du Congo,
33:00il y a quatre parcs
33:02qui sont classés au patrimoine mondial de l'UNESCO,
33:04le dernier en septembre
33:06à Odzala, par exemple,
33:08qui a une très grande réserve de gorilles,
33:10sans doute
33:12autour de cent mille gorilles
33:14encore dans cette réserve.
33:16Le fait d'être classé au patrimoine mondial de l'UNESCO,
33:18c'est une récompense
33:20pour évidemment le Président,
33:22le gouvernement, mais c'est aussi
33:24une récompense, c'est protégé bien sûr,
33:26attention, on ne fait pas n'importe quoi,
33:28mais c'est une récompense pour les habitants,
33:30pour tous
33:32ceux qui oeuvrent au quotidien.
33:34Il y a beaucoup de très belles actions, micro-actions
33:36qui sont faites de par le monde,
33:38bien évidemment.
33:40Le plus important peut-être,
33:42c'est ces micro-actions.
33:44C'est ce que font les gens,
33:46on voit très bien,
33:48j'étais à Washington
33:50pendant une semaine,
33:52je suis sorti, je suis allé
33:54à Shenandoah et en Virginie
33:56et j'ai rencontré des éleveurs.
33:58C'était passionnant
34:00de voir la manière dont ils parlaient
34:02des circuits courts,
34:04de comment effectivement
34:06nourrir les gens déjà autour
34:08et qu'ils avaient d'ailleurs,
34:10ils disaient, vous savez, tout ce que j'aimerais faire
34:12est illégal, je suis un grand légaliste
34:14mais tout ce qu'il faudrait faire c'est illégal.
34:16C'est-à-dire, ils parlaient des normes,
34:18vous savez, il faut en parler aussi,
34:20de la surabondance des normes.
34:22Quelquefois c'est bien, alors oui pour les pesticides,
34:24tout ça, quelquefois ça ne sert à rien
34:26et ils l'expliquaient très bien, c'est quelqu'un
34:28qui a une grande ferme
34:30et qui vend, alors il a des cochons,
34:32il a des vaches, il a des poules
34:34et puis il vend ça un peu
34:36autour, dans la région
34:38et ça permet d'un côté de casser
34:40les prix et d'un côté de nourrir,
34:42on aimerait retrouver
34:44ces espèces de circuits courts
34:46et le type,
34:48la personne que j'ai rencontrée,
34:50j'ai passé une journée avec lui,
34:52c'était absolument passionnant, par exemple,
34:54moi je suis un novice
34:56total, ignorant total, alors lui
34:58il a des vaches et tous les jours
35:00il les change de près.
35:02Il dit mais comment ?
35:04L'herbe devient sèche
35:06donc changement des vaches
35:08réjouit les veaux, comme
35:10dit le proverbe, et bien tous les jours
35:12et ses poules aussi, il les fait circuler
35:14et ça, vous voyez, c'est quelque chose
35:16je ne sais pas si en France tout le monde
35:18fait ça, mais ce qui est passionnant
35:20c'est de voir à quel point
35:22quelquefois, la France, pays agricole
35:24vous le savez, il y a 50 ans encore
35:26on était à quelques millions,
35:28aujourd'hui on sait à combien on est
35:30et vous êtes petite fille, fille d'agriculteur
35:32et bien enfin, c'est eux
35:34qui devraient nous nourrir, on devrait
35:36être nourri par eux, pas par, excusez-moi
35:38pas par les poulets ukrainiens et par autres,
35:40je n'ai rien contre les poulets ukrainiens
35:42il y a un problème quand même, comment
35:44on n'arrive plus en France à se
35:46nourrir alors que
35:48on a tout pour ça ?
35:50Je ne sais pas, j'aimerais avoir votre point de vue
35:52Il faut retrouver les circuits
35:54courts et il faut
35:56justement les soutenir avec les
35:58villes, les collectivités locales, pour
36:00permettre aux agriculteurs de bien vivre sur leur territoire
36:02c'est peut-être au lieu de
36:04vouloir se tourner vers des majors de l'alimentation
36:06se tourner vers son agriculteur pour nourrir
36:08pour approvisionner ses cantines
36:10comme c'était fait avant
36:12comme c'était fait il y a 20 ans
36:14pour approvisionner ses maisons de retraite
36:16d'autant plus que c'est souvent en plus meilleur sur le plan gustatif
36:18si on veut que les gens s'intéressent
36:20à la nourriture, c'est pas avec des
36:22produits lyophilisés ou
36:24surchauffés qui ont été produits il y a une semaine
36:26que ça leur donnera envie
36:28L'alimentation c'est au coeur quand même de notre tradition
36:30et c'est au coeur de nos territoires
36:32moi je connais beaucoup de collectivités
36:34de mères qui se battent
36:36un exemple, Moinsartout, qui est dans le sud
36:38de la France, qui a fait une cantine depuis
36:40une vingtaine d'années
36:42où les enfants vont voir les légumes
36:44vont les récolter, participent
36:46à la production de soupes
36:48et puis on a ce lien de proximité, donc alimentation
36:50locale, pas forcément bio
36:52mais en tout cas locale de proximité
36:54de saison. On va se retrouver juste après
36:56cette petite pause avant de conclure
36:58mais en tout cas vous me donnez vraiment l'idée
37:00tous les deux, il faut qu'on fasse une émission
37:02spécialisée sur
37:04ce qui se fait, parce que
37:06vous savez on a tendance, et c'est pas
37:08on dit oui mais on parle pas des trains qui arrivent
37:10à l'heure, c'est pas du tout les trains qui arrivent à l'heure
37:12c'est la création de trains
37:14qui arrivent à l'heure, c'est tout à fait différent
37:16N'envoyez pas ça
37:18Sud Radio, c'est votre opinion
37:20France.fr, le premier site d'articles
37:22français et patriotes

Recommandations