Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui 19/11/2024, alors que le procès de l'assassinat de Samuel Paty se déroule, il est question d'une autre affaire, concernant l'auteur des menaces de mort visant un ancien proviseur du lycée Maurice Ravel, condamné à une amende de 600 euros.
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00:00Pascal Praud et vous sur Europe 1
00:04600 euros d'amende seulement pour un homme de 27 ans qui avait menacé de mort l'ancien proviseur du lycée Maurice Ravel à Paris.
00:10600 euros d'amende, un stage de citoyenneté de 5 jours, 3000 euros de dommages et intérêts, un an de prison exerci avait été requis.
00:18L'ancien chef d'établissement avait demandé à une élève, on s'en souvient, de retirer son voile islamique, c'était fin février.
00:24L'élève qui avait affirmé qu'elle avait été frappée, ce qui est totalement faux, s'en était suivi des menaces sur les réseaux sociaux.
00:31Et cette phrase dite par un jeune homme de 27 ans qui a un master, je crois, et qui travaille dans le web digital et ce qu'il avait écrit sur X, Twitter,
00:42c'est une dinguerie, il faut le brûler vif, ce chien. L'ancien proviseur avait quitté le lycée quelques mois avant sa retraite pour des raisons de sécurité.
00:51On va être avec Francis Lecq qui est l'avocat de l'ancien proviseur dans une seconde.
00:55Simplement, écoutons Anne Jeanneté parce que, pour le coup, la réaction de la ministre de l'éducation nationale,
01:00elle était invitée ce matin de se nier à Mabrouk sur ces news européens, la réaction est sans ambiguïté.
01:05C'est clairement, moi je le dis avec des mots simples, c'est un coup porté à l'éducation nationale.
01:11On est en plus dans une semaine, nous ne l'oublions pas, où nous avons le procès Samuel Paty.
01:15Là aussi, je voudrais avoir une pensée pour sa famille et je crois qu'au-delà de sa famille,
01:19la communauté éducative et la société tout entière attend que justice et vérité soient dites dans ce procès
01:25parce qu'à chaque fois qu'un professeur est menacé, à chaque fois qu'un chef d'établissement est menacé,
01:29c'est la République qui vacille, moi je ne l'accepte pas.
01:32Oui, mais tous ces mots, c'est vrai, la République qui vacille, j'entends ce que dit Madame Jeanneté,
01:36ma main ne tremblera pas, nous serons implacables, nous ne céderons pas.
01:40Hélas, manifestement, les juges ne sont pas sur cette ligne.
01:42Écoutez Madame Jeanneté sur la responsabilité des juges.
01:46Il faut être conscient, il faut reconnaître qu'aujourd'hui, nous avons une pression islamiste partout et en France,
01:51pas seulement sur l'école, partout en France et que nous ne devons pas baisser les bras
01:54et c'est la responsabilité de chacun d'en prendre conscience.
01:57Y compris des juges, des magistrats.
01:58D'en prendre conscience et quand je dis la responsabilité de chacun, je prends ma part à l'éducation nationale
02:03mais au-delà de ça, il y a également la responsabilité des parents évidemment
02:06et au-delà de ça, la responsabilité des juges.
02:08Je pense que les juges doivent entendre que leurs décisions,
02:12ce sont tout de même des messages qu'ils envoient à l'ensemble de la communauté éducative.
02:16Maître Francis Lecq est avec nous, bonjour.
02:19Bonjour à vous.
02:20Vous êtes l'avocat de l'ancien proviseur.
02:23Alors, il y a eu deux types de réactions hier, il y a eu la vôtre qui était assez virulente
02:26et celle du proviseur qui était peut-être plus douce, qui a dit
02:29« Oh, au fond, l'important c'est que cet homme soit condamné. »
02:33Oui, vous savez, M. le proviseur Leguillou,
02:36depuis maintenant près de huit mois,
02:39commence à être lassé de ce parcours du combattant.
02:43Je veux rappeler aussi que vous évoquez là une menace de mort
02:49mais il y en a eu une autre qui a eu lieu d'un autre internaute
02:52qui se réfugie d'ailleurs derrière l'anonymat à Lisieux
02:56et puis un autre qui sera jugé et qui a été jugé à Bourg-en-Bresse
03:00et dont la décision sera rendue le 26 novembre prochain.
03:03Et à chaque fois, par exemple celui de Bourg-en-Bresse,
03:06il n'a pas seulement dit « Faut le brûler, vive ce chien »
03:10comme l'a fait celui de M. Hassoumani devant le tribunal de Paris
03:14mais il a dit « Il faut aller lui en remettre deux à ce fils de chien. »
03:18Donc par conséquent, les chefs d'établissement sont gravement menacés
03:22comme d'ailleurs dans le même scénario que Samuel Paty.
03:26Il s'est trouvé que j'ai suivi pendant près de trois ans
03:28l'instruction de l'affaire Samuel Paty
03:30et à chaque fois, il y a un mensonge au départ d'une élève,
03:34c'est le cas comme vous l'avez rappelé de notre affaire,
03:38et ce message, ce mensonge est répercuté par les réseaux sociaux
03:44et des menaces sont faites à travers toute la France.
03:48Là, ça a été Lisieux, ça a été Paris
03:50et ça a été effectivement également Bourg-en-Bresse
03:54avec un travail méticulé fait par les forces de police
03:58et je comprends et j'approuve totalement
04:00la réaction de madame la ministre de l'éducation nationale.
04:04Puisse-t-elle dire à son collègue, garde des Sceaux,
04:08même s'ils ne peuvent pas intervenir directement dans les juridictions,
04:13qu'un appel soit fait par le parquet qui avait reçu à peu près un an d'emprisonnement ?
04:17Le parquet a fait appel.
04:19Donc vous, ce que vous avez déclaré hier,
04:20c'est qu'il s'agit d'un jugement stupéfiant
04:22qui banalise les discours de haine contre les chefs d'établissement,
04:25menacés de mort dans l'exercice de leur fonction.
04:27Alors, comment vous expliquez ce jugement ?
04:29Vous pouvez d'abord expliquer si c'est un jugement collégial ?
04:34Oui, c'est un jugement collégial,
04:36mais je vous dirais que les magistrats,
04:40là, dans cette affaire, n'ont pas fait la part des choses
04:43entre, évidemment, l'aspect individuel de la peine
04:46et puis aussi la protection à l'ordre public
04:50que rappelle madame la ministre de l'éducation nationale.
04:54Et là, je pense qu'on a entendu,
04:57comme tous ceux qui, d'ailleurs, sont poursuivis
05:00dans les trois affaires que je viens d'évoquer,
05:03Lisieux, Bourg-en-Bresse, Paris,
05:06à chaque fois, les prévenus disent
05:08« j'avais pas conscience de ce que je disais ».
05:10Sauf celui de Lisieux,
05:13où il a cette condamnation à son cas judiciaire,
05:16eh bien, ils promettent tous de se bien conduire.
05:18Donc, par conséquent, les magistrats retiennent,
05:21retiennent, au fond,
05:24les excuses qui sont présentées
05:26et oublient le repentissement
05:29extrêmement nocif
05:32de ces messages sur les réseaux sociaux
05:35qui peuvent amener, comme ça a été dans l'affaire Cermel-Batti,
05:38un fou à prendre une arme et à venir
05:41menacer le proviseur qui est menacé.
05:43– Bon, M. Lecq, restez avec nous, on va marquer une pause
05:45et puis il y aura le flash de 12h30.
05:48Restez avec nous parce qu'il y a une question essentielle quand même.
05:50Qu'est-ce que vous pensez que ceux qui ont attaqué ce proviseur
05:53l'ont attaqué pour des raisons religieuses ?
05:56Et ça, c'est une question évidemment très délicate,
05:58bien sûr, à poser,
06:00mais elle me paraît quand même essentielle et au cœur du dossier.
06:04Il est 11h26,
06:06Émilie Desse dans une seconde.
06:08Nous sommes ensemble, c'est le mardi 19 novembre.
06:11J'espère que vous passez une bonne journée,
06:13bien sûr, à l'écoute d'Europe 1.
06:15On se retrouve dans un instant.
06:18Pascal Praud sur Europe 1.
06:20– Nous sommes donc avec Francis Sley
06:22qui est l'avocat du proviseur,
06:26proviseur qui avait été menacé de mort
06:29et qui avait demandé à une élève
06:31de retirer son voile islamique fin février.
06:33Et la question qui est essentielle,
06:35c'est que ces attaques,
06:37est-ce que le jugement d'ailleurs,
06:38est-ce que le tribunal a pris ça en compte ?
06:40Est-ce que ces attaques ont un lien
06:43avec la religion de ceux précisément
06:46qui attaquaient ce proviseur ?
06:49– Alors en ce qui concerne les prévenus
06:51qui comparaissent en général,
06:53devant ces juridictions
06:55qui se sont exprimées sous l'anonymat,
06:57comme par hasard,
06:59ils contestent tout lien
07:01avec des réseaux islamistes.
07:03Même si pour certains,
07:05ils ont affiché leur religion
07:09comme à Bourg-en-Bresse.
07:11Non, ce qui est aussi important,
07:13c'est de rappeler que l'élève
07:15majeur qui avait refusé d'enlever son voile
07:18et qui va, en réalité,
07:22diffuser la fausse information
07:24qu'elle avait été giflée,
07:26et bien elle, de son côté,
07:28nous avons déposé une plainte
07:29pour dénonciation colonieuse,
07:31avec la recommandation d'ailleurs
07:32du ministre de l'Intérieur de l'époque.
07:34Et puis, pour l'instant, pas de nouvelles.
07:36Pas de nouvelles alors qu'elle-même
07:38a été soutenue par un réseau islamiste,
07:41notamment, qui a été interdit en France.
07:44Donc, par conséquent,
07:45il y a, à travers les collèges et les lycées,
07:49une offensive d'un certain nombre de milieux
07:52qui, à travers les élèves majeurs
07:54ou les parents d'élèves,
07:56tentent de déstabiliser l'école,
07:59notamment lorsqu'elle vient,
08:00comme ça a été le cas pour le proviseur,
08:02de défendre la laïcité
08:04qui est un fondement de notre République.
08:07Donc, par conséquent,
08:09là aussi, il y a des relations,
08:12indiscutablement,
08:14un mouvement qui tente à vouloir déstabiliser les écoles,
08:18qui protège les lois de la République et la laïcité.
08:20L'ancien proviseur avait quitté le lycée
08:23quelques mois avant sa retraite
08:24pour des raisons de sécurité.
08:25On a le sentiment, effectivement,
08:26que c'est lui la victime dans cette affaire.
08:28C'est-à-dire qu'il a fait toute sa carrière dans l'enseignement
08:30et la termine comme, sans doute,
08:32il n'aurait pas aimé la terminer.
08:34Est-ce qu'on a des nouvelles de cette jeune femme
08:35qui était majeure, dites-vous,
08:37qui était élève et qui a refusé de retirer son voile ?
08:41Aucune nouvelle.
08:42Et d'ailleurs, je dois vous dire que depuis huit mois,
08:44moi, parti civil, je n'ai aucune nouvelle.
08:47Mais elle sera poursuivie, par exemple ?
08:49Ah ben, pour l'instant, je n'en sais rien.
08:51C'est à l'initiative du ministère public.
08:53Il revient d'ailleurs à l'ensemble de vos collègues.
08:55Mais elle n'est pas mise en examen, pour le moment ?
08:58Je n'ai aucune nouvelle.
09:00Pour l'instant, elle n'est pas mise en examen.
09:01Il y a, à l'évidence,
09:03probablement une enquête préliminaire.
09:05Mais nous ne sommes pas, nous, les victimes d'informations,
09:08informés de ce qui se passe, ce qui est anormal.
09:10Car les chefs d'établissement qui déposent une plainte
09:13ont le droit de savoir ce qui se passe,
09:15car ils peuvent être encore menacés.
09:17J'attire votre attention sur le fait que le proviseur
09:19ne voulait pas venir devant les juridictions
09:21pour des raisons de sécurité.
09:23Mais exceptionnellement,
09:25il était venu devant la 17e chambre
09:27pour s'exprimer, dire combien il était toujours angoissé,
09:31combien il avait été protégé par quatre gardiens
09:36qui avaient été envoyés par la région Île-de-France,
09:40et puis aussi qu'il regardait devant lui ou derrière lui
09:45lorsqu'il montait dans le métro.
09:46Donc c'est dire que cette souffrance,
09:48qui a d'ailleurs parfaitement été écrite
09:50par le syndicat des chefs d'établissement,
09:52le chef P2N,
09:54n'est pas prise en compte par les magistrats,
09:58et c'est pour la raison pour laquelle
10:00nous espérons que la cour d'appel de Paris
10:02va mettre un peu de l'ordre judiciaire.
10:04Et l'appel a été fait, effectivement.
10:06Alors restez peut-être avec nous
10:07parce que vous allez pouvoir réagir
10:08puisque Stéphane est avec nous,
10:09il est professeur d'histoire géo, Stéphane,
10:11et il a été menacé par une mère de famille
10:14pour des raisons manifestement de religion,
10:17si j'ai bien compris,
10:18puisque cette mère de famille était de confession musulmane
10:21et elle était mère d'un élève
10:23et elle est intervenue auprès de vous.
10:24Pourquoi elle est intervenue ?
10:25Bonjour Stéphane.
10:27Bonjour Pascal Praud, bonjour à vos invités.
10:30Pourquoi elle est intervenue auprès de vous
10:31et pourquoi elle vous a menacé ?
10:33En fait, c'est partie d'une affaire
10:35qui est reposée sur l'antisémitisme au départ.
10:38Je donnais à mes élèves de troisième
10:42un devoir sur les persécutions nazies
10:44dans l'Allemagne du Troisième Reich, d'accord,
10:47et cette élève m'a donné une copie absolument blanche,
10:49elle n'a pas voulu répondre.
10:51Après, elle a répondu des rumeurs dans la cour
10:54en disant que j'avais eu des propos islamophobes
10:57et à caractère raciste, ce qui était faux
10:59parce que j'avais rendu sa mauvaise note
11:02et la mère a exigé de venir me voir.
11:05Je précise que ces faits sont arrivés
11:07huit semaines après l'assassinat de Samuel Paty.
11:11Nous étions encore dans un contexte assez difficile, assez lourd.
11:14Et la mère de famille, dans l'établissement
11:18où c'était à Cognac, en Charente,
11:20m'a directement attaqué en disant
11:23que j'étais quelqu'un de raciste, islamophobe,
11:26que j'en avais fait trop
11:28autour des séquences de commémorations
11:31autour de Samuel Paty
11:33et que je devais bien réfléchir
11:36à ce qui était arrivé à Samuel Paty.
11:39Donc, ça a été des menaces directes.
11:43En public ?
11:44En public, oui, parce que j'avais deux collègues
11:46qui ont été témoins de ces faits,
11:50ce que j'ai relaté dans le procès-verbal d'audition
11:53au commissariat de Cognac.
11:55Mais hélas, il semblerait que la procureure d'Angoulême
12:00n'ait pas tenu compte de l'ensemble de ces faits,
12:03de ma plainte, et a classé l'affaire sans suite.
12:06J'étais particulièrement curieux.
12:08Je vous comprends.
12:09D'ailleurs, c'est une affaire extrêmement intéressante
12:11qui mériterait qu'on enquête, si j'ose dire,
12:14en tout cas journalistiquement.
12:15Est-ce que vos collègues vous ont soutenu ?
12:17Les collègues ont été interrogés ?
12:19Est-ce qu'ils ont été dans le sens de vos déclarations ?
12:24Alors, si vous voulez, grossièrement, il y a deux groupes.
12:27Il y a un tout petit groupe,
12:30notamment mes deux collègues témoins
12:32et quelques collègues supplémentaires qui m'ont soutenu.
12:35Par contre, les autres, pas du tout.
12:36Ça a été une hostilité flagrante,
12:41surtout de la part des syndicalistes islamo-gauchistes
12:46qui m'ont laissé tomber.
12:48Et plus grave, mon chef d'établissement
12:50était systématiquement contre moi.
12:52Il a reçu cette mère de famille individuellement,
12:54sans que je sois présent.
12:57Donc, il n'a eu qu'une version des faits.
13:00Il ne m'a pas soutenu, il m'a complètement abandonné.
13:02Et pendant six mois, je venais dans ce collège,
13:05tout seul, avec les mêmes paramètres
13:08que l'affaire de Samuel Paty.
13:10D'autant plus qu'en plus, plus tard,
13:12j'ai eu des menaces téléphoniques,
13:14donc j'ai porté d'autres plaintes.
13:16Et donc, j'ai dû demander une réunion
13:19au rectorat six mois après l'affaire
13:21pour qu'ils prennent en compte ma situation.
13:23Et d'ailleurs, j'envoyais des mails régulièrement.
13:25Et, en guise de réponse,
13:27j'avais eu un numéro vert pour un psychologue
13:30que j'avais consulté.
13:31Voilà, c'était la seule réponse que j'avais eue.
13:33Et puis, des encouragements...
13:35Et aujourd'hui, vous êtes dans le même...
13:37C'est un lycée ou un collège dans lequel vous étiez ?
13:39Alors là, actuellement, je suis dans un collège.
13:42Je ne vais pas vous donner l'endroit exact.
13:44Non, mais est-ce que vous êtes dans le même...
13:46Ah non, pas du tout !
13:47Donc, vous avez quitté ce collège ?
13:48Oui, oui, j'ai été exfiltré.
13:50C'est-à-dire, à ma demande, au mois de juillet,
13:52c'est-à-dire plus de six mois après les faits,
13:54j'ai exigé une réunion au rectorat de Poitiers.
13:57Et ils ont enfin tenu compte des faits qui se sont déroulés
14:01grâce au rapport de gendarmerie qui avait été fait
14:04et au commissariat de cognac également.
14:07D'accord ?
14:08La gendarmerie, d'ailleurs, a assuré ma protection
14:10parce que j'étais dans une situation de danger
14:13imminent à un moment donné.
14:15D'accord ?
14:16Et donc, j'ai demandé mon exfiltration.
14:18Il a fallu que je fasse la démarche personnellement,
14:20seul, d'ailleurs,
14:21pour que je sois exfiltré.
14:23Et c'est surtout parce que, si vous voulez,
14:26le rectorat ne voulait pas trop faire de vagues
14:31autour de cette histoire.
14:32D'autant plus qu'il y a eu un article
14:34dans le journal Valeurs Actuelles.
14:35D'accord ?
14:36Et c'est ça qui a déclenché, si vous voulez,
14:38leur réaction.
14:39Mais tant que les DRH des rectorats
14:42n'ont pas de médiatisation de l'affaire,
14:44bon, bah, souvent, c'est...
14:46On connaît évidemment ce système.
14:48Là, vous témoignez d'une certaine manière,
14:51de manière anonyme,
14:52puisqu'on est en radio.
14:53Vous accepteriez de venir sur un plateau de télévision
14:56ou, pour des raisons de sécurité,
14:57ce que je comprendrais tout à fait,
14:58vous n'avez pas envie de médiatiser cette histoire ?
15:01Ah, mais, monsieur Pro,
15:02je suis prêt à me déplacer sur un studio
15:04parce que je vais parler à visage découvert.
15:06Et je l'ai déjà fait, d'ailleurs, dans les journaux
15:09parce que j'ai eu un article dans Valeurs Actuelles
15:11et également dans Charlie et tout.
15:12Bah, écoutez, on va garder vos coordonnées.
15:14On va vous faire venir sur l'antenne de CNews
15:17parce que je trouve ça extraordinaire
15:19et invraisemblable, surtout.
15:21Et puis, surtout, la situation de ce procureur de Angoulême,
15:25en l'occurrence, qui classe l'affaire,
15:27s'il y a des témoins.
15:28Et, bien sûr, ce que je ne peux pas vérifier,
15:30si ce que vous dites est avéré.
15:32Peut-être que maître Francis Lecq a une réaction à cela.
15:35On a le sentiment, vraiment, d'une démission,
15:38une soumission, vous appelez ça comme vous voulez,
15:40mais qui peut nous inquiéter, maître Lecq ?
15:44Ah, ben, moi, je refuse.
15:46Je l'ai indiqué dans mon communiqué,
15:48ce qu'on appelle l'abandon judiciaire.
15:51L'abandon judiciaire,
15:53et là, le classement s'ensuite pouvait faire l'objet, d'ailleurs,
15:56d'un appel auprès du procureur général.
15:58Mais tout cela, c'est un véritable parcours du combattant
16:01pour ce professeur d'histoire que je salue,
16:03qui a été manifestement courageux dans son enseignement.
16:08Mais, vous savez, les menaces qu'il a subies
16:11sont, malheureusement, insultes, harcèlements, menaces,
16:15sont de plus en plus importantes dans l'éducation nationale.
16:19J'évoquais l'enquête faite par Georges Fotinos
16:24pour le SNP-DN,
16:26qui est le syndicat qui assure la majorité des chefs d'établissement.
16:3271% des parents d'élèves,
16:35entre 2013 et 2023,
16:37mais surtout en 2023,
16:38se sont rendus responsables d'insultes.
16:4056% à l'égard des chefs d'établissement
16:44ou de leurs collègues, de harcèlement,
16:46et 54% de menaces.
16:49Donc, ça aussi, c'est pas seulement vrai pour les chefs d'établissement,
16:53mais c'est aussi vrai pour les professeurs
16:55qui ont des enseignements,
16:57qui les exposent.
16:59C'est l'histoire, c'est l'éducation physique.
17:01Donc, par conséquent, il ne faut pas reculer
17:04face à ces menaces,
17:06face à ces personnes qui veulent
17:08substituer les lois de la République
17:11à d'autres systèmes,
17:14à d'autres constitutions dites religieuses.
17:17Donc, par conséquent,
17:19je suis également très attentif
17:21à ce que dit le professeur d'histoire.
17:23Maitrelec, merci beaucoup.
17:25Il est 11h44.
17:26Merci également à Stéphane,
17:28professeur d'histoire géo.
17:29On garde évidemment vos coordonnées.
17:31On va essayer d'aller plus loin,
17:33bien sûr, dans ce dossier.