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L'ancien Premier Ministre du Royaume-Uni réagit à l'autorisation de Washington à Kiev d'utiliser des missiles américains à longue portée pour frapper la Russie. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-lundi-18-novembre-2024-8501890

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00:00Et avec Léa Salamé, nous recevons ce matin un invité exceptionnel dans le grand entretien.
00:06Il a été Premier Ministre du Royaume-Uni de 2019 à 2022, longtemps maire de Londres.
00:13Il fut le chef du parti conservateur britannique et un fervent, évidemment, un fervent défenseur
00:20du Brexit.
00:21Boris Johnson, bonjour, et bienvenue sur France Inter !
00:27C'est très gentil, le café, c'est formidable, même mieux qu'à Londres !
00:32On va parler avec vous de vos mémoires intitulées « Indomptables » qui sortent en France
00:41chez Stock.
00:42Je précise que vous allez vous exprimer en français ce matin parce que vous l'écrivez
00:46dans le livre, vous adorez la France et les Français, et vous ajoutez que votre très
00:52chère grand-mère paternelle, que vous appeliez « Granny Butter », était française et
00:58que vous vous efforcez de lire dix pages de romans en français chaque jour.
01:03Vous lisez vraiment dix pages ?
01:04Non, je fais, j'essaie de lire en français, mais à vrai dire, je ne peux pas parler très
01:11bien français.
01:12Il y a maintenant trente ans que j'étais un journaliste à Bruxelles et il fallait
01:16parler français dans la salle de presse, mais j'oublie tout, et j'ai très grand
01:23peur maintenant, mais je fais l'effort, parce qu'il faut parler des choses très
01:32importantes.
01:33Et donc vous parlez français, quel livre en français vous lisez dix pages par jour
01:37?
01:38Des romans très simples de Jean Simenon, de Maigret, mais même là je trouve beaucoup
01:45des mots que je ne connais pas.
01:46Alors, « Indomptable », c'est des mémoires de 700 pages, avec une couverture en noir
01:50et blanc façon Barack Obama, mais quand on retourne le livre, et là Nicolas, retournez
01:55le livre, parce qu'on a passé cinq ou dix minutes sur cette photo de quatrième de couverture,
02:01on vous voit, cheveux au vent, sur une moto poursuivie par un petit chien, avec les cheveux
02:06au vent, parce que bon, voilà, et en exergue du livre cette phrase que vous aviez prononcée
02:11au moment où vous aviez quitté Downing Street après un scandale, vous étiez sorti
02:15en citant une phrase de Terminator 2, « Hasta la vista ». Bon, voilà, c'est juste pour
02:23situer le décor, on aime beaucoup cette photo.
02:25Le livre est à votre image « Déchaîné ».
02:28Oui, « Déchaîné ». Donc, la photo, ça peut évoquer un peu l'idée de libération,
02:36de déchaînement, de déclenchement de potentiel, et ça c'est un des deux ou trois thèmes
02:45clés du livre, c'est, à l'Angleterre, on n'a pas le même équilibre dans la conjoncture,
02:57dans l'économie que vous avez en France.
02:59Donc, les grandes villes de l'Angleterre, ici en France, Bordeaux, Lyon, Marseille,
03:10ils ont des taux de production assez élevés, et c'est la même chose en Allemagne, aux
03:21Etats-Unis, en Italie, et en Angleterre, l'économie, la productivité, c'est concentré à Londres
03:29et à Sud-Est.
03:30Et donc, une des ambitions, quand j'étais Premier ministre, c'était de nivellement
03:38en haut.
03:39Nivellement par le haut, et donner aux régions plus d'autonomie, l'infrastructure, et tout ça.
03:55Deuxièmement, il y a une idée de liberté constitutionnelle pour le Royaume-Uni, et
04:04je raconte la lutte pour le Brexit, et la liberté de faire des choses différentes.
04:17Et en particulier, vous voyez, on oublie tout ça maintenant, parce qu'il y a deux ou trois années,
04:27mais quand on a eu la pandémie, grâce au Brexit, on a eu la possibilité de faire les
04:37vaccinations en Angleterre, beaucoup plus en avance qu'en Europe.
04:42Oui, alors là, vous commencez à défendre votre position sur le Brexit, et on va y revenir,
04:46qui n'est plus tellement soutenu, voire plus du tout, en Angleterre, c'est-à-dire que
04:51le vote des Anglais de 2016 a un peu évolué, on va dire, si on regarde les sondages...
04:56Mais si vous voyez les sondages avant le Brexit, ils étaient les mêmes.
05:01Et je vous jure, les Britanniques ne vont jamais retourner dans l'Union Européenne.
05:10Jamais, parce qu'il fallait voter pour donner 20 milliards de livres sterling pour avoir
05:20le privilège de céder le contrôle des lois, des frontières, et joindre l'euro.
05:32Et ça n'arrivera jamais.
05:35On entend en tout cas que vous n'avez aucun regret.
05:37Il n'y a aucun regret, aucun regret.
05:39Et dans le livre Indomptable, j'explique comment ça s'est passé avec les vaccinations et beaucoup...
05:49Oui, on va revenir sur le Covid, parce que ça vous avalue aussi votre démission, Boris Johnson.
05:53Mais peut-être, Nicolas, Trump.
05:56Parce qu'on vous a comparé beaucoup à Donald Trump.
05:59Pas seulement pour vos excentricités capillaires, pas seulement pour les cheveux.
06:03Ces analogies sont très très treacherous.
06:08Très tres.
06:10Ça c'est Harold Manning qui est juste là pour vous aider.
06:14Donc, Trump, que je constate seulement, que Trump, à mon avis, il ne sera pas aussi mauvais,
06:29peut-être, que vous craignez.
06:31Français, Française, ce n'est pas aussi pire que vous craignez.
06:36Vous voyez ce qu'il a fait, parce qu'il a dit, pendant qu'il était à la Maison Blanche.
06:45Sur le plan économique, il a parlé beaucoup des tarifs douaniers, des trade wars,
06:52mais il a fait un accord libre-échange avec la Chine.
06:56Sur les affaires étrangères, à mon avis, j'ai vu qu'il était en fait plus dur sur quelques dossiers très très importants
07:08et plus forts que les démocrates.
07:12Lesquels ?
07:15Vous voyez, les Syriens, Bachar al-Assad a utilisé les armes chimiques contre ses propres citoyens
07:27et nous avons fait rien.
07:29Obama a fait rien.
07:31Nous à Londres, on fait rien.
07:34Mais Donald Trump, quand il l'a fait encore, Donald Trump a la bombardé avec tant de violence
07:42que Bachar al-Assad n'a jamais utilisé les armes chimiques encore.
07:47Voilà, point numéro un.
07:49Deux, Iran, le JCPOA, le plan pour arrêter les armes nucléaires d'Iran, ça ne marchait jamais.
08:02Mais Trump a décidé, vous vous souvenez, de vaporiser, liquider ce type Qassem Soleimani, le chef des gardes révolutionnaires iraniens.
08:17Il ne restait rien sauf sa bague, sa bague de cignettes, et tout le monde à Londres a dit « qu'est-ce qu'il se passe ? »
08:27Mais Trump avait raison.
08:30Troisième, sur l'Ukraine.
08:33Ah ben justement, justement.
08:35C'est très important.
08:37Sur l'Ukraine, après qu'il avait tué Qassem Soleimani, l'Iran s'est devenu plus tranquille.
08:43Mais sur l'Ukraine, je constate que c'était Trump, pas Barack Obama, pas Joe Biden,
08:55qui les a donné les Javelin, les missiles contre les blindés, qui étaient très importants pendant la lutte pour Kiev,
09:09qui ont beaucoup assisté les Ukrainiens à mettre les Russes dehors de Kiev, et c'était Trump qui a fait ça.
09:21D'accord, mais Boris Johnson.
09:23Donc vous voyez ce qu'il fait, pas ce qu'il dit.
09:27Oui, et pourtant, Donald Trump a ça pour lui, qu'en général, il fait ce qu'il dit aussi, c'est-à-dire que…
09:33Mais qu'est-ce qu'il… Ah voilà, vous avez raison Léa, mais qu'est-ce qu'il dit maintenant ?
09:37« Je vais régler ça en une journée, je vais régler l'Ukraine en 24 heures », voilà ce qu'il dit.
09:42Mais ça ne veut dire rien, c'est du rhétorique, quoi.
09:51Je me demande comment un type comme Donald J. Trump peut inaugurer son mandat par une capitulation, par une humiliation pour l'Ouest, pour l'OTAN,
10:08et pour lui-même, s'il a donné la possibilité à Poutine de vaincre l'Ukraine.
10:17C'est-à-dire que…
10:19C'est sur ça que vous vous basez.
10:21Donc, la chose même que tout le monde dit, il a un ego, c'est son orgueil,
10:32ça, j'espère qu'il n'accepterait jamais qu'il soit battu par Poutine.
10:45Excusez-moi Boris Johnson, quand on lit votre livre, et les pages sur l'Ukraine sont très intéressantes et sont d'ailleurs passionnantes dans le livre,
10:53parce que vous avez toujours été, comme d'ailleurs les Anglais, l'opinion publique britannique, très pro-Ukrainien, dès le premier jour, les portraits que vous faites de Zelensky…
11:01Oui, comme le peuple français.
11:03Oui, quand Zelensky vous appelle au téléphone, vous lui demandez quelle arme, le jour de l'invasion,
11:07quelle arme on doit vous fournir, il vous répond n'importe quelle arme, il faut donner, vous dites, vous écrivez dans le livre « on n'a pas fait assez pour l'Ukraine »,
11:14« on n'a pas donné assez pour l'Ukraine », et quand vous voyez… Et vous nous expliquez ce matin, et vous nous expliquez aussi dans le livre,
11:20que finalement Donald Trump n'ayez pas peur, n'ayez pas aussi peur de lui.
11:23Mais Donald Trump, vous ne pensez pas qu'il va forcer les Ukrainiens à signer une paix avec Poutine ?
11:30Une paix où ils vont perdre un maximum de territoire, le Donbass et d'autres, aux conditions de Poutine ?
11:35Vous ne pensez pas que c'est ça qui va se passer en janvier prochain ?
11:37Ça serait affreux, ça serait un désastre pour le monde, pour l'Europe et bien sûr pour l'Amérique,
11:47parce que si on fait un paix comme ça, un échange de territoire pour paix,
11:56Poutine resterait dans une position de menacer le reste de l'Ukraine en perpétuité.
12:07Donc c'est possible seulement d'avoir une paix si on donne aux Ukrainiens une garantie de sécurité.
12:21Donc il y a trois choses qu'il faut faire.
12:24Ce matin, hier soir, Joe Biden a donné la permission, c'est bon.
12:28Et aujourd'hui, c'est formidable.
12:32L'autorisation d'utiliser les missiles longs portées américains pour viser le territoire russe.
12:38Il fallait le faire ça depuis 18 mois.
12:41Oui absolument, il fallait le faire ça il y a 18 mois.
12:46Mais aujourd'hui, nos gouvernements français et britanniques doivent dire qu'aujourd'hui,
12:53quand on donne la permission d'utiliser les missiles croisières,
12:59et pour nous les Storm Shadows c'est la même chose,
13:03contre les bases russes en territoire russe,
13:09qu'ils utilisent pour faire des bombardements contre les positions ukrainiennes.
13:14Ça, il faut le faire aujourd'hui.
13:15Deuxièmement, il faut construire un grand accord financier pour l'Ukraine.
13:21Comme pour l'end-lease pour les Anglais durant la Deuxième Guerre mondiale.
13:27Les Américains ont prêté tant d'argent et nous avons repayé jusqu'au gouvernement.
13:35Pour reconstruire l'Angleterre.
13:38Pour permettre aux Britanniques de combattre pendant la guerre.
13:44Mais l'Ukraine, c'est un pays très riche.
13:49Ils peuvent le repayer et il faut faire ça.
13:52Et troisièmement, les garanties de sécurité.
13:55J'insiste sur ça, il faut absolument donner la clarté aux Ukrainiens.
14:04Parce que le problème avec l'Ukraine, c'est qu'on ne sait pas ce que c'est.
14:09Est-ce que c'est un pays tampon ou est-ce que c'est une partie de l'Occident,
14:15une partie de l'Ouest ?
14:17Boris Johnson, le chancelier Olaf Scholz allemand a eu tort la semaine dernière
14:24d'appeler Vladimir Poutine.
14:26Est-ce qu'il a ouvert la boîte de Pandore, comme l'a dit le président ukrainien Zelensky ?
14:32À mon avis, comme j'écris dans les pages de Indomptables,
14:37c'est une erreur.
14:42Parce que vous voyez qu'avant l'invasion de 2022,
14:52il y avait le processus Normandie, le format Normandie.
14:57C'était les Français et les Allemands qui géraient cet accord.
15:04C'était comme si les Russes et les Ukrainiens étaient mariés.
15:15C'était la « marital therapy ».
15:20Non, non, c'est pas ça.
15:22Il ne faut pas les marier.
15:25Le problème, c'était qu'un pouvoir, la Russie, un autocrate, Poutine,
15:31a invahi un pays totalement innocent, avec des violences incroyables, criminelles.
15:43Et vous voyez ce qui s'est passé hier, avant que Joe Biden n'ait dit ce mot-là.
15:48Les bombardements les plus violents.
15:51Beaucoup de citoyens totalement innocents, tués par Poutine.
15:59Et je ne crois pas que Donald Trump peut donner la victoire à Poutine.
16:08C'est ce que vous pensez.
16:10Vous dites que c'est une affaire d'égo de Trump, c'est ce que vous écrivez.
16:13C'est une affaire d'égo, il ne peut pas accepter une capitulation de l'Occident face à Poutine.
16:17On verra, on verra si vous avez raison.
16:19Peut-être que je suis naïf, mais on verra.
16:22On verra, mais c'est vrai qu'on veut aussi parler d'autres choses,
16:25parce que votre livre, 700 pages, est très dense, très excessif parfois, drôle, décalé également.
16:33Excessif ? Excessif, c'est un compliment.
16:40C'est un compliment, c'est débordant.
16:42C'est vous, quoi.
16:44Sur la nature même du livre, Boris Johnson, ses mémoires sont-elles votre manière de défendre votre bilan ?
16:51De redorer votre blason auprès des Britanniques, auprès de la polémique du « Partygate » ?
16:57Personne d'autre ne va faire ça.
16:59Il faut le faire soi-même, effectivement.
17:01On vous a reproché d'avoir menti et organisé des fêtes pendant le Covid à Downing Street.
17:08Est-ce une manière aussi de redorer votre image auprès de ceux qui ne vous pardonnent pas le Brexit ?
17:15Ou est-ce un livre qui annonce votre retour en politique ?
17:18Non, non, non.
17:20Pour moi, c'est très important de rappeler ce que Brexit a fait.
17:27Je vous rappelle qu'en cette époque-là, en janvier 2021, on a pu donner l'homologation, l'autorisation au vaccin.
17:45Oui, d'accord.
17:47Plusieurs semaines en avance que le 27.
17:49Et donc le Brexit a sauvé des vies.
17:55Le Brexit a sauvé des vies.
17:57En Europe aussi, on a vacciné.
17:59Pardon ?
18:01En Europe aussi, on a vacciné.
18:03Dans l'Union Européenne aussi, on a vacciné.
18:05Il n'y a pas qu'en Grande-Bretagne qu'on a vacciné.
18:07Oui, mais plus tard.
18:09Je vous donne le chiffre.
18:11En mars 2021, parce qu'on a commencé en avant, nous avons vacciné 45% des adultes
18:21et presque 100% de ceux qui ont plus de 80 ans.
18:27En Europe, dans l'Union Européenne, le chiffre était 10%.
18:33Et ils étaient très fâchés contre nous.
18:35Et c'était un petit problème politique.
18:39Et vraiment, ils ont essayé de bloquer.
18:43C'est votre point et franchement, vous le défendez.
18:45Il n'y a pas de mea culpa sur le Brexit.
18:47Vous continuez à penser que c'était une bonne chose.
18:50Les Britanniques jugent de manière écrasante.
18:52Vous allez me dire que c'est les sondages.
18:54Que la sortie de l'Union Européenne n'a pas été une bonne chose.
18:56Qu'elle n'a pas permis de réguler l'immigration.
18:58Qu'elle n'a pas permis d'améliorer le système de santé britannique.
19:00Comme vous l'aviez promis pendant la campagne.
19:02Seul un Britannique sur dix dans la dernière enquête Opinium
19:06estime que la sortie de l'Union Européenne a amélioré sa propre situation financière.
19:10A amélioré les salaires.
19:12Un sur dix seulement pense que ça l'a amélioré.
19:14Les autres pensent que ça l'a aggravé.
19:16Comme je viens de vous dire.
19:18Il y avait des sondages avant le vote pour le Brexit.
19:20Qui étaient tout à fait contre le Brexit.
19:22Mais quand ils ont dû faire la décision.
19:24Les Britanniques ont voté pour quitter l'Union Européenne.
19:26Par un marge énorme.
19:28C'était 17,4 millions de gens.
19:30C'était plus de 15 000.
19:32C'est pas tout.
19:34Et les Britanniques ont voté contre l'Union Européenne.
19:36Pour quitter l'Union Européenne.
19:38Pour quitter l'Union Européenne.
19:40Pour quitter l'Union Européenne.
19:42Pour quitter l'Union Européenne.
19:44Pour quitter l'Union Européenne.
19:46C'était plus que dans chaque élection, toutes les élections, tous les votes de l'histoire de mon pays.
19:59On va passer au standard, parce que beaucoup d'auditeurs de France Inter souhaitent dialoguer avec vous, Boris Johnson.
20:06Des auditeurs ?
20:06Oui, des auditeurs. Bonjour Roger !
20:08Oui, bonjour.
20:09On vous écoute.
20:10Alors bonjour France Inter, good morning Mr Johnson.
20:13Bonjour Roger.
20:14Brexit a été une catastrophe pour le Royaume-Uni, il faut l'admettre.
20:17Par exemple pour la recherche et l'innovation qui bénéficiaient très largement des financements de l'Europe.
20:22J'en ai moi-même été victime, j'ai vécu 23 ans au Royaume-Uni, je travaille dans la recherche.
20:27Je suis rentré en France en 2019 parce que l'atmosphère était devenue vraiment trop toxique.
20:32Beaucoup de brexiteurs, comme on vient de l'entendre, regrettent d'avoir voté pour le Brexit.
20:36Vous dites que vous, vous ne le regretterez pas, mais vous excuserez-vous alors un jour d'avoir embarqué votre pays dans cette aventure,
20:43construite sur des mensonges populistes comme les 350 millions pour le NHF et le passeport bleu.
20:47Merci, merci Roger.
20:50Primo, je suis désolé que vous avez quitté Langoterre.
20:59Par contraire, comme Léa vient de dire, il y avait une très grande immigration à Langoterre suivant le Brexit
21:09parce que tout le monde veut habiter dans notre pays.
21:12Sur le plan, sur le dossier de la recherche, nous avons un secteur de haute technologie à Londres, en Angleterre,
21:26qui est plus grand que la France, l'Allemagne et l'Israël en combinaison.
21:33Et on a un unicorn, un nouveau start-up, en valeur d'un milliard de dollars, chaque deux semaines.
21:46Monsieur Roger, vous êtes scientifique, je crois…
21:53Il vous dit mensonges populistes ! Boris Johnson, il vous dit mensonges populistes !
22:00Vous avez fait du mensonge populiste.
22:02Est-ce que ça vous le prenez mal ? Ou est-ce que vous dites oui ?
22:05Non, absolument pas.
22:07Vous n'êtes pas populiste ?
22:08Non, absolument pas.
22:09C'est nous qui avons dit la vérité.
22:11C'était eux qui voulaient rester dans l'Union Européenne, qui ont dit « on va avoir un million de chômage ».
22:21Vous vous souvenez ?
22:23Georges Osborne, il dit qu'il y aurait beaucoup de gens qui n'auront pas d'emploi.
22:31Absolument bullshit.
22:33Ce n'était pas vrai.
22:35C'est ce qu'on peut lire dans le livre.
22:37Quand j'ai fini d'être Premier ministre, le taux de chômage était à un niveau plus bas que depuis 50 ans.
22:51Le taux de chômage des jeunes est à un niveau le plus bas depuis 45 ans.
22:56Et on a eu, je me souviens, 620 000 personnes plus en emploi qu'avant la pandémie.
23:07On ne va pas refaire un référendum.
23:09C'était eux qui ont menti.
23:13C'était eux qui ont fait les mensonges populistes.
23:15Et pourquoi ne vous demander les excuses des resteurs, les remainers ?
23:26Boris Johnson, il faut lire votre livre.
23:29Vous avez votre position, vous la défendez clairement dans le livre.
23:33Beaucoup de Français et d'Européens n'ont pas compris la décision des Britanniques de 2016.
23:36Mais ce n'est pas grave, il reste une minute.
23:39Allez-y, ne m'engueulez pas.
23:41Il reste une minute et je trouverais ça dommage de ne pas dire à l'antenne
23:44qu'il y a aussi des portraits mordants que vous faites de plein de dirigeants du monde entier que vous avez vus,
23:49notamment des Français, et notamment de Michel Barnier, qui a été M. Brexit avec qui vous avez vus.
23:55Alors, pardon, ombrageux, cartésien, méfiant, c'est les trois adjectifs que vous prenez sur Michel Barnier.
24:00Et sur Emmanuel Macron, vous parlez, alors c'est étonnant le portrait que vous faites d'Emmanuel Macron.
24:05Vous dites que vous êtes un peu un amoureux et conduit.
24:09Au début, vous étiez sous son charme, sous le charme d'Emmanuel Macron.
24:12Et puis après, vous dites, j'ai essayé de lui proposer des choses ambilatérales, il n'a jamais voulu.
24:17Parce qu'il veut punir l'Angleterre.
24:20Oui, parce que vous voyez que les Français, quand on a fait l'entrée dans la communauté européenne,
24:29les Français ont demandé des termes très durs et quand on a quitté, ils ont fait la même chose.
24:36Mais, ça ne fait rien.
24:39Emmanuel Macron, Michel Barnier, je les aime beaucoup.
24:43Mais pour retourner à son point de Brexit, le problème de l'Europe, c'est qu'on a un taux de croissance
24:51beaucoup plus inférieur vis-à-vis des États-Unis.
24:56Et il faut voir, ça c'est le problème.
25:00Depuis la crise de 2008, la crise financière, les États-Unis et l'Union européenne avaient tous les deux
25:15à peu près le même produit-prix.
25:17Maintenant, 14 milliards de milliards de dollars.
25:22Maintenant, l'Union européenne a peut-être 15, 16 milliards de dollars.
25:29Les États-Unis, 26.
25:32Et il faut demander pourquoi.
25:34Et c'est parce qu'il y a une culture de régulation qui n'est pas...
25:42Oui, c'est une défense du libéralisme.
25:44Ça c'est sûr que votre livre est aussi une défense du libéralisme.
25:48Il faut penser à ça.
25:50Parce que si on veut de croissance, il faut avoir la liberté.
25:57Une dernière question sur la reine d'Angleterre, Elisabeth II, décédée peu de temps après
26:01votre départ de Downing Street.
26:03Vous racontez votre dernière rencontre avec elle, deux jours avant sa mort.
26:08Elle vous a donné un conseil.
26:10« L'amertume ne sert à rien ».
26:13« L'amertume ne sert à rien », Boris Johnson.
26:16Vous avez compris ce qu'elle voulait dire ?
26:18Oui, et c'est tout à fait vrai.
26:21Et si tout le monde comprenait ça, le monde serait mieux.
26:29Mais elle a dit aussi quelque chose de très utile.
26:33Je ne sais pas si nos auditeurs ont une phobie des pies.
26:37Les oiseaux.
26:38Les oiseaux, des oiseaux blancs et noirs.
26:40Vous avez une phobie des...
26:41Non.
26:42Ok, c'est pas...
26:44Mais en Angleterre, si on voit une seule pie,
26:50on pense que la journée, on trouverait de mauvaises choses pendant la journée.
26:57Donc, elle m'a donné un conseil, une formule magique pour éviter la phobie des pies seules.
27:05Il faut dire aux pies, si vous voyez une pie seule, il faut dire à M. Lapie.
27:12M. Lapie, voilà, bonjour.
27:14Aujourd'hui, c'est le 18 novembre.
27:19C'est lundi ?
27:20Oui, c'est lundi.
27:21Lundi, voilà, c'est lundi le 18 novembre.
27:23Et voilà.
27:25Et voilà.
27:25Pas de problème.
27:26Et ça suffit.
27:26Et c'est parti.
27:27Et tout s'envole.
27:29Et tout s'envole.
27:30Et ça, c'est le tip de...
27:32Le conseil qu'elle vous a donné.
27:34C'est un tip from the top.
27:36A tip from the top.
27:37Merci incitement Boris Johnson d'avoir été l'invité de France Inter.
27:41Indomptable et publié aux éditions Stock.
27:45Merci encore.
27:46Merci beaucoup.
27:47Merci à Harold Manning qui était aussi avec nous en studio.
27:50Qui n'a pas beaucoup travaillé parce que vous avez parlé français.
27:52Oui, en français.
27:53Je parle barbariquement.
27:55Voilà.
27:57Non, c'était très bien, très audible.
27:59Il y a la voix, tout va bien.
28:018h51.

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