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00:00:00RTL, 14h15 à 30, le Bon Dimanche Show, avec Bruno Guillaume.
00:00:10Merci de nous accueillir en ce dimanche après-midi sur RTL, merci de nous accompagner pour le
00:00:16Bon Dimanche Show.
00:00:17Je n'ai pas peur de le dire, d'une légende, puisque celui qui va passer une heure et
00:00:21demie à mes côtés n'est autre que Philippe Manoeuvre.
00:00:25Bonjour cher Philippe.
00:00:26Bonjour Bruno.
00:00:27Et surtout merci.
00:00:28Et j'avais envie de vous dire merci chaleureusement, car à une époque où la télévision m'offrait,
00:00:34moi jeune adolescent de 12 ans, des lives de Georgette Plana ou Zizi Jean-Mer dans les
00:00:39émissions de variétés, vous êtes arrivé le soir à la télévision et vous m'avez
00:00:44fait découvrir ce qui après est devenu une passion, m'a coûté beaucoup d'argent,
00:00:51le rock.
00:00:53Oui, c'était une merveilleuse époque, 82-87, j'étais avec Jean-Pierre Dionné,
00:00:59Antoine Decaune, Pierre Lescure, Alain De Greff et toute une bande, et on essayait toutes
00:01:04les semaines, on avait chacun notre petite émission, c'était Sex Machine, Antoine
00:01:08c'était Ouba Ouba, on avait une culture qui démarrait à l'époque puisque les vidéoclips
00:01:14ont commencé en même temps que les Enfants du Rock, donc on a passé le premier clip
00:01:18de Zizi Top, ça a été incroyable, ça rendait les gens heureux, voir Kit Créole,
00:01:26Zizi Top, et puis on avait arrivé Michael Jackson, Prince, Madonna, la même année,
00:01:31c'était waouh !
00:01:32C'est ça, vous m'avez fait passer de Zizi Jean-Mer à Zizi Top et merci pour ça !
00:01:37Bon, on va parler de la discothèque Rock Ultime qui est sortie il y a quelques jours
00:01:42chez Hugo de Singe, on va parler de ça mais avant cela on a quelque chose chez nous qu'on
00:01:46fait avec tous nos invités, c'est le comité d'accueil, il y a des gens qui vous ont laissé
00:01:49un petit message avant de commencer cette émission, et j'aimerais vous les faire écouter,
00:01:52le premier c'est un journaliste, auteur, musicien, compositeur que vous connaissez
00:01:56bien, qui était conseiller à la rédaction de Rock N'Folk, d'ailleurs il est rentré
00:02:00grâce à vous à l'époque.
00:02:01Je le connais !
00:02:02Oui bien sûr, Jérôme Solini.
00:02:03Coucou Philippe, c'est moi ! Mais oui, moi le seul ami que tu es, que tu reconnais, grâce
00:02:09à son accent, à vrai ! Pour moi comme pour tes copains, la discothèque Rock Idéal Ultime
00:02:16c'est quand on est chez toi et puis que tu nous passes des disques, être le feu allumé,
00:02:21le bonheur quoi !
00:02:22Voilà, tu sais tout ce que je te dois, ma première rencontre avec David Bowie, forcément,
00:02:28ma rencontre avec Chrissy Heinrich, forcément, ma rencontre avec tous ces gens, forcément,
00:02:32puisque tu étais rédacteur en chef du journal et puis tu as fait de moi un conseiller de
00:02:37la rédaction, alors là vraiment le truc auquel je ne m'attendais pas du tout.
00:02:40Donc voilà, alors bravo pour ce bouquin, on attend la suite, le prochain projet, quel
00:02:44qu'il soit et puis merci d'avoir contribué au mien, t'es en photo dans le nouveau bouquin
00:02:51sur Bowie.
00:02:52Voilà, je t'embrasse fort, à bientôt, bisous !
00:02:55Alors Jérôme Solini, il a une chronique dans le livre parce qu'à la fin, moi j'aurais
00:03:00pu écrire encore un an sur ce sujet du rock, mais à la fin j'étais talonné par l'éditeur
00:03:07qui voulait à tout prix envoyer le livre à l'impression et donc j'ai appelé cinq copains
00:03:11dont Jérôme Solini et je lui ai demandé de chroniquer Wings, le fameux album Bend
00:03:16on the Run, le groupe de Paul McCartney, parce que Jérôme, son autre obsession à part
00:03:23David Bowie, c'est les Beatles et oui, c'est vraiment un très super bon copain.
00:03:30Alors un autre qui a décidé de vous laisser un message dans votre comité d'accueil, également
00:03:34journaliste écrivain, présentateur, animateur de radio, les auditeurs d'Airtel le connaissent
00:03:39très bien, il passe souvent une tête dans l'émission d'Éric Janjan, il a également
00:03:42beaucoup écrit pour Rock n'Folk, c'est un message d'Olivier Cachin.
00:04:09Alors Olivier Cachin, c'était le grand journaliste hip-hop, nous on s'occupait du rock et lui
00:04:25s'occupait du rap et donc pour moi c'était un journaliste très important, il fait la
00:04:30charnière entre les deux époques et donc oui, à l'époque où du Velvet, à l'époque
00:04:37en 1969, on lit tous le même article dans Rock n'Folk, c'est Paul Alessandrini, quelqu'un
00:04:43lui a ramené le premier album du Velvet Underground, du groupe de Loury, de John Cale et Nico et
00:04:49on lui a ramené ça de New York et il fait une description totale dans Rock n'Folk et
00:04:54il nous met tous l'eau à la bouche, puisqu'il y a des gens comme même Philippe Catherine,
00:04:58etc. m'en parlaient, enfin on s'est tous mis à rechercher le Velvet Underground, quand
00:05:03on était en vacances en Allemagne, on allait dans tous les magasins de disques chercher
00:05:06le Velvet, des fois j'allais à la Fnac Sébastopol, moi je venais de Chalons en Champagne pour
00:05:11aller à la Fnac Sébastopol, vous avez le Velvet ? Ah non, il y a une liste d'attente,
00:05:15je peux m'inscrire ? Mais monsieur, j'en ai 5 pages, c'est pas la peine, vous ne l'aurez
00:05:19jamais.
00:05:20Donc finalement, il y a une maison de disques française qui nous a sorti le Velvet mais
00:05:244 ans après qu'on ait lu cet article et Philippe Catherine, lui, chez lui, dans sa
00:05:29campagne, il avait enregistré un faux album du Velvet comme il y avait une photo de la
00:05:33pochette et qu'il y avait la liste des titres, il avait fait des chansons, Héroïne, Waiting
00:05:37for the Ball et il disait à tout le monde « moi je l'ai le Velvet » le gars était
00:05:41déjà bien percé.
00:05:42Il était totalement comme ça, oui.
00:05:44Autre message dans votre comité d'accueil, c'est un message de Joe Estar.
00:05:48Philippe Manoeuvre avec qui j'ai fait ma première biographie et qui m'a donné le
00:05:53goût du livre, de faire des livres je dirais, parce que tu es une encyclopédie sur patins,
00:06:00je sors mon dernier roman graphique et je pense à toi, ça s'appelle Super Tanker,
00:06:04je te le fais parvenir, je t'embrasse.
00:06:06C'est pas facile d'avoir un message de Joe Estar, quand on lui a dit que c'était
00:06:09pour vous, il a dit « bien sûr c'est un pote ».
00:06:11Parce que moi, j'ai fait deux livres avec lui, mais le premier c'était vraiment
00:06:15très difficile d'avoir un rendez-vous avec lui pour moi et puis lui aussi parce
00:06:20qu'en fait il y avait des moments de sa vie dont il n'avait jamais parlé à personne
00:06:24et à un moment je suis devenu son psy, on était là, je disais « mais non mais c'est
00:06:29pas grave ». Et on avançait dans sa vie, c'est quelqu'un qui a vécu des trucs
00:06:33très très durs, violents même et je trouve que moi je l'ai aidé sans doute à un moment
00:06:40quand je suis venu lui dire « et pourquoi on fait pas cette bio ensemble ? ». Il était
00:06:45séduit par l'idée tout de suite et depuis je le vois devenir un artiste important.
00:06:50Oui, ce soit le chanteur, un excellent auteur, au cinéma, il fait des livres, il fait de
00:06:57la cuisine, il représente le rhum, tous les produits, les antilles, j'ai envie de dire
00:07:02voilà, il a la place et comme un Snoop Dogg en Amérique, nous on a Joe Estar en France
00:07:07et je trouve qu'il pourrait aller encore plus loin, mais ça va venir.
00:07:10Vous avez raison, en réponse aux Américains, on devrait dans 4 ans leur envoyer Joe Estar
00:07:14pour commenter les JO.
00:07:15Pour commenter les JO olympiques, ça serait formidable, je suis prêt à y aller avec
00:07:18lui.
00:07:19Comité d'accueil de Philippe Manoeuvre, c'est quelqu'un que les auditeurs d'Airtel
00:07:24connaissent bien et pour cause, il a été directeur musical et guitariste de Johnny
00:07:28jusqu'à sa mort, c'est Yarol Poupon.
00:07:30Salut Philman, j'espère que tu vas bien, ça me fait plaisir de te laisser ce petit
00:07:34message.
00:07:35Sache que les années qu'on a passées ensemble au J-Bus à s'occuper de toute cette bande
00:07:41de fous, de dingos qu'étaient les Bratz, les Nast, les Second Sex, les Pollax et autres,
00:07:49moi m'ont vraiment fait un bien fou et je ne te remercierai jamais assez pour m'avoir
00:07:53permis de vivre ces moments-là avec toi, c'était vraiment de la bombe et j'espère
00:07:56qu'il y aura plein d'autres moments ensemble à venir très bientôt.
00:08:00Je t'embrasse.
00:08:01Oh là là, oui, Yarol, je suis très content de tout ce qu'il a vécu.
00:08:06On dirait aujourd'hui, les jeunes diraient que c'est le S, c'est le sang de la veine,
00:08:09Yarol Poupon.
00:08:10Oui, parce que, non mais Yarol, il s'est trouvé avec moi, il y avait une révolution
00:08:15dans Paris, il y avait 25 groupes de rock, on les a aidés sur la scène du J-Bus, mais
00:08:21on les a aidés très, on n'essayait pas d'intervenir dans leur musique.
00:08:25Yarol, il m'a dit, moi, grâce à moi, ils vont jouer juste, Yarol, il faisait les balances,
00:08:30il faisait le soundcheck, il aidait les groupes à prendre les bonnes cordes, les bons instruments,
00:08:34les trucs.
00:08:35Des fois, pendant un concert, il montait sur scène, il réglait une guitare pendant que
00:08:38le type jouait.
00:08:39Grâce à Yarol, on a surtout trouvé les nouveaux téléphones de l'époque qui étaient
00:08:43les BB Brune.
00:08:44Bien sûr.
00:08:45Et ça a été une grande aventure.
00:08:48Franchement, ça nous a soudés, rien ne nous prédestinait à travailler ensemble.
00:08:53On a beaucoup apprécié de ça et on a un peu ramené le rock en France.
00:08:58Et puis après, Yarol est parti avec Johnny, c'était une aventure magique.
00:09:02Vous parliez tout à l'heure de disquaires en la recherche de l'album des Vevet Underground.
00:09:07Eh bien, ça tombe bien, on va finir avec un des plus gros disquaires indépendants
00:09:10de France.
00:09:11Il s'appelle Philippe Marie.
00:09:12C'est votre ami, je sais.
00:09:13Il vous a laissé ce message.
00:09:14Salut Philman, te rappelles-tu quand tu habitais Rue Monge et qu'une certaine Annie Lennox
00:09:21de Eurythmics également et d'un certain petit vendeur de chez New Rose.
00:09:27Voilà, je te dis à bientôt chez Lord Of tu sais où.
00:09:34Bye bye.
00:09:35Alors oui, c'est à une époque, à l'époque des Enfants du Rock, j'habitais Rue Monge
00:09:40au coin de la rue des écoles et un jour, je vais à la laverie avec mon sac de linge
00:09:44et je vois une fille devant moi de dos, je me dis « Ah bah non, tout le monde se fait
00:09:49la tête de la chanteuse d'Eurythmics ! » Et puis il se retourne, c'était la chanteuse
00:09:53d'Eurythmics.
00:09:54Et franchement, on avait une relation très bon.
00:09:59Elle buvait du gin, moi du whisky, donc ça n'a pas été plus loin, mais c'était
00:10:03franchement amusant de sortir sur mon balcon, de se faire bonjour avec Annie Lennox.
00:10:08Vraiment, Annie Lennox, c'est sans doute la chanteuse que j'ai le mieux connue.
00:10:13Vous avez croisé Dave Stewart assez un peu ou qui était son alter ego du groupe Eurythmics ?
00:10:17Alors pas du tout.
00:10:18Elle, à l'époque, elle était avec son copain qui n'était pas Dave Stewart, leur
00:10:23affaire ensemble était terminée.
00:10:25Mais souvent, j'ai fait des interviews des deux et elle me disait « C'est mon voisin,
00:10:29c'est Philippe, on ne craint rien, on est en de bonnes mains ! »
00:10:33Bon, Philippe, vous ne craignez rien ici, vous êtes en de bonnes mains, on va parler
00:10:37de rock et je vous qualifiais de légende tout à l'heure, le mot n'est pas galvaudé,
00:10:42mille histoires de Philippe Manoeuvre.
00:10:44Non, parce que, arrêtez avec ça.
00:10:45Non, vous allez voir.
00:10:46L'autre jour, j'étais en train de manger un sandwich, place de la bourse, et un type
00:10:50passe en vélo, il dit « Oh la légende ! » Je lui dis « Qu'est-ce qu'il y a de légendaire
00:10:54à manger un sandwich ? » Et là, il s'arrête et très gentiment, il me dit « Mais non,
00:10:58je vais vous expliquer M. Manoeuvre, on vous appelle la légende parce que vous avez rencontré
00:11:02les vraies légendes ! »
00:11:03Mais oui, bien sûr !
00:11:04« Ce n'est pas vous la légende, c'est fait que vous ayez rencontré les autres,
00:11:07donc on vous a appelé comme ça par diminution. »
00:11:09Alors justement, ces légendes, vous en parlez, dans cette discothèque rock ultime, vous
00:11:14faites votre bon dimanche show sur RTL, on va se retrouver dans quelques instants, à tout de suite.
00:11:32Philippe Manoeuvre fait son bon dimanche show sur RTL, la discothèque rock ultime vient
00:11:37de sortir, 160 chroniques que vous avez écrites et réécrites.
00:11:41Comment vous avez fait votre choix, Philippe ? Parce qu'à mon avis, vous avez eu du galérer
00:11:45quand même.
00:11:46Oui, et je n'ai pas choisi cette fois-ci, ce n'est pas mes disques à moi, c'est les
00:11:49disques que les gens ont aimés.
00:11:51Par exemple, David Bowie, c'est Let's Dance, c'est Ziggy Stardust, c'est ses deux plus
00:11:55grosses ventes.
00:11:56Oui, je veux bien entendre qu'il y en a d'autres qui vous plaisent, etc.
00:12:00Ils sont cultes, ils sont collecteurs, mais ceux-là, c'est les best-sellers.
00:12:04En fait, l'idée, elle vient de Pierre Bénichoux, j'avais fait un album sur les disques cultes.
00:12:11Les disques qui ont plu à un peu de monde, et puis après, un peu plus.
00:12:15Après l'émission des Grosses Têtes, il me prend un part et me dit « mais t'es complètement
00:12:21con ». On entend la voix de Bénichoux.
00:12:25Il me dit « pourquoi tu n'as pas fait un livre sur les albums qui se sont le plus vendus,
00:12:31ça intéresserait plus les gens que tes conneries ».
00:12:33Et là, je me suis dit « oh, un moment eureka ».
00:12:36Donc, merci Pierre, où que tu sois pour ça.
00:12:39Oui, c'est sur les ventes, vraiment les grosses ventes de disques, parce que par exemple,
00:12:43pour les puristes, évidemment, dans le bouquin, vous parlez des Pink Floyd, mais pas de l'album
00:12:48Dark Side of the Moon.
00:12:49Il y a Dark Side of the Moon et They Wish You Were Here.
00:12:54Parce que The Wall a moins vendu.
00:12:56Exactement, c'est ça, oui.
00:12:57C'est ça, c'est ça.
00:12:58C'est vraiment les ventes.
00:12:59Là, c'est le seul, ce que je voulais.
00:13:03Alors, il y a trois albums qui se sont vendus à 55 millions d'exemplaires au monde.
00:13:07Le ACDC Back in Black, le Michael Jackson Thriller, le Eagles Hotel California, ils
00:13:13sont là.
00:13:14Et les autres albums là-dedans, souvent atteignent 27 ou 29 millions.
00:13:18Oui, ce qui est bien déjà.
00:13:19Black Sabbath Paranoïd, parce que c'est des disques qui ont une très longue durée.
00:13:23Quand Black Sabbath a sorti son album Paranoïd en 1970, il y a des critiques qui ont dit
00:13:28« ce groupe, dans six mois, on n'en parlera plus ».
00:13:32Je suis désolé, ça a duré 50 ans.
00:13:34Et aujourd'hui, il y a toujours, alors qu'on parle, il y a des gens qui vont acheter ces
00:13:40rééditions en vinyle parce que le vinyle revient fort.
00:13:43Et c'est un autre sujet de se réjouir, de se dire que les gens, on leur a tout proposé,
00:13:48le CD, le micro disque, les jukebox digitaux, et puis ils reviennent au vinyle.
00:13:55Parce que c'est un objet culturel parfait.
00:13:57Il y a la pochette, on peut s'abîmer dedans en écoutant le disque, on peut lire les notes,
00:14:01on peut prendre le nom de l'ingénieur.
00:14:03Oui, alors ça, c'est un exercice que moi, ça m'a toujours épaté.
00:14:06Et d'ailleurs, quand vous êtes parodié, on joue sur vent sur ça en disant « ah
00:14:10bah tiens, on enregistrait dans tel studio avec tel ingénieur du son sur tel label,
00:14:14quelle marque de guitare, etc. ».
00:14:15Mais vous le dites bien en préambule du bouquin, à l'époque, c'était un peu
00:14:19le passage obligé.
00:14:20Quand on était Critique Rock, il ne fallait pas déconner avec ça.
00:14:23Il fallait vraiment écouter, savoir, se renseigner et être pointu sur le sujet.
00:14:27Et connaître les titres des phases B, les 45 jours.
00:14:31Jumpy Jack Flash, phase A, phase B, c'était Child of the Moon.
00:14:35Il y avait que les Rock Critiques qui étaient là-dedans, les fans extrêmes.
00:14:39C'était un peu ça.
00:14:40Il n'y avait pas d'école de Rock Critique, mais il fallait connaître tous les groupes
00:14:43ayant fait un disque.
00:14:44À l'époque, ça tenait un bouquin de cette taille-là.
00:14:47Après, c'est parti dans la folie.
00:14:50Aujourd'hui, il y a des millions d'artistes qui mettent des disques tous les jours sur
00:14:53Spotify.
00:14:54Il y en a 10 000, je crois, par semaine.
00:14:56Il n'y a plus de Rock Critique qui puisse écouter 10 000 groupes par semaine.
00:15:00Celui-là me semble bien.
00:15:01Il y a même des gens, paraît-il, qui fabriquent des faux groupes, qui mettent de la fausse
00:15:06musique, qui mettent des ordinateurs en batterie, qui écoutent ça toute la journée et à la
00:15:10fin de l'année, ils vont toucher un chèque de Spotify ou Deezer.
00:15:13C'est d'ailleurs un des gros sujets aux États-Unis avec un gars qui est en train
00:15:17de passer au tribunal parce qu'il a détourné des millions de dollars par ce système-là.
00:15:21Philippe, on va voir si vous avez des points communs avec ces rockers que vous admirez
00:15:26si bien.
00:15:27Est-ce que, comme ACDC, vous avez une passion pour le fromage anglais, Philippe Manoeuvre ?
00:15:31Oui, j'aime bien le fromage.
00:15:33C'était demandé sur la fiche technique des concerts en 2008.
00:15:36Ils voulaient du fromage anglais, les ACDC.
00:15:38Ils voulaient du Stilton.
00:15:39Oui, du Stilton.
00:15:40Qui est un persillais, pour expliquer, parce qu'autant je suis peut-être moins calé
00:15:45en ACDC qu'en fromage, qui est un persillais excellent.
00:15:48Oui, mais c'est un groupe, c'est des écossais qui ont été élevés en Australie.
00:15:51Donc, au niveau du genre goût fromager, qu'est-ce que vous voulez qu'ils fassent ?
00:15:55Est-ce que, comme Bruce Springsteen, qui est un agent de sécurité pour ses guitares
00:15:58pendant ses tournées, vous possédez des objets d'une immense valeur ?
00:16:00Non.
00:16:01Non, j'ai deux, trois bricoles.
00:16:03J'ai une vieille baguette de Keith Moon cassée, qui m'avait dédicacé.
00:16:08J'ai beaucoup de médiators de Keith Richard, de Angus Young.
00:16:13Tu vois, des fois, on ramassait ça avant ou après un concert.
00:16:17Voilà, j'ai des petits trucs, c'est des babioles, quoi.
00:16:20Je n'ai pas d'objet, vraiment.
00:16:22Est-ce que, comme Diana Krall, qui est allergique aux fleurs,
00:16:24vous avez une allergie étrange ?
00:16:26Non, ça va.
00:16:28Je suis allergique aux cons, comme tout le monde.
00:16:32Et Dieu sait que ce n'est pas cool en ce moment.
00:16:35Est-ce que, comme Jim Morrison sur la scène de Miami en 1969,
00:16:38vous êtes assez fier de certaines parties de votre corps ?
00:16:40En fait, c'est la scène où il s'était mis complètement à poil et qu'il avait joué...
00:16:44C'est une légende, on n'a jamais réussi à le prouver.
00:16:47Il est passé au tribunal.
00:16:48D'abord, déjà à l'époque, les gens ne se baladaient pas avec des appareils photos.
00:16:52C'est sûr que ce concert, dont je possède la bande,
00:16:55qu'on trouve sur YouTube, il est apocalyptique.
00:16:57Morrison devient fou, quoi.
00:16:59Il dit aux gens, il y a une centrale atomique,
00:17:01à la fin du concert, on va tous aller la brûler.
00:17:03Tout le monde fait ouais.
00:17:05Mais c'est du délire, quoi.
00:17:06Alors après, est-ce qu'il a exhibé ses parties génitales ?
00:17:09Ou est-ce qu'il a dit, vous voulez que je montre ?
00:17:11On n'a jamais su.
00:17:13Franchement...
00:17:15Là-dessus, on va savoir.
00:17:17Et moi, je fais pareil.
00:17:19Je ne montre pas...
00:17:21Est-ce que comme Keith Richards,
00:17:23qui a sniffé les cendres de son père,
00:17:25je le cite juste pour essayer,
00:17:27il l'a dit dans sa bio,
00:17:29vous êtes curieux de nature ?
00:17:31Bon, j'ai beaucoup fréquenté Keith.
00:17:34C'est un des grands personnages de l'histoire du rock.
00:17:38Il a complètement transformé la guitare électrique.
00:17:41Mais surtout qu'il est l'exemple pour la jeunesse.
00:17:43Le mec a eu tous les excès et il est encore là où j'en voulais pas.
00:17:46Il dit toujours, on n'arrête pas de m'en kikiner
00:17:48avec ces histoires de drogue.
00:17:50J'ai jamais eu aucun problème avec les drogues.
00:17:52J'ai eu des problèmes avec la police,
00:17:54mais pas avec la drogue.
00:17:56C'est extraordinaire.
00:17:58Pour finir, est-ce que comme Marilyn Monson,
00:18:00on a exagéré beaucoup de choses à votre sujet,
00:18:02Philippe Manoeuvre ?
00:18:04Écoutez, Marilyn Monson,
00:18:06c'est quand même le symbole de tout ce qui allait mal
00:18:08dans le rock.
00:18:10C'est un extraordinaire.
00:18:12Elle fait tout ce qu'il ne fallait pas.
00:18:14J'espère que je ne suis pas dans la même catégorie.
00:18:16Même si c'est flatteur.
00:18:19Franchement, je ne pense pas.
00:18:21Marilyn Monson,
00:18:23ça a été trop loin dans beaucoup de choses.
00:18:25C'est Philippe Manoeuvre
00:18:27qui fait son bon dimanche chaud sur RTL.
00:18:29On parle de la discothèque rock ultime
00:18:31qui vient de sortir et on se retrouve dans quelques instants
00:18:33sur RTL. A tout de suite.
00:18:49Le bon dimanche chaud sur RTL
00:18:51avec Philippe Manoeuvre.
00:18:53Philippe, on parlait en préambule, en attaquant l'émission,
00:18:55des enfants du rock.
00:18:57Les enfants du rock ont un peu vieilli
00:18:59mais ils sont restés rockers.
00:19:01Vous le dites d'ailleurs en introduction dans le bouquin.
00:19:03Rockers pour toujours
00:19:05mais pas boomers.
00:19:07On n'est pas des vieux cons
00:19:09puisqu'on a aimé le rock. On ne peut pas être considéré comme ça.
00:19:11Simplement,
00:19:13bien sûr, aujourd'hui, on a l'âge...
00:19:15Moi, j'ai l'âge du rock. Je suis né la semaine
00:19:17où Elvis Presley a sorti son premier 45 tours.
00:19:19J'ai 70 ans.
00:19:21Mais ça a été une aventure incroyable.
00:19:23C'est ce livre qui vous permet de raconter
00:19:25comment le rock est devenu grand.
00:19:27Pour vous, il n'y a rien au-dessus du rock aujourd'hui,
00:19:29Philippe ?
00:19:31En termes de vente,
00:19:33on continue à bien se battre.
00:19:35Quand on regarde les comptes,
00:19:37s'il y a une tournée Rolling Stones, une tournée ACDC,
00:19:39une tournée Guns N'Roses,
00:19:41on regarde à la fin de l'année,
00:19:43le rock reste vraiment une musique
00:19:46Les gens ont ça dans le cœur.
00:19:48Récemment, je suis allé à un concert
00:19:50Je suis allé voir David Hallyday
00:19:52au Palais des Sports.
00:19:54Mais les gens qui sont là dans la salle,
00:19:56c'est la musique de leur vie.
00:19:58Quand il fait une chanson sur papa,
00:20:00quelque chose en nous de Tennessee
00:20:02qu'il nous a fait avec Sylvie qui est venue.
00:20:04J'ai senti la salle,
00:20:06ces chansons-là, cette musique-là,
00:20:08on l'a tous
00:20:10dans l'ADN.
00:20:12D'ailleurs, c'est sur un son de Johnny,
00:20:14très jeune, que vous vous êtes dit...
00:20:16J'ai entendu les guitares jouent,
00:20:18j'avais 9 ans, et on avait un petit transistor
00:20:20japonais à l'époque, toutes les familles
00:20:22avaient ces petits transistors japonais
00:20:24et ça jouait, ça jouait, c'était un peu surf
00:20:26les guitares jouent.
00:20:28Pour moi, j'ai entendu l'appel
00:20:30les guitares jouent, Johnny Hallyday,
00:20:32le rock, voilà. J'étais un des seuls
00:20:34rock-critiques français à défendre
00:20:36mordicus Johnny Hallyday.
00:20:38Je disais, c'est du rock. Il y avait toute une école
00:20:40qui disait, mais non, mais Johnny, c'est pas du rock.
00:20:42Il chante en français, c'est variéteux.
00:20:44Mais moi, si c'est pas du rock,
00:20:46c'est quoi les amis ?
00:20:48Alors justement, voilà, là, j'ai envie
00:20:50de mettre le doigt sur vos talents
00:20:52de critique. Cher Philippe Manoeuvre,
00:20:54j'ai choisi plusieurs morceaux,
00:20:56certains de votre univers, d'autres pas.
00:20:58Plutôt pas,
00:21:00d'ailleurs.
00:21:02Taquin le !
00:21:04Vous allez devoir les critiquer, mais attention,
00:21:06vous n'êtes pas obligés d'être trop méchants, d'accord ?
00:21:08On y va, premier extrait, c'est parti.
00:21:10Et je les choque, choque, choque
00:21:12Depuis toutes les années
00:21:14Et je danse, danse, danse
00:21:16C'est le rappeur Jul avec le titre Folie.
00:21:18Il produit, il a une production incroyable.
00:21:20Il dépasse tout.
00:21:22Il peut faire plusieurs albums
00:21:24en une année.
00:21:26Aucune maison de disques n'a jamais essayé dans l'histoire.
00:21:28Quand Prince voulait prendre ce tournant,
00:21:30Prince, à un moment, a amené
00:21:32trois albums la même année à Warner.
00:21:34Warner lui a dit, non, non, il faut en choisir un,
00:21:36on ne va pas en sortir trois.
00:21:38Et lui, dégagé de toute maison de disques,
00:21:40moi je l'admire pour ça,
00:21:42il fait ce qu'il veut.
00:21:44Et quand il a envie, il nous sort un album,
00:21:46il peut en faire quatre par an, c'est incroyable ce personnage.
00:21:48Autre son que je fais découvrir,
00:21:50enfin que je fais écouter à Philippe Manoeuvre,
00:21:52avec une critique à la suite, bien sûr.
00:21:54On veut du Claudie Musette
00:21:56À en perdre la tête
00:21:58On veut un dernier Chabrol
00:22:00Un petit goût de gnol
00:22:02Un groupe qui s'appelle Trois Cafés Gourmands
00:22:04J'en étais sûr.
00:22:06Là, comment dire,
00:22:08moi je préfère le café
00:22:10expresso, vous voyez,
00:22:12le café gourmand, j'y crois pas,
00:22:14je suis très expresso, sans sucre.
00:22:16D'accord.
00:22:18La discothèque ultime, à l'intérieur,
00:22:20ce sont des albums qui ont fait
00:22:22des millions et des millions de ventes, vous le disiez tout à l'heure.
00:22:24Alors là, je vais vous faire écouter un son,
00:22:26c'est pas des millions de ventes, mais dix milliards
00:22:28de vues, quand même, sur Youtube,
00:22:30c'est ça.
00:22:36Toutou toutou, Baby Shark
00:22:38Toutou toutou, Baby Shark
00:22:40On en dirait quoi ?
00:22:42Bah qu'il y a des gamins qui ont accès à Youtube,
00:22:44mon fils, par exemple, il peut aller voir
00:22:46ça plusieurs fois,
00:22:48c'est des trucs de gamins qui s'envoient des petites
00:22:50news, regarde ça, etc.
00:22:54Ouais, c'est plus...
00:22:56Bon, ça va pas créer un mouvement musical
00:22:58non plus. Non, non, non, on est d'accord.
00:23:00Le dernier son,
00:23:02c'est un titre qui s'est
00:23:04classé numéro 1 au top 50 dans les années 90 de mémoire.
00:23:08Ah je crains le pire !
00:23:10C'est une chanson que vous avez peut-être entendue, c'est ce qu'on appelait une parodie à l'époque.
00:23:15Je m'aime les fèves dans le poulailler, poula poulailler, poula poula poulailler, qu'elle la ferme...
00:23:25C'était une parodie d'un tube roumain du groupe Ozone, fait par un trio français.
00:23:33Par les inconnus ?
00:23:35C'était pas les inconnus.
00:23:37C'était un groupe qui était composé de Florian Gazan, Manu Payette et Bruno Guillon qui est en face de vous.
00:23:43C'est pas vrai !
00:23:45Moi j'avais fait un groupe avec Alain Chabot, les TV Boys, on a tous les mêmes expériences, on a tous fait une grosse déconnade.
00:23:52Mais est-ce que vous, ça vous a payé votre maison ?
00:23:54Non.
00:23:55Eh ben moi si.
00:23:56Bravo ! C'est formidable !
00:23:59Philippe Manoff fait son bon dimanche chaud sur RTL et dans quelques instants, on va parler musique toujours.
00:24:06A tout de suite.
00:24:12Il y a 66 millions d'années, une météorite s'est écrasée sur la Terre et a provoqué l'extinction des dinosaures,
00:24:19laissant la place libre pour une nouvelle ère de technologie, des siècles d'évolution, une éternité d'espoir pour l'humanité.
00:24:28Et comme il restait une heure et demie, on a aussi mis le bon dimanche chaud.
00:24:3314h-15h30, c'est Bruno Guillon sur RTL.
00:24:37Et Philippe Manoff qui fait son bon dimanche chaud sur RTL, la Discothèque Rock Ultime.
00:24:41Alors ça pour tous les fans de rock, c'est vraiment le cadeau idéal pour les fêtes de fin d'année.
00:24:44C'est le bouquin, je voulais pas qu'il manque de choses, je voulais faire plaisir aux gens.
00:24:49Qui a fait la liste ? C'est vous le public.
00:24:53En fait, c'est une genèse. Vous aviez publié à l'origine en 2003 chez Albain Michel la Discothèque Idéale,
00:24:57qui est devenue un modèle, qui est devenue une référence.
00:25:00Six ans plus tard, vous aviez un second volume qui était plus pour des petits compléments.
00:25:05Voilà les lettres que j'avais reçues à Rock'n'Funk.
00:25:07Quoi ? Il n'y a pas Rory Gallagher ? Ok, je vais vous le faire.
00:25:11Et donc là, honnêtement, honnêtement, il y a tout.
00:25:13Et dans ce livre, vous posez cette question.
00:25:15Qu'est-ce qui fait un très grand album rock, un album qui reste ?
00:25:19Vous posez la question dans votre livre et moi, je vous demande la réponse dans l'émission.
00:25:22Qu'est-ce qui fait un grand album de rock ?
00:25:24C'est un album où il y a trois tubes.
00:25:26Il y a trois chansons d'anthologie.
00:25:29Que ce soit Lou Reed, Transformer.
00:25:31Il y a Walk On The Wild Side, Vicious, Perfect Day.
00:25:34Que ce soit Nirvana, Nevermind.
00:25:36Il y a Come As You Are, It Smells Like Deep Spirit.
00:25:39C'est des albums où il y a, c'est comme ça.
00:25:43Il y a Thriller de Michael Jackson.
00:25:45Là, il y en a cinq.
00:25:46Alors là, bon, voilà.
00:25:48Et il y a un truc au cinéma.
00:25:51Ils disaient, qu'est-ce qui fait un bon film ?
00:25:53Disait Jean Gabin.
00:25:54Un, l'histoire.
00:25:55Deux, l'histoire.
00:25:56Trois, l'histoire.
00:25:57Et bien là, on pourrait dire, qu'est-ce qui fait un grand disque ?
00:25:59Un, les chansons.
00:26:00Deux, les chansons.
00:26:01Et trois, les chansons.
00:26:02C'est pour ça qu'il y a des gens qui y arrivent.
00:26:06Moi, je suis en admiration devant Jean-Louis Aubert quand il a écrit Un Autre Monde.
00:26:10Qu'est-ce qu'il lui a...
00:26:11Parce qu'à l'époque, il venait tout le temps les téléphones aux enfants du rock.
00:26:15On les voyait souvent et tout.
00:26:16Et comment ce petit bonhomme, un géant de la musique, a eu cette idée d'Un Autre Monde.
00:26:22Une chanson qui reste.
00:26:23Puisque quand on l'a fait au Rock in Mill, il y a trois ans, au Stade de France.
00:26:27Les gens étaient debout sur leur siège quand on commence Un Autre Monde.
00:26:31C'est des chansons qui vont signifier tellement de choses pour tellement de gens.
00:26:35Ça, c'est admirable pour moi.
00:26:37Alors, vous parlez des rockeurs dans ce livre, mais aussi des rockeuses.
00:26:41Et d'ailleurs, vous dites cela à propos des rockeuses.
00:26:43Être une fille dans le rock, ce n'est pas facile.
00:26:45Certaines de ces pionnières, de Cyndi Lauper à Tracey Chapman, mériteraient d'être dans le livre.
00:26:48Elles ont été des marqueurs.
00:26:50Elles ont aidé des millions de filles à définir leur style.
00:26:52Elles ont imaginé des mots d'ordre formidables.
00:26:54Est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui, c'est toujours aussi difficile pour une fille de percer dans le rock ou pas ?
00:26:59Non, c'est beaucoup plus facile.
00:27:01Et puis, il y a une demande.
00:27:02Regardez Santa, l'accueil que les gens lui font.
00:27:05Il y a une demande pour les nouvelles chanteuses qui ont un peu du coffre,
00:27:08qui ont de l'énergie, qui ont des choses à donner.
00:27:11Mais ça a été difficile.
00:27:12On a vu arriver un premier groupe de filles en 1973, mais ça n'a pas vraiment marché.
00:27:16En 1975, les Runaways avec Joan Jett,
00:27:19qui va faire après en solo I Love Rock'n Roll,
00:27:22qui est resté un des tubes orgasmiques de l'histoire du rock.
00:27:26Et puis après, on a vu arriver Kate Bush,
00:27:28on a vu arriver Madonna,
00:27:30que je traite dans le livre.
00:27:32Mais Madonna, vous avez été l'un des tout premiers à la voir en plateau.
00:27:36Parce que moi, j'avais été frappé par la pochette de son premier album,
00:27:40où elle faisait la mou.
00:27:42Elle avait cette tête dédaigneuse.
00:27:45Aucune chanteuse fait ça.
00:27:47Une chanteuse qui arrive, elle sourit, elle est contente,
00:27:49elle veut rentrer chez le client.
00:27:51Madonna, elle faisait la tête.
00:27:52J'avais écouté le disque, j'étais tombé en admiration devant Holiday.
00:27:57Et là, la maison de disque m'appelle et me dit
00:27:59« Dis donc, elle vient en Angleterre parce que Holiday, ça démarre.
00:28:02Vous ne la voulez pas aux Enfants du Rock ? »
00:28:04Mais oui !
00:28:05On a fait faire une de ses premières télés à Madonna.
00:28:08On a tourné à Hermenonville, à la mer de sable.
00:28:10Et elle a joué Holiday dans le sable, avec ses deux danseurs.
00:28:14Et ce qui était fou, c'est qu'on voyait déjà que ça allait être une star immense.
00:28:18Mais vous le dites, dans le bouquin, elle fait partie de ces artistes,
00:28:21dans le top 3 des femmes les plus connues du monde.
00:28:23Vous dites dans le livre, vous vous êtes retrouvé paumé à l'autre bout de la planète
00:28:26avec un t-shirt de Madonna.
00:28:28J'étais en Australie, dans le bush, j'avais un t-shirt de Madonna.
00:28:31Et à un moment, les bushmen sont venus me dire
00:28:34« Tu ne nous donnerais pas ton t-shirt, tu es reparti torse dû. »
00:28:37Mais ils étaient vraiment admiratifs.
00:28:39Ils disaient tous « Madonna, Madonna ».
00:28:41C'était génial.
00:28:43Franchement, de se dire « Cette femme est connue jusque-là ! »
00:28:47Coober Pedy dans le désert !
00:28:50Alors, vous êtes un critique rock.
00:28:51Mais la question que j'aimerais vous poser, Philippe, c'est vous.
00:28:54Comment est-ce que vous êtes par rapport aux critiques ?
00:28:57C'est-à-dire que là, il y a votre bouquin qui sort.
00:28:59Est-ce que vous allez aller voir sur les sites marchands,
00:29:01ce qu'en pensent les gens, ou vous vous en foutez un peu ?
00:29:04Écoutez, je suis comme tout le monde.
00:29:09Si les gens trouvaient que ce que je fais n'est vraiment pas bien,
00:29:12que c'est mal écrit, j'en prendrais note.
00:29:14Mais jusqu'à présent, ça va.
00:29:16Alors des fois, il y a eu des plaintes.
00:29:18Quand j'avais fait ma discothèque idéale,
00:29:20qui était un peu la discothèque idéale de Philippe Manoeuvre,
00:29:23il y a des gens dans le public qui sont un peu étonnés de mes choix.
00:29:26« Tiens, t'as mis ça, t'as mis ça. »
00:29:28C'était pour eux, c'était presque insultant pour le groupe,
00:29:32notamment pour Metallica.
00:29:34Les fans de métal sont très vindicatifs.
00:29:37J'ai eu beaucoup de remontrances de ce côté-là.
00:29:39Et même un jour, j'interviewais les Metallica à la FNAC,
00:29:42et il y a des gens qui ont parlé à Lars Ulrich de mes choix.
00:29:46Et il a dit « Moi, je ne peux pas attaquer Philippe Manoeuvre. »
00:29:50C'est bien, ce soit Lars qui vous défend, c'est pas mal.
00:29:53Oh, Lars Ulrich a pris ma défense.
00:29:55Du coup, là, j'ai chroniqué le Black Album,
00:29:57le plus gros vendeur de tous les temps.
00:30:00Et figure-toi qu'il y a aussi les fans du début qui disent
00:30:03« Ah ouais, c'est l'album où ils se sont mis à passer à RTL.
00:30:06C'était plus Metallica quand même. »
00:30:08Mais ça, c'est le problème du rock aussi.
00:30:10Le problème du rock, c'est que quand on est un peu sur un côté underground,
00:30:14où tout le monde n'écoute pas, c'est super.
00:30:16Et dès que le groupe commence à percer, les gens disent
00:30:18« Ah ouais, mais ça y est, ça a du succès, ça m'intéresse plus. »
00:30:20C'est un peu débile.
00:30:21Quand les Cures ont explosé en 84,
00:30:23il y avait des gens, ils étaient mortifiés.
00:30:26C'étaient des anticonformistes.
00:30:28D'un seul coup, tout le monde aimait leur groupe.
00:30:30Ils n'aimaient pas ça.
00:30:32Je vous parle de critique parce que nous, on s'amuse à faire quelque chose
00:30:34avec tous les invités qui viennent s'asseoir sur ce canapé,
00:30:36cher Philippe Manoeuvre.
00:30:38C'est les critiques du web.
00:30:40Donc, on a récupéré un de vos bouquins.
00:30:42Votre autobiographie qui est sortie en 2020,
00:30:44« Livre au rock ».
00:30:46Et on est allé sur le site Amazon.com.
00:30:48Et on est allé voir les critiques qui ont été laissées.
00:30:50Vous savez comment ça se passe sur Amazon.
00:30:52On met de une à cinq étoiles.
00:30:54Et puis, on explique pourquoi on aime ou pourquoi on n'aime pas.
00:30:56Ce qu'on aime prendre, c'est les critiques qui nous font rire.
00:30:58Bonnes ou mauvaises.
00:31:00Et je pourrais vous les lire telles quelles.
00:31:02Mais on s'amuse à les passer, grâce à l'intelligence artificielle,
00:31:04dans une autre langue.
00:31:06Donc, je les ai traduites dans une autre langue.
00:31:08A l'oreille, vous me dites si c'est bien ou pas.
00:31:10Et on découvre la critique après.
00:31:12La première critique, on l'a traduite en chinois.
00:31:14Si d'autres fans passent par ici,
00:31:16je suis en train de chercher
00:31:18le titre de la chanson.
00:31:26Bonnes ou mauvaises critiques.
00:31:28Moi, ça me paraît bien.
00:31:30C'est bien.
00:31:32Donc, critique laissée en français.
00:31:34Encore une fois qu'on s'amuse à traduire.
00:31:36C'est DevilCrier02 qui vous a laissé 5 sur 5.
00:31:38Et qui a écrit ça.
00:31:40« J'adore le rock. J'adore ce livre.
00:31:42J'adore le titre de la chanson qui fait pa pa pa
00:31:44pa pa pa pa pa pa pa pa
00:31:46pa la pa pa pa la pa. »
00:31:48Je suis sûr qu'on vous l'a déjà fait.
00:31:50C'est qui le groupe qui fait
00:31:52« l'instant pain » ?
00:31:54Ça m'arrive. Il y avait des gens qui cherchaient des morceaux.
00:31:56Je leur disais « je ne suis pas Shazam ».
00:31:58Ils me chantaient des chansons
00:32:00au téléphone.
00:32:02Quand j'étais rédacteur en chef,
00:32:04ils m'appelaient là-bas au bureau.
00:32:06Deuxième critique, on l'a traduite en danois.
00:32:12C'est moins beau là.
00:32:14Non, c'est bien.
00:32:16Ah bon ?
00:32:18Oui, c'est bien.
00:32:20C'est la langue des vikings.
00:32:22Ça fait peur.
00:32:24Ils vous ont mis 5 sur 5 avec cette critique.
00:32:26Les gens qui disent qu'ils ont acheté le livre
00:32:28et qu'ils n'aiment pas,
00:32:30vous n'aviez qu'à acheter un aspirateur ou une perchose.
00:32:32J'adore !
00:32:34Bravo !
00:32:36Merci à mes lecteurs.
00:32:38La troisième critique, on l'a traduite en javanais.
00:32:42Je ne suis pas Shazam.
00:32:44Je suis un entrepreneur.
00:32:46Je suis toujours en train de travailler.
00:32:48Je suis toujours en train de travailler.
00:32:50Bonne ou mauvaise critique ?
00:32:52Je ne la sens pas.
00:32:54Vous avez 1 sur 5.
00:32:56Mais avant de la découvrir,
00:32:58il faut savoir que ça fait chuter la moyenne.
00:33:00Et là, on se dit que le gars n'a pas aimé le bouquin.
00:33:02Ce n'est pas de votre faute,
00:33:04cher Philippe Manoeuvre.
00:33:06Pascal Toison a mis « La livraison en un jour ouvrée
00:33:08s'est transformée en une semaine ouvrée.
00:33:10»
00:33:12Vous n'y pouvez rien.
00:33:14Quatrième et avant-dernière critique,
00:33:16on l'a traduite en suédois.
00:33:30Bonne ou mauvaise critique ?
00:33:32Je trouve que c'est articulé.
00:33:34C'est une bonne critique.
00:33:365 sur 5.
00:33:38Excellent bouquin pour les anciens rockers.
00:33:40Les vrais.
00:33:42Ceux qui ont connu la musique de qualité.
00:33:44Pas les jeunes cons qui écoutent leur
00:33:46poum tchak de merde.
00:33:48De toute façon, ils ne savent pas lire.
00:33:52Et la dernière, on l'a traduite en croate.
00:34:02Bonne ou mauvaise critique ?
00:34:04Je ne saurais dire.
00:34:06Ratino vous a mis 2 sur 5
00:34:08avec cette critique.
00:34:10Je viens de le recevoir.
00:34:12Dans le descriptif,
00:34:14il est marqué 490 pages.
00:34:16Alors qu'il n'y en a que 281.
00:34:18Déçu.
00:34:20Peut-être que des gens lui ont enlevé des pages.
00:34:22C'est pas de votre faute.
00:34:24En tout cas, je peux vous dire
00:34:26que la discothèque rock ultime
00:34:28qui vient de sortir, le nouveau bouquin de Philippe Manoeuvre,
00:34:30il ne manque aucune page.
00:34:32Vous avez les 160
00:34:34critiques de ce que l'on peut considérer
00:34:36comme le nec plus ultra
00:34:38de la crème de l'élite de la cerise sur le gâteau du rock.
00:34:40Merci Bruno.
00:34:42C'est bien comme définition.
00:34:44Et on en parle avec lui jusqu'à 15h30
00:34:46sur RTL. A tout de suite.
00:35:04...
00:35:06Pardon. Le bon dimanche show
00:35:08avec Bruno Guillon sur RTL.
00:35:10Tu ne vas pas remettre la musique un peu ?
00:35:12Avec Philippe Manoeuvre. Je la remettrai tout à l'heure.
00:35:14Il fait son bon dimanche show et on parle de musique avec lui.
00:35:16La discothèque rock ultime
00:35:18vient de sortir. Philippe,
00:35:20dans le livre, vous dites petit à petit
00:35:22les stars de ce bouquin nous quittent.
00:35:24Gainsbourg, Lauride,
00:35:26les frères Ashton, David Crosby,
00:35:28Little Richard, Jay Lee Lewis, François Zardy.
00:35:30C'est la fin des copains, reste la musique.
00:35:32La musique, c'est un peu le symbole de l'éternité.
00:35:34Oui, je crois.
00:35:36La musique fait du bien aux gens.
00:35:38Pourquoi on écoute de la musique ?
00:35:40Quand on a un coup dur,
00:35:42qu'est-ce qu'on fait ? On met un disque.
00:35:44La musique nous regonfle, requinque.
00:35:46Elle nous redonne du goût à la vie.
00:35:48Moi, ça a toujours été ça.
00:35:50Le rock, on bombait le torse
00:35:52avec cette musique.
00:35:54Nous, on est la génération des rockers.
00:35:56On vient changer le monde.
00:35:58On a un peu raté le changement du monde.
00:36:00On a laissé de la musique.
00:36:02Est-ce qu'il y a un côté transmission
00:36:04dans votre démarche ?
00:36:06Oui. D'ailleurs, j'ai dédié le livre à mes 3 enfants.
00:36:08Manon, Ulysse et Lily Rock.
00:36:10J'en dis, c'est pour vous.
00:36:12Des fois, ma femme me dit,
00:36:14tu pourrais leur expliquer. Ils sont encore petits.
00:36:16Je ne vais pas faire un cours de rock
00:36:18à la maison. Mais je leur laisse
00:36:20ce bouquin et quelques disques.
00:36:22Ils verront ce qu'ils en font.
00:36:24Quelques disques.
00:36:26Même vous, vous êtes
00:36:28incapable de dire le nombre de vinyles
00:36:30que vous avez refilés.
00:36:32Pour moi, Nono,
00:36:34j'en ai des milliers.
00:36:36Mais c'est normal.
00:36:38J'ai passé toute ma vie rédacteur en chef d'un journal rock.
00:36:40Je recevais tout ce qui sortait.
00:36:42J'en ai gardé énormément.
00:36:44C'est mon petit
00:36:46trésor à moi. C'est très rassurant.
00:36:48On ne peut pas me le piquer. Il faudrait 15 jours
00:36:50pour tout emballer.
00:36:52Évidemment, vous parlez
00:36:54du rock.
00:36:56Moi aussi, évidemment, je suis passionné.
00:36:58C'est pour ça que j'ai dévoré ce livre avec beaucoup de plaisir.
00:37:00Mais on a une autre passion en commun. C'est la bande dessinée.
00:37:02D'ailleurs, vous avez été rédacteur en chef de la revue
00:37:04que les plus jeunes ne connaissent pas,
00:37:06mais que j'ai eu la chance de connaître grâce à mes
00:37:08grandes sœurs, Métal Hurlant,
00:37:10qui était de la bande dessinée de
00:37:12science-fiction.
00:37:14C'était autour de Moebius, Philippe Drouillet,
00:37:16Jean-Pierre Dionnet.
00:37:18J'étais un peu au début le grouillot.
00:37:20Je suis devenu rédacteur en chef.
00:37:22C'était incroyable de faire ce journal
00:37:24en tant que margerin.
00:37:26Il y avait énormément de dessinateurs.
00:37:28Des dessinateurs talentueux qui étaient là.
00:37:30En même temps, il y avait
00:37:32la BD rock, il y avait Yves Challand,
00:37:34il y avait Serge Clair.
00:37:36Enfin voilà, il y avait des dessinateurs.
00:37:38Et puis, ça faisait un beau mélange.
00:37:40Et puis à un moment,
00:37:42quand même, Georges Lucas nous a
00:37:44félicités de notre travail.
00:37:46On était contents.
00:37:48C'était un moment où les gens,
00:37:50le monde a découvert la science-fiction.
00:37:52On était là. C'était le bon moment.
00:37:54Il y a un moment où la musique et la bande dessinée
00:37:56se percutent. On a essayé de chercher pour faire une interview
00:37:58un peu spéciale. Et on s'est dit, tiens, on va s'arrêter
00:38:00sur une chanson qui fait
00:38:02Shabam ! Pop ! Plop !
00:38:04Oui ! Shabam ! Pop !
00:38:06Plop ! Oui !
00:38:08Car vous êtes également un grand fan de Serge Gainsbourg.
00:38:10On parlera d'ailleurs de Serge Gainsbourg
00:38:12un peu plus loin dans l'émission.
00:38:14Je sais que vous avez eu la chance de faire une interview
00:38:16avec Serge. Vous vous êtes isolé pendant plusieurs jours
00:38:18avec lui.
00:38:20J'aimerais qu'on parle de ce moment.
00:38:22Mais pour l'instant, voici votre interview.
00:38:24Shabam ! Pop ! Plop ! Oui ! Vous allez comprendre.
00:38:26Cher Philippe Manoeuvre,
00:38:28est-ce que vous aimez, Philippe, qu'on vous...
00:38:30...
00:38:32... les pompes ?
00:38:34Non. C'est pas votre truc.
00:38:36J'avais une expression pour ça.
00:38:38Je disais, la flatterie ne vous mènera nulle part.
00:38:40Et ça remettait
00:38:42les stylos de pompe à leur place.
00:38:44La dernière
00:38:46musicale que vous vous êtes prise,
00:38:48c'était qui ?
00:38:52Franchement,
00:38:54le concert des Red Hot Chili Peppers
00:38:56au Stade de France, la dernière fois où ils sont venus,
00:38:58j'étais là avec
00:39:00le producteur de Rockin' Me,
00:39:02l'Italien, mon copain,
00:39:04et on se disait
00:39:06c'est quand même une musique fabuleuse.
00:39:08C'est étonnant.
00:39:10Et puis 80 000 personnes qui vibrent
00:39:12ensemble, qui s'éclatent ensemble,
00:39:14c'est des moments forts.
00:39:16J'ai eu la chance d'aller les applaudir
00:39:18au Stade des 49 Hertz
00:39:20à San Francisco,
00:39:22donc à la maison, les Red Hot,
00:39:24et j'avoue que c'était assez dingue.
00:39:26C'est vraiment un groupe
00:39:28de live.
00:39:30Une chanson qui fait
00:39:34particulièrement dans votre cœur ?
00:39:36Tout ce qu'a fait Gainsbourg,
00:39:38ça me touche.
00:39:40Franchement, je l'ai mis dans le livre, d'ailleurs,
00:39:42parce qu'il a été
00:39:44le premier artiste au monde
00:39:46à aller enregistrer à Kingston,
00:39:48Jamaïque. Personne n'avait pensé
00:39:50à le faire. Personne n'avait osé.
00:39:52Lui est parti une semaine, tout seul,
00:39:54avec son producteur, Philippe Lorichome.
00:39:56Ils ont ramené l'album aux armes,
00:39:582,5 millions de ventes en France.
00:40:00Le scandale qui a suivi.
00:40:02Grace Jones, Robert Palmer,
00:40:04Joe Cocker, tout le monde qui prend des billets
00:40:06d'avion en disant « moi aussi je vais aller faire un album
00:40:08reggae grâce à Gainsbourg ».
00:40:10Je suis impressionné
00:40:12par ce bonhomme.
00:40:14Qu'est-ce qui vous fait
00:40:16aujourd'hui dans la musique ?
00:40:20Plus rien.
00:40:22À une époque, ça m'énervait.
00:40:24Maintenant, je comprends les motivations.
00:40:26Franchement,
00:40:28ça ne m'énerve plus.
00:40:30Ce qui m'énerve, et je vais vous le dire,
00:40:32c'est l'intelligence artificielle qui fabrique
00:40:34des faux morceaux des Beatles.
00:40:36Moi, quand j'écoute ça, je suis mal.
00:40:38Est-ce qu'on a fabriqué ?
00:40:40Est-ce qu'on en est arrivé là pour faire un faux morceau des Beatles ?
00:40:42Ils sont encore vivants pour deux d'entre eux.
00:40:44Ce n'est pas un cadeau qu'on nous fait
00:40:46du tout.
00:40:48La musique produite par de l'intelligence
00:40:50artificielle qui dit « tiens, on a ressuscité
00:40:52machin qui va vous chanter ça ».
00:40:54Moi, ça me fait peur. Pour moi, c'est de la
00:40:56magie noire. Je ne suis pas du tout d'accord.
00:40:58Si vous deviez aller
00:41:00à la porte de quelqu'un
00:41:02pour un avis musical, vous allez chez qui ?
00:41:04Chez un musicien.
00:41:06Ah oui, bien sûr.
00:41:08Est-ce que le son
00:41:10qui passe,
00:41:12ça vous fait peur ? Non.
00:41:14Mon papa
00:41:16vient de disparaître il y a 15 jours.
00:41:18Il avait 96 ans.
00:41:20Non,
00:41:22c'est inéluctable.
00:41:24Qu'on soit Elon Musk,
00:41:26Philippe Manoeuvre ou Tartan Pion,
00:41:28c'est inéluctable à un moment.
00:41:30Keith Richards décrit ça très bien.
00:41:32La mort, c'est une grande salope
00:41:34parce que d'un seul coup,
00:41:36on tape sur l'épaule, tu te retournes,
00:41:38elle est là, t'es fini.
00:41:40C'est la plus grande salope de toutes.
00:41:42Si vous pouviez
00:41:44un événement de votre vie,
00:41:46ce serait lequel, Philippe Manoeuvre ?
00:41:48Sans doute un concert.
00:41:50Franchement, mon premier
00:41:52boulot, je suis
00:41:54stagiaire au service de presse de RTL.
00:41:561973,
00:41:58le 20 septembre,
00:42:00le 15 octobre, ils organisaient
00:42:02le train des Rolling Stones.
00:42:04Puisque les Rolling Stones, à cause de Keith Richards,
00:42:06l'histoire de drogue était interdite en France.
00:42:08RTL avait loué des trains à la SNCF
00:42:10pour emmener 5000 fans à Bruxelles,
00:42:12voir les Stones, aux Forest National.
00:42:14Et moi, j'étais là.
00:42:16C'est moi qui envoyais les tickets
00:42:18à tous les journalistes.
00:42:20Et à la fin, il restait un ticket,
00:42:22je vais voir l'attaché de presse,
00:42:24il me dit, ça vous dirait d'aller voir
00:42:26les Stones, mon petit Manoeuvre ?
00:42:28Mais quelle joie,
00:42:30quelle aventure incroyable !
00:42:32Autre temps, autre meurtre. Moi, on m'a proposé un Uber
00:42:34pour aller voir la première partie de Louane.
00:42:36Philippe Manoeuvre,
00:42:38est-ce que vous avez des...
00:42:40C'est des bruits de casserole, dont vous n'êtes pas fier ?
00:42:42Peut-être
00:42:44certains sketchs qu'on a fait à la télé
00:42:46à une époque n'étaient pas forcément drôles.
00:42:48Mais non, franchement...
00:42:50Non, parce qu'on était porté par le rock.
00:42:52S'il y avait des trucs
00:42:54qu'il ne fallait pas faire...
00:42:56Mais non, on n'a pas eu de...
00:42:58Je n'ai jamais été en garde à vue
00:43:00qui vous parle.
00:43:02Pour un rockeur, franchement...
00:43:04C'est un peu moyen, moi, Philippe Manoeuvre.
00:43:06Vous savez quoi ?
00:43:08Ne me dites rien, gardez pour vous
00:43:10quelques minutes, et je voudrais que vous me parliez
00:43:12des coulisses d'une interview assez dingue que vous avez faite
00:43:14de Serge Gainsbourg, parce que je sais
00:43:16que vous êtes fan du gars, et je sais que vous avez
00:43:18eu une interview où vous êtes parti avec lui
00:43:20pendant trois jours, et ça, je voudrais savoir
00:43:22ce qu'il s'est passé. Vous restez avec nous, c'est Philippe Manoeuvre
00:43:24qui fait son bon dimanche show sur RTL, à tout de suite.
00:43:28...
00:43:30...
00:43:32J'avais une super blague pour ce jingle.
00:43:34On me fait signe qu'on est déjà à la bourre, alors je me dépêche.
00:43:36Hop, hop ! Bruno Guillon sur RTL.
00:43:38Allez, allez !
00:43:40...
00:43:42La discothèque rock ultime
00:43:44de Philippe Manoeuvre
00:43:46vient de sortir.
00:43:48160 chroniques.
00:43:50166 chroniques.
00:43:52Il y a plein d'albums cultes,
00:43:54en feuilletant l'album,
00:43:56en feuilletant le bouquin.
00:43:58Neil Young.
00:44:00Alors là, j'ai demandé
00:44:02au spécialiste français de Neil Young,
00:44:04Olivier Nuc, du Figaro, de faire la chronique.
00:44:06Parce que, à la fin,
00:44:08l'éditeur voulait que le livre parte
00:44:10à l'impression. Moi, j'avais encore des chroniques
00:44:12que je voulais absolument mettre dedans.
00:44:14Donc j'ai demandé à Jérôme Soligny, Olivier Nuc, Eric Dahan,
00:44:16Isabelle Chelet,
00:44:18Olivier Cachin, de me faire chacun une chronique.
00:44:20Et Neil Young,
00:44:22Nuc, il raconte très très bien.
00:44:24C'est vraiment le seul moment
00:44:26de la vie de Neil Young, qui est un type qui a fait
00:44:28énormément, une quarantaine d'albums,
00:44:30c'est le seul moment où il rencontre le grand public.
00:44:32Et c'est un album
00:44:34fabuleux où il parle de son papa,
00:44:36My Old Man...
00:44:38Franchement,
00:44:40ça c'est un disque...
00:44:42Et alors, les français
00:44:44ont acheté ça à 850 000
00:44:46exemplaires en France.
00:44:48C'est un carton total.
00:44:50À l'époque, ça vendait difficilement
00:44:52le rock, c'était quand même pas le truc
00:44:54très grand public. Mais ce disque-là,
00:44:56c'est le disque absolument
00:44:58réussi.
00:45:00Puisqu'on parle des français, il y en a quelques-uns dans le bouquin,
00:45:02je le disais, et d'ailleurs on finit avec
00:45:04les Daft Punk.
00:45:06Ça c'est quand même le chemin parcouru.
00:45:08Moi, quand j'arrive dans le rock en 72,
00:45:1073, les français,
00:45:12on n'a pas fait grand-chose
00:45:14de bien. Et les gens nous le font
00:45:16un peu remarquer à l'étranger.
00:45:18Et quand Daft Punk annonce
00:45:20sa dissolution et toute la planète
00:45:22pleure de Tokyo à Pékin
00:45:24à Shanghai, tout le monde dit
00:45:26Daft Punk est parti, c'est horrible.
00:45:28Tu dis que c'est incroyable, c'est un groupe français
00:45:30qui a réussi ça.
00:45:32C'est une apocalypse pour les fans.
00:45:34Et puis Daft Punk, ils ont écrit
00:45:36un peu la musique du futur,
00:45:38le tout électronique. Et à la fin
00:45:40de leur dernier album, Random Access Memories,
00:45:42ils prennent le batteur de Michael Jackson,
00:45:44le bassiste de Prince,
00:45:46de Nile Rodgers
00:45:48et de Giorgio Moroder. Et en fait, ils font
00:45:50de la vraie musique en studio.
00:45:52Ils s'éclatent, ils jouent
00:45:54et ils produisent une musique qui est beaucoup plus
00:45:56rock que moi je trouve
00:45:58sublime.
00:46:00Puisqu'on parle d'artistes français, je le disais tout à l'heure,
00:46:02en 1979,
00:46:04vous allez interviewer Serge Gainsbourg
00:46:06pour le magazine Playboy.
00:46:08Et vous allez rester chez lui pendant 3 jours.
00:46:10Et moi, si c'est racontable,
00:46:12parce que j'ai une passion
00:46:14pour Serge Gainsbourg également,
00:46:16qu'est-ce qui s'est passé pendant ces 72 heures,
00:46:18Philippe Manoeuvre ?
00:46:20Déjà, on a eu un moment où c'est découvert.
00:46:22Son disque
00:46:24n'était pas sorti aux armées, etc.
00:46:26Quand je suis venu chez lui, il allait sortir
00:46:28et je lui ai tout de suite dit, ça va cartonner.
00:46:30Ce disque, ça va être énorme.
00:46:32Il ne l'avait jamais vendu.
00:46:34Mélodie Nelson, tout le monde dit c'est le chef-d'oeuvre,
00:46:36c'était vendu à 35 000
00:46:38exemplaires.
00:46:40Et après, quand le disque s'est vendu
00:46:42à 2 millions, il disait,
00:46:44il m'avait prévenu.
00:46:46Il trouvait ça incroyable.
00:46:48Après, ce qui s'est passé, c'est qu'il m'a fait des cocktails.
00:46:50Il avait
00:46:52un cocktail à l'époque qui s'appelait
00:46:54Le Scorpion, où on mélangeait
00:46:56tous les alcools les plus violents
00:46:58et ça avait le goût d'un bonbon.
00:47:00On sirotait ça à la paille tous les deux.
00:47:02On était déchaînés.
00:47:04On avait un attaché de presse très sympa.
00:47:06Il lui disait qu'il faudrait aller acheter des cassettes
00:47:08parce que Manoeuvre, il n'a plus de cassettes.
00:47:10On parlait des heures d'enregistrement.
00:47:12L'attaché de presse allait acheter des cassettes
00:47:14vierges. À un moment,
00:47:16le deuxième soir,
00:47:18Serge me dit, on va aller dîner
00:47:20et je vais te présenter
00:47:22Jane. D'accord. Elle dînait
00:47:24dans un restaurant de la rue de
00:47:26Verneuil, donc on y va.
00:47:28Quand on arrive, juste surprise, c'est que
00:47:30Jane était avec Monsieur Doyon
00:47:32qui lui tenait la main.
00:47:34Ils n'avaient pas prévu du tout de chaise pour nous.
00:47:36Ils avaient l'air d'être dans un dîner d'amoureux.
00:47:38Serge a pris la nouvelle
00:47:40assez difficilement.
00:47:42Il dit, on ne reste pas, alors on y va.
00:47:44Je voulais juste te présenter mon journaliste.
00:47:46On est repartis rue de
00:47:48Verneuil et là...
00:47:50Là, on a picolé
00:47:52grave. Là, on a picolé grave, grave, grave.
00:47:54Ça veut dire qu'il a découvert
00:47:56à ce moment-là qu'elle avait une relation
00:47:58avec Doyon ? Ouais.
00:48:00Et il a pris ça comme un bonhomme.
00:48:02Il a accusé le coup. C'était
00:48:04terrible, mais il ne voulait pas
00:48:06perdre la face.
00:48:08Il m'a appris beaucoup de choses. Il m'a vraiment
00:48:10montré comment un type peut prendre
00:48:12un coup terrible, se retrouver par terre et se relever
00:48:14avec classe, élégance, dire, viens, on va boire un coup,
00:48:16c'est pas grave.
00:48:18Ça, ça m'a beaucoup... C'est Philippe Manoeuvre
00:48:20qui fait son bon dimanche chaud sur RTL et je
00:48:22me réjouis qu'il nous reste encore une
00:48:24demi-heure à passer ensemble. Alors, juste après
00:48:26les infos, je vous ai fait bosser un peu,
00:48:28Philippe. Il y a une phrase qui dit, dis-moi
00:48:30ce que tu écoutes, je te dirai ce que tu es.
00:48:32On vous a donné des situations.
00:48:34Par exemple, un titre
00:48:36pour patienter dans les bouchons, un titre
00:48:38pour aller déjeuner chez sa belle-mère. Il nous a choisi
00:48:40un titre qui m'a fait mourir de rire.
00:48:42L'interview rock ultime de Philippe Manoeuvre
00:48:44va arriver après les infos. RTL, il est
00:48:4615h.
00:48:48...
00:49:04Et avec Philippe Manoeuvre
00:49:06qui fait son bon dimanche chaud sur RTL,
00:49:08la discothèque rock
00:49:10ultime vient de sortir.
00:49:12166
00:49:14chroniques.
00:49:16Alors, évidemment, tout le monde va y trouver
00:49:18son bonheur. On a parlé
00:49:20tout à l'heure du Velvet Underground,
00:49:22on a parlé des Rolling Stones, on a parlé des Beatles.
00:49:24Évidemment, il y a dedans
00:49:26il y a Phil Mack,
00:49:28il y a Dylan,
00:49:30il y a Genesis,
00:49:32il y a Bowie,
00:49:34il y a tout à l'intérieur.
00:49:36Les Doors, Pink Floyd...
00:49:38Voilà, bon...
00:49:40Oui, parce que ça a été une aventure
00:49:42artistique, humaine, artistique.
00:49:44C'était sidérant.
00:49:46Il y avait tout dans le rock. Il y a des chansons
00:49:48pour tout.
00:49:50Franchement,
00:49:52ton papa disparaît,
00:49:54My Old Man de Yann Durie, ça te remonte
00:49:56le moral. Tous les sentiments
00:49:58que tu n'arrives pas à exprimer de ce que tu ressens,
00:50:00c'est là. Il avait fait la chanson
00:50:02pour cette situation.
00:50:04Souvent, ça m'amuse.
00:50:06J'aime trouver des situations
00:50:08étonnantes et il y a toujours une chanson
00:50:10rock qui correspond.
00:50:12Voici l'interview rock ultime
00:50:14de
00:50:16Philippe Manoeuvre. On vous a demandé,
00:50:18en préparant l'émission, de choisir quelques titres
00:50:20en fonction des situations et les auditeurs
00:50:22d'Airtel vont découvrir ces morceaux
00:50:24maintenant. On vous a dit,
00:50:26Philippe Manoeuvre, quel serait le titre
00:50:28idéal pour faire l'amour ? Vous avez choisi
00:50:30celui-ci.
00:50:32Get up, get on up
00:50:34Stay on the scene, get on up
00:50:36Like a sex machine, get on up
00:50:38Tout est dit, je crois.
00:50:40James Brown Sex Machine.
00:50:42C'est une chanson qui dure
00:50:44quand même une quinzaine de minutes dans sa
00:50:46version longue. Alors, tant qu'à faire
00:50:48l'amour, autant y aller.
00:50:50Plus longtemps possible. Alors, on dit souvent
00:50:52sex, drogue et rock'n'roll. Vous parlez beaucoup
00:50:54de rock'n'roll, mais au niveau du sexe et de la
00:50:56drogue, c'était comment, Philippe ?
00:50:58C'était super.
00:51:00Ok,
00:51:02très bien. L'interview rock ultime
00:51:04de Philippe Manoeuvre, un titre pour
00:51:06cuisiner.
00:51:12C'est l'América de Supertramp.
00:51:14Cet album de Supertramp, c'est une merveille.
00:51:16Il y a six tubes là-dessus.
00:51:18C'est Goodbye Stranger.
00:51:20C'est un disque
00:51:22incroyable. Logical Song aussi, il y a sur cet album.
00:51:24Oui, c'est Logical Song.
00:51:26Et comme disaient les types de Supertramp,
00:51:28qu'est-ce que les journalistes pourraient écrire
00:51:30sur nous ? On est mal habillé,
00:51:32on n'a pas de gonzesses top model,
00:51:34on ne prend pas de drogue, mais qu'est-ce qu'ils vont pouvoir dire ?
00:51:36Et quand on rentre
00:51:38dans l'histoire de ce groupe,
00:51:40tout est là, breakfast in America.
00:51:42Un titre pour
00:51:44patienter dans les bouchons.
00:51:46C'est ça que vous avez choisi, Philippe Manoeuvre.
00:51:54Iron Butterfly.
00:51:56C'est incroyable.
00:51:58C'est un morceau qui dure 26 minutes,
00:52:00qui tient une face de 33 tours.
00:52:02Donc si vous êtes dans un bouchon, vous avez le temps.
00:52:04Et ça se finit par un solo de batterie.
00:52:06Vous pouvez imaginer que vous tapez
00:52:08sur les fesses de la mère de Paris.
00:52:10C'est génial !
00:52:12Il y a une de vos réponses qui m'a fait beaucoup rire.
00:52:14On a demandé à Philippe Manoeuvre un titre
00:52:16pour aller déjeuner chez sa belle-mère.
00:52:18Il a choisi ça.
00:52:26Sympathique !
00:52:28Il faut savoir que ma belle-mère
00:52:30est une roqueuse.
00:52:32Et qu'avec son mari,
00:52:34ils suivent les tournées
00:52:36des Stones.
00:52:38Si les Stones font une tournée américaine,
00:52:40ma belle-mère va voir
00:52:422-3 concerts.
00:52:44Je pense qu'elle a autant ou plus
00:52:46de concerts des Stones au compteur que moi.
00:52:48Vous en avez combien, vous, des concerts des Stones ?
00:52:50J'ai arrêté de compter après 80.
00:52:52Je les ai vus
00:52:54très souvent.
00:52:56À chaque fois,
00:52:58c'était magique.
00:53:00C'est incroyable, ce groupe.
00:53:02C'est un groupe
00:53:04qui est très professionnel,
00:53:06qui fait ça depuis 1962.
00:53:08Et ils arrivent encore à brinque-baller
00:53:10comme si c'était leur premier concert.
00:53:12Et ça, c'est admirable.
00:53:14Un titre pour une soirée romantique,
00:53:16vous avez répondu ça.
00:53:18Ce titre, en plus,
00:53:20a une histoire dingue,
00:53:22parce qu'il est revenu au sommet des charts
00:53:24grâce à la série Stranger Things,
00:53:26il y a quelque temps.
00:53:28C'est Kate Bush.
00:53:30Une soirée romantique,
00:53:32c'est une belle voix, une voix magique.
00:53:34Et elle, c'est une personnalité
00:53:36étonnante. Elle habite dans sa ferme.
00:53:38Des fois, elle ne fait rien pendant une décennie.
00:53:40Mais quand elle fait quelque chose,
00:53:42c'est marqueur incroyable.
00:53:44Et puis, c'est la musique du rêve.
00:53:46C'est la musique de la campagne anglaise.
00:53:48Je trouve que c'est vraiment, oui,
00:53:50c'est très romantique.
00:53:52Un titre pour dire je t'aime.
00:53:54Voici le choix de Philippe Manoeuvre.
00:54:02Sunday morning du Velvet Underground.
00:54:08Voilà, parce que
00:54:10on a fait l'amour
00:54:12toute la nuit, le samedi, la dimanche.
00:54:14On se réveille.
00:54:16Et là, on boit un thé.
00:54:18On discute.
00:54:20On va se promener un peu dans la ville.
00:54:22On rêve
00:54:24à la suite.
00:54:26Pour moi, c'est un grand morceau.
00:54:28Et enfin, on vous a demandé un titre
00:54:30pour lire votre discothèque
00:54:32rock ultime, donc le bouquin
00:54:34qui vient de sortir. Vous avez choisi celui-ci.
00:54:36Le message.
00:54:42C'est la musique.
00:54:44Et je trouve que le message est magnifique.
00:54:46En plus, c'est fait par un Français.
00:54:48C'est Mirvez qui a écrit ce morceau.
00:54:50L'ancien guitariste de Taxi Girl
00:54:52avec Daniel Dark.
00:54:54Et puis, c'est très intéressant.
00:54:56C'est un des grands albums de Madonna.
00:54:5810 millions, 12 millions de mondes
00:55:00maintenant.
00:55:02Très, très gros succès en France.
00:55:04Et c'est intéressant
00:55:06parce que Madonna, elle nous a toujours projeté
00:55:08sa beauté. Et là,
00:55:10c'est un moment où elle a 45 ans.
00:55:12Qu'est-ce que fait une chanteuse sexy
00:55:14de 45 ans ? Elle se réinvente.
00:55:16Et ça, je trouve
00:55:18que c'est cette capacité de se réinventer,
00:55:20d'être toujours magique.
00:55:22Music.
00:55:24Est-ce que ce n'est pas ça, d'ailleurs, l'apanage des grosses stars
00:55:26du rock ?
00:55:28Que ce soit Bob Dylan ou Madonna, ils changent de tête
00:55:30à chaque pochette.
00:55:32On peut dire en commun.
00:55:34C'est Philippe Manoeuvre qui fait son Bon Dimanche Show
00:55:36sur RTL. Alors, Philippe, dans quelques instants,
00:55:38il y a Patrick Chanfray qui va venir nous rejoindre
00:55:40et qui est allé au plus
00:55:42près des gens
00:55:44pour en savoir un peu plus sur Philippe Manoeuvre.
00:55:46Restez là.
00:55:52Le Bon Dimanche Show sur RTL,
00:55:54c'est un peu comme une glace à la vanille
00:55:56pendant un concert des Gypsy Kings.
00:55:58On se demande un peu ce que ça fait là.
00:56:00Ça fait toujours plaisir.
00:56:04Bruno Guillon, jusqu'à 15h30.
00:56:06Trop bien.
00:56:08En plus, il y a de la crème chantilly.
00:56:10Philippe Manoeuvre fait son Bon Dimanche Show
00:56:12sur RTL, la discothèque
00:56:14rock ultime
00:56:16vient de sortir. Alors, l'objet
00:56:18est beau parce que quand on feuillette, il y a quelques
00:56:20albums que j'ai à la maison. Il y en a d'autres que
00:56:22j'ai pu avoir mais que je n'ai plus.
00:56:24Notamment, je vois un album de The Woo.
00:56:26Mais alors, il y a un truc qui est dingue, c'est que la numérisation
00:56:28des pochettes, c'est vous aussi qui avez géré
00:56:30la numérisation des pochettes ?
00:56:32Oui, j'ai voulu trouver vraiment les pochettes
00:56:34originales. Si c'est un groupe anglais,
00:56:36la pochette anglaise. Si c'est un groupe américain, la pochette
00:56:38américaine. Et puis,
00:56:40j'ai été chez les disquaires
00:56:42essayer de retrouver ça. Mes copains de chez
00:56:44Gilbert, des crocodisques,
00:56:46etc. J'amenais ça
00:56:48chez le scanner. On a aussi les
00:56:50étiquettes du disque avec la
00:56:52liste des titres. On a les 40 ceintures
00:56:54qui sont sorties de l'album. On avait
00:56:56essayé de mettre vraiment les petits plats dans les
00:56:58grands pour que les gens puissent lire
00:57:00ce livre de plusieurs façons. Ils peuvent le feuilleter
00:57:02rapidement. Ils peuvent rentrer
00:57:04dans le détail de la fabrication
00:57:06des albums. Voilà.
00:57:08Il y a des moments qui m'ont ému dans ce bouquin.
00:57:10Je vous le disais tout à l'heure en préambule.
00:57:12J'ai une grande sœur qui a 11 ans de plus que moi
00:57:14et qui donc avait plein d'albums.
00:57:16Et quand j'ai feuilleté le bouquin, il y a des
00:57:18pochettes. Par exemple celle-ci,
00:57:20Gigi Kael, Naturally. Moi, j'étais
00:57:22gamin. C'est-à-dire que ma sœur
00:57:24écoutait ça. Elle avait 18 ans.
00:57:26Moi j'en avais 7. Et je trouvais ça génial
00:57:28la pochette avec... Avec cette
00:57:30espèce de raton laser. Exactement.
00:57:32Avec une veste.
00:57:34Et puis Gigi Kael,
00:57:36qu'est-ce que c'est que cette musique de Martien ?
00:57:38Et la France est son plus gros
00:57:40pays de vente, plus qu'aux
00:57:42Etats-Unis. Vraiment, les Français
00:57:44et Gigi Kael, il y a une histoire d'amour.
00:57:46Cette espèce de
00:57:48vieux bonhomme... Parce qu'il a toujours été
00:57:50vieux, Gigi. Qu'il ait 20 ans ou
00:57:5270 ans, il avait la même tête, la barbe
00:57:54de 8 jours, les grosses lunettes, les cheveux
00:57:56blancs... Bougon. Très bougon.
00:57:58Il y a du Queen, il y a du The Clash.
00:58:00Ce bouquin est vraiment génial.
00:58:02La discothèque rock
00:58:04ultime de Philippe Malovre. Alors,
00:58:06Philippe, il y a Patrick Chanfray qui vient de nous rejoindre.
00:58:08Patrick, chaque semaine, vous
00:58:10vous retrouvez au plus près de nos auditeurs, en vous
00:58:12rendant dans la ville de naissance
00:58:14de notre invité. Effectivement, Bruno.
00:58:16Et c'est la raison pour laquelle, contre toute attente,
00:58:18je me suis rendu à la Chapelle Fait-le-cours.
00:58:20Mais si. Exactement.
00:58:22Alors, pour les personnes qui ne sacheriez pas,
00:58:24qui ne saveriez pas,
00:58:26qui ne sachent pas,
00:58:28qui ne sauraient pas conjuguer ce
00:58:30verbe, procurez-vous un mècherelle dans un premier
00:58:32temps. Et pour les autres, sachez que
00:58:34la Chapelle Fait-le-cours, c'est tout mignon, c'est une ville.
00:58:36Enfin, une ville. C'est un village,
00:58:38une bourgade.
00:58:40Je n'ai pas trouvé tout de suite.
00:58:42Mais c'est à côté du Moulin de Valmy.
00:58:44C'est à peu près après le Moulin de Valmy.
00:58:46Tu tournes, et c'est la descente.
00:58:48Là, j'étais en pleine descente.
00:58:50Y compris mon pauvre GPS,
00:58:52à un moment donné, il m'a dit
00:58:54de m'arrêter. Il s'est jeté par la fenêtre
00:58:56et il s'est donné la mort dans le fossé.
00:58:58Vraiment, c'était très particulier. Alors, effectivement, on l'a dit,
00:59:00la Chapelle Fait-le-cours, c'est proche
00:59:02de Villiers, en Argonne, aussi.
00:59:04Dombal, en Argonne.
00:59:06Florent, en Argonne.
00:59:08Saint-Menou.
00:59:10Émilie. En Argonne ?
00:59:12Non, en Croc-Top. Quand je suis arrivé, Émilie,
00:59:14elle était en Croc-Top. Elle était toute belle, comme ça, très sexy,
00:59:16au milieu du village. Il y a Émilie
00:59:18in Paris. Et là, c'était Émilie
00:59:20in La Chapelle Fait-le-cours.
00:59:22Je m'approche d'elle, d'Émilie,
00:59:24et elle me dit. « Je suis ici sur les
00:59:26traces de Philippe Manoeuvre pour vendre à Netflix
00:59:28une série biopique très rock'n'roll,
00:59:30bébé. » Bon, visiblement,
00:59:32elle avait pris un coup de froid.
00:59:34Mais force est de constater qu'en trois saisons,
00:59:36elle a un français impeccable.
00:59:38On se promène tous les deux sur
00:59:40la grande avenue de La Chapelle Fait-le-cours.
00:59:42Et à la fin de l'avenue, au bout de
00:59:4450, Émilie me demande
00:59:46de l'accompagner à l'arrêt de buffles.
00:59:48– De bus ? L'arrêt de bus ? – Non, non, l'arrêt de
00:59:50buffles. C'est un gros animal à cornes
00:59:52qui vient vous chercher en tirant une calèche.
00:59:54C'est formidable. Et nous voilà partis,
00:59:56tous les deux, pour Chalons
00:59:58sur Marne. Ville dans laquelle,
01:00:00Philippe, vous étiez au lycée Pierre
01:00:02Bayen. Lycée
01:00:04où était aussi le dessinateur Cabu.
01:00:06Et Bertrand Mercier, d'ailleurs.
01:00:08– Alors, par contre, moi, je ne connais pas Bertrand Mercier.
01:00:10– Eh ben, moi, non plus.
01:00:12– Ah, d'accord. – Là, vraiment, j'ai
01:00:14aucune idée de qui c'est. Mais à croire
01:00:16le régiste de l'établissement, il a fait toute sa
01:00:18scolarité là-bas, lui aussi.
01:00:20Après cette recueillie
01:00:22sur votre passé scolaire, Philippe,
01:00:24on s'assoit au café de La Place
01:00:26aux Chevaux. Émilie continue
01:00:28à me conter votre
01:00:30fantastique expérience. Vous avez écrit
01:00:32pour la presse, on l'a dit, pour la bande dessinée,
01:00:34mais aussi les biographies des
01:00:36Rolling Stones, des Sex Pistols,
01:00:38ou encore celles de Bertrand Mercier.
01:00:40Où on y apprend qu'il était
01:00:42un élève sans histoire, au lycée Pierre Baillat,
01:00:44chalon sur bar.
01:00:46Lorsque, soudain, tout à coup,
01:00:48je quitte Émilie un peu vite,
01:00:50car j'allais louper mon buffle de retour,
01:00:52en route,
01:00:54je m'arrête au kiosque
01:00:56à Journeaux pour acheter le dernier
01:00:58Rock'n'Folk. Vous avez brillamment
01:01:00œuvré, Philippe, avec cette semaine,
01:01:02d'ailleurs, un splendide article qui nous explique
01:01:04pourquoi Bertrand Mercier
01:01:06n'est pas devenu rockstar,
01:01:08mais est devenu, finalement, la star de cette chronique
01:01:10d'aujourd'hui.
01:01:12J'en ai bien l'impression.
01:01:14Je regarde mon téléphone et j'ai un dernier
01:01:16message d'Émilie.
01:01:18Oui, pardon, j'ai oublié un truc de fou.
01:01:20Philippe a interviewé James Brown chez le dentiste.
01:01:22Hein ? Oui, je vais reprendre une suse,
01:01:24merci. Elle était encore visiblement au café,
01:01:26c'est tant mieux. Santé à elle. D'ailleurs,
01:01:28je ne sais pas si vous en aviez connaissance, Philippe,
01:01:30mais on a un document sonore exclusif
01:01:32de cette interview chez le dentiste.
01:01:34Waouh !
01:01:36Waouh !
01:01:40Visiblement
01:01:42une carie très douloureuse.
01:01:44Alors, Philippe,
01:01:46pour certains, vous serez toujours l'homme à la voix
01:01:48aussi reconnaissable que ses lunettes noires.
01:01:50Pour d'autres, vous serez toujours
01:01:52celui qui a eu la chance d'être dans le
01:01:54même lycée que Bertrand Mercier.
01:01:56Mais pour l'ensemble des Français,
01:01:58grâce à vous, eh bien, on est tous
01:02:00des enfants du rock et on est heureux de vous appeler
01:02:02Papa.
01:02:04Merci Patrick !
01:02:06Merci Bertrand !
01:02:08Et on embrasse Bertrand, merci.
01:02:10C'est une vraie histoire l'interview
01:02:12chez le dentiste de James Brown ?
01:02:14Oui, parce qu'il était en prison,
01:02:16parce qu'il s'était très mal compliqué, il a fumé du crack,
01:02:18il avait fait des conneries. Et là-bas,
01:02:20boum, prison, puis au bout de deux ans,
01:02:22ses avocats contactent Canal+,
01:02:24et demandent si on pourrait pas
01:02:26organiser une interview.
01:02:28Interviewé en prison, il aurait fallu un an
01:02:30de paperasse, etc.
01:02:32Et l'avocat avait eu l'idée de demander
01:02:34à James de feindre une rage
01:02:36de dent terrible, il n'y avait pas de
01:02:38quoi le soigner en prison, donc on l'a emmené
01:02:40chez son dentiste. Et donc moi, j'étais
01:02:42installé dans la salle d'attente
01:02:44avec mon équipe, on a vu arriver les voitures
01:02:46de police, ils se sont arrêtés,
01:02:48James est sorti, rentré
01:02:50chez le dentiste, les flics attendaient dehors,
01:02:52et il est rentré dans la salle
01:02:54d'attente, il était magnifique, il avait mis une
01:02:56super veste, son avocat lui a donné
01:02:58un foulard sublime,
01:03:00et on a fait l'interview pendant
01:03:0220 minutes, quoi, on a eu
01:03:0420-25 minutes avec James.
01:03:06Et il est reparti en prison
01:03:08avec sa voiture de police,
01:03:10et l'interview a été rachetée par Good Morning
01:03:12America, l'émission...
01:03:14Ils m'ont passé là,
01:03:16et trois semaines
01:03:18après, il sortait de prison. Tout le monde s'était rappelé
01:03:20que bon, voilà, finalement, allez, hop,
01:03:22il est ressorti, et il est
01:03:24venu à Paris, il a fait merci,
01:03:26et là, il nous a embrassés,
01:03:28il était tellement content.
01:03:30Oui, parce que souvent dans ces cas-là, le gars sorti, on dit
01:03:32bon, il y a prescription, c'était il y a quelques semaines,
01:03:34ça tombe bien, puisque dans quelques
01:03:36instants, cher Philippe Manoeuvre, nous
01:03:38allons faire votre interview, il y a
01:03:40prescription. Vous avez presque tout connu dans le rock,
01:03:42les soirées, les concerts, les afters,
01:03:44les secrets, et donc
01:03:46il va falloir qu'on fasse cette interview pour faire
01:03:48un point à date, ça arrive sur
01:03:50RTL, à tout de suite !
01:03:52...
01:03:54...
01:03:56Le saviez-vous ? Le Bon Dimanche Chaud est la
01:03:58seule émission qui est aussi savoureuse
01:04:00avec une douzaine d'huîtres qu'avec un paquet de chips.
01:04:02...
01:04:04RTL tous les dimanches,
01:04:06c'est Bruno Guillon.
01:04:08J'aurais préféré le bruit de l'huître
01:04:10au bout à faire un ...
01:04:12J'adore ! On a quelqu'un, originaire de Charente-Maritime,
01:04:14Philippe, vous vous doutez bien que les huîtres du bassin de
01:04:16Marais-Noléron, c'est ma drogue quotidienne.
01:04:18Philippe Manoeuvre fait son
01:04:20Bon Dimanche Chaud sur RTL, la
01:04:22hypothèque rock ultime, 166,
01:04:24chronique, pour
01:04:26ce qui se fait de mieux,
01:04:28dans le domaine du rock et de la pop.
01:04:30C'est marrant,
01:04:32vous dites ce qui se faisait de mieux,
01:04:34mais je ne vous sens pas dans le délire
01:04:36de c'était mieux avant.
01:04:38Vous n'êtes pas comme ça, en fait.
01:04:40Vous n'êtes pas un peu le vieux tonton chiant qui dit
01:04:42de toute façon, aujourd'hui, on ne sait plus faire de la musique.
01:04:44Parce qu'à l'époque,
01:04:46il y avait un mec qui faisait l'imitation de moi,
01:04:48il disait, ouais, c'est moins bien que les Stones
01:04:50de 1969.
01:04:52Je me suis toujours dit,
01:04:54il a raison, quelque part,
01:04:56là, il y avait un piège, tu vois,
01:04:58et il ne fallait pas tomber dedans.
01:05:00J'ai essayé, et puis être
01:05:02rédacteur en chef de Rock'n'Fall 30 ans,
01:05:04j'étais obligé d'être ouvert aux jeunes musiques.
01:05:06J'ai vu arriver des mouvements de jeunesse.
01:05:08Des fois, je me disais, ça va un peu loin, là,
01:05:10cette affaire.
01:05:12Et puis après, tu te dis,
01:05:14mais en fait, c'est l'histoire des nouveaux gamins,
01:05:16ils veulent le faire comme ça,
01:05:18pourquoi ça comme ça, pourquoi pas ?
01:05:20Allons-y, suivons-les.
01:05:22C'est très excitant de faire confiance à la jeunesse.
01:05:24Moi, dans mon équipe, je prenais des gamins.
01:05:26Une fois, une photographe arrive,
01:05:28je regarde trois photos, je dis, bon, vous allez travailler pour nous.
01:05:30En trois photos,
01:05:32je savais que cette fille avait du talent,
01:05:34c'était Gaël Guesquière,
01:05:36qui est vraiment, qui fait aujourd'hui carrière
01:05:38en sortant des livres de photos.
01:05:40Mais, voilà,
01:05:42je suis très content d'avoir découvert
01:05:44des jeunes écrivains, des jeunes photographes,
01:05:46et puis aider des jeunes groupes
01:05:48comme les Bébés Brunes ou d'autres,
01:05:50à trouver leur public, ça, c'est magnifique, quoi.
01:05:52Mais alors, c'est marrant que vous parliez de jeunes,
01:05:54est-ce que vous avez conscience que pour les jeunes de la génération 2000,
01:05:56c'est des gens qui ne vous ont découvert pas
01:05:58grâce à Rock'n'Folk, pas grâce à
01:06:00Metal Hurlant, dont on parlait dans vos interviews,
01:06:02Non, c'est grâce à la Nouvelle Star.
01:06:04C'est grâce à la Nouvelle Star d'MC, ça.
01:06:06Vous êtes conscient, quand même, de ça ?
01:06:08L'autre fois, alors,
01:06:10j'ai vu ça avec Eddy de Pretto,
01:06:12il me voit et il fait, ah, alors là, je veux ma photo
01:06:14avec toi, parce que je t'ai découvert à la Nouvelle Star.
01:06:16Mais j'étais hyper flatté,
01:06:18je me dis, bah ça, alors.
01:06:20Oui, j'en ai...
01:06:22C'est un bon souvenir, pour le coup, la Nouvelle Star ?
01:06:24Ah oui, les deux premières saisons,
01:06:26formidables, la troisième,
01:06:28c'était plus difficile,
01:06:30et franchement,
01:06:32mais les deux premières saisons,
01:06:34on s'est bien éclaté.
01:06:36Je le disais tout à l'heure, vous avez tout connu dans le rock,
01:06:38les soirées, les concerts, les afters, les secrets,
01:06:40on va vous faire une interview, il y a prescription,
01:06:42des mots, d'accord, qu'on peut associer
01:06:44au milieu du rock, et vous me dites
01:06:46si oui ou non, vous avez connu
01:06:48ou expérimenté, vu,
01:06:50ce dont je vais vous parler,
01:06:52si vous voulez développer, on développe, si vous voulez pas développer,
01:06:54on développe pas.
01:06:56Je vous cache pas que ça m'arrange si on développe,
01:06:58puisque de toute façon, il y a prescription,
01:07:00c'est le nom de l'interview. La drogue ?
01:07:02Ah, j'en ai vu passer
01:07:04des drogues et des drogués,
01:07:06mais je crois que la musique
01:07:08était plus importante, pour tous ces gens,
01:07:10regardez Kieff Richard,
01:07:12je sais qu'il s'est drogué,
01:07:14mais il a toujours été là,
01:07:16il n'a jamais raté un concert des Rolling Stones.
01:07:18Il y avait, je crois que
01:07:20il y avait le respect de la musique
01:07:22plus que la drogue, c'était un moyen
01:07:24peut-être des fois de conduire
01:07:26toute la nuit pour aller au concert suivant,
01:07:28en prenant du speed,
01:07:30ou des fois de faire un break en fumant un pétard,
01:07:32mais la musique était plus importante.
01:07:34L'alcool ?
01:07:36Ah, l'alcool, c'est le gros piège.
01:07:38Parce qu'on est dans un métier,
01:07:40on est les forces de la joie, Bruno,
01:07:42et on fait des concerts,
01:07:44on fait des spectacles,
01:07:46on est là pour distraire les gens,
01:07:48donc on ne supporte pas les gens déprimés,
01:07:50et il y a un bon moyen
01:07:52que plus personne ne soit déprimé,
01:07:54c'est la coupe de champagne,
01:07:56et donc c'est un métier où il y a énormément d'alcool.
01:07:58Moi j'étais rédacteur en chef d'un journal rock,
01:08:00si j'avais une bouteille
01:08:02du whisky américain
01:08:04dont on ne peut pas dire le nom, le Jack Daniel's,
01:08:06ça ne paraissait pas choquant aux gens,
01:08:08et l'alcool,
01:08:10oui, c'était piégeux.
01:08:12Le sexe ?
01:08:14Ah, le sexe, c'est le bonheur, c'est tout, c'est ce qu'on aime.
01:08:16Les dégradations de chambres d'hôtels,
01:08:18on a souvent parlé de stars du rock qui foutaient
01:08:20leurs chambres d'hôtels en l'air, c'est vrai ?
01:08:22Oui, et puis après, les managers sont intervenus.
01:08:26Vous aviez des managers comme
01:08:28le manager de Led Zeppelin,
01:08:30il s'en foutait totalement, il arrivait en bas,
01:08:32il disait combien de télé ils ont jetée par la fenêtre ?
01:08:34500, je vais vous donner 500 dollars par télé,
01:08:36il posait ça en cash, tout le monde disait
01:08:38c'est génial, vous revenez quand vous voulez.
01:08:40Après, oui,
01:08:42quand c'est les groupes punks qui ont commencé
01:08:44à dégrader les chambres
01:08:46d'un hôtel Place de la République,
01:08:48là c'est moins passé. Et puis en plus,
01:08:50personne n'avait les moyens de payer le lavabo
01:08:52qui venait de faire tomber par terre.
01:08:54Alors justement, vous parlez personne n'avait le moyen,
01:08:56les sommes d'argent mirobolantes dépensées, le fric facile,
01:08:58les bifetons qui partaient dans les bars,
01:09:00dans les soirées, etc, vous avez vécu ça ou pas ?
01:09:02Oh bah oui,
01:09:04mais il y a prescription.
01:09:06Les bagarres ?
01:09:08Écoutez, franchement oui,
01:09:10parce qu'à un moment c'est territorial le rock,
01:09:12donc il y avait un peu des bagarres,
01:09:14surtout en Angleterre, c'était en Grande-Bretagne
01:09:16que ça se jouait, franchement,
01:09:18être habillé en punk, ça ne plaisait pas
01:09:20à tout le monde. Les punks, les mods.
01:09:22Les mods et les rockers, c'est moi ça j'ai pas connu,
01:09:24j'étais un peu trop gamin.
01:09:26Moi je ne suis pas arrivé en Angleterre avant 1968,
01:09:28alors vous voyez,
01:09:30avant oui c'était 64, 67,
01:09:32c'est les batailles sur la plage de Brighton,
01:09:34les types avaient besoin de ça,
01:09:36trop de testostérone et tout,
01:09:38et puis après,
01:09:40en fait c'était nous contre le monde,
01:09:42alors il n'y avait pas de bagarre,
01:09:44mais on voulait gagner la partie.
01:09:46Et enfin, il y a prescription, est-ce que vous avez déjà vécu,
01:09:48bien un artiste, un groupe,
01:09:50un moment de solitude sur scène ?
01:09:52Sur scène ?
01:09:54Comme quoi ?
01:09:56L'alchimie ne prend pas,
01:09:58ou l'alchimie ne prend plus,
01:10:00ou un naufrage parce que trop bourré, trop drogué ?
01:10:02Ah oui, alors ça c'est TD, PJ,
01:10:04trop défoncé pour jouer,
01:10:06ça peut arriver, ça peut arriver.
01:10:08Malheureusement,
01:10:10mais moi franchement,
01:10:12quand je gérais les concerts au J-Bus,
01:10:14il n'était pas question de ces trucs-là,
01:10:16c'était paramilitaire,
01:10:18on est là pour le spectacle.
01:10:20Donc si t'es trop défoncé pour jouer,
01:10:22reviens demain, tu vois, c'est très cool,
01:10:24ça va, ok, c'est ton droit,
01:10:26mais viens pas nous embêter sur scène,
01:10:28ça apportera rien.
01:10:30Est-ce que vous avez eu, pour certains artistes,
01:10:32et je vais finir là-dessus,
01:10:34le sentiment parfois que c'était le concert de trop ?
01:10:36On parlait tout à l'heure des Stones,
01:10:38l'énergie de Mick Jagger sur scène,
01:10:40encore aujourd'hui, est complètement dingue.
01:10:42Dans les groupes cultes,
01:10:44on pourrait parler de Paul McCartney,
01:10:46qui joue encore sur scène,
01:10:48et qui a encore une pêche de dingue.
01:10:50Il n'y a pas un artiste, un jour, où vous vous êtes dit,
01:10:52il n'aurait pas dû le faire.
01:10:54Non, jamais, parce que c'est quand même la rencontre
01:10:56d'un artiste avec des gens qui l'aiment,
01:10:58on pardonne.
01:11:00Moi, je vois bien, il y a des fans des Stones,
01:11:02et ça joue moins vite.
01:11:04Le batteur devient le maillon faible.
01:11:06C'était le problème de Police aussi,
01:11:08quand ils sont revenus,
01:11:10où Copland, globalement, il galérait un peu à suivre.
01:11:12C'est ça le problème.
01:11:14Après, il y a le problème du chanteur,
01:11:16parce que la voix, elle s'en va.
01:11:18Non, franchement,
01:11:20ça n'empêche pas
01:11:22des chanteurs canoniques
01:11:24de venir faire plaisir à leurs fans.
01:11:26On en a les exemples tous les jours.
01:11:28Mick Jagger m'a dit un jour,
01:11:30« Philippe, il y a une seule règle dans ce métier,
01:11:32est-ce qu'il y a des gens
01:11:34qui sont prêts à payer pour voir ça ?
01:11:36Si ça remplit la salle,
01:11:38foutez-leur la paix ! »
01:11:40Philippe Manel fait son monument chaud
01:11:42pendant encore quelques minutes sur RTL,
01:11:44ça ne va pas être simple.
01:11:46La dernière interview avant de partir,
01:11:48il ne doit en rester qu'un.
01:11:50A tout de suite.
01:12:08Et je voudrais vous remercier
01:12:10d'ailleurs, avant la fin de l'émission,
01:12:12d'être si nombreux à nous écouter tous les dimanches
01:12:14sur RTL. Vous êtes 300 000
01:12:16au rendez-vous
01:12:18tous les dimanches entre 14h et 15h30.
01:12:20Et vous faites de cette émission un succès.
01:12:22Merci et merci beaucoup de vous prêter au jeu,
01:12:24cher Philippe Manoeuvre.
01:12:26La discothèque rock ultime est sortie
01:12:28il y a quelques jours.
01:12:30C'est vraiment un livre de chevet.
01:12:32C'est-à-dire que moi, je l'ai feuilleté
01:12:34au départ en faisant
01:12:36tourner les pages et en m'arrêtant au hasard.
01:12:38En disant « Ah, Genesis, cet album !
01:12:40Ah tiens, David Bowie !
01:12:42Ah, Carole King ! » Et même à aller
01:12:44écouter. Alors j'ai fait un truc et je me suis dit
01:12:46« Mais est-ce que Philippe Manoeuvre fait ça ? »
01:12:48Je suis allé sur Spotify pour certains morceaux
01:12:50parce que j'avais pas le disque.
01:12:52Écoutez comme ça
01:12:54sur des plateformes de téléchargement,
01:12:56vous faites ou pas ?
01:12:58C'est pas péché.
01:13:00Je sais qu'ils oublient de payer les artistes
01:13:02mais alors d'être à un clic
01:13:04de tout.
01:13:06C'est fabuleux pour un boomer.
01:13:08Comme vous le disiez tout à l'heure en début d'émission
01:13:10quand vous vouliez l'album de Velvet Underground
01:13:12et que vous arriviez pas à l'avoir.
01:13:144 ans pour avoir un disque, là c'est tout de suite.
01:13:16Voilà, là on a tout tout de suite, c'est tellement bien.
01:13:18Bon, ça va pas être simple.
01:13:20C'est la dernière interview.
01:13:22C'est très difficile parce que je vais vous donner des noms de rockers
01:13:24ou des noms de groupes par deux à chaque fois.
01:13:26Et sur les deux, à chaque fois
01:13:28vous allez devoir en choisir un.
01:13:30Ça c'est l'interview la plus difficile.
01:13:32Pour vous je sais qu'il n'y a pas pire.
01:13:34On peut pas la faire sur un autre sujet ? Les acteurs ?
01:13:36À chaque palier, le survivant
01:13:38revient et il se retrouve face à un
01:13:40nouveau à la fin et il va en rester qu'un.
01:13:42On y va ? À mon avis c'est les Rolling Stones.
01:13:44On va voir, on va voir, on va voir.
01:13:46Si je vous dis
01:13:48Philippe Manoeuvre, ACDC
01:13:50ou les Beatles ?
01:13:52Ah waouh, là
01:13:54c'est assez hardcore. Ça va être hardcore
01:13:56jusqu'à la fin. Ah non mais c'est très dur. Je sais.
01:13:58Ah non mais c'est les Beatles. Les Beatles,
01:14:00très bien. Si je vous dis
01:14:02les Beatles ou
01:14:04John Lennon ?
01:14:06Ah la vache. Non non, c'est les Beatles.
01:14:08Si je vous dis
01:14:10les Beatles ou Oasis ?
01:14:12Non, c'est les Beatles.
01:14:14Si je vous dis les Beatles ou
01:14:16le Velvet Underground ?
01:14:18Alors là,
01:14:20c'est peut-être la question la plus difficile
01:14:22parce qu'elle a fait l'objet d'un débat à la BBC
01:14:24qui a duré 4 heures et moi vous voulez
01:14:26que je réponde en une minute ? Non,
01:14:28pas ça.
01:14:30Le Velvet. Le Velvet Underground.
01:14:32Le Velvet Underground
01:14:34ou Elvis Presley ?
01:14:36Ah non, c'est Elvis Presley.
01:14:38Ok. Faut pas déconner quand même.
01:14:40Elvis Presley est là. Elvis Presley
01:14:42ou les Rolling Stones ? Les Rolling Stones.
01:14:44Les Rolling Stones ou les Beach Boys ?
01:14:46Les Rolling Stones. Les Rolling Stones
01:14:48ou les Doors ?
01:14:50Ah non, mais alors là, non mais c'est pas...
01:14:52Les Rolling Stones quand même. Ok.
01:14:54Les Rolling Stones ou les Pink Floyd ?
01:14:56Mais vous êtes vraiment
01:14:58diabolique Bruno. Les Rolling Stones.
01:15:00Les Rolling Stones ou Johnny Cash ?
01:15:02Aïe, aïe, aïe. Ah ouais, c'est dur ça.
01:15:04Les Rolling Stones.
01:15:06Les Rolling Stones
01:15:08ou Jeff Beck ? Ah non,
01:15:10les Rolling Stones. Jeff Beck a été
01:15:12pressenti à un moment,
01:15:14il aurait pu devenir le guitariste des Stones.
01:15:16Alors là, votre question
01:15:18était cadu. C'était magique.
01:15:20Les Rolling Stones ou Jimi Hendrix ?
01:15:22Ça c'est pas possible.
01:15:24Vous avez vraiment...
01:15:26Qui a écrit ces questions ? C'est nous.
01:15:28Non mais je reste sur les Rolling Stones.
01:15:30Les Rolling Stones ou Led Zepp ?
01:15:32...
01:15:36Je dirais Led Zeppelin à un moment.
01:15:38Ok, ok. Il en reste plus que deux.
01:15:40Led Zepp ou les Who ?
01:15:42Je crois que quand même les Who.
01:15:44Ok. Et enfin, les Who ou Alice Cooper ?
01:15:46Ah non, les Who. Bon, et bien on reste sur
01:15:48les Who. Ouais ! Est-ce qu'on peut
01:15:50se quitter sur un petit morceau
01:15:52des Who ? S'il vous plaît
01:15:54François Touchard qui réalise cette émission.
01:15:58Évidemment, il y a le...
01:16:00Ouais, ouais, ouais.
01:16:06La discothèque rock ultime
01:16:08signée Philippe Manoeuvre
01:16:10vient de sortir. C'est une super idée que t'as donnée au Noël
01:16:12et alors je vais même vous dire
01:16:14je vais l'offrir à ma grande soeur.
01:16:16Ah bah ouais, voilà !
01:16:18Mais pas celui-là. Celui-ci, je vais le garder.
01:16:20Vous allez me le dédicacer, si ça ne vous ennuie pas.
01:16:22Avec plaisir. Parce qu'il y a vraiment...
01:16:24On parle de transmission.
01:16:26Il y a plein de disques que j'ai découverts
01:16:28grâce à ça. Voilà, si vous voulez savoir
01:16:30toutes les conneries qu'ont fait vos parents et vos grands-parents
01:16:32parce qu'il faut dire aux gens que leurs grands-parents
01:16:34connaissaient par cœur les paroles de
01:16:36Smoke On The Water. Ouais, ouais, ouais.
01:16:38Et il s'agissait pas
01:16:40de parler de surf ou de
01:16:42nage indienne ou à bras secoulés.
01:16:44Merci beaucoup Philippe, c'était un plaisir.
01:16:46Ah Bruno, honorable.
01:16:48C'était vraiment une émission formidable.
01:16:50C'était un plaisir de vous avoir. Je veux remercier ceux qui m'ont
01:16:52aidé, bien entendu, à préparer cette émission.
01:16:54Karina Sciammer, François Touchard,
01:16:56David Deschamps, Valérie Zetoun, Patrick Chanfray
01:16:58et Céline Benet.
01:17:00On va se retrouver dimanche prochain.
01:17:02Dimanche prochain, on va parler d'un autre bouquin,
01:17:04Philippe Manoeuvre, avec Thierry Lhermitte
01:17:06qui sera mon invité. On va parler
01:17:08du bouquin sur les Splendides.
01:17:10Sur le Splendide. Et je dis les Splendides
01:17:12parce qu'on passe à tous les acteurs.
01:17:14Et puis on aura une pensée particulière pour Michel Blanc
01:17:16qui nous l'a écrit il y a quelques jours. C'était un groupe rock, quelque part.
01:17:18Un Splendide, franchement.
01:17:20Merci beaucoup Philippe. Merci Bruno.
01:17:22Tout de suite, les meilleurs moments des
01:17:24Grosses Têtes sur RTL. À dimanche prochain.

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