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Vendredi 15 novembre 2024, SMART IMPACT reçoit Coralie Lancerotto (Associée stratégie, Accenture) , Salim El-Houat (cofondateur, Mob-Energy) , Christophe Parrot (Directeur des ventes techniques, Recycleye) et Sébastien Spangenberger (Directeur général, Movin’On)

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00:00Générique
00:08Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Bienvenue. C'est Smart Impact, l'émission de la transformation environnementale et sociétale de notre économie.
00:15Et voici le sommaire du jour. Mon invité, c'est Christophe Parot, directeur des ventes chez Recycla. Il propose des machines et des solutions pour trier plus efficacement les flux de déchets.
00:27Dans notre débat, on va parler décarbonation des transports après le sommaire organisé par Moving On à Bruxelles. Cette question, comment nous déplacerons-nous en 2035 ?
00:38On va se projeter un peu dans l'avenir. Et puis, dans notre week start-up, la bonne idée du jour, elle est signée MobEnergie avec sa solution innovante de recharge de véhicules électriques.
00:48Voilà pour les titres. On a 30 minutes pour les développer. C'est parti.
00:52Générique
00:58L'invité de ce Smart Impact est avec nous en duplex. Christophe Parot, directeur des ventes chez Recycla. Bonjour, bienvenue. C'est une entreprise britannique.
01:08Votre métier, c'est le tri des déchets, c'est ça ?
01:12Bonjour, Thomas. Nous sommes une entreprise britannique basée à Londres. On se spécialise dans l'application de l'intelligence artificielle pour traiter les déchets,
01:22les déchets ménagers, les déchets industriels, les déchets électroniques, les déchets de toutes sortes.
01:27Alors c'est quoi ? Expliquez-moi. Ce sont des grosses machines, pardon de ployer des termes qui sont basiques, mais des machines avec pas mal d'intelligence artificielle.
01:36On va y revenir, mais c'est des machines qui voient passer des flux de déchets, c'est ça ?
01:42Exactement. Donc on a trois types de machines. On a soit des machines ou des systèmes d'inspection visuelle qui vont tout simplement faire une caractérisation,
01:50c'est-à-dire qui vont faire une analyse compositionnelle des flux entrant dans les usines de traitement des déchets pour fournir des informations sur la matière.
01:58Ensuite, on a des machines qui vont soit des bras robotiques, donc des bras robotisés, qui vont servir de l'information générée par l'intelligence artificielle
02:06pour aller chercher différents types de matières, aller recycler. Et ensuite, on a des machines encore plus industrielles en termes de volume et de capacité,
02:14qui sont des gros convoyeurs qui vont séparer la matière en différents flux, toujours en utilisant l'intelligence artificielle.
02:20En préparant l'émission, j'ai vu qu'on parlait d'éjection pneumatique. De quoi il s'agit ?
02:26Exactement. Donc ça, c'est une technologie qui est disponible même sans l'intelligence artificielle, mais grossièrement, ce sont des souffleurs,
02:34des valves pneumatiques qui sont à la fin d'un convoyeur. Donc imaginez un peu un tapis de supermarché sous stéroïde, donc très grosse capacité.
02:41Et en sortie, vous allez avoir des valves pneumatiques qui vont souffler les différents objets dans différents réceptacles.
02:47D'accord. Donc c'est vraiment le moment où le tri est effectué. Alors j'ai une première question sur l'œil humain et l'œil de la machine nourrie d'intelligence artificielle
03:00qui a appris, j'imagine, en gobant des milliards et des milliards de données, d'objets à reconnaître. C'est aussi efficace, plus efficace ?
03:09Comment vous comparez l'œil de la machine avec le nôtre ?
03:13Donc en règle générale, on dit que si un œil humain peut détecter un objet, l'IA peut éventuellement être entraînée à le détecter.
03:19Aujourd'hui, on a des niveaux de performance qui sont très proches de l'œil humain. Mais il faut tout de même être honnête, derrière l'œil humain,
03:27il y a également un cerveau humain qui est possible d'être influencé par différents paramètres qui vont nous permettre d'avoir un processus de décision
03:35plus élaboré que ce que fait l'IA aujourd'hui. Mais on ne le passe souvent dans ce qu'on fait non plus. On arrive aujourd'hui à des taux de détection très élevés
03:44sur la plupart des matières à être recyclées aujourd'hui.
03:47Alors qu'est-ce que vous demandez à vos machines de détecter prioritairement ? C'est quoi ? C'est la taille de l'objet ? C'est sa couleur ? Ou alors c'est ce à quoi il sert ?
03:58Alors c'est là où ça devient complexe quand on sert dans le domaine des systèmes de vision industrielle. Quand on sert de l'IA, c'est des processus d'éducation
04:09qui sont assez similaires à un cerveau humain. C'est-à-dire qu'il va y avoir une multitude de facteurs qui vont être pris en compte. La forme, la circularité,
04:17des angles aigus, des angles moins prononcés, la réflectivité, la couleur. Donc c'est une somme de paramètres qui vont être liés les uns aux autres par un algorithme
04:29extrêmement complexe qui vont permettre à la machine d'arriver à une conclusion finale et de définir quel type d'objet est là en face de la caméra.
04:37Et alors ça lui permet quoi ? Par exemple de détecter différents types d'aluminium ? Parce que j'imagine que ce n'est pas si facile de faire le tri entre des matières qui se ressemblent.
04:47Exactement. Aujourd'hui, l'IA, parce que les systèmes de vision industrielle existent depuis très nombreuses années, à ma connaissance, au moins depuis les années 40.
04:55Ce que vient apporter l'intelligence artificielle dans ce secteur, c'est d'ouvrir de nouvelles frontières de ce qui est possible dans l'industrie du tri.
05:03Comme vous l'avez mentionné, dans le secteur de l'aluminium, on va pouvoir aujourd'hui, les machines conventionnelles, arriver à savoir si c'est du plastique ou si c'est de l'aluminium.
05:10Avec l'IA, on arrive à aller plus loin et dire, est-ce que c'est un aluminium, une canette, un aérosol ou une poche alimentaire multimatérielle avec une couche d'aluminium à l'intérieur ?
05:23Et donc ça, ça vous permet ensuite de créer des chaînes de recyclage différenciées qui seront plus efficaces parce qu'une poche aluminium multimatérielle ne se recycle pas de la même façon qu'une canette par exemple.
05:34C'est vrai pour les plastiques aussi. Il y a des plastiques plus difficiles ou qui étaient plus difficiles à détecter, à différencier sans l'intelligence artificielle ?
05:44C'est exact, oui. Vous aviez les technologies plus conventionnelles avec du mal, qui travaillent plus par analyse spectrale, c'est-à-dire que vous envoyez un type de lumière et vous analysez le type de lumière qui revient.
05:54Donc ça ne vous donne pas tellement d'informations sur l'objet. Ça vous donne plus des informations sur sa composition et sur la matière dont il est composé.
06:03Et c'est une technologie qui a du mal avec les plastiques noirs par exemple parce que la lumière n'est pas très bien réfléchie. Pour l'intelligence artificielle, on arrive à détecter qu'un objet est noir.
06:13Donc ça permet d'aller recycler le plastique noir. Ça permet d'aller différencier de nouveau les différents types de plastique. Une barquette en PET ne se recycle pas de la même façon qu'une bouteille de PET, etc.
06:24Quelle quantité de données il a fallu pour nourrir votre intelligence artificielle ? Parce que c'est un peu ça. C'est en milliards d'images. J'ai du mal à imaginer ce que ça représente.
06:40C'est le nerf de la guerre dans l'industrie de l'intelligence artificielle. C'est la quantité de données dont on va se servir pour alimenter et éduquer les modèles.
06:51Aujourd'hui, on peut avoir des modèles qui fonctionnent avec quelques centaines d'images. Le problème, c'est qu'ils vont fonctionner. Ils ont été éduqués sur moins de variabilité.
06:59Par exemple, pour éduquer sur une bouteille de PET, on peut lui montrer 100 bouteilles. Il va commencer à comprendre ce qu'une bouteille de PET ressemble.
07:07Par contre, vous imaginez bien que dans un centre de tri, les bouteilles de PET ont été partiellement salies, triturées. Donc, elles arrivent sous différents formats.
07:16Et donc, plus on lui montre différentes possibilités sur l'apparence de ces bouteilles, plus le système va être performant. Sur nos modèles les plus performants,
07:25on ne parle pas en milliards, même si dans le total des différentes matières qu'on a lisées, on est dans cet ordre de grandeur. Sur des matières spécifiques,
07:34on est dans l'ordre des dizaines de milliers.
07:36— Est-ce que ce sont des machines qui continuent de se perfectionner, et qui apprennent de leurs erreurs ? Vous voyez ce que je veux dire.
07:46— Alors, c'est la beauté de l'intelligence artificielle. C'est un peu comme... Je reviens à mon analogie de la façon dont elle s'éduque, un peu comme un cerveau humain.
07:56C'est qu'aujourd'hui, c'est encore une technologie, selon nous, qui est dans son enfance ou en tout cas en très jeune adolescence. Et donc plus on l'éduque,
08:03plus le système va être performant. Donc oui, sur chaque nouvelle itération, plus on lui montre d'exemple, plus le système devient intelligent,
08:11et moins il est sensible à la variabilité de l'apparence des objets pour les reconnaître.
08:17— Votre technologie au Cycli, elle est installée un peu partout en Europe. Vous avez des clients notamment en France ?
08:25— Oui. On a été en France. Évidemment, on est une entreprise britannique. Donc notre marché naturel, on a commencé. On est encore une entreprise jeune.
08:33On a 5 ans. Donc ça a été les îles britanniques, Angleterre, Irlande, Écosse, Pays-de-Galle. Maintenant, on est dans une phase d'expansion au niveau européen.
08:42Donc oui, on est maintenant en France, en Belgique. Et cette année, depuis cette année, en Espagne, en Italie et au Portugal.
08:49— Le principal objectif de vos clients, c'est quoi ? C'est la rapidité ? C'est la précision ? Qu'est-ce qu'ils vous demandent ?
08:56— Alors il est double. Donc la précision est clé. Quand on rentre dans le secteur du recyclage, on ne peut pas mélanger du PVC avec du PET ou vice-versa
09:08dans différents types de matières. Donc la précision est clé. Ce que nous demandent nos clients aujourd'hui, ça va dépendre des solutions qu'on leur offre
09:16évidemment. Mais c'est soit quand on rentre avec nos triéres optiques, on peut parler des triéres pneumatiques, qui peuvent travailler à très haute capacité.
09:22C'est d'aller faire des tris qui n'étaient pas possibles aujourd'hui. Pour vous donner un exemple, on a récemment vendu une machine qui va servir
09:30dans l'industrie de la construction et de la démolition à aller séparer les briques du béton. Un tri qui n'est pas possible aujourd'hui pour ce client-là
09:38et qui va lui permettre derrière d'utiliser ces matières pour différents usages.
09:44Oui, parce qu'ensuite, on est dans un circuit de valorisation du déchet, évidemment. Est-ce qu'il y a une forme de pureté des déchets triés ?
09:55Vous voyez ce que je veux dire, c'est-à-dire qu'il n'y ait pas le mauvais déchet dans la caisse avec tous les autres parce que là, il y a une perte de temps,
10:04peut-être d'argent, d'ailleurs.
10:06Exactement. Nos clients ont normalement des charges très bien définies. Dans l'industrie du tri des plastiques, quand on rentre dans les centres de tri
10:13des déchets ménagers, les puretés de sortie sont de l'ordre, donc ça va varier un peu en fonction des pays en Europe, mais on est dans l'ordre du 95% à 97% de pureté.
10:21C'est-à-dire que dans votre bunker, dans votre réceptacle pour le PET, vous devez avoir au minimum 97%, je crois en France, ou 98% de mémoire en France
10:31de pureté de PET. Sinon, derrière, le recycleur de PET n'acceptera pas l'eau ou tout simplement va le déclasser financièrement.
10:39C'est vraiment un objectif majeur. Est-ce que, d'une certaine façon, vous participez, puisque là, vous avez un peu de comparatif européen,
10:47à la capacité d'un pays à améliorer son taux de recyclage des déchets ?
10:52C'est ce qu'on fait de pensée, oui. Aujourd'hui, avec l'IAM, comme je vous l'expliquais, c'est une technologie qui va permettre d'améliorer le taux de recyclage,
11:00qui va permettre pas de substituer, en tout cas pas encore, mais de venir en complémentarité des technologies existantes pour améliorer le taux
11:09et augmenter le taux de recyclage, donc aller capter plus de matière. Parce qu'aujourd'hui, il ne faut pas se voiler la face. Il y a encore une grande partie
11:16ou une partie trop importante de ce qu'on jette dans les poubelles qui finit dans des incinérateurs plutôt que d'être recyclé.
11:22Merci beaucoup, Christophe Parot, et à bientôt sur BeSmart for Change. On passe à notre débat tout de suite. On anticipe les évolutions de nos mobilités.
11:41On fait le bilan du sommet que Moving On vient d'organiser à Bruxelles avec le directeur général de Moving On. Bonjour Sébastien Spangenberger, bienvenue.
11:49Bonjour.
11:50Coralie Lanceroto, bonjour. Vous êtes directrice stratégique chez Accenture. On va commencer par présenter quand même Moving On, Doutank, cercle de réflexion et d'action.
11:59Qui participe ? Qui fait partie de ce Doutank ?
12:04Alors aujourd'hui, Moving On, c'est un écosystème d'une trentaine d'entreprises qui s'engagent tous ensemble pour la mobilité durable. Ce qui est intéressant,
12:12c'est que ça a été créé par Michelin à la base il y a 25 ans maintenant. Ça s'appelait le Challenge Bibadome. À l'époque, c'était un événement qui avait pour double vocation
12:20d'informer sur la nécessité pour la mobilité de devenir plus durable et puis aussi de générer de l'émulation, des innovations pour les différents membres
12:31effectivement de la chaîne de valeur de la mobilité. Et puis il y a 7 ans, c'est devenu Moving On pour deux raisons. D'abord, le temps de l'information était terminé.
12:37Fallait agir. Et puis la deuxième chose, c'est que générer l'émulation n'était plus suffisant. Les problèmes ou les problématiques de la mobilité sont beaucoup trop complexes
12:46pour que chaque acteur puisse s'en sortir tout seul. Donc il fallait générer des groupes de travail, des communautés d'intérêt, comme on appelle ça chez Moving On.
12:54Et c'est pour ça qu'il y a 7 ans, c'est devenu Moving On et non plus le Challenge Bibadome qui était très méchant. Donc aujourd'hui, c'est une aventure collective d'une trentaine d'entreprises.
13:02— Oui. Et on va plus précisément parler de résilience dans ce débat. Mais je voudrais savoir une question assez générale, Coréline Ancerroto, sur le rôle qu'Accenture...
13:12Pourquoi Accenture participe à des aventures collectives comme ça ? Quelle mission vous fixez quand vous participez à une aventure collective comme celle-là ?
13:20— Accenture est impliquée depuis le début dans le projet du Moving On parce qu'on a vocation et volonté de travailler en écosystème et donc de profiter de compétences larges
13:35que proposent l'ensemble des membres pour répondre à des sujets complexes et à des problèmes qui impliquent une pensée systémique. Nous, on est déjà sur le end-to-end.
13:48Donc c'est-à-dire qu'on participe au projet depuis la stratégie jusqu'à la mise en œuvre parce qu'on a à cœur que la réalisation soit suivie des faits.
14:01Et de travailler en écosystème, ça nous permet de pouvoir jouer sur toutes les facettes et tous les leviers à actionner.
14:10— Alors le thème, c'était la mobilité durable et l'idée de se projeter un peu en 2035. Alors c'est pas seulement une mobilité électrique, déjà.
14:20On peut avoir ça en tête, parce que si on prend une focale un peu courte, on se dit bon, décision européenne, fin de vente des voitures thermiques en 2035,
14:31donc tout ça à l'électrique. C'est évidemment, évidemment beaucoup plus compliqué que ça. — Oui, oui, c'est plus compliqué. Alors le thème, c'était même
14:36la décarbonation des transports en Europe, encore un petit peu plus précis, parce que sinon, on peut se noyer dans pas mal de sujets auxquels on est confrontés
14:43dans la mobilité. Effectivement, on n'a pas challengé la décision de l'Europe pour le tout électrique en 2035, en tout cas les voitures neuves.
14:51Mais par contre, ce qu'on a dit, c'est qu'il y a un certain nombre de sujets sur lesquels il faut que cette mobilité électrique soit vertueuse
14:57pour l'environnement, évidemment aussi juste pour les personnes, parce qu'aujourd'hui, elle est un peu exclusive. Donc il fallait qu'on accompagne
15:05effectivement cette transformation en garantissant le fait qu'elle soit encore une fois vertueuse, ce qui implique un certain nombre de sujets
15:12sur par exemple la circularité des matériaux utilisés dans les véhicules électriques. Là encore, le caractère inclusif, en fait.
15:20Est-ce qu'on continue à voir grossir les voitures qui font 1,5 t, 2 t et qui sont de plus en plus difficiles à acheter ?
15:28Donc un certain nombre de sujets, on va dire, connexent à l'électrification qu'on n'a pas remis en cause. Donc on a été à Bruxelles pour travailler aussi
15:36avec les autorités européennes et se dire maintenant, il est temps, une fois que la décision est prise, de s'aligner sur cette mobilité électrique,
15:45comment est-ce qu'elle doit s'exprimer pour être bonne pour l'environnement et pour les Européens.
15:48– Est-ce que vous vous êtes posé la question de la challenger ? Parce que d'autres la challengent, disent c'est trop radical
15:55et il faut peut-être mettre un peu de souplesse dans cette décision.
15:57– Nos membres la challengent, très bien. Donc nous ce qu'on challenge, c'est le fait que les autorités européennes ne soient pas stables dans leurs décisions.
16:06C'est ça qu'en fait les entreprises de Mouinane challengent davantage.
16:09Une fois qu'une direction est prise, alors on peut lancer les investissements, on peut lancer les personnes aussi,
16:14l'upskilling, le reskilling des personnes pour faire arriver le changement.
16:18Le problème c'est qu'on le voit bien aujourd'hui avec les élections, on n'est plus sûr de rien.
16:23Donc les autorités hésitent parce que les citoyens hésitent et ça, ça met les entreprises dans l'embarras.
16:29Davantage qu'une décision très ambitieuse parce qu'on a déjà prouvé par le passé qu'on savait faire des choses très ambitieuses.
16:36– Alors à l'occasion de ce sommet, il y a une communauté d'intérêt de résilience, c'est ça qui est en train de se créer,
16:43à laquelle l'Accenture participe. Déjà c'est quoi le principe de cette communauté d'intérêt de résilience ?
16:48– Déjà ça a été un sujet qui a émergé au sein des membres et des discussions,
16:54donc Accenture s'est emparée du sujet et on a rassemblé des membres tels que Alstom, Michelin, Geodis, Massif, Engie
17:03et bien d'autres pour réfléchir à ce sujet.
17:05On s'est aperçu que l'ensemble des membres rencontraient les mêmes difficultés concernant la mobilité,
17:11c'est-à-dire ralentissement, interruption de plus en plus fréquente
17:15et lié à des problèmes liés au changement climatique, c'est-à-dire période de sécheresse intense,
17:21élévation des températures, beaucoup plus d'inondations, glissement de terrain,
17:26beaucoup de choses qui se traduisent par des complications dans toutes les infrastructures de transport.
17:33Donc là on s'est dit, il faut qu'on y réfléchisse ensemble, il faut qu'on monte un groupe de travail,
17:37il faut qu'on ait des travaux communs, une réflexion commune,
17:40et je peux vous donner quelques exemples parce que c'est quand même assez parlant.
17:44Toutes les infrastructures de transport sont concernées.
17:48La route par exemple, on voit un des phénomènes, c'est le retrait gonflement des argiles,
17:53on voit des fissures sur les maisons, sur les routes c'est pareil.
17:56Il y a des fissures, il y a des affaissements qui viennent perturber la circulation.
18:02On a vu cet été encore, le niveau du Rhin était à son plus bas
18:08et on a dû limiter la charge des barges pour ne pas bloquer le flux du Rhin et ne pas faire échouer les bateaux.
18:17Et c'était baisse de charge, attention, parfois jusqu'à 75%.
18:21Donc là on n'est pas dans les cas, parce que j'avais vous parlé de l'Espagne,
18:24forcément on va parler de l'Espagne et des conséquences d'une catastrophe,
18:26mais c'est aussi tout ce que le changement climatique peut provoquer de désagréments
18:35qui supposent de réinventer parfois des modèles.
18:37Vous me parliez d'un féniver qui a eu lieu à New York cet été,
18:40je pense qu'il faut le raconter à nos téléspectateurs,
18:42parce que moi j'avoue que je ne l'avais pas vu passer, il est assez révélateur.
18:46Oui, c'est un pont tournant en fait, pour permettre de laisser passer les bateaux,
18:50et sur lesquels il y a un passage très important aussi routier quand il est fermé.
18:54En fait il s'est ouvert et en fait il n'arrivait pas à le refermer
18:57parce que des matériaux s'étaient dilatés sous l'effet de la chaleur.
18:59Donc en fait ils l'ont arrosé pendant, je ne saurais vous dire pendant combien d'heures,
19:04ils ont dû l'arroser effectivement pour le refroidir et pouvoir le refermer.
19:07Donc ça ce sont des événements effectivement en plus des catastrophes,
19:10ce sont des événements presque quotidiens,
19:13des ponts qui s'effondrent, qui deviennent fragiles,
19:16et qui fragilisent effectivement la fluidité de la mobilité.
19:19Et donc la question à laquelle vous allez collectivement répondre,
19:24c'est la question de quoi ? Des investissements, de la planification des investissements,
19:29c'est ça, pour finalement ne pas se retrouver quand il y a une catastrophe
19:35ou quand il y a une panne avec une solution à trouver en l'urgence, c'est ça ?
19:40Il va falloir changer de paradigme en fait,
19:44c'est ça qui est le plus gros challenge auquel on aura à faire face.
19:50Déjà il va falloir partir des territoires, chose qu'on n'avait plus tellement l'habitude de faire.
19:54Chaque territoire a ses spécificités donc on va devoir réfléchir aux conditions
19:59auxquelles on doit faire face pour réfléchir aux meilleures infrastructures d'aujourd'hui et de demain.
20:05Donc ça commence par un audit des infrastructures, des conditions climatiques dans le territoire,
20:11une cartographie des risques, d'accord.
20:13Ça va générer vraisemblablement entre nous des travaux pour construire des outils,
20:19pour monitorer ces risques et prendre des décisions,
20:22sachant que ce qui est compliqué aussi c'est que les normes de construction
20:25qui seront nécessaires pour faire face aux événements climatiques de demain,
20:30elles ne sont pas encore prêtes aujourd'hui.
20:31Donc il y a tout un sujet au niveau de la réglementation qui doit être clarifié
20:36et auquel Moving On pourra bien entendu alimenter, aider les autorités à prendre conscience.
20:43Oui et peut-être pourquoi c'est si complexe en fait.
20:45Dès qu'on aborde le sujet de la résilience, on aborde la question de la longueur de la supply chain.
20:50Il faut re-régionaliser les supply chain, les raccourcir.
20:54Ça c'est un changement de paradigme énorme.
20:56On parle de renaturaliser les sols puisqu'on parle beaucoup de l'artificialisation
21:01en étant une des causes du fait que les catastrophes prennent de l'ampleur.
21:04Renaturaliser les sols ça veut dire repenser la ville,
21:08enfin dire à des habitants vous ne pouvez plus habiter là.
21:12Donc on parle de solutions dont aucune n'est simple en fait
21:16et dont beaucoup non seulement coûtent cher,
21:18mais ont un impact sur l'organisation en fait de nos sociétés.
21:21C'est pour ça que c'est si écosystémique en fait.
21:24Et la question du financement elle est majeure.
21:29Quand on voit l'Espagne, le bilan financier,
21:32parlons pas du bilan humain, mais le bilan financier des dégâts etc.
21:35il n'est pas encore fait.
21:36Si on fait le bilan des inondations qu'en union il y a trois ans en Europe,
21:40notamment en Allemagne, on est autour de 40 milliards.
21:43Il y a toujours la question, ça coûte plus cher d'anticiper,
21:48par exemple si on prend des infrastructures électriques qu'il faut surélever etc.
21:52ou alors attendons la catastrophe et réparons.
21:54Vous voyez ce que je veux dire ?
21:56On voit bien et c'est justement je pense un des objectifs effectivement
21:59de cette communauté d'intérêt, c'est de réfléchir à ce modèle-là en fait.
22:03Dans quel cas est-ce qu'il faut anticiper ?
22:05On travaille pas seulement sur l'Europe, on travaille aussi sur les Etats-Unis.
22:08En Floride, ils ont un vrai problème avec la montée des eaux.
22:11Ils savent que tout va être immergé avec d'ailleurs une durée pas si longue que ça.
22:16Donc eux ils n'ont pas le choix, il faut anticiper.
22:18Donc comment on planifie ça ? Comment on fait du public-privé en fait ?
22:22Il y a forcément des modèles public-privé pour financer en fait
22:25ces infrastructures qu'à ni le public ni le privé ne seront capables seuls
22:28de financer de tels investissements.
22:30Et donc il y a une logique de travail collectif, de partage des données,
22:34de biens communs même d'une certaine façon.
22:36Ça peut être un discours qu'on n'a pas forcément l'habitude d'entendre dans le business.
22:40On construit des communs, exactement.
22:42Et vous espérez voir grandir cette communauté ?
22:45Parce que pour l'instant il y a des grandes entreprises que vous avez citées.
22:47On a lancé le projet et déjà il y a beaucoup de personnes qui ont demandé à nous rejoindre.
22:54Et notre but aussi c'est d'enrichir cet écosystème,
22:56de chercher par exemple des assureurs comme Massif ou d'autres,
23:01des banques, des institutions européennes,
23:04pour réfléchir à des mécanismes de financement un petit peu différents.
23:07Il y a beaucoup d'innovations y compris sur le mécanisme des assurances à imaginer.
23:14Et un sujet dont on n'a pas forcément encore beaucoup parlé,
23:16mais c'est aussi comment est-ce qu'on va embarquer les populations
23:20et assurer leur protection, influer sur le changement des comportements ?
23:27Parce qu'effectivement il y a des choses à adapter aussi de ce côté-là.
23:31Bien sûr. Merci beaucoup. Merci à tous les deux et à bientôt sur BeSmart for Change.
23:35On passe à notre rubrique Start-up. On va parler de mobilité électrique.
23:46Smart Ideas avec Salim Elouad. Bonjour.
23:48Bonjour.
23:49Bienvenue. Vous êtes le cofondateur président de MobEnergie créé en 2018
23:54avec Ilia Salout et Maxime Roy.
23:57Racontez-moi, c'est quoi le point de départ, l'idée de départ ?
23:59Merci beaucoup de nous accueillir.
24:01Le point de départ, c'est le sujet de la recharge des véhicules électriques.
24:05On est en 2018, on voit des bornes se déployer dans les rues
24:09et on se dit que le défi va être massif quand il s'agit de raccordements,
24:13tirage de câbles, tranchées.
24:15On ne se rend pas compte, mais une borne pour recharger une voiture électrique,
24:17ça consomme beaucoup de matériaux, beaucoup de travaux.
24:20Pour l'installer, il faut payer deux, voire trois fois le prix de la borne.
24:25Et donc, on s'est dit qu'il y avait quelque chose à faire en termes de réseau électrique
24:28et de comment optimiser tout ça.
24:30Et donc, ça passe par un cube, c'est ça, qui s'appelle Éco
24:34et qui permet de limiter les travaux nécessaires, c'est ça le principe ?
24:40Exactement. C'est une plateforme énergétique prête à poser.
24:43L'idée, elle est très simple.
24:45Avec un câble de faible puissance, si on l'a fait travailler tout au long de la journée,
24:49on a suffisamment d'énergie pour recharger toute une flotte.
24:52Le problème, c'est que ce câble, il est difficile à partager.
24:56Normalement, on le branche sur un seul point de charge.
24:58L'idée de la plateforme Éco, c'est de brancher ce câble sur un cube.
25:02Ce cube s'installe sur le parking, il est rempli de batteries
25:05et on en reparlera juste après, ce sont des batteries un peu spéciales.
25:08Et ce cube va gérer une station de points de charge
25:11interconnectées les unes aux autres et fixées sur le parking.
25:14Il n'y a pas besoin de trancher pour les installer.
25:16En un jour, vous passez d'un parking sans borne
25:19à un parking avec 20 voire 25 points de charge installés.
25:22Très peu de raccordement réseau, très peu de puissance,
25:25donc un bilan financier hyper intéressant.
25:27Ce cube, il est raccordé au secteur, raccordé à une source d'électricité, c'est ça ?
25:31Absolument.
25:32Il n'est pas autonome, c'est ça ce que je veux dire.
25:34On imagine et on a souvent des sollicitations pour des projets off-grid,
25:37donc être complètement dissociés du réseau,
25:39avec peut-être des panneaux solaires pour essayer de stocker.
25:42Donc ça, c'est des choses qu'on étudie, on serait ravi de le faire pour certains,
25:45mais aujourd'hui, la solution, c'est je prends un petit câble,
25:48je branche la plateforme et je fais fonctionner une station complète.
25:50Et alors ces batteries, qu'est-ce qu'elles ont de particulier ?
25:52Alors les batteries de MobEnergy sont des batteries
25:55basées sur des batteries de seconde vie automobile.
25:57Donc depuis 2018, on a reconditionné, le bon terme, c'est réaffecté,
26:01c'est-à-dire qu'on a donné une seconde vie dans une application
26:05qui n'était pas celle de l'origine à des batteries automobiles.
26:08On a reconditionné du Tesla, par exemple, du BMW.
26:11Aujourd'hui, on fait principalement du Mercedes-Benz.
26:14Et donc, on récupère ces batteries usagées dans notre usine à Lyon
26:17et on va les transformer, les qualifier, les tester
26:20pour pouvoir les réintégrer et leur donner une seconde vie.
26:24Et donc, vous lancez la deuxième génération de ce cube Eco.
26:29Il est quoi ? Il est plus performant que le premier ?
26:31Il permet de recharger plus de voitures ? C'est quoi le principe ?
26:34Exactement. Après avoir déployé plusieurs dizaines de Eco en France,
26:38on sort une toute nouvelle génération.
26:40Cette génération-là, elle est plus performante.
26:42On peut délivrer plus de puissance.
26:45C'est une solution qui est plus rapide à déployer.
26:47Aujourd'hui, on arrive quasiment à la journée pour déployer un système complet,
26:50une plateforme complète.
26:52Et puis, c'est un système qui permet de mettre un pas dans la suite des aventures.
26:56Je m'explique.
26:57Aujourd'hui, quand on achète un cube Eco ou quand on le loue,
27:00puisqu'on a une offre en leasing,
27:03à l'intérieur du cube se cachent des composants
27:05qui permettent de réinjecter de l'énergie dans le bâtiment.
27:09Et ça, c'est aussi la vision qu'on essaye de pousser
27:12avec cette plateforme et cette solution.
27:15On souhaite démocratiser le stockage d'énergie dans les bâtiments, dans les usines,
27:19parce que les batteries sont formidables.
27:21Elles peuvent aider le bâtiment à être indépendant
27:23ou en tout cas avoir une meilleure gestion énergétique,
27:26réduire les appels de puissance sur le réseau Enedis,
27:29stocker de l'énergie qui serait produite en trop par des panneaux solaires.
27:32Et pour ça, c'est intéressant de pouvoir réinjecter l'énergie dans le bâtiment.
27:35Donc, les plateformes Eco nouvelle génération peuvent le faire.
27:38Donc, ce sont des batteries encore un peu plus intelligentes que les précédentes, en quelque sorte ?
27:42Absolument.
27:43Un autre point, puisque vous parlez d'intelligence,
27:46toute l'approche de la plateforme Eco, c'est d'essayer de prioriser l'envoi de l'énergie.
27:51Donc, on a un petit câble, on a plein de véhicules à recharger.
27:54Et donc, l'idée, c'est de savoir qui on doit recharger en premier.
27:57C'est un peu la clé de l'optimisation.
27:58Pour ça, sur le cube se trouve un écran, une interface de prise de commande
28:04qui permet aux usagers, une fois qu'ils sont branchés,
28:06de venir et de passer une commande énergétique.
28:08De dire, je reprends ma voiture à telle heure,
28:10et donc, je n'ai peut-être pas forcément besoin qu'elle soit rechargée en premier.
28:12C'est ça l'idée.
28:13C'est exactement ça.
28:14Un peu comme un neurodateur.
28:15Et ça, ça paraît tout simple.
28:17Ça paraît même un peu débile.
28:18Mais c'est ce qui fait qu'on arrive avec très peu de puissance à délivrer un maximum d'énergie.
28:24Merci beaucoup, Salim Elouat et Bonvent à MobEnergie.
28:29Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:31Je voudrais citer Marie Billa, Alexis Mathieu à la programmation et à la production,
28:35Romain Luc, le réalisateur, et Alexis Oustabassidis au son.
28:38Salut !