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00:00Retour sur ce plateau, Georges Meka Abessolou, vous venez donc d'entendre pour un crédit de 22 milliards,
00:06on a des biens de près de 500 milliards qui sont saisis. Qu'est-ce que cela vous suggère
00:15comme commentaire ? On entre dans une année Covid, dans des années Covid, même au niveau des impôts,
00:22parce qu'il n'y a pas d'activité, on met la pédale douce, mais de l'autre côté ce n'est pas ce qui
00:29s'est passé. Oui, on peut voir que les procédures sont pendantes dans les juridictions en Afrique du
00:36Sud et au Cameroun. Après plus de cinq années, nous analystes, on peut déjà mieux dire qu'il y a
00:43eu un cas de force majeure. Le Covid a ralenti dans le monde entier toutes formes d'activités
00:49économiques. On a suspendu dans certains pays le paiement des créances, on les a gelées pour,
00:57pendant la période Covid, ce qui ne semble pas le cas justement en Afrique du Sud, où il n'y a
01:05peut-être pas eu de discussion pour réchaunoler les paiements et trouver des garanties majeures,
01:13ce à quoi le groupe d'Empoulay a saisi les juridictions à la fois camerounaise et sud-africaine
01:21pour, dans une éventualité, rentrer en possession de ses biens. Toute liquidation,
01:27même sans avoir suivi les procédures adéquates, peut être remise en question.
01:38On est dans un mouvement mondial également de fluidité des capitaux, d'expansion des activités
01:45économiques. Il est même dit dans un livre que, à l'effet de toutes les nations,
01:50des investissements économiques, de mettre en place justement au niveau du Cameroun désormais
01:57un cadre proactif qui accompagne les entreprises camerounaises qui s'investissent à l'étranger,
02:04qui créent des richesses à l'étranger, rapatrient ces investissements, les bénéfices au niveau...
02:10Alors parlons justement de ce cadre, comment pourrait-il se décliner ? Je voudrais d'abord
02:15que vous nous le disiez. Est-ce que ce serait à la fois sur le plan diplomatique, politique,
02:21économique, judiciaire ? Vous voulez commencer par quoi ? Peut-être sur une déclinaison économique ?
02:29Oui, je commencerai par une déclinaison économique qui a déjà produit des fruits. Beaucoup de pays
02:36ont des agences de promotion des investissements à l'étranger. Nous, au niveau du Cameroun,
02:41nous avons une promotion des investissements étrangers au Cameroun qui est l'API. Donc,
02:47peut-ce se refaire la même chose d'un point de vue proactif, expansionniste, à ce que le
02:54savoir-faire du Cameroun et du continent devrait s'exporter ? Pas simplement le football. Je prends
03:01un cas comme le café, le cacao. Nous l'exportons brut davantage avec une première phase de
03:13transformation et de valeur ajoutée, mais ce n'est pas suffisant pour gagner des parts de marché.
03:19Quelles sont les entreprises qui transforment le cacao à l'étranger, en Occident ? Beaucoup sont
03:26listées dans les places boursières. Pourquoi ne pas avoir un fonds souverain, la SNI, être un
03:35actionnaire dans ces sociétés-là pour que notre produit fort qui génère des devises puisse aussi,
03:45sur le marché financier, rapporter des bénéfices et des dividendes à l'état du Cameroun ? Et je
03:51prends le modèle très connu du Japon. Après la Seconde Guerre mondiale, le Japon fabrique,
03:58à travers ses marques de voitures que nous connaissons et utilisons tous, et les exporte
04:04beaucoup vers les États-Unis. Mais pour gagner davantage de parts de marché, le Japon décide,
04:11pour la première fois, d'installer des usines aux États-Unis. Et pendant plus de 30 ans,
04:17les entreprises japonaises sont les meilleures. Et les bénéfices rapatriés de la vente des
04:25véhicules japonais aux États-Unis valaient, à l'époque, plus de 30% de la balance des
04:31paiements du Japon. Donc, non négligeable, nous devons penser justement, et davantage,
04:37comme dans le secteur bancaire d'ailleurs, où on a aujourd'hui un mouvement d'entrée de banques
04:44étrangères qui est déficitaire par rapport aux banques camerounaises qui s'investissent à
04:50l'étranger. Et justement, c'est ce qu'a tenté de faire Ouafai avec succès jusqu'en 2017. C'est ce
04:56qu'a fait le groupe Baba Dampoulo en Afrique du Sud en investissant dans l'immobilier. Sauf
05:03qu'aujourd'hui, ce groupe se retrouve spolié de tous ses biens. Oui, il n'y a pas de risque
05:12dans le monde des investissements. Donc, ce cas est un cas d'école qu'on devrait analyser dans
05:21nos universités et proposer justement un modèle de protection renforcé des garanties des
05:27investissements du Cameroun à l'étranger. Il y a lieu aujourd'hui de pouvoir dire,
05:34comme le font d'ailleurs quand le Cameroun emprunte de l'argent sur le marché financier
05:43en Occident comme les eurobonds, il y a des assurances qui sont prescrites, souscrites,
05:49pour le taux de change qui peut être modifié. Ça devrait également être pareil qu'en cas de
05:58force majeure comme il y a eu dans le Covid. Les investisseurs, les entreprises et l'État
06:04également pourraient constituer une société de fonds d'investissement qui participe à une
06:10souscription de garantie pour les entreprises camerounaises qui investissent à l'étranger.
06:16C'est à ce prix-là qu'on va protéger les investissements. Mais dans le droit international,
06:21où il y a à la fois même dans l'investissement le pouvoir et des rafforts de force entre pays et
06:28entre États et investisseurs, le droit international nous ramène aux juridictions,
06:34les tribunaux pour définir ou juger sur un cas incontentieux en matière d'investissement.
06:45Vous parlez justement des juridictions. Elles ont marqué un arrêt, un deuxième arrêt dans
06:50cette édition des questions économiques pour faire le point justement de ces affaires qui
06:55sont pendantes autant en Afrique du Sud qu'au Cameroun. Et c'est dans cet extrait.
07:00En Afrique du Sud, c'était une histoire de spoliation qui était déguisée en liquidation
07:13judiciaire. Nous parlons de déguisement pourquoi ? Parce que pour une créance de 22 milliards de
07:20francs CFA, on ne peut pas se retrouver en train de mettre à sac un actif évalué à plus de 200
07:28milliards de francs CFA. Parce que la liquidation consiste à réaliser l'actif d'un débiteur
07:35défaillant pour payer ses dettes. Alors si une dette est à 22 milliards de francs CFA,
07:41on ne peut pas comprendre qu'on saisisse l'ensemble du patrimoine du débiteur. Et déjà,
07:48pour ne pas rentrer dans trop de détails, nous avions demandé à l'orée de cette procédure
07:55que les saisies soient cantonnées sur le montant de 22 milliards. Parce que ce montant, c'était
08:01même plus 22 milliards parce qu'on avait déjà payé sur trois ans. Mais si on globalise,
08:05même la dette de dépasse est de 22 milliards. Nous avions demandé le cantonnement, mais ces
08:11autorités n'ont pas cru devoir nous écouter. Et également, pour parler de spoliation,
08:19en matière de prêts immobiliers, de prêts bancaires en vue d'acquérir un immeuble,
08:24généralement la banque inscrit une hypothèque sur le dit immeuble, qui est la première garantie.
08:31Alors, nous ne comprenons pas comment une banque qui a une hypothèque sur un immeuble peut estimer,
08:38même s'il y avait insolvabilité, il leur suffisait simplement de réaliser l'hypothèque qu'il y avait
08:44sur l'immeuble. Et l'affaire serait close, et peut-être assignée en dommages d'intérêt s'ils
08:49avaient quelques autres préjudices. Mais ils ont demandé des garanties supplémentaires qui,
08:54de très bonne foi, le groupe Best Silver a fourni, sans savoir que c'était une technique pour eux de
09:00rassembler l'ensemble du patrimoine pour le mettre en liquidation de manière arbitraire. Parce que
09:06pour mettre une société en liquidation, il faut qu'elle soit incapable de payer ses dettes.
09:10Pourtant, la dette de 22 milliards, l'ensemble du patrimoine, une seule des sociétés, en plus de
09:17l'hypothèque qu'ils auraient pu réaliser, ils auraient pu appeler une des sociétés mises en
09:22garantie au paiement. Chose qu'ils n'ont pas fait, ils ont opté pour la liquidation. Ça veut dire
09:29qu'il y avait quelque chose de très malsain qui était déjà pensé en amont. Il ne s'agit plus
09:35simplement d'une question de recouvrement de croyances. Deuxièmement, les développements
09:41d'Afrique du Sud sont très alarmants parce que le liquidateur, bien qu'il soit désigné par la
09:47justice, a pour devoir de réaliser les opérations de vente du patrimoine du débiteur pour payer les
09:56créanciers. Et il est sous l'autorité d'un juge commissaire. Parce que dans tous les pays du
10:03monde, ça se passe. Ici au Cameroun, c'est la même chose. Il y a un juge commissaire qui est
10:07chargé de contrôler les opérations de liquidation. Alors le juge commissaire de l'Afrique du Sud,
10:12celui qu'on appelle l'office of the master, a l'obligation de rendre compte au débiteur de ce
10:20qui se passe, tout comme le liquidateur. Mais pour le cas des sociétés best in world, on a
10:26interpellé à plusieurs occasions le liquidateur. Parce qu'à l'heure où nous vous parlons,
10:29nous ne savons pas à combien ils ont déjà vendu l'ensemble des actifs qu'ils ont mis en vente.
10:35Nous ne savons pas quels sont les créanciers qui sont payés. Nous ne savons pas ce qui reste à
10:40payer. Pourtant, c'est un droit du débiteur. Parce qu'à tout moment, le débiteur peut leur
10:45dire « bon, arrêtez, moi j'ai de l'argent, je peux payer pour sauver les biens que vous voulez
10:50vendre ». Pour cela, on a saisi la justice sud-africaine encore, une fois de plus, pour
10:57leur demander d'enjoindre le liquidateur, de rendre compte de ses opérations. Curieusement,
11:03le liquidateur ne l'a pas fait. L'office of the master, le juge commissaire, ils ont refusé
11:11carrément d'agir. Maintenant, le flou total jusqu'à l'heure où nous parlons. Il y a une
11:16nouvelle procédure qui doit être engagée où on assigne et le liquidateur et le juge commissaire
11:23devant la justice afin d'amener le liquidateur et le juge à nous rendre compte. Parce que le
11:29groupe BABA, BEST INCUR, ne sait pas à quel niveau ils se trouvent actuellement dans ces
11:34opérations de liquidation. Au Cameroun, les procédures suivent leurs cours. Nous sommes
11:38en voie d'obtenir un titre exécutoire pour rentrer en possession des sommes saisies. Mais il y a
11:44des incidents de procédure comme on peut s'attendre dans de pareils dossiers et qui sont bloqués au
11:49niveau de la Cour suprême. Et d'un moment à l'autre, une fois ces incidents levés, nous continuerons
11:55la course vers notre titre exécutoire. Retour sur ce plateau. Alors, on l'a écouté il y a
12:02quelques instants. On sait à peu près où on en est dans ces affaires qui sont pendantes devant
12:08les juridictions. Mais je voudrais qu'on revienne un peu sur les montants qui ont été avancés,
12:15les biens d'un crédit de 20 milliards, des biens de près de 500 milliards qui sont saisis. On
12:27aimerait comprendre, est-ce que c'est une question de valeur ? Est-ce que les biens ont pris plus de
12:32valeur ces dernières années ? Comment comprendre cette différence entre ce qui a été emprunté et
12:39ce qui, finalement, est saisi ? Bon, c'est une question de méthode, d'évaluation. Il serait
12:45difficile pour moi de me prononcer sans avoir les résultats des évaluations qui ont été faites sur
12:52la valeur des biens, en tenant compte, justement, de la dépréciation de tous les biens qui se sont
12:58faits pendant la période du Covid. Il y a toujours une évaluation lorsque les deux parties estiment
13:06qu'ils ont un bien qui vaut X ou Y, qui a été investi en dollars, converti en rente sud-africain.
13:13Donc, il serait difficile de se prononcer. Mais c'est quand même, selon ce que vous dites,
13:17pour une dette de 20 milliards, de saisir des biens qui sont 10-15 fois plus élevés que cela,
13:30et c'est ce qui paraît questionnable aujourd'hui. Alors, on va continuer cette émission en parlant
13:36de ce que, au niveau du Cameroun, de ce qui peut être fait. On parlait de l'accompagnement
13:41économique, vous avez parlé de ce canal-là qui peut être créé à travers une agence,
13:46une sorte d'agent de promotion des investissements camerounais, mais à l'étranger. Et vous nous
13:53disiez ce qui peut être fait, cet accompagnement peut aller jusqu'où ? Comme beaucoup de pays qui
13:58ont des missions économiques à l'intérieur de leurs ambassades, qui ont une couverture diplomatique,
14:04regroupent donc des experts qui analysent les risques d'investissement dans un pays,
14:11et recommandent justement, soit à l'entreprise d'un pays, d'avoir telle ou telle garantie,
14:19surtout quand on a une variation de devise entre deux pays, il peut y avoir d'autres risques qui
14:27se rapportent, notamment le risque judiciaire. C'est à ce moment-là qu'il faudrait souscrire
14:32à une assurance de protection, justement, contre soit un cas de force majeure, un risque qui pourrait
14:40s'avérer dans la gestion de cet investissement-là. Et les missions économiques du Cameroun devraient
14:48davantage être renforcées, appuyées, de manière publique et privée, avec des compétences adéquates
14:58qui feraient en sorte que des expertises conseilleraient l'État du Cameroun, le MINEPAD,
15:05le MINFI, et bien évidemment des entreprises privées qui souhaiteraient s'investir dans un
15:11marché porteur et qui rapporteraient des devises au Cameroun.
15:15Alors, là c'était sur le plan économique, sur le plan diplomatique, c'est vrai que vous avez
15:19commencé à en parler, sur le plan diplomatique, comment l'accompagnement peut et doit se faire
15:25aujourd'hui ?
15:26Il est toujours, je vous ai dit le droit international et même le droit des entreprises qui travaillent
15:31dans des pays étrangers, ce que j'appellerais le bras ou l'arme diplomatique est toujours nécessaire
15:40car les pays ont un intérêt à maintenir des relations bilatérales, cordiales, chaleureuses
15:50et permanentes entre les deux pays. Donc la diplomatie économique joue aujourd'hui un rôle
15:56beaucoup plus prépondérant que ne pourrait le faire un investisseur seul, sans accompagnement.
16:05Il est plus facile de nouer des contacts entre les pays et introduire le savoir-faire,
16:13les investisseurs, les investissements pour justement...
16:20Les investisseurs du Cameroun, c'est pourquoi on assiste aujourd'hui à des mouvements qui
16:31passent d'être unilatéral à des mouvements beaucoup plus dans un multiculturalisme de
16:40blocs nouveaux qui se forment et veulent protéger justement leurs investissements,
16:46leurs actions contre soit une prédominance de monnaie transactionnelle au niveau des échanges
16:53internationaux, veulent créer des mécanismes de paiement alternatif et s'emploient de protéger
17:03justement ces investissements-là. Est-ce que la diplomatie ne devrait pas être plus présente,
17:08parce qu'on a souvent tendance, on voit ailleurs comment ça se passe, les diplomates qui sont
17:13accrédités dans certains pays veillent sur les intérêts des pays qu'ils représentent. Est-ce
17:19qu'au niveau du Cameroun, on peut imaginer que la diplomatie camerounaise soit plus incisive dans
17:26ces pays-là ? Elle devrait être, elle devrait absolument être. J'ai moi-même vécu aux Etats-Unis,
17:33j'ai été en contact avec la mission économique du Cameroun à Washington. Il faut pouvoir être
17:41beaucoup plus agressif à présenter les opportunités qui existent au Cameroun, mais pas simplement dans
17:48un sens, c'est-à-dire des Etats-Unis vers le Cameroun, mais également du Cameroun vers les
17:53Etats-Unis. Je prends des exemples concrets, il y a des sociétés qui transforment le chocolat,
18:00qui font des produits pourquoi pas proposés à certaines entreprises camerounaises, ou même
18:06banques qui aujourd'hui ont des sociétés d'investissement et ont des excès de trésorerie,
18:12d'investir ne serait-ce que 5%, 2% en achetant des actions et s'asseoir justement dans les conseils
18:21d'administration de ces entreprises à l'étranger. Maintenant, il y a le voleur juridique, comme on
18:27l'a dit, les affaires sont pendantes devant les tribunaux, nous n'allons pas nous permettre ici
18:32de commenter les affaires qui sont pendantes devant les juridictions, mais dans le sillage
18:38de ce qui doit être fait. Il y a donc eu la saisine de ces différentes juridictions,
18:43autant en Afrique du Sud qu'au Cameroun. Jusque-là, la partie camerounaise, représentée par Baba Dampoulou,
18:51on va le dire, dans le cadre de ce sujet que nous traitons, ne semble pas encore
18:55véritablement avoir obtenu gain de cause. À ce niveau-là, qu'est-ce que vous suggérez ?
19:03Vous savez, les litiges ou les contentieux d'investissement peuvent prendre du temps. Pour ma
19:12part, je sais que le Cameroun, le Premier ministre a reçu des délégations sud-africaines, des
19:17transactions sont en place, ça pourrait prendre le temps nécessaire. Il y a toujours, dans l'histoire
19:25des investissements étrangers à l'international, on a vu des sociétés privées nationalisées dans
19:34certains pays, jusqu'à ce que finalement, elles soient dédommagées cinq ans, huit ans, dix ans,
19:43ce que je ne souhaite pas bien évidemment pour le groupe Dampoulou, qui pourrait également,
19:47vu la perte et vu les transactions en cours, bénéficier à titre exceptionnel d'allègements
19:54de ses activités, puisqu'elle continue d'avoir des activités au niveau du Cameroun. Mais pour
20:00ces entreprises camerounaises qui jouent un rôle prépondérant dans la création de richesses,
20:06dans le PIB du Cameroun, il faut continuellement, permanentement les accompagner. Et l'État ne
20:14devrait pas juste se mobiliser quand il y a un litige. Cet accompagnement devrait être permanent
20:21dans des canons et des cadres de concertation connus de tous, établis par tous, et même connus
20:27des pays étrangers où les investissements camerounais y sont destinés. Faisons un autre
20:35arrêt, le troisième, pour essayer d'évaluer de manière plus concrète les pertes enregistrées par
20:40ce groupe en Afrique du Sud. On a dit qu'il s'agit de biens immobiliers, mais à combien se chiffrent
20:47les pertes aujourd'hui ? Réponse dans cet extrait. Les pertes sont inimaginables, parce que, voyez-vous,
20:58il s'agissait des immeubles à quartiers commerciaux. Il y a trois grands supermarchés,
21:04quand on dit vraiment des grands, grands molles, c'est des molles sur des hectares. Quand vous
21:10voyez les recettes, seulement en termes de parking, les recettes de chaque boutique louée,
21:15les recettes, c'est inimaginable. L'actif est estimé à plus de 200 milliards. Les pertes sont,
21:23et il y a des comptes bancaires qui ont été saisis également, qui contenaient de l'argent,
21:28par le liquidateur. Et tout ça, on n'a pas idée de ce qu'ils en ont fait. Jusqu'à présent,
21:35on ne sait pas quels sont les créanciers qui ont été payés ou pas. Dans un thème de préjudice,
21:39le préjudice est incommensurable. Non seulement le préjudice moral même, parce que dites-vous bien
21:44qu'aujourd'hui cet immeuble vous appartient et que demain, vous êtes obligés de passer là-devant
21:49comme un inconnu, comme un parfait inconnu. Et vous vous dites bien ça, c'était mon bien. Et
21:54quand on vous l'a pris de manière totalement illégale et arbitraire, ça peut créer des chocs
22:00très graves. Ça, c'est sur le plan émotionnel. Et maintenant, sur le plan financier, ces immeubles
22:06sont carrément hors de prix. Parce que pour les avoir, c'est des immeubles extrêmement stratégiques.
22:13Même si on triplait ou quadruplait le prix, ça ne vaudrait jamais ce qu'on a déjà et qu'on a perdu.
22:20Dans un thème d'indemnisation, c'est à des milliers de milliards. Parce qu'on est à 300
22:27milliards environ d'actifs. Et maintenant, le manque a gagné sur un an, sur deux ans,
22:31sur cinq ans. Dites-vous bien que c'est un bien qui devait être dévolu à la famille et à la
22:36succession de génération en génération. Et qu'en matière immobilière, chaque jour qui passe,
22:40il prend de la valeur. Donc dites-vous bien que le préjudice est incommensurable.
22:46Personne ne s'enrichit chez l'un au détriment de l'autre. C'est gagnant-gagnant. C'est un
22:53principe de réciprocité, d'égalité et de gagnant-gagnant. C'est un partenariat.
22:58Si vous vous enrichissez chez moi, je dois m'enrichir chez vous. Il m'a semblé bizarre
23:05cette affaire qui a commencé en 2016 par un prêt. Et puis en plein Covid, où tout le monde,
23:11l'économie mondiale était tombée, que l'Afrique du Sud saisisse le bien de quelqu'un qui est en
23:19train de régler ses dettes et aille loin au-delà du montant de la dette. En matière immobilière,
23:26comme en beaucoup de matières, il y a ce qu'on appelle l'expertise. Je n'ai pas entendu dans
23:30toutes ces affaires l'intervention des experts. Dans toutes ces affaires en matière de liquidation,
23:37et tout ce qui a été fait là-dessus. Je découvre dans cette affaire ce qu'on appelle l'intérêt
23:44national qui combat absolument tout. Où sont les avocats de M. Baba, de Benciver dans cette
23:51affaire ? Ils ne parlent pas. Où sont les dirigeants de la banque ? Personne ne fait
23:56des déclarations. Dans une affaire de cette envergure, tous les intervenants font des
24:00déclarations. Pourquoi se taisent-ils ? C'est un vrai scandale dans cette affaire.
24:04Aujourd'hui, nous nous trouvons où ? Il y a une union sacrée des avocats, des dirigeants,
24:12de tout le monde dans cette affaire. Parce que le pays a gagné, quel que soit le prix. Or,
24:19normalement, la réciprocité qui est de rigueur dans tous les rapports entre États impose que ce
24:27que vous me faites chez vous, je vous le fais chez moi. C'est comme ça partout aujourd'hui.
24:33Vous voyez le cas tous les jours entre les pays occidentaux et les nouveaux pays dragons
24:38asiatiques. Après avoir découvert ce scandale, où l'on a saisi des biens de loin supérieur au
24:46montant demandé en pleine Covid, où l'économie mondiale s'était effondrée. Il faut savoir si
24:52Benciver était le seul débiteur de la banque. Il y en a beaucoup plus. Quel sera été réservé
24:59aux autres débiteurs ? Personne ne se pose cette question. Benciver a été seul ciblé pour subir
25:07cette rasia. Le Cameroun doit montrer qu'il a ses papiers et qu'il doit appliquer ce qu'on appelle
25:14le principe de réciprocité. C'est en vigueur partout aujourd'hui. Retour sur ce plateau et
25:20nous continuons de parler de ce cadre, de ce canal que vous proposez pour protéger les créateurs des
25:26richesses à l'étranger, les créateurs des richesses camerounais à l'étranger. Alors, ce cadre, ce
25:33canal dont vous parlez, comment peut-il être mis en place ? Est-ce qu'il s'agirait d'une loi ? Est-ce
25:40qu'il s'agirait d'un décret ? Qu'est-ce que vous suggérez ? Il s'agirait d'une loi. Dans la hiérarchie
25:47des normes juridiques internationales, du droit international, les lois sont assez prépondérant
25:53et sont respectées par plusieurs pays et par plusieurs institutions. Je crois qu'il faudrait
26:01un projet de loi, bon c'est peut-être avec cette session parlementaire en cours, ce sera peut-être
26:07à la prochaine, qui viendrait mettre en place des lois qui rendraient éligibles certaines entreprises
26:16camerounaises qui investissent à l'étranger, qui ont déjà un poids significatif dans le secteur
26:22primaire, secondaire et tertiaire de l'économie du Cameroun et qui ont, dans le cadre d'affirmer
26:30l'exportation des produits, services, compétences camerounaises à l'étranger, d'être accompagnés par
26:36l'État, à travers soit une agence, type d'agence de protection, mais qui regrouperait les cadres,
26:45je vois du MINEPAD par exemple, du MINFI, de la SNI par exemple, du ministère de l'Industrie et du
26:57Commerce, qui aiderait justement ces entreprises à protéger leurs investissements à l'étranger et
27:05bien évidemment et aussi peut-être les accompagner dans des structures aussi internationales comme
27:11la SFI, la MIGA, qui protègent justement les investissements étrangers pour les entreprises
27:18entre plusieurs pays. On est là, nous parlons là de création des richesses et là on a affaire à
27:25quelqu'un qui a particulièrement investi pour le pays, tant au Cameroun qu'à l'étranger. En attendant
27:34ce cadre que vous proposez, en attendant ce canal que vous proposez, qu'est-ce qui peut être fait,
27:39qu'est-ce qui est, j'ai envie de dire, rattrapable aujourd'hui ? Il faudrait regarder au niveau,
27:48il faudrait poursuivre à mon avis les transactions diplomatiques qui ont eu lieu, qui se poursuivent
27:54certainement derrière les rideaux. Il faudrait, comme beaucoup de pays l'ont souvent fait,
28:06se faire aussi accompagner par la diplomatie de d'autres pays. Ce n'est pas un conflit qui cause
28:13des décès, etc. Mais quand même, il y a le devoir de protéger les actifs des investisseurs
28:19Camerounais à l'étranger. Il faut également, à mon avis, voir davantage assister cette entreprise.
28:28Il faudrait une analyse, comme le CTR l'a souvent fait pour les entreprises en difficulté publique,
28:38se rapprocher de quelles sont les pertes, les manques à gagner de qui avait été rapatrié à
28:43l'époque en bénéfice de l'Afrique du Sud vers le Cameroun par les sociétés d'Ampoulon, et essayer
28:50également de les appuyer pour justement qu'elles saisissent davantage les opportunités qui existent
28:57au niveau du Cameroun. Il faut le rappeler, nous avons encore des enjeux énormes, des besoins
29:04énormes. Nous avons encore une attractivité des investissements directs étrangers qui viennent.
29:11Ça veut donc dire qu'il y a encore des opportunités saisissables pour les entreprises camerounaises.
29:17On nous arrête dans cette édition des questions économiques. Justement,
29:20vous vous avez dit ce qui peut encore être fait. Vous avez proposé ce qui peut encore être fait
29:25de votre point de vue. Mais que veut le groupe d'Adam Babadang pour le qu'attend-il du gouvernement ?
29:30Réponse dans cet extrait.